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"Et le Cohen la fera fumer sur l’autel, comme odeur agréable à Hachem. Le Cohen fera ainsi expiation pour lui, et il lui sera pardonné" (Vayikra 4,31)

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
Le midrach (Tanhouma 96,4 et Yalkout Chimoni Vayikra 7,493) raconte que lorsqu’Hachem a donné la paracha des Korbanot (sacrifices) à Israel, les nations se sont réunies autour de Bil’am et lui ont demandé pourquoi Hachem ne leur a pas également ordonné à eux de se faire pardonner de leurs fautes à l’aide des Korbanot.
Pour comprendre la réponse, il nous faut savoir comment fonctionnent les Korbanot. Il est ridicule de croire qu’en sacrifiant une pauvre bête innocente la faute du juif va être pardonnée par magie, au contraire il rajouterai encore la mort de l’animal à ses fautes existantes.
Par contre quand le juif prend conscience de son erreur et l’abandonne, qu’il fait une réelle téshouva. Alors quand il sacrifie cet animal, il prend conscience que c’est lui-même qui méritait d’être égorgé et son sang versé sur l’autel en expiation de sa faute, et comme il vit en pensée que c’est à lui qu’on fait ce que subit l’animal, là, Hachem accepte sa pensée où il se sacrifie lui-même et accepte alors l’animal à sa place.
Or, le Talmud Yérouchalmi (Péah 1a) nous enseigne que seul aux Bné Israel, Hachem accepte leur pensée comme s’ils avaient accompli l’acte, mais pas aux nations. La raison en est que la source de l’âme du juif est du monde de la Béria, qui est le monde de la pensée, tandis que la source des âmes des nations est le monde de l’Assia, celui de l’action. C’est pour cela que les juifs peuvent s’acquitter d’une action par la pensée, mais pas les nations.

=> Il en ressort que si un juif fait un Korban il prend toute sa valeur et peut effectuer l’expiation de la faute grâce à la force de la pensée qui lui a été donné de part la nature de la racine de son âme, et ce don ne peut être fait aux nations qui doivent se limiter à l’action, et dans ce cas ce n’est pas un animal innocent qui prendra leur place.

"Si quelqu’un détourne un objet consacré" (Vayikra 5,15)

-> Le ‘Hida trouve dans ce verset une allusion à ce qu’ont dit les Sages, à savoir que le mot "maal" (מַעַל - détourner un objet consacré) est l’acrostiche de : Maakhalot (la nourriture), Arayot (les relations interdites), Lachon (le bon usage du langage).
En effet, la plupart des gens tombent dans le vol, une minorité dans les relations interdites, et tout le monde dans le lachon ara.

C’est l’allusion contenue dans les mots : "si quelqu’un détourne un objet consacré" (ma’al), il détourne la vie que lui a donnée D. pour se livrer à ces fautes principales, car à cause du désir de nourriture on en vient à voler, et à cause d’une trop grande abondance de nourriture on en vient aux relations interdites dans lesquelles tombe une minorité.

"Voici le sacrifice expiatoire de la communauté. Si un chef de tribu pèche" (Vayikra 4,21-22)

=> Pourquoi ces 2 versets sont-ils juxtaposés?

Le 'Hida (Na’hal Kedoumim) répond :
C’est pour nous insinuer que quiconque avait la possibilité de faire des reproches et ne les a pas faits, la Torah le lui compte comme s’il avait péché.
C’est ce que dit le verset : "voici le sacrifice expiatoire de la communauté", quand il y a une faute de la communauté et que le chef de tribu ne lui fait pas de reproche, la Torah le lui compte comme si "un chef de tribu pèche", la faute est attribuée au chef de tribu.

"C’est un "acham" (offrande délictive), un "acham" l’homme étant coupable (acham) envers Hachem" (acham ou, acham acham, l'Hachem - Vayikra 5,19)

-> Il y a une allusion dans la répétition du mot "acham" 3 fois.
Quand l’homme faute, il attente à 3 choses : la pensée, la parole et l’action.
Quand il se repent de sa faute, il doit réparer les 3, c’est pourquoi le mot "acham" est répété 3 fois.
[Imré Yé'hezkel]

L’essence d’un juif

" Si quelqu'un d'entre vous veut présenter à Hachem une offrande de bétail ... il l’approchera, selon sa volonté, devant Hachem" (Vayikra 1,2-3)

-> Rachi commente les mots "Il l’approchera" : Ceci nous enseigne qu’on le forçait ; on pourrait penser qu’il agissait contre son gré, mais le verset précise "selon sa volonté" (lirtsono - לִרְצֹנוֹ).
Comment est-ce possible ? Ils le forçaient jusqu’à ce qu’il dise "Je veux".

=> Dès le début de la Mitsva des sacrifices, une contradiction apparaît. La Guémara (Roch Hachana 6a), rapportée par Rachi, déduit de ce verset que pour valider un Korban (sacrifice), il fallait que la personne l’offre volontier. Or la guémara déduit du même verset que si quelqu’un ne veut pas apporter un Korban qu’il est tenu d’offrir, le Beth Din devait l’y forcer. Comment parler alors de don volontaire, si l’individu y était contraint?
La guémara explique que le Beth Din le forçait jusqu’à ce qu’il affirme vouloir l’apporter, mais ceci ne résout pas le problème soulevé, étant donné que la personne semble obligée de dire une telle chose.

-> Les mots du Rambam, dans son développement sur les lois du divorce, nous aident à répondre à cette question.
Si un homme s’est marié à une femme qui lui était interdite, le mariage est validé, bien que prohibé. [C’est le cas, par exemple du Cohen qui se marie avec une divorcée. Dans d’autres cas, le mariage reste invalidé, même si les "conjoints" tentent de le célébrer (ex: des frères et sœurs ou un homme qui s’unirait à une femme déjà mariée).]
Dans ce cas, le Beth Din oblige le mari à divorcer, ce qui nous mène à la même question, à savoir comment forcer un divorce alors que celui-ci doit se faire avec le consentement du mari.
On répond que le Beth Din contraint le mari à divorcer, jusqu’à ce que ce dernier déclare qu’il accepte de le faire. Comment cet acte peut-il alors être considéré comme effectué de plein gré?

Le Rambam (Hilkhot Guirouchin 2,20) explique : "On ne parle de coercition que si l’individu est contraint de faire ce qui n’est pas imposé par la Torah, comme le fait de vendre ou de donner un objet. En revanche, si c’est le yétser ara qui empêche d’accomplir une mitsva ou qui incite à commettre une faute, on peut être forcé à agir ou à s’éloigner de l’interdit".

Ce principe du Rambam est très important. Chaque juif désire, au fond de lui, faire ce qui est bien. Ainsi, quand il est contraint d’accomplir une mitsva ou de s’abstenir de commettre une faute, on considère que son "moi" véritable souhaite faire le bien et c’est uniquement son yétser ara qui le trouble en lui faisant penser qu’il veut mal agir. Par conséquent, quand il est obligé de faire cette bonne action, c’est de plein gré qu’il le fait, si ce n’est qu’il faille le forcer à exprimer son désir intérieur.

-> Dans cet ordre d’idées, le rav Chlomo Wolbe explique, concernant l’injonction de la Torah de ne pas suivre les désirs de notre cœur et de nos yeux, que le "moi" de l’individu ne correspond pas à ses désirs : le yétser ara le trompe et lui fait croire que ces désirs constituent son essence, mais en réalité, c’est l’âme qui est l’essence de la personne ; or celle-ci désire accomplir la volonté divine.

-> Le rabbi Yéhonathan Gefen ajoute à cela :
On peut ainsi expliquer le sentiment d’échec et de culpabilité que l’homme ressent quand il faute. Il peut facilement tomber dans le piège et prendre ces échecs comme la preuve qu’il est mauvais. En réalité, notre véritable nature est bonne et au fond de nous-mêmes, nous connaissons la vérité.
Le rav Noa'h Weinberg évoquait souvent cette idée, précisant que chacun a étudié toute la Torah, à l’état fœtal, et lors de la naissance, un ange vient donner un coup sur la lèvre supérieure et l’on oublie cette étude. Mais la Torah ne nous quitte pas, elle s’enfouit en nous et c’est grâce à cette connaissance profondément ancrée en chaque juif que nombre de nos frères retrouvent le chemin de la Torah, la voie de ce qui fait réellement partie de nous-mêmes.

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[nous avons tous en nous une âme pure et bonne, une partie infiniment élevée d'Hachem, mais de la poussière s’est accumulée autour. En la retirant, nous pourrons découvrir notre véritable grandeur et faire ce que nous désirons vraiment, à savoir, nous lier à Hachem.
Nous devons faire attention à ne pas percevoir la poussière sale de notre intériorité et se dire que nous ne valons pas grand chose. Mais au contraire nous devons avoir conscience de l'incroyable essence Divine que nous avons en nous une fois la saleté autour retirée, et nous devons aspirer à agir en accord avec cette grandeur interne, la transformant en actes réels, selon la volonté de D.
"selon sa volonté" = notre verset transmet cette idée au moment où l'on apportait un sacrifice au Temple. On brûlait toutes les conséquences du fait d'avoir fauté, ces saletés qui salissent notre vision de notre intériorité, nous laissant croire que nous sommes de "sales juifs". Le but est de sortir de ce processus de téchouva (dont le sacrifice était le terme) en étant persuadé d'être un sublime juif, cet enfant adoré par papa Hachem, cet être humain en apparence mais ayant des pouvoirs Divins (néchama) en lui.]

"Ce sera quand il fautera et sera coupable" (Vayikra 5,23)

-> Nos Sages disent que le terme : "véaya" (ce sera - והיה), est un mot qui implique de la joie.
[d'ailleurs, les lettres permettent de former le Nom d’Hachem (יהוה)]
=> Mais en quoi est-ce joyeux qu'un homme faute?

-> En fait, la joie s'exprime dans le fait qu'un homme qui a fauté en prenne conscience et reconnaisse sa faute. Car c'est seulement ainsi qu'on peut se repentir et corriger sa faute. Mais le déni du péché éloigne l'homme de sa réparation.
C'est une grande joie pour un homme d'être capable d'avouer ses tords et de pouvoir reconnaître ses erreurs.
[Divré Chalom]

"Offrez votre sacrifice du bétail" (Vayikra 1,2)

Le Tiférét Chlomo (rabbi Chlomo de Radomsk) explique ce verset par un raisonnement a fortiori : Si une simple bête, quand un juif l’appelle explicitement "sacrifice" (korban), devient consacrée d’une sainteté supérieure au point que son sang sera répandu à l’endroit le plus saint, à plus forte raison s’il dit sur lui-même : "Je prends sur moi d’être consacré à Hachem à partir d’aujourd’hui", il est évident qu’une sainteté supérieure repose sur lui.

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-> "Lorsqu’un homme, parmi vous, apportera un sacrifice à Hachem, c’est d’une bête d’entre le gros bétail ou le petit bétail que vous apporterez votre sacrifice" (Vayikra 1,2)

-> Le Tiférète Chlomo apporte à ce verset l’explication suivante :
La Torah vient ici, dit-il, nous enseigner que lorsqu’un homme désire se rapprocher d’Hachem, il s’inspirera de la "bête" que l’on offrait en sacrifice. En effet, celle-ci, qui était un animal, et qui demeure tel quel dans son essence, se voit cependant empreinte d’une sainteté immense au point d’être élevée au degré de Kodech Kodachim ("saint des saints").
Et tout cela uniquement parce que l’homme a prononcé quelques mots et a dit : "Qu’elle soit un holocauste." De là, on peut déduire la force que l’homme possède à travers sa parole, en particulier lorsqu’il prononce des paroles de Torah ou des prières, celles-ci conférant à sa propre personne une grande sainteté.

Pour reprendre ses propres mots :
"Lorsqu’un homme parmi vous, apportera un sacrifice à Hachem » s’explique ainsi : lorsqu’un homme ne ressent dans son existence aucune proximité avec Hachem, il pensera au fait que ses paroles ont le pouvoir de sanctifier une bête et la rendre apte à être offerte en sacrifice, bien que cet animal ne subisse en lui-même aucun changement et demeure tel qu’il était. Cependant, la parole énoncée par l’homme est imprégnée d’une sainteté extrême et c’est elle qui fait que cette bête soit consacrée à Hachem. L’homme pourra dès lors en déduire l’intensité de la sainteté qui réside en lui, et combien plus lorsqu’il s’agit d’une parole de Torah ou de prière.
C’est le sens du verset : "Lorsqu’un homme parmi vous, apportera un sacrifice à Hachem", à savoir lorsqu’il désirera se rapprocher d’Hachem, "c’est d’une bête", autrement dit il s’inspirera de la bête, afin de comprendre la sainteté que lui-même détient grâce à sa parole, et "c’est (de cela) que vous apporterez votre sacrifice", car Hachem se suffit que vous soyez pour Lui un sanctuaire où Il puisse faire résider Sa présence.

C’est à ce propos que certains tsadikim expliquent le verset (Amos 4,13) : "Car voici qu’Il forme les montagnes, crée le vent et raconte à l’homme sa conversation", que nos Sages (guémara ‘Haguiga 5a) commentent : "Même une conversation légère entre lui et sa femme, on lui rappellera au moment du jugement" et y voient une allusion à la prière, car "le terme (שיחה - si'ha - conversation) suggère toujours (dans la Torah) la prière" (guémara Béra'hot 26b).
Cela signifie, d’après cela, qu’au moment du jugement, après qu’un homme aura achevé son existence, on lui rappellera et on lui montrera combien il aurait pu influencer les choses grâce à sa prière, et on lui reprochera de ne pas avoir utilisé ce précieux présent que Hachem a offert à Ses créatures.

-> Le Toldot Yaakov Yossef (paracha Ekev) témoigne avoir entendu de la bouche du Baal Chem Tov qu’une humilité exagérée a pour effet d’éloigner l’homme du service d’Hachem. Lorsqu’il se sent trop inférieur, l’homme ne peut, en effet, concevoir que sa prière et son étude de la Torah soient sources d’abondance dans tous les mondes, dont même les anges se nourrissent. Car s’il en était convaincu, combien servirait-il D. avec joie et crainte et combien se sentirait-il comblé.
Il veillerait alors à chaque mot, à chaque lettre, et à chaque accent tonique, afin de les prononcer comme il se doit. Cela constitue une réponse à tous ceux qui prétendent : "Après avoir tellement fauté, ma prière ne monte plus
dans les hauteurs."
Cet argument découle d’une humilité déplacée et d’une perspective erronée, car Hachem entend la prière de chaque créature!

"Hachem appela Moché" (Vayikra 1,1)

-> Le Likouté bétar likouté explique pourquoi la lettre Aleph (א) du mot vayikra (ויקרא) est écrite en petit : vayikra signifie que D. appelle l’homme, tandis que sans le Aleph, on lit vayikar (ויקר), verbe connotant le hasard (mikré).
Au cours de son existence, l’homme est confronté à diverses sortes de malheurs. Or, ils visent tous le même but : le réveiller et le ramener vers son Créateur.
Cependant, cette finalité lui échappant généralement, il pense que ses souffrances sont le fruit du hasard. Hachem se trouve alors contraint de les amplifier de plus en plus.
Celui qui continue à croire que tout est dû au hasard devra endurer des souffrances plus douloureuses, jusqu’à ce qu’il comprenne que c’est en réalité Hachem qui l’appelle ...

Lorsque D. désire réveiller un homme, Il lui envoie d’abord des souffrances relativement éloignées de lui, touchant par exemple ses amis proches. Si cela ne suffit pas pour le secouer, Il lui inflige des malheurs plus proches, commençant par de petits ennuis comme une détérioration de sa machine à laver ou la perte de son portefeuille. S’il ne réagit toujours pas, les souffrances deviendront insupportables. Il n’aura alors d’autre choix que de se repentir sincèrement ...

Lorsqu’un bouton tombait de son manteau, le ‘Hatam Sofer s’empressait de dire : "Maître du monde, c’est bon, j’ai compris le message, je n’ai pas besoin d’un rappel à l’ordre supplémentaire ..."
[d'après des écrits de rabbi David Pinto]

[le yétser ara nous fait voir la vie comme si tout provient du hasard (vayikar - ויקר), à nous de rajouter le "aleph" (ויקרא) pour comprendre qu'en réalité Hachem nous appelle personnellement pour notre bien.
Dans ce monde de la matière et du libre arbitre, Hachem est tellement caché, qu'il est comme un petit aleph face à l'évidence du hasard, de la force de la matérialité, de la science, de l'égo de l'homme (ça va Hachem je gère tout seul!), ..., mais cette présence de l'Unique (du Un - א) en fin de mot, nous suffit pour percevoir qu'au final de chaque événement il n'y a qu'une réalité : Hachem qui parle avec nous.
Plutôt que de désespérer, que de se plaindre, nous devons nous interroger : "Qu'est-ce que D. souhaite que j'améliore? Sur quoi dois-je faire téchouva?"
D'une certaine façon, plus j'ai une manifestation de l'Unique qui sera petite (comme le petit א) , mieux c'est pour moi, car cela implique que Hachem n'a pas besoin de me réveiller avec une manifestation plus grande : par de grandes souffrances, car j'ai perçu rapidement son message.]

"Tout ce que tu présenteras comme oblation, tu le garniras de sel" (Vayikra 2,13)

-> Le Pélé Yoets (Eleph haMaguen) écrit que le terme méla’h (sel - מֶלַח) peut, en inversant ses lettres, se lire ma’hal (pardonné), tandis que le terme timla’h (tu le garniras de sel - תִּמְלָח) peut aussi se lire tim’hal (tu pardonneras).

Ces allusions nous enseignent : le plus grand sacrifice que l’homme puisse faire à Hachem est de passer l’éponge à son prochain, même si, d’après la stricte justice, il a raison.
Il n’est pas de sacrifice plus sublime que lorsqu’un juif renonce à ses droits.
De plus, on ne perd jamais en renonçant, comme le souligne le rav Steinmann zatsal dans son Ayélèt Hacha’har.
[b'h, à ce sujet : http://todahm.com/2020/09/21/15207-2 ]

Ainsi, à notre époque où nous n’avons pas de Temple ni de Cohen pour nous apporter l’expiation, le pardon et la renonciation que nous accordons aux autres sont le seul sacrifice que nous sommes en mesure d’apporter à Hachem.
A chaque fois que nous nous comportons de la sorte envers notre prochain, notre voisin ou notre conjoint, souvenons-nous que notre conduite est considérée comme un sacrifice apporté au Créateur.

"Si un prince a péché en faisant, par inadvertance, quelqu’une des mitsvot que Hachem, son D., défend de faire et se trouve ainsi en faute" (Vayikra 4,22)

=> Pourquoi préciser "en faisant quelqu’une des mitsvot que Hachem défend de faire"? S’il a fauté, il est évident qu’il a fait une chose défendue. De plus, pourquoi son péché est-il qualifié de mitsva?

Le Divré Yoël de Satmar en déduit un principe essentiel du service divin : le mauvais penchant s’attaque à l’homme avec ruse. Il ne lui demande pas directement de commettre une transgression, mais lui fait croire qu’il s’agit d’une mitsva.
Le yétser ara procéda de cette manière à l’égard du chef de tribu qu’il aveugla en lui faisant prendre une avéra pour une mitsva.
Ainsi, il pensait accomplir une mitsva, comme le laisse entendre notre verset, alors qu’en réalité, il s’agissait d’une chose "que Hachem défend de faire".

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+ "Quand un chef faute" (v.4,22)

-> Il n’est pas dit "si un chef faute", mais "quand un chef faute", parce que c’est très fréquent et qu’il est presque certain qu’un chef fautera. En effet, à cause du pouvoir qu’il détient il en vient à l’orgueil, et de là à la faute (Zohar).

Rabbi Nata de ‘Helem dit que ceci se trouve en allusion dans les initiales de : "Acher Nassi Yé’héta (quand un chef faute - אֲשֶׁר נָשִׂיא יֶחֱטָא), qui forment le mot ani (moi - אני).
La faute du chef vient de ce qu’il en arrive à l’orgueil et dit : "Il n’y a que "moi" qui compte".
[Maayana chel Torah]

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-> "Il dépècera l’holocauste et le découpera en ses différentes parties" (Vayikra 1,10)

Le Yalkout Guerchoni dit au nom de Arvé Na’hal :
Le problème est que chacun sait qu’il a des qualités et pense qu’il est presque le plus grand de la génération. Il est vrai qu’il y a ici et là quelques petits défauts, mais de façon générale il croit qu’il est tout à fait bien.
C’est de là que provient l’orgueil de l’homme.
L’orgueil provient du "de façon générale". Si l’on veut rabaisser l’orgueil, il faut se conduire comme le dit le verset, "dépecer l’holocauste". Comment?
"En le découpant en ses différentes parties" = en examinant une partie après l’autre pour vérifier dans quelle situation elle se trouve, et ne pas porter un regard général, mais voir chaque chose en particulier.

[tout homme, et en particulier celui qui a une position sociale, doit faire ce travail pour que le אני (le moi JE), devienne אין (rien), que je reconnaisse que tout ce que je peux avoir, que tout ce qu'il m'arrive (richesse, honneur, intelligence, réussite, ...) vient à 100% de Hachem. ]