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"Envoie pour toi des hommes" (Chéla'h Lé'ha 13,2)

Le principe mystique sous-jacent est le suivant : Lorsqu'un juif arrive dans un lieu et sert Hachem, toutes les étincelles de ce lieu s'effacent devant lui, car il révèle leur racine et le but de leur création.
Comme le disent nos Sages (guémara Shabbath 31b) : "Hachem a créé Son monde uniquement pour que les hommes Le craignent". Il est alors facile pour cette personne de les "conquérir", c'est-à-dire de les élever.

C'était le but de l'envoi des espions, à savoir que leur seule présence dans le pays "gênerait" et donc affaiblirait ses habitants, les rendant ainsi plus faciles à conquérir.
Cependant, une personne doit se dépouiller de son physique pour que toutes les étincelles qu'elle rencontre soient embarrassées devant elle. Ce n'est qu'alors qu'il pourra les conquérir.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chéla'h Lé'ha 13,2 ]

=> En envoyant les espions explorer le pays, Moché cherchait à priver ses habitants de tout pouvoir spirituel (étincelles de sainteté) susceptible de résister à la mission sacrée du peuple juif de conquérir le pays.

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-> Un principe mystique est le suivant : Tout endroit où l'étincelle [de sainteté] peut être élevée est facile à conquérir. Or, il est impossible de conquérir un lieu où il est impossible d'élever l'étincelle, à moins de se dépouiller de son physique/matérialité ...

Ainsi, nous voyons qu'en général, il n'était pas naturellement possible d'élever les étincelles enfouies dans les habitants de la terre d'Israël. Puisque Moshé a envoyé des espions dans un pays où il était impossible d'élever une étincelle, il leur a demandé de se dépouiller de leur physique.
C'est le sens profond du terme "envoyer" (chéla'h), qui dénote le "dessaisissement", le "rejet" de la matérialité.
C'est le sens profond de la phrase "Envoyez pour vous des hommes" (chéla'h lé'ha anachim).
[ "Ils dépouillèrent (vayafchifou) Yossef de sa tunique" (37,23), le Targoum traduit le mot "ils dépouollèrent" en araméen en utilisant la racine qui signifie "envoyer" (véachla'hou). (d'où le lien avec "chéla'h) ]
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chéla'h Lé'ha 13,2 ]

=> Pour que les espions puissent mener à bien leur difficile mission, il était nécessaire qu'ils se dépouillent de toute trace de matérialité (se liant entièrement à la spiritualité, non à leur égo mais 100% à la volonté d'Hachem).

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-> "Envoie pour toi pour toi-même ... qui exploreront le pays de Canaan que je donne aux Bné Israël" (Chéla'h Lé'ha 13,2)

-> De nombreux commentateurs (comme Rachi) ont noté la difficulté flagrante à comprendre la portée des mots " pour toi-même" (lé'ha).

Il me semble que l'objectif premier d'Hachem était d'envoyer des hommes craignant D. et parfaitement justes (tsadikim), dont tout le but dans la vie était de servir D.
Leur mission n'était pas, à D. ne plaise, d'inspecter la qualité physique de la terre. Au contraire, Hachem a ordonné à Moché d'envoyer des serviteurs de D. en avant afin d'avoir un impact sur la terre par leur service Divin, leur étude de la Torah et leurs prières, et d'attirer ainsi la vitalité et la bonté Divines de la "terre au Ciel (céleste)" d'Israël vers la "terre inférieure (ici-bas)" d'Israël.
De cette manière, la terre ici-bas elle-même souhaiterait l'arrivée de la progéniture d'Avraham, d'Its'hak et de Yaakov.

Tel est donc le sens profond du mot "envoyer" (chéla'h), qui signifie "tirer" ou "étendre", comme dans le verset : "et elle envoya (vatichla'h) sa servante" (Chémot 2,5). Nos Sages (guémara Sotah 12b) interprètent ce verset comme signifiant que la fille de Pharaon a miraculeusement allongé son bras à une longueur anormale.
En d'autres termes, Hachem voulait faire sortir des espions la matérialité naturelle de leur humanité, afin qu'ils puissent atteindre le niveau de Moché.

Tel est donc le sens profond du passage "Envoyez (chéla'h) pour vous des hommes (anachim)", qui implique que leur humanité (énochoutam) doit être retirée (chéla'h) d'eux, ils doivent être dépouillés de leur corporalité jusqu'à ce qu'ils atteignent "vous-mêmes" = le niveau de Moché, un niveau spirituel auquel leur entrée dans le pays de Canaan ne se fera pas dans le but de vérifier ses propriétés physiques/matérielles, à D. ne plaise, mais dans le but, dès leur arrivée, d'étudier la Torah et de s'engager dans l'adoration Divine.
C'est ce à quoi fait allusion l'expression suivante du verset : "et ils exploreront" (vayatourou), qui est phonétiquement similaire au mot "Torah".

Le point essentiel est que lorsque le peuple juif s'implique dans l'étude de la Torah et l'observance des mitsvot, il acquiert pour lui-même une part de la terre d'Israël en plus de celle qu'il hérite de ses ancêtres, car il gagne en outre une part de la terre en raison de l'effet spirituel qu'il exerce sur elle grâce à la Torah qu'il étudie et aux mitsvot qu'il accomplit.

Telle est la signification profonde des mots suivants du verset : "Que je donne aux Bné Israël" (ano notèn liBné Israël), en utilisant le verbe au présent. Cela suggère que lorsque le peuple juif s'engage dans l'étude de la Torah et l'observance des mitzvos, D. donne continuellement la terre Sainte au peuple juif.

Ce n'était cependant pas la perspective des imbéciles qui pensaient que Moché avait envoyé les espions pour découvrir les propriétés physiques/matérielles de la terre. C'est pourquoi Moché a prié, en ce qui concerne Yéhochoua : "que D. te préserve du conseil des [autres] espions" (guémara Sotah 34b), ce qui signifie que Yéhochoua ne doit pas se joindre aux espions dans leur mission matérialiste.
Au contraire, son objectif doit rester principalement "et ils exploreront" (vayatourou), qui est phonétiquement similaire au mot "Torah".
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chéla'h Lé'ha 13,2 ]

=> Nous méritons le don de la terre d'Israël par l'étude de la Torah et l'observation des mitsvot.

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-> Le midrach (Kohélet rabba 1,4) explique que, de même qu'une personne a 248 membres et 365 nerfs (Makot 23b), la terre d'Israël a des membres et des nerfs correspondants.
Comme le dit la Torah, "la nudité de la terre" (Mikets 42,9 - ceci est dit pour l'Egypte, mais logiquement le même peut s'appliquer à la terre d'Israël) , "le cœur de la terre" (Yéchayahou 40,2), "le nombril de la terre" (Yé'hezkel 38,12), et "les yeux de la terre" (Balak 22,5).
Les 248 membres d'une personne correspondent aux 248 commandements positifs ; les 365 nerfs correspondent aux 365 commandements négatifs. (Zohar 1,170b)
Chaque nerf/tendon est tenu d'observer le précepte négatif qui lui correspond.
Il en va de même pour la terre d'Israël. Ses membres figuratifs et ses tendons sont tenus d'observer les 613 mitsvot auxquelles ils correspondent.
Lorsque le peuple juif accomplit les commandements sur la terre d'Israël, celle-ci aspire à ce que le peuple juif y vive afin qu'il puisse accomplir les 613 mitsvot de la Torah.

En conséquence, Moché envoya les 12 hommes, leur ordonnant d'explorer (vayatourou), en utilisant un mot qui est lié au mot "Torah".
À un niveau plus profond, cela implique que les espions ont été envoyés dans le but d'étudier la Torah et d'accomplir des mitsvot dans le pays.
L'étude de la Torah et l'accomplissement des mitzvos dans le pays le rendraient plus facile à conquérir. Le peuple juif aurait alors infusé la spiritualité dans le pays, le transformant en récepteur.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chéla'h Lé'ha 13,16 ]

"Hachem est lent à la colère" (Hachem éré'h apayim - Chéla'h Lé'ha 14,18)

-> Lorsque le peuple juif a fauté en fabriquant le Veau d'or, il a transgressé D.
Ici, lorsque Moché a envoyé les espions, la faute des espions a violé la stature même du peuple juif, car elle a montré un manque de croyance qu'ils avaient le pouvoir de tout renverser, même l'affaire la plus difficile, grâce à leurs prières.

En réalité, l'attribut de compassion/miséricorde d'Hachem est basé sur Son empathie avec les mondes inférieurs, de la même manière qu'une personne riche, lorsqu'elle fait preuve de compassion envers une personne pauvre, doit d'abord compatir à la détresse de la personne pauvre afin de pouvoir ensuite lui témoigner de la compassion. Il en va de même pour l'attribut de compassion de D.

De même, l'attribut de bonté de D. consiste à nous faire trouver la faveur, la grâce, aux yeux de D.

La faute des espions reflétait un manque de croyance en cet attribut de la compassion, selon lequel D. compatit à la situation critique/difficile du peuple juif.
Il exprime également une incroyance à l'égard de Son attribut de bonté, puisque leurs actions ont été motivées par leur non croyance à l'égard du fait que nous trouvons grâce aux yeux d'Hachem.
C'est pourquoi, dans ce verset, Moché n'a pas essayé d'évoquer le trait Divin de la compassion ou celui de la bonté.

Lorsque D. a proclamé ses 13 attributs de miséricorde (Ki Tissa 34,6), il a énuméré les attributs de la compassion et de la bonté avant l'attribut de la lenteur à la colère.
A la place, Moché commença par l'attribut "lent à la colère".
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

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=> L'empathie d'Hachem à l'égard de la situation difficile des juifs l'amène à faire preuve de compassion et de grâce à notre égard. Les espions ne croyaient pas à l'empathie d'Hachem.
C'est pourquoi, lorsque Moché plaide pour le pardon de D., il saute ces 2 attributs et commence plutôt par le suivant : "lent à la colère" (éré'h apayim).

L’impact de la parole d’un tsadik

+ L'impact de la parole :

Hachem dit : "Je leur ai pardonné selon ta parole" (Chéla'h Lé'ha 14,20)

-> Rachi commente : "À cause de ce que tu [c'est-à-dire Moché] as dit : 'De peur que le peuple du pays d'où tu nous as fait sortir ne dise : 'C'est à cause de l'incapacité de D. à les faire entrer dans le pays ...'" (Ekev 9,28).
Qu'est-ce que Rachi essaie de nous dire exactement?

Il semblerait que Rachi ait à l'esprit ce qui suit :
Moché a prié Hachem au nom du peuple juif, arguant que la destruction du peuple juif entraînerait une profanation de Son Nom, comme le dit le verset : "Et l'Egypte entendra" (Chéla'h Lé'ha 14,13).
Cet argument est problématique. Toutes les pensées et les voies de l'homme sont entre les mains de D., qui peut les influencer à Sa guise. S'il en est ainsi, Il peut facilement modifier les pensées des nations, afin qu'elles ne pensent pas que D. a détruit le peuple juif parce qu'Il était incapable de le faire entrer dans la terre d'Israël, et de cette façon il n'y aurait pas de profanation de Son Nom.

L'explication est la suivante : La parole du tsadik a un impact à la fois en-Haut et en bas, comme il est dit : "Tu prendras une décision, et elle s'accomplira pour toi" (Iyov 22,28). [guémara Taanit 23a]
Cela étant, lorsque Moché a dit dans sa prière à Hachem qu'il y aurait, à D. ne plaise, une profanation de Son Nom si D. détruisait le peuple juif, sa déclaration même a assuré qu'il y aurait une profanation de Son Nom.

C'est à cela que Rachi fait allusion lorsqu'il dit : "A cause de ce que tu as dit".
D. dit à Moché : "Tes paroles auront certainement un impact, et les nations diront certainement ce que tu craignais qu'elles disent. Mais si tu n'avais pas dit : "De peur que les habitants du pays d'où tu nous as fait sortir ne disent : "C'est à cause de l'incapacité de D. à les faire venir dans le pays", les non-juifs n'auraient pas dit cela. Mais dès que tu as dit qu'ils diraient cela, ils le diront certainement", comme il est dit : "Tu prendras une décision, et elle s'accomplira pour toi."
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

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=> Une fois que Moché a parlé, même D., pour ainsi dire, a estimé qu'il était impossible d'aller à l'encontre de la parole de Moché.
En effet, Hachem lui-même a déclaré à propos des paroles d'un tsadik : "Tu prendras une décision, et elle s'accomplira pour toi" (Taanit 23a), indiquant ainsi qu'il s'agit bien de Sa volonté divine.

La ville de ‘Hévron

+++ La ville de 'Hévron :

"Il vint jusqu'à 'Hevron" (Chéla'h Lé'ha 13,22)

-> Lorsque Kalev est venu à Hévron [à Méarat haMakhpéla] : "Il alla se prosterner sur les tombes des Patriarches. Il dit : Pères du monde, priez pour moi afin que je sois sauvé du mauvais conseil des autres explorateurs." (guémara Sota 34b).

-> Le Ramban ('Hayé Sarah 23,19) écrit que l'acquisition du Méarat haMakhpéla est écrite dans la Torah pour faire connaître le lieu de sépulture des Patriarches (Avot) puisque nous sommes obligés de l'honorer.
Le Min'hat Elazar (dans son shu"t 1:68) écrit qu'honorer les tsadikim et nos Patriarches consistent à aller prier sur leurs lieux de sépulture.

-> Rabbénou Bé'hayé ('Hayé Sarah 23:2) écrit à propos de Kiryat Arba, appelée aussi 'Hévron, que quiconque y est enterré est relié en haut, dans la ville d'Hachem, aux 4 camps de la Ché'hina ('Hevron, a pour racine 'hibour, qui signifie relier). Ce n'est pas pour rien que les Avos l'ont désiré.
De là, les âmes méritent d'être connectées à leur racine qui est le Kissé haKavod (le "Trône Divin de Gloire").

-> Le Zohar (Béréchit 38b) nous informe que les portes du Gan Eden se trouvent près de l'entrée du Méarat haMakhpéla.

-> Le Zohar (1;127a) nous enseigne que "l'entrée du paradis (Gan Eden)" correspond à la caverne de la Ma'hpéla, située à 'Hévron, et tous les êtres humains passent à travers cette caverne lorsqu'ils quittent ce monde.
Le Zohar fait également mention du fait qu'après qu'Avraham soit entré dans la caverne pour l'inspecter, il aperçut "une porte ouverte vers le paradis", et "de plus, il vit une lumière brillante qui éclairait la caverne".
[En hébreu, la racine à l'origine du mot 'Hévron, signifie : "joindre" ('hibour). C'est un lieu de jonction entre le Ciel et la terre. Il en ressort une notion de perception d'une lumière, et d'un lieu de passage entre 2 domaines (la terre et le Ciel). ]

-> Le Zohar ('Houkat 183a) nous dit que le lieu de l'enterrement de Moché et la caverne où sont enterrés Aharon et Myriam sont tous reliés.
Rabbi 'Haïm Vital (Hagahot 4) explique ces cavernes (où ils sont enterrés) sont liés entre eux, mais également avec Méarat haMakhpéla pour les relier aux Patriarches.

-> Le Mégalé Amoukot (Bé'houkotaï 25) rapporte que toutes nos prières montent par le Méarat haMakhpéla.

Nombreux sont ceux qui ont prié dans cet endroit spécial. Qui fut le premier à y prier?
Au-delà des odeurs spirituelles élevées qui s'y trouvent, Avraham a également vu une lumière émerger au milieu de la grotte. C'est là qu'il priait et c'est là qu'Hachem lui parlait. C'est pourquoi il désirait cet endroit.

-> Le midrach (Eikha Pessikhta Rabbati 24) raconte que Yirmiyahou y a prié au moment de la destruction du 1er Temple, lorsque les ennemis sont entrés dans le heichal et l'ont brûlé.

-> Plus tard dans l'histoire, nous avons une lettre du Rambam, dans laquelle il raconte qu'il est allé de Jérusalem à 'Hevron, où il a prié à la Méarat haMakhpéla. Il écrit que ces 2 jours (le 6 et le 9 mar'hechvan) : "j'ai fait le vœu que ce soit pour moi comme un Yom Tov avec prière, joie, nourriture et boisson." [rapporté dans le Séfer 'Harédim - mitsva hatéchouva - fin chap.3]

-> Le Bartenoura écrit dans une lettre :
"Je n'étais pas encore dans la ville sainte de Jérusalem car je suis allé à 'Hevron et j'y ai habité pendant de nombreux jours jusqu'à ce que le fait d'y vivre me soit tellement cher, presque plus que Jérusalem (kim'at yoter mi' Yérouchalayim)".
Il existe également une tradition selon laquelle l'enterrement à 'Hévron est préférable à celui de Jérusalem". [Darké Tsion - p. 52]

Dans une lettre que le Ramban (fin de son Torat haAdam) adresse à son fils, Rabbi Na'hman, il fait part de son projet de se rendre à 'Hevron pour prier là où les Avot sont enterrés et pour se faire une sépulture à proximité.

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"S'il te plaît, ne m'enterre pas en Egypte" (Vayé'hi 47,29)

Une des 3 explications de Rachi est : les morts ensevelis hors de la terre d'Israël "vivent" dans la souffrance des migrations souterraines.
[Ils sont obligés d'endurer la souffrance de rouler à travers des tunnels pour atteindre la terre d'Israël pour la résurrection des morts]

Par ailleurs, la guémara (Kétoubot 111b) enseigne qu'au moment de la résurrection des morts, les tsadikim vont jaillir et se lever à Jérusalem.

=> Quel est l'intérêt de l'enterrer à 'Hevron, si Yaakov devra quand même subir des souffrances pour atteindre Jérusalem?

-> Le Mérafsin Igri répond que ceux qui sont enterrés en dehors d'Israël devront rouler dans le sol jusqu'à atteindre Jérusalem, et là ils ressusciterons.
Par contre, ceux qui sont enterrés ailleurs qu'à Jérusalem, vont d'abord revenir à la vie là où ils sont enterrés, et ensuite ils pourront marcher normalement jusqu'à Jérusalem.
Cette cette première douleur (rouler dans le sol) que Yaakov voulait éviter.

-> Le Arizal écrit qu'il existe une cavité souterraine qui relit directement la grotte de Ma'hpéla ('Hebron) au Kotel. D'ailleurs, c'est par ce trajet que chaque veille de Shabbath, après le midi juif, nos Patriarches vont au Kotel.
On comprend mieux pourquoi, Yaakov ne s'est pas préoccupé d'être enterré à 'Hebron.

-> Le rav David Twerski (le premier Rabbi de Tolna) rapporte les paroles de nos Sages que si une personne est méritante, des anges Célestes vont amener sont cercueil jusqu'en terre d'Israël, au moment de la résurrection des morts, lui évitant ainsi les douleurs liées au déplacement.
De même, les anges vont retirer d'Israël ceux qui ne méritent absolument pas d'y être ressusciter.
C'est pourquoi, Yaakov a insisté pour être enterré en terre d'Israël, car dans son énorme humilité, il ne se considérait pas comme un tsadik, ne méritant pas que les anges viennent l'apporter en Israël.

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-> b'h, voir également la grandeur de nos tsadikim après leur mort : https://todahm.com/2020/07/20/14197-2

12 explorateurs accompagnés de l’âme de leur chef de tribu

+++ 12 explorateurs accompagnés de l'âme de leur chef de tribu :

"Envoie pour toi des hommes pour explorer le pays... vous enverrez un homme, un homme par tribu paternelle, tous princes parmi eux" (Chéla'h Lé'ha 13,2)

-> Selon Rabbi Akiva, la redondance présente dans l'expression "un homme, un homme" (ich é'had ich é'had) indique qu'ils n'étaient pas 12 espions mais 24 en réalité.

-> Rachi explique au nom de la guémara (Sota 34b) que Moché pria pour Yéhochoua : "Que Hachem te sauve du complot des explorateurs".
L'épreuve à laquelle il allait être confronté était si grande, que Moché jugea nécessaire de prier pour son fidèle disciple afin qu'il ne trébuche pas.

=> Pourquoi Moché a-t-il jugé bon de prier uniquement pour son disciple Yéhochoua et non pour tous les autres explorateurs ?

-> Le Arizal (chaar hapessoukim) explique :
"D'après le sens littéral, Moché pria uniquement pour Yéhochoua car tout le peuple connaissait la prophétie d'Eldad et Medad, selon laquelle Moché allait mourir dans le désert et Yéhochoua ferait entrer le peuple en terre promise. Moché redouta que les explorateurs ne s'en prennent à Yéhochoua. Peut-être allaient-t-ils projeter de le tuer en chemin. Moché pria pour lui en ces termes : "Que Hachem te sauve du complot des explorateurs".
En d'autres termes, qu'ils ne projettent pas de te tuer."

[ainsi Moché ne pria pas dans le but que Yéhochoua ne soit pas influencé par les explorateurs mais plutôt pour le sauver du complot visant à le tuer. ]

[ rabbi Chmouel Vital dans ses annotations sur les paroles du Ari écrit : "on peut juger les explorateurs favorablement. En effet, ils ont parlé de la Terre [d'Israël] en termes négatifs afin que le peuple n'y entre pas parce qu'ils connaissaient la prophétie d'Eldad et Medad. Selon eux, il était préférable de tuer Yéhochoua afin d'empêcher le peuple d'entrer en terre d'Israël et éviter ainsi la mort de
Moché". ]

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=> On vient de voir le sens simple, quand est-il au niveau du sod?

-> Le Arizal (chaar hapessoukim) nous apporte une explication tout à fait surprenante concernant la mission des explorateurs. En effet, il attire notre attention sur un détail dans la Torah concernant la liste détaillée des noms des princes d'Israël : "Pour la tribu d'Efraïm : Hochéa fils de Noun" (Chéla'h Lé'ha 13,8).
Nous pouvons constater que le nom de Yossef n'est pas mentionné alors que pour la tribu de Ménaché il est écrit : "Pour la tribu de Yossef, pour la tribu de Ménaché : Gadi fils de Soussi" (Chéla'h Lé'ha 13,11).
Puisque Yossef a 2 enfants : Efraïm et Ménaché, pourquoi le nom de Yossef n'est-il pas mentionné également pour la tribu Efraïm?

Le Arizal explique que lorsque le Créateur vit que les espions seraient amenés à fauter, Il décréta que les néchamot (âmes) des tribus elles-mêmes, c'est-à-dire des fils de Yaakov, s'associent aux espions/explorateurs afin de les aider à ne pas tomber dans la faute.
Malgré cette aide providentielle, ils succombèrent ... et c'est le secret du verset : "Ils étaient tous des hommes, chefs des Bné Israël" (Chéla'h Lé'ha 13,3). Ce sont les tribus elles-mêmes qui sont ici appelées "les chefs des Bné Israël".

=> Nous comprenons les paroles de Rabbi Akiva qui explique que la Torah évoque 12 espions supplémentaires. Il fait allusion aux 12 tribus, c'est-à-dire les 12 fils de Yaakov qui se joignirent aux 12 chefs de tribus de cette génération pour les soutenir dans leur mission difficile.

==> À partir de cet enseignement, le Arizal explique pourquoi Moché pria uniquement pour Yéhochoua et non pour les autres explorateurs. En effet, chaque espion bénéficiait de l'aide de l'âme d'une tribu d'Israël afin de sortir victorieux de l'épreuve qui les attendait.
Cependant, Yéhochoua qui était le prince de la tribu d'Efraim, le fils de Yossef, n'avait pas bénéficié de l'aide providentiel de la néchama (âme) de Yossef car celle-ci s'était déjà attachée au prince de la tribu de Ménaché qui était son premier-né et c'est la raison pour laquelle le nom de Yossef est mentionné uniquement ave la tribu de Ménaché comme il est écrit : "Pour la tribu de Yossef, pour la tribu de Ménaché : Gadi fils de Soussi" (Chéla'h Lé'ha 13,11).
Aussi, Moché pria spécialement pour Yéhochoua dont l'âme suppléante lui faisait défaut.

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+ Différence entre la réincarnation & venir comme supplément d'âme :

-> Le Arizal (chaar haguilgoulim - hakdama 5) explique qu'il y a une grande différence entre la réincarnation d'une âme que l'on appelle "guilgoul", et l'attachement d'une âme à une autre que l'on appelle "ibour". [ibour néchama]

Le guilgoul vise à corriger un dommage réalisé lors d'une incarnation antérieure. Cette âme entre dans le corps d'une personne au jour de sa naissance et ne peut pas la quitter avant le jour de sa mort. Elle ressent les afflictions subies par le corps physique, y compris les souffrances associées à la mort.

Cependant, parfois l'âme d'un juste descend dans ce monde et s'attache à une personne pour l'aider à traverser une épreuve difficile; elle ne vient pas pour rectifier ses propres imperfections. Elle n'entre pas en cette personne le jour de sa naissance, mais simplement s'attache à elle pour l'aider momentanément en cas de besoin.
Par conséquent, elle n'est pas obligée de supporter la souffrance du corps. Ainsi, cette âme profite des bonnes actions de l'individu qui l'accueille. Mais si ce dernier vient à fauter, l'âme du juste abandonne le corps avant qu'elle ne soit entachée par les transgressions de la personne, comme il est dit : "Retirez-vous, de grâce, d'auprès des tentes de ces réchaïm" (Kora'h 16,26).

Ainsi, les âmes des tribus ne se sont pas réincarnées au sein des explorateurs à proprement parler, mais se sont attachées et unies aux âmes des explorateurs temporairement pour les aider à surmonter l'épreuve difficile qui les attendait.
Par conséquent, lorsque les explorateurs décidèrent de dire du mal de la terre d'Israël, les âmes des fils de Yaakov les quittèrent avant même qu'ils n'aient fauté afin de se préserver des klipot créées par ces transgressions.

Et c'est le sens du verset : "Ils allèrent, ils vinrent vers Moché et Aharon" (Chéla'h Lé'ha 13,26).
Il convient d'être attentif aux mots précis du verset : pourquoi est-il écrit : "Ils allèrent"? Or ils venaient tout juste de rentrer, comme il est écrit : "Ils revinrent de l'exploration du pays au bout de 40 jours" (Chéla'h Lé'ha 13,25). Par conséquent, il aurait dû être écrit : "Ils vinrent vers Moché et Aharon".
Il faut donc comprendre que les mots "ils allèrent" se rapportent aux âmes des tribus qui quittèrent les explorateurs et qui retournèrent au Gan Éden.
Les mots "ils vinrent vers Moché et Aharon" se rapportent aux explorateurs qui revinrent de leur mission avec une mauvaise intention.

-> "Israël servit Hachem tout au long de la vie de Yéhochoua et tout le temps que vécurent après lui les Anciens, témoins de tout ce que l'Eternel avait fait pour Israël" (Chéla'h Lé'ha 13,1).
Le midrach explique : "Qui étaient ces Anciens? Rabbi Yéhouda Halévi dit au nom de ses Maîtres qu'il s'agissait des descendants de Lévi."
Les descendants de la tribu de Lévi ont soutenu et accompagné Yéhochoua fils de Noun de jusqu'à sa mort, car n'ayant pas fauté durant sa mission d'exploration de la terre d'Israël, la néchama de Lévi fils de Yaakov ne le quitta pas tout au long de sa vie, à la différence des âmes des autres tribus, fils de Yaakov, qui se détachèrent des explorateurs avant qu'ils ne succombent à la faute.
Par ce mérite, tous les membres de la tribu de Lévi, qui vécurent à l'époque de Yéhochoua et des Anciens, ne fautèrent pas contre Hachem et bénéficièrent d'un flux d'abondance des mondes supérieurs sans la moindre obstruction.
[Svhilé Pin'has]

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=> Quelle prière Moché prononça-t-il pour sauver Yéhochoua?

-> Le Arizal (chaar hapessoukim) explique l'importance du changement de nom introduit par Moché.
En effet, il changea le nom de son disciple Hochéa (הושע) en Yéhochoua (יהושע) conformément à sa prière qui signifie : "Que le Nom divin יה puisse te sauver (ושיעך)".
En réalité, Moché pria pour que la néchama de Lévi, fils de Yaakov et fondateur de la tribu de Lévi puisse accompagner Yéhochoua dans sa mission.
En effet, la tribu de Lévi ne fit pas partie de la mission des explorateurs puisqu'aucune portion de la terre d'Israël ne leur était destinée. Par conséquent, en nommant son élève Yéhochoua, Moché pria pour que Hachem envoie l'âme de Lévi qui aurait dû s'attacher à lui, afin qu'elle s'attache à la place à son fidèle disciple qui était comme un fils

Renforcer sa émouna sans se plaindre, c’est hâter notre délivrance

+ En se renforçant dans sa émouna sans se plaindre, l’homme hâte sa délivrance :

-> Rabbi Kalonimus Shapira de Piaseczna (dans son Aish Kodech) enseigne :
"Dans notre paracha (Chéla'h Lé'ha 13,28-30), il est longuement décrit comment les Bné Israël se plaignirent et pleurèrent de frayeur en prétendant qu’ils n’avaient pas la force nécessaire pour mener une guerre contre les puissantes peuplades, les "géants" habitant la terre de Canaan.
Face à eux, se dressa Calev Ben Yéfouné, qui proclama tout haut : "alo naalé" ( עָלֹה נַעֲלֶה - v.13,30 - litt. "monter, nous montrons"), et Rachi d’expliquer : "Monter, nous montrons = même jusqu’aux cieux, et même s’Il nous dit : ‘Faites des échelles et montez-y’, nous réussirons dans tout ce qu’Il nous dira de faire."
A priori, cela semble étonnant : était-ce une réponse à leurs plaintes, alors qu’ils avancèrent des arguments rationnels (les habitants de cette terre sont des géants, ils sont très puissants ...)? Pourquoi Calev ne débattit-il pas pour réfuter leurs arguments et se contenta-t-il simplement de leur dire "alo naalé"?
Apparemment, cela ressemble à un dialogue de sourds.

Le rabbi de Piaseczna explique :
"En fait, la émouna d’un juif doit être telle qu’il n’ait pas seulement confiance en Hachem lorsqu’il voit un dénouement rationnel à ses épreuves. Mais même lorsqu’il ne voit aucune issue d’après la raison et les lois naturelles, il devra être convaincu que Hachem le délivrera, et aussi se renforcer dans sa émouna et son bita’hon.
Bien au contraire, il est préférable qu’à un pareil moment, il ne cherche pas à trouver une voie rationnelle pour sortir de son malheur. Car, comme il est clair qu’il n’en trouvera pas, sa foi risquerait d’en être ébranlée, et ce relâchement dans sa émouna pourrait alors empêcher sa délivrance .

Il faudra seulement qu’il dise : "Il est vrai que les habitants du pays sont forts ; il est aussi vrai que leurs villes sont fortifiées ; néanmoins, j’ai foi qu’Hachem, qui est au dessus de toute limite et de toute contingence matérielle, nous sauvera (Monter, nous monterons et nous en prendrons possession - עָלֹה נַעֲלֶה וְיָרַשְׁנוּ אֹתָהּ), sans comprendre ni sonder comment.
=> Une telle émouna et un tel bita’hon hâtent la délivrance.

Cela permet d’expliquer l’attitude de Calev : "Certes, leur dit-il, par des voies naturelles, nous ne sommes pas en mesure de conquérir la terre, car : ‘Son peuple est puissant ... et ses villes sont grandes et fortifiées’. Cependant, sans le comprendre rationnellement, renforçons-nous dans notre émouna et, même si la victoire est ‘dans les cieux’ et qu’Il nous ordonne de prendre des échelles pour y monter, nous réussirons dans tout ce qu’Il nous dit de faire!’’ "

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-> Le Sfat Emet (Chela Lé'ha - 5631) va encore plus loin :
les explorateurs virent par prophétie qu’il leur serait impossible d’entrer en terre d'Israël par des voies naturelles. Seulement, s’ils avaient affermi leur foi en Hachem pour qu’elle soit intègre, ils auraient échappé aux limitations de la nature et auraient ainsi mérité d’y entrer.
Car la émouna est tellement puissante qu’elle annule toutes les forces de la nature.

Pour reprendre ses propres mots :
"En vérité, même la faute des explorateurs provenait d’un manque de émouna, comme l’a expliqué mon père (le ‘Hidouché Harim).
Car, certainement, il leur était apparu, selon leur compréhension, qu’ils n’étaient pas en mesure, puisque dans les faits, ils n’y entrèrent pas [ : ils comprirent par esprit prophétique, que les Bné Israël ne pouvaient entrer en terre d'Israël, comme ce fut finalement le cas].
Mais s’ils avaient eu la émouna, et qu’ils avaient annulé leur compréhension personnelle devant la volonté d'Hachem, cela, en soi, les aurait aidé à sortir des limitations imposées par la nature, comme lorsque Hachem dit à Avraham : "Sors de ton astrologie" (midrach rabba Béréchit 44,12), et que la Torah témoigne (Lé'h Lé'ha 15,6) : "Et il eut foi en Hachem" ( = grâce au fait qu’Avraham eut foi en Hachem, il fut en mesure de sortir des limitations de la nature et de l’influence des astres)."

-> En effet, Hachem est qualifié de "yotser améorot oumatsmia'h yéchouot" (Crée les luminaires et fait germer la Délivrance - יוצר המאורות ומצמיח ישועות) = Hachem éclaire chaque juif de Sa lumière, chacun dans ses épreuves personnelles. Et même s’il semble à ce dernier que les ténèbres l’entourent jour et nuit, qu’il sache qu’il ne s’agit en réalité que d’une lumière dissimulée sous une épaisse couverture, et qu’il lui incombe juste d’ouvrir les yeux.
C’est alors qu’il dévoilera devant lui ce grand éclat, car Hachem est : "atov ki lo tamou ra'hamav ouméra'hem ki lo tamouo 'hassadav" (Il est bon car Sa miséricorde ne tarit jamais, Il est miséricorde ne tarit jamais, Il est miséricordieux, car Ses bontés ne tarissent jamais - rituel de prière).
Dès lors, il est certain que cette épreuve sera bénéfique et source de bénédiction (même si cela ne se voit pas immédiatement, il se réjouira cependant en étant convaincu que sa délivrance est proche. Même lorsqu’il ne voit pas de délivrance possible selon les lois de la nature, il s’abstiendra de chercher "d’où pourrait venir le salut".
Ainsi, il verra que celui-ci est déjà "en route" vers lui.

Le syndrome de la sauterelle

+ Le syndrome de la sauterelle :

-> La Torah (Chéla'h Lé'ha 13-14) rapporte l'histoire très déroutante des Méraglim, les espions envoyés par le peuple juif pour examiner la terre d'Israël.
Le peuple juif venait de quitter l'esclavage d'Egypte et de traverser la mer Rouge, et Hachem voulait l'emmener en Terre promise le plus rapidement possible. Mais le peuple s'inquiéta de la manière dont il allait conquérir la terre, et il envoya 12 espions pour l'explorer.
Nos Sages nous disent que ces espions étaient parmi les plus grands tsadikim de la nation. Ils revinrent de leur mission en emportant des fruits incroyablement gros qui poussaient en terre d'Israël.
La Torah nous raconte comment ils ont calomnié le pays en disant qu'il mangeait ses habitants et qu'il était peuplé de géants et de guerriers que même Hachem serait incapable de vaincre.

Le 'Hafet 'Haïm (Shemirat haLachon - pt.2, ch.19) explique qu'il s'agissait certainement de grands tsaddikim qui connaissaient très bien les qualités remarquables et les avantages de la Terre promise. Cependant, ces mêmes hommes étaient également terrifiés à l'idée d'entrer dans la Terre. Ils croyaient fermement qu'Hachem pourrait facilement vaincre les 31 rois et les puissants géants qui occupaient le pays, tout comme Il avait détruit le puissant empire égyptien.

Cependant, ils pensaient également que pour qu'Hachem y intervienne pour eux, ils devaient être des tsadikim méritant des miracles. Et ils pensaient que dans leur état actuel, ils n'étaient plus en mesure de mériter de tels miracles.
En effet, les juifs avaient récemment commis l'une des plus grandes fautes de toute l'histoire, le Veau d'or, et ils s'étaient amèrement plaints à Hachem du manque de nourriture et d'eau dans le désert, et ne cessaient de demander de retourner en Egypte et de ne pas suivre Moché en terre d'Israël.

Les espions (méraglim) racontent qu'en traversant le pays, "nous étions comme des sauterelles à nos yeux". À leurs propres yeux, ils se sentaient comme de petites sauterelles insignifiantes.
Ils pensaient que des gens qui avaient tant fauté contre Hachem étaient petits et indignes de vaincre des géants. Ils se sentaient incapables de maintenir la grandeur nécessaire dans la avodat Hachem qui leur permettrait de mériter l'aide d'Hachem pour vaincre leurs ennemis.

Le peuple entendit cette affirmation, et avec le souvenir du Veau d'or et des autres péchés encore frais à l'esprit, fut convaincu de sa véracité.
Ils s'effondrèrent dans un grand désespoir, terrifiés par ce qui leur arriverait s'ils essayaient de combattre ces puissants géants sans l'aide d'Hachem.

[ le 'Hafets 'Haïm ajoute que no Sages disent que les membres du Sanhédrin ont pleuré. En particulier parce qu'ils faisaient partie des plus grands membres de la nation, ils comprenaient mieux que quiconque à quel point ils étaient impuissants sans l'aide d'Hachem et à quel point ils ne méritaient pas de la recevoir. ]

Les gens se sont tragiquement trompés.
Yéhochoua et Calev ont protesté contre le reste des espions et ont averti le peuple : "Ne vous rebellez pas contre Hachem".
Le 'Hafet 'Haïm explique que Calev et Yéhochoua leur disaient : "Vous prétendez que la promesse d'Hachem de nous donner la terre dépend de notre capacité à être des tsadikim. C'est totalement faux! Hachem ne dit jamais à une personne : "Je ne te sauverai que si tu es un tsadik".
Il dit plutôt : "Je ne te sauverai pas si tu te rebelles contre Moi". Tant qu'une personne ne se rebelle pas volontairement contre Hachem en déracinant délibérément Ses mitsvot, elle peut aspirer à recevoir toute la bonté d'Hachem.

Le 'Hafet 'Haïm poursuit en disant qu'aujourd'hui encore, nous sommes en proie à la même crainte que les espions (méraglim). Tout le monde croit de tout cœur à la récompense du monde à Venir (olam aba) et sait qu'une personne qui consacre sa vie à la Torah, aux mitsvot et à l'avodat Hachem recevra un plaisir et un bonheur infinis et éternel.
Pourtant, les gens ne sont toujours pas disposés à mener leur vie de cette manière. Qui est capable de mener un tel style de vie, avec Hachem à l'esprit en permanence pensent-ils? Seuls les grands tsadikim. Ils peuvent vivre dans leur bulle et gagner leur récompense, mais moi je dois vivre dans le monde réel. J'aimerais être comme eux, mais en pratique, ce n'est pas possible.

Le 'Hafet 'Haïm dit :
C'est une erreur! Il s'agit simplement d'un stratagème du yéter ara, qui tente de nous détruire et de nous empêcher de vivre une vie proche d'Hachem. Tant qu'une personne fait tout ce qu'elle peut pour observer la Torah et les mitvot et ne se rebelle pas volontairement contre Lui, Hachem est heureux avec elle et est prêt à la couvrir du bonheur et de la bonté infinis qu'Il a en réserve pour Ses tsadikim loyaux.

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[ainsi les méraglim avaient confiance en Hachem, mais pas en eux-mêmes et en particulier dans l'amour immuable qu'a Hachem pour chaque juif, Ses enfants adorés. Les conséquences dramatiques doivent nous inciter à constamment se renforcer dans ce sujet.
voir : la grandeur d'être juif(ve) : https://todahm.com/category/moussar-pensee-juive/divers-divers/la-grandeur-detre-juifve ]

Tsitsit = tout juif est un enfant d’Hachem

+++ Tsitsit = tout juif est un enfant d'Hachem :

"Parle aux Bné Israël et dis-leur qu'ils se fassent des tsitsit aux 4 coins de leurs vêtements pour leurs générations, et qu'ils placent sur chacun des coins un fil azur" (Chéla'h Lé'ha 15,38)

-> Le Rambam (Hilkhot Tsitsit 1,6) explique que parmi les 8 fils des tsitsit, il doit y en avoir un de couleur azur et 7 autres blancs.

-> A notre époque, comme nous ne connaissons plus la teinte précise de la couleur azur "tekhelet" originelle, nous pouvons tout de même accomplir la mitsva des tsitsit avec huit fils blancs. (la loi stricte permettant d'accomplir cette mitsva avec 8 fils blancs).

Rabbi 'Haïm Vital (chaar hakavanot) explique, au nom de son maître le Arizal, que bien que nous n'ayons plus à notre époque l'azur authentique, nous devons faire quelque chose de particulier en récitant le verset : "Vous le verrez et vous souviendrez de toutes les mitsvot de Hachem" (our'item oto ouz'hartem ét kol mitsvot Hachem - Chéla'h Lé'ha 15,38).
En effet, il explique que nous devons prendre soin d'imaginer un fil azur sur nos tsitsit lorsque nous disons "vous le verrez".

-> Rabbi Méir a enseigné : quelle différence existe-t-il entre l'azur et toutes les autres couleurs?
Le tékhélet (azur) rappelle la mer, la mer rappelle le ciel et le ciel rappelle le Kissé Hakavod (Trône Divin), comme il est écrit : "Et sous Ses pieds, il y avait comme une œuvre de saphir et semblable à la pureté des Cieux" (Michpatim 24,10).
Il est également écrit : "Au-dessus du firmament, il y avait une sorte de saphir avant la forme d'un trône" (Yé'hezkiel 1,26). [guémara Ména'hot 43b]

Rachi explique que la couleur azur rappelle à l'homme que le Maître de l'univers siège sur Son trône, le
Kissé Hakavod.

=> Le Arizal (chaar hakavanot) [en nous recommandant de s'imaginer le bleu azur] souhaite que l'homme se rappelle que Hachem siège sur son Kissé Hakavod. [ce qui correspond parfaitement au but du Shéma, où l'on ancre en nous notre foi en Hachem, comme base vitale avant de démarrer une nouvelle journée. ]

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=> Pour quelle raison devons-nous nous rappeler précisément du Kissé Hakavod? N'est-il pas suffisant de nous rappeler directement de Hachem et de Ses commandements?

-> Afin de répondre à cette question, on va d'aborder aborder le récit du meurtre du prophète Yéchayahou par son petit-fils Ménaché, roi de Yéhouda, et fils du roi 'Hizkiyahou.
Nos Sages (Yébamot 49b) rapportent :
Ménaché tua Yéchayahou.
Rava enseigne que Ménaché jugea Yéchayahou comme étant un faux prophète et le condamna à mort, d'après les lois de la Torah.
Ménaché avança 3 arguments prouvant que Yéchayahou était un faux prophète.

S'adressant à Yéchayahou, voici son premier argument : "Moché ton maître parlait au Nom d'Hachem en disant : "Tu ne pourras pas voir Ma face car l'homme ne peut Me voir et vivre'." (Ki Tissa 33,20), tandis que toi tu dis : 'J'ai vu Hachem siégeant sur un trône élevé et majestueux'." (Yéchayahou 6,1)

Son second argument : "Moché ton maître disait : Qui est comme Hachem notre D. accessible à chaque fois que nous L'invoquons?" (Bamidbar 4,7), alors que toi tu déclares : "Cherchez Hachem tant qu'Il est accessible!" (Yéchayahou 58,6)

Son troisième argument : "Moché ton maître disait : "Je comblerai la mesure de tes jours" (Michpatim 23,26), alors que toi tu déclares au nom d'Hachem à mon père le roi 'Hizkiyahou : "Je prolongerai ta vie de 15 ans" (Méla'him II 20,6)

Les Sages du Talmud répondent à chacun des arguments de Ménaché comme si c'était le prophète Yéchayahou lui-même qui s'exprimait. Yéchayahou pourtant ne se justifia pas devant Ménaché, comme cela est rapporté dans la guémara : "Yéchayahou déclara (dans son cœur) : je sais pertinemment que Ménaché n'acceptera pas mes explications et si je lui permets de me tuer, je ferai de lui un assassin volontaire!
Le prophète prononça un Nom divin pour s'échapper et sauver sa vie et il fut englouti par un cèdre.
Les serviteurs de Ménaché scièrent l'arbre et lorsque la scie arriva au niveau de la bouche du prophète Yéchayahou, il mourut, mesure pour mesure, pour avoir proféré des paroles accusatrices à l'encontre du peuple d'Israël : "Je demeure au milieu d'un peuple aux lèvres impures"(Yéchayahou 6,5).

=> Comment Ménaché découvra-t-il la cachette du prophète Yéchayahou?

Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - Yébamot 49b) répond en rapportant les paroles du Talmud de Jérusalem (Sanhédrin 51b) :
"Lorsque le roi Ménaché poursuivit Yéchayahou pour le tuer, ce dernier s'enfuit et fut englouti par un cèdre. Seuls ses tsitsit restèrent accrochés à l'extérieur de l'arbre. Les serviteurs du roi virent les tsitsit dépasser de l'arbre et avertirent Ménaché. Le roi ordonna d'aller scier le cèdre. Ils coupèrent le cèdre et le sang coula de l'arbre".
[dans la suite cette guémara affirme que Ménaché tua le prophète Yéchayahou dont la stature spirituelle égalait celle de Moché. ]

=> Pourquoi précisément des tsitsit qui sont censés protéger celui qui les porte, trahirent-ils la présence du prophète à l'intérieur de l'arbre?

Le Ben Ich 'Haï explique les paroles du midrach (Cho'her Tov) suivant :
"Montre Ton œuvre à Ton serviteur, et le chemin à Ses enfants" (Téhilim 90,16) = le terme "chemin" employé dans le verset désigne le tékhélet des tsitsit portés par Israël qui sont appelés "les enfants de D."

Le Ben Ich 'Haï rappelle que nous devons porter des tsitsit à chaque coin d'un vêtement. Un tsitsit est constitué de 8 fils et de 5 nœuds, ce qui est équivalent au mot "é'had" (un - אחד) qui a une valeur numérique de 13.
Si l'on multiplie la valeur du mot אחד
(un) par quatre, nous obtenons 52 soit la guématria du mot "bèn" (enfant - בן). Ceci afin de nous enseigner que par le mérite de la mitsva des tsitsit, nous accédons au statut "d'enfants de D."

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=> Tentons d'expliquer plus en profondeur la mitsva des tsitsit qui doivent être portés précisément aux 4 coins du vêtement, 2 à l'avant du vêtement et 2 à l'arrière.

-> Rapportons tout d'abord la discussion entre Rabbi Yéhouda et Rabbi Méir au sujet du verset : "Vous êtes des fils pour Hachem votre D." (Réé 14,1).
Rabbi Yéhouda a enseigné : "Lorsque vous vous comportez comme des fils, vous êtes appelés "fils", et lorsque vous ne vous comportez pas comme des fils, vous n'êtes pas appelés "fils".
Rabbi Méir a enseigné : "Dans un cas comme dans l'autre vous êtes appelés "fils", comme il est écrit : "Des fils en qui il n'y a pas de fidélité". [guémara Kidouchin 36a]

-> Le Rachba explique cette discussion d'après un autre passage de la guémara (Erouvin 46b) : "Lorsqu'il y a une discussion entre Rabbi Meir et Rabbi Yéhouda, la loi va selon l'avis de Rabbi Yéhouda".
Le Rachba tranche que dans notre discussion, de manière très exceptionnelle, la loi va comme Rabbi Méir, c'est-à-dire que dans tous les cas, nous sommes appelés "fils" de Hachem car le langage employé dans la Torah corrobore cet avis.

Ainsi, les 2 tsitsit qui se trouvent à l'avant du vêtement font allusion à Israël lorsqu'ils accomplissent la volonté du Créateur, de sorte que tous les commandements d'Hachem se tiennent devant leurs yeux pour les accomplir.
Et les 2 tsitsit qui se trouvent à l'arrière font allusion à Israël lorsqu'ils n'accomplissent pas la volonté du Créateur puisque les mitsvot se situent dans leur dos.
C'est pourquoi le Créateur a ordonné de placer 4 tsitsit à chaque coin de nos vêtements afin que nous soyons appelés "fils de D." en toute circonstance comme le soutient Rabbi Méir.

[selon le 'Hida (Roch David - Emor), l'allusion de la mitsva des tsitsit est que même lorsque l'homme n'accomplit pas la volonté de D., il est comparé aux 2 tsitsit suspendus à l'arrière, et il est malgré tout appelé "enfant" car il peut à tout instant se repentir. ]

À présent, nous comprenons la raison pour laquelle Hache dirigea le cours des événements de la sorte, en punissant le prophète Yéchayahou pour avoir prononcé de mauvaises paroles à l'encontre d'Israël, par l'intermédiaire de ses tsitsit qui dépassèrent de l'arbre : en effet, le prophète Yéchayahou pensait que la loi suivait l'avis de Rabbi Yéhouda et que lorsqu'Israël ne faisait pas la volonté du Créateur, il n'était pas appelé "fils de D."

Ne laissant pas de porte ouverte au repentir en prononçant des paroles accusatrices à l'encontre du peuple d'Israël : "Je demeure au milieu d'un peuple aux lèvres impures" (Yéchayahou 6,5) (guémara Yébamot 49b) [plutôt que voir tout juif sous la réalité : "enfant (adoré) d'Hachem" (peut importe ce qu'il peut faire, même les pires choses) ], il fut privé, mesure pour mesure, de ses tsitsit arrières qui symbolisent ceux qui n'accomplissent pas les commandements.
Ses tsitsit restèrent en dehors de l'arbre et trahirent sa présence aux yeux des gardes de Ménaché.

Ainsi, comme l'explique Rabbi Méir, nous sommes en toutes circonstances appelés "enfants de Dieu" puisque nous avons la possibilité de réparer nos fautes par le repentir qui atteint le Kissé Hakavod, comme les Sages nous l'ont enseigné : "Le repentir est si grand qu'il arrive jusqu'au Kissé Hakavod" (guémara Yoma 86a).
Hachem ordonna précisément de mettre du tékhélet (fil azur) afin que nous nous souvenions du Kissé Hakavod jusqu'où arrivent les repentirs sincères de tous Ses enfants, même lorsqu'Israël est comparé aux tsitsit qui se trouvent à l'arrière.

==> Le Arizal nous dévoile la signification de l'étreinte de nos tsitsit lors de la récitation du Shéma Israël : "Avant de réciter le Chéma Israël dans la prière du matin, nous devons rassembler nos 4 tsitsit et les saisir contre notre cœur" (chaar hakavanot téfilot achakhar 1).
En accomplissant ce geste durant la récitation dusChéma, nous exprimons notre désir de nous attacher à Hachem en prenant sur nous le joug divin, mais aussi notre conviction profonde qu'un jour viendra où tout le peuple, du juif le plus initié au plus éloigné, se repentira sincèrement et accomplira la volonté du Créateur en acceptant d'un cœur entier, à l'image de ces tsitsit avant et arrières réunis, la royauté du Créateur avec amour.

[Shvilé Pin'has]

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-> Nos Sages (guémara Sanhédrin 103a) enseignent que le roi Ménaché fit téchouva ... Hachem réalisa une "fente" dans le ciel afin d'accepter le repentir de Ménaché, bloqué en quelque sorte à cause de la pleine mesure de rigueur.

-> Le Zohar (Béréchit 39a) rapporte : "A la 5e porte d'entrée du Gan Eden, se trouvent tous ceux qui se sont repentis entièrement de leur vivant, qui ont regretté profondément leurs fautes. Au seuil de cette porte, se tient Ménaché le roi de Yéhouda qui se repentit intégralement durant son vivant et dont Hachem accepta la téchouva.

[on voit concrètement à quel point rien ne tient devant une téchouva sincère, à la différence de ce que notre yétser ara nous laisse croire, en désespérant de nous.]

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-> Rachi (Ména'hot 43b) explique que regarder les tsitsit nous amène à nous souvenir des mitsvot.

Le guémara (Ména'hot 44a) nous enseigne : "Tout celui qui n'a pas de tsitsit transgresse 5 commandements positifs".
Rachi les énumère : 1- "vous ferez des tsitsit" ; 2- "ils mettront sur les tsitsit de chaque coin, un fil d'azur" ; 3- "ce sera pour vous un tsitsit" ; 4- "vous le verrez" ; 5- "tu te feras des fils tressés" (Ki Tétsé 22,12).

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-> "Celui qui est attentif à accomplir la mitsva des tsitsit aura le mérite de voir la face de la Présence divine"
[guémara Ména'hot 43b]

-> Rabbi Meïr pense que les jeunes enfants risquent de mourir du fait que leurs parents oublient de poser des mézouzot, et Rabbi Yéhouda soutient qu'ils sont susceptibles de mourir du fait que leur père ne porte pas de tsitsit.
[guémara Ména'hot 43b]

-> Le 'Hafets 'Haïm (Chmirat haLachon) écrit :
"D'après le sens simple de la Torah, nous pouvons déduire que le fait de regarder ses tsitsit développe le zèle dans les commandements d'Hachem. Ils nous préservent d'aller d'après nos yeux. Puisqu'il en est ainsi, il est bon de les regarder plusieurs fois par jour et particulièrement lorsqu'il nous vient à l'esprit une mauvaise pensée ou toute sorte de colère, il sera très bon de les regarder. Alors le mauvais penchant diminuera."

-> Le Bné Yissa'har (Réguel Yéchara) enseigne : "Celui qui est dominé par le mauvais œil, que D. nous en préserve, doit regarder ses tsitsit."

-> Le 'Hida (Dvach Léfi) écrit au nom du Arizal : "Les tsitsit protègent du mauvais œil et des forces de touma (impureté)."

-> La source de ces enseignements se trouve dans le Zohar (Chéla'h Lé'ha 163b) : "L'homme qui se vêtit d'un tsitsit. le mauvais penchant n'a pas la capacité de lui nuire avec le mauvais œil."

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-> Rech Lakich enseigne que tout celui qui est attentif à la réalisation de la mitsva des tsitsit bénéficiera de 2 800 serviteurs, comme il est écrit : "Ainsi parle Hachem, le Maître des légions : en ces jours-là, arrivera que dix hommes de chaque nation les saisiront, ils saisiront les coins du vêtement d'un homme en disant : nous irons avec vous" (Zé'haria 8,23). [guémara Shabbath 32b]

Rachi explique qu'à l'époque messianique, les non juifs apprendront que D. est présent au sein du peuple juif et ils se rendront en grand nombre au Temple de Jérusalem afin de Le servir.
Ainsi, celui qui observe fidèlement la mitsva des tsitsit aura le mérite de voir dix hommes de chacune des soixante-dix nations du monde, soit 700 hommes, lui saisir chacun des quatre coins de son vêtement, soit un total de 2 800 hommes.

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-> Le Arizal (chaar haKavanot - drouch téfilat achakhar) explique que lorsque l'homme se lève le matin, va aux toilettes et procède à l'ablution des mains avec la bénédiction, il écarte de lui la force des klipot qui sont au niveau de son néfech ... Après avoir purifié son néfech, c'est par le mérite de la mitsva des tsitsit qu'il va repousser les klipot de son roua'h.
Puis, c'est par le mérite du commandement des téfiline du bras et de la tête qu'il renouvèlera sa néchama.

[il s'agit de 3 niveaux d'âme : néfech, roua'h et néchama]

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-> Rachi (Chéla'h Lé'ha 15,32) explique au nom de Rabbi Moché Hadarchan que la Torah juxtapose la paracha de celui qui a profané le Shabbat avec la paracha des tsitsit, car de la même façon que le Shabbat est équivalent à toutes les autres mitsvot, le port des tsitsit l'est aussi.

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+ Lien entre les tsitsit et Shabbath ( = le cœur de l'identité juif) :

-> Le Gaon de Vilna (Zikaron baSéfer - maamar 197) donne une explication sur la relation qui existe entre la mitsva de Shabbat et la mitsva de porter des tsitsit.
Il réase un parallèle entre la Michna (Shabbath 73a) qui explique qu'il existe 39 travaux interdits le Shabbat et les 39 tours de fil que nous enroulons à chacun de nos 4 tsitsit, séparant ainsi les 5 nœuds.
Et ces 39 tours de fil représentent les 39 travaux interdits le Shabbat.

-> Le Magen Avraham rapporte au nom du Arizal que dans le premier intervalle des tsitsit, nous faisons 7 tours de fil, dans le second nous faisons 8 tours, dans le troisième 11 tours et dans le quatrième intervalle, nous faisons 13 tours, ce qui représente un total de 39 tours correspondant à la valeur numérique de : "Hachem est un" (יהוה אחד).

-> Les 39 travaux interdits le Shabbat furent divisés en 4 parties dont la première contient onze travaux :
1°/ la guémara (Shabbath 73a) mentionne les 11 travaux qui constituent les étapes de la fabrication du pain et les voici : "semer, labourer, moissonner, rassembler, battre les céréales, vanner, trier, moudre, tamiser, pétrir et cuire."
2°/ la guémara énonce les 13 travaux représentant les étapes de confection des vêtements : "tondre la laine, la blanchir, la démêler, la teindre, filer, préparer la chaîne, monter deux lisses, tisser deux fils, ôter deux fils, nouer, dénouer, coudre deux points, déchirer en vue de coudre deux points."
3°/ la guémara rapporte ensuite les 7 travaux nécessaires à la fabrication des peaux : "capturer un cerf, l'abattre, le dépouiller, le saler, tanner sa peau, la lisser et la couper."
4°/ enfin, elle mentionne les 8 autres travaux : "écrire deux lettres, effacer en vue d'écrire deux lettres, construire, démolir, éteindre, allumer, donner le dernier coup, et sortir un objet d'un domaine à l'autre."

=> Il se trouve donc que les 39 travaux de Shabbat se divisent en 4 parties de : onze, treize, sept et huit travaux. Or, nous pouvons constater que l'ordre des 39 tours des fils de tsitsit se décompose de la même manière : sept, huit, onze et treize tours ce qui nous donne un total de 39 tours, afin de nous enseigner que les commandements du respect du Shabbat et du port des tsitsit sont équivalents à tous les autres commandements.

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-> La mitsva des tsitsit qui est composée de 39 tours de fil, correspondant à la valeur numérique de : "Hachem est un" (יהוה אחד), a pour but de nous unir avec notre Créateur. En effet, lorsque nous regardons le fil bleu azur, nous pensons au Kissé Hakavod sur lequel siège le Maître de l'univers.
Il en est de même pour les 39 travaux interdits du Shabbat qui ont aussi la guématria de : "Hachem est un" (יהוה אחד) afin de nous renforcer dans notre foi que Hachem notre D. est un et unique, comme cela est rapporté dans le Zohar (Térouma 135b) : "Il existe un secret caché concernant le Shabbat, la Présence divine qui est appelée "Chabbat" s'unit avec Hakadoch Baroukh Hou et c'est le secret de l'unité (אחד) absolue."
[Tsor ha'Haïm - Chéla'h Lé'ha]

La force de la prière

+ La force de la prière :

"Pour la tribu de Ephraïm, Hochéa Bin Noune ... pour la tribu de Yossef formant celle de Ménaché, Gadi Ben Soussi" (Chéla'h Lé'ha 13,8-11)

-> Le Arizal (Chaar haPsoukim) fait remarquer qu'au sujet de Ménaché, est mentionnée également la tribu de Yossef (comme pour toutes les autres tribus qui sont toutes affiliées aux fils de Yaakov), alors que ce n'est pas le cas d'Efraïm.
Il explique que Hachem désirait protéger les explorateurs de la faute et les préserver de la mort ; à cette fin, il associa à chacun d'entre eux le chef de la tribu (grâce à ce qui est nommé dans la kabbale "ibour néchama" (עיבור נשמה) : "la transplantation d'une âme").
Par exemple, au prince de la tribu de Réouven, Chamoua Ben Zakhour, il associa l'âme de Réouven, fils de Yaakov ; à Chafat Ben 'Hori, prince de la tribu de Chimon, l'âme de Chimon, fils de Yaakov, et de même pour chaque tribu.
Or, lorsqu'Il arriva à la tribu de Yossef, qui, étant scindée en deux, envoya deux explorateurs, Il associa l'âme de Yossef à celle de Ménaché, fils de Yaakov, à celle de l'explorateur de cette tribu.
Mais, il n’associa aucune âme à l'explorateur de la tribu d'Efraïm.
Constatant la dangereuse situation dans laquelle se trouvait son disciple Yéochoua, Moché pria afin qu'il n'échoue pas dans sa mission. Et par le mérite de cette prière, il lui fut associé l'âme de Lévi (puisque la tribu de Lévi n'envoya aucun explorateur).

Finalement, ajoute le Arizal, tous les princes de tribu fautèrent, à l'exception de Kalev et de Yéochoua qui furent, seuls, sauvés par le mérite de la prière :
- au sujet de Kalev, la guémara (Sota 34b) rapporte au nom de Rava : "Kalev fuit les mauvaises intentions des explorateurs et alla se répandre en prières sur le tombeau des Patriarches ; il leur dit : "Mes pères intercédez pour moi afin que je sois préservé des funestes desseins des explorateurs!"" (cf également dans le
Zohar 158b).
- Yéochoua, grâce au fait que Moché pria pour lui fut préservé de leurs mauvais conseils (ce qui lui fit mériter d'être associé à l'âme de Lévi).

-> Le rav Elimélé'h Biderman conclut :
Ce qui précède nous montre la valeur de la prière. Le péril qui guettait les explorateurs était, en effet, tellement grand que même leur associer l'âme sainte du chef de la tribu ne suffit pas à les protéger de leurs funestes desseins.
Et néanmoins, Yéochoua et Kalev furent sauvés grâce à la prière.
=> Cela nous enseigne que la prière est encore plus efficace que le mérites des Pères.

"Tu verseras un quart de hin (révi'it ahin) de vin sur l'holocauste" (Chéla'h Lé'ha 15,5)

A la suite du passage des explorateurs, la Torah traite des libations de vin qu'on versait sur l'autel quand on apportait des sacrifices.
=> Quel est le lien entre les libations de vin et la faute des explorateurs?

En fait, après cette faute, le peuple se mit à regretter amèrement leur situation. Ils rentrèrent dans une grande affliction.
C'est pourquoi, Hachem leur transmit alors la mitsva de verser du vin sur l'autel. Dans Sa Grande Bonté, Il cherchait par là à les apaiser et à leur redonner de la vigueur. En effet, comme on le sait, le vin permet de réjouir le cœur des gens tristes.
[Mé haChiloa'h]