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"La sainteté de la lumière enfouie dans la Méguila est plus élevée que celle de la Torah elle-même"
['Hatam Sofer - drouch 37 - Adar chéni]

-> Le Mékoubal rabbi 'Haïm haCohen (dans son טור ברקת), qui est un élève de rabbi 'Haim Vital, lui-même fidèle du Arizal, enseigne:
"la lumière de la Méguila est plus élevée que la lumière de la Torah. En effet, la lumière de la Torah correspond uniquement à une émanation de la sagesse des mondes supérieurs tandis que la Méguila dévoile une lumière qui provient directement de la source de la sagesse des mondes supérieurs."

-> Le Shvilé Pin'has explique :
Pour saisir cette notion fondamentale, commençons par rapporter les paroles du midrach (Béréchit rabba 17,5) : "Le sommeil est une émanation de la mort, le rêve celle de la prophétie, le Shabbat celle du monde futur. Rabbi Avine en ajoute 2 autres : la lumière du soleil est une émanation de la lumière des mondes célestes et la Torah est une émanation de la sagesse des mondes supérieurs."

Ce midrach nous dévoile un enseignement essentiel : la sainte Torah, qui nous a été donnée au mont Sinaï, n'est "qu'une émanation de la sagesse des mondes supérieurs". Ainsi, tout comme le sommeil est une infime partie de la mort et le rêve une infime partie de la prophétie, la Torah, qui nous a été donnée dans ce monde ici-bas, n'est qu'une infime partie de la sagesse des mondes supérieurs.
Il faut comprendre que notre condition d'être humain ne nous permet pas d'atteindre l'essence même de la sagesse des mondes supérieurs, qui est la source de la Torah. Nous ne pouvons saisir qu'un aspect de son dévoilement à travers un habillage de lettres que sont les enseignements de l'Ecriture.

Et c'est le sens de l'Ecriture au sujet du don de la Torah : "Hachem descendit sur le mont Sinaï" (Yitro 19,20) = Hachem rétracta Sa sagesse infinie pour nous donner la Torah dans ce monde ici-bas.
Cependant, le jour de Pourim, par le biais de la lecture de la Méguila, se dévoile au monde la source même de la Torah. Et c'est pourquoi les Sages ont enseigné : "Nous devons interrompre notre étude de la Torah pour écouter la Méguila" (guémara Méguila 3a) (a ha).

Le Arizal (chaar hakavanot Pourim) explique que durant le jour de Pourim, se dévoile une lumière unique qui est la lumière de la sagesse des mondes supérieurs appelée 'Hokhma et qui se dévoile pleinement sans aucune rétractation, sans aucun habillage.
C'est le secret du verset : "Mordé'haï sortit de chez le roi" (Esther 8,15). En effet, l'âme (néchama) de Mord'haï trouve son origine dans la sagesse des mondes supérieurs et lorsque nous lisons la Méguila chaque année, nous invitons cette lumière unique à se dévoiler comme à l'époque de Pourim.
C'est en ce sens que cette lumière est plus élevée que celle contenue dans la Torah.
[...]

Selon le Arizal : "A l'avenir, toutes les fêtes disparaîtront sauf la fête de Pourim".
[selon le midrach (Yalkout Chimoni Michlé 9), dans le futur, toutes les fêtes du calendrier juif seront annulées alors que les jours de Pourim seront maintenus à jamais.
Le Chla haKadoch (Tétsavé) explique que dans l'avenir, les dévoilements seront d'une telle ampleur que les lumières qui émanent des fêtes seront annulées.
Cela ressemble à un aliment qui a été plongé dans une marmite contenant 60 fois plus de quantité de cet aliment. Son goût n'est pas détectable tellement sa quantité est insignifiante par rapport à la quantité contenue dans la marmite.
Cependant, la lumière qui s'est dévoilée le jour de Pourim ne sera pas annulée dans l'avenir.]
Pourquoi toutes les fêtes sont-elles amenées à disparaître sauf la fête de Pourim?

Il faut bien comprendre que la Torah qui nous a été dévoilée sur le mont Sinaï ne comportait que 49 portes de compréhension. A l'avenir, lorsque Hachem dévoilera la 50e porte de compréhension, ce sera pour nous comme une Torah nouvelle qui nous offrira un niveau de compréhension encore jamais atteint dans le monde et c'est le secret du verset : "Ecoutez-Moi vous qui êtes Mon peuple, prêtez-Moi l'oreille, vous qui formez Ma nation! Car la Torah émane de Moi" (Yéchayahou 51,4). Quel est le sens de ce verset?
Hachem dit : "C'est de Moi que sortira une Torah nouvelle, le renouvellement de la Torah sortira de Moi" (midrach Vayikra rabba 13,3).
Ainsi, durant le miracle de Pourim, Mordé'haï eut un mérite tel qu'il permit le dévoilement de la 50e porte de compréhension qui fait référence à la future délivrance.

[le Bné Yissa'har (Adar 4,8) précise que l'intention du Arizal n'est pas de nous dire que toutes les fêtes seront concrètement annulées, mais qu'à l'avenir, le dévoilement de la lumière sera tel que l'émanation de la lumière des jours de fête que nous connaissons aujourd'hui sera naturellement effacée face à cette puissance inégalée. ]

On a vu les paroles du 'Hatam Sofer : "La sainteté de la lumière qui est enfouie dans la Méguila est plus élevée que celle contenue dans notre Torah elle-même".
L'explication en est la suivante : parce que Moché n'a atteint que la 49e porte de compréhension, il n'a pu nous transmettre qu'une Torah contenant une lumière du niveau de la 49e porte de compréhension comme il est écrit dans la Michna (Sofrim 15,6) : "Rabbi Inaï a enseigné : la Torah que Hachem a donnée à Moché comprenait 49 facettes d'impureté et 49 facettes de pureté".

Cependant la Méguila d'Esther fut écrite par l'intermédiaire de Morde'hai comme il est dit : "Morde'haï mit par écrit ces événements" (Esther 9,20). Il est évident que Morde'haï qui a atteint la 50e porte de compréhension, introduisit au sein de la Méguila, la lumière exceptionnelle qu'il reçut en son temps.
[une lumière extraordinaire jaillit exclusivement durant la fête de Pourim, et nous y expérimentons le dévoilement de la 50e porte de sainteté, et c'est le sens des paroles du Arizal (chaar Pourim) : "Cette lumière ne se trouve pas le jour du Shabbath, ni durant les jours de fête mais seulement et uniquement le jour de Pourim". ]
Cette lumière exceptionnelle contenue dans la Méguila est plus élevée que celle contenue dans la Torah qui se trouve entre les mains des hommes, avant la Délivrance.

Le mot Méguila (מגילה) qui signifie "rouleau", a pour racine le mot גילוי (guilouy) qui signifie "dévoilement", tandis que le mot Esther (אסתר) signifie caché.
Ce précieux parchemin nous dévoile une émanation de lumière provenant de la 50e porte de compréhension qui est encore dissimulée et qui sera dévoilée à l'humanité lors de la Délivrance finale.

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[ainsi : durant la fête de Pourim, Morde'haï eut l'opportunité d'atteindre la 50e porte de compréhension. Lorsqu'il écrivit la Méguila, il y introduisit le sod de la 50e porte de sainteté qui est au-delà même de la Torah que nous possédons aujourd'hui, limitée à la 49e porte de compréhension. ]

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-> b'h, ce thème a déjà pu être traité par le passé : http://todahm.com/2022/03/18/35423

Boire du vin à Pourim – Le saviez-vous?

+ Boire du vin à Pourim - Le saviez-vous?

1°/ Pourquoi uniquement à Pourim?

=> Pourquoi y a-t-il une mitsva de devenir ivre seulement à Pourim, mais pas lors des autres fêtes où l'on a également l'obligation de se réjouir?

-> Le rabbin Shlomo Kluger ('Hokhmat Shlomo - fin Hilkhot Pourim) explique que l'on ne peut chanter correctement la shira (chant) à Hachem que lors d'un miracle accompli en terre d'Israël. Lorsque le Temple était debout et que les juifs vivaient en terre d'Israël, ils atteignaient un état de joie suffisant pour pouvoir chanter une shira à Hachem toute la journée, un exploit impossible à reproduire en exil.
Puisque le miracle de Pourim s'est produit en exil, les rabbanim ont voulu démontrer que notre joie est incomplète en nous privant de la possibilité de chanter une shira toute la journée. Ils ont donc institué l'obligation de s'enivrer à Pourim afin que nous oublions de chanter la shira lorsque nous sommes ivres.

-> Le rabbin Shlomo Zalman Auerbach (Halikhot Shlomo - Pourim 19,79) répond que Pourim a été instituée à l'époque de l'exil. Comme il n'est pas possible d'être vraiment joyeux en exil, nous buvons pour oublier momentanément que nous sommes en galout (exil) et pour nous aider à atteindre un état joyeux.
Puisque notre obligation actuelle de boire à Pourim n'a pour but que d'accomplir le dicton "Donne une boisson forte à celui qui se sent perdu et du vin à ceux qui ont l'âme amère", après la venue de machia'h nous ne serons pas obligés de boire, puisque notre joie sera alors si complète que nous pourrons nous réjouir de Pourim même sans l'aide de boissons fortes.

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2°/ Meurtre mystérieux :

-> La guémara (Méguila 7b) raconte l'histoire suivante : Rabba et Rav Zéva avaient leur festin de Pourim ensemble. Au cours du festin, ils s'enivrèrent et Rabba se leva et tua Rav Zéra.
Le jour suivant, Rabba pria pour la guérison de Rav Zéra et le fit revivre.
L'année suivante, Rabba invita à nouveau Rav Zéra à assister à sa séouda de Pourim. Rav Zéra déclina l'invitation et déclara : " Ce n'est pas à chaque fois qu'un miracle se produit".

=> Comment devons-nous comprendre cette histoire en apparence bizarre?

On peut citer les approches suivantes :
-> Le 'Hatam Sofer (Téchouvot 'Hatam Sofer 1:185) commente que Rabba est né sous la constellation de Ma'adim (Mars), qui donne à une personne une prédisposition à commettre des actes avec effusion de sang (guémara Shabbath 156a).
Rabba était donc capable de tuer Rav Zéra alors qu'il était sous l'influence de l'alcool.

-> Rabbi Avraham ben HaRambam (maamar al Odot Drachot 'Hazal) cite cet épisode comme un exemple classique de l'utilisation occasionnelle d'hyperboles par la guémara dans des cas où il est absolument clair que le sens littéral n'est pas voulu.

-> Le Maharcha explique que Rabba n'a pas littéralement tranché la gorge de Rav Zeira. Au contraire, il a continué à donner à boire à Rav Zéra jusqu'à ce qu'il devienne mortellement malade. Si Rav Zéra a refusé l'année suivante, c'était pour éviter une situation de surconsommation, qui peut être fatale (guémara Méguila 7b).

-> Rabbi Shlomo Zalman Auerbach (Halikhot Shlomo - Moadim 19:77) suggère que Rabba a embarrassé Rav Zéra, ce qui s'apparente à un meurtre.

-> Le Yaavetz (Méguila 7b) répond que Rabba a donné l'apparence d'abattre Rav Zéra par un tour de passe-passe. Les personnes présentes ont été terrifiées par l'illusion de Rabba, ce qui a provoqué l'évanouissement de Rav Zéra, en raison de sa détresse.

-> Le Chla haKadoch enseigne :
"J'ai reçu à propos de ce passage du Talmud un très grand secret. Les Sages ont enseigné que celui qui s'élève avec du vin, reçoit en lui une partie de la connaissance du Créateur (Erouvin 65a).
Celui qui arrive à s'élever par la joie avec du vin peut atteindre le secret du vin des 6 jours de la création. C'est par la joie que l'homme peut réussir à attirer la Présence divine. Le vin qui n'est que matière se répand alors dans tout le corps, et devient spiritualité. Il élève l'homme jusqu'à ce qu'il parvienne à contenir en lui la Présence divine.
S'enivrer dans la joie, avec un bon cœur et dans la spiritualité ... ceci est le secret de notre passage talmudique à propos de Rabba qui tua Rabbi Zéra durant le festin : après s'être enivré, Rabba atteignit un niveau d'élévation tel qu'il dévoila des secrets de la Torah à Rabbi Zira. ["lorsque le vin rentre, les secrets sortent" - guémara Erouvin 65a ; Sanhédrin 38b]
Le niveau de cette révélation fut si élevé que l'âme de ce dernier quitta son corps comme ce fut le cas pour le peuple d'Israël qui mourut au Sinaï en raison de l'intensité de la connaissance qui le pénétra.

-> Le rav Yonathan Eibschutz explique d'une façon similaire :
Moché demanda au Maître du monde la permission d'atteindre la 50e porte de la compréhension. Hachem lui répondit : "nul homme ne peut Me voir et vivre" (Ki Tissa 33,20).
Or il faut comprendre que le grand miracle de Pourim réside dans le dévoilement d'une partie de la lumière de la 50e porte de compréhension. Cependant, l'accès à la totalité de la 50e porte ne pourra avoir lieu qu'à l'avenir, lors de la Délivrance finale. Ainsi, lors de chaque fête de Pourim, de génération en génération, l'homme s'enivre dans la joie et par ce mérite, il reçoit ce rayon de lumière émanant de la 50e porte.

À présent, nous pouvons comprendre pourquoi Rabba, dans sa grandeur et sa Sainteté, s'est enivré le jour de Pourim, au point de s'élever et d'atteindre le niveau suprême de la 50e porte de compréhension. Lui seul, dans sa grandeur, avait la capacité de supporter ce dévoilement.
A l'inverse Rabbi Zéra qui n'avait pas la capacité de supporter ce dévoilement, expérimenta les paroles du Créateur : "Nul homme ne peut me voir et vivre!" (Ki Tissa 33,20).
Et c'est le sens des paroles du Talmud : "Raba se leva" = c'est-à-dire qu'il s'éleva jusqu'à atteindre la 50e porte de compréhension et par l'intermédiaire de ces dévoilements "il tua Rabbi Zéra".
Ces dévoilements entraînèrent la séparation entre l'âme et le corps de Rabbi Zéra.

-> De son côté le Shvilé Pin'has écrit : "la néchama de Rabbi Zéra fut attirée hors de son corps et il mourut par la mort du baiser divin. Ainsi, en voulant élever Rabbi Zéra à son niveau de connaissance, Rabba lui fit perdre la vie."

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-> La guémara stipule que l'on est obligé de s'enivrer à Pourim : "ad délo yad" = jusqu'au point où l'on ne fait plus la différence entre "maudit soit Haman" et "béni soit Mordé'hai". La guémara poursuit ensuite avec l'histoire de Rabba et Rav Zéra, citée plus haut.
=> Pourquoi la guémara juxtapose-t-elle l'obligation halakhique de boire à Pourim "ad délo yada" avec l'épisode de Rabba et Rav Zéra?

Certains décisionnaires soutiennent que l'histoire de Rabba et du Rav Zéra a été enregistrée pour faire connaître les dangers d'une consommation excessive d'alcool à Pourim et pour démontrer ainsi que la halacha ne suit pas l'opinion selon laquelle il faut s'enivrer "ad délo yada". [le Ran - Massé'het Méguila, cité dans le Rama OH 695:2]
[selon le 'Hatam Sofer cité ci-dessus, ce récit est particulièrement destiné aux individus nés sous la constellation de Ma'adim. ]

Cependant, la majorité des décisionnaires considèrent qu'il faut boire suffisamment de vin à Pourim pour s'enivrer. [Rif - Massé'het Méguila ; Roch 1,8 ; Tour OH 695]
Selon eux, la guémara relate l'histoire de Rabba et de Rav Zéra comme une anomalie, un événement extrêmement rare que les Sages ne craignaient pas de voir se reproduire. ['Hatam Sofer - Ora'h 'Haïm 185]

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3°/ Etre ivre mort :

=> Hachem a généralement en horreur l'ivresse et la Torah est remplie de fortes exhortations contre ce vice particulier?
On peut citer par exemple :
- "Le vin en abondance fait grandir la légèreté" (guémara Soucca 7a) ;
- "Hachem apprécie 3 types de personnes dont celui qui n'est pas en état d'ébriété" (guémara Pessa'him 113a) ;
- "Celui qui boit n'est pas apte à prier" (guémara Erouvin 65b) ;
- "Hachem dit à Noa'h : tu aurais dû apprendre de Adam. En effet, le vin est à l'origine de la dépravation" (Sanhédrin 70a)
Effectivement, d'après le Zohar, l'Arbre de la connaissance du bien et du mal était la vigne. (Zohar Térouma 156b).
Il est également écrit dans le Zohar : "Il existe 2 éléments que l'on ne peut réunir : le vin et le service divin. Une prière réalisée en état d'ébriété est considérée comme de l'idolâtrie" (Zohar 'Hadach 28b).
Ainsi, il est rapporté dans la halakha : "La prière d'un homme en état d'ébriété est considérée comme une abomination" (Choul'han Aroukh - Ora'h 'Haïm siman 99).

=> Si c'est le cas, pourquoi les rabbanim ont-ils obligé une personne à s'enivrer à Pourim jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus distinguer entre le béni Morde'haï et le maudit Haman?

0n peut citer :
1- Étant donné que plusieurs miracles de Pourim ont été le résultat d'un festin (michté : selon d'A'hachvéroch, puis celui d'Esther) où l'on buvait [du vin] (comme l'exécution de Vachti et la chute d'Haman), les Sages ont obligé à boire du vin d'une manière qui rappelle le salut miraculeux d'Hachem.
[Eliyahou rabba - Ora'h 'Haïm 695]

[Le rav de Brisk (cité dans Birouré Halachos) explique que l'obligation de boire du vin pendant les fêtes est fondamentalement différente de son équivalent à Pourim. Alors que le but de boire du vin pendant un Yom Tov est de susciter des émotions de joie, pour lesquelles même une petite quantité de vin suffirait, le vin bu à Pourim doit répondre à l'exigence supplémentaire d'un festin [de vin], qui implique un niveau élevé d'ivresse. ]

2- Haman souhaitait tuer l'ensemble du peuple juif et le laisser se vautrer dans son propre sang.
Nous rejouons son plan d'une manière joyeuse, en nous allongeant sur le sol, ivres et impuissants, grâce au vin, dont la couleur rouge ressemble à celle du sang. [Séder haYom - Séder Pourim]

[le rav Binyamin Wurburger avertit : alors que s'enivrer à Pourim était la pratique normative dans les temps anciens, en raison du déclin spirituel de notre génération et de notre incapacité à nous enivrer dans l'esprit approprié de la mitsva, de nombreuses autorités contemporaines ont décrié la pratique de la consommation excessive d'alcool à Pourim.
En pratique, il faut suivre les directives de son Rav quant à la manière correcte de s'enivrer à Pourim. ]

Le rav Avigdor Miller a été interrogé un jour : "Quelle doit être notre attitude envers ceux qui deviennent très enivrés (shikour) à Pourim?"
Il a répondu : "Nous devons savoir que le but de notre vie est d'acquérir de la daat (connaissance) et non de la perdre. Lorsqu'une personne devient très intoxiquée [par le vin] de sorte qu'elle est déjà dans la catégorie d'un animal, ce n'est pas du tout un éloge pour elle. Il n'y a rien de mal à boire une certaine quantité [de vin]. Mais devenir hors de contrôle, c'est une erreur. Ce n'est pas un kidouch Hachem ; vous vous rendez dégoûtant. Non, je n'approuve pas cela, c'est mal, très mal."

3- Bien qu'une personne soit composée d'un corps et d'un esprit, sa valeur première est le résultat de son esprit. Lorsqu'une personne est excessivement ivre, ses fonctions cognitives sont altérées et elle devient incapable, ce qui la fait ressembler, à certains égards, à une personne morte.
Nous buvons à Pourim pour démontrer que nos vies n'avaient aucune valeur à l'époque d'Haman et que nous n'avons été sauvés de la mort que par la grâce d'Hachem.
[Maharal - Ohr 'Hadach - intro]

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-> Nos Sages nous demandent de boire à Pourim "Ad délo yada" jusqu'à ce que l'on soit capable de dire "Barou'h Haman".
Nos Sages ont exprimé cette exigence non pas avec les mots "ad dééno yada" mais "ad délo yada", non pas une sous-connaissance mais une super-connaissance.
L'intention est qu'un juif boive à Pourim en toute sainteté jusqu'à ce qu'il s'élève au-dessus des contraintes d'une perspective qui reste structurellement intacte pour que nous puissions la regarder et la respecter, tout en chérissant le sentiment de tout voir d'une perspective entièrement élevée.
C'est le sentiment de s'élever au-dessus du système de l'intellect (que nous percevons pourtant comme une Vérité absolue) et de trembler avec le rire de "vatis'hak léyom a'haron".
Les tsadikim vivent au niveau de "ad delo yada" tout au long de l'année, voyant la vie d'une perspective élevée de super-connaissance qui leur permettait de voir le "barou'h", la bénédiction cachée, même dans "Haman" = toutes sortes de difficultés, de peines et d'humiliations.
[rav Yaakov Klein]

[d'une certaine façon c'est avoir une vision du monde à Venir, celui de Vérité, où l'on se rendra compte que toute chose qui nous arrive dans la vie est pour le bien (le Mordé'haï et le Haman de notre vie sont à bénir [barou'h]). ]

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4°/ Exemption de consommation d'alcool :

-> Le Shaaré Téchouva (Ora'h 'Haïm 695:2) estime qu'une personne de faible constitution est dispensée de s'intoxiquer [par le vin] à Pourim. Il apporte une preuve tirée du Yérouchalmi, qui relate que Rabbi Yéhuda Bar Ilai buvait 4 tasses de vin le jour de Pessa'h, même si cela lui rendait la tête lourde jusqu'à la fête de Shavouot. Puisque le Yérouchalmi ne mentionne pas qu'il buvait à Pourim, cela indique qu'une personne est dispensée de boire à Pourim si elle est affectée négativement par le vin.

-> Le Sfat Emet rejette cette preuve. [cité dans le Daf al haDaf - Shékalim 8b]
Il explique que la raison pour laquelle la gueule de bois de Rabbi Yéhouda a duré spécifiquement jusqu'à la fête de Shavouot est basée sur la guémara, qui dit que la peur a la capacité de dissiper l'état d'ivresse d'une personne. [Baba Batra 10a]
Puisque Rabbi Yehouda a revécu l'expérience du Sinaï le jour de Shavouot, sa peur et sa crainte de cette expérience ont réussi à libérer son esprit de l'alcool qu'il avait bu auparavant.
La raison pour laquelle la guémara ne mentionne pas le fait que Rabbi Yéhouda ait bu du vin à Pourim est que, puisque Pourim s'apparente à la réception de la Torah au mont Sinaï (guémara Shabbath 88a), les effets intoxicants de sa consommation de vin à Pourim se dissiperait immédiatement, comme cela s'est produit pour lui lors de la fête de Shavouot.

Le mois d’adar (selon le Sfat Emet)

+ Mois d'adar (selon le Sfat Emet) :

"Lorsque Adar arrive, nous augmentons notre joie"
[guemara Taanit 29a]

-> De la même manière que nous nous préparons au Nouvel An universel de Tichri (Roch Hachana) en faisant téchouva, de même, nous nous préparons au nouvel an juif (Nissan, le début des mois ; cf. Bo 12,2 : "ce mois sera pour toi" (a'hodech azé la'hem) ; également Roch Hachana 1:1), en nous repentant.

Cependant, il existe une distinction cruciale entre la téchouva d'Adar qui précède le Nouvel An juif et celle d'Elloul. Nous nous préparons au Nouvel An universel (depuis le début d'Elloul à Roch Hachana) dans une atmosphère de crainte et de peur (téchouva méyir'a).
En préparation du Nouvel An juif (depuis le début d'Adar jusqu'à Nissan), une période au cours de laquelle les liens d'amour entre nous et Hachem sont renouvelés, nous augmentons notre observation joyeuse de Sa Torah et de Ses Mitsvot.
[Shekalim 5631]

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-> Le mois d'Elloul est largement connu comme "yémé ratson", des jours de bonne volonté Divine.
La désignation d'Elloul comme période de Volonté Divine peut être basée sur la tradition (cf. guémara Sotah 2a) selon laquelle 40 jours avant la naissance d'un enfant, Hachem proclame plusieurs de ses caractéristiques futures (par exemple s'il sera sage ou fou). De même, 40 jours avant la création de l'univers (en Elloul), Hachem avait déjà voulu (désiré) créer l'univers.

En Tichri, le monde a été créé avec l'attribut de justice (midat hadin), mais la relation unique entre Hachem et peuple juif a été insufflée au monde en Nissan, cette fois sur la base de l'amour et de la bonté.
Tout comme Hachem a voulu créer l'univers un mois avant (Elloul) sa création réelle (en Tichri) avec le "din" (justice/rigueur), Hachem a également voulu améliorer le monde par l'ajout d'amour (aava) un mois avant celui de Nissan, en Adar.
Chaque Adar, nous célébrons ce sentiment de "renouvellement" de l'univers "méaava" (de l'amour et la bonté d'Hachem à notre égard) et c'est certainement une raison suffisante pour se réjouir.
[Likoutim]

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-> Plutôt que de dire "miché'iguiya" ou "michéba", quand Adar arrive, la guémara utilise l'expression : "michéni'hnass (quand Adar entre). Pourquoi cela dire que le mois "entre" plutôt qu'il "arrive"?
Une fois que l'esprit d'Adar entre dans la psyché du juif, il pénètre chaque partie de son être et il est rempli de joie.
Les 365 tendons (guidin) du corps humain correspondent aux 365 interdictions (lo taassé). Ainsi, chaque
commandement négatif correspond à un jour de l'année. (par exemple, le Zohar affirme que le 9 Av correspond à l'interdiction de consommer du guid hanassé).
Une fois que l'humeur d'Adar a pénétré les tendons qui correspondent à ses mitzvot, le juif se réjouit.
[Likoutim]

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-> Tout comme nous diminuons notre joie pendant le mois d'Av pour commémorer la destruction du Temple, de même lorsque nous nous préparons à construire ou réparer le Temple grâce au don collectif du demi-shékel, nous nous réjouissons.
En fait, notre joie à chaque Adar est directement proportionnelle au degré de deuil que nous avons manifesté en Av.

Notre joie, malgré notre incapacité à accomplir la mitsva de donner le demi-shékel [directement au Temple], aide à compenser le manque d'enthousiasme du peuple juif (pendant certaines périodes) lorsque le Temple était debout. En fait, Hachem fusionne notre désir d'accomplir cette mitsva avec son observance réelle.
Alors qu'à l'époque du Temple, nous accomplissions parfois le service divin mécaniquement, aujourd'hui, même si nous n'avons pas le Temple, nous accomplissons les mitsvot avec joie (surtout en Adar).
[Pourim 5644 ; Shékalim]

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-> La joie d'Adar peut également être basée sur l'unité inhérente du peuple juif, qui est démontrée par l'insistance de la Torah à ce que chacun, riche ou pauvre, donne un demi-shekel au Temple.
[Likoutim]

-> En augmentant notre joie à chaque Adar, nous nous rappelons les joyeux mois d'Adar du Temple, lorsque nos ancêtres donnaient généreusement et avec grand enthousiasme (cf. Shekalim) à l'appel annuel pour le Temple.
Chaque fois que le Tana'h évoque les dons d'Israël, que ce soit pour le Michkan, le premier ou le second Temple, nous trouvons des connotations de joie. La guémara (Shabbath 130a) rapporte que toute mitsva accomplie initialement dans la joie sera toujours accomplie dans la joie. Dans la mesure où nos ancêtres ont donné avec enthousiasme la pièce d'un demi-shékel pour la donation au Temple, nous ressentons également une partie de leur joie à chaque Adar.
C'est particulièrement vrai si nous les imitons en donnant généreusement à la charité.
Il est tout à fait approprié que la mitsva des dons aux pauvres (matanot laév'yonim) soit observée pendant le mois d'Adar. Bien que cette pratique soit plus directement liée aux événements de Pourim, elle est également étroitement associée aux joyeuses donations au Temple.
[Pourim - 5641]

"Il me semble que les 4 mitsvot de Pourim ont une correspondance avec les 4 lettres du Nom divin (יהוה), car la guerre contre Amalek se perpétue de génération en génération et la victoire dépend de l'accomplissement de ces 4 commandements (la lecture de la Méguila, Matanot laEvyonim, michloa'h manot et le festin) ...
C'est par l'intermédiaire de ces mitsvot [à Pourim] que la délivrance se rapproche à chaque génération."
[rabbi Tsadok haCohen de Lublin - Ma'hchavot 'Harouts - ימן ו]

Qui a écrit la Méguilat Esther?

+ Qui a écrit la Méguilat Esther?

-> La Méguila d'Esther fut écrite par roua'h hakodech (esprit prophétique - guémara Méguila 7a).

-> "Mordé'haï mit par écrit ces événements et expédia des courriers à tous les juifs, proches ou éloignés, dans toutes les provinces du roi A'hachvéroch" (Esther 9,20).
Rachi explique que c'est Mordé'haï qui écrivit la Méguila telle que nous la lisons aujourd'hui.

Cependant, il est écrit dans la guémara (Baba Batra 15a) : "Les Sages de la grande assemblée ont écrit les livres sacrés de Yé'hezkiel, des 12 prophètes, de Daniel et la Méguila d'Esther".
Rachi précise que les Sages de la grande assemblée sont 'Hagi, Zakaria, Malakhi, Zéroubabel, Mordé'haï et ses compagnons.

=> Pourquoi est-il rapporté que c'est uniquement Mordé'haï qui a écrit la Méguila?

-> L'Admour de Kamarna (Pourim - ot guimel) dit : "Je me suis penché de tout mon cœur pour étudier de manière approfondie cette Méguila qui fut écrite par esprit prophétique. Elle contient de nombreux secrets et des Noms divins extraordinaires qui ont la capacité d'effacer le nom d'Amalek du cœur d'Israël afin qu'il puisse avoir un seul cœur dirigé vers leur Père Céleste."

-> Le rabbi Moché de Kovrin écrit : "La Méguila d'Esther que nous lisons durant Pourim inclut toute la Torah écrite et toute la Torah orale, ainsi que de nombreux Noms divins."

-> Mordé'haï s'est donc associé aux Sages de la grande assemblée cités plus haut : 'Hagi, Zakaria, Malakhi, Zeroubabel et ses compagnons. Ils se sont tous réunis à sa droite pour écrire la Méguila sous forme d'un récit incluant tous les Noms divins afin d'aider les générations des Bné Israël à effacer la force du nom d'Amalek, à s'unir et à s'attacher totalement à Hachem.
Ainsi, lorsque nous lisons : "Mordé'haï mit par écrit ces événements" (Esther 9,20) nous devons comprendre que Mordé'haï dirigeait la rédaction de la Méguila car il connaissait les moindres détails du miracle de Pourim.

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-> "Mordé'haï mit par écrit ces événements et expédia des courriers à tous les juifs, proches ou éloignés, dans toutes les provinces du roi A'hachvéroch" (Ether 9,20).
=> On peut s'interroger : Mordé'haï aurait donc rédigé la Méguila immédiatement après le miracle de Pourim alors qu'il était encore en dehors d'Israël. Pourtant les Sages nous ont enseigné que tous les écrits sacrés tels que les Rois et les Prophètes furent tous rédigés en terre d'Israël afin qu'ils puissent bénéficier de la sainteté et de l'esprit prophétique dans le but de perdurer à travers toutes les générations.

-> Le rabbi de Brisk explique que l'Ecriture de la Méguila suit 2 impératifs : un premier qui est d'écrire la ,Méguila pour diffuser le miracle et un second qui stipule que les écrits sacrés soient écrits en Israël par prophétie afin d'y introduire la sainteté comme pour tous les autres écrits traitant de nos Rois et de nos Prophètes. (Hilkhot Méguila פ"ה)
Ainsi :
- "Mordé'haï mit par écrit ces événements" (Esther 9,20) = il s'agit du premier impératif évoqué concernant la diffusion du miracle ;
- : "Les Sages de la grande assemblée ont écrit ... la Méguila d'Esther" (guémara Baba Batra 15a) = cela correspond à leur retour en Israël où ils écrivirent une seconde fois la Méguila pour lui donner le statut des écrits sacrés.

-> "La Méguila est appelée livre et est également appelée courrier" (guémara Méguila 19a).
Effectivement, elle est appelée courrier lorsque Mordé'haï l'écrivit en dehors d'Israël, puis elle obtint le statut de livre une fois rédigée pour la seconde fois par les Sages de la grande assemblée, par prophétie, en Israël. La sainteté de la terre l'ayant pénétrée et lui octroyant ainsi le statut de livre sacré.

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+ Reçue au mont Sinaï :

-> "Rabbi 'Hiya a enseigné au nom de Rabbi Yo'hanan à propos du verset : "Hachem m'a donné les 2 Tables de pierre, écrites du doigt de D. et sur elles il y avait toutes les paroles que vous a déclarées Hachem sur la montagne" (Ekev 9,10), ce qui vient nous apprendre que Hachem a montré à Moché les moindres détails de l'Ecriture de la Torah et les moindres détails qui seront écrits à l'avenir. De quoi s'agit-il? De la Méguila d'Esther". [guémara Méguila 19a]
Ainsi, la Méguila d'Esther fut dévoilée à Moché mais qu'il ne reçut pas la permission de la dévoiler avant le miracle de Pourim.
[la guémara (Yérouchalmi Méguila 7a) enseigne également : "Hachem a dévoilé à Moché ce qu'écrira Mordé'haï à l'avenir. Ainsi la Méguila d'Esther fut transmise à Moché au mont Sinaï.
Rav, Rabbi 'Hanina, Rabbi Yonatan, Bar kafra et Rabbi Yéhochoua ben Lévi ont tous dit que cette Méguila fut transmise à Moché au Mont Sinaï car la Torah est intemporelle."
La guémara (Taanit 9a) affirme : "Il n'y a pas une chose dans le monde qui ne figure pas en allusion dans la Torah". ]

-> Il est écrit : "וקיבל היהודים" ( vékibel aYéhoudim - Esther 9,23), avec וקיבל (vékibel) qui signifie "il a reçu" est au singulier alors que le mot היהודים (aYéhoudim) qui veut dire "les juifs" est au pluriel.
Pour quelle raison notre verset utilise-t-il un langage singulier?
Ceci pour faire allusion à Moché qui avait déjà reçu cette Méguila au mont Sinaï. [Zohar Ki Tissa 191b]

-> Selon le Mégalé Amoukot (Vaét'hanan), Mordé'haï était la réincarnation (guilgoul) de Moché.
Il apporte une preuve d'après l'enseignement des Sages du midrach : "Un homme juif (ich Yéhoudi) vivait à Chouchan la capitale" (Esther 2,5). Le mot איש (ich - homme) vient nous apprendre que Mordé'haï équivalait à toute sa génération comme Moché dans la sienne et à propos duquel il est écrit : "Et l'homme, Moché était très humble" (Béaaloté'ha 12,3).

-> Le Hida ('Homat Anakh) enseigne à propos de "un homme juif" (ich Yéhoudi - אִישׁ יְהוּדִי - Esther 2,5) que ces termes (renvoyant à Mordé'haï) ont la même valeur numérique que le nom de Moché (avec le kolel).

Ainsi, Hachem choisit Mordé'haï, qui avait les mêmes étincelles d'âme que Moché, pour écrire la Méguila. En effet, son âme (néhchama) avait déjà reçu cette même Méguila au mont Sinaï et vint le moment de la dévoiler.

-> On peut rapporter l'enseignement du Yisma'h Moché (paracha Térouma) :
Lorsque le peuple juif a vaincu Amalek dans le désert, Hachem a dit à Moché : "Ecris ce mémorial dans le livre, et mets-le dans les oreilles de Yéhochoua" (Béchala'h 17,14).
Nos Sages (guémara Méguila 7a) disent que "le livre" se réfère à la Méguilat Esther. Ainsi, Moché a reçu l'ordre de mettre l'histoire de la Méguilat Esther dans les "oreilles de Yéhochoua", en d'autres termes, de lui chuchoter discrètement à l'oreille.
Pourquoi cela devait-il se faire discrètement?

Ce qui s'est passé à l'époque de Mordé'haï et d'Esther nécessita un très grand repentir (téchouva) de la part du peuple comme cela est rapporté dans la guémara (Méguila 12b) : pour quelle raison le peuple d'Israël a-t-il été condamné à l'extermination durant cette génération? Afin qu'il accomplisse un réel repentir durant cette génération.
Si Moché et Yéhochoua avaient dévoilé au peuple, avant la chute de Haman, la Méguila ainsi que la délivrance qui allait suivre, il est évident que le peuple juif n'aurait jamais eu une crainte suffisante du décret de Haman, crainte nécessaire pour éveiller un repentir sincère.
C'est la raison pour laquelle l'enseignement de la Méguila fut caché au peuple et ne fut transmis qu'à Moché qui le transmit à son élève Yéhochoua qui le transmit à son tour aux dirigeants du peuple, et ainsi de génération en génération jusqu'à Mordé'haï.
A présent nous comprenons le verset : "Mordé'haï savait tout ce qui s'était passé" (Esther 4,1) = étant le leader spirituel de sa génération, lui seul reçut cet enseignement, étant établi que le décret d'extermination ainsi que la délivrance qui allait suivre devaient rester secrets. Il se garda donc de le dévoiler au peuple afin que tous se repentent d'un cœur entier.

-> D'ailleurs, se basant sur cela le Yisma'h Moché y explique le verset : "Mordé'haï ayant pris connaissance de tout ce qui s'était passé, déchira ses vêtements, se couvrit d'un cilice et de cendres et parcourut la ville en poussant des cris véhéments et amers" (Esther 4,1) :
Bien que Mordé'haï, le grand de sa génération, eût été averti en tant que tel du décret d'extermination ainsi que de la délivrance qui allait suivre, en aucune façon ni à aucun moment il n'eut peur du décret de Haman.
Il entreprit tout pour faire un maximum de bruit en criant, en déchirant ses vêtements ... Tout ceci fut accompli aux yeux du peuple afin d'éveiller son repentir alors que Mordé'haï savait parfaitement comment la situation allait évoluer.

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+ Et Esther? :

=> Puisque Mordé'haï est l'auteur de la Méguila, pourquoi s'appelle-t-elle "la Méguila d'Esther"? N'aurait-elle pas dû s'intituler "la Méguila de Mordé'haï"?
De plus il est écrit : "Puis la reine Esther, fille d'Avi'haïl et Mordé'haï haYéhoudi écrivirent de nouveaux, usant de toute leur autorité pour donner force de loi à cette seconde missive de Pourim" (Esther 9,29). Le Targoum explique que la reine Esther et Mordé'haï haYéhoudi écrivirent ensemble la Méguila.
=> Comment concilier cela avec ce que l'on a vu précédemment?

-> Esther s'est associée à Mordé'haï lors de l'Ecriture de la Méguila afin de lui communiquer les détails qu'il ne pouvait pas connaître sur ce qui s'est passé dans le palais du roi. Ceci est considéré comme si Esther elle-même avait écrit la Méguila.

-> La reine Esther a pesé de tout son poids auprès des Sages pour qu'ils acceptent d'écrire et d'instituer la lecture de la Méguila de génération en génération. (guémara Méguila 7a).
Au départ, les Sages d'Israël ne voulaient pas accepter la requête de la reine Esther visant à imposer la lecture de la Méguila. Puis ils trouvèrent dans la Torah un passage de l'Ecriture sur lequel s'appuyer pour instituer cette mitsva.
[Shvilé Pin'has]

[selon la guémara : une mitsva est appelée uniquement du nom de celui qui l'a initiée.
Ainsi Mordé'haï et les Sages de la grande assemblée ont appelé la Méguila du nom d'Esther parce c'est elle qui fit tous les efforts possibles afin que la Méguila soit écrite et lue de génération en génération.
C'est par son mérite d'avoir su convaincre les Sages que nous la lisons. ]

"De même que lorsque commence le mois de Av nous diminuons notre joie, de même lorsque commence le mois d'Adar, nous augmentons notre joie" [guémara Taanit 29a]

=> Pourquoi nos Sages ont-ils fait une comparaison entre l'augmentation de la joie durant le mois d'Adar et la diminution de la joie durant le mois de Av?

Le Méor Enayim (paracha Térouma) explique que la joie est fondamentalement ressentie lorsque le Maître de l'univers réside parmi nous et étend Sa Présence divine sur nous.
Et c'est l'allusion même du nom du mois d'Adar (אדר) qui est composé des mêmes lettres que א qui représente le Maître du Monde (le Aloufo Chel Olam) [le aléf peut se composer en un vav et 2 youd, soit une valeur de 26, celle du Tétragramme] et דר (dar) qui signifie résider.
En effet, il n'y a pas plus grande joie pour l'homme que lorsque le Maître du Monde [Hachem] étend sa Présence divine sur les juifs.

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-> Le Baal Chem Tov enseigne :
"Si l'homme a parfaitement conscience que Hachem se cache dans n'importe quelle situation aussi étrange soit-elle, alors il ne s'agira en aucun cas d'une dissimulation. En effet, immédiatement, l'obscurité et le mal se sépareront de cette personne pour dévoiler ainsi une lumière divine vivante ...
Cependant, parfois Hachem cache volontairement ce qui est déjà dissimulé, au point que l'homme ne ressente plus aucune vitalité et doute de la présence à ses côtés du Maître du Monde. Dans ce cas il se peut que cette personne se tourne vers d'autres dieux, recherchant d'autres solutions au lieu de se réfugier dans sa foi.
En revanche, à chaque fois que l'homme conservera une foi entière dans le Créateur, il ne lui arrivera aucun mal mais bien plus, il bénéficiera d'un rapprochement et de consolation."

-> De son côté, le Toldot Yaakov Yossef, rapporte au nom du Baal Chem Tov :
Chaque homme doit avoir une foi complète et entière même lorsque Hachem voile complètement sa direction du monde. En effet, grâce à sa émouna, il pourra annuler toutes les rigueurs et toutes les obscurités tout comme le nom d'A'hachvéroch qui fait référence au Créateur car du début à la fin, tout lui appartient comme il est écrit : "Ainsi parle Hachem : Je suis le premier, Je suis le dernier, en dehors de Moi il n'y a point de D." (Yéchayahou 44,6).

Ainsi, même durant les grandes souffrances, Hachem ne retire à aucun moment sa protection rapprochée et son affection à Israël. La preuve en est que durant le festin auquel prit part Israël, Hachem prépara le remède à la maladie car c'est Haman lui-même qui conseilla au roi de tuer la reine Vachti. Ceci eut pour conséquence d'amener Esther sur le trône à sa place et c'est par son intermédiaire que le miracle de la délivrance pour tout Israël se produisit.
Ainsi, même dans les plus grands moments de détresse et de souffrance du peuple juif, Hachem n'abandonne jamais ses enfants et ne renonce à l'amour qu'il a pour eux.

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[de même que l'histoire de Pourim s'est étalée sur des années, sans que sur le moment on n'y voit particulièrement l'intervention d'Hachem (c'est la naturalité des choses, le hasard), en réalité au final on se rend compte d'à quel point Hachem est présent dans notre vie et il gère tout pour le bien ultime.
En ce sens, certains Sages nous recommandent de faire également notre propre méguilat Esther, c'est-à-dire porter un regard sur nos dernières années de vie et de voir à quel point Hachem a été présent (comment tout s'est bien compilé, combien de bonnes choses petites et grandes Il nous a faites), à quel point ce sur quoi on a pu se plaindre en réalité cela n'en valait pas le coup, ... [bien évidemment, on ne se rendra compte de la réalité des choses qu'après notre mort, où alors on deviendra fou de joie on comprenant à quel point Hachem nous comblé du meilleur!]
On en vient alors à ressentir une grande joie, à l'image de Pourim où l'on se rend compte à quel point Hachem (le א) réside (דר) toujours avec nous (même si on fait les pires fautes, la partie Divine reste intacte en nous, et Hachem nous aime toujours!).
C'est ça la joie de Adar : un juif n'est jamais seul, puisqu'il a toujours la Présence Divine avec lui! ]

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-> La Méguila d'Esther a la particularité d'être le seul écrit biblique à ne pas contenir le Nom de D., contrairement aux autres textes que nous possédons de nos prophètes, de nos rois ou des autres Méguilot. En effet, elle est appelée la Méguila d'Esther qui signifie : dévoiler ce qui est caché.
Nous pouvons observer que le prénom de Esther (אסתר) est composé des lettres א-סתר qui signifie littéralement que la lettre א se cache.
Ceci vient nous enseigner que le "Alouf chel olam" (Hachem - le Maître du Monde) se trouve bien derrière chaque détail notre histoire personnelle comme collective, du début jusqu'à la fin.

[d'une certaine façon de même que sans Hachem nous ne pourrions pas vivre une seule seconde supplémentaire, de même Hachem est présent à nos côtés chaque seconde de notre vie, impliqué pour nous permette de passer notre vie éternelle au plus proche de Lui (ce qui est le plus grand plaisir possible!) ]

Yom Kippour et Pourim

+ Yom Kippour et Pourim : [selon le Sfat Emet]

-> Le Zohar met sur le même plan Pourim et Yom Kippour (qui est connu sous le nom de Yom haKippourim dans la Torah). Examinons quelques-unes des similitudes entre ces fêtes apparemment très différentes.

-> À ces 2 occasions, des barrières sont franchies.
À Yom Kippour, le Cohen Gadol entre dans le Saint des Saints, et par extension, chacun d'entre nous abandonne le monde matériel pour entrer dans un royaume plus spirituel.
Au cours des événements qui ont abouti au miracle de Pourim, Esther a pénétré dans le sanctuaire intérieur d'A'hachvéroch sans autorisation préalable. Si nous regardons au-delà de la similitude extérieure, nous pouvons déduire que non seulement de formidables barrières physiques ont été franchies (le Saint des Saints et le sanctuaire intérieur d'Achashveirosh), mais aussi des barrières spirituelles. Les objectifs spirituels de Yom Kippour et de Pourim, inaccessibles toute l'année, peuvent être atteints lors de ces fêtes.
En ce sens, la lumière cachée de la Création, dissimulée toute l'année, est révélée à Pourim.
[Sfat Emet - Pourim 5657]

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-> Ces 2 fêtes sont un hommage au pouvoir de la téchouva et du jeûne.
Au moment du miracle de Pourim, le destin d'Israël était scellé [même au Ciel]. Pourtant, grâce à la téchouva sincère du peuple juif, à ses appels déchirants et à son jeûne de 3 jours, le décret céleste à l'encontre d'Israël a été inversé.
Yom Kippour, bien sûr, est le moment idéal pour faire la téchouva.
[Sfat Emet - Pourim 5636, 5657]

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-> À ces 2 occasions, nous abandonnons ce monde avec toutes ses limites et entrons, au moins temporairement, dans le monde à venir.
Bien que les méthodes pour atteindre cet objectif varient considérablement, à Yom Kippour par le jeûne et à Pourim par le festin, le but est essentiellement le même : entrer dans un monde nouveau, plus spirituel.
[Sfat Emet - Pourim 5635]

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-> L'un des liens les plus puissants entre Pourim et Yom Kippour est le renversement par Hachem d'un décret apparemment irréversible.
L'inquiétude d'Esther à propos de l'entrée dans le palais du roi, "sans autorisation" (acher lo kadat - Esther 4,16), fait référence non seulement à l'intrusion dans le sanctuaire intérieur d'Achashveirosh, mais aussi au déclenchement d'une série d'événements qui amèneront Hachem à revenir sur son décret d'élimination d'Israël.

Nos Sages (guémara Méguila 14a) déclarent : "Plus grand est le [l'impact de] l'enlèvement de l'anneau [d'A'hachvéroch] que les 48 prophètes et les 7 prophétesses qui ont prophétisé au peuple juif ... Car ils n'ont jamais rien ajouté ni retranché à la Torah, à l'exception de la lecture de la Méguila".
À l'époque du miracle de Pourim, Israël était véritablement destiné à mourir et à cesser d'exister en tant que nation. Le retrait de l'anneau (assarat taba'at - טבעת) fait référence non seulement à l'anneau d'A'hachvéroch (qu'il a donné à Haman), mais aussi à un bouleversement de l'ordre naturel (peut-être lié à téva (טבע) - la nature -> lien entre טבע et טבעת) qui était désormais totalement dirigé contre le peuple juif.

Pourtant, Hachem a répondu aux supplications d'Israël et à sa téchouva, et a annulé le décret irréversible qui sanctionnait le destin d'Israël. Il s'agit là d'un changement majeur par rapport aux procédures d'Hachem en matière de gestion du monde. En fait, il s'agissait d'une déviation par rapport au cours normal des événements.
Une lecture attentive de la guémara citée ci-dessus démontre qu'au moment du miracle de Pourim, non seulement des ajouts ont été faits à la Torah, le décret rabbinique exigeant la lecture de la Meguila, mais quelque chose a également été "retranché" (pata'hou), l'arrêt de mort apparemment irréversible qui a scellé le destin d'Israël.
De même, chaque année, à Yom Kippour, lorsqu'il semble que le destin d'Israël est condamné, parce que nos péchés sont beaucoup plus nombreux que nos mérites, Hachem annule néanmoins notre arrêt de mort et épargne Son peuple.
Yéchayahou (1,18) proclame : "Si vos fautes sont comme l'écarlate, ils blanchiront comme la neige", que le midrach (Yalkout Yéchayahou 389) interprète ainsi : même si vos fautes sont aussi anciennes que les années (chanim) ou que la terre elle-même, et même si vos fautes se sont accumulées au fil des ans et n'ont jamais été expiés, Je reviendrai quand même sur Mon décret.
[Sfat Emet - Pourim 5661]

"Les juifs avaient la lumière, l'allégresse, la joie et l'honneur" (Esther 8,16). [selon le Sfat Emet]

-> Les juifs avaient de la lumière, ne fait pas nécessairement référence à une nouvelle source de lumière. Il s'agit plutôt d'une allusion à la lumière originelle de la Création (cf. Rachi, Béréchit 1:4 décrivant comment Hachem a caché la lumière qu'Il avait créée le premier jour. Bien qu'elle soit réservée aux justes dans le Monde à venir, à certaines occasions, cette lumière filtre dans ce monde), dont a bénéficié le peuple juif après son triomphe sur Haman.
[...]
Si nous contemplons les diverses vicissitudes de cette lumière primitive, nous nous rendons compte qu'elle ne peut se révéler dans ce monde que si Israël en est vraiment digne.
Ainsi, lors du don de la Torah, Israël s'est "prévalu" de cette lumière, mais ce haut niveau spirituel a été de courte durée : 40 jours plus tard, alors que nous vénérions le Veau d'or, cette lumière s'est à nouveau perdue.
Cependant, au moment du miracle de Pourim et de la défaite du descendant d'Amalek, Haman, cette grande lumière a de nouveau filtré jusqu'à la terre.
Cela est particulièrement vrai en raison de la tradition selon laquelle Israël a de nouveau accepté la Torah à l'époque de l'histoire de Pourim. Il s'ensuit que la même lumière spirituelle dont on a bénéficié au Sinaï a été perçue à Shoushan à l'époque de la renaissance spirituelle de la communauté juive.
[Sfat Emet - Pourim 5663]

-> "Les juifs avaient ..." (laYéhoudim ayéta)
Le terme הָיְתָה (ayéta) implique que la Torah (ou la relation d'Israël avec la Torah) a été revivifiée et renouvelée au moment de l'histoire de Pourim (cf. guémara Kidouchin 5a, qui interprète "véayéta" comme "véyatsé'a = se référant au mariage).
Cela peut faire référence au renouvellement de la lumière de la Torah. Alors qu'Hachem donne constamment la Torah ("notèn haTorah" - Il donne [le verbe est au présent] la Torah), sa lumière n'est renouvelée que lorsqu'Israël est digne de la recevoir, lorsque nous agissons comme un réceptacle pour la Torah.

Examinons pourquoi la lumière de la Torah n'a pas pu être révélée lors de la chute d'Amalek.
Dans son introduction à son commentaire sur la Torah, le Ramban soutient que la Torah entière est constituée de noms d'Hachem (dans un ordre brouillé qui est souvent difficile à déchiffrer).
Cependant, on nous dit également que le Nom d'Hachem n'est pas "complet" (c'est-à-dire que Son impact n'est pas pleinement perçu) tant qu'Amalek n'est pas éliminé (cf. Rachi, Béchala'h 17,16).
Ainsi, la Torah (les Noms d'Hachem) est empêchée d'exercer son influence complète jusqu'à la chute d'Amalek.
Ce n'est qu'après les événements de Pourim que la Torah, qui contient les Noms d'Hachem, a pu être totalement appréciée par Israël.
[Sfat Emet - Pourim 5662]

-> Si nous supposons qu'il existe une relation directe entre la présence d'Amalek et la révélation de la lumière de la Torah ("les juifs avaient la lumière" = la Torah - Méguila 16b), nous pouvons en déduire qu'à l'ère messianique, lorsque le dernier vestige d'Amalek sera éliminé, la lumière de la Torah sera pleinement révélée.
La référence de la guémara (Nédarim 8b) à ce jour futur où Hachem libère le soleil de son enveloppe ('hama minartika) et le fait briller sur les justes peut faire allusion à ce jour glorieux final où le mal aura été totalement éliminé.
C'est alors que le grand secret de la Torah (c'est-à-dire le soleil, le luminaire), longtemps retenu dans son enveloppe, sera révélé.
[Sfat Emet - Pourim 5660]

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-> La guémara (Méguila 16b) interprète le terme "la joie", comme se référant à la circoncision (la Mila).
Plus que toute autre mitsva, la Mila est mise à l'honneur en raison de sa propension à aider les juifs à s'attacher à la Torah et à devenir le réceptacle de la lumière de la Torah.
Nous rappelons que les mitsvot sont la lampe (nèr mitsva) qui permet d'entrer en relation avec la lumière de la Torah. Mais les mitsvot n'ont cet effet de lampe à la lumière de la Torah que si le corps juif, qui se compose de 248 membres correspondant aux 248 commandements positifs, est capable d'absorber la lumière de la Torah.
Ce n'est que par la Mila, qui incarne la pureté morale, que le corps juif (ses 248 membres) peut devenir le réceptacle de la Torah.
[Sfat Emet - Pourim 5659]

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-> Alors que le terme [le plus traditionnel] אור (or - lumière) désigne la loi écrite, [l'utilisation de la forme féminine] אורה (ora) se réfère à la loi orale.
Le midrach note que c'est la loi orale (et non la loi écrite qui a été acceptée au Sinaï avec la proclamation retentissante de : nassé vénichma) qui a été acceptée avec enthousiasme pour la première fois à Pourim. Le terme הָיְתָה (ayéta - il y avait) qui implique un sentiment d'être, d'absorber et d'intégrer personnellement la Torah, est une description particulièrement appropriée de la loi orale, qui est le "sang vital" même du juif, comme nous le prions après avoir lu la Torah : "et J'ai implanté la vie éternelle en nous" (vé'hayé olam nata béto'hénou)
[Sfat Emet - Pourim 5656, 5663]

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-> La guémara (Méguila 16b) interprète chacun des termes "ora, sim'ha, sasson, vikar" comme se référant à divers aspects de la vie juive.
La question se pose : Pourquoi le verset n'affirme-t-il pas explicitement que le peuple juif jouissait de la Torah plutôt que d'y faire allusion par le terme mi, qui évoque généralement la lumière?

En adoptant cette approche elliptique, la Méguila nous offre une perspective encore plus puissante que si elle était exprimée explicitement.
Le peuple juif se rend compte que sa lumière est la Torah (ora), que sa joie (sim'ha) est la célébration des fêtes juives, son allégresse (sasson) est le rite de de la brit mila, et sa fierté et son honneur (yékar), les téfillines.
Alors qu'auparavant, avant le retour massif d'Israël à Hachem, ils auraient pu se réjouir d'activités profanes, maintenant, en tant que baal téchouva, ils réalisent que leur lumière spirituelle provient de la Torah, que leur fierté est la mitsva des téfillines, et que leur allégresse provient de la cérémonie sacrée de la brit mila.
[Sfat Emet - Pourim 5648]

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-> "Les juifs avaient la lumière" (laYéhoudim ayéta ora) = cela se réfère non seulement à la Torah elle même mais aussi à la manière dont la Torah a été transmise à Israël.

Il est bien connu qu'au mont Sinaï, la Torah a été transmise au peuple juif "face à face [avec Hachem]" (panim bépanim - Vaét'hanan 5,4).
À la suite du péché tragique du Veau d'or (qui a été fabriqué au moment où Hachem se préparait à donner les tablettes à Moché), ce statut exalté ( de face à face) n'était plus tenable (sauf pour Moché).
Alors qu'Hachem accorde toujours la Torah comme un cadeau sans contrepartie, nous avons perdu l'intimité résultant d'un contact face à face avec le Donneur de la Torah. Au lieu de jouir d'une relation "panim bépanim", faire face directement à notre Créateur, nous nous tenions désormais loin d'Hachem, un statut défini par Daniel (9:7-8) comme "honteux" (bochét apanim).

Tout bénéficiaire d'un don immérité a honte d'affronter son donateur (cf. Zohar : celui qui consomme ce qui ne lui appartient pas a honte de regarder son bienfaiteur).
Ce n'est qu'après le miracle de Pourim et le retour massif d'Israël à la Torah que le peuple juif a retrouvé son statut originel de "panim bépanim".
Comme le dit le verset : "les juifs avaient la lumière" = il n'y a pas de plus grande source de joie que la capacité de percevoir le Donneur de la Torah en "panim bépanim" et de recevoir la lumière (ora) de la Torah directement de son Donneur.
[Sfat Emet - Pourim 5656]

Pourim & humilité

+ Pourim & humilité :

-> La fête de Pourim, le 14 Adar, ne peut tomber que le dimanche (1er jour de la semaine = aléf), le mardi (3e jour = guimel), le jeudi (5e jour = hé) ou le vendredi (6e jour = vav).
Cela forme le mot : גאוה (gaava - orgueil).

-> Amalek représente l'orgueil. En effet, le terme : עמלק (Amalek) a une valeur de 240, soit la même que רם (ram) qui signifie : haut/élevé.
Ainsi, Haman qui incarnait par essence la klipa de l'orgueil a été détruit par l'humilité de Esther et Mordé'haï.
[Shvilé Pin'has]

-> Le rav Shlomo Elkabets écrit que Hachem a fait en sorte que le décret d'Haman tombé précisément au mois d'Adar, période au cours de laquelle nous effectuons la mitsva du demi-Shékel, symbole du fait que l'on doit toujours se considérer comme la moitié de quelque chose et non comme une entité à part entière. Ainsi Haman a été détruit par l'humilité représenté par le demi-shékel.

Méguilat Esther (suite de la suite) – Le saviez-vous?

+ Méguilat Esther (suite de la suite) - Le saviez-vous?

12°/ La plus grande récompense :

=> Lorsque A'hachvéroch demanda à ses serviteurs quelle récompense Mordé'haï avait reçue pour avoir sauvé le roi d'un complot d'assassinat, il fut informé que rien n'avait été fait pour lui.
En effet, pourquoi A'hachvéroch n'a-t-il pas récompensé Mordé'haï immédiatement?

-> Rabbi 'Haïm Kanievsky (Déré'h Si'ha) répond qu'A'hachvéroch a tenté de le récompenser, mais ses conseillers l'ont informé que pour Mordé'haï le juif, la plus grande récompense était de ne rien faire du tout pour lui. En effet, ils savaient que pour quelqu'un comme Mordé'haï, il n'y avait rien de plus précieux pour lui que d'être laissé en paix afin qu'il puisse s'asseoir et apprendre la Torah.

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13°/ Pendez-les haut et court :

=> Pourquoi Haman voulait-il pendre Mordé'haï à une potence de 50 coudées (environ 30,5 mètres) de haut? Une potence de 5 ou 6 coudées ne serait-elle pas suffisante pour le tuer?

-> Haman souhaitait pendre Mordé'haï sur la potence la plus haute afin de rendre sa mort publique de la manière la plus grandiose possible.
D'un autre côté, Haman avait également le désir macabre de voir Mordé'haï pendu alors qu'il se trouvait encore au festin d'Esther. Il n'a donc pas pu faire monter la potence à plus de 50 coudées, car comme l'enseigne la guémara (Erouvin 2b), les fenêtres des palais des rois ne sont pas plus hautes que 50 coudées.
[Chaar bat Rabim - Imré Moché]

-> Il existe 50 portes de la raison, et le niveau le plus élevé que l'homme puisse atteindre est la 49e porte.
Haman se considérait comme une divinité et s'enorgueillissait donc de maîtriser les 50 portes de la raison. Il a donc construit une potence de 50 coudées de haut pour afficher pompeusement ses "pouvoirs divins" qui lui ont permis de détruire Mordé'haï.
[Maharal - Ohr 'Hadach]

-> Haman rêva un jour que Mordé'haï volait au-dessus de sa maison. Comme la maison palatiale d'Haman mesurait près de 50 coudées de haut, il a voulu réaliser son rêve en suspendant Mordé'haï à une potence de 50 coudées de haut.
Il n'a pas tenu compte de la véritable signification de son rêve, à savoir qu'après l'exécution d'Haman, Mordé'haï prendrait le contrôle de la propriété d'Haman.
[rabbi 'Haïm Ben Bétsalel (frère du Maharal) - Séfer ha'Haïm]

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14°/ Prière triste ou joyeuse?

Lorsque Haman vint pour conduire Mordé'haï dans le défilé qu'A'hachvéroch avait décrété en son honneur, il trouva Mordé'haï priant la Amida. Haman a patiemment attendu que Mordé'haï ait fini de prier avant de l'approcher pour lui annoncer l'ordre du roi.
=> Pourquoi Haman le racha, n'a-t-il pas tenté de perturber la prière de Mordé'haï?

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yehoyoda - Méguila 16a) répond qu'Haman s'est rendu compte que s'il interrompait Morde'haï, ce dernier aurait dû répéter ses prières.
Or, comme la prière originale de Mordé'haï a été prononcée dans un état de tristesse, Haman savait qu'une telle prière ne serait pas très efficace. En revanche, s'il devait prier à nouveau après avoir été informé de la bonne nouvelle de la tournure soudaine des événements, la seconde prière serait récitée avec une extrême joie, et une prière joyeuse trouve une grande faveur et acceptation de la part d'Hachem.

[on apprend de là l'importance de se mettre dans une disposition joyeuse au moment de prier, afin de maximiser l'impact de nos prières. ]

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15°/ Les deux faces de la pièce :

Après qu'A'hachvéroch ait élevé Mordé'haï au pouvoir, il le chargea de frapper les pièces de monnaie de l'empire.
Le midrach (Esther rabba 39,11) dit que la pièce de monnaie de Mordé'haï représentait une couronne d'or d'un côté et des cendres et un cilice de l'autre.
[Selon un autre midrach (Yalkout Esther 1,059), la pièce avait une image de Mordé'haï d'un côté et d'Esther de l'autre. ]
Grâce à ces pièces, la renommée de Mordé'haï s'est répandue dans toutes les provinces. [Targoum Richon - Esther 9,4]

De nombreux commentateurs discutent du message sous-jacent de ces 2 images opposées :
-> De même qu'Hachem a choisi Moché pour devenir le chef du peuple juif parce qu'il a partagé le fardeau de ses frères qui souffraient, Mordé'haï a voulu faire comprendre qu'il avait lui aussi mérité sa position élevée à la cour du roi (la couronne en or) parce qu'il avait ressenti intensément la douleur de ses frères au moment où ils étaient en danger (en revêtant pour eux un cilice et des cendres pour implorer Hachem en leur faveur).
[rabbi Akiva Sofer - Daat Sofer]

-> La pièce de Mordé'haï représentait 2 extrêmes opposés de souffrance et de succès.
En effet, il n'est pas naturel que ces 2 extrêmes se retournent soudainement comme on lancerait une pièce.
Ainsi, la pièce de monnaie démontre que le passage de la déchéance au succès n'est pas un phénomène naturel, mais qu'il est le fruit de la main d'Hachem.
[rabbi Akiva Sofer - Daat Sofer]

-> Bien que Mordé'haï mène une vie privilégiée de gloire et de fortune, représentée par la couronne d'or, le cilice et les cendres montrent qu'il ressent encore vivement la douleur de l'exil et pleure la destruction du Temple.
[rabbi Moché Sofer - Maharam Sofer]

-> Mordé'haï souhaitait démontrer sa gratitude envers Hachem pour l'avoir élevé des plus bas-fonds aux plus hauts sommets. Il souhaitait que ceux qui utiliseraient la pièce prennent note des événements remarquables de sa vie et apprennent à placer leur confiance en Hachem.
[rabbi Yossef Lieberman - Michnat Yossef - Baba Kama 97b - Pourim]

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16°/ La fin de la dissimulation :

Lorsque A'hachvéroch a demandé à Esther, lors du festin, de désigner le racha (méchant) qui souhaitait détruire son peuple, elle a d'abord désigné A'hachvéroch. Un ange est venu et a tourné sa main vers Haman. [guémara Méguila 16a]
=> Pourquoi Esther a-t-elle agi d'une manière aussi imprudente qui menaçait de saboter l'ensemble de sa mission?

-> Le rav Nathan Wachtfogel (Kovets Si'hot - vol.4) explique qu'Esther croyait à tort que la rédemption finale était proche, et que le temps était venu où "toute la méchanceté s'évaporera comme de la fumée" (cf. Téhilim 37,20).
Le fait que le miracle de Pourim se soit produit grâce à une dissimulation divine le place en fait à un niveau spirituel supérieur, ce qui explique pourquoi toutes les fêtes seront abolies à l'avenir, à l'exception de Pourim.
Puisqu'Esther était fermement convaincue de l'arrivée imminente du machia'h, elle pensait qu'il n'était plus nécessaire pour elle d'agir de manière fourbe.

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17°/ Le verset le plus long :

Le verset le plus long du Tana'h se trouve dans la méguilat Esther (8,9), qui décrit comment les scribes royaux ont été convoqués pour annuler le mauvais décret d'Haman.

Le Rokéa'h (Esther 8,9) dit que Hachem a donné à ce verset particulier la distinction d'être le verset le plus long parce qu'il décrit le salut d'Israël.
Ce verset, qui contient 43 mots et commence par les mots "Et les scribes du roi furent convoqués" (וַיִּקָּרְאוּ סֹפְרֵי הַמֶּלֶךְ), sert de contrepoids au verset (Esther 3,12), qui décrit comment Haman a convoqué les scribes du roi pour écrire le décret contre les juifs, qui commence également par les mots : וַיִּקָּרְאוּ סֹפְרֵי הַמֶּלֶךְ (vayikar'ou sof'ré amélé'h).
Le verset (Esther 3,12) contient 40 mots ; la signification du nombre 40 est qu'Haman voulait éradiquer la Torah, qui a été donnée en 40 jours.
Les 3 mots supplémentaires dans Esther (8,9) correspondent aux 3 jours de jeûne qu'Esther a promulgués. C'est grâce au mérite de ce jeûne de 3 jours que les juifs ont réussi à renverser le décret d'Haman.

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18°/ Une nouvelle lumière :

Après la mort d'Haman, il est écrit : "Les juifs eurent de la lumière, de l'allégresse, de la joie et de l'honneur " (Esther 8,16).
La guémara (Méguila 16b) explique que :
- la "lumière" est une référence à la Torah,
- "l'allégresse" fait référence aux fêtes juives, les Yom Tov,
- la "joie" fait référence à la brit mila (circoncision),
- "honneur" fait référence à la mitsva des téfilines.

=> Cette interprétation semble difficile, car les juifs n'avaient-ils pas la Torah et les mitsvot avant la persécution d'Haman?

-> Le Maharcha (Méguila 16b) répond que Haman a interdit aux juifs d'accomplir ces 4 mitsvot spécifiques, car elles démontrent toutes le lien spécial entre Hachem et les juifs.
La Torah est appelée "mon témoignage" (édout - עדות - Chémot 26,16), et les 3 autres sont appelées : "ot" (אות) = les téfilines (Chémot 13,9), la brit mila (Béréchit 17,11), et Yom Tov (Shabbath est appelé un "ot", un signe [Chémot 31,13], et Yom Tov est appelé Shabbath (Vayikra 23,32 ; Rachi Vayikra 23,15).

-> Rabbi Yaakov de Lissa (Méguilat Setarim - Esther 8,16) explique comment ces 4 mitsvot ont été diminuées à cause de la persécution d'Haman et ont été revitalisées après la chute d'Haman :
- pour la Torah = la guémara (Sanhédrin 24a) attribue le verset : "Il m'a placé dans les ténèbres comme un mort éternel" (Eikha 3,6) comme une allusion à la Torah orale étudiée en exil.
Cela est dû au fait que la Torah que l'on étudie en exil manque de clarté, en raison du fardeau écrasant de l'exil. [voir Rachi - Sanhédrin 24a]
Avec la chute miraculeuse d'Haman, la Torah a pu être comprise avec une clarté lumineuse.

- pour Yom Tov = en exil, les nations se moquent de l'observance des fêtes par Israël, ce qui déprécie sa valeur pour les juifs eux-mêmes.
Après le miracle de Pourim, la nation juive est tenue en haute estime par les non-juifs, ce qui leur permet de célébrer les fêtes avec joie.

- pour la Mila = nos Sages (guémara Erouvin 19a) disent qu'Avraham s'assoit à l'entrée de Guéhinam et fait sortir tous les juifs circoncis, sauf ceux qui ont cohabité avec une non-juive, car cela fait que sa circoncision devient cachée et Avraham ne le reconnaît donc pas.
Haman désigna des prostituées à la fête d'A'hachvéroch pour tenter les juifs de fauter, ce à quoi beaucoup succombèrent.
Suite à la persécution d'Haman, les juifs se repentirent de tout leur cœur et furent pardonnés de leurs péchés. En conséquence, les juifs se sont réjouis de la mitsva de la mila avec un bonheur renouvelé.

- pour les Téfilines = en ce qui concerne la mitzvah des tefillin, il est écrit : "Alors tous les peuples de la terre verront que le Nom d'Hachem est proclamé sur vous, et ils vous craindront" (Dévarim 28,10).
Cependant, ceci ne s'applique que lorsque la nation juive fait la volonté d'Hachem. Lorsqu'Israël commet des péchés et est banni en exil, les nations rabaissent les juifs pour leurs croyances archaïques. [cf. guémara Béra'hot 6a]
À la suite du miracle de Pourim, les téfilines redeviennent un objet de fierté et de distinction.

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19°/ Quatre puissances :

-> "Les juifs ont eu de la lumière, de l'allégresse, de la joie et de l'honneur" (Esther 8,16)
Comme nous l'avons vu précédemment, la guémara (Méguila 16b) explique que la "lumière" dans ce verset fait référence à la Torah, "l'allégresse" se réfère à Yom Tov, "la joie" se réfère à la circoncision, et "l'honneur" se réfère aux tefillines.
Haman a interdit aux juifs d'accomplir ces 4 mitsvot, et à sa mort, les juifs ont repris l'observance de ces mitsvot avec une joie renouvelée.
=> Pourquoi Haman a-t-il délibérément choisi d'abolir ces 4 mitzvot?

-> Le rav 'Haïm Kanievsky (Taama déKra) répond que Haman savait que ces 4 mitzvot donnaient aux juifs le pouvoir de vaincre sa nation d'origine, Amalek :
- la Torah = les Sages comparent la Torah de l'érudit en Torah aux armes et à l'armure d'un puissant guerrier. [Tana déBé Eliyahou rabba - fin chap.10]
Lorsqu'Amalek a attaqué les juifs dans le désert, Israël a réussi à vaincre Amalek en se renforçant dans l'étude de la Torah. [Mékhilta - fin paracha Bo]

- les Yom Tov = nos Sages enseignent que par le mérite du peuple juif d'observer les Fêtes juives, ils méritent d'éradiquer les descendants d'Essav, dont Amalek. [guémara Pessa'him 5a]

- la Mila (circoncision) = lorsque Shimshon était en danger d'être capturé par les Philistins, il a supplié Hachem : "Si la seule différence entre eux et moi est que je suis circoncis, cela devrait suffire pour que je ne tombe pas entre leurs mains ". [midrach Béréchit rabba 98,13]

- les Téfillines = les téfillines sont la force d'Israël. La guémara (Béra'hot 6a) interprète le verset "Toutes les nations du monde verront que le Nom d'Hachem est invoqué sur toi et elles auront peur de toi" (Dévarim 28,10) en faisant référence aux téfillines que l'on porte sur la tête.

=> Haman a compris que tant que les juifs pratiqueraient ces 4 mitzvot, il lui serait impossible de les détruire.

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20°/ Réaccepter la Torah :

"Les juifs ont établi et accepté" (Esther 9,27) = ils ont établi à l'époque d'A'hachvéroch ce qu'ils avaient déjà accepté au mont Sinaï. [guémara Shabbos 88a]
Lorsque les juifs ont accepté la Torah au Sinaï, ils ont accepté tous les commandements de la Torah sans réserve, en ayant confiance qu'Hachem ne les obligerait pas au-delà de leurs capacités. Cependant, ils n'ont pas accepté tous les futurs décrets rabbiniques sans réserve, car ils craignaient que les impositions faites par l'homme ne soient trop lourdes à porter.
Cependant, à l'époque d'A'hachvéroch, ils acceptèrent à nouveau les décrets des Sages par amour.
=> Comment cela s'est-il produit?

-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché - Chémot 19,8) explique :
Lorsque Mordé'haï refusa de s'incliner devant Haman, il respecta en fait l'injonction rabbinique de מראית עין : éviter l'apparence du péché.
En effet, l'ordre du roi était de s'incliner devant Haman en signe de respect, et non comme une forme d'adoration d'une idole, bien que cela ait donné l'apparence d'une adoration d'une idole, puisque Haman portait une idole autour de son cou.
Lorsque les juifs ont vu comment la détermination de Mordé'haï à respecter un décret rabbinique a apporté le salut à toute la nation juive, ils se sont engagés de tout cœur à respecter les mitsvot déRabbanan (les mitsvot instituées par les rabbanim), qui au Sinaï, n'étaient acceptées que sous la contrainte.

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21°/ Frapper à la lecture du nom d'Haman :

Il existe une ancienne coutume, datant de la période des Richonim, qui consiste à frapper chaque fois que le nom de Haman est mentionné au cours de la lecture de la Méguila.

En peut rapporter les raisons suivantes :
-> la source du "frapper Haman" est basée sur le dicton suivant : "le nom du méchant pourrira" (Michlé 10,7) et la mitsva d'effacer le nom d'Amalek. [Séfer haManhig - Méguila vol.1]

-> le joyeux vacarme sert de cri de victoire après la défaite d'Haman et vise à louer Hachem pour avoir sauvé la nation juive à ce moment-là.
[Shibolét haLéket 200 -> il note également que la manière dont ils faisaient du bruit [à l'époque] était de taper du pied, de frapper une pierre contre l'autre et de briser des assiettes. ]

-> Nos rabbanim ont prévu que les juifs, dans leur long exil, pourraient un jour se retrouver dans une situation similaire à celle de l'époque d'Haman. Lorsque les non-juifs entendront le chahut qui émane des synagogues pendant la lecture de la Méguila, ils s'enquerront de la source de la légèreté des juifs et on leur racontera le récit d'Haman. Les antisémites prendront l'histoire de la chute d'Haman comme un avertissement et cesseront de s'en prendre aux juifs.
[Kaf véNaki - cité par le 'Hida - Birké Yossef 687]

-> Au moment où nous "frappons Haman" pendant la lecture de la Méguila, des forces démoniaques frappent Haman dans le Guéhinam.
[Rokéa'h - citant rabbi Yéhouda ha'Hassid ; Kav haYachar vol.2 ; rabbi 'Haïm Palaggi - Roua'h 'Haïm 696,9]

[selon nos Sages dans la lecture de la Méguila lorsque nous lisons le nom d'Haman, nous réduisons les forces du mal contre Israël (acronyme de : להעביר גילולים מן הארץ).
Ainsi, la coutume de frapper est un message d'espoir pour chaque juif, car en ayant le mal qui est amoindri nous pouvons espérer de belles choses dans notre vie, et la venue du machia'h où le Satan sera totalement réduit en bouillie/détruit. ]

[ -> voir aussi : http://todahm.com/2018/03/05/pourim-la-coutume-de-taper-des-pieds ]