+++ Remercier D. de pouvoir Le remercier :
"Le chant des chants (chir haChirim), à Shlomo [c'est-à-dire au Roi (Hachem) à qui appartient la paix]. Qu'il m'embrasse avec les baisers de sa bouche, car ton amour est meilleur que le vin" (Chir HaShirim 1,1-2).
-> Selon la guémara (Shevouot 35b), chaque fois que le "roi Shlomo" (dont le sens littéral de son nom est "sa paix" - Shlomo) est mentionné dans Shir haChirim (à l'exception de 8,12 et, selon certains Sages, de 3,7), il fait allusion à Hachem, le Roi suprême, "à qui appartient la paix".
-> Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Chir haChirim) enseigne :
Le verset peut être compris, sur la base des remarques de rabbi Moché Alchikh (Torat Moché sur Haazinou 32,2) sur les mots "D. tout-puissant, grand Roi, exalté par les louanges", il dit que "simplement pour le privilège de pouvoir louer le grand nom de D., nous devrions Lui chanter des chants de louange".
C'est le sens de l'expression "exalté par des louanges" : Nous louons Hachem pour le privilège de Le louer, et c'est donc pour ces louanges que nous le louons".
C'est aussi le sens du verset "Le chant des chants au Roi à qui appartient la paix" (chir hachirim acher liShlomo). Nous chantons le privilège qui nous a été accordé d'exalter Son grand Nom par des chants d'amour.
Pour les chants que nous avons mérité de chanter, nous chantons un chant supplémentaire à D. pour avoir eu le privilège de chanter ses louanges.
Ainsi, nous récitons un chant concernant les chants que nous récitons à Celui à qui appartient la paix.
[d'où le chir hachirim]
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=> En matière de gratitude, il ne suffit pas d'être reconnaissant ; nous devons aussi être reconnaissants à D. de nous avoir donné la capacité d'exprimer notre gratitude.
Il en va de même lorsqu'il s'agit de louer Hachem. Non seulement nous devons Le louer, mais nous devons aussi le remercier de nous avoir permis de le faire.
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-> Le Alchikh haKadoch commente le verset : "Car ta bonté vaut mieux que la vie, mes lèvres Te béniront" (Téhilim 63,4) de la façon suivante : Quelle est la bonté qui vaut mieux que la vie?
Réponse :
Que tu m'aies donné la permission que mes lèvres Te loue, ce que ne méritent pas certains anges supérieurs.
Il faut y penser à ceci lorsque l'on récite dans le birka hamazone : "al hakol ana'hnou modim la'h" (pour tout, nous Te louons).
Autrement dit, pour tout et plus que tout nous Te bénissons sur le fait que par Ton amour Tu t'es adressé à nous les hommes (créature si basse) en nous ordonnant de Te louer, comme il est écrit : "tu mangeras, tu seras rassasié et tu béniras". Car Hachem notre D. nous a ainsi témoigné l'ampleur de Son affection, un amour envers Son peuple élu.
Il est impossible de ne pas se réjouir!
[rabbi Eliézer Papo - 'Hessed Laalafim]
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-> Dans la répétition de la amida, dans Modim, nous remercions Hachem de pouvoir le remercier (modim ... al chéana'hnou modim la'h).
En effet, la capacité de remerciement nous oblige à se focaliser sur ce que l'on a, et notre vie devient alors tellement plus belle!
Ce que l'on pense être manquant est en réalité tellement minime face à l’immensité de ce que l'on a!
Plutôt que de passer ma vie à courir après ce que je n'ai pas, j'apprécie tout ce que j'ai, et qui est déjà énorme!
Hachem n'a pas besoin de nos remerciements.
Naturellement D. semble caché dans ce monde, et à chaque fois que nous le remercions, cela est un moyen de reconnaître, d'admettre Sa présence permanente (et notre dépendance totale à Lui), repoussant la tendance humaine à croire en la naturalité des choses.
Chaque occasion (même petite) de remercier D., et un moyen de renforcer concrètement notre émouna en l'illustrant de faits personnels et réels.