Plus une personne déploie d'énergie pour louer et glorifier Hachem, plus elle peut influencer tous ceux qui l'entourent à louer Hachem également.
[ 'Hidouché haRim - sur 'Hanoucca ]
Catégorie : Gratitude/Reconnaissance
Celui qui sait que tout ce qu'il possède est un don d'Hachem et que cela peut lui être enlevé en une seconde, l'excitation ne se dissipe jamais.
Pourquoi cela?
Parce que chaque instant où Hachem me permet de conserver ce que j'ai est une raison de se réjouir.
[rabbi 'Haïm Volozhin ]
La gratitude (hakarat hatov) est la fondation du monde (yessod ha'olam).
[rav Sim'ha Avraham haCohen Sheps - Sim'hat haTorah - p.163]
Quiconque réfléchit aux évènements de sa vie peut rédiger une Méguilat Esther montrant la présence évidente d'Hachem.
[rav Chlomo Wolbe - béEmounato yi'hyé - p.120]
En se concentrant sur ces moments, on commence à remarquer de plus en plus la façon dont Hachem est présent dans notre vie, même en période de difficultés, lorsque Sa main n'est pas manifeste (voir Ramban - Bo 13,16).
-> La fille du rav Yé'hezkel Levenstein, la rabbanit Zlata Guinzburg, se souvient que son père n'achetait généralement pas de cadeaux coûteux à ses enfants, mais il y avait une chose pour laquelle il les récompensait généreusement. Il avait remis à sa sœur et à elle-même un cahier en leur disant d'écrire chaque occasion où elles voyaient la Providence d'Hachem, en leur promettant de les récompenser pour chaque inscription.
-> En 1984, le rav Moché Feinstein et le rav Yaakov Kamenetsky publièrent une lettre disant notamment :
"Comme toute personne qui réfléchit le comprend, il est très important à notre époque d'inculquer la foi qu'Hachem surveille personnellement la vie de chacun. C'est particulièrement essentiel pour l'éducation des jeunes, car c'est un pilier qui supporte toute notre foi. Un bon moyen de renforcer la foi est de garder un cahier où l'on écrit chaque situation dans laquelle on voit et ressent la surveillance directe d'Hachem dans sa vie quotidienne."
Hachem accomplit quotidiennement des miracles à chaque juif, en nombre égal à celui qu'Il a accompli pour le peuple juif lorsqu'il est sorti d'Egypte.
[Tana déBé Eliyahou rabba - chap.2]
-> En ce sens, nous remercions Hachem dans chaque Amida (dans Modim) : "les miracles que Tu fais pour nous chaque juif, à chaque instant de la journée (litt. soir, matin et après-midi)" (nissé'ha chébé'hol yom imanou, érev vaboker vétsaoraïm).
Cependant comme le disent nos Sages (Nidda 31a) : "celui pour qui le miracle a été accompli ne reconnaît pas le miracle qui a été accompli pour lui" (baal aness éno makir bénisso). Ainsi, nous n'en savons rien ; ce sont des miracles cachés.
Remercier D. de pouvoir Le remercier
+++ Remercier D. de pouvoir Le remercier :
"Le chant des chants (chir haChirim), à Shlomo [c'est-à-dire au Roi (Hachem) à qui appartient la paix]. Qu'il m'embrasse avec les baisers de sa bouche, car ton amour est meilleur que le vin" (Chir HaShirim 1,1-2).
-> Selon la guémara (Shevouot 35b), chaque fois que le "roi Shlomo" (dont le sens littéral de son nom est "sa paix" - Shlomo) est mentionné dans Shir haChirim (à l'exception de 8,12 et, selon certains Sages, de 3,7), il fait allusion à Hachem, le Roi suprême, "à qui appartient la paix".
-> Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Chir haChirim) enseigne :
Le verset peut être compris, sur la base des remarques de rabbi Moché Alchikh (Torat Moché sur Haazinou 32,2) sur les mots "D. tout-puissant, grand Roi, exalté par les louanges", il dit que "simplement pour le privilège de pouvoir louer le grand nom de D., nous devrions Lui chanter des chants de louange".
C'est le sens de l'expression "exalté par des louanges" : Nous louons Hachem pour le privilège de Le louer, et c'est donc pour ces louanges que nous le louons".
C'est aussi le sens du verset "Le chant des chants au Roi à qui appartient la paix" (chir hachirim acher liShlomo). Nous chantons le privilège qui nous a été accordé d'exalter Son grand Nom par des chants d'amour.
Pour les chants que nous avons mérité de chanter, nous chantons un chant supplémentaire à D. pour avoir eu le privilège de chanter ses louanges.
Ainsi, nous récitons un chant concernant les chants que nous récitons à Celui à qui appartient la paix.
[d'où le chir hachirim]
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=> En matière de gratitude, il ne suffit pas d'être reconnaissant ; nous devons aussi être reconnaissants à D. de nous avoir donné la capacité d'exprimer notre gratitude.
Il en va de même lorsqu'il s'agit de louer Hachem. Non seulement nous devons Le louer, mais nous devons aussi le remercier de nous avoir permis de le faire.
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-> Le Alchikh haKadoch commente le verset : "Car ta bonté vaut mieux que la vie, mes lèvres Te béniront" (Téhilim 63,4) de la façon suivante : Quelle est la bonté qui vaut mieux que la vie?
Réponse :
Que tu m'aies donné la permission que mes lèvres Te loue, ce que ne méritent pas certains anges supérieurs.
Il faut y penser à ceci lorsque l'on récite dans le birka hamazone : "al hakol ana'hnou modim la'h" (pour tout, nous Te louons).
Autrement dit, pour tout et plus que tout nous Te bénissons sur le fait que par Ton amour Tu t'es adressé à nous les hommes (créature si basse) en nous ordonnant de Te louer, comme il est écrit : "tu mangeras, tu seras rassasié et tu béniras". Car Hachem notre D. nous a ainsi témoigné l'ampleur de Son affection, un amour envers Son peuple élu.
Il est impossible de ne pas se réjouir!
[rabbi Eliézer Papo - 'Hessed Laalafim]
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-> Dans la répétition de la amida, dans Modim, nous remercions Hachem de pouvoir le remercier (modim ... al chéana'hnou modim la'h).
En effet, la capacité de remerciement nous oblige à se focaliser sur ce que l'on a, et notre vie devient alors tellement plus belle!
Ce que l'on pense être manquant est en réalité tellement minime face à l’immensité de ce que l'on a!
Plutôt que de passer ma vie à courir après ce que je n'ai pas, j'apprécie tout ce que j'ai, et qui est déjà énorme!
Hachem n'a pas besoin de nos remerciements.
Naturellement D. semble caché dans ce monde, et à chaque fois que nous le remercions, cela est un moyen de reconnaître, d'admettre Sa présence permanente (et notre dépendance totale à Lui), repoussant la tendance humaine à croire en la naturalité des choses.
Chaque occasion (même petite) de remercier D., et un moyen de renforcer concrètement notre émouna en l'illustrant de faits personnels et réels.
Louer/remercier Hachem = privilège de ce monde
+ Louer/remercier Hachem = privilège de ce monde :
-> La guémara (Erouvin 54a) raconte comment Shmouel a dit à son élève, rav Yéhouda : "Dépêchez-vous de manger, dépêchez-vous de boire, car le monde que nous devons quitter [avec la mort] est comme une salle de fêtes".
Qu'a voulu dire Shmouel en comparant ce monde à une salle de fêtes?
[...]
Shmouel dit à son élève rav Yéhouda : "Dépêchez-vous de manger, dépêchez-vous de boire, car le monde que nous devons quitter est comme une salle de fêtes/mariage". Mais le monde à venir n'est pas comme cela. C'est comme un restaurant coûteux ...
Qu'est-ce que cela signifie?
Le midrach explique que les anges n'ont pas la permission de louer leur Créateur chaque fois qu'ils le souhaitent. Ils ne peuvent le faire qu'à des moments précis et déterminés.
Certains anges ne peuvent prononcer des louanges qu'une seule fois dans leur vie, puis ils sont "détruits".
Certains ne prononcent des louanges qu'une fois par an, d'autres une fois par chemita (7 ans) et d'autres encore une fois par yovel (50 ans).
Et les anges ne sont autorisés à mentionner le nom d'Hachem qu'après 3 kédouchot. Pourtant, le peuple juif, la nation d'Hachem, est autorisée à Le louer et à Le remercier chaque jour, quand elle le souhaite.
Shmouel avertit rav Yéhouda : "Ne pense pas que cela soit dû à la différence entre l'homme et l'ange. Non, car même l'homme, lorsqu'il arrivera dans les mondes supérieurs, ne sera pas autorisé à louer Hachem chaque fois qu'il le voudra.
La prière et les remerciements sont une "avodah chébalev" (un service du cœur) et dans le monde à Venir, il n'y a pas d'avoda.
C'est un monde de récompenses, et on ne reçoit pas la permission de remercier Hachem à moins de le mériter.
Nous devons donc profiter de chaque instant que nous avons dans ce monde, car c'est seulement ici que nous sommes autorisés à remercier et à louer Hachem sans limite.
Plus nous remercions Hachem ici, plus il nous sera permis de Le louer dans l'autre monde en guise de récompense.
À cet égard, nous disons dans le Hallel : "Les morts ne louent pas D., ni ceux qui descendent dans le silence [de la tombe], mais nous bénirons D." (lo amétim yéalélou Y-A ...), sans limite.
Si nous saisissons l'occasion, nous mériterons vraiment de louer Hachem "de maintenant à l'éternité, Hallélouya!"
['Hafets 'Haïm - Dougma miSi'hot Avi 37]
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[un autre exemple à cela est que dans ce monde on fait 3 fois par jour la Amida, où l'on arrive dans le plus élevé des mondes spirituels, où même les anges n'ont pas accès, et tout juif (même racha) a accès à une proximité extrême avec Hachem.
Dans le monde à Venir, c'est selon nos mérites que nous pourrons plus ou moins s'approcher d'Hachem, et nous aurons peut être plus cette chance de Lui être aussi proche ...
(d'une certaine façon la Amida doit être un rappel et une motivation pour atteindre ce niveau dans l'éternité du monde à Venir, b'h.) ]
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-> Dans le monde de la Vérité, qui pourra s'approcher de la Chékhina d'Hachem?
Les barrières entre Lui et nous seront nombreuses. Mais ici, dans le bas monde, Il est parmi nous, proche de tous ceux qui L'appellent, entendant nos cris.
Il "délivre, sauve, soutient, répond, et est miséricordieux en toute période de trouble et de détresse!" (podé oumatsil ouméfarness véoné ouméra'hem ... - prière de Nichmat kol 'haï).
Si nous ne nous laissons pas aveugler par la bêtise, si nous réalisons qu'Il est là [constamment à nos côtés], alors nous nous tournerons vers Lui et crierons vers Lui, et Il nous répondra !
['Hafets 'Haïm - Michlé hé'Hhafets 'Haim - p.120 ]
Mitsvot & le cadeau de la vie
+ Mitsvot & le cadeau de la vie :
-> Une personne est obligée d'être heureuse toute sa vie dans ce monde, où elle a la possibilité d'acquérir la vie éternelle à chaque instant.
Comme le disent nos Sages : "un moment de repentir et de bonnes actions dans ce monde vaut mieux que toute la vie [éternelle] dans le monde à Venir" (Pirké Avot 4,17).
Et tous les objets matériels (ex: or, diamant, ...) de ce monde ne valent même pas un mot de Torah.
À l'avenir, lorsque nous comprendrons la valeur de la Torah et des mitsvot, nous remercierons Hachem pour chaque moment de la vie où nous avons eu la chance d'acquérir une richesse inimaginable et illimitée.
C'est ce que signifie le verset : "Hachem, ton D., circoncira ton cœur et le cœur de ta descendance, pour aimer Hachem ton D. de tout ton coeur et de toute ton âme, afin que tu vives" (Nitsavim 30,6).
Lorsque la couverture du cœur sera enlevée, nous aimerons Hachem pour l'incroyable cadeau de la vie qu'Il nous a fait, au cours de laquelle nous avons acquis à chaque seconde des valeurs spirituelles éternelles qui ne peuvent être mesurées.
['Hafets 'Haïm - Chem Olam - chap.20 ]
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[pourquoi attendre d'être dans le monde de Vérité, pour en venir à remercier Hachem pour la préciosité des moments de notre vie actuelle?
Tâchons de les apprécier, de les exploiter au mieux, et de remercier Hachem pour cela, déjà de notre vivant! ]
Pour chaque respiration que nous prenons, nous devons un Hallel complet à Hachem.
[rabbi Avraham Grodzensky ]
Le Ohr ha'Haïm haKadoch écrit que l'homme doit commencer par être reconnaissant envers son Créateur. Lorsque le yétser ara veut le faire trébucher, il se focalise sur un point, il lui fait oublier son devoir de reconnaissance envers Hachem.
C'est pourquoi la Torah nous avertit : "Garde-toi d'oublier Hachem ton D." (Ekev 8,11), car si tu L'oublies, tu finiras par t'adonner à l'idolâtrie".