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Remercier D. de pouvoir Le remercier

+++ Remercier D. de pouvoir Le remercier :

"Le chant des chants (chir haChirim), à Shlomo [c'est-à-dire au Roi (Hachem) à qui appartient la paix]. Qu'il m'embrasse avec les baisers de sa bouche, car ton amour est meilleur que le vin" (Chir HaShirim 1,1-2).

-> Selon la guémara (Shevouot 35b), chaque fois que le "roi Shlomo" (dont le sens littéral de son nom est "sa paix" - Shlomo) est mentionné dans Shir haChirim (à l'exception de 8,12 et, selon certains Sages, de 3,7), il fait allusion à Hachem, le Roi suprême, "à qui appartient la paix".

-> Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Chir haChirim) enseigne :
Le verset peut être compris, sur la base des remarques de rabbi Moché Alchikh (Torat Moché sur Haazinou 32,2) sur les mots "D. tout-puissant, grand Roi, exalté par les louanges", il dit que "simplement pour le privilège de pouvoir louer le grand nom de D., nous devrions Lui chanter des chants de louange".
C'est le sens de l'expression "exalté par des louanges" : Nous louons Hachem pour le privilège de Le louer, et c'est donc pour ces louanges que nous le louons".

C'est aussi le sens du verset "Le chant des chants au Roi à qui appartient la paix" (chir hachirim acher liShlomo). Nous chantons le privilège qui nous a été accordé d'exalter Son grand Nom par des chants d'amour.
Pour les chants que nous avons mérité de chanter, nous chantons un chant supplémentaire à D. pour avoir eu le privilège de chanter ses louanges.
Ainsi, nous récitons un chant concernant les chants que nous récitons à Celui à qui appartient la paix.
[d'où le chir hachirim]

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=> En matière de gratitude, il ne suffit pas d'être reconnaissant ; nous devons aussi être reconnaissants à D. de nous avoir donné la capacité d'exprimer notre gratitude.
Il en va de même lorsqu'il s'agit de louer Hachem. Non seulement nous devons Le louer, mais nous devons aussi le remercier de nous avoir permis de le faire.

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-> Le Alchikh haKadoch commente le verset : "Car ta bonté vaut mieux que la vie, mes lèvres Te béniront" (Téhilim 63,4) de la façon suivante : Quelle est la bonté qui vaut mieux que la vie?

Réponse :
Que tu m'aies donné la permission que mes lèvres Te loue, ce que ne méritent pas certains anges supérieurs.
Il faut y penser à ceci lorsque l'on récite dans le birka hamazone : "al hakol ana'hnou modim la'h" (pour tout, nous Te louons).
Autrement dit, pour tout et plus que tout nous Te bénissons sur le fait que par Ton amour Tu t'es adressé à nous les hommes (créature si basse) en nous ordonnant de Te louer, comme il est écrit : "tu mangeras, tu seras rassasié et tu béniras". Car Hachem notre D. nous a ainsi témoigné l'ampleur de Son affection, un amour envers Son peuple élu.
Il est impossible de ne pas se réjouir!
[rabbi Eliézer Papo - 'Hessed Laalafim]

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-> Dans la répétition de la amida, dans Modim, nous remercions Hachem de pouvoir le remercier (modim ... al chéana'hnou modim la'h).
En effet, la capacité de remerciement nous oblige à se focaliser sur ce que l'on a, et notre vie devient alors tellement plus belle!
Ce que l'on pense être manquant est en réalité tellement minime face à l’immensité de ce que l'on a!
Plutôt que de passer ma vie à courir après ce que je n'ai pas, j'apprécie tout ce que j'ai, et qui est déjà énorme!

Hachem n'a pas besoin de nos remerciements.
Naturellement D. semble caché dans ce monde, et à chaque fois que nous le remercions, cela est un moyen de reconnaître, d'admettre Sa présence permanente (et notre dépendance totale à Lui), repoussant la tendance humaine à croire en la naturalité des choses.
Chaque occasion (même petite) de remercier D., et un moyen de renforcer concrètement notre émouna en l'illustrant de faits personnels et réels.

Louer/remercier Hachem = privilège de ce monde

+ Louer/remercier Hachem = privilège de ce monde :

-> La guémara (Erouvin 54a) raconte comment Shmouel a dit à son élève, rav Yéhouda : "Dépêchez-vous de manger, dépêchez-vous de boire, car le monde que nous devons quitter [avec la mort] est comme une salle de fêtes".
Qu'a voulu dire Shmouel en comparant ce monde à une salle de fêtes?
[...]
Shmouel dit à son élève rav Yéhouda : "Dépêchez-vous de manger, dépêchez-vous de boire, car le monde que nous devons quitter est comme une salle de fêtes/mariage". Mais le monde à venir n'est pas comme cela. C'est comme un restaurant coûteux ...
Qu'est-ce que cela signifie?

Le midrach explique que les anges n'ont pas la permission de louer leur Créateur chaque fois qu'ils le souhaitent. Ils ne peuvent le faire qu'à des moments précis et déterminés.
Certains anges ne peuvent prononcer des louanges qu'une seule fois dans leur vie, puis ils sont "détruits".
Certains ne prononcent des louanges qu'une fois par an, d'autres une fois par chemita (7 ans) et d'autres encore une fois par yovel (50 ans).
Et les anges ne sont autorisés à mentionner le nom d'Hachem qu'après 3 kédouchot. Pourtant, le peuple juif, la nation d'Hachem, est autorisée à Le louer et à Le remercier chaque jour, quand elle le souhaite.

Shmouel avertit rav Yéhouda : "Ne pense pas que cela soit dû à la différence entre l'homme et l'ange. Non, car même l'homme, lorsqu'il arrivera dans les mondes supérieurs, ne sera pas autorisé à louer Hachem chaque fois qu'il le voudra.
La prière et les remerciements sont une "avodah chébalev" (un service du cœur) et dans le monde à Venir, il n'y a pas d'avoda.
C'est un monde de récompenses, et on ne reçoit pas la permission de remercier Hachem à moins de le mériter.

Nous devons donc profiter de chaque instant que nous avons dans ce monde, car c'est seulement ici que nous sommes autorisés à remercier et à louer Hachem sans limite.
Plus nous remercions Hachem ici, plus il nous sera permis de Le louer dans l'autre monde en guise de récompense.
À cet égard, nous disons dans le Hallel : "Les morts ne louent pas D., ni ceux qui descendent dans le silence [de la tombe], mais nous bénirons D." (lo amétim yéalélou Y-A ...), sans limite.
Si nous saisissons l'occasion, nous mériterons vraiment de louer Hachem "de maintenant à l'éternité, Hallélouya!"
['Hafets 'Haïm - Dougma miSi'hot Avi 37]

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[un autre exemple à cela est que dans ce monde on fait 3 fois par jour la Amida, où l'on arrive dans le plus élevé des mondes spirituels, où même les anges n'ont pas accès, et tout juif (même racha) a accès à une proximité extrême avec Hachem.
Dans le monde à Venir, c'est selon nos mérites que nous pourrons plus ou moins s'approcher d'Hachem, et nous aurons peut être plus cette chance de Lui être aussi proche ...
(d'une certaine façon la Amida doit être un rappel et une motivation pour atteindre ce niveau dans l'éternité du monde à Venir, b'h.) ]

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-> Dans le monde de la Vérité, qui pourra s'approcher de la Chékhina d'Hachem?
Les barrières entre Lui et nous seront nombreuses. Mais ici, dans le bas monde, Il est parmi nous, proche de tous ceux qui L'appellent, entendant nos cris.
Il "délivre, sauve, soutient, répond, et est miséricordieux en toute période de trouble et de détresse!" (podé oumatsil ouméfarness véoné ouméra'hem ... - prière de Nichmat kol 'haï).
Si nous ne nous laissons pas aveugler par la bêtise, si nous réalisons qu'Il est là [constamment à nos côtés], alors nous nous tournerons vers Lui et crierons vers Lui, et Il nous répondra !
['Hafets 'Haïm - Michlé hé'Hhafets 'Haim - p.120 ]

Mitsvot & le cadeau de la vie

+ Mitsvot & le cadeau de la vie :

-> Une personne est obligée d'être heureuse toute sa vie dans ce monde, où elle a la possibilité d'acquérir la vie éternelle à chaque instant.
Comme le disent nos Sages : "un moment de repentir et de bonnes actions dans ce monde vaut mieux que toute la vie [éternelle] dans le monde à Venir" (Pirké Avot 4,17).
Et tous les objets matériels (ex: or, diamant, ...) de ce monde ne valent même pas un mot de Torah.

À l'avenir, lorsque nous comprendrons la valeur de la Torah et des mitsvot, nous remercierons Hachem pour chaque moment de la vie où nous avons eu la chance d'acquérir une richesse inimaginable et illimitée.
C'est ce que signifie le verset : "Hachem, ton D., circoncira ton cœur et le cœur de ta descendance, pour aimer Hachem ton D. de tout ton coeur et de toute ton âme, afin que tu vives" (Nitsavim 30,6).
Lorsque la couverture du cœur sera enlevée, nous aimerons Hachem pour l'incroyable cadeau de la vie qu'Il nous a fait, au cours de laquelle nous avons acquis à chaque seconde des valeurs spirituelles éternelles qui ne peuvent être mesurées.
['Hafets 'Haïm - Chem Olam - chap.20 ]

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[pourquoi attendre d'être dans le monde de Vérité, pour en venir à remercier Hachem pour la préciosité des moments de notre vie actuelle?
Tâchons de les apprécier, de les exploiter au mieux, et de remercier Hachem pour cela, déjà de notre vivant! ]

Pour chaque respiration que nous prenons, nous devons un Hallel complet à Hachem.
[rabbi Avraham Grodzensky ]

Le Ohr ha'Haïm haKadoch écrit que l'homme doit commencer par être reconnaissant envers son Créateur. Lorsque le yétser ara veut le faire trébucher, il se focalise sur un point, il lui fait oublier son devoir de reconnaissance envers Hachem.
C'est pourquoi la Torah nous avertit : "Garde-toi d'oublier Hachem ton D." (Ekev 8,11), car si tu L'oublies, tu finiras par t'adonner à l'idolâtrie".

Chanter à l’ouverture de notre frigidaire, armoire

+ Chanter à l'ouverture de notre frigidaire, armoire :

-> "Fournir la subsistance (parnassa) à l'homme est aussi difficile que l'ouverture de la mer Rouge"
[guémara Pessa'him 118a]

=> Comment pouvons-nous comparer la fente de la mer, qui est sans doute le plus grand miracle qu'Hachem ait accompli pour nous, à la fourniture quotidienne d'aliments de base, dans laquelle il est presque impossible de voir la main d'Hachem à l'œuvre?
Pourtant, il n'y a pas de différence réelle entre les deux.

De la même manière qu'Hachem était le seul responsable des incroyables miracles de la mer Rouge, Il est également le seul responsable de toutes nos aliments au quotidien. Le fait qu'il semble que nous gagnions de l'argent par nous-mêmes grâce à notre travail acharné ne fait que cacher la véritable vérité, à savoir qu'Hachem guide les événements du monde pour s'assurer que nous disposons de tout ce dont nous avons besoin. La seule différence est la clarté avec laquelle chacun voit que notre subsistance vient d'Hachem.

Sur la base de cette idée, le rav Pinkous (Chéarim b'Téfila) écrit que lorsqu'une personne rentre chez elle, ouvre son réfrigérateur et le trouve rempli d'une grande variété d'aliments délicieux ou ouvre l'armoire de sa chambre et voit des piles de vêtements, elle doit s'arrêter une seconde et se dire : "D'où tout cela vient-il? Qui m'a donné cette abondance de bienfaits?"
Tout comme le peuple juif a éclaté dans un chant (chira) sincère après avoir été témoin des miracles de l'ouverture de la mer Rouge, il devrait lui aussi éclater en chants de louange pour remercier Hachem de Sa bonté infinie, en ouvrant son frigidaire, son armoire, ...

Lorsqu'une personne contemple le monde merveilleux d'Hachem et tout ce qu'il contient, et qu'elle y voit Sa sagesse infinie et inimitable, elle va immédiatement aimer, louer, exalter et désirer ardemment mieux connaître Son grand Nom.
[Rambam]

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-> L'attention que porte Hachem aux détails démontre qu'Il ne veut que le meilleur pour nous, et il s'ensuit que tout ce qu'Hachem fait est bon ...
Les pensées rancunières sont l'œuvre du yétser ara. Hachem nous aime sans limite. Il y a cependant une réserve : Il ne peut nous donner que ce que nous sommes capables de recevoir. En augmentant notre capacité à apprécier la générosité d'Hachem, Hachem augmente sa capacité à nous donner.
Comment en arriver à accepter tout ce qu'Hachem nous envoie ? Nous devons contrer notre tendance naturelle à nous concentrer sur les défis et les échecs de la vie en gardant un œil attentif sur tous les moments merveilleux et triomphants de notre vie.
Le Maharal (Nétivot Olam) nous assure que la répétition de Gam zou létova (ceci aussi est pour le bien - guémara Taanit 21a), convertit le mal en bien d'une manière que nous pouvons voir.
[...]
Lorsque nous remercions sincèrement Hachem, même au milieu de nos souffrances, et que nous continuons à Le servir avec joie malgré nos difficultés, nous développons un lien plus fort avec Hachem, qui a le pouvoir de convertir les jugements sévères en compassion totale et en amour bienveillant.
Rav Its'hak, fils de rav Nathan de Breslev, fut frappé par une grave maladie. Il se tourna vers Hachem et pria : "Ribono Shel Olam! Que puis-je Te promettre ? Puis-je Te promettre que si Tu me guéris, je deviendrai un tsadik? Je ne peux pas faire une telle promesse. Mais je peux te promettre que si Tu me guéris, je n'oublierai jamais une telle bonté. Je Te remercierai toujours pour cette bonté ('hessed)!"
Il fut guéri. [Sia'h Sarfé Kodech]

Le mot "émouna" dérive du mot "omen", un mot qui suggère "attirer". Renforcer notre croyance en la hachgakha pratit (Providence Divine) attire la délivrance. [Ohev Israël]
"Puisqu'il est interdit de faire du bien à quelqu'un qui ne reconnaît pas ce bien, [à la Création du monde] tant qu'il n'y avait pas d'humanité, il ne pleuvait pas." [Maharal - Gour Ayré Béréchit 2,5]
[notre capacité à louer et apprécier les bontés d'Hachem, est ce qui permet à la bonté de D. de nous parvenir. A contre courant de la nature humaine (tout prendre pour acquis, normal), nous devons avoir conscience de l'incroyable force de la gratitude à nous protéger du mal et à nous amener du bien. ]

Nous devons réfléchir profondément et chercher tous les moyens de renforcer notre pensée positive, quels que soient les bouleversements qui nous entourent, en nous appuyant sur la grande miséricorde et la bonté d'Hachem. C'est pourquoi Rabi Akiva n'a cessé de répéter que tout ce que fait Hachem est pour le mieux lorsque sa bougie s'est éteinte, que son coq et son âne ont été dévorés, et au matin lorsqu'il a appris que le calme et l'obscurité lui avaient sauvé la vie. Il souhaitait mettre l'accent sur le grand principe selon lequel si une personne adopte une attitude positive à un moment de calamité, un mauvais décret peut être évité et même converti en quelque chose de positif. [Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - Béra'hot 60]
[...]

Le yétser hara veut que nous considérions les bonnes choses de notre vie comme allant de soi. [on n'aime pas être en dette de reconnaissance, d'où notre tendance à minimiser/oublier ce qui nous est fait. ]
Le yétser ara amplifie les problèmes auxquels nous sommes confrontés et minimise les bénédictions que nous recevons.
Vivre avec la conscience de l'étreinte compatissante d'Hachem affaiblit le pouvoir du yétser ara.

Le yétser ara déploie tant d'efforts pour nous rendre aveugles à tout le bien dont Hachem nous entoure.
Nous devons approfondir notre bita'hon en intégrant dans notre conscience une appréciation des bontés infinies d'Hachem. [qui nous chouchoute à chaque seconde! ]
[Plus nous sommes reconnaissants envers Hachem, plus nous voulons agir en retour en faisant Sa volonté, et c'est pour cela que le yétser ara nous empêche d'y parvenir.
De plus, Hachem souhaite que nous Le servions dans la joie, et sans gratitude à Son égard nous agirons alors au mieux par habitude, en traînant les pieds, et non de tout notre coeur éclatant de joie (c'est tellement rien ce que je fais pour D. au regard de tout ce qu'Il fait pour moi).]
[...]

Les gens ont tendance à ne voir que ce qui leur manque plutôt que ce qu'ils ont.
Il est vrai que lorsqu'une personne a un problème, elle prie, mais une prière qui naît de la gratitude est une forme plus élevée de prière.

Un homme dont la femme avait un problème au pied rendit visite au rav Shimon Galaï. Il demanda au rav comment il devait prier Hachem pour obtenir de l'aide. Le rav lui conseilla de dire. "Ribono Shel Olam, je Te remercie que ma femme ait des mains saines, un cœur sain et un corps sain, mais elle a un problème avec son pied, alors s'il te plaît, aide-la aussi avec son pied."

Nous devons consacrer du temps à réfléchir à la gratitude que nous devons à Hachem, qui nous donne à chaque instant et sans limite.
Selon le Kouzari, les bénédictions ont été institués pour s'assure que pendant nos 3 prières quotidiennes nos âmes ne perdent pas leur connexion avec Hachem à cause des distractions de la vie quotidienne.
Les bénédictions sont destinées à nous rappeler que nous bénéficions constamment des largesses d'Hachem.
[...]

Le manque d'appréciation des prodigieux bontés d'Hachem [à notre égard] a été à l'origine de la décadence de la génération des Maboul (Déluge - Sanhédrin 108a) et de Sodome (Rachi - Shabbath 10b), et c'est aussi la cause de toutes nos exils (Tana déBé Eliyahou rabba 14 ; Kouzari 3).

Lorsque le machia'h viendra, nous apporterons encore l'offrande de Todah (midrach Vaykra rabba9:7). Pourquoi devrons-nous exprimer notre gratitude pour la délivrance lorsque nous ne serons plus affligés de tsaarot (souffrances)?
C'est pour compenser toutes les souffrances que nous avons endurées en tant que nation et en tant qu'individus et pour lesquelles nous n'avons jamais remercié Hachem. Lorsque nos yeux seront éclairés [de la Vérité], nous serons saisis par le grand désir d'exprimer notre gratitude. [Tsala'h - Pessa'him 50a]
[rabbanit Sarah Feldbrand]

+ Rabbi 'Haïm de Tzanz enseigne qu'Hachem fait des miracles pour nous chaque jour, mais qu'il les cache pour que nous ne reconnaissions pas sa providence directe et que nous continuions à avoir le libre choix.

Le rabbi Ména'hem de Kotzk dit qu'à l'époque du machia'h, tous les miracles qui se sont produits pour chaque personne seront révélés et nous verrons de nos propres yeux combien de miracles ont été accomplis pour nous.
Le rabbi Aharon de Karlin II ajoute que si une personne devait combiner tous les miracles qui ont été accomplis pour elle depuis sa naissance jusqu'à ce qu'elle grandisse, cela équivaudrait aux nombreux et énormes miracle de la sortie d'Égypte.
[c'est peut être une raison faisant qu'on se rappelle souvent de la sortie d'Egypte (dont la mitsva d'abonder en détails ce récit lors du Séder de Pessa'h), car chaque juif bénéficie également de très nombreux miracles personnels durant sa vie, dont on ne se rendra pleinement compte que dans le monde de Vérité. ]

Haazinou – La force de la gratitude

+ Haazinou - La force de la gratitude :

-> Dans la paracha Haazinou, Hachem ordonne à Moché (Haazinou 32,48-50) de monter au sommet du Har Nevo, d'où il pourra voir tout le pays de Canaan. Il a également informé Moché qu'il mourrait là-haut. La Torah rapporte qu'Hachem a donné à Moché cet ordre "au milieu même de ce jour" (bétsem hayom hazé).
Rachi note que cette phrase apparaît 3 fois dans la Torah : lorsque Noa'h est entré dans l'Arche, "bétsem hayom hazé" signifiait en plein jour, sous le regard de tous les réchaïm qui avaient juré de le tuer s'il essayait d'entrer. Cela apparaît également dans la sortie d'Egypte, bien que les égyptiens aient voulu empêcher les juifs de partir, Hachem les a protégés et ils ont pu partir sains et saufs en plein jour.
Rachi (ibid., verset 48) note que le terme apparaît ici dans le même contexte : malgré les protestations du peuple juif, qui ne voulait pas perdre Moché, la volonté d'Hachem a été accomplie en plein jour.

Mais il y a là quelque chose de troublant. L'épisode de Haazinou est très différent des deux précédents. Les réchaïm à l'époque de Noa'h et les géyptiens au moment de la sortie d'Egypte représentaient une menace physique réelle contre Noa'h et la nation juive. Cette menace était si forte qu'Hachem a dû y mettre fin par des moyens miraculeux.
Quelle menace le peuple juif aurait-il pu représenter face à la détermination d'Hachem qu'il était temps pour Moché de mourir?

-> Le rav 'Haïm Chmoulévitz répond que les juifs auraient pu empêcher Hachem de leur enlever Moché. Ils possédaient un secret qui aurait pu maintenir Moché en vie.
[la femme de Chounamit a accueilli comme invité le prophète Elicha, et par le mérite de cette mitsva de hakhnassat or'him, elle a eu un enfant (Méla'him II 4,17).]
Un midrach (Chémot rabba 4:2) souligne l'incroyable pouvoir de la gratitude dans l'épisode où le prophète Elicha a ressuscité un garçon mort (voir Melachim II 4,8-37). Après la mort tragique de ce garçon, Elicha a lancé un cri rhétorique à Hachem : "La veuve qui m'a donné la vie (voir versets 8-11) est celle que tu vas punir?"
A travers la prière d'Elicha, issue de la dette de gratitude qu'il ressentait envers cette femme, Hachem a donné à Elicha la clé de la vie et de la mort elle-même.
Le rav 'Haïm Chmoulévitz dit que le même principe s'applique dans ce cas avec Moché. La gratitude que le peuple juif a ressentie à l'égard de Moché après son service pendant plus de 40 ans [dans le désert] l'a doté d'une force qui aurait pu empêcher Moché de mourir, selon les lois normales de la justice Divine.
Ils auraient pu prétendre que Moché méritait d'entrer en terre d'Israël en vertu de ce qu'ils lui devaient, et Hachem aurait été "forcé" d'accepter.
Cette possibilité était si réelle qu'Hachem a dû accomplir un miracle pour s'assurer que le peuple juif n'empêcherait pas Moché de mourir.

=> Il est clair que la gratitude a un pouvoir énorme. Si nous cultivons ce trait de caractère, nous pouvons atteindre des sommets spirituels incroyables.
De plus, si la gratitude envers d'autres personnes peut nous aider à ce point, imaginez où la gratitude envers Hachem peut nous mener.
Lorsqu'une personne éprouve de la gratitude envers quelqu'un qui l'a aidée, la réponse naturelle à cette gratitude est que le donateur fasse tout ce qu'il peut pour offrir encore plus de services.
Le midrach (cité plus haut) va même jusqu'à dire que nous devons notre âme à celui qui nous accueille en tant qu'invité. Imaginez donc la gratitude que nous devons avoir envers Hachem! Si nous étions vraiment conscients de cette obligation, notre service à Hachem serait amélioré et inspiré.

-> Pourquoi Hachem a-t-il accordé à la gratitude une influence aussi étonnante sur la création? Peut-être parce qu'il s'agit déjà d'un élément essentiel de la vie elle-même.
Le 'Hovot haLévavot affirme que notre service d'Hachem devrait découler d'un sentiment de gratitude pour tout ce qu'Il fait pour nous.
Si l'essence du service d'Hachem est la gratitude, il n'est pas étonnant qu'il soit si puissant.

Malheureusement, la plupart d'entre nous ne ressent pas de gratitude. En fait, nous pensons souvent que nous faisons une faveur à Hachem en accomplissant les mitsvot.
Nous pouvons même nous plaindre qu'Hachem ne nous couvre pas de suffisamment de bénédictions.
Une telle attitude nous amène à considérer les mitsvot comme des fardeaux et des inconvénients. Cependant, si nous étions désireux de rendre la pareille à quelques-unes des innombrables bontés d'Hachem à notre égard, nous accomplirions les mitsvot avec amour et empressement.

C'est ce qui explique l'interprétation du Ramban (Haazinou 32,6) sur la raison pour laquelle Moché a qualifié la nation juive de peuple méprisable (am naval).
Le Ramban souligne que le terme hébreu "naval" fait référence à une personne qui ne peut plus être considérée comme humaine. Dans le contexte de notre verset, il nous est dit que celui qui manque de gratitude manque d'un trait humain fondamental, et la Torah le considère comme manquant d'humanité.
Il faut y penser la prochaine fois que nous serons tentés de fauter. Nous devons nous rappeler que la rébellion contre Hachem détruit une partie de notre humanité.

La gratitude = une clé nécessaire à notre Roch Hachana

+ La gratitude = une clé nécessaire à notre Roch Hachana :

-> Le Ramban (Bo 13,16) affirme que le seul but de notre venue dans ce monde est de reconnaître la bonté d'Hachem à notre égard et de l'en remercier.

-> Le 'Hovot haLévavot (Introduction à chaar Avodat Elokim) affirme que lorsqu'un juif reconnaît tout ce qu'Hachem fait pour lui (le fait d'être en vie à chaque instant, sa santé, sa famille, ses biens, ses moyens de subsistance, ...), il réalisera à quel point il est redevable à Hachem.
Plus on contemple la bonté d'Hachem, plus on se sent motivé pour accomplir les mitsvot de la meilleure façon possible.

Le 'Hovot haLévavot (chaar Avodat Elokim - chap.3) écrit qu'il y avait des hommes saints qui renforçaient quotidiennement leur gratitude (hakarat hatov), et à mesure que leur reconnaissance grandissait, ils ajoutaient encore plus à leur service d'Hachem.
À leur tour, ils se repentaient de ne pas avoir renforcé leur service plus tôt dans leur vie. Ainsi, chaque jour était consacré au repentir et à l'amélioration du service d'Hachem.

=> Si nous contemplions notre propre vie et réfléchissions à l'immense bienfait que nous recevons toujours d'Hachem, nous comprendrions que nous avons beaucoup de raisons d'être reconnaissants. Qu'est-ce qui nous empêche de le faire ?
Malheureusement, nous avons tendance à considérer les bonnes choses que nous avons reçues comme acquises.
De plus, nous rencontrons tous des difficultés dans notre vie, qui nous empêchent de nous concentrer sur nos nombreuses bénédictions.
[la nature humaine n'aime pas avoir une dette de gratitude, et en ce sens en prenant pour acquis, en se focalisant sur ce qui ne va pas, on en vient à obscurcir tout sentiment de redevabilité. Or, l'essence d'un juif (de yéhoudi) est le fait d'être reconnaissant. ]

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-> L'importance de reconnaître les bonnes choses et de se concentrer sur elles est une étape clé dans la préparation de Roch Hachana.
Le rav Yossef Shlomo Kahaneman disait aux gens que les Séli'hot sont destinés à éveiller cette prise de conscience en nous. Lorsque nous disons "Toi, Hachem, tu as la tsédaka, et nous avons de la gêne", nous disons que tout ce que nous avons dans cette vie est de la tsédaka, des faveurs d'Hachem, et que nous devrions être gênés de les demander à Hachem.
En prêtant attention à ce que nous disons, nous devrions réveiller cet embarras en nous, et en retour, nous motiver à nous repentir.
Nous devons comprendre que tout est un don de Sa part et essayer de nous améliorer avant Roch Hachana.

Le rav Kahaneman propose une analogie : "Lorsque je suis arrivé en terre d'Israël et que j'ai commencé à reconstruire la yéchiva de Ponevitch, il a fallu collecter des fonds. Frapper à toutes les portes était très difficile. J'étais gêné et j'espérais souvent que personne ne répondrait à la porte.
"Pourquoi étais-je gênée? Je savais que je demandais l'argent à quelqu'un d'autre. Si j'avais déposé de l'argent chez eux plus tôt et que je venais simplement le récupérer, je n'aurais pas été gênée du tout!
C'est ainsi que nous nous sentons par rapport à ce que nous avons. Nous considérons ce que nous avons comme acquis (à nos yeux tous ce que nous avons, dont le fait de vivre, est un dû!).
Pourquoi devrais-je me alors repentir avant Roch Hachana? J'ai déjà ma santé, mon travail, ma maison, ... je n'ai pas besoin de faveurs spéciales (Hachem, je peux très bien me débrouiller tout seul!).
Cependant, lorsque nous réalisons que tout ce qu'Hachem nous donne est de la tsédaka, tout ce que nous lui demandons revient à demander l'aumône (rien n'est acquis). Penser ainsi nous motivera certainement à nous repentir".