« Ils mangeront … cette nuit-là … des matsot » (Bo 12,8)
La Torah nous ordonne de manger de la matsa la 1ere nuit de Pessa’h.
=> Pourquoi de nombreuses personnes ont l’habitude d’utiliser spécifiquement des matsot rondes pour réaliser cette mitsva?
-> Le rav Yéhouda Assad suggère qu’au moment de sortir les juifs ont cuisiné des « galettes azymes » (« ougot matsot » – Bo 12,39) : la pâte n’a pas fermenté puisqu’ils sont partis sans s’attarder.
Le terme : « ouga » est souvent utilisé pour connoter une forme ronde (ex: guémara Taanit 19a).
=> Ainsi pour s’en rappeler nous utilisons des matsot rondes.
-> Le Réma (Ora’h ‘Haïm 476,2) écrit que de nombreuses personnes ont l’habitude de manger un œuf au Séder, comme symbole de deuil, puisque la nuit du 9 Av tombe toujours le même jour de la semaine que la nuit du Séder (1er jour de Pessa’h).
Le Pri Mégadim ajoute (Michbétsot Zahav 476,3) que les œufs sont aussi un signe de deuil pour la mort de Avraham, qui a eu lieu la 1ere nuit de Pessa’h.
Rachi écrit (Toldot 25,30) : L’œuf est rond et entièrement fermé. Une personne en deuil reste également la bouche close.
=> Ainsi, nous mangeons des matsot rondes, également en expression de notre deuil pour la destruction du Temple (9 Av), et pour la mort de notre Patriarche Avraham.
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-> Les égyptiens avaient l’habitude de manger des pains carrés, ayant plusieurs coins, en référence aux multiples dieux qu’ils idolâtraient, tandis que leurs esclaves juifs mangeaient des pains ronds.
C’est pourquoi, afin de se souvenir de cette distinction, nous mangeons également des matsot rondes.
[rav Yéhouda Assad]
-> Le Séfer haDrach véa’Iyoun, cite le Ibn Ezra (Vayikra 2,4), qui écrit que les miches de pain offertes en offrandes dans le Temple étaient rondes, et c’est pour cela que nous procédons de même en ayant des matsot rondes au Séder.
-> Le rav Aharon Levin fait remarquer que Hachem semble apprécier les objets ronds, comme le soleil, la lune, la terre et les étoiles qui sont ronds, tandis que que rien n’a été créé avec une forme carrée (guémara Yérouchalmi Maasserot 25b), c’est pour cela que nous nous efforçons de manger des matsot rondes, forme qui semble appréciée aux yeux de D.
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[la forme ronde peut renvoyer au fait que : les festivités juives sont cycliques, dans le sens où à chaque fête nous revivons la même puissance et influence originelle (ce n’est pas qu’un simple souvenir du passé).
Cela renvoie au fait que le peuple juif est éternel à l’image du cycle de la lune (alternant des périodes de forte présence, avec une absence en apparence quasi totale), et au fait que tout chose de ce monde à un cycle de vie et que seul Hachem est l’Eternel (à par Lui, toute chose à une date de naissance et une date de fin!), …]
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-> L’œuf est un symbole de deuil (Choul’han Aroukh – Yoré Déa 378,9)
=> Si c’est ainsi, pourquoi mange-t-on de l’œuf à Pessa’h
-> Le ‘Hatam Sofer (dans ses Drachot vol.2 p.236) donne la réponse suivante.
Cela était une coutume des juifs en Egypte, car pour nos Sages et anciens, tels que Aharon et les Lévi’im, la 1ere nuit de Pessa’h était une nuit de deuil comme le 9 Av.
La raison est que :
– c’est en cette nuit qu’a été décrétée la brit ben habétarim (Séder Olam rabba 5) ;
– en ce jour Sarah a été prise comme captive dans le palais de Pharaon (Pirké déRabbi Eliézer 26) ;
– c’est ce jour que Yaakov s’est tenu devant Pharaon lorsqu’il est venu en Egypte ;
– c’est en ce jour qu’a été décrété et qu’a commencé la période d’esclavage très difficile/intense d’une durée de 86 années.
Lorsque Hachem a parlé à Moché dans le buisson, lui demanda d’aller chez Pharaon, c’était Roch ‘Hodech Nissan.
C’est le moment où l’esclavage était le plus difficile, et leur souffrance ayant été doublée [par les décrets de Pharaon], et ils étaient alors dans un état de désolation.
Soudainement est arrivé le temps de la joie : le peuple était libéré et devenant la nation de D.
=> Cependant, au Séder, nous mangeons des œufs pour se souvenir de nos moments difficiles passés [et d’à quel point Hachem peut nous libérer rapidement de tous nos soucis!].