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Mitsvot positives et négatives

+++ Mitsvot positives et négatives :

"C'est une nuit de garde pour Hachem" (Bo 12,42)

-> En règle générale, Hachem accorde continuellement Sa bonté au peuple juif.
Pour empêcher les forces extérieures, c'est-à-dire les forces du mal, de bénéficier également de la bonté que D. accorde au monde, le peuple juif accomplit des mitsvot.
En réalisant les commandements positifs, il s'assure que D. accorde continuellement Sa bonté au peuple juif, et en observant les commandements négatifs (c'est-à-dire les interdictions), il empêche les forces extérieures de recevoir une partie de cette bonté.

Lorsque le peuple juif était en Égypte et n'avait pas encore reçu la Torah, il n'avait aucun commandement positif ou négatif à observer.
Néanmoins, D. a agi avec générosité envers le peuple juif, empêchant les forces extérieures de bénéficier de Sa générosité et de Sa bonté.
C'est à cela que le verset fait allusion lorsqu'il dit : "C'est une nuit de garde" (lél chimourim). Hachem a protégé Sa bonté, empêchant les forces extérieures impures d'en bénéficier, même si le peuple juif n'avait pas encore observé de mitsvot.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi]

Nissan = jugement sur l’amour des nations pour les juifs

+++ Nissan = jugement sur l'amour des nations pour les juifs :

+ "Ce mois est pour vous le début des mois" (Bo 12,2)

-> En règle générale, un roi met parfois ses sujets à l'épreuve pour vérifier s'ils l'aiment sincèrement et s'ils servent sincèrement. À d'autres moments, le roi décide de tester leur amour pour ses enfants.
De même, au mois de Tichri, Hachem nous juge pour déterminer si nous L'aimons et Le craignons.
Au mois de Nissan, en revanche, Hachem juge les peuples du monde pour savoir s'ils aiment la nation juive.
C'est pourquoi Pharaon, qui avait fait du mal au peuple juif, a été puni au mois de Nissan.

Telle est donc la signification profonde du verset "Ce mois est pour vous", c'est-à-dire "pour votre bien".
Le verset continue : "Il sera pour vous le premier des mois de l'année", ce qui signifie que la bonté qui émane de D. au cours du mois de Nissan et le jugement qui est rendu le sont en l'honneur du peuple juif.
Quiconque porte atteinte au peuple juif sera puni par Hachem, qui accomplit des miracles pour lui.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Bo 12,2]

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=> Au mois de Tichri, Hachem nous juge ; au mois de Nissan, Il juge le monde sur la façon dont il a traité Son peuple élu, les juifs.

Le Séder de Pessa’h = une nuit de protection des anges destructeurs

+++ Le Séder de Pessa'h = une nuit de protection des anges destructeurs :

Tu prendras un bouquet d'hysope, tu le tremperas dans le sang qui sera dans le bassin, et tu le toucheras au linteau et aux 2 poteaux de la porte avec le sang qui sera dans le bassin ; et toi, personne ne sortira de l'entrée de sa maison jusqu'au matin." (Bo 12,22)

-> Rachi commente : "Ce [verset] nous dit que lorsque la permission est donnée à l'ange destructeur de détruire, il ne fait pas de distinction entre les justes (tsadikim) et les méchants (réchaïm). La nuit est le moment où la permission est donnée aux destructeurs, comme [le verset] l'indique : "Il rampe avec toutes les bêtes de la forêt" (Téhilim 104,20)."
Bien que les anges destructeurs soient présents chaque nuit, ils étaient plus nombreux la nuit de Pessah et plus dangereux que d'habitude.

Hachem a frappé les égyptiens la nuit de Pessa'h sans l'aide des anges, comme nous le récitons dans la Haggada de Pessa'h : " [Le verset dit] 'Et j'ai frappé, (ce qui indique) qu'il n'y avait pas d'ange' ".
Dans ce cas, pourquoi les anges étaient-ils plus dangereux la nuit de Pessa'h?

Hachem a frappé la cible principale de la plaie, les premiers-nés de leur mère, sans l'aide des anges.
Cependant, pour éviter que les égyptiens ne prétendent que la plaie ne s'est pas produite comme Moché l'avait prophétisé, les premiers-nés de leurs pères ont également été frappés, et en l'absence de premier-né dans la maison, l'aîné de la maison a été tué. Comme ces personnes n'étaient pas les cibles principales de la plaie, Hachem a délégué cette tâche aux anges qui les accompagnaient.
Lorsque Hachem a libéré les anges la nuit de Pessa'h pour tuer les premiers-nés des pères, le peuple juif aurait été en danger face à ces anges, car les anges ne font pas de distinction entre les justes et les réchaïm. C'est pourquoi Hachem a ordonné au peuple juif de placer le sang du Korban Pessa'h sur le linteau et les montants de la porte, afin de le protéger des anges destructeurs.

Mais pourquoi les enfants non premiers-nés de la nation juive ont-ils besoin d'être protégés?
Après tout, les enfants non premiers-nés des égyptiens n'ont pas bénéficié d'une telle protection et n'ont pas été blessés. Les enfants non premiers-nés des égyptiens ont été épargnés parce qu'Hachem n'a décrété la mort que pour les premiers-nés ou pour l'aîné de la famille. Les anges ont obéi à la volonté d'Hachem et les ont épargnés.
En revanche, tous les membres de la nation choisie par Hachem sont considérés comme ses premiers-nés, comme l'indique la Torah : "Mon fils, mon premier-né, Israël" ("béni bé'hori Israël" - Chémot 4,23).
A ce titre, sans la protection du sang, tout Israël aurait été en danger face aux anges destructeurs.
[Maharal - Gour Aryé]

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-> En résumé :
Le peuple juif avait besoin d'être protégé des anges destructeurs (qui sont plus nombreux en cette nuit), car ceux-ci ne font généralement pas la distinction entre les justes et les réchaïm. Les égyptiens ne bénéficiaient pas d'une telle protection, mais Hachem a décrété que seuls les premiers-nés égyptiens seraient tués.
Tous les juifs sont les premiers-nés d'Hachem, et ils ont donc besoin d'une protection spéciale la nuit de Pessa'h.

[ce besoin accru de protection de notre papa Hachem nous éclaire sur le fait que : la nuit du 15 Nissan est une nuit de protection contre tout mal (leil chimourim - Bo 12,42 : "une nuit de protection pour tous les enfants d'Israël, pour leurs générations"), et ce de tout temps.]

Le mazal collectif & individuel

+++ Le mazal collectif & individuel :

Il leur dit : "Hachem sera avec vous, et je vous laisserai sortir, vous et vos enfants. Veillez à ce que la ra'a soit devant vos yeux (ki raa négued péné'hém)" (Bo 10,10)

-> Rachi commente : "J'ai entendu un midrach Aggadique [qui dit] qu'il y a une étoile nommée ra'a [mauvaise]. Pharaon dit [à Moché et Aharon] : "Je vois, dans mon astrologie, cette étoile (ra'a) monter vers vous dans le désert, et c'est un signe de sang et de mort. [En effet,] lorsque la nation juive a fauté avec le Veau d'or et qu'Hachem a voulu les tuer. Hachem a transformé le sang [de l'étoile ra'a] en sang de la mila (circoncion)".

La guémara (Shabbath 156a) déclare que la nation juive n'a rien à craindre des signes des étoiles/constellations (én mazal léIsraël - le mazal n'exerce pas de contrôle sur Israël).
Si c'est le cas, pourquoi était-il nécessaire pour Hachem de changer ce que ra'a représentait du sang de la mort au sang de la mila?

Si le peuple juif n'a rien à craindre des signes des étoiles, ce n'est pas parce que ces signes ne prédisent pas notre avenir, les étoiles sont aussi des présages pour nous. Cependant, Hachem nous en protège grâce au mérite de nos ancêtres, en veillant à ce que les mauvais présages se transforment en bons.
Les signes que les étoiles signifient peuvent être interprétés de différentes manières.

Par exemple, la guémara (Shabbath 156a) affirme que celui qui naît sous le signe de ma'adim (l'étoile rouge) peut devenir un meurtrier, mais il peut aussi devenir un abatteur rituel ou un mohel.
Dans notre cas, le signe du sang aurait pu présager le sang de la mort, mais il aurait aussi pu présager la mitsva de la mila. Ainsi, Hachem s'est assuré que le signe se matérialise par cette dernière.

Cependant, Hachem garantit uniquement que les mauvais présages se transformeront en bons présages pour le peuple juif en tant que nation, un juif individuel n'a pas cette garantie.
De nombreux événements de la vie d'une personne sont régis par les étoiles, en bien comme en mal. La guémara (Moed Katan 27a) nous dit : "la descendance, la longévité et les moyens de subsistance sont déterminés par le mazal".
Cependant, même les signes d'un individu ne sont pas gravés dans la pierre, ils peuvent être modifiés par de bonnes actions et la prière. Par exemple, nous constatons qu'Hachem a élevé Avraham au-dessus des étoiles. Cela lui a permis d'avoir des enfants alors que les étoiles indiquaient le contraire (Lé'h Lé'ha 15,5).
[Par exemple, on peut citer Rabbénou Bé'hayé :
- Dévarim 31,14 = "avec la prière, le mazal peut être retourné et dépassé" ;
- Dévarim 11,13 = la prière peut modifier la nature et annuler les mauvais décrets.]

En tant que nation, le peuple juif est protégé [collectivement] des signes des étoiles par le mérite de ses ancêtres, même sans aucune prière ou mérite.
[Maharal - Gour Aryé]

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-> En résumé :
Lorsque les astrologues regardent les étoiles, ils obtiennent des informations sur les événements futurs. Cependant, les signes des étoiles sont ambigus et peuvent se matérialiser de différentes manières.
Pour Israël en tant que nation, Hachem veille à ce que les signes des étoiles se matérialisent toujours pour le bien, mais pour un individu, les signes des étoiles ne peuvent être modifiés que par de bonnes actions et la prière.

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-> Le fait d'apporter un agneau comme Korban Pessa'h démontre notre fidélité à Hachem plus que tout autre korban, car les égyptiens vénéraient la constellation (mazal) de l'agneau, qui était à l'apogée de sa puissance au milieu du mois de Nissan (date de Pessa'h, sortie d'Egypte).
Abattre un agneau lorsque le mazal de l'agneau était à son zénith (le mazal des égyptiens) démontrait que le mazal n'avait aucun pouvoir sur le peuple juif en tant que nation.
En retour, cela montrait qu'ils étaient directement sous l'autorité d'Hachem, sans aucun intermédiaire.
[Maharal - Gour Aryé]

"Vous direz : c'est un sacrifice de Pessa'h à Hachem" (vaamartèm zéva'h Pessa'h ou l'Hachem - Bo 12,27)

-> Lorsque nous souhaitons apporter un sacrifice (korban) aujourd'hui, dans notre amer exil, alors que nous ne pouvons plus apporter de sacrifice [au Temple], la Torah nous dit : "Vous direz : c'est un sacrifice de Pessa'h à Hachem".
En d'autres termes, "prononcez les paroles de la Torah et les prières avec un esprit concentré, de manière à ce qu'elles soient exclusivement destinées à Hachem". De cette manière, les paroles de la Torah et les prières remplacent les sacrifices.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Bo 12,27]

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=> Nous pouvons avoir à l'esprit que nos prières et notre étude de la Torah prennent la place des sacrifices (offrandes/korban) que nous apporterions à D., si le Temple était debout.

Le mois de Nissan

+ Le mois de Nissan :

-> "Ce mois [Nissan] est pour vous la tête des mois ; c'est pour vous le premier des mois de l'année" (Bo 12,2).
-> "Vous sortez aujourd'hui, au mois du printemps" (Bo 13,4).

-> Lorsque Hachem a choisi Son monde, il y a établi un système de mois et d'années. Et lorsqu'Il a choisi Yaakov et ses fils, Il a établi pour eux que la tête des mois (sera celui où aura lieu) la rédemption.
En effet, c'est au cours du mois de Nissan que Israël a été racheté d'Egypte, et c'est au cours de ce mois qu'ils seront rachetés à l'avenir. Comme il est dit : "Comme à l'époque de votre sortie du pays d'Egypte, je ferai des prodiges" (Mi'ha 7,15).
C'est au cours de ce mois que naquit Its'hak, qu'il fut attaché (sur l'autel - Akéda) et que Yaakov reçut les bénédictions.
Et c'est au cours de ce mois qu'Hachem a indiqué à Israël qu'il serait le premier mois de leur salut (à l'avenir), comme il est dit : "C'est le premier (mois) pour vous, pour les mois de l'année" (Bo 12,2).
[midrach Béréchit rabba 15,11]

-> C'est à partir de Roch 'Hodech Nissan que la géoula (rédemption) avait déjà commencé.
[Rachbam]

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-> "Ce mois [Nissan] est pour vous (a'hodéch azé la'hem) la tête des mois (roch 'hodachim) ; c'est pour vous le premier des mois de l'année" (Bo 12,2).

Le terme roch (רֹאשׁ - généralement traduit par "tête") peut ici être compris comme "premier" ou "choisi", comme dans le verset : "ka'h lé'ha samim roch" (tu prendras des aromates de premier choix - Ki Tissa 30,23).
En spécifiant que le mois est la'hém (לָכֶם - pour vous), le verset signifie que c'est seulement pour Israël que Nissan est un mois de premier ordre.
La déclaration de nos Sages (gémara Roch Hachana 10b) va dans le même sens : "en Nissan, ils (les juifs) furent délivrés (la sortie d’Egypte), et en Nissan ils le seront également dans l’avenir (la Délivrance finale). Ce mois est destiné à l'ascension et au bénéfice d'Israël.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

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-> "Ce mois [Nissan] est pour vous la tête des mois (roch 'hodachim) ; c'est pour vous le premier des mois de l'année" (Bo 12,2).

-> Ce mois est une période particulièrement efficace pour rectifier sa roch (tête), c'est-à-dire pour purifier son esprit et son intellect.
Même si la tête (roch) d'une personne peut être rempli de toutes sortes de pensées inappropriées, d'une nature basse et impure ou même de tendances potentiellement hérétiques, il est possible pour une personne de se renouveler à cette époque et de purger son esprit de telles pensées.
Et cette résolution et renouvellement peuvent affecter positivement tout le reste de l'année, comme conclue le verset : "c'est pour vous le premier des mois de l'année" [tellement ce mois peut impacter le restant de l'année!].
[Beit Avraham]

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-> "Ce mois [Nissan] est pour vous la tête des mois (roch 'hodachim) ; c'est pour vous le premier des mois de l'année" (Bo 12,2).

-> Il y a en fait 2 mois de l'année qui sont des périodes de jugement divin.
On peut comparer cette situation à celle d'un roi qui examine périodiquement le courage et la loyauté de son royaume. Parfois, il les teste pour voir s'ils aiment leur roi ; parfois, il les teste pour voir si leur amour s'étend à sa descendance.
Le jugement divin opère de la même manière. Au cours du mois de Tichri, Hachem juge le monde pour déterminer s'ils L'aiment et Le craignent. Mais pendant le mois de Nissan, Il cherche à déterminer s'ils aiment Son peuple, le peuple juif.
C'est pour cette raison que la défaite de Pharaon s'est produite en ce mois. Il avait manifestement maltraité les enfants d'Hachem, et c'est au cours de Nissan, lorsque Hachem juge le monde sur cette question précise, qu'il a connu sa chute.
Le verset fait allusion à cet état de fait : "a'hodech azé la'hem" (Ce mois [Nissan] est pour vous) = c'est surtout au cours de ce mois qu'Hachem juge et agit en votre faveur (pour vous - la'hem - לָכֶם).
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi]

[ => quel enseignement : chaque juif a tellement d'importance aux yeux d'Hachem, qu'au mois de Nissan le monde entier est jugé sur son amour envers les juifs, les enfants adorés d'Hachem.
Combien le mois de Nissan doit nous redonner de l'espoir en nous, de la confiance en nos capacités et en notre relation privilégiée avec Hachem, et que nous n'avons rien à craindre, mais plutôt tout à espérer pour le meilleur! ]

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-> "Ce mois [Nissan] est pour vous la tête des mois ; c'est pour vous le premier des mois de l'année" (Bo 12,2).

-> Dans le moussaf de Roch 'Hodech, nous décrivons Roch 'Hodech comme un temps de : "téchout nafcham miyad choné" (le salut de leur âme de la main de l'ennemi).
Le Yessod ha'Avoda interprète cela au sens spirituel, faisant référence à l'assistance divine pour vaincre le yetser ara, le plus grand "ennemi de l'âme".
Bien que Roch 'Hodech se réfère au premier jour du nouveau mois, nos Sages nous enseignent que la totalité de Nissan est considérée comme un Roch 'Hodech d'une durée d'un mois (chaque jour de ce mois est comme un jour de roch 'hodech). C'est ce qu'indique le verset qui se réfère à Nissan en ces termes : "a'hodech azé la'hem roch 'hodachim" = ce mois est pour vous comme un Rosh 'Hodech.
Ainsi, cet aspect de la victoire sur le yétser ara est une caractéristique prédominante de l'ensemble du mois de Nissan, qui est, au sens littéral (et comme nous le récitons dans la Haggadah), une période de "notre délivrance et la rédemption de nos âmes" (géoulaténou oufdout nafchénou).
[ainsi en Nissan chaque jour est comme un jour de roch 'hodech, et donc nous avons chaque jour une aide d'Hachem pour vaincre notre yétser ara (notre grand ennemi de l'âme), et grâce à cela nous pouvons délivrer nos âmes et devenir des personnes libres (des chaînes dont nous attachent le yétser ara le restant de l'année). Ainsi, c'est vraiment le moment de notre délivrance personnelle! ]
[Birkat Avraham]

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-> "c'est pour vous le premier des mois de l'année" (richon ou la'hem - Bo 12,2).

-> Selon le midrash, le mot : richon (רִאשׁוֹן - littéralement : premier) peut être compris comme se référant, pour ainsi dire, à Hachem lui-même. [ce qui est premier à toute chose c'est Hachem]
Ainsi, le verset peut être lu ainsi : "Rishon Hou la'hem" = (si l'on peut dire), Hachem est pour vous, car Il se rend encore plus disponible pour tout juif au cours de ce mois exceptionnellement élevé.
[Birkat Avraham]

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-> "c'est pour vous le premier des mois de l'année" (richon ou la'hem - Bo 12,2).

-> La littérature kabbalistique regorge de références à la notion d'itarouta, les "réveils" divins, qui se présentent sous deux formes :

- Un réveil par le bas, s'effectue à travers les actions de chaque individu. C'est-à-dire qu'en tant que résidents des sphères inférieures, nous prenons nous-mêmes des mesures qui catalysent une stimulaiton et un "réveil de l'inspiration divine".
C'est ce que décrit le verset : "Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi" (Ani léDodi, véDodi li - אֲנִי לְדוֹדִי וְדוֹדִי לִי - Chir haChirim 6,3). Ici, c'est par l'initiative humaine que l'on se rapproche d'Hachem, notre "Bien-aimé". Cette forme d'avoda (service) est du ressort du mois de אלול (Elloul), dont le nom est un acrostiche de : אֲנִי לְדוֹדִי וְדוֹדִי לִי

- le mois de Nissan, quant à lui, se caractérise par un réveil d'en haut.
Cette forme de réveil (itarouta) a son point de départ entièrement dans les cieux ; dans un geste de pure magnanimité (indépendant de nos mérites, actes), Hachem fait descendre d'en haut un éveil de lumière et d'assistance.
Dans ce cas, c'est le "Bien-aimé" qui initie le processus, comme l'indique le verset : "Mon bien-aimé est à moi, et moi, je suis à mon bien-aimé (odi li, vaani lo - דּוֹדִי לִי וַאֲנִי לוֹ - Chir haChirim 2,16).
Mais cela ne s'applique qu'à l'"éveil" initial ; après avoir reçu ce don, un juif doit prendre certaines mesures de son propre chef pour maintenir un tel lien. C'est ce à quoi fait allusion le verset : "richon ou la'hém" = même pendant Nissan, ce n'est que "dans un premier temps" (richon) qu'Hachem vous accorde la'hém, un bienfait spirituel sous la forme d'un réveil d'en haut.
Par conséquent, il faut se mettre en mouvement et s'efforcer d'obtenir un réveil par le bas.
[Torat Avot - citant le Saba Kadicha de Slonim]

[par amour Hachem nous donne en Nissan de l'impulsion d'en-Haut, et à nous ensuite de l'utiliser pour générer des éveils de bonnes choses du Ciel suite à nos actions. ]

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-> Nissan est un mois au cours duquel des yéchout (délivrances) sont "prêtées" au peuple juif.
En d'autres termes, Hachem peut accorder le salut même à quelqu'un qui n'a pas suffisamment de mérite par lui-même, comme ce fut le cas pour la sortie d'Egypte.
[le rav d'Apt (Ohev Israël)]

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-> La guémara (Roch Hachana 10b) fait état d'un différend concernant la date de la future rédemption. Selon Rabbi Eliezer, la géoula aura lieu en Tichri, tandis que selon Rabbi Yéhochoua, elle aura lieu en Nissan (comme la géoula originale à l'époque de la sortie d'Egypte).

Nous pouvons comprendre le différend de la manière suivante : Tous sont d'accord pour dire que Tichri, le mois contenant les jours de jugement des Yamim Nora'im, est une période marquée par l'attribut de michpat (jugement), tandis que Nissan est un mois de ra'hamim v'hessed (miséricorde et bonté divines).
Le problème tourne autour de la question de la valeur des juifs. Selon Rabbi Eliezer, les juifs doivent être jugés dignes afin de mériter la rédemption future.
Ils y parviendront en fait et seront jugés favorablement au moment du jugement. Ainsi, la géoula arrivera au cours du mois de Tichri.

En revanche, s'ils sont jugés indignes, il ne sera pas possible de les racheter. Rabbi Yéhochoua adopte l'approche opposée. Même si les juifs n'avaient pas suffisamment de mérite, Hachem les rachèterait néanmoins dans un acte de bonté et de bienveillance divines.
C'est pourquoi, selon lui, la guéoula aura lieu pendant le mois de Nissan, un mois marqué par une augmentation de miséricorde et bonté divines.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chémot 5,22 ; 6,1]

[cela met en avant à quel point le mois de Nissan est une période positive, pleins d'aide et de bénédictions gratuites que D. nous donne.]

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-> Une chose remarquable se produit au cours de la période de 30 jours qui précède Pessah. Dans Son infinie bonté, Hachem prépare Sa nation à cette occasion capitale et sacrée au cours de cette période.
Il extrait leurs âmes, petit à petit, des chambres de l'impureté (hé'halot hatouma).
Cela se produit chaque jour d'un degré, une partie sur trente, de sorte que, le soir de l'éradication du 'hamets (levain), c'est-à-dire la nuit précédant Pessah, même les pécheurs ne se trouvent plus qu'à la "périphérie" de ces 'chambres de l'impureté'.
Puis, lorsque la nuit de Pessah arrive enfin, ils sont complètement débarrassés de l'impureté et sont complètement libérés, devenant des hommes libres (bné 'horin).
[rabbi Avraham Azoulai - 'Hessed léAvraham]

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-> "Ce mois [Nissan] est pour vous la tête des mois" (Bo 12,2).

-> Au sujet de la vision en rêve de l'échelle de Yaakov, il est écrit : "et voici qu'une échelle se tient sur la terre, et son sommet atteignait les cieux ... et voici qu'Hachem se tenait dessus" (véiné soulam moutsav artsa vérocho maguia achamayéma ... véiné Hachem nitsav alav - Vayétsé 28,12-13)
Le Nésivot Shalom (Torat Avot) affirme que cette vision reflète les 2 façons différentes par lesquelles Hachem conduit les affaires de l'humanité.
Le "et voici qu'une échelle se tient sur la terre" = cela fait référence à la conduite "naturelle" du monde.
La Torah y fait allusion en parlant de la terre : "soulam moutsav artsa" = "l'échelle qui se tient sur la terre". Déterminé par le jugement annuel de Roch Hachana, Hachem établit l'ordre et le plan qui dicteront les affaires de chaque individu tout au long de l'année, ainsi que la mesure de la shéfa (émanation de bénédiction) qui lui parviendra d'en haut.
La mention dans le verset de "Hachem nitsav alav" (Hachem se tient dessus) = reflète l'autre forme de conduite Divine, celle qui transcende tout autre calcul ou plan naturel. Ce mode de conduite est laissé entièrement entre les mains d'Hachem seul.

Rabbi Eliézer dit : "le monde a été créé en Tichri" ... Rabbi Yéhochoua dit : "Le monde a été créé en Nissan" (guémara Roch Hachana 10b).
Bien qu'il s'agisse de 2 opinions, il est possible de se baser sur les deux, comme l'affirment nos Sages (guémara Guittin 6b) : "Ceux-ci et ceux-là sont les paroles du D. vivant" (élou véélou divré Elokim 'haïm én).
Ainsi, Roch Hachana (en Tichri) représente le renouveau du monde et l'établissement, pour cette année, de l'ordre naturel, un temps de "voici qu'une échelle se tient sur la terre".

Mais le mois de Nissan représente le renouveau du monde dans la mesure où la transcendance de l'ordre naturel est concernée : "voici qu'Hachem se tenait dessus" (Hachem nitsav alav).
Cela reflète la nature de Nissan en tant que période d'immense bonté divine.
Il se peut que façon naturelle de conduire le monde dicte qu'une personne doive subir un malheur ; c'est ce qui lui a été décrété à Roch Hachana, lorsqu'il a reçu un jugement défavorable. Néanmoins, Hachem, dans Son attribut de pure bienveillance, peut décider de "prendre les choses en main".
Même si, selon les critères de la stricte justice, l'individu n'est pas méritant, Hachem peut annuler le décret de Roch Hachana et accorder un salut miséricordieux venant d'en haut.

C'est cette qualité de Nissan, la transcendance de la nature et même du temps, ce qui en fait une période de guéoula : "en Nissan, ils (les juifs) ont été délivrés (d’Egypte), et en Nissan ils le seront également dans le futur" (guémara Roch Hachana 11a).
À l'origine, il avait été décrété que les juifs resteraient dans l'exil d'Egypte pendant 400 ans (Lé'h Lé'ha 15,13). Cependant, l'atmosphère spirituelle polluée d'Egypte a eu un effet des plus délétères sur les juifs, et comme nous le disent les Sages, ils sont descendus au 49e niveau d'impureté. S'ils étaient restés plus longtemps, ils auraient atteint le 50e et dernier niveau, au-delà duquel il n'y a pas de retour possible.
Ainsi, Hachem a "sauté" le temps imparti ; comme le dit le verset : "c'est la voix de mon bien-aimé! Le voici qui vient, franchissant les montagnes, bondissant sur les collines" (Chir haChirim 2,8).
Ainsi, même avant le temps fixé, Il a racheté Sa nation au cours de ce mois [de Nissan] qui est au-dessus de la nature (lémaala min hatéva).
[Nétivot Shalom]

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+ Nissan : moment propice pour se renouveler :

-> Hachem dit à Moché et à Aharon, dans la terre d'Égypte : "Ce mois-ci [Nissan] est le premier des mois ; c'est pour vous le premier des mois de l'année" (Bo 12,1-2)

-> La géoula d'Egypte a été marquée non seulement par la libération des juifs de la main de ses oppresseurs, mais aussi par une transformation considérable de leur statut spirituel.
Auparavant, comme nous le disent nos Sages, ils avaient succombé à l'atmosphère polluée d'Egypte et atteint le 49 des 50 niveaux d'impureté, grâce à la sortie d'Egypte, ils se sont élevés à une grande hauteur spirituelle ; comme le proclame le prophète : "Vous avez grandi et vous avez été parés d'ornements" (Yé'hezkel 16,7).

Comme nous le savons, les périodes spéciales et les fêtes juives qui se déroulent tout au long de l'année ne sont pas de simples événements de commémoration ; au contraire, les événements eux-mêmes, d'une certaine manière, se répètent ...
Nos Sages déclarent (guémara Roch Hachana 11a) : "en Nissan, ils (les juifs) ont été délivrés (d’Egypte), et en Nissan ils le seront également dans le futur" = la géoula d'alors, qui a affecté l'ensemble du peuple juif, ressurgit chaque année pour chaque individu.
Au cours du mois de Nissan, alors que l'aura de la géoula refait surface, chacun d'entre nous est en mesure d'émerger de son exil personnel, dans lequel il a pu tomber aux mains du yétser ara.
Nous aussi, tout comme les Bné Israel l'ont fait à travers de la sortie d'Egypte, nous pouvons nous élever de l'indigence spirituelle vers les plus hauts sommets.
[Méor Enayim]

-> [à la différence des non-juifs, nous établissons notre calendrier en fonction de la lune (qui a la différence du soleil évolue cycliquement de rien à complet).]
La Torah nous dit que : même si vous vous trouvez, au sens propre ou figuré, dans une situation de "terre d'Egypte" (Bo 12,1), à un point d'abaissement et d'obscurité flagrants, vous êtes néanmoins capable et même obligé de vous transformer en une nouvelle personne.
Telle est la signification de l'association des juifs avec le système lunaire : Israel compte selon la lune (Israel monin lalévana ).
La lune est le modèle parfait à cet égard ; alors qu'elle est engloutie dans l'obscurité totale, au point de ne plus être visible, elle commence à briller d'un nouvel éclat.
C'est pourquoi cette mitsva [de sanctifier le nouveau mois] n'est destinée qu'à Israël, car seul Israël possède cette qualité de renouvellement ...

Un juif, même au plus bas, possède toujours une étincelle spéciale et éternelle de la Divinité qui est une "portion divine d'en haut" ('helek Eloka mima'al - Iyov 31,2). C'est à partir de cette étincelle qu'il peut se régénérer et se former à nouveau.
Les non-juifs, cependant, n'ont pas cette étincelle de kédoucha (sainteté), de sorte que lorsque le déclin s'installe, il le fait de manière définitive.

Tel est le message de la mitsva de Roch 'Hodech ("Ce mois-ci est le premier des mois"), que la Torah a jugé si important de transmettre qu'elle en a fait la toute première mitsva.
Nous devons être conscients que même au milieu d'une obscurité abjecte, où il ne semble pas y avoir la moindre lueur de lumière, nous avons toujours la capacité de nous renouveler et de devenir comme une entité complètement nouvelle.
[Nétivot Shalom]

[ainsi, le mois de Nissan est un moment propice pour se renouveler. Même si à l'image de nos ancêtres nous sommes tombés au plus bas (49e niveau d'impureté), que notre vie est pleine d'obscurité, nous avons cette capacité de se renouveler et devenir une nouvelle personne sublime (qui tend vers le 49e niveau de pureté, comme nos ancêtres dans le désert).
Nous ne fêtons Nissan (et Pessa'h) pas en une seule commémoration d'un lointain passé, mais parce qu'à un niveau spirituel cela se reproduit identiquement de nos jours. Alors profitons-en! ]

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+ Nissan & inauguration du Michkan :

-> Le Michkan (Tabernacle) a été érigé le premier du mois de Nissan (Pékoudé40,17).
Cela est assez curieux, car la construction du Michkan s'est achevée plusieurs mois avant, au mois de Kislev. Pourquoi une telle attente?

Il est écrit : "Les eaux abondantes ne peuvent éteindre l'amour, ni les rivières l'emporter ; si une personne offrait toute la fortune de sa famille (en échange) pour l'amour, elle serait dénigrée" (Chir haChirim 8,7).
Le midrach (Chemot rabba 49,1) explique :
"Les eaux abondantes" se réfèrent aux non-juifs ; comme il est dit, "(les nations) déferlent comme la mer en crue" (Yéchayahou 17,12), car si tous les non-juifs se rassemblaient pour annuler l'amour entre Hachem et les juifs, ils seraient incapables de le faire. C'est l'intention de : "les eaux abondantes ne peuvent éteindre l'amour" (en référence à l'amour d'Hachem pour Son peuple) ; comme il est dit : "J'ai aimé Yaakov" (Mala'hi 1,2).
... (Le verset de Chir haChirim continue) : "Si une personne offrait la totalité de la fortune de sa famille (en échange) de l'amour, elle serait dénigrée" = mais Mes enfants M'ont façonné un sanctuaire de (simples) rideaux, et Je suis descendu et ai reposé Ma Présence au milieu d'eux.

-> Nous voyons donc que le Michkan servait à refléter l'amour suprême entre Hachem et les juifs.
Nous retrouvons cette même idée dans le fait que nos Sages associent la construction du Temple à des festivités de mariage. C'est également ce qu'exprime un autre verset du Chir haChirim : ""le jour de son mariage et le jour de la joie de son cœur" (Chir haChirim 3,11).
Selon la guémara (Taanit 26b) : "Le jour de son mariage" fait référence au don de la Torah ; "et le jour de la joie de son cœur" : cela fait référence à la construction du Temple.

Il en ressort que le mois de Nissan a été choisi pour l'édification du Michkan parce qu'il s'agit d'une période d'abondance où le grand amour qu'Hachem porte à son peuple se manifeste de manière éclatante.
En effet, c'est au cours de ce mois qu'a lieu la sortie d'Egypte, un événement marqué par l'amour illimité d'Hachem pour les juifs.
Au début du processus de rédemption, qHachem a envoyé par l'intermédiaire de Moché un message révélant son grand amour pour ses enfants, en les désignant par des termes très affectueux : "ainsi parle Hachem : Israël est Mon premier-né!" (béni bé'hori Israël - Chemot 4,22). Ce message est d'autant plus puissant qu'il a été délivré alors que Israël (les juifs) se trouvait encore en Egypte, à une époque où son état spirituel était assez faible.

=> Bien qu'ils soient descendus, comme le racontent nos Sages, au 49e des 50 niveaux d'impureté, Hachem n'hésite pas à proclamer son amour éternel pour eux. Car les juifs sont toujours Ses enfants, peu importe jusqu'où ils peuvent tomber et peu importe ce qu'ils peuvent faire.
Le prophète fait référence à une telle circonstance en déclarant : "l'amour couvre toutes les transgressions" (al kol pécha'im té'hassé aava - Michlé 10,12).
Et cet amour est éternel, il se manifeste surtout pendant le mois [symbolisant] l'amour [d'Hachem envers nous], le mois de Nissan.
Ainsi, le mois de Nissan présente les deux géoulot (rédemptions) : passées et futures. Comme le disent nos Sages (guémara Roch Hachana 11a) : "en Nissan, ils (les juifs) ont été délivrés (d’Egypte), et en Nissan ils le seront également dans le futur".
[Nétivot Shalom]

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-> Le Déguel Ma’hané Efraïm nous rapporte un enseignement au nom de son grand-père, le Baal Chem Tov, sur Roch ‘Hodech Nissan :
"Le Baal Chem Tov dit au célèbre Maguid de Mézéritch, un jour de Roch ‘Hodech Nissan : ‘Maintenant, il nous faut prier, car le premier jour de Nissan est le Roch Hachana des rois. Ce jour-là sont nommés tous les princes et gouverneurs du Monde. Or jusqu’à présent, ce sont de mauvais dirigeants qui ont été nommés ..."

"Tu raconteras alors à ton fils ce jour-là en disant : "C'est pour cela que Hachem a agi en ma faveur, quand je sortis d'Égypte" (Bo 13,8)

-> "Et tu raconteras à ton fils" = il y a lieu de remarquer que la Torah emploie deux langages לֵאמֹר (lémor - en disant) , וְהִגַּדְתָּ (véhigadéta - tu raconteras), l'intention du verset, (en s'inspirant de la parole de nos Sages dans le Traité Pessahim 116), est que la Haggada de Pessa'h, débute par des choses honteuses/malheureuses et se termine par des louanges.

C'est à cela que font allusion les 2 verbes employés : "tu raconteras" ce sont des paroles dures (au début nos ancêtres étaient des idolâtres ...) et des choses que le cœur de l'homme a du mal à accepter, et ensuite la Haggada termine par des louanges (et maintenant D. nous a approché de son service) et c'est à cela que le verset fait allusion en disant les mots "en lui disant" (לֵאמֹר - se décompose en deux : lo mar = pas amère) c'est-à-dire raconter à ton fils des choses pleine de louanges, réjouissantes, qui enflamment le cœur et qui vont le renforcer.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

[on apprend de là qu'à Pessa'h certes on commence par une part du récit de l'esclavage en Egypte très dure, mais ensuite notre récit doit vécu avec plein de positivisme, de émouna en la grandeur d'Hachem, ...
A l'image de l'afikoman (dernier aliment du repas du Séder), on doit quitter notre Séder de Pessa'h en ayant reçu une bouffée d'optimisme, de joie et de fierté d'être juif et de servir Hachem. ]

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-> "et tu raconteras à ton fils" : si tu fais le récit de la Haggada de Pessah, même si tu n'as pas d'enfants, alors Hachem te donnera le mérite de la réciter à tes enfants (la lecture de la Haggada est une ségoula pour avoir des enfants).
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

"Et ce fut au bout de 430 ans, précisément le même jour, que toutes les milices de D. sortirent du pays d'Égypte. C'était la Nuit prédestinée par Hachem, pour leur sortie du pays d'Égypte; c'est cette même nuit instituée par Hachem, comme prédestinée à toutes les générations des Bné Israël" (Bo 12,41-42)

-> Selon le Ohr ha'Haïm haKadoch :
C'est une nuit prédestinée [protégée - lél chimourim].
Le verset fait référence à 5 grands miracles extraordinaires qui ont eu lieu la nuit du 15 Nissan à travers l'Histoire du peuple juif :
1°/ à l'époque d'Avraham, lorsqu'il a fait la guerre contre les 4 rois et qu'il les a vaincus.
2°/ la sortie d'Égypte.
3°/ à l'époque du roi 'Hizkiyaou (Méla'him II 19,35). Lorsque l'Ange Gabriel a frappé San'hériv. Il est écrit là-bas "et voici cette nuit". C'était également la nuit du 15 Nissan.
4°/A l'époque de Mordé'haï et Esther.
"Cette nuit le roi a eu une insomnie" (Esther 6,1) = Il s'agit aussi de la nuit du 15 Nissan.
5°/ la délivrance à venir dans les temps futurs qui aussi se déroulera la nuit du 15 Nissan.

En ce qui concerne la victoire d'Avraham sur les 4 rois, la Torah y fait allusion en disant : "Une nuit que D. protège". Par rapport à la sortie d'Égypte, le verset dit "le jour où ils sont sortis d'Egypte", au sujet du miracle du Roi 'Hizkiyaou, le verset dit "cette nuit-là". Au sujet du miracle de l'époque de Mordé'haï et Esther, le verset dit "cette nuit-là est pour D."
Et enfin, pour la délivrance à venir, le verset y fait allusion en mentionnant "une nuit protégée pour les enfants d'Israël" pour toutes leurs générations.
Que D. fasse que se réalise cette promesse très bientôt, de nos jours.

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-> "Sept jours vous mangerez des matsot" (Bo 12,15)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch commente :
La raison de cette mitsva est que du fait que la pâte de pain que les Bné Israël avaient préparée [au moment de leur sortie d'Egypte au matin après avoir passés la nuit chez eux] n'avait pas eu le temps de lever (fermenter), D. les a délivrés.
Il y a lieu de se demander pourquoi la Torah ordonne de manger des matsot la nuit de Pessa'h avant même d'être sorti d'Égypte. Effectivement, les Bné Israël n'étaient pas encore sortis d'Egypte donc comment célébrer le souvenir de la sortie d'Egypte avant même d'en être sorti?
De la même manière, l'ordonnance de manger l'agneau de Pessah en signe de remerciement car D. est passé au-dessus des maisons des égyptiens et les a épargnés est étonnant. Hachem n'était pas encore passé sur les maisons.

=> Il faut dire que par le mérite de la mitsva de manger le sacrifice de Pessah, les Bné Israël vont être délivrés. Et de la même manière, par le mérite de la mitsva de manger la matsa, D. délivrera rapidement les Bné Israël, comme cela s'est effectivement passé.

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-> b'h, également sur ce sujet : le Séder de Pessa'h = un accélérateur de la venue du machia'h : http://todahm.com/2022/03/18/pessah-un-accelerateur-du-machiah

Les mitsvot = faire résider Hachem en nous

"Hachem parla à Moise et à Aharon ... au 10e jour de ce mois, qu'ils prennent pour eux un agneau pour sa famille paternelle, un agneau par maison" (Bo 12,3)

-> On peut voir une allusion à :"ils prennent pour eux", sur l'enseignement de nos Sages (midrach Tan'houma) sur le verset : "et ils prendront pour moi une offrande (Terouma)" = Hachem dit aux Bné Israël "et ils prendront pour moi" c'est-à-dire : prenez-moi aussi avec eux!" (Ki Tavo 28,10).

Du fait que c'est la première mitsva que Hachem a ordonné aux Bné Israël (en tant que peuple), alors il vient leur dire qu'en réalisant cet ordre divin, va résider sur eux le nom de D. et sa Chékhina.
Comme il est dit : "que tous les peuples des nations verront que le nom de D. est posé sur vous" (Ki Tavo 28,10).

Et, ainsi nos Sages ont écrit dans le Zohar que le mot mitsva (מצוה) se compose des lettres du nom de D. (יהוה), en appliquant le système At-Bach.
[ le système de guématria At-Bach (א"ת ב"ש) permet d'échanger les lettres d'un mot : la 1ere lettre de l'alphabet (alef) est échangée avec la dernière (tav), la 2e lettre (bét) avec l’avant dernière (shin), … ]
Ainsi en l'appliquant au 2 premières lettres de mitsva (מצוה) : le mém se transforme en youd (י), et le tsadik en hé (ה). En l'ajoutant à l'autre moitié des lettres (וה), on obtient : יהוה.
Car lorsque nous réalisons une mitsva ... alors nous prenons sur nous quelque chose de très grand et de très puissant : Hachem notre D., notre Roi.
[à chaque mitsva nous nous attachons, nous recevons davantage de liens avec Hachem. ]
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

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-> Mes lois vous appliquerez, mes statuts vous préserverez, d'aller avec eux [dans le chemin des mitsvot], Je suis Hachem votre D." (ét michpataï taassou, véét 'houkotaï tichmérou, lalé'hét baém, ani Hachem Eloké'hem - Kédochim 18,4)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch commente :
En faisant une mitsva, l'homme devient porteur de la Ch"khina et Hachem réside en lui.
C'est ce qu'écrit le verset "aller en (avec) eux" (lalé'hét baém). Et, la Torah complète et dit "Je suis Hachem" c'est-à-dire qu'elle précise que c'est Hachem qui circule en eux.

C'est aussi ce qu'écrit le verset : "et je résiderai parmi eux" (vécha'hanti béto'ham - Térouma 25,8) = en eux, et tout cela par le biais des mitsvot qu'un homme réalise.

"Et alors périra tout premier-né dans le pays d'Égypte, depuis le premier né de Pharaon qui devait occuper son trône, jusqu'au premier-né de l'esclave qui fait tourner la meule; de même tous les premiers-nés des animaux" (Bo 11,4)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch enseigne :
Il faut comprendre que dans toutes choses qui est dans ce monde, bonne ou mauvaise, se trouve une partie vitale, une nuance de bien qui lui donne vie.

Tout ce qui appartient au mauvais côté [au mal] s'appelle la mort.
Comment donc cette chose peut-elle exister? Comment a-t-elle encore de la vie?
On est obligé de répondre et de dire qu'il existe même dans les mauvaises choses une infime partie de bien, de vitalité, qui lui donne vie.

Ainsi on peut comprendre ce que nos sages (Soucca 52) ont dit que dans les temps futurs D. va amener l'ange du mal et va l'égorger en présence des tsadikim. D'après ce que l'on vient d'expliquer, cela veut dire qu'Il va enlever au mal cette partie de bon qui lui donne la vie, cela s'appelle "l'égorger".

Egalement il faut savoir que toute chose est attirée par sa racine. [ le bien est attiré par le source du bien et le mal est attiré par celle du mal].
C'est ici le secret du tri des étincelles de Sainteté, qui grâce aux âmes pures des Bné Israël, et particulièrement grâce à leur étude de Torah, elles sont attirés vers eux.

Et ainsi des grands tsadikim qui nous ont précédés pouvaient en regardant un homme racha, trier et avec son sage regard retirer de lui cette infime nuance de bien qui lui donne vie.
L'âme du tsadik attire à elle cette nuance de bien comme un aimant attire à lui le fer.
Hachem a créé dans le monde de tels éléments afin que l'homme affermisse sa croyance de la Torah du sage.
[exemple: la guémara (Shabbath 34) rapporte que rabbi Shimon bar Yo'haï posa ses yeux sur quelqu'un (il s'agit de Yéhouda ben Guérim qui avait rapporté aux romains ce que Rabbi Shimon Bar Yo'haï avait dit contre les autorités de l'époque et à cause de cela ils avaient chercher à le tuer, alors il s'enfuit avec son fils Rabbi Elazar et se cachait dans une grotte durant 14 ans), et par son regard il l'a tué. Il est écrit qu'il est devenu un tas d'ossements. ]

D'après cela, lorsque le verset écrit : "et il mourra tout premier-né" = l'explication est que par le fait que D. va passer au-dessus des maisons des égyptiens, chaque premier-né mourra de lui-même, car cette vitalité qui était en eux [cette nuance de bien] va sortir en étant attirée par la source du bien, Hachem. Comprends bien toutes ces choses-là.

Le verset précise "tout premier-né" ce qui veut dire que non seulement l'âme a quitté leur corps, mais symboliquement leur âme aussi est morte avec leur corps, c'est-à-dire que cette impureté qui est symbolisée par les premiers nés a été anéantie à tout jamais.