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"Je serai sanctifié à l'intérieur des enfants d'Israël" (Emor 22,32)

-> Cette mitsva consiste à donner sa vie pour ne pas renier sa foi en Hachem. Mais pourquoi la Torah ne présente-t-elle pas ce commandement sous forme d'ordre, comme toutes les autres mitsvot, en disant : "Sanctifiez-Moi à l'intérieur des Bné Israël"? Pourquoi est-ce la forme narrative qui est employée?

Le Sfat Emet remarque aussi que la Torah ne dit pas : "Je serai sanctifié parmi les Bné Israël", comme on s'attendrait. Le Torah dit plutôt "à l'intérieur des enfants d'Israël". Qu'est-ce que cela signifie?

-> Le Sfat Emet explique :
C'est que chaque juif aime Hachem du plus profond de son coeur. Il lui est clairement viscéralement impossible de Le renier.
A l'intérieur de son coeur brûle cette flamme ardente d'amour pour Hachem. Mais, tout au long de la vie, le mauvais penchant s'évertue à le distraire de ce sentiment et le séduit par des plaisirs bien plus bas et grossiers.
Ainsi, cet amour pour Hachem reste trop souvent endormi. Mais dans un moment extrême, où on l'oblige à renier son Créateur et à éteindre cette flamme pour l'éternité, quand son désir ardent pour Hachem se trouve menacé, il se met alors à surgir et à se réveiller dans toute sa force. Et là, on constate qu'il est prêt à tout pour conserver cette flamme.
L'Histoire a montré que des juifs simples, et parmi eux beaucoup qui ne pratiquaient rien de leur judaïsme, ont été prêts à donner leur vie avec bravoure pour ne pas renier leur Créateur. Cela est dû à cet amour ardent pour Hachem qui brûle à l'intérieur de son
coeur et même si le penchant s'efforce à l'étouffer tout au long de sa vie. Quand il est menacé et qu'on tente de l'éteindre, il se réveille avec force et alors, le plus naturellement du monde, tout juif qui qu'il soit se trouve prêt à tous les sacrifices pour le préserver.

Ainsi, le verset dit : "Je serai sanctifié à l'intérieur des Bné Israël" = il n'est pas même nécessaire d'en formuler un ordre, car cela se fera de façon naturelle, cela ira de soi. Hachem sera sanctifié par le juif, c'est un fait, une évidence. Et cela, du fait de cet attachement viscéral et essentiel qui unit chaque juif à Hachem et dont il ne peut se défaire.
"Je serai (assurément) sanctifié à l'intérieur du peuple juif", du fait de cette flamme ardente d'amour pour Hachem qui brûle à l'intérieur, au plus profond de chaque juif. Il ne reste qu'à l'entretenir au jour le jour par la pratique de la Torah et des mitsvot et ne pas attendre ces moments extrêmes pour qu'elle se réveille et resurgisse.

"Vous compterez pour vous 7 semaines entières à partir du lendemain du Shabbath [1er jour de Pessa'h], depuis le jour où vous avez offert le Omer en offrande balancée, jusqu'au lendemain de la 7e semaine, vous compterez 50 jours. Vous offrirez une offrande de nouveau blé à Hachem." (Emor 23,15-16)

-> Le rav Yossef Salant (Béer Yossef) note que le mot "Omer" est utilisé dans la Torah à propos des juifs qui reçurent la manne dans le désert. Dans la paracha Béchala’h (16,16), la Torah nous informe qu’Hachem ordonna au peuple de ramasser la manne : "un Omer par personne".
Le midrach relie également le sacrifice du Omer et la manne. Il nous dit que l’offrande du Omer était une sorte de reconnaissance et de gratitude de la part du peuple juif envers Hachem qui leur envoya la manne dans le désert.

Le rav Salant explique que pendant leur traversée du désert, les juifs avaient à ne fournir aucun effort pour vivre. La manne descendait directement du Ciel, sans aucune contribution humaine.
En outre, quelle que soit la quantité de manne qu’une personne essayait de ramasser, elle ne parvenait jamais à prendre plus que la part qui lui était allouée, elle gardait uniquement ce dont elle avait besoin. La nourriture leur ainsi étant fournie, les Juifs pouvaient se consacrer à l’étude de la Thora et au service d’Hachem.

En revanche, lorsqu’ils entrèrent en terre d'Israël, la manne ne tomba plus du Ciel et ils durent subvenir à leur besoin à travers des efforts physiques.
Avec ce changement, apparut un nouveau danger. Lorsqu’un homme voit que ses efforts portent leurs fruits, il risque de moins placer sa confiance en Hachem et d’attribuer ses réussites à son dur labeur.
Pour éviter ceci, la Torah nous prescrit d’apporter le Omer, la première production de la saison, à Hachem, reconnaissant ainsi qu’Il est la seule Source de revenus, et que notre gagne-pain n’est pas le résultat de notre propre hichtadlout (efforts fournis).
En faisant le lien entre la manne et le Omer (qui ont le même volume), la Torah nous montre qu’il n’y a en réalité aucune différence entre la façon de vivre dans le désert et en Erets Israël.
De la même manière qu’Hachem subvint à nos besoins dans le désert, Il resta notre source de revenus après cette période miraculeuse. La seule différence, c’est que nous ne méritons plus d’assister à des miracles dévoilés et qu’il nous faut donc fournir des efforts physiques pour gagner notre vie.

Le rav Yossef Salant (Béer Yossef) établit un autre lien entre la manne et le Omer. Il rapporte la guemara (Kidouchin 38a) qui affirme que la manne cessa de tomber quand Moché décéda, mais le peuple continua de manger ce qu’il leur restait jusqu’à ce qu’ils entrèrent en Terre sainte, le 16 Nissan.
C’est aussi la date à laquelle nous devons apporter le Omer. (le lendemain du 1er jour de Pessa'h, qui est le 15 Nissan).
Ainsi, chaque année, nous commençons à compter le Omer le jour où la manne cessa, pour nous enseigner que la subsistance symbolisée par le Omer est une suite de celle représentée par la manne.

Il poursuit en expliquant le rapport entre le Omer et Shavouot.
Jusqu’à présent, le Omer nous enseignait que notre gagne-pain provenait d’Hachem. Toutefois, cette prise de conscience ne suffit pas, nous devons également réaliser que la parnassa n’est pas une fin en soi, mais uniquement un moyen pour atteindre un but plus noble : celui de nous procurer la tranquillité d’esprit qui nous permettra de nous concentrer sur le service Divin et l’étude de la Torah, sans être accablé par les soucis de notre subsistance.
Ainsi, la Torah relie le compte du Omer à Shavouot, pour nous apprendre que le but de notre parnassa, représentée par le Omer, est de nous mener vers le don de la Torah, c’est-à-dire de nous permettre d’étudier et de respecter la Torah au mieux.
C’est pourquoi, durant 49 jours, nous comptons le Omer, et cela nous pousse à réaliser qu’Hachem est l’unique Source de subsistance et aussi, que le but est de nous permettre de nous rapprocher de Lui par l’intermédiaire de l’étude et de l’observance de Sa Torah.

-> Suite à cela, le rav Yéhonathan Gefen enseigne :
Les enseignements de la manne furent très pertinents à travers l’Histoire. À l’époque du prophète Yirmyahou, le peuple donnait priorité au travail plutôt qu’à l’étude de la Torah. Yirmyahou exhorta les juifs à faire de l’étude leur priorité. Les Bné Israël prétendirent qu’ils avaient besoin de travailler pour vivre. Yirmyahou leur apporta un récipient de manne qui était entreposé dans le Temple.
[voir Béchala’h 16,32, quand Moché demanda à Aharon de mettre ce récipient dans le Michkan comme rappel des enseignements de la manne pour les générations futures.]
Yirmiyahou leur montra qu’Hachem avait maintes façons de subvenir aux besoins de l’homme et qu’il lui fallait donc réaliser la futilité de la recherche de la matérialité.

Nous n’avons plus ce récipient de manne pour nous éveiller, mais il nous reste la mitsva du compte du Omer, elle est un rappel constant qu’il ne sert à rien de fournir plus d’efforts que nécessaire, puisqu’Hachem est l’unique Source de revenus.
De plus, elle nous rappelle que le but de la matérialité est de pouvoir se rapprocher d’Hachem.
[en ce sens, le Rambam explique que toutes les bénédictions physiques promises dans le Shéma si l’on respecte la Torah ne sont pas la récompense ultime. Hachem nous gratifie en nous donnant une source de revenus qui nous permettra de nous concentrer sur le spirituel, car la récompense réelle de l’observance des mitsvot est la possibilité d’accomplir d’autres mitsvot.]
Ces enseignements s’appliquent différemment chez chacun, il n’existe pas de "nombre d’heures précis" à consacrer au travail, à l’étude ou à d’autres activités spirituelles. Il convient cependant, durant cette période de Séfirat HaOmer (compte du Omer), de s’introspecter et de faire le bilan de notre implication dans le monde physique et spirituel.
Travaille-t-on plus que nécessaire? Durant les temps libres, se concentre-t-on plus sur le spirituel ou apporte-t-on du travail à terminer chez soi?
En se posant de telles questions, on peut espérer intérioriser les enseignements du Omer.

Puissions-nous tous mériter de recevoir notre subsistance sans difficulté, et avoir plus d’opportunités de nous rapprocher d’Hachem. [Amen! ]

"Et lorsque vous offrirez une offrande de reconnaissance à Hachem vous l’offrirez afin qu’elle vous soit agréée. Le même jour, elle sera consommée, n’en laissez pas jusqu’au matin, Je suis Hachem" (Emor 22,29-30)

-> Le ‘Hatam Sofer commente ainsi ces versets :
On sait que le but de la émouna est que l’homme prenne conscience que tout ce qui lui arrive est un bienfait divin. Et bien qu’il puisse parfois ne pas le percevoir avec ses sens, il doit savoir que c’est vrai.
De la sorte, il n’attendra pas que sa délivrance se dévoile au grand jour, mais il remerciera Hachem pour tous Ses bienfaits et pour toutes les merveilles qu’Il accomplit dans tous les évènements de son existence, même s’il ne comprend pas pour l’heure le bien qu’ils constituent.
Il veillera à ne pas ressembler au cas rapporté dans la guémara (Nida 31a) de cet homme qui, alors qu’il s’apprêtait à embarquer sur un bateau, s’enfonça une épine dans le pied, si bien qu’il en rata le départ. Resté sur le quai, il se mit à se plaindre. Toutefois, lorsqu’il entendit ensuite que ce bateau avait fait naufrage, il se ravisa et se mit à louer Hachem.

Car le but de la émouna est de ne pas se plaindre même quand règne l’obscurité, mais au contraire de louer Hachem précisément à ce moment en sachant que tout ce qu’Il fait est pour notre bien.
C’est à ce sujet qu’il est écrit : "Et lorsque vous offrirez une offrande de reconnaissance à Hachem, vous l’offrirez afin qu’elle vous soit agréée" = il est, en effet, certain que lorsque la délivrance surviendra, vous offrirez une offrande de reconnaissance et qu’elle vous sera agréée pleinement et avec une joie entière. Cependant, cela n’est pas suffisant pour une personne qui se prétend avoir confiance en D., car celle-ci devra accomplir la suite du verset : "le même jour elle sera consommée", à savoir que, pour le meilleur ou pour le pire, "elle sera consommée", ce qui signifie qu’elle devra être convaincue que c’est un profit pour elle (dans plusieurs endroits de la guémara ‘consommer’ est synonyme de ‘profiter’), et sur le champ, il offrira une offrande de reconnaissance de plein gré.
Le verset précise bien à ce sujet "n’en laissez pas jusqu’au matin", ce qui suggère de ne pas attendre le moment où règnera la lumière et se dévoilera au grand jour le bien dissimulé dans ce qui lui est arrivé, comme cet homme qui s’était enfoncé une épine dans le pied, et qui n’en fut reconnaissant à Hachem qu’après avoir compris que cela l’avait sauvé du naufrage.
Le verset termine en disant "Je suis Hachem" = à savoir, ‘sachez que Je suis le Maître de la miséricorde et qu’il ne sortira rien de mal de tout ce que J’accomplis sur Terre. C’est pour cela qu’il convient que vous Me remerciez pour tout ce qui vous arrive avant même d’en être délivrés!’

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-> b'h, voir également : Avoir confiance en Hachem, c'est Le remercier de la délivrance avant d'être délivré : http://todahm.com/2021/04/25/31400

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-> On trouve une illustration de cela dans la paracha A'haré Mot à porpos des 2 boucs que l'on amenait au Temple pour le service de Yom Kippour.
Au moment où l’on sacrifiait le bouc destiné à Hachem, le 2e bouc était encore vivant (A'haré Mot 16,8), et il n’était ‘envoyé’ à Azazel qu’après l’achèvement de tout le service des Kétorète (les encens) dans le Saint des Saints, de l’aspersion du sang du taureau et du bouc.
Dès lors, il pouvait lui sembler que son sort était bien meilleur que celui de son compagnon qui avait été sacrifié, tandis que lui était demeuré en vie, la preuve est qu’on le faisait même sortir du Temple vivant!
Mais en réalité, que s’avérait-il finalement?
Son compagnon qu’il considérait comme si malchanceux avait mérité d’être sacrifié en l’honneur d’Hachem et son sang d’être introduit dans le Saint des Saints. Alors que lui, était envoyé à Azazel (il était alors jeté dans un précipice et tous ses membres se brisaient avant qu’il finisse par s’écraser au sol).

Cela constitue une parabole de ce qui se déroule dans le monde : tout ce qui semble mauvais à une personne ne l’est pas forcément et tout ce qui lui semble bien ne se révèle pas l’être réellement.
[rav Chimchon Raphaël Hirsch]

-> Le rav Elimélé'h Biderman ajoute à cela :
Celui qui parvient à remercier Hachem alors qu’il se trouve encore dans l’épreuve méritera grâce à cela d’en être délivré.
[...]
Le chemin le plus court pour parvenir à remercier Hachem au temps de l’épreuve consiste à se renforcer dans la conviction que tout est dirigé par le Ciel. Un homme ne peut rien gagner ni perdre si cela n’a pas été décrété En-Haut auparavant. Et même ce qui lui apparaît comme une perte d’argent ou un préjudice physique ou moral n’est en fait que bonté et bénédiction. Dès lors, il est inutile d’attendre
que la lumière arrive, car il peut déjà la percevoir de l’endroit obscur où il se trouve. Et, au contraire, dans l’obscurité, la lumière est perçue bien plus forte.

Nos Sages rapportent (Yérouchalmi Chevi'it 9,1) qu’au terme des 13 ans que Rabbi Chimon Bar Yo’haï et son fils Rabbi Elazar demeurèrent dans leur grotte (par crainte du roi qui cherchait à les tuer), Rabbi Chimon se tint à l’entrée de la grotte et vit soudain un chasseur occupé à chasser des oiseaux. Comme il est fréquent, une partie des oiseaux se firent capturer tandis que d’autres parvinrent à s’échapper et à s’enfuir.
Rabbi Chimon entendit alors que, lorsqu’arrivait le tour d’un oiseau d’être chassé, une voix céleste proclamait ce qu’allait être son sort : si la voix disait ‘libre’, le chasseur ne parvenait pas à le capturer mais si elle disait ‘pris’, il y arrivait. Rabbi Chimon s’écria alors : "Si une Providence particulière s’exerce sur une petit oiseau avec une telle précision et qu’il n’est pris que si le Ciel le désire et l’a ordonné, à plus forte raison s’exerce-t-elle sur nous.
Dès lors, nous pouvons sortir de cette grotte de refuge, car s’il n’a pas été décrété que nous devons être tués, le roi n’y parviendra pas. A quoi cela sert-il d’y rester cachés?"
Forts de cette réflexion, Rabbi Chimon et son fils sortirent de la grotte pour aller apporter la lumière au monde entier.

De cette histoire, nous apprenons ce que sont la émouna et la confiance en Hachem et le fait que personne ne peut lever la main sur quiconque sans décret Divin préalable.
De plus, on peut également voir ici en approfondissant quelque peu notre réflexion que la réussite dans le travail ou dans quelque entreprise que ce soit ne devra jamais être imputée aux capacités de l’homme. D’un autre côté, celui qui subit une perte ne devra pas la mettre sur le compte de son incapacité. Ce chasseur, occupé à sa tâche, n’entendit pas la voix céleste que Rabbi Chimon entendait, et il est très plausible qu’à chaque fois qu’il parvenait à capturer un oiseau, il s’en arrogeait le mérite, en pensant que grâce à sa promptitude, il avait réussi à devancer l’oiseau et à le prendre dans son filet. Et lorsque celui-ci au contraire lui échappait, il devait certainement s’imaginer que cela était dû à sa maladresse et que, s’il s’était tenu ailleurs, il l’aurait probablement capturé.
En bref, dans son ignorance, il était persuadé que tout dépendait de sa force et de son ingéniosité à chasser les oiseaux, pour le meilleur ou pour le pire. Mais en réalité, il n’en n’était rien, car seule la décision du Ciel déterminait quel oiseau serait pris et lequel lui échapperait, et même s’il s’était tenu à ses côtés mille autres chasseurs aussi expérimentés que lui, ils n’auraient pas réussi à prendre le moindre petit oiseau que la voix céleste destinait à la liberté.
[…] Car même si l’effort personnel de l’homme en vue de subvenir à sa subsistance est permis et même conseillé, celui-ci doit cependant demeurer limité et mesuré.

A propos du compte du Omer : "sept semaines entières (témimot)" (Emor 23,15)

-> Le midrach demande: "Quand les sept semaines sont-elles témimot?"
Et répond : "Lorsqu’on accomplit la Volonté de D."

=> La témimout (l’intégrité) consiste à annuler sa volonté devant celle du Créateur. Lorsque l’homme réalise cela, les semaines deviennent "entières" c’est-à-dire qu’il exploite son temps de façon optimale.
Plus encore, s’il efface ses propres intérêts devant ceux d'Hachem, il bénéficie d’une aide du Ciel qui accroit ses capacités au-delà de la normale et de façon surnaturelle.
[d'après le Collel de Sarcelles - feuillet communauté 5782]

Gardez mes commandements et pratiquez-les : Je suis Hachem (ouchmartem mitsvotaï vaassitem otam - Emor 22,31)

-> Le Ben Ich 'Haï commente :

Ce verset se compose de 3 parties :
- garder les mistvot = c’est la perfection dans la mistva au niveau de la pensée, car le mot "shmira" s’accorde avec le cœur.
- les pratiquer = c’est la perfection dans l’action.
- Je suis Hashem = il est évident que ces 2 niveaux l’action et la pensée doivent s’accomplir tous les deux avec amour pour Hachem, Sa Torah et Ses Mitsvot.
Donc une fois l’amour dans la pensée et une fois dans l’action nous donne 2 fois le mot Ahava (Amour) qui a pour valeur numérique 13 et deux fois 13 donne 26 la valeur numérique de Youd – Hé – Vav – Hé, le Saint Nom d’Hachem.
=> C’est donc en respectant les mitsvot à ces 2 niveaux, la pensée et l’action, avec perfection technique mais aussi avec amour, que l’on dévoile le nom et la présence d’Hachem dans le monde.

"Hachem dit à Moché : "Parle aux Cohanim, les fils d’Aharon et dis-leur : ‘Nul ne doit se souiller au contact d’une personne [morte] parmi son peuple’"." (Emor 21,1)

-> Rachi explique sur les mots "Parle aux Cohanim" : "Parle" (Émor - אֱמֹר) et "dis" (Amarta - אָמַרְתָּ). La répétition vient prévenir les adultes à propos des enfants.

-> Hachem emploie à 2 reprises le même terme quand Il ordonne à Moché d’enseigner les lois de pureté des Cohanim. Rachi, sur la base de la guémara (Yébamot 114a), explique que la redondance vient nous apprendre que les Kohanim doivent également enseigner ces lois à leurs enfants. Ceci met en avant un principe fondamental dans le ’Hinoukh (l’éducation des enfants) qui s’applique à tous les domaines de la Torah : un parent doit s’assurer que ses enfants respectent les mitsvot.
=> Comment peut-on élever ses enfants et les faire adhérer aux valeurs auxquelles on est attaché sans qu’ils soient touchés par l’influence extérieure?

-> Une réponse est apportée par le rav Moché Feinstein (dans son Darach Moché sur ce verset).
Il explique, sur la base du Rachi précité, que la double expression vient nous indiquer 2 aspects dans l’éducation des enfants aux mitsvot.
- On peut simplement leur apprendre les diverses obligations ainsi que les difficultés annexes à surmonter. Mais cela ne suffit pas ; car cette simple information ne les rendra pas suffisamment forts pour affronter les nombreuses épreuves qu’ils rencontreront.
- Donc le deuxième "Parle", ajoute l’importance de communiquer la joie de la pratique des mitsvot. De cette façon, l’enfant recevra comme message que le respect de la Torah n’est pas seulement une étape difficile à passer, mais la source de notre bien-être dans ce monde autant que dans le monde futur.
Dans cet ordre d’idées, Rav Feinstein disait que la fameuse phrase répétée par plusieurs Juifs des générations antérieures : "C’est dur d’être juif", inculquait aux enfants l’idée que la Torah est un joug à supporter, envers et contre tout. La conséquence est triste ; nombreux de ces enfants décidèrent de rejeter la Torah, parce qu’ils aspiraient à une vie "meilleure".
[lorsqu'un parent va répéter : "moi je fais Shabbath, mais qu'est-ce que c'est difficile, combien de concessions je dois faire pour cela", alors l'enfant associera le Shabbath à du négatif, et il se dira : "pourquoi dois-je tellement me sacrifier pour le Shabbath si ce n'est que de la prise de tête!".
Au contraire on doit témoigner dans la pratique que nous avons une "Torah de vie", et non une "Torah de concessions, de mort (je renonce à ça, et ça ...)"]

-> Le rav Yéhonathan Gefen enseigne :
Cette leçon du rav Feinstein est la clé de la réponse à notre question initiale. Nos enfants verront inévitablement des juifs d’un autre niveau de pratique des mitsvot, mais si on leur montre que le respect de la Torah est une opportunité formidable et qu’il nous rend joyeux, ils seront bien moins tentés par les modes de vie qui semblent plus "faciles" ou "agréables".
Prenons pour exemple l’approche des parents devant les fêtes juives qui demandent beaucoup de travail et de préparations, comme Pessa’h. Si l’ambiance est tendue à l’idée d’avoir à effectuer le ménage de toute la maison, les enfants grandiront avec l’impression que Pessa’h est un poids. Mais si le dur travail est anticipé positivement, ils considèreront cette fête comme un moment réjouissant.

Enfin, notons qu’il est très difficile, sinon impossible, de communiquer la joie de l’observance de la Torah aux enfants, si le parent ne ressent pas lui-même cet enthousiasme. Les enfants sont beaucoup plus marqués par notre façon de vivre que par nos paroles. Donc cet enseignement ne se limite pas à l'éducation des enfants, mais il nous touche personnellement ; la Torah est l’unique source de satisfaction réelle. En intériorisant ceci, nos enfants le ressentiront certainement aussi.

[en étant dans la société, nous sommes constamment en concurrence, et si nous ne travaillons pas à avoir une vision positive, à apprécier le fait de pouvoir faire la volonté d'Hachem, alors on va en venir à le faire par habitude, et avoir davantage de plaisirs dans des activités profanes.
Plus nous entretenons notre feu de joie, de fierté, ... d'être juif, alors plus cela se traduira dans des actes de feu, plus on vivra une vie joyeuse juive, plus on témoigne à Hachem de notre joie/désir de faire Sa volonté (ce qui donne une dimension beaucoup plus élevée à nos actes).
(à l'inverse, notre yétser ara cherche à diminuer l'intensité de ce feu : sois juif, mais n'y met pas trop de ta fougue, de ton cœur. Sois un juif de type "mort vivant", agissant au mieux comme un robot par habitude)]

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"Il ne se rendra pas impur pour un mort" (Emor 21,1)

=> Certes la mort comprend une certaine impureté et le Cohen incarne l'idéal de sainteté. Mais il existe d'autres sources d'impureté. La seule qu'il est interdit au Cohen de contracter, c'est celle de la mort. Pourquoi cela?

-> Le Mé haChiloa'h explique que le Cohen est l'homme destiné par excellence à transmettre la connaissance d'Hachem au peuple juif. Comme il est dit : "Les lèvres du Cohen préserveront la connaissance et la Torah, on recherchera de sa bouche".
La connaissance d'Hachem c'est la conscience que tout vient de Lui et qu'absolument rien n'est le fruit du hasard et n'échapperait à Sa Volonté. Le Cohen détient cette conscience de façon très prononcée.
Quand, à D. ne Plaise, il arrive un drame, et particulièrement lorsqu'un être humain décède, cela provoque de la peine et de la douleur. Mais le Cohen, qui naturellement relie tout à Hachem, ressent encore plus fort la Rigueur Divine, Qui a reprit cet individu. Cela risque d'éveiller en lui une plainte et une forme de colère vis-à-vis de Hachem.
Certes, tout le monde peut ressentir de tels sentiments, ce qui mène même certains à rejeter la pratique, exprimant ainsi leur colère envers Hachem. Mais il est néanmoins possible de tempérer ces sentiments en rattachant ce drame à des causes naturelles et rationnelles. Mais le Cohen, dont le sens du Divin est encore plus prononcé, ne peut se contenter de telles explications pour trouver répit et calmer ses griefs envers Hachem, car il ne peut inexorablement avoir d'autres interprétations, il reviendra toujours à relier les événements à leur Véritable Cause, Qui est Hachem.
=> C'est pourquoi, la Torah interdit au Cohen de se trouver en contact avec un mort, car cela éveillera en lui colère et plaintes à l'encontre du Créateur et il s'en retrouvera abîmé. C'est de cette impureté là que la Torah cherche à le protéger en l'éloignant de la mort.

Ils doivent rester saints pour leur D., et ne pas profaner le nom de leur D. ; car ce sont les sacrifices d'Hachem, c’est le pain de leur D. qu’ils ont à offrir : ils doivent être saints (Emor 21,6)

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
Ce verset nous parle des Cohanim et les enjoints à être saints et ne pas profaner leur fonction sainte. Mais les mots répétés à la fin du verset semblent être en trop, "ils doivent être saints" car ça a déjà été dit au début du verset.
On va le comprendre grâce à une parabole : Un roi avait offert à deux de ses sujets de beaux habits et leur demanda de les porter en son honneur, un simple employé et un ministre. Après quelques temps il s’aperçut qu’ils ne l’avaient pas écouté et continuaient à porter leur habits de tous les jours. Il les jugea et les condamna, mais demanda aux juges d’être beaucoup plus durs avec le ministre, car si l’employé avait enfreint la parole du roi, il n’était qu’un simple employé, tandis que le ministre de part sa fonction avait déjà une obligation de bien s’habiller pour faire honneur à son roi, en enfreignant la parole du roi il commit donc une deuxième faute. Il avait déshonoré son rang et la parole du roi.

Il en est de même avec les Cohanim, Hachem a déjà demandé à tous les Bné Israël d’être saints et de ne pas lui faire honte avec une conduite indigne. Donc quand il vient préciser les Halachot, les lois spécifiques aux Cohanim, il vient aussi leur dire : "ne croyez pas que vous êtes astreints à la même sainteté que tout le reste d’Israël, vous êtes mes ministres, qui s’occupent de mes sacrifices, vous êtes doublement obligés de préserver cette double sainteté".

[d'une certaine façon cela s'applique de nos jours : plus une personne est impliquée dans le service d'Hachem, plus elle a un devoir de sainteté conséquent.
Le monde environnant la percevant comme un proche représentant d'Hachem en ce monde, elle se doit d'être plus irréprochable dans sa sainteté.]

"Parle ainsi à Aharon : Quelqu'un de ta postérité, dans les âges futurs, qui serait atteint d'une infirmité, ne sera pas admis à offrir le pain de son D." (Emor 21,7)

-> Pourquoi cela?
Car ce n'est pas honorer Hachem en réalisant le service Divin par des personnes imparfaites.
Dans la suite (Emor 22,2-3) nous avons été ordonnés qu'un Cohen impur ne s'affairera pas dans les sacrifices. Pourquoi?
Car l'impureté est aussi un manque de perfection, et c'est le contraire de l'honneur dû à Hachem de faire le service dans un état d'impureté.

Hachem vient nous enseigner par ces mitsvot la façon d'atteindre le but de l'homme dans ce monde.
Si dans ce monde un homme avec une infirmité ne peut pas s'approcher d'Hachem, s'il y a un défaut dans l'agissement de l'homme, c'est-à-dire dans le sacrifice, il n'est pas agréé, et s'il est impur, il ne sera pas offert.
A fortiori dans le monde futur, il n'y aura pas de possibilité de s'approcher d'Hachem du fait du manque de perfection ou de l'impureté.

Ô combien devons-nous nous préoccuper à vivre avec pureté, combien d'efforts devons-nous fournir pour qu'il n'y ait aucun défaut, ni sur nous ni dans nos actions, c'est-à-dire les sacrifices.
[rabbi Nissim Yaguen - Nétivé Or]

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-> b'h, voir également : http://todahm.com/2021/09/10/etre-un-eternel-non-voyant-dans-le-monde-futur

"Mais le 7e jour, il y aura repos" (Emor 23,3)

-> Citant l’enseignement de nos Sages selon lequel le Shabbat n’a été donné au peuple juif qu’afin de lui donner le loisir d’étudier la Torah, l’auteur du Bné Chouchan y trouve une allusion à travers le verset : "Mais le 7e jour, il y aura repos" (וּבַיּוֹם הַשְּׁבִיעִי שַׁבַּת שַׁבָּתוֹן).
Il fait remarquer que les initiales hébraïques de cette expression équivalent numériquement au mot Torah (תורה).
En d’autres termes, durant Shabbat, il nous incombe de nous plonger dans l’étude de la Torah.

-> b'h, à ce sujet : http://todahm.com/2018/03/05/shabbath-un-jour-special-pour-letude-de-la-torah

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-> "Le 7e jour, ce sera Shabbat Shabbatone" (Emor 23,3)

=> Le jour de Shabbat est qualifié de Shabbat Shabbatone c'est à dire double Shabbat. Quel en est le sens?

-> Le Maguid de Doubno rapporte l'illustration d'un père qui offre en cadeau à son fils une belle montre pour lui faire plaisir. L'enfant est tout heureux de ce beau cadeau et admire cette montre avec grande joie, l'inspectant de tous les côtés. Mais, suite à une légère maladresse, la montre tombe et le verre qu'elle contenait se casse.
Voyant ces débris, l'enfant se mit à pleurer, empli de tristesse pour la perte d'un si beau cadeau. Constatant que son fils ne parvint pas à s'apaiser, le père lui dit : "Je t'ai offert cette montre pour te faire plaisir et te rendre heureux. Si je savais que tu allais en concevoir une telle peine, je ne te l'aurai jamais offerte!"

Hachem aussi a offert un merveilleux cadeau à Son Peuple bien-aimé : le Shabbat, jour de repos et de délice.
Mais parfois, du fait que l'on y cesse tout travail, on en vient à des légèretés, médisance, moqueries, temps perdu, ... fautes qui auront un coût dans le monde futur.
Hachem nous dit alors : Je vous ai donné ce jour pour votre bien, pour que vous profitiez de ce repos pour étudier la Torah et s'approcher d'Hachem, ce qui est le plus grand bien. Mais Je ne vous ai pas donné ce jour pour multiplier les fautes du fait de l'oisiveté et devoir ensuite rendre des comptes amers dans l'autre monde. Le
Shabbat doit être Shabbat Shabbatone, double repos : repos dans ce monde, mais aussi source de repos et récompense dans l'autre monde.

"Tout étranger (non Cohen) n'en consommera pas (de la Térouma - nourriture sacrée revenant au Cohen)" (Emor 22,13)

-> Rabbi Nathan de Breslev (Likouté Halakhot) expliquer de la façon suivante la raison pour laquelle la Térouma est interdite aux non Cohen.
La capacité du Cohen à contenir la sainteté est plus grande qu'un non Cohen. D'autre part, en mangeant de la Térouma, on reçoit dans son âme une lumière spirituelle très haute.
Ainsi, le Cohen constitue un réceptacle adapté pour contenir la grande lumière qui provient de cette consommation. Mais le non Cohen n'a pas le droit d'en manger, car du fait que la capacité à recevoir la sainteté dont il dispose est plus étroite, son âme ne peut pas supporter cette lumière si haute.
De ce fait, l'intensité de la sainteté qui lui parviendra par cette consommation lui causera des dommages spirituels, du fait qu'il n'ait pas la force suffisante pour la supporter.