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La force du regard d’un tsadik

+ La force du regard d'un tsadik :

"Yaakov leva ses yeux et vit" (Vayichla'h 33,1)

=> Pourquoi ne suffit-il pas de dire que "Yaakov a vu", qu'ajoute-t-on en disant qu'il a "levé les yeux" ?

-> Le Sifté Tsadik (ot 29) explique que la vision d'un tsadik est extrêmement puissante. Comme nous le constatons dans de nombreux cas, son simple regard sur une personne racha peut la détruire (voir Sanhédrin 100a).
Il a également la capacité d'élever celui qui est regardé (midrach Tan'houma Vayéchev 9).

En posant son regard sur Essav, Yaakov espérait attiser cette petite étincelle de bonté qui existe même chez les personnes apparemment les plus incorrigibles. S'il avait réussi, Essav aurait battu en retraite.
Bien qu'il n'y soit pas parvenu, son regard a engendré chez Essav un amour sincère à son égard, et éprouver de l'amour pour un tsadik, même brièvement, n'est pas un accomplissement insignifiant.

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[on voit l'importance de fréquenter des tsadikim, car rien que leur regard peut importer une personne qui est aussi racha que Essav. ]

Yaakov voulait sauver ses enfants du ayin ara

+ Yaakov voulait sauver ses enfants du ayin ara :

"Yaakov leva ses yeux et vit, et voici que Essav venait ... il divisa les enfants entre Léa, Ra'hél et les 2 servantes" (Vayichla'h 33,1)

-> D'après le verset, il semble que les tribus (Shévatim) étaient des enfants petits qui avaient besoin d'être protégés par leur mère. Cependant, les midrachim nous disent qu'ils avaient déjà mené de nombreuses batailles contre les rois environnants et qu'ils étaient de puissants guerriers.

Le rabbi de Kretshinof (séfer Torat 'Haïm véEmouna) explique que lorsque Essav a vu qu'il ne pouvait pas blesser physiquement Yaakov ou ses enfants, il a voulu au moins leur donner un "ayin ara".
Yaakov s'en est rendu compte, mais il savait qu'une ségoula pour sauver une personne du ayin ara est qu'une mère étende ses bras sur ses enfants. C'est pourquoi il disposa tous ses enfants (les Shévatim) autour de leurs mères.

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[cela révèle une goutte de la grandeur d'une femme juive : rien qu'en prenant ses enfants dans ses bras, elle a le pouvoir de briser un ayin ara (même puissant comme celui d'Essav). ]

La tsédaka permet à nos prières d’être acceptées

+ La tsédaka permet à nos prières d'être acceptées :

"Je suis trop petit (katon'ti) par tous les bienfaits et par toute la vérité que Tu as faites à Ton serviteur" (Vayichla'h 32,11)

Le 'Hida (séfer Brit Olam - siman 226) explique ce verset en citant le midrach (Socher Tov 65) qui dit que quiconque accomplit des actes de bonté ('hessed) verra ses prières acceptées.

Lorsque Yaakov dit qu'il est devenu petit, on peut y voir une référence à la tsédaka. [ il s'était diminué financièrement en donnant ses biens à la tsedaka. ]
Il affirmait que parce qu'il donnait à la tsédaka, il était digne de prier devant Hachem et que ses prières soient alors entendues

La grandeur de remercier Hachem même dans nos difficultés

+ La grandeur de remercier Hachem même dans nos difficultés :

"Tu as dit : "Je te ferai assurément du bien"" (véata amarta étev étiv ima'h - Vayichla'h 32,13)

-> Le rav Yé'hezkel de Kouzmir explique ce verset en disant que si une personne qui traverse une période difficile se plaint de sa situation et dit qu'elle est mauvaise, Hachem répond : "Tu penses que c'est mauvais? Je vais te montrer quelque chose qui est vraiment mauvais!"
Il lui envoie alors une souffrance encore plus grande.

Tant que la personne continue à se plaindre, Hachem lui enverra une douleur et une souffrance encore plus grandes.
En revanche, si la personne renforce sa émouna et accepte que tout ce qu'Hachem lui envoie est pour son bien et est en fait bon, Hachem répond en disant : "Tu penses que c'est bon? Je vais te montrer quelque chose d'encore mieux!"
Il couvrira alors la personne de bonté et de compassion.
Plus l'individu loue Hachem et le remercie pour la bonté, plus Il enverra de bonté.

En conséquence, le verset dit que lorsqu'une personne dit "étev" = si elle dit que ce qu'Hachem lui a donné est bon, alors Hachem dit "étiv ima'h" = Je ferai encore plus de bien pour toi.

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-> Lorsque nous prions Hachem et que nous Lui exprimons notre reconnaissance, nous ouvrons les portes pour recevoir Sa bonté, cela aide à l'acceptation de nos prières
Le Baal haTourim (Vaét'hanan) voit une allusion à ce concept dans le verset : "Vaét'hanan el Hachem ba'ét hahi" (et il pria à Hachem à ce moment-là - Vaét'hanan 3,23).
Le mot "Vaét'hanan" a la même guématria que le mot "shira" (un chant). Cela indique que Moché a chanté une 'shira' à Hachem, Le louant, afin que ses prières soient acceptés.

-> Le Beit Aharon de Karlin (dans son séfer sur Pessa'h) utilise cette idée pour expliquer le midrach (Yalkout - remez 233) qui dit qu'après qu'Hachem ait demandé à Moché pourquoi il criait vers lui (Béchala'h 14,15), Moshé a répondu, "Que devrais-je faire d'autre?". Hachem lui dit alors : "Tu dois chanter pour Moi et louer Celui qui est royal!".

Cela signifie que lorsqu'une personne a besoin de quelque chose de la part d'Hachem, comme une réfoua (guérison) ou un succès dans les affaires, il est naturel pour elle de réciter des Téhilim. Pendant que l'on récite les Téhilim, on a à l'esprit de demander à Hachem ce dont on a besoin.
Cependant, le roi David dit : "C'est par la louange que j'appelle Hachem et je serai sauvé de mes ennemis" (Téhilim 18,4).
Le Ibn Ezra explique que lorsqu'il a eu besoin de l'aide d'Hachem pour être sauvé de ses ennemis, il ne Lui a rien demandé. Il a simplement loué Hachem et s'est connecté à Lui, et de cette façon, il a été sauvé de ses ennemis sans même l'avoir demandé.

C'est pourquoi Hachem a dit à Moché de ne rien Lui demander. Il lui dit plutôt de simplement chanter pour Lui et de Le louer. De cette façon, il se connectera à Lui et recevra tout ce dont il a besoin.

=> C'est le meilleur conseil que l'on puisse donner à une personne qui a besoin d'une délivrance à un problème. Elle ne doit pas penser à elle-même et se concentrer uniquement sur la prière pour obtenir ce dont elle a besoin. Elle doit plutôt imiter le roi David et se concentrer sur la louange et le remerciement à Hachem. Après avoir créé cette connexion, sa délivrance (yéchoua) arrivera.

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+ Remercier Hachem conduit à des miracles supplémentaires :

-> Louer et remercier Hachem n'accordera pas seulement à la personne la yéchoua dont elle a besoin, cela lui permettra également de recevoir d'autres bénédictions et de connaître le succès à l'avenir.
Le 'Hida (séfer Yossef Téhilot) explique le verset : "Chantez à Hachem, bénissez Son nom, annoncez Son salut jour après jour" (Téhilim 96,2), en disant que lorsque l'on chante à Hachem et que l'on bénit Son nom pour les miracles qu'Il a accomplis pour nous, on est assuré de pouvoir "annoncer Son salut", car il recevra des miracles supplémentaires qui seront un motif de louange à Hachem dans le futur.

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+ Hachem nous aide à Le louer :

-> Le siddour haChlah explique le pasouk de Tehillim qui dit "ouvre grand ta bouche et Il la remplira" (Téhilim 81,11) comme signifiant que l'on devrait ouvrir sa bouche et dire de nombreuses louanges à Hachem. Il ne faut pas penser que l'on n'est pas digne de le faire ou que l'on ne sait pas comment le faire correctement, car Hachem promet qu'Il "remplira nos bouches" avec les mots appropriés à prononcer.
Hachem nous aidera à Le louer. Il nous enseignera comment le glorifier correctement.
Lorsque l'on fait l'effort de prier pour Hachem, Il nous donne les mots pour Le louer correctement, comme le disent nos Sages (guémara Yoma 38b) : "Lorsque quelqu'un vient se purifier, il reçoit l'aide Divine".

"Il le toucha au creux de sa hanche, et la cuisse de Yaakov se luxa tandis qu'il luttait avec lui" (Vayichla'h 32,26)

-> Le Chem miChmouel (5673) dit que ce verset fait allusion à des événements qui se produiront dans le futur.
À la fin des jours (avant la guéoula), il y aura un moment où les descendants de Yaakov seront à un niveau très bas (spirituellement parlant).
Le verset fait allusion à cette époque en disant : "Il a touché la hanche de Yaakov".

Mais même à ce moment-là, les juifs affaiblis seront encore capables de vaincre l'influence d'Essav, tout comme Yaakov a réussi à trouver un moyen de vaincre l'ange d'Essav.

Le Chem miChmouel conclut en disant : "Cela devrait être une source d'encouragement pour nous en ce moment. Le peuple juif vit actuellement une période très étrange, tant en termes de spiritualité que de matérialité. Mais nous ne devons pas tomber dans le désespoir. Au contraire, nous devons nous renforcer, et avec l'aide d'Hachem, nous serons capables de vaincre."

Garder ses pensées équivaut à garder les 613 mitsvot

+ Garder ses pensées équivaut à garder les 613 mitsvot :

"Ainsi a dit ton serviteur Yaakov : j'ai résidé auprès de Lavan et je m'y suis attardé jusqu'à présent" (Vayichla'h 32,5)

-> Selon Rachi : "garti" (j'ai résidé) a une valeur numérique de 613. Yaakov disait : j'ai vécu auprès de Lavan et j'ai gardé les 613 mitsvot. Je n'ai pas appris de ses mauvaises voies.

-> Le séfer Tséma'h David demande comment Yaakov a-t-il pu observer les 613 mitsvot.
Certaines ne peuvent être accomplies qu'en terre d'Israël, d'autres que par certaines personnes en particulier (ex: Cohen). Comment Yaakov aurait-il pu garder les 613 dans la maison de Lavan?

Il répond en citant son père, le Bné Yissa'har qui raconte que le Baal Shem Tov se trouvait un jour dans la maison d'un non-juif, et qu'il y avait une idole dans la maison. Après avoir quitté la maison, il dit à ses élèves qu'il était très heureux parce qu'il venait d'accomplir toute la Torah d'un seul coup.
Il a expliqué qu'il est interdit de penser à la Torah en présence d'avoda zara (idoles) [Choul'han Aroukh - Ora'h 'Haïm 58,20].
Par conséquent, en gardant ses pensées et en s'assurant de ne pas penser à la Torah, c'est comme s'il avait réalisé toute la Torah.

De même, la maison de Lavan était remplie d'idoles. Cela signifie que chaque fois que Yaakov entrait dans la maison, il n'était pas autorisé à penser à la Torah. Il devait faire très attention à ses pensées afin de s'assurer qu'il ne pensait qu'à d'autres choses (que la Torah, ce qui n'est pas évident pour Yaakov).
En faisant cela, il était considéré comme s'il avait gardé toute la Torah.

Se souvenir de ses mérites en cas de danger

+ Se souvenir de ses mérites en cas de danger :

"Je suis trop petit (katon'ti) par tous les bienfaits et par toute la vérité que Tu as faites à Ton serviteur" (Vayichla'h 32,11)

-> Selon le Tana déBé Eliyahou : "Katon'ti, je suis trop petit, se réfère à une petite chose, et une petite chose signifie la tsédaka".

-> Le 'Hida (séfer 'Homat Anakh) cite le mékoubal rav Yéhouda 'Havilaï qui explique cela en citant les mots du Arizal selon lesquels, dans les moments difficiles, il faut se souvenir de ses mérites.
C'est pourquoi, lorsque Yaakov fut confronté à une période difficile, il se souvint qu'il avait donné son argent à la tsédaka. Il a dit qu'il était devenu plus petit, c'est-à-dire que ses biens avaient diminué, "grâce à toute cette bonté", c'est-à-dire grâce à toute la tsédaka qu'il avait donnée.
Il a prié pour que le mérite de la bonté qu'il avait manifestée en donnant son argent à la tsédaka lui permette d'être sauvé du danger.

Le 'Hida ajoute que nous pouvons en tirer la leçon suivante :
bien qu'on doive mentionner ses mérites dans les moments difficiles, on ne doit le faire que de manière cachée. On doit seulement faire allusion aux bonnes choses qu'on a pu faire, mais on ne doit pas en parler ouvertement. En effet, si on parlait explicitement de nos bonnes actions, les anges Accusateurs s'opposeraient à nous et souligneraient les défauts de nos mitsvot, et peut-être les choses inappropriées qu'on a faites.
Par conséquent, on ne doit que faire allusion à nos mitsvot et savoir qu'Hachem est conscient de toutes nos bonnes actions (et de la moindre de nos pensées).

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+ La tsédaka mène à l'humilité :

-> Le rav Mordé'hele de Nadvorna (séfer Maamar Mordé'haï) explique que la tsédaka et la bonté ('hessed) conduisent à l'humilité. Si quelqu'un fait beaucoup de charité et accomplit de nombreux actes de bonté, il en viendra à être modeste et humble.
On peut donc en déduire que Yaakov disait qu'il était devenu petit (dans le sens de humble) grâce à tout le 'hessed qu'il avait fait.

Yaakov envoya des anges pour amener Essav à se repentir

+++ Yaakov envoya des anges pour amener Essav à se repentir :

"Yaakov envoya des messagers (des anges) devant lui à Essav, son frère" (Vayichla'h 32,4)

-> Le midrach (Béréchit rabba 75,11) dit que Yaakov envoya ces messagers pour convaincre Essav de faire téchouva.

-> Le Chem miChmouel (5672) cite le Avné Nézer qui explique que la raison pour laquelle Yaakov a utilisé de véritables anges pour transmettre le message à Essav, plutôt que d'utiliser des messagers humains, est qu'il savait que seuls les anges pouvaient amener Essav à se repentir.
Les êtres humains ne pouvaient pas réussir à le ramener au bercail.

Lorsqu’une nation fait une bonté aux juifs, alors son ange chante à Hachem

+ Lorsqu'une nation fait une bonté aux juifs, alors son ange chante à Hachem :

Et il dit : "Laisse-moi partir, car l'aube se lève" (Vayichla'h 32,27)

-> Rachi explique que l'ange a demandé à être libéré parce que le moment était venu pour lui de chanter les louanges d'Hachem. Jusqu'à ce moment, dit le midrach (Béréchit rabba 78:1), cet ange n'avait jamais chanté les louanges de D. et voilà que le moment est venu pour lui d'en chanter.

=> Nous devons donc nous demander pourquoi le moment pour l'ange de chanter est arrivé à ce moment précis.

La réponse semble être la suivante. Chaque nation a un ange protecteur/titulaire.
Chaque fois qu'une nation accomplit un acte de bonté envers le peuple juif, l'ange protecteur de la nation est stimulé et chante un chant de louange à D.

Dans notre verset, l'ange dont il est question est l'ange protecteur d'Essav. Lorsque Essav a accompli un acte de bonté envers Yaakov, l'ange d'Essav a été habilité à chanter un chant de louange à D.
C'est pourquoi le midrach dit que cet ange n'avait jamais auparavant chanté les louanges de D. et que son heure était arrivée, car Essav n'avait jamais agi avec bonté envers Yaakov, et maintenant il l'a fait.
Le moment était donc enfin venu pour l'ange de chanter les louanges de D.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

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=> Lorsque les nations non juives sont bienveillantes à l'égard du peuple juif, leurs anges chantent à D.

L’importance de respecter ses vœux

+++ L'importance de respecter ses vœux :

"Hachem dit à Yaakov : "Lève-toi, va à Beit El, habite-y et fais-y un autel au D. qui t'est apparu lorsque tu fuyais Essav, ton frère" (Vayichla'h 35,1)

-> Rachi commente : " Yaakov a été puni [par la capture de Dina par Sechem] parce qu'il a retardé l'accomplissement de son vœu [de construire un autel pour Hachem à son retour en terre d'Israel]".

-> Peu avant, Rachi (Vayichla'h 32,23) expliquait pourtant que : Yaakov a enfermée Dina dans un coffre pour empêcher Essav de la voir et de vouloir l'épouser. Et Yaakov a été puni pour cela, car elle aurait pu l'inciter à s'amender. Au lieu de cela, Dina fut capturée par Sichem.

-> Le Maharal (Gour Ariyé - Vayéchev 37,2) explique :
La raison principale de l'enlèvement de Dina est que Yaakov a empêché Essav d'épouser Dina. Hachem punit toujours une personne mesure par mesure, car de cette façon, la personne peut être consciente qu'elle a fauté et quelle a été précisément sa faute.
L'enlèvement de Dina est directement lié à la faute de Yaakov qui l'a empêchée d'épouser Essav (Rachi v.32,23), comme le déclarent nos Sages : " Tu l'as empêchée d'épouser [Essav] qui était circoncis, et au lieu de cela, elle a été enlevée par [Séchem], qui n'était pas circoncis" (midrach Béréchit rabba 76:9).

Néanmoins, et comme l'indique Rachi (v. 35,1), la faute de Yaakov, qui a retardé son vœu [de construire un autel], a également contribué à l'enlèvement de Dina, car il a accéléré la punition.
Nos Sages (guémara Yérouchalmi Nédarim 1:1) enseignent que "lorsqu'une personne retarde l'accomplissement d'un vœu, son grand livre [de fautes et de mérites] est examiné".
Même lorsque l'on a fauté et que l'on mérite une punition, Hachem est miséricordieux. Il n'applique pas toujours le châtiment immédiatement, préférant attendre et donner à la personne le temps de se repentir.
Cependant, comme Yaakov n'a pas accompli son vœu en temps voulu, il a été soumis à l'examen du Ciel, et lorsque ses actes ont été examinés, il a été déterminé qu'il méritait une punition immédiate pour avoir empêché Dina d'épouser Essav.
S'il n'avait pas retardé son vœu, il est possible qu'il n'ait pas été puni du tout pour sa faute, car la prière et le repentir ont le pouvoir d'expier les péchés sans punition.