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Cohanim – Hachem aime tous les juifs

+++ Cohanim - Hachem aime tous les juifs :

"Aharon portera sur son cœur les noms des Bné Israël (les 12 tribus) sur le 'Hochen Michpat" (Tétsavé 28,29)

=> Il faut se demander pourquoi les noms des tribus ont été inscrits sur le 'Hochen porté par Aharon, alors qu'en général, c'est le mérite de nos Patriarches : Avraham, It'hak et Yaakov, qui est toujours mentionné, plutôt que celui des 12 tribus (voir par exemple : Chémot 2,24 ; 32,13-14 ; Vayikra 26,42).

Bien que nos Sages (guémara Yoma 73b) déduisent que les noms des Patriarches étaient également inscrits sur ces pierres du 'Hochen, la Torah ne le dit pas explicitement. La Torah nous dit seulement que les noms des tribus y ont été gravés.

Ceci peut être expliqué à la lumière de ce qui suit :
En ce qui concerne Aharon, il est dit : "Car D. l'a choisi parmi les Bné Israël" (Tétsavé 28,1).
Généralement, lorsqu'une personne est choisie au sein d'un groupe, il faut dire qu'elle a été sélectionnée en raison d'un amour pour elle, et que les autres sont éconduits. Nous pourrions être enclins à penser que le choix d'Aharon parmi le peuple juif s'est fait dans le même sens.
Pour prévenir une telle pensée, la Torah nous dit que les noms des tribus ont été gravés sur les pierres, afin de prouver que ce n'était pas le cas. Les noms inscrits montrent que D. désire et aime aussi le reste du peuple juif.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Tétsavé 28,29 ]

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Hachem en raison de son amour pour le peuple juif "nous a choisis d'entre toutes les nations" (acher ba'har banou mikol aamim - prière Birkot haTorah) = Il déteste nos ennemis, n'ayant choisi que nous, le peuple juif, qu'il aime.

Néanmoins, en ce qui concerne les Cohanim, qui ont été choisis parmi le peuple juif, la Torah emploie la formulation suivante : Hachem a choisi Aharon et ses enfants "parmi les Bné Israël" (mito'h (מִתּוֹךְ) Bné Israël - Tétsavé 28,1), ce qui signifie que, bien que le Cohen ait été choisi parmi tous les autres juifs pour servir dans le Temple, Hachem continue néanmoins d'aimer le reste du peuple juif.

[en ce qui concerne les nations, le mot utilisé (dans la prière) pour "d'entre" (mikol) signifie littéralement "de tous", ce qui implique que Hachem nous a choisis à l'exclusion de toutes les autres nations.
En revanche, en ce qui concerne les Cohanim, le mot que la Torah utilise pour "d'entre" (mito'h) signifie littéralement juste cela, "d'entre", ce qui implique que, bien que les Cohanim aient été choisis parmi le peuple élu, ce choix n'exclut pas le reste du peuple juif du statut d'avoir également été choisi. ]

Le mot pour "d'entre" (mikol) signifie aussi "de". C'est donc par amour pour nous qu'Il a choisi le Cohen pour Le servir dans le Michkan, afin de réaliser l'expiation pour le peuple juif.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Tétsavé 28,5 ]

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=> Le choix des Cohanim n'implique aucun manque d'amour de la part de D. pour le reste du peuple juif.

[en un sens lorsque nous voyons des personnes qui semblent plus proches, aimés de D., que nous, on ne doit pas venir à désespérer, car la réalité est qu'Hachem aime chaque juif. ]

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-> Selon le Zohar (3:147b), le service Divin de tout Cohen qui n'aime pas son prochain juif, la nation juive, est sans valeur.
[naturellement lorsqu'on a une position plus élevée on a tendance à s'enorgueillir (MOI je suis meilleur, plus important), et en ce sens un juif qui est plus élevé doit davantage se travailler sur l'amour d'autrui (développant l'importance des autres à nos yeux, la notion que tout juif est un enfant d'Hachem toujours aimé par Lui et notre position n'est que par leur mérite pour les aider, ...). ]

Le haKtav véhaKabbala (Mikets 44:5) note que les mots 'hochen et na'hach (serpent) ont les mêmes lettres, peut-être pour souligner le contraste entre les deux : le na'hach a été la première créature à donner de mauvais conseils ; purement égoïste (voir Rachi - Béréchit 3,1), le serpent a introduit l'impureté dans le monde.
Le 'hochen, qui abritait les Ourim véToumim, dispensait des conseils purs et désintéressés qui favorisaient la sainteté dans le monde.

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-> Selon le Maharal (Nesiv Lev Tov) pour mériter le roua'h hakodesh nécessaire à l'utilisation des Ourim véToumim, il faut avoir un bon coeur.

L’étude de la Torah permet de nous épargner des souffrances

+ L’étude de la Torah permet de nous épargner des souffrances :

-> "Ils te prendront une huile pure d’olives concassées, pour le luminaire" (Tétsavé 27, 20)

-> "Seule la première goutte extraite de l’olive était apte pour l’huile du candélabre." (Rachi, guémara Ména’hote 86a).

-> L’Admour rabbi Yissa'har de Belz enseigne :
La Ménora suggère la Torah (guémara Baba Batra 28b), c’est pourquoi on ne pressait que la première goutte pour les besoins de l’allumage (celle-ci est extraite facilement sans effort). Car celui qui étudie la Torah n’a pas besoin d’être "concassé" sans arrêt et de subir maintes et maintes souffrances, comme l’enseignent nos Sages (guémara Béra'hot 5a) : "Celui qui s’adonne à l’étude de la Torah, les souffrances s’éloignent de lui".
Grâce à celle-ci, l’homme est épargné de toutes sortes de peines et de tourments.

-> D’après ce qui précède, le ‘Hidouché haRim explique l’enseignement de la guémara (Béra'hot 6b) : "La récompense du rassemblement de la Torah, c’est le do’hak (terme qui signifie à la fois contiguïté, mais aussi la pauvreté").
Rachi d’expliquer : "Le Shabbat d’avant chaque fête, tous venaient se rassembler pour écouter les lois relatives à celle-ci".
D’après cela, commente le ‘Hidouché haRim, cet enseignement vient suggérer en allusion que la récompense reçue pour se rassembler afin d’étudier la Torah est le
"do’hak" = que toutes sortes de difficultés et d’épreuves disparaissent.

-> Le midrach (Béréchit rabba 92,1) enseigne : "Il n’est pas un homme sans épreuve, heureux l’homme dont les épreuves viennent
de la Torah".
L’explication en est que l’homme est né pour l’effort. Cependant, heureux celui dont les efforts et la peine sont dans le but de comprendre la Torah, car ceux-ci l’exemptent de toutes les autres souffrances.

-> Le Yichma'h Moché dit que l'on y trouve une allusion dans le verset : "C’est à la sueur de ton front que tu mangeras du pain (Béréchit 3,19) : le mot "pain" peut avoir, en effet, deux significations : son sens propre, et aussi celui de "Torah", comme on le voit dans le verset : "Venez manger de Mon pain" (Michlé 9,5).
Or, si tout homme est soumis à ce décret, néanmoins, il peut choisir pour quel "pain" investir ses efforts. Car s’il les tourne tous vers la Torah (pour l’étude de laquelle il peine), il méritera de recevoir sa subsistance facilement, sans devoir beaucoup se fatiguer.

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-> La souffrance purifie les péchés de l'homme (guémara Béra'hot 5a).
Un homme sage n'attendra pas qu'Hachem lui envoie de la souffrance. Au contraire, il acceptera sur lui l'inconfort de l'étude de la Torah : l'absence de plaisirs, l'effort constant et le joug de la Torah qui affaiblit l'homme.
L'avantage est que la souffrance elle-même est une mitsva. En outre, elle remplace d'autres formes de souffrance et expie ses péchés.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 6,6]

[le Pirké Avot, compte le fait d'accepter la souffrance parmi les 48 voies pour acquérir la Torah ]

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-> b'h, voir également : L'étude de la Torah expie les fautes comme les sacrifices : https://todahm.com/2022/04/24/letude-de-la-torah-expie-les-fautes-comme-les-sacrifices

[plus on met d'efforts dans notre étude de la Torah, plus on expie nos fautes, et donc le moins nous aurons besoin de souffrances en réparation des dégâts spirituels de nos fautes (c'est bon la Torah a déjà fait le travail nécessaire! ).]

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-> voir également : Torah & les souffrances pendant 'hevlé machia'h : https://todahm.com/2017/07/11/torah-les-souffrances-pendant-hevle-machiah

+ "L’Autel sera éminemment saint" (amizbéa'h kodéch kodachim - Tétsavé 29,37)
+ "L’Autel sera éminemment saint" (amizbéa'h kodéch kodachim - Pékoudé 40,10)

-> Rabbi Moché Feinstein note que dans ce verset et dans le verset (Pékoudé 40,10), l'Autel extérieur est qualifié d'éminemment saint (kodech kodachim - saint des saints), tandis que dans le verset (Pékoudé 40,9), l'Autel intérieur, pourtant le plus saint des deux et se trouvant à l'intérieur du Michkan, est simplement appelé "saint" (kodech).

Il donne 2 raisons à cela :
1°/ La première est que celui dont les actes sont saints à l’intérieur de la maison d'étude de Torah doit montrer que ses actes en dehors du beit hamidrach sont aussi "éminemment saints", parce qu’il y rencontre aussi des gens qui n’ont pas une tellement bonne influence.
Il faut alors au contraire que sa sainteté soit plus grande, au point que quiconque est en contact avec lui soit sanctifié, et se repente grâce à lui.
Comme le dit Rachi : Quelle est sa sainteté? Quiconque touche l’autel se trouve sanctifié, même si l’on y fait monter un sacrifice irrecevable, l’autel l’a sanctifié et il n’en descend plus.

=> "Dehors" parmi ses frères, un sage un Torah doit être encore plus sage, et il doit être une source d'inspiration pour autrui.

2°/ La 2e raison est que celui qui passe le plus claire de son temps à l'étude de la Torah considéré comme "saint" dans le beit hamidrach (maison d'étude) avec ses condisciples, avec des sages en Torah.
Cependant à l'extérieur, aux yeux des gens ordinaires, il est considéré comme "kodech kodachim", extrêmement saint.
C’est pourquoi on surveille de très près ce qu’il fait et on apprend de ses actes. Il faut donc faire très attention même à la moindre petite chose, pour que les autres n’apprennent pas quelque chose de mal même si les actes eux-mêmes n’étaient pas mauvais.
De plus, il doit prendre soin d'éviter une profanation du Nom de D. (ce qui peut être minime va prendre beaucoup d'importance du fait qu'il est "saint des saints" aux yeux de la communauté).

"Et toi, tu parleras à tous les sages de coeur que J'ai rempli de sagesse et ils feront les vêtements de Aharon" (Tétsavé 28,3)

-> Le sens simple de ce verset est que Moché devait parler aux sages pour leur dire de faire les vêtements.
Mais on peut aussi expliquer autrement cette parole. Il devait leur dire justement qu'Hachem les a rempli de sagesse. En effet, même quelqu'un de brillant peut ignorer ses qualités, ce qui l'empêchera de mettre en pratique ses talents. Mais, quand on loue et que l'on vante la valeur d'une personne, on peut ainsi éveiller ses aptitudes, et il pourra ainsi réaliser des merveilles.
C'est pourquoi, Hachem dit à Moché : "Tu parleras à tous les sages de cœur" et tu leur diras "que Je les ai remplis de sagesse". Ainsi, ils prendront conscience de leur valeur et de cette façon, "ils feront les vêtements de Aharon", comme il se doit.
Grande est la force de paroles de louange et d'encouragement pour révéler les dons d'une personne.
[d'après le 'Hatam Sofer]

[on apprend de là l'importance de complimenter, d'encourager autrui (dont ses proches : femme, enfants, ...).
Plus on instille en autrui l'idée qu'il est quelqu'un de bien, qu'il a de belles capacités internes, plus ensuite il voudra agir en conséquent en les révélant au grand jour [tu vois tu avais raison!] (plutôt que de se reposer dans l'idée du yétser ara "je ne vaux rien, je ne suis rien, c'est déjà pas mal ce que je fais ...").]

"Et toi, tu ordonneras aux Enfants d’Israël et ils t’apporteront une huile d’olive pure concassées, pour le luminaire, afin de faire monter une lumière perpétuelle" (Tétsavé 27,20)

-> Le Midrach (Tan’houma Tetsavé 5) fait le lien entre le commandement divin d’allumer la Ménora avec de l’huile d’olive et la colombe qu’envoya Noa’h après le Déluge : "Hachem dit : De même que la colombe a apporté la lumière au monde (en apportant une feuille d’olivier à Noa’h), de même, vous qui êtes comparés à une colombe [comme il est dit : ‘Que tu es belle, Mon amie, que tu es belle! Tes yeux sont ceux d’une colombe’ (Chir HaChirim 1,15), devez apporter de l’huile d’olive et allumer des lampes devant Moi, car il est dit : ‘Toi, tu ordonneras aux Enfants d’Israël et ils t’apporteront une huile d’olive pure’."

-> Les commentateurs du midrach expliquent que lorsque la colombe a apporté à Noa’h une feuille d’olivier arrachée dans son bec, Noa’h a compris que le Déluge avait cessé, et de ce fait, lui et l’ensemble des siens sont sortis de l’obscurité de l’Arche vers la lumière du monde.
On comprend que la colombe voulait annoncer à Noa’h que cette "lumière du monde" brillerait par l’intermédiaire de Moché Rabbénou.
=> Comment cela?

-> Le ‘Hatam Sofer (Drachot 7 Adar) rapporte au nom du midrach Yalkout Réouvéni que la juxtaposition du dernier mot de la paracha de Térouma (Né’hochet – cuivre - נחְשֶֹׁת) avec le premier mot de la paracha de Tétsavé (VéAta – Et toi [Moché] - וְאַתָּה) est une indication que Noa’h, Chet (3e fils d’Adam HarRichon) [les noms נח Noa’h et שת Chet forment le mot נחְ שֶֹׁת] et Moché, constituent une même réincarnation (guigoul).
Aussi, ajoute le ’Hatam Sofer, on retrouve cette même allusion dans les paroles d’Hachem adressées à Moché : "Et ils t’apporteront une huile שֶׁמןֶ (Chémen) d’olive pure concassées", le mot שֶׁמןֶ est l’acronyme de trois incarnations : שֵׁת משֶֹׁה נֹחַ (allusion à la réparation par Moché des âmes de Noa’h et de Chet).

-> Pour comprendre en quoi consistait cette réparation, référons-nous à un enseignement du Arizal (Likouté Thora Ki Tissa) :
[Chet s’est réincarné en Noa’h] Noa’h s’est réincarné en Moché pour corriger sa défaillance, celle de ne pas avoir prié pour ses contemporains (en ce sens, le prophète Yéchayahou attribue la tragédie du Déluge au comportement de Noa’h lui-même, en appelant les eaux du Déluge ("mé Noa'h" - les "eaux de Noa’h" - voir Yéchayahou 54,9).
Ainsi, à travers Moché qui répara son âme, il pria pour qu’Israël soit sauvé de la destruction après la faute du Veau d’Or, jusqu’à être prêt à donner sa vie ("Sinon efface-moi du livre que Tu as écrit" - Ki Tissa 32,32).
C’est pourquoi, fait remarquer le Arizal, les lettres des mots : "Mé Noa’h" (les eaux de Noa’h - מֵי נֹחַ) sont formées des mêmes lettres que : "mé’héni Na" (Efface-moi - מְחֵנִי נָא).

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-> b'h, également sur ce verset : https://todahm.com/2020/03/23/13022-2

-> aussi : https://todahm.com/2016/04/25/4419-2
-> https://todahm.com/2014/02/23/1110-2

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+ Le commandement relatif aux préparatifs de la Ménora dans le Sanctuaire, introduit par le verset : "Quant à toi, tu ordonneras aux Bné Israël qu’ils prennent pour toi de l’huile pure d’olives concassées pour le luminaire, pour faire monter la Lampe perpétuellement (nér tamid - נֵר תָּמִיד)" (Tétsavé 27,20).
La Torah poursuit et indique que la Ménora devait être allumée : "du soir au matin (méErev ad boker)", ce qui parait être contradictoire avec la notion de "perpétuelle" comme l’indique le verset précédent.

-> Pour répondre à cette contradiction, Rachi explique que le mot "Tamid" (תָּמִיד), ici, est, ce qui se répète, chaque nuit, à l’image des sacrifices et des offrandes quotidiens, au sujet desquels il est dit : "Offrande perpétuelle (olat tamid - עלת תמיד)" (Pin'has 28,6), bien que désignée comme perpétuelle, l’offrande n’était offerte qu’à 2 moments de la journée, le matin et l’après-midi.
Dans les faits, les lumières de la Ménora étaient préparées durant la journée par Aharon et ses fils, puis allumées en fin de journée avec une quantité d’huile suffisante (1/2 log = 173 ml) pour éclairer du soir au matin, à la différence du "Ner Hamaaravi" (la lampe centrale du candélabre) qui restait allumée miraculeusement d’un soir à l’autre ("Tamid" au sens littéral).

=> L’enseignement dans le service de D. que l’on doit retenir, est que l'âme (néchama) de l’homme, à l’image de la bougie, comme il est dit : "L’âme de l’homme est la lampe de D." (Michlé 20,27), peut ressentir une certaine détresse, le "soir" (Erev), qui pousse l’homme, plongé dans la pénombre, à prier et à appeler D. à son salut.
En revanche, quand vient le "matin" (Boker), l’homme épanoui par la clarté du jour et jouissant de toutes les largesses, est susceptible d’oublier d’invoquer D.
Ainsi, notre paracha nous enseigne-t-elle que l’homme doit prendre conscience de la présence de sa propre "lampe" (néchama), afin qu’il puisse l’allumer et ainsi éclairer à tout instant, aussi bien dans des moments de largesse (Boker) que de détresse (Erev). C’est ainsi que le terme "Tamid" (perpétuel) de notre paracha prend tout son sens.

Le Midrach (Tan’houma Tetsavé 8) enseigne que par le mérite du Ner Tamid, Hachem nous amènera le roi Machia’h qui est comparé à un Ner (lampe).
Ainsi, lorsqu’il s’agit de réclamer la Délivrance future (qui coïncide avec le dévoilement de la Divinité dans le monde entier), l’homme est susceptible d’y penser à ses moments de détresse comme secours-solutions à ses problèmes, mais peut oublier de la réclamer dans ses moments de largesse.
Or, notre paracha nous apprend que le voilement de la Présence de D. dans le monde (situation d’Exil) doit le déranger au point de réclamer le dévoilement de D., même dans les moments de largesse matérielle ou spirituelle.
[d'après un dvar Torah du Collel de Sarcelles - feuillet de la communauté Tétsavé 2021]

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-> Le feuillet de la communauté de Sarcelles (Tétsavé 2020) enseigne :
Notre paracha [Tétsavé], dans la continuité de Térouma, débute par l’ordre donné au Peuple d’apporter à Moché de
l’huile d’olive pure pour alimenter la "flamme perpétuelle" de la Ménora. En effet, la guémara (Chabbath 22b) enseigne que cette lumière constituait le témoignage que la Présence divine résidait au sein d'Israël.
Ainsi, nous pouvons remarquer que les lettres centrales des mots : "Bné Israël" (בני שראל) ["[au milieu des] Béné Israël"], forment le mot : "Ner" (bougie - נר), en référence à la "flamme perpétuelle" (nér tamid - נֵר תָּמִיד).

[d'ailleurs, il est écrit dans notre paracha : "Je résiderai au sein des Bné Israël et Je serai leur Divinité. Et ils sauront que Moi, Hachem, Je suis leur D., qui les ai tirés du pays d’Égypte pour résider au milieu d’eux; Moi-même, Hachem, leur D." (Tétsavé 29, 45-46).
Et de même dans le dernier verset de la Haftara de Térouma (paracha précedente) : "Et Je résiderai au sein des Bné Israël et Je n’abandonnerai pas Mon Peuple Israël" (I Rois 6, 13).]

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-> "Je résiderai au sein des enfants d'Israël et Je serai pour eux le D." (29,45)

-> Rabbi 'Hanokh Hénekh de Alexander enseigne :
En ce qui concerne l'idolâtrie, plus un homme connaît de proche les idoles, plus il se rendra compte de leur nullité et de leur insignifiance.
En revanche, en ce qui concerne Hachem, Sa Grandeur est telle que plus on s'approche de Lui et de Sa Connaissance, et plus on se rend compte de Sa Grandeur et on acceptera sur soi Sa Royauté. En effet, quiconque connaît Hachem ne peut que vouloir se soumettre à Sa Royauté tant Sa Grandeur l'impressionnera.
Ainsi, le verset dit : "Je résiderai au sein des enfants d'Israël", quand Hachem résidera avec les juifs et que l'on vivra dans Sa Proximité, alors "Je serai pour eux le D.", les juifs accepteront sur eux Sa Divinité et Sa Royauté.
Ceux qui ne Le servent pas sont ceux qui ne Le connaissent pas. Il suffit de résider avec Lui pour L'accepter comme D.

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-> "qu’ils prennent pour toi une huile pure d’olives concassées, pour le luminaire, pour faire monter la lumière en permanence" (Emor 24,2)

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
La raison pour laquelle Hachem nous a demandé précisément d’allumer la Ménora avec de l’huile d’olive et pas une autre huile, c’est comme l’explique le Zohar (Nasso 126a) parce que l’olivier donne des olives toute l’année et pas seulement lors de saisons précises.
C’est pour nous apprendre que l’étude la Torah qui est comparée à l’huile d’olive se doit d’être de toute saison, le jour et la nuit, quand il fait froid ou chaud. C’est ce que conclut le verset : "pour faire monter la lumière en permanence" (לְהַעֲלֹת נֵר תָּמִיד).
D’ailleurs la guémara (Ména'hot 89a) nous apprend que seul le service de la Ménora est permis toute la nuit. Justement car la Ménora représente l’étude de la Torah, comme la guémara (Erouvin 65a) le dit : "La nuit n’a été créée que pour pouvoir y étudier", car là, l’homme est libre de ses contingences de la journée et peut étudier au calme.

"Lorsqu'il nettoiera les bougies, il fera brûler les encens"  (Tétsavé 30,7)

=> Pourquoi les encens devaient-elles être brûlés au même moment que le nettoyage et l'allumage de la Ménora?

En fait, la Menora symbolise le Sage qui éclaire le monde par la lumière de ses enseignements. La Torah veut nous enseigner que le sage doit avoir également un sens particulier pour sentir qui n'est pas comme il le paraît.
En effet, parfois certaines personnes, qui cherchent à éloigner des juifs du droit chemin, se comportent au début comme il se doit, pour ne pas être identifiées. Ce n'est qu'une fois qu'ils ont réussi à s'imposer qu'ils mettent en pratique leur projet vicieux d'écarter des personnes de la bonne voie.
Le véritable Sage doit, en même temps qu'il allume la Ménora et dispense sa Torah, être capable de sentir et de flairer tous ceux qui, malgré leurs apparences, viennent introduire des idées contraires à la Torah au sein du peuple. Et les encens, qui se réfèrent justement à l'odorat, font allusion à ce flaire dont doit être doté le Sage.
[rabbi Moché Feinstein - Darach Moché]

"Et toi, rapproche de toi Aharon ton frère" (Tétsavé 28,1)

-> Moché symbolise l'étude de la Torah. C'est lui qui l'a fait descendre sur terre.
Aharon, par contre, représente le service d'Hachem, à travers son travail dans le Michkan en tant que Cohen.
De nos jours où le Temple n'est actuellement plus présent, cela a été remplacé par la prière qui constitue le service du cœur.

Hachem vient signifier ici à Moché que certes l'étude de la Torah est fondamentale, c'est même la base. Mais pour être vraiment complète et parfaite, on doit y associer la prière et la dévotion qui renforce le lien de l'homme avec son Créateur.
Dans l'étude, c'est Hachem Qui s'adresse à l'homme. Dans la prière, c'est l'homme qui s'adresse à Hachem. Les deux sont indispensables. "Et toi (Moché), rapproche de toi Aharon ton frère".
[Ohr Chmouël]

"Quand Aharon fera monter (allumera) les bougies ..., on brûlera les encens" (Tétsavé 30,8)

=> Les encens étaient brûlés en même temps que l'allumage de la Ménora. La simultanéité de ces deux actes montre qu'il existe une corrélation entre eux. Quel est-il?

-> Le Likouté Halakhot explique que les encens (Kétoret) étaient brûlés pour réparer le Mal existant dans le monde et lui permettre ainsi de se soumettre au Bien.
Les encens comprenaient 11 parfums. Dans la tradition, le chiffre 10 représente la Sainteté. La Présence Divine repose dans un endroit où 10 Juifs sont réunis. 10 des 11 parfums de la Kétoret avaient une odeur exquise.
En revanche, la 11ème épice sentait très mauvais. Il s'agit de la 'Helbena. Elle représentait le Mal.
Mais lorsque l'ensemble des 11 parfums étaient consumés par le feu, la mauvaise odeur du 'Helbena ne se faisait plus ressentir. Elle s'effaçait dans la bonne odeur globale. C'est de cette façon que les Kétoret apportaient une réparation au Mal.

Ce travail se trouve en chaque homme. Chacun a des forces émanant de la Sainteté. Mais il a aussi en lui un mauvais penchant, qui l'incite à agir de manière négative ou à ressentir des émotions négatives. Son travail consiste donc à corriger ses propres défauts pour réussir à les éradiquer.
Au moment où il corrige un défaut, on aurait pu penser que seul ce défaut a été corrigé et l'homme est ainsi devenu moins mal. Mais la réalité est tout autre. Quand on s'efforcera d'éradiquer le Mal existant de par ses défauts et ses mauvais comportements, il y aura une répercussion sur l'ensemble des qualités de sa personnalité.
En corrigeant le Mal, le Bien aussi sera alors encore plus éclairé. Oui, le Bien qui est en lui sera encore plus prononcé et plus lumineux. Un défaut corrigé apportera une élévation considérable sur son Service Divin dans son ensemble. Il sentira encore plus d'élan, plus de force, plus de lumière, dans toutes ses actions et ses qualités.
L'homme n'est pas simplement devenu moins mauvais, mais il est devenu encore bien plus bon, plus lumineux.

C'est pourquoi, la combustion des encens était concomitante à l'allumage de la Ménora. Brûler des encens pour élever l'odeur du 'Helbena, corriger le Mal, tout cela permet de faire monter la lumière et d'éclairer encore plus les bonnes facettes de l'homme. Il est difficile d'imaginer quel impact pourrait avoir sur sa personnalité, le fait de corriger ne serait-ce qu'un seul défaut. Même si cela lui est pénible, le gain qu'il récoltera est extraordinaire. Toute sa vie sera élevée et brillera d'une nouvelle lumière qui le remplira de joies et de satisfactions.

Le Michkan : Hachem nous aime!

+ Le Michkan : Hachem nous aime!

-> Nous allons voir, b'h, au travers des exemples de la Ménora et des clochettes de la robe du Cohen Gadol, à quel point Hachem nous témoigne de Son amour.

1°/ La Ménora :

+ "Dans le Ohel Moed, à l'extérieur de la cloison de tissu qui dissimule [l'Arche du] Témoignagne (édout), Aharon et ses fils allumeront la [Ménora] du soir au matin devant Hachem. C'est une loi éternelle pour leurs générations de la part des enfants d'Israël" (Tétsavé 27,21)

-> Hachem a ordonné que la Ménora soit placé hors du Saint des saints pour montrer que Hachem, source de la lumière pour le monde entier, n'a pas besoin de notre lumière ...

Lors de la fabrication du Michkan, Hachem dit aux juifs : "Je désire que vous Me dédommagiez pour que vous ne vous sentiez pas redevables de la faveur que Je vous ai accordée".
[à l'image d'un voyant qui accompagne un aveugle pour le guider le long de son trajet, et qui à la fin lui demande d'allumer une lumière pour lui permettre de diminuer son sentiment de redevabilité.]

En observant ce commandement, nous ne remboursons D. en aucune façon car Il n'a pas besoin de la lumière d'aucune de Ses créatures.
C'est plutôt un moyen d'élever Israël, [de rendre importants les juifs] aux yeux des nations qui diront : "Voyez à quel point D. aime Israël! Après avoir tant fait pour eux, Il ne veut pas leur laisser de dette envers Lui".

=> Cela faisait paraître les juifs égaux à D., pour ainsi dire, en Le faisant profiter de leur lumière. Mais la réelle raison du commandement de la Ménora était de montrer le grand amour qu'Il leur portait.

De plus, Hachem ordonna aux juifs de faire a Ménora car la lumière que nous allumons dans le Temple nous permet de mériter celle du monde futur.
Les nations seront dans l'obscurité alors qu'Israël profitera d'une lumière intense.
Ainsi, D. dit au prophète : "Les ténèbres couvriront la terre et le brouillard, les nations mais D. brillera sur toi et Sa gloire se dévoilera sur toi" (Yéchayahou 60,2).

[Méam Loez]

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2°/ Les clochettes de la robe du Cohen Gadol :

+ "Aharon la portera pour accomplir le service Divin et son tintement sera entendu lorsqu'il entre dans le Sanctuaire devant Hachem et lorsqu'il en sort afin qu'il ne meure pas" (Tétsavé 28,35)

Selon le Ramban, Hachem ordonna de placer des clochettes sur la robe bien qu'il soit inhabituel de suspendre des clochettes à des vêtements.
Grâce à elles, les anges allaient percevoir leur tintement lorsque le Cohen Gadol se préparerait à entrer dans le Saint des saints et quitteraient le sanctuaire intérieur.

Lorsque le Cohen Gadol entrait dans le Saint des saints [à Yom Kippour] pour implorer le pardon en faveur des juifs, ni hommes ni ange n'était autorisé à s'y trouver.
Il est écrit : "Aucun homme (adam) ne se trouvera dans le Ohel Moéd (Tente d'assignation) lorsque'il viendra expier dans le sanctuaire" (A'haré Mot 16,17).
Le mot "homme" (adam) désigne également les anges qui ont un visage humain (Yé'hezkel 1,10).
Ces anges ne sont pas même autorisés à rester dans le sanctuaire extérieur lorsque le Cohen Gadol pénètre dans le Saint des saints.

Il est vrai que même sans le son des clochettes, les anges auraient perçu l'entrée du Cohen Gadol. Cependant, leur tintement servait de signal afin que les anges quittent les lieux.
Cela ressemble au cas d'un proche ami du roi venu parler au souverain en privé. Dès ce moment-là, tous les serviteurs qui entourent le roi le quittent pour laisser son ami converser à sa guise avec lui.

Les clochettes tintaient également lorsque le Cohen Gadol quittait le Saint des saints. C'était le signal que la conversation était terminée et que les anges pouvaient revenir.
[le Cohen Gadol venait en tant que représentant de chaque juif!
Les clochettes témoignent du fait que nous sommes les enfants chéris de papa Hachem, au point qu'Il demande à tous les anges de sortir pour se retrouver en tête à tête avec nous! Rien ne lui ai plus cher/aimé que nous!!]

Les clochettes nous enseignent qu'un homme désirant entrer chez un ami ne doit pas pénétrer dans sa maison subitement sans prévenir, à plus forte raison dans un palais royal.

Lorsque le Cohen Gadol pénétrait dans le Saint des saints, les clochettes avaient la même fonction que des coups frappés à une porte, fût-elle ouverte.
[selon Rabbénou Bé'hayé, les clochettes signalaient que le Cohen Gadol demandait la permission d'entrer, et ainsi les anges ne chercheraient pas à lui faire de mal, comme le mettre à mort.]

[cela nous arrive également à chacun d'entre nous, le vendredi soir.
En effet, le rav Pinkous enseigne que nous terminons le chant de : "Shalom Alé’hem", par : "bétsété’hem léShalom (allez en paix!)" = nous demandons aux 2 anges qui nous ont raccompagné de la synagogue, de nous laisser seul en tête à tête avec notre papa Hachem!
En effet, le Zohar écrit : "La Présence Divine ne quitte jamais un juif pendant Shabbath, [et] un Yom Tov" = quoiqu'on ai pu faire (en bien ou mal), notre papa Hachem nous aimera toujours infiniment, et ainsi Il désire nous voir personnellement autant que possible.
En ce sens, chaque semaine nous avons Shabbath, ce moment incroyable de proximité avec Lui, où même les anges sont mis à la porte!]

Les clochettes permettaient également aux juifs de savoir si le Cohen Gadol était, ou n'était plus, en vie.
Si le Cohen Gadol était un hérétique qui ne croyait pas en les enseignements des sages, il mourait en pénétrant dans le Saint des saints.
Par conséquent, si les juifs n'entendaient plus le son des clochettes, ils savaient que l'hérésie du Cohen avait causé sa mort ...
Tant qu'on entendait le tintement, on savait que le Cohen était en vie.