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Kora’h – la place de la bonté & la rigueur dans le monde

+++ Kora'h - la place de la bonté & la rigueur dans le monde :

+ "Il prit Kora'h, fils de Ytsar, fils de Kéhat, fils de Levi et Datan et Aviram ... Ils se rassemblèrent contre Moché et Aharon" (Kora'h 16,1-3)

-> Le Zohar (Kora'h 178b) enseigne : "Viens et constate qu'Aharon haCohen est du côté droit, et les Léviim sont du côté gauche. Kora'h voulait intervertir la droite et la gauche et c'est la raison pour laquelle il fut puni."

-> Le Amoudé Chiv'a commente :
Comme nous le savons, les Cohanim sont du côté du 'hessed qui est l'attribut de bonté et c'est la raison pour laquelle ils dépendent pour ainsi dire de la droite de Hachem, qui est l'attribut de la bonté.
Les Léviim sont du côté de la rigueur et dépendent pour ainsi dire de la gauche de Hachem, qui est l'attribut du din.

Les Sages nous ont enseigné à propos du premier verset de la Torah, qu'au commencement. le Maître de l'univers pensait créer le monde avec l'attribut de rigueur et lorsqu'Il vit que le monde ne pouvait se maintenir ainsi, Il associa l'attribut de bonté à celui de la rigueur car c'était la seule issue pour que le monde puisse se maintenir.
Ainsi, le côté de la bonté doit impérativement dominer le côté de la rigueur pour que le monde se maintienne.
Hachem dirige Sa création avec ces deux attributs (bonté et rigueur).

Kora'h voulait devenir Cohen Gadol à la place d'Aharon. Il voulait, dans l'absolu, renforcer le pouvoir des Léviim, dont la racine est celle de la rigueur, sur les Cohanim dont la racine est celle de la bonté. C'est ainsi qu'il voulut inverser la droite et la gauche amenant inéluctablement à la destruction le monde, car ce dernier ne peut se maintenir que lorsque la bonté domine la rigueur.

=> Comment comprendre que Kora'h ignorait le fait que le monde ne pouvait se maintenir si la bonté ne dominait pas la rigueur?

-> Le Imré Yossef répond à cette question en s'appuyant sur les explications du Arizal :
à l'avenir, lorsque le Machia'h viendra et annulera le mauvais penchant, l'attribut de bonté ne sera plus nécessaire dans le monde. La création incarnera la première pensée du Créateur et l'attribut de rigueur dominera l'attribut de bonté et c'est la raison pour laquelle, à l'avenir, la loi suivra l'avis de Chamaï qui tranchait la loi de façon plus rigoureuse et dont sa racine provient de la rigueur.
En effet, à partir du moment où le mauvais penchant sera annulé, l'attribut de bonté ne jouera plus aucun rôle puisque tout le monde profitera des bontés d'Hachem par l'intermédiaire du seul attribut de rigueur.

Ainsi le Imré Yossef explique qu'il s'agissait de l'erreur principale de Kora'h : il pensait qu'après la sortie d'Égypte, la réparation du monde était achevée et par conséquent, l'attribut de rigueur devait dominer l'attribut de bonté.
S'il en était ainsi, c'est Kora'h le Lévi qui provenait de la rigueur qui devait effectivement devenir Cohen Gadol, et Aharon qui provenait de la bonté devait redevenir Lévi.
Mais Kora'h se trompa puisque le temps de la réparation du monde n'était pas encore arrivé

La crainte d’Hachem ne s’acquiert que par nos efforts personnels

+++ Kora'h = la crainte d'Hachem ne s'acquiert que par nos efforts personnels :

"Et Kora’h fils de Itshar fils de Kéhat fils de Lévi prit" (Kora'h 16,1)

Rachi commente : "Il n’est pas mentionné "fils de Yaakov", car celui-ci sollicita la miséricorde Divine afin que son nom ne soit pas mêlé à la dispute, comme il est dit : "Dans leur assemblée, ne mêle pas mon honneur" (Vayé'hi 49,6).

=> Pourquoi aurait-on pensé mêler son nom (Yaakov) à la dispute? On aurait dû se contenter de dire : "Et Kora’h prit", sans mentionner le moins du monde son ascendance.

-> Le Ora'h lé'Haïm de Zeltchov explique :
selon la guémara (Baba Métsia 85a) : "Tout Talmid ‘Hakham (érudit en Torah) dont le fils et le petit-fils sont eux-mêmes des Talmidé ‘Hakhamim, la Torah établit sa résidence (dans cette famille)".

Le Ora'h lé'Haïm explique que cela concerne uniquement la Torah mais pas la crainte du Ciel, car celle-ci ne "s’établit" jamais définitivement dans une famille, puisqu’elle dépend du libre-arbitre de chacun (cela ne contredit pas le fait que si une personne accomplit des efforts personnels dans ce sens, le mérite de ses pères lui vienne en aide).

=> Dès lors, on comprend pourquoi la Torah énumère l’ascendance de Kora’h. Elle veut nous enseigner que, même doté d’une généalogie aussi illustre (fils de Itshar fils de Kéhat fils de Lévi), cela ne lui garantit pas la crainte du Ciel.
Car celui qui veut s’écarter de leur voie en a l’entière liberté, et cette crainte ne s’acquiert que par l’effort personnel.

Tout ce que l’on a et ce que l’on est, provient d’Hachem

+++ Tout ce que l'on a et ce que l'on est, provient d'Hachem :

"Kora’h fils de Kéhat fils de Lévi (se) prit (à part)" (Kora'h 16,1)

-> Le Divré Israël explique que l’expression "il prit", exprimant le détachement de Kora’h du peuple pour s’opposer à Moché, suggère également l’erreur qui entraîna ce dernier à accomplir une telle démarche : il pensa en effet que l’homme est en mesure de s’approprier (il prit) le pouvoir, sans comprendre que celui-ci appartient à Hachem et que c’est Lui qui nomme les dirigeants du peuple selon Sa volonté.

Le Divré Israël dit que c'est le sens de la guémara (Taanit 25a) qui enseigne : "Du Ciel, on lui donne, mais lui, ne prend rien" = du Ciel, on donne à l’homme ce qui est prévu pour lui, mais lui n’est pas en mesure de prendre ce qui ne lui a pas été octroyé, qu’il s’agisse d’un bien matériel ou d’un honneur quel qu’il soit.
En revanche, il recevra tout ce qui lui revient, en temps et en heure, car personne ne peut lui ravir ce qui est à lui, et Hachem accomplira largement ce qu’il a prévu pour chacun.

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-> Toutes les disputes et les dissensions entre les hommes prennent leur source dans un manque de émouna et de confiance en D.
[ rabbi Israël de Rouzhin ]

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-> Le rabbi Shlomke de Zhvil enseigne :
Un juif qui vit avec émouna ne vexe jamais personne et ne se vexe jamais de personne, que ce soit dans le domaine matériel ou spirituel. Car il sait pertinemment que personne ne peut toucher à ce qui est réservé à autrui, ne fût-ce que d’un cheveu (guémara Yoma 38b), et personne n’est en mesure de donner quoi que ce soit à quiconque ou de le lui prendre si Hachem ne l’a pas décrété.
Dès lors, pourquoi ferait-il du mal à autrui (en représailles du préjudice qu’il lui aurait porté), alors que ce dernier ne lui a rien fait? De même, pourquoi lui en voudrait-il s’il ne lui a rien fait?
Car tout ce que l’autre lui "fait" n’est que le fruit de la parole Divine.

Celui qui agit de la sorte acquiert le bonheur ici-bas et pour le monde à venir.
Qu’on l’insulte ou, au contraire, qu’on le bénisse, qu’on lui nuise ou qu’on lui fasse faire un profit, qu’on lui prodigue un bien ou qu’on le lui ravisse, qu’on le loue ou qu’on le dénigre, le croyant véritable sait parfaitement que rien n’est le fait d’autrui.

Kora’h = ne pas mal interpréter le comportement de nos ancêtres

+ Kora'h = ne pas mal interpréter le comportement de nos ancêtres :

-> Certaines personnes peuvent lire des épisodes particuliers de la Torah et penser : "Comment ces gens ont-ils agi de cette manière? Je n’aurais pas fait de telles erreurs". (ex: comment les explorateurs, Kora'h, ... ont-t-ils pu agir de façon si "stupide"? )
Cette pensée erronée est le résultat d’une mauvaise compréhension de ce qui s’est passé.

Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav Eliyahou - vol.1) écrit que les fautes racontées par la Torah, commises par les figures bibliques, ne peuvent être vraiment comprises comme de véritables fautes. Elles ne sont considérées comme telles qu’à l’aune de normes extrêmement strictes mais sont en réalité microscopiques.

De même, le Sifté 'Haïm (Introduction au Sifté 'Haïm al haTorah) écrit, au sujet des méfaits de nos justes ancêtres, qu’il est interdit d’avoir une compréhension superficielle et simpliste de ces questions.

-> On peut rapporter les exemples suivants :
1°/ La guémara (Shabbath 55b-56a) nous dit que si nous pensons que le roi David a fauté avec Bat Shéva, nous nous trompons.
La guémara emploie le même pour par exemple : Réouven dans l’incident avec Bilha et les fils de Chmouel sur la corruption et la perversion de la justice. [certes en apparence cela est une faute, mais en réalité Hachem nous assure qu'il n'en est rien! ]

2°/ Quand rav Achi demanda à Menaché pourquoi il adorait l'idolâtrie s’il était si instruit, il répondit : "Si tu vivais à mon époque, tu aurais soulevé le bas de ton vêtement et courut derrière l’idole!"
[Rachi explique : c’était pour que cela ne le ralentisse pas dans sa course vers le lieu d’idolâtrie. ]
[guémara Sanhédrin 102b]

[ainsi, ce qui peut nous sembler une faute, n'en est pas réellement, et si on aurait été à leur place on aurait fauté infiniment davantage. ]

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3°/ L'histoire de Kora'h :

-> Quand nous regardons l’histoire de Kora’h, nous pouvons penser : "Comme il est racha!"

Quand le ‘Hozé de Lublin (1745-1815) débutait son cours sur la paracha Kora’h, il commençait par dire : "Mon saint grand-père Kora’h".

Le Igra dé-Pirka (33) écrit que dans le Zohar et les midrachim la grandeur de Kora’h est magnifiée car il était très grand en sagesse. Il commit une erreur ponctuelle.

Le Arizal (Péri Ets 'Haïm - fin chaar hanhagat haLimoud) dévoile qu’à l’avenir, Kora’h sera élevé (יתעלה קרח למעלה).
Les lettres finales de "tsadik katamar yifra'h" (צדיק כתמר יפרח - un homme juste s’épanouira comme un palmier dattier - Téhilim 91,13), forment ainsi le nom קרח .

L’allusion dans צדיק כתמר יפרח suggère qu’il a agi léchem chamayim (uniquement pour l'honneur d'Hachem), car il voulait arriver au tikoum olam, à la guéoula.
A ce moment-là (après la guéoula), les Lévi'im seront comme les Cohanim, comme il est dit : "les Cohanim, les Lévites, descendants de Tsadok" (והכהנים הלוים בני צדוק - Yé'hezkiel 44,15).
L’affirmation de Kora’h était qu’à l’avenir, nous serons tous égaux, comme il est dit (guémara Taanit 31a) qu’Hachem fera un cercle pour les tsadikim et sera assis au milieu.
Dans un cercle, tout le monde est à équidistance du centre, ici Hachem, puisque chaque rayon d’un cercle a la même mesure. Kora’h voulait que directement advenir à ce temps.
Par conséquent, Kora'h a dit : "Toute la communauté, oui, tous sont des saints, et au milieu d'eux est Hachem" (Kora'h 16,3)
[en absolu il avait raison, mais ce n'était pas le bon moment. ]

-> Le Divrei Yoel nous dit que véritablement Kora’h était un grand et saint homme qui servit Hachem et eut l'inspiration prophétique (roua’h hakodech).
En ce sens, Rachi (v.16,7) dit que Kora’h vit une grande chaîne de descendants émerger de lui, dont Chmouel, qui était aussi important que Moché et Aharon ...
Le Arizal écrit que Kora’h vit que dans le futur, qu'il serait Cohen. Kora'h pensait faire advenir/provoquer ce temps du monde futur par son attitude. Ce fut son erreur.

Le Divré Yoel poursuit que le Yitav Lev entendit de son grand-père, le Yisma’h Moché (1759-1841), que c’était sa 3e incarnation dans ce monde.
La 1ere fois, c’était dans la génération du désert. Il mentionna que tous les chefs des tribunaux (ראשי סנהדראות) se tenaient du côté de Kora’h et que seuls les gens ordinaires étaient avec Moché.
Le Yitav Lev demanda de quel côté se tenait le Yisma’h Moché. Sa réponse : ni l’un ni l’autre, ni avec Kora’h, ni avec Moché, car il était indécis.
Quand le Yitav Lev demanda alors : "Comment est-il possible d’être contre Moché?"
Il répondit : "Vous ne connaissiez pas Kora’h, sinon vous ne poseriez pas une telle question. Kora’h était un saint homme, un vrai tsadik, mais il a juste fait une erreur."

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-> "Nos pères avaient péché : ils ne sont plus, et nous portons le poids de leurs fautes" (Eikha 5,7)
Selon le rav Yéhochoua Alt, cela se comprend ainsi : ce qui est un péché pour nos grands ancêtres ne l’est pas pour nous, et nous aimerions pouvoir avoir de telles fautes.

Kora’h – l’essence du guéhinam

+++ Kora'h - l'essence du guéhinam :

"Si c'est une création d'Hachem, la Terre ouvrira sa bouche et les avalera avec tout ce qui est à eux, ils descendront vivants dans la tombe et vous saurez que ces hommes ont provoqué Hachem" (Kora'h 16,30)

=> Comment comprendre le sens des mots : "la terre ouvrira sa bouche"?
Quelles sortes de paroles sortirent de la bouche de la terre lorsqu'elle s'ouvrit pour engloutir Kora'h et son assemblée?

-> La guémara (Baba Batra 74a ; Sanhédrin 110a) rapporte que Raba bar bar 'Hana rencontra un commerçant ichmaélite qui lui dit : Suis-moi et je te montrerai l'endroit où l'assemblée de Kora'h fut engloutie par la terre.
Il le suivit et vit deux trous dans le sol par lesquels sortait de la fumée. Il prit un morceau de laine trempée dans l'eau qu'il fixa au bout de sa lance et qu'il passa au-dessus du trou. Le morceau de laine fût brûlé par la chaleur qui sortait du guéhinam.
Le commerçant lui dit : Tends bien ton oreille et tu pourras entendre ce que déclare Kora'h et son assemblée depuis le ventre de la terre : "Moché et sa Torah sont vérité tandis que nous, nous sommes des menteurs!"
Puis, le commerçant ichmaélite ajouta : Tous les 30 jours, Kora'h et son assemblée sont retournés au guéhinam comme on retourne un morceau de viande dans une poêle et durant leurs souffrances ils déclarent : "Moché et sa Torah sont vérité tandis que nous, nous sommes des menteurs!"

[ il faut préciser que cet enseignement se trouve dans deux endroits du Talmud où il est écrit: "Moché et sa Torah sont vérité tandis que nous, nous sommes des menteurs!" (Baba Batra 74a ; Sanhédrin 110a)
Cependant, l'expression communément admise est : "Moché est vérité et sa Torah est vérité".
C'est ainsi que le rapporte le Ramban (chaar haguemoul chap.6, 57). Cet enseignement prend sa source dans le midrach tan'houma (Kora'h 11). C'est également l'avis du Arizal. ]

-> Rabbi Ména'hem Azaria de Pano (Assara Maamarot 3,34) tire un enseignement de la guémara précédente :
"Le Arizal nous a déjà enseigné à propos du verset : "Le juste fleurit comme le palmier" (tsadik katamar yifra'h - צַדִּיק כַּתָּמָר יִפְרָח - Téhilim 92,13). Nous pouvons observer que les dernières lettres du verset forment le nom de Kora'h (קרח), pour nous apprendre que lorsque le monde sera totalement réparé, Kora'h aura également achevé sa réparation.
L'enseignement de notre maître est de toute beauté car la plus belle réparation de Kora'h est le guéhinam. Depuis le moment où il y est descendu, il donne raison à la Justice céleste et déclare : "Moché est vérité et sa Torah est vérité tandis que nous, nous sommes des menteurs!"
Il n'y a pas de dommage dans le monde, aussi grand soit-il, qui ne peut être réparé par cette téchouva."

-> Le Chla haKadoch (Kora'h) partage l'avis de Rabbi Mena'hem Azaria de Pano et ajoute un autre enseignement :
"Kora'h est descendu vivant au guéhinam et bien qu'en apparence il semble mort, en réalité il est resté vivant et il est continuellement accablé de souffrances.
Hachem a agi de la sorte dans son intérêt afin que son repentir puisse être accepté puisqu'il se repent à tout instant en déclarant : "Moché est vérité et sa Torah est vérité!"
S'il était mort, son repentir n'aurait pas pu être accepté puisqu'il n'y a pas de téchouva après la mort.
Ainsi, Hachem le fait mourir et le fait revivre afin qu'il puisse se repentir et appliquer les termes du verset : "Le juste fleuri comme le palmier" (Téhilim 92,13)."

-> Le Torat 'Haïm sur la guémara ci-dessus enseigne :
la téchouva que réalise Kora'h et toute son assemblée dans le guéhinam pour expier leurs fautes ressemble à celle de tous les réchaïm dans le guéhinam. En effet, à travers cela, ils accomplissent une très grande réparation pour leur âme et ce, même après leur mort, car le feu du guéhinam ne purifie les dommages causés à l'âme seulement lorsqu'il est accompagné du repentir.

Le Torat 'Haïm rapporte une preuve de la guémara (Erouvin 19a) suivante :
"Rabbi Yéhochoua ben Lévi demande quel est le sens du verset suivant : "Ceux qui traversent la vallée de larmes feront une source et l'enseignant le couvrira de bénédictions" (ovré béémék aba'ha ... - Téhilim 84,7).
"Ceux qui traversent" = il s'agit de ceux qui transgressent la volonté de Hachem.
"La vallée" = il s'agit de la profondeur qu'ils ont eux-mêmes creusée au guéhinam.
"Les larmes feront une source" = leurs larmes coulent comme une source intarissable.
"L'enseignant le couvrira de bénédictions" = il donne raison à la justice et déclare : "Maître de l'univers, Tu as bien jugé, Tu as bien innocenté, Tu as bien condamné et Tu as bien fait d'avoir institué le guéhinam pour les impies et le Gan Eden pour les justes"."

=> Il ressort clairement que les réchaïm se repentissent dans le guéhinam, et il est évident que c'est une partie intégrale de la réparation opérée par le guéhinam.
L'association des souffrances et de la confession s'accomplit même après la mort!

D'après ceci, nous pouvons dire que lorsque Moché a décrété que la terre s'ouvre pour engloutir vivants Kora'h et toutes son assemblée devant toute l'assemblée d'Israël dans le but qu'ils apprennent et qu'ils craignent les disputes, afin qu'ils conservent leur foi intégrale que tout ce que fait Moché, il l'a accompli seulement par l'intermédiaire des ordres divins.
Cependant, le décret de Moché avait une bonne intention car : "je souhaitais leur procurer la possibilité d'accomplir la totalité de leurs réparations en se repentant dans le guéhinam : Moché est vérité et sa Torah est vérité!"

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-> Le Zohar (Térouma 150b) rapporte :
"Rabbi Yéhouda a enseigné : nous avons déjà appris que la rigueur de la punition du guéhinam a été instituée pour juger les réchaïm. Pourquoi sont-ils jugés précisément par le feu du guéhinam et non par autre chose?
Il faut savoir que le guéhinam est un feu qui brûle jour et nuit, tout comme les réchaïm se réchauffent avec le feu du mauvais penchant pour transgresser les commandements de la Torah. Chaque chaleur qui a réchauffé le mauvais penchant correspond à l'intensité du feu du guéhinam.
[ à chaque fois que l'homme faute, le mauvais penchant se renforce car c'est par l'intermédiaire de la faute que les klipot se nourrissent en recevant de l'abondance qui leur permet de vivre et de faire grandir leurs forces. Aussi, l'intensité du feu grandit également.]
Une fois, le mauvais penchant a été annulé totalement du monde et lorsque les Sages de la Grande Assemblée l'ont enfermé dans un ustensile de fer (guémara Yoma 69a) puis l'ont fait rentrer dans une cavité menant aux abysses, durant toute cette période le feu du guéhinam ne brûla plus.
Puis, le mauvais penchant réintégra sa place dans le monde et les réchaïm recommencèrent à réchauffer le feu du guéhinam qui s'est remis à brûler. Depuis, ce feu est resté allumé jour et nuit et ne s'est
plus jamais éteint.

"Racheter, tu rachèteras le premier-né de l'homme ... et ceux qui doivent être rachetés à partir de l'âge d'un mois, tu rachèteras selon la valeur de 5 shekels d'argent" (Kora'h 18,15-16)

=> Quel est le sens profond de ce commandement?
De plus, pour quelles raisons Hachem nous a-t-il ordonné de procéder au rachat précisément avec 5 shekels d'argent?

-> Selon le Zohar (Bo 42a) :
"Le premier-né sera racheté par un montant d'une valeur de cinq sélaïm d'argent qui a la même valeur que la lettre hé (ה) du nom d'Avraham (אברהם)".

=> Ce passage nécessite une explication : quel est le rapport entre la mitsva du rachat du premier-né et la lettre hé (ה) qui fut ajoutée à Avraham (passant de Avram à Avraham)?

-> Le Zohar (hakdama 14a) explique le commandement du rachat du premier-né.
Lorsque naît un fils premier-né dans le peuple d'Israël, immédiatement 2 anges se tiennent devant lui : l'ange de la vie et l'ange de la mort, qui combattent l'un contre l'autre.
L'ange de la vie fait tout ce qui est en son pouvoir pour transmettre la vie au nourrisson tandis que l'ange de la mort se bat pour le faire mourir, que D. nous en préserve.
Ainsi, lorsque l'homme accomplit la misva du rachat du premier-né, il le rachète concrètement des mains de l'ange de la mort pour qu'il ne puisse pas le dominer.
Et c'est le secret du verset : "D. vit tout ce qu'Il avait fait, et voici que c'était très bien (tov méod)" (Béréchit 1,31), le mot "tov" (bien - טוב) se rapporte à l'ange de la vie tandis que le terme "méod" (très - מאד) se rapporte à l'ange de la mort.
Ainsi, le rachat permet de renforcer l'ange de la vie et d'affaiblir l'ange de la mort. Par ce rachat, il lui
rachète la vie et l'ange du mal abandonne le combat.

[Les 2 anges cités ici sont les mêmes qui vont le surveiller dans ses actions durant toute sa vie, comme il est écrit : "Car à ces anges, Il a ordonné de te protéger dans toutes tes voies" (Téhilim 91,11). Le Arizal (Ets 'Haïm) écrit que les 2 anges qui accompagnent l'homme durant toute sa vie sont le bon et le mauvais penchant depuis qu'Adam le premier homme a mangé de l'arbre de la connaissance.

Ce passage du Zohar est le fondement de l'enseignement du Séfer 'Hassidim (siman 234) à propos d'un jeune homme qui était sur le point de mourir et criait dans l'agonie : "Rachetez-moi". Ceci fut rapporté à un sage qui leur a répondu : peut-être est-il un premier-né? Ils confirmèrent.
Il leur demanda de le racheter immédiatement pour qu'il puisse vivre. Ils donnèrent immédiatement le montant de cinq sélaim au Cohen et le jeune homme survécut.
Le 'Hida (Midbar Kedmot) écrit : "Nous avons reçu par transmission de nos Anciens, qui eux-mêmes l'ont reçu des premières générations, que lorsqu'un homme accomplit la mitsva de racheter son fils qui est premier-né selon la loi en donnant 5 sélaim au Cohen dans la joie, il peut être assuré que l'enfant vivra et sera préservé de tout dommage et des maladies infantiles. Il grandira pour devenir un homme." ]

-> Nous comprenons mieux pourquoi Hachem nous a ordonné de racheter le premier-né contre 5 pièces d'argent qui correspondent à la lettre hé (ה) que le Créateur a ajouté au nom d'Avraham (אברהם).
Le Zohar (Nasso 123a) nous explique qu'Hachem créa le monde avec la lettre hé (ה) qui est la source de toute la création, et sans qui le monde serait détruit.
La lettre hé (ה) est inscrite sur le corps et ne le quitte jamais afin qu'il puisse subsister.
Selon ce Zohar, lorsque celle-ci s'en va, le "parfum de la mort" arrive et réside sur le corps de l'homme et c'est à ce moment précis que le fils de l'homme est considéré comme mort.

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-> La mitsva du rachat du premier-né apparaît déjà explicitement dans la paracha Bo, comme il est écrit : "Tu rachèteras tout premier-né de l'homme parmi tes fils" (Bo 13,13). Cependant, la Torah n'explique pas comment s'effectue le rachat tandis qu'ici, il est expliqué que le rachat s'accomplit contre 5 shekels d'argent et c'est la raison pour laquelle nous expliquons également cette mitsva dans cette paracha.

-> b'h, rachat des premiers-nés -> les divré Torah sur Bo : http://todahm.com/2020/03/23/12860-2

L’erreur de Kora’h = la non appréciation de la valeur de chaque juif

+ L'erreur de Kora'h = la non appréciation de la valeur de chaque juif :

"Et il ne sera pas comme Kora'h et son assemblée" (Kora'h 17,5)

=> La Torah nous demande de ne pas suivre l'exemple de Kora'h. Mais quelle est la racine de son erreur qui la pousser à causer une telle discorde?

-> Hachem a créé un monde dans lequel il ne manque rien et qui est rempli d'êtres prodigieux. Chacun a un rôle particulier et exclusif à remplir dans ce monde et doit servir Hachem avec ses moyens et à son niveau et, grâce à cela, accomplir la mission pour laquelle il a été envoyé ici-bas.
L'homme le plus simple qui assume cette mission avec dévouement a la même valeur aux yeux d'Hachem qu'un homme important qui remplit son rôle à un poste élevé.

Rabbi David de Lalov explique d'après cela que si Kora'h avait pris conscience qu'en servant Hachem dans les tâches les plus subalternes, il était considéré par Hachem de la même manière que le Cohen Gadol qui entre dans le Saint des Saints, il n'aurait jamais entamé cette dispute.
L'unique raison qui le poussa à cette folie fut qu'il s'imaginât à tort qu'il existait une quelconque différence entre le service des personnes de haut rang et celui des simples juifs.

-> L'homme qui occupe un rang élevé n'a aucune raison de s'enorgueillir de sa situation, et cela pour plusieurs raisons : premièrement, qui dit qu'il procure plus de plaisir au Créateur du monde qu'un simple juif?
Le rav Tsvi Hirsch de Ziditchov explique qu'il est écrit : "Votre Trouma sera considérée à vos yeux comme la récolte de la grange et comme le produit du vignoble. » (Kora'h 18,27).
Bien que la Trouma (prélèvement sanctifié à D.) soit la partie consacrée de la récolte, elle ne tire de cette position aucune prétention particulière face au reste des fruits demeurés profanes. Elle sait que la sainteté dont elle est empreinte n'est due à aucune filiation ni qualité intrinsèque.
Il en est de même pour nous : "Votre Trouma sera considérée à vos yeux", l'homme qui occupe un rang élevé, dans la Torah ou dans son travail, doit être à ses propres yeux comme cette Trouma que la Torah met au même niveau que "la récolte de la grange et le produit du vignoble".
Car elle-même n'a été dénommée Trouma que parce qu'Hachem en a décidé ainsi et non pas grâce à un quelconque mérite personnel.

-> Le rav Elimélé'h Biderman écrit : Hachem ne retire aucune satisfaction de quelqu'un qui cherche à atteindre des niveaux qui ne correspondent en rien au rôle qui est le sien ici-bas.
[Hachem attend de nous que nous agissions chacun du mieux de nos capacités, Hachem désire que nous remplissons notre mission unique pour laquelle nous avons été envoyée dans ce monde. Chacun a les outils et les potentialités qui lui sont nécessaires, et devra rendre des comptes en conséquent. Plutôt que de sans cesse voir chez autrui, on doit se comparer à soi-même et à ce qu'on pourrait être et faire de notre vie. ]

-> Rabbi Bounim de Pshis'ha rapporte que Kora'h aspirait à prier dans le Saint des Saints comme le Cohen Gadol.
Il n’avait pas compris que l'on pouvait prier exactement de la même manière en tout endroit.
(Certes, les lieux saints conservent toute leur valeur. Cependant, une personne qui est dans l'impossibilité de quitter l'endroit où elle se trouve doit savoir qu'elle peut prier avec la même force de là où elle est).

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-> Le Arougat Habossem explique la formule qu'employa Avraham lorsqu'il fit prêter serment à son serviteur Eliézer : "Je te fais jurer par Hachem le D. du Ciel et le D. de la terre" ('Hayé Sarah 24,3) en commentant au préalable le verset : "Mes yeux sont dirigés vers les fidèles de la terre pour qu'ils siègent auprès de Moi" Téhilim (101,6).
Pourquoi emploie-t-on ici l’expression "fidèles de la terre" et non point "fidèles de l'esprit"?

La guémara (Roch Hachana 11a) rapporte que Rabbi Yéhochoua Ben Lévi enseigne : "Tous les êtres furent créés au moment de la Création selon leur taille définitive, avec leur connaissance et selon leur nature propre".
Rachi explique le terme de ''connaissance'' dans le sens de consentement : Hachem demanda à chaque créature si elle consentait à être créée de cette manière et toutes répondirent par l'affirmative".
Cela concerna même la terre. Elle ne s'opposa pas en disant : "Maître du monde, pourquoi les cieux et tout leur cortège sont-ils proches de leur Créateur et dois-je, moi, être forcée de demeurer une créature matérielle formé de matière grossière".
Elle accepta au contraire la décision d'Hachem de bon coeur en disant : "Si telle est la volonté du Créateur, je l'accomplirai de plein gré". Cela apparaît d'ailleurs en allusion dans le terme הארץ (la terre) qui contient les lettres רצ racine du verbe vouloir.
Elle fut ainsi dénommée, affirme le midrach (Béréchit rabba 517) "car elle voulut accomplir la Volonté Divine".

Le Arougat Habossem explique que la soumission de la terre au plan Divin est pour nous une leçon. Un homme ne doit pas énoncer de plaintes telles que : "Pourquoi contrairement aux autres suis-je incapable de m'assoir étudier et de servir Hachem de cette manière? Pourquoi n'ai-je pas été doté d'un esprit vif et aiguisé? Si j'avais été ainsi créé, j'aurais pu mieux servir Hachem".
Car si le Créateur de tous les mondes a prévu de le créer avec cette nature, il est certain qu'il ne peut parvenir à se réaliser entièrement que grâce à celle-ci.
Il n'y a à cela qu'une seule condition : s'en remettre avec confiance à la volonté d'Hachem.
=> C'est pourquoi le verset des Téhilim dit : "Mes yeux sont dirigés vers les fidèles de la terre". Car le Créateur chérit particulièrement ceux qui se conduisent avec intégrité, à l'instar de la terre, en soumettant leur volonté à la Sienne. Ils sont satisfaits de la manière dont ils ont été créés pour remplir leur rôle dans ce monde.

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-> A partir de cela, poursuit le Arougat Habossem, on peut comprendre l'épisode de Avraham et d'Eliézer : lorsque Avraham envoya son serviteur afin qu'il trouve une épouse pour son fils Its'hak, Eliézer lui dit : "Peut-être ne viendra-telle pas?" (oulaï lo télé'h - אֻלַי לא תלך - 'Hayé Sarah 24, 39).
Nos Sages (midrach Béréchit rabba 59,9) nous enseignent que le mot "oulaï" (אֻלַי - peut-être) est écrit sans vav et peut être lu "élaï" (אֵלַי - vers moi). Il vient évoquer qu’Eliézer avait une fille qu'il désirait marier à Its'hak.
Mais Avraham lui répondit que son fils était d'une descendance bénie alors qu’Eliézer était d'une descendance maudite. Toutefois, Eliézer, même après ce refus, lui demeura entièrement fidèle, comme il l'avait toujours été.

C'est à propos d'une telle attitude qu'Avraham lui dit : "Je te fais jurer par Hachem le D. du Ciel et le D. de la terre". Car Eliézer mérita alors de comprendre que ceux qui servent Hachem au simple niveau du ''D. de la terre'' (qui est celui de la descendance de Canaan dont il est issu) ont autant de valeur aux yeux d'Hachem que ceux qui le servent au niveau élevé de "D. du Ciel'' (qui est celui d'Avraham issu d'une descendance bénie).
Eliézer apprit cet enseignement de la terre qui accepta de bon gré de remplir sa mission afin de satisfaire la volonté Divine malgré le rôle purement matériel qui lui fut imparti.
Il est d'ailleurs notable de constater que lorsqu'Eliézer fut en route pour accomplir sa mission, nos Sages nous enseignent que la terre ''sauta à sa rencontre'' (et lui raccourcit ainsi le trajet). Car Eliézer se para alors de la même vertu que cette dernière : accomplir avant tout la Volonté Divine.

Il est écrit au sujet de Kora'h : "La terre ouvrit sa bouche" (Kora'h 16,32).
Il ne comprit pas que celui qui sert Hachem à son niveau est considéré au même titre que le Cohen Gadol dans le Saint des Saints. Il s'entêta à vouloir lui-même être le Cohen Gadol.
C'est pourquoi c'est la terre elle-même qui s'ouvrit pour l'avaler afin de lui montrer son erreur : il n'y a pas de rôle supérieur à un autre pour Hachem.

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-> La guémara (Pessa'him 50a) rapporte que Rav Yossef, le fils de Rabbi Yéhochoua Ben Lévi, tomba gravement malade au point que son âme quitta son corps. Lorsqu'il reprit vie, son père lui demanda : "Qu'as-tu vu (dans l'au-delà)?
- J'ai vu un monde à l'envers, lui répondit-il, ceux qui sont en haut (ici bas), en bas, et ceux qui sont en bas, en haut.
- Mon fils, tu as vu un monde de clarté".

=> A priori, cette guémara suscite une interrogation : est-ce que Rav Yossef pensait vraiment que les gens ''de la haute société'' dans ce monde occupent également un rang élevé dans le monde d'En-haut grâce à leur richesse? Ignorait-il qui sont véritablement les grands hommes de ce monde ?
Dans ces conditions, comment put-il dire ''j'ai vu un monde à l'envers'', ce qui laisse à penser que tant qu'il était vivant, il s'était trompé?

Le Mabit (dans l'introduction à son ouvrage Beit Elokim) explique qu'il est certain que Rav Yossef ne pensait nullement aux gens d'un niveau élevé du point de vue matériel.
C'est aux personnes de haute stature spirituelle qu'il pensait en parlant de "ceux qui sont en haut".
Néanmoins, en quittant quelques instants la vie terrestre, il vit que certains d'entre eux considérés comme inférieurs à d'autres leur étaient en vérité supérieurs.

Prenons l’exemple d’un homme qui étudie 10 heures par jour alors que son ami n'étudie que 5 heures.
Dans ce monde, on donnera la préséance et les honneurs au premier parce qu'il étudie le double du deuxième. Mais, dans le monde de Vérité, on réalisera que "ceux qui étaient en haut sont en bas et ceux qui étaient en bas sont en haut".
C'est pourquoi lorsqu'il revint dans ce monde, Rav Yossef s'écria : "j'ai vu un monde à l'envers" car cela lui semblait illégitime.
"Mon fils, tu as vu un monde de clarté", lui répondit son père, car celui que tu as vu étudier dix heures était capable en fait d'en étudier douze, suivant son niveau. Il n'avait donc pas exploité entièrement toutes ses capacités dans ce monde.
En revanche, le 2e était réellement dans l'incapacité d'étudier plus que 5 heures par jour, du fait de ses possibilités intellectuelles plus réduites ou parce qu'il était affairé pour pourvoir aux besoins matériels de sa famille.
Dès lors, il est tout à fait légitime qu'il soit considéré comme plus grand que son ami, car il a rempli entièrement le rôle qui lui était imparti. En revanche, ce dernier, bien qu'ayant étudié beaucoup plus d'heures que lui, aurait pu étudier davantage d’après ses capacités.
Car Hachem ne se comporte pas de manière impartiale envers Ses créatures mais il considère les actes de chacun avec exactitude en fonction de ses réelles capacités.

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-> Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav MéEliahou) illustre ce qui précède par une parabole.
Un roi possédait de nombreux sujets et serviteurs. Chacun avait pour rôle de louer le roi. Imaginons que le premier d'entre eux entre chez ce dernier de bon matin la bouche remplie d'hommages envers le souverain en louant sa bonté immense, lui qui se préoccupe constamment du bien-être de ses sujets ...
Le 2e serviteur entre après lui et loue à son tour la bonté immense du roi qui se préoccupe constamment du bien-être de ses sujets. Puis entre le 3e serviteur qui répète les mêmes compliments que ses prédécesseurs et ainsi de suite pour le 4e, le 5e, ...
Il est clair pour tout le monde que cette procession ne constitue nullement un hommage pour le roi et que celui-ci ne retire aucun plaisir de ce cérémonial idiot.
L'honneur du roi ne s'exprimera que dans la mesure où chacun le louera par une qualité différente, l'un témoignera de sa sagesse, le 2e de sa puissance, ...
Hachem a créé un tel monde rempli d'une multitude infinie de créatures dans un but unique : afin que Son Grand Nom soit glorifié et sanctifié, comme il est dit : "Toutes les actions d'Hachem sont pour Sa Gloire" (Michlé 16,4).
Et si chacun a été créé avec un caractère différent, c'est précisément afin qu'il satisfasse son Créateur selon ses qualités personnelles et c'est de cette manière que le Nom d'Hachem est glorifié.
C'est d'ailleurs dans ce sens que certains ont expliqué la Michna (Pirké Avot 1,15) : ''si je ne suis pas pour moi-même qui sera pour moi'' (im en ani mi li) = car si je ne suis pas pour moi-même qui d'autre que moi peut remplir mon rôle et la mission qui m'a été confiée puisque chacun a été créé différemment des autres pour apporter sa part dans la glorification du Nom divin?

[commencer à vouloir être quelqu'un d'autre, à vouloir avoir d'autres outils, objectifs dans la vie, c'est d'une certaine façon ne pas accepter le rôle unique que Hachem nous a accorder (il nous connaît infiniment mieux que nous!). Plutôt que d'agir, on va passer son temps à se dire : si seulement j'avais, si seulement j'étais comme tel personne, avec telle ressources, ... alors là je donnerai mon potentiel, je serai heureux ..." C'est le yétser ara développe cette attitude pour que nous passions à côté de notre vie.
Mais aux yeux d'Hachem, si je fais 100% de ce que j'ai à faire, alors je suis équivalent au Cohen Gadol, au Gadol hador, qui fait 100% de ce qu'il a à faire. ]

La force de la prière

+ La force de la prière :

"J’apaiserai les plaintes que les enfants d'Israël émettent sur vous" (Kora'h 17,20)

=> Une question se pose à la lecture de la révolte de Kora'h. Lui et une grande partie du peuple se sont mis à contester l'authenticité de Moché, le suspectant d'avoir nommé Aharon comme Cohen Gadol de son propre chef et que ce n'était pas la décision d'Hachem. Mais comment une telle chose a pu être possible alors que la Torah ait dit clairement lors du don de la Torah qu'Hachem parla à Moché devant tout le peuple afin qu' "ils croient en toi à tout jamais "? Comment tant de personnes ont-ils pu donc douter de Moché?

-> Le Rav 'Haïm Kanievski explique qu'en fait, il est évident que tout le peuple avait foi en Moché et personne n'a osé penser qu'il n'ait fait quoi que ce soit de lui-même, sans la Décision Divine, conformément à ce qui a été promis au moment du don de la Torah.
Malgré tout, ils avaient aussi conscience de la force et de la puissance de la prière, qui a le pouvoir d'influer sur la Volonté d'Hachem.
Par la prière, un juif peut annuler un mauvais décret et il peut même obtenir qu'Hachem prenne une décision en conformité avec ce qu'il a demandé dans sa prière.

=> Ainsi, ce que le peuple a suspecté, c'est que Moché a imploré et a prié Hachem pour qu'Il nomme Aharon comme Cohen et que Hachem ait accepté sa demande et que de ce fait, il ait enjoint que Aharon soit le Cohen.
Aussi, Kora'h a reproché à Moché de ne pas avoir prié et imploré Hachem pour qu'Il le nomme lui en tant que Cohen. Mais en réalité, il n'en était rien. Ce n'était pas la prière de Moché qui a déterminé qu'Aharon soit le Cohen Gadol, mais c'était le fait que celui-ci était le plus apte à ce poste, du fait de ses qualités et mérites personnels.

==> Malgré tout, nous voyons de là combien le peuple était conscient de la force de la prière. Elle a la force de tout déterminer et d'obtenir la réalisation de toutes nos demandes.

"S'ils meurent comme tout homme ... Hachem ne m'a pas envoyé" (Kora'h 16,29)

-> Le midrach explique que Moché dit à Hachem : "Si tu fais un miracle et que la terre s'ouvre et les engloutit, alors ce sera bien. Mais sinon, si tu les laisses mourir naturellement sur leurs lits, alors moi aussi je renierai et je dirai que Tu ne m'as pas envoyé".
=> Comment comprendre que Moché puisse dire telle chose à Hachem? D'autant que cela paraît être une sorte de chantage!

-> Le rav Chimchon Pinkous explique que la gravité d'une dispute ne réside pas dans le fait que l'un des deux parties soit dans l'erreur. La faute n'est pas de s'opposer à la vérité et de faire des disputes pour persévérer dans le mensonge. En fait, c'est la querelle et la dispute en elles-mêmes qui sont graves. Hachem n'aime pas qu'il y ait des querelles, tout simplement.
Et même celui qui est dans le vrai et recherche le bien, le simple fait de persévérer dans une dispute, même s'il la mène contre des réchaïm qui clament des idées fausses, cela est déjà détestable aux yeux d'Hachem. Car le Créateur affectionne encore plus la paix et l'harmonie au sein du peuple juif que la recherche pointilleuse de la vérité.
Et s'il faut renoncer à avoir raison et à prouver que l'on soit dans le vrai pour rétablir l'harmonie, alors c'est ce qu'il faudra faire. Et on ne devra surtout pas se battre pour défendre à tout prix ce que l'on clame être la vérité, au prix de colères, rancœurs et haines que cela entraîne et en se couvrant derrière l'argument que l'on mène une guerre pour le Nom d'Hachem.

=> Moché supplia Hachem de supprimer cette querelle de Kora'h au plus vite en engloutissant ses protagonistes dans la terre. Mais si Hachem n'intervient pas pour stopper cette discorde et les laisse vivre tranquillement jusqu'au jour où ils mourront naturellement sur leurs lits, alors la seule alternative que Moché voit pour stopper cette querelle est de leur donner raison et de dire comme eux, que Hachem ne l'a pas envoyé. Et effectivement, il sera prêt à faire concession à la vérité la plus essentielle pour stopper cette grande querelle.

"Kora'h a pris" (Kora'h 16,1)

-> Le Midrach explique que Kora'h a vu par inspiration divine qu'il allait avoir une illustre descendance. Le prophète Chmouël, qui équivalait en grandeur à Moché et Aharon, allait sortir de lui.
Il en déduisit qu'il n'était pas normal qu'il ne soit pas honoré comme il le méritait. C'est ce qui l'a poussé à la révolte.
=> Mais pourquoi Hachem lui dévoila-t-Il sa grandeur sachant que cela allait le conduire à sa perte?

-> Le Tiferet Chlomo explique qu'Hachem a l'habitude de mettre les hommes Justes (tsadikim) à l'épreuve, pour leur donner une grande récompense lorsqu'ils surmonteront l'épreuve. Ainsi, la pauvreté, la richesse, les tentations, les mauvaises nouvelles, ... peuvent être des épreuves, pour vérifier la foi et la fidélité du Juste par rapport à Hachem.
Hachem peut aussi parfois montrer à l'homme sa grandeur, l'homme vient alors parfois à être convaincu qu'il est droit et pieux, qu'il sert Hachem comme il se doit, qu'il est un homme Juste et proche d'Hachem. Le but est alors de tester s'il va croire cette idée et se prendre réellement pour un homme Juste, ce qui risquerait alors de le mener à l'orgueil et à un excès de confiance lui faisant perdre la mesure des choses.
Ou s'il va savoir rester humble, conscient malgré tout de ses imperfections et ne méritant pas réellement toute cette grandeur.

Quand Hachem s'emporta sur le peuple juif après la faute du veau d'or et annonça à Moché Sa Volonté d'anéantir le peuple et de faire de lui et ses descendants une grande nation, Moché implora Hachem de toutes ses forces pour annuler ce décret. En fait, c'est cela qu'Hachem recherchait. Il mit Moché à l'épreuve pour voir s'il allait accepter cette proposition de constituer cette grande nation. Il aurait alors échoué et aurait été lui aussi anéanti avec le peuple. Mais il s'opposa et supplia Hachem d'épargner le peuple.
Il en fut également de même par rapport à Kora'h. Hachem lui montra sa grandeur et celle de sa descendance pour tester s'il va se laisser entraîner dans l'orgueil, conscient de son importance et de sa grande piété, ou s'il allait malgré tout rester humble et se soumettre à Moché.
Mais malheureusement, il a échoué.

=> Nous aussi, nous pouvons parfois nous sentir porté spirituellement et avoir l'impression de nous élever et d'être en grande proximité avec Hachem. Mais il faut se méfier et ne pas laisser cette impression nous remplir de confiance, assurance et orgueil. Peut-être que tout cela n'est qu'une épreuve et qu'en réalité Hachem attend de nous que nous restions humbles et sur nos gardes.