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"Ce fut comme ce jour-ci, Yossef vint pour faire son travail et il n’y avait aucun homme de la maison" (Vayéchev 39,11)

-> Selon Rachi :
- ce jour-ci : Lorsqu’il arriva un jour particulier, un jour de fête païenne où ils allaient tous adorer leurs idoles, elle s’est dit : "Aucun jour n’est plus propice que celui-ci pour me rapprocher de Yossef". Elle a prétexté qu’elle était malade pour ne pas y aller.
- faire son travail : Rav et Chmouel sont en désaccord. L'un dit : pour faire son travail, au sens littéral. Quant à l'autre, il enseigne : pour satisfaire ses "besoins" [c’est-à-dire : pour avoir des rapports avec elle]. Mais l’image de son père lui est apparue.

-> L'Admour de Riminov enseigne que nous trouvons une allusion à cela dans les mots : "il n'y avait personne" (vé'en ich - וְאֵין אִישׁ - v.39,11), dont les lettres forment les initiales des mots : "Védémout Aviv Yaakov Nira El Yossef Cham" ("Et le visage de son père Yaakov a apparu à Yossef là-bas).

=> Pourquoi est-ce que c’est précisément le visage de son père qui lui est apparu pour le sauver?

-> Le Yalkout Réouvéni explique que la valeur numérique de Yossef (יוסף) est de 156, alors que celle de Yaakov (יעקב) est de 182, c’est-à-dire 26 de plus.
Lorsque Yossef devait surmonter cette épreuve avec la femme de Potiphar, Hachem lui accorda Son aide. Or, le Nom de Hachem a justement la valeur numérique de 26.
Ainsi, Yossef (156) aidé par Hachem (26), parvint à la valeur numérique de Yaakov (182). C’est cela que signifie qu’il vit l’image de son père.
[Il est dit plus haut : "D. était avec Yossef" (verset 2) = le nom de D. (Havaya - יהוה) était avec Yossef. Si l’on ajoute la valeur numérique du nom Havaya [26] הויה à celle de Yossef 156 ,יוסף nous obtenons celle de Yaakov 182 יעקב .
A présent, lorsque Yossef a dominé son penchant grâce au nom Divin Havaya qu’il gardait toujours à l’esprit (chiviti Hachem lénegdi tamid), il a vu "l’image" de son père, car en ajoutant la valeur numérique du nom Havaya à celle de Yossef, on obtient celle de Yaakov. ]

-> Le Ohr ha'Haïm apprend de là que lorsqu’un homme est en proie à son mauvais penchant qui le hante par des pensées de faute, il est bon qu’il se représente mentalement l’image de son père, cela l’aidera pour vaincre son penchant, à l’instar de Yossef.

-> Le Pardess Yossef enseigne :
En Egypte, Yaakov n’avait rien changé à son costume juif traditionnel et ne s’habillait pas selon la mode de son époque. Le style de Yossef était différent: il cherchait à cacher son intégrité intérieure en s’embellissant extérieurement, comme le dit Rachi : "Il s’arrangeait les cheveux et les yeux afin de paraître beau" (Vayéchev 37,2).
La femme de Potifar trouva donc un chemin vers lui car elle pensait, d’après sa conduite extérieure, qu’il ne refuserait pas ses avances. Le Zohar explique sur le verset : "Elle l’attrapa par son vêtement" (verset 12), qu’elle ne pouvait l’attraper qu’à cause de son "aspect extérieur", à cause de ses beaux vêtements à la mode.
En voyant jusqu’où le menait sa conduite, Yossef se rendit compte que la voie de son père était meilleure car elle ne conduisait pas à des épreuves et éloignait le mauvais penchant.
"L’image de son père lui est apparue" = à présent, l’aspect physique ("l’image") de son père, c’est-à-dire sa voie juive traditionnelle dans l’habillement et la conduite, plut à Yossef.

-> Selon le Mayana chel Torah :
Ces paroles de Rachi sont évoquées par allusion dans le verset : "Il s’enfuit et sortit au-dehors" (vayétsé a'houtsa - וַיֵּצֵא הַחוּצָה).
Les lettres du mot Vayétsé (וַיֵּצֵא) forment les initiales de l’expression : וירא יוסף צורת אביו (vayéra Yossef tsourat aviv - Yossef vit l’apparence de son père). C’est la raison pour laquelle il s’enfuit.
Pour quelle raison Yossef fut-il mis dans une épreuve semblable?
Etant donné qu’il allait devenir vice-roi d’Egypte, un pays plongé dans l’impureté et l’immoralité, il était nécessaire de le tester afin qu’il surmonte l’épreuve et devienne un Juste que l’impureté d’Egypte ne pourra contaminer. Ainsi pourra-t-il devenir gouverneur

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-> Nos Sages (guémara Baba Batra 58a) enseignent que le visage de Yaakov ressemblait à celui d’Adam.
La raison est que Yaakov termina quasiment le processus de réparation du péché d’Adam, lequel processus qui avait été engagé par Avraham et Its’hak, et qui sera achevé prochainement par le machia'h.
Conscient de la chose, lorsqu’il vit le visage de son père Yaakov, Yossef se rappela que la vocation d’un juif est de réparer la faute du premier homme. A ce titre, nos fautes individuelles ne regardent pas que nous, auquel cas elles pourraient trouver des justifications atténuantes : elles affectent en fait l’équilibre spirituel de la Création entière.
Lorsque nous affrontons la tentation, il peut être commode de nous convaincre que personne n’en saura rien, que la chose peut se justifier par les circonstances, qu’y succomber n’est que revers temporaire dont nous pouvons nous repentir plus tard, et ainsi de suite.
=> C’est pourquoi qu’en de telles circonstances, nous devons également "visionner notre père Yaakov", c’est-à-dire nous souvenir que nos actes ne demeurent pas des actes individuels accomplis en des lieux et des moments isolés.
Nos actes possèdent des implications cosmiques; ils peuvent servir ou desservir le monde entier.
[d'après le Collel de Sarcelles]

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-> Rabbi Tsadok haCohen se base sur un enseignement de nos Sages qui dit que la femme de Potiphar avait une bonne intention, puisqu'elle vit dans les astres qu’elle devait avoir un enfant avec Yossef. Pour elle, il relevait d’une nécessité d’ordre spirituelle d’avoir un enfant avec lui.

Yossef également avait vu la même chose que la femme de Potiphar, par une vision éclairée, et c’est en cela que l’épreuve était difficile. Yossef ne savait pas quoi faire.

D'un côté, cela paraissait comme une grave faute d’adultère. D'autre part, cela était peut-être la volonté Divine, qui souhaitait exceptionnellement, cette union. Yossef résidait dans un doute infernal et ne savait pas quoi faire, la Vérité lui étant occultée.

Quand il faillit céder, c’est-à-dire qu’il allait trancher qu’il devait avoir cette union, le visage de son père lui apparut. En effet, son père Yaakov incarne la Vérité, comme il est dit : "Tu donne la Vérité à Yaakov" (titèn émet léYaakov - Mi'ha 7,20).

Et c’est en voyant son père que la Vérité sur cette affaire put s’éclaircir : il comprit qu’en réalité cette union était une faute. En effet, comme l’expliquent nos Sages, la volonté Divine n’était non pas que Yossef s’unisse à la femme de Potiphar, mais plutôt à sa fille Osnat, qui s’est effectivement mariée avec Yossef plus tard (Mikets 41,45).

=> Telle était la Vérité des choses, et c’est en voyant l’image de son père incarnant la Vérité, que Yossef put être sauvé.

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-> Rabbi Méïr de Prémichlan explique que le terme "lui est apparu" ne signifie pas qu’il vit avec ses yeux le visage de son père, mais signifie que l’image de son père lui parut bonne.

Rachi commente (v.39,6) : "Yossef s'est mis ... à se soigner les cheveux. Hachem a alors dit : "Ton père est en deuil [te pensant mort], et toi tu te soignes les cheveux! Je vais te lancer un "ours" à tes trousses!" Et aussitôt (verset suivant v.7) : "Il arriva après ces faits que la femme de Potiphar jeta les yeux sur Yossef. Elle lui dit : "Viens reposer près de moi" "

C’est que Yossef pensait qu’il faut cacher sa profondeur de sainteté par une extériorité "profane".
Pour lui, il ne faut pas montrer sa spiritualité, il faut plutôt la dissimuler.
En revanche Yaakov pensait que l’homme doit même montrer sa sainteté. Il ne faut pas la cacher.

=> Yossef remarqua que sa positon lui entraîna l’épreuve avec la femme de Potiphar. En effet, quand elle le vit élégant, bien coiffé et bien vêtu, elle s’intéressa à lui. C'est ainsi que la Torah dit qu’"elle l’attrapa par son vêtement" (v.32,12), c’est-à-dire par son extériorité.
C’est parce qu’il revêtait une apparence profane qu’elle voulait "l’attraper".

==> Ainsi, à ce moment critique, Yossef vit que l’image de son père, qui tenait qu’il fallait montrer même en apparence sa profondeur, était bonne, car elle lui aurait évité cette lourde épreuve avec la femme de Potiphar.

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-> Le rabbi de Loubavitch rapporte un enseignement de nos Sages qui disent que la beauté de Yaakov était comparable à la beauté de Adam, le premier homme. Cela signifie que par ses actions, Yaakov finit de réparer, à son échelle personnelle, la faute originelle d’Adam.

Lorsque Yossef vit son père, il se rappela de la grandeur de son père qui répara la faute originelle. C’est ce qui le sauva, car il ne voulait pas, par sa transgression, porter atteinte à la réparation de cette faute.

En voyant la réparation, il se garda de la faute, pour ne pas porter atteinte au travail extraordinaire de son père.
Ainsi lorsqu’un homme voit l’ampleur du désastre causé par une faute, cela peut lui donner la force de surmonter l’épreuve.

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-> Le Bné Yissa'har explique que Yossef pensait qu’avant le don de la Torah, les juifs avaient un statut de Ben Noa’h (fils de Noa’h, tels que les non-juifs) et non d’Israël (juifs).
Or un Ben Noa’h ne doit pas se laisser tuer pour ne pas commettre l’adultère, contrairement à un Israël.
Ainsi, Yossef comprit qu’à force de refuser de s’unir à la femme de Potiphar, il prenait un risque pour sa vie, puisqu'étant la femme du 1er ministre de l’Egypte, elle pouvait attenter à sa vie si Yossef se refuse à elle.

C’est pour cela que Yossef décida de lui céder, car en tant que Ben Noa’h, il n’a pas le droit de mettre sa vie en péril, même s’il doit pour cela commettre l’adultère.
Et c’est là que Yossef vit le visage de son père Yaakov, qui lui, pensait que les juifs avaient un statut d’Israël même avant le don de la Torah.

=> En voyant son père, Yossef décida de lui donner raison, à savoir qu’il avait un statut d’Israël et non de Ben Noa’h, et en tant que tel, il doit être prêt à se laisser tuer plutôt que de transgresser l’adultère. C’est ainsi qu’il résista et ne fauta pas, malgré le danger.

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-> "Mais il arriva, comme en ce jour, il était venu dans la maison pour faire sa besogne et qu’aucun des gens de la maison ne s’y trouvait" (Vayéchev 39,11).
La guémara (Sota 36b) enseigne : "A ce moment, l’image de son père lui est apparue à la fenêtre".

=> Pourquoi l’image de Yaakov est apparue à Yossef (afin de l’aider à vaincre son yétser ara) précisément dans une fenêtre et non à l’intérieur de la maison?

-> La guémara (Bérakhot 34b) enseigne : "Un homme ne doit prier que dans une maison pourvue de fenêtre, comme il est dit : 'II avait, dans sa chambre supérieure, des fenêtres ouvertes dans la direction de Jérusalem’ (Daniel 6,11)".
Le Léket Imrei Kodech [Vayéchev 194a] explique que nous comprenons de là que Yossef choisit, lorsqu’il priait dans la maison de son maître, une fenêtre unique, dirigée vers Jérusalem, vers le Temple, vers le Saint des Saints (comme le stipule la Halakha [Choul’han Aroukh Orakh ‘Haïm 90,4]).
C’est ainsi que l’image de son père lui est apparue dans la fenêtre même où il priait constamment.

-> Le Imré Noam nous révèle que l’épreuve de Yossef eut lieu le 8e jour de ‘Hanoucca.
C'est pourquoi, explique-t-il, pouvons-nous y voir un certain nombre d’allusions dans notre verset : "Il était venu dans la maison (HaBayita - הַבַּיְתָה) pour faire (Laassot - לַעֲשוׂתֹ) sa besogne (Melakhto - מְלַאכְתּוֹ)" :
- Le mot Bayit (maison - בית) a la valeur numérique [412] de Notser ‘Hessed (נצר חסד - il conserve sa faveur) = le huitième des 13 attributs de la Miséricorde divine, qui fait allusion au 8e jour de ‘Hanoucca.
- Le mot Laassot (pour faire - לַעֲשוׂתֹ) a la valeur numérique [808] de Chémène Zayit (Huile d’olive - שמן זית) [avec le kollel + 1].
- Le mot Mélakhto (sa besogne - מְלַאכְתּוֹ) a la valeur numérique [497] de Zot ‘Hanoucca (C’est ‘Hanoucca [זאת חנוכה] = l’appellation du 8e jour de ‘Hanouka).

Au vu de ce commentaire, le verset : "Il était venu dans la maison pour faire sa besogne" se comprend ainsi : "Yossef est venu pour allumer les 8 Lumières du 8e jour de ‘Hanouka". Ainsi, par le mérite de l’accomplissement de l’allumage des Lumières de ‘Hanouka, il a mérité d’être protégé et de ne pas trébucher, comme précisé : "Celui qui exécute Son ordre n’éprouvera rien de fâcheux" (Kohélet 8,5).

Nous pouvons maintenant comprendre la raison pour laquelle l’image de son père lui est apparue à la fenêtre, selon un enseignement de la guémara (Shabbath 21b) : "Nos Sages enseignent : La Mitsva de la Lumière de ‘Hanoucca est de la poser au seuil de sa maison à l’extérieur. S’il habite en étage, il la disposera à la fenêtre attenante au domaine public".
Aussi, nous semble-t-il évident que Yossef, dans la maison de son maître, en Egypte, n’ait point allumé les Lumières de ‘Hanoucca à l’extérieur mais bien dans sa chambre, devant la fenêtre située face à Jérusalem.
[on peut noter que le mot 'halon (fenêtre - חלון) se décompose en נ״ח ל״ו ל״ו נרות חנוכה (soit : 36 Lumières de ‘Hanoucca (le 1er jour : 1 ; le 2e : 2 ; 3 ... 8 = 36]).

Tout ceci se conjugue admirablement avec ce qu’écrit le Mégalé Amoukot (Vaét’hanan 252) : "‘Antiochus’ (אנטיכוס) et 'Mélekh Yavan' (Roi de Grèce - מלך יון) ont la même valeur numérique [156] que Yossef (יוסף)" : la Lumière du tsaddik étant l’antithèse de l’obscurité des Grecs.
En effet, explique le Zéra Kodech, les Grecs ont décrété l’abolition de la circoncision (mila) ainsi qu’un droit de cuissage sur les vierges d’Israël avant leur mariage (les deux allant de pair), tout ceci afin d’accroître "l’écorce du Mal" de la débauche. Or Yossef, de par l’Attribut qu’il incarne : Yessod (Fondement), est intrinsèquement lié à la mistva de la Mila. Aussi, pouvait-il s’opposer à la débauche incitée par la femme de Potiphar, grâce à l’intervention de son père.
Ainsi, le dernier jour de ‘Hanoucca, lorsque Yossef allumait les Lumières, le visage de son père lui est apparu à la fenêtre, afin de projeter sur lui la sainteté du 8e jour de ‘Hanoucca, correspondant au 8e jour de la Mila, Commandement ayant la faculté d’affaiblir le penchant du désir.

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-> "Il vint dans la maison pour faire son travail" (Vayéchev 39,11)

-> Le Likouté Halakhot enseigne :
C'est à cette occasion qu'il dut surmonter l'épreuve avec la femme de Potifar qui tenta de le faire fauter.
On peut dire que c'est à cela que la Torah se réfère quand elle dit que Yossef est venu ''faire son travail''. En effet, tout le travail et la mission de l'homme dans ce monde est de combattre son penchant et de surmonter les épreuves.
Ainsi, quand Yossef vint dans la maison et se confronta aux tentations du penchant avec la femme de Potifar et surmonta cette épreuve, c'est cela que la Torah fait référence en disant qu'il est venu "pour faire son travail", à savoir le véritable travail du juif qui est de maîtriser le mauvais penchant.

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-> Rabbi Yé'hiel Mamouch rapporta une fois les paroles du midrach (Béréchit rabba 87,10) : "La femme de Potifar menaça Yossef en lui disant : "Je te couperai les vivres si tu ne m'obéis pas!""
De même, dit-il, chacun doit faire face au cours de son existence à ce genre d'épreuve, à savoir que son yétser ara tente de le séduire ou de lui faire peur à l’aide de toutes sortes d'arguments fallacieux.
Et lorsqu'il parvient à la surmonter, l'homme s'aperçoit alors que tout cela n'est que vaine chimère.

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