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La grandeur de la téchouva & le danger de la tristesse post-téchouva

+++ La grandeur de la téchouva & le danger de la tristesse post-téchouva :

+ Faire téchouva = apporter l'honneur ultime à Hachem :

-> "Là où se tient un baal téchouva, même un tsadik parfait ne peut se tenir" (guémara Béra'hot 34b)
Lorsqu'un juif qui a fauté surmonte tous les obstacles (ex: reconnaître qu'on s'est trompé) et le désespoir de faire téchouva (qui devient un certain confort : comment quelques mots peuvent réparer une faute si grave ... pourquoi alors faire téchouva!), retournant vers Hachem, alors cela apporte un grand honneur au Maître du monde.
En réalité, selon le Zohar haKadoch (Térouma 128b), le désir puissant et sincère de ce juif et son retour courageux à servir Hachem, qui révèle un niveau d'engagement [renforcé] envers sa judaïcité et le refus de vivre dans un monde dépourvu de la présence d'Hachem, confèrent à Hachem l'honneur ultime.

Chaque fois que nous subissons un revers dans notre avodat Hachem, et que devant le choix de désespérer ou de poursuivre le combat, nous choisissons la vie, renforçant ainsi notre détermination à poursuivre le chemin d'une vie juive, nous rendons un honneur incroyable à Hachem et révélons l'amour intense que nous Lui portons.
[la téchouva c'est certes prendre conscience de la gravité d'avoir fauté (dégâts dans tous les mondes), mais c'est également apprécier à quel point Hachem nous aime, en nous permettant de tout effacer pour quelques mots!
Le roi Shlomo dit : "Il n'y a pas d'homme complètement juste sur la terre qui ne fasse que le bien et ne commette jamais de faute" (Kohélet 7,20). Plutôt que d'écouter notre yétser ara en désespérant, combien nous devons avoir à l'esprit que faire téchouva c'est donner à "Hachem l'honneur ultime". ]

=> Quand Hachem nous voit rassembler nos forces, mettre notre égo de côté, et nous engager sur le chemin de la téchouva après avoir fauté, cela est extrêmement précieux à Ses yeux (c'est "l'honneur ultime").
Certes je dois tout faire pour éviter à priori de fauter, mais si j'ai fauté alors à postériori je dois apprécier et me réjouir d'à quel point cela va amener de la joie et de l'honneur à Hachem.

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+ L'objectif principal du yétser ara n'est pas la faute, mais le désespoir/tristesse qu'elle peut nous générer :

-> Rabbi Na'hman de Breslev (Si'ah Sarfé Koech - vol.5) enseigne :
"Lorsque le yétser ara séduit une personne pour qu'elle commette une faute, il ne se concentre pas uniquement sur la faute, mais plutôt sur la dépression et le découragement que le juif ressentira après la faute, car à cause de cette amertume, il tombera dans de nombreux autres péchés et ira de mal en pis.
C'est pourquoi une personne doit faire très attention à ne pas tomber dans le désespoir, quoi qu'il arrive!"

-> Ainsi d'une certaine manière, l'effort requis pour se relever après une faute au lieu de sombrer dans le désespoir est plus grand que l'effort nécessaire pour résister aux tentations de la faute en premier lieu, car cela contrecarre l'intention première du yétser ara.
Du point de vue du yétser ara, la faute n'est qu'un moyen de parvenir au désespoir, c'est après la faute que les troupes du yétser ara commencent le plus sérieusement leur puissant assaut.

-> Comme le dit Rabbi Nathan (Likouté Halakhot - Hiklhot Pessa'h 9:21) :
"Il n'y a pas de plus grande excuse (pour abandonner complètement sa judaïcité) que celle qui résulte de la stratégie de découragement du yétser ara, qui démontre au juif, encore et encore, qu'il n'a pas d'espoir.
Car il a lui-même vu de ses propres yeux comment il a tenté de revenir à Hachem après avoir échoué, pour échouer à nouveau, chaque personne en fonction de son échec, et cela s'est produit d'innombrables fois. [je faute, je reviens vers D., je faute, ... ]
C'est pourquoi il s'absout de chercher à nouveau à retourner à Hachem.
Mais en vérité, toutes ces pensées et ces suppositions sont des actes du yétser ara afin de lui fournir une excuse pour se séparer d'Hachem et suivre ses désirs. Car, comme l'a crié Rabbi Na'hman de Breslev : "il n'y a pas de désespoir du tout dans le monde" ...
C'est le test principal d'une personne, qu'elle s'encourage dans toutes ses descentes, quoi qu'il lui arrive, à toujours recommencer, en oubliant tout ce qui lui est arrivé dans le passé, et en le considérant comme s'il était né aujourd'hui!"

-> La capacité d'un juif à se rappeler qu'une défaillance momentanée ne représente pas son essence profonde et que c'est un vent de folie (roua'h shtout) qui l'a empêché de penser correctement, comme il est dit : "Un homme ne peut fauter que si un esprit de folie pénètre en lui" (guémara Sotah 3a). [je n'étais pas moins même]
Nos Sages (Nédarim 34b) disent aussi : "Au moment où l'on s'engage dans le yétser ara, on ne se souvient pas du yétzer tov" et "Notre volonté [profonde de tout juif] est de faire Ta volonté, mais le levain dans la pâte (le yétser ara) nous en empêche" (Béra'hot 17a) .

-> A priori, nous devons éviter de fauter, comme le disent nos Sages "Qui est puissant? Celui qui maîtrise son yétser ara" (PirkéAvot 4,1).
Mais étant des hommes (et non des anges), il est normal d'en arriver à fauter. Nous nous sommes alors très fréquemment dans une situation où nous avons fauté (chacun relativement à son niveau spirituel). Le risque alors est de s'identifier à la faute, de baisser les bras.
Ainsi, il faut garder à l'esprit que ne sommes pas définis par la chute de notre faute, mais plutôt par la lutte qui s'ensuit dans les moments qui suivent la chute. C'est à ce moment-là que notre engagement dans la avodat Hachem est véritablement mise à l'épreuve : allons-nous utiliser la culpabilité, la honte et le fait d'être brisé [d'avoir fauté] comme une excuse pour tout rejeter, ou bien est-ce que la judaïcité nous est si chère quoi qu'il arrive, nous sommes capables de trouver la force de marcher sur les chemins de la téchouva?

=> On croit souvent qu'une fois que nous avons fauté c'est terminé, c'est le signe que nous ne sommes pas une bonne personne, nous baissons les bras dans le désespoir et la tristesse (ex: comment j'ai pu me laissé avoir aussi bêtement par mon yétser ara!).
Pourtant il y a la téchouva qui peut tout réparer, et le vrai dégât c'est justement cet état défaitiste, où l'on va moins agir pour Hachem, avec moins de joie, moins d'ambition, moins de dynamisme/zèle, ...
Et là, notre yétser ara a gagné car il a réussi à nous anesthésier, à nous faire réaliser beaucoup moins que nous aurions pu faire le faire si nous avions eu un moral positif, confiant dans la force de la téchouva, de la fierté d'Hachem à nous voir revenir vers Lui essayer de faire mieux, ...
Hachem n'a pas besoin d'anges (Il en a une infinité), Il sait que notre vie est faite de chutes spirituelles, et toute la fierté/honneur d'Hachem est de constater que même parterre nous gardons espoir et envie d'aller vers Lui. Rien ne peut entraver notre amour pour Toi papa Hachem!

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+ Libre arbitre & l'incroyable enseignement de rabbi Tsadok haCohen :

-> Il existe un paradoxe : si Hachem sait ce que nous allons faire avant que nous le fassions, comment pouvons-nous avoir le libre arbitre?

Le Rambam (Miché Torah) dit que tout homme a une liberté totale de choix dans ses actions, et Hachem a une connaissance absolue dans tout ce qu'il va se passer.

Le Maharal (Déré'h 'Haïm 3,15) enseigne que D. voit effectivement tout, mais d'une manière qui n'a pas d'impact sur le libre arbitre, comme la connaissance de quelqu'un qui regarde par la fenêtre et voit son ami s'approcher n'a pas d'impact sur l'approche de son ami.
De même, rabbi Saadiya Gaon (Emunot véDéot 4,4) et le Rivach (Shu "t haRivach 118) qui soutiennent que la prescience de D. dans notre choix n'est pas la cause de ce choix, mais qu'Il sait plutôt ce que nous choisirons librement.

[il est à noter que le Ralbag (Milchamot Hachem 3,6) est d'avis que Hachem a limité Sa connaissance afin qu'Il ne sache que les choix possibles pour une personne et non pas ce quel choix elle va faire.
De même, le Chla haKadoch (Toldot Adam - Beit haBé'hira) dit de même que Hachem a limité Son savoir à la progression naturelle basées sur les circonstances actuelles. ]

-> "Tout est prévu [à l'avance], mais la liberté [de choisir] est cependant donnée" (Pirké Avot 3,19).
Ces deux vérités fonctionnent en même temps. Bien que tout soit prévu dans les moindres détails, et donc prédéterminé, cela ne nie pas notre expérience du libre arbitre et la capacité de créer librement notre destin.

=> Après avoir vu cette brève introduction au libre arbitre, nous allons voir un enseignement fondamental.

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-> Le rav Tsadok haCohen de Lublin (Pri Tsadik - Yitro) affirme que tout est une question de perspective.
Du point de vue d'Hachem, tout est prévu. Hachem sait tout ce qui va se passer, et en effet, tout doit se dérouler conformément à cette prédétermination.
Cependant, de notre point de vue, tout est laissé à notre libre choix. Dans notre état de conscience indépendante, nous faisons l'expérience de la liberté absolue de prendre des décisions et de façonner notre destin en fonction des choix que nous faisons.

Le rav Tsadok haCohen pose ensuite la question : Est-il possible pour un juif de jeter un coup d'œil derrière le rideau et d'atteindre la liberté la prise de conscience Divine que les fautes qu'il a commises étaient en fait prédéterminées et faisaient partie de la volonté d'Hachem, qui est parfaitement bonne?
Bien que cette vérité ne remette pas en question notre libre arbitre total, cependant arrive-t-il un jour où nous pouvons utiliser cette connaissance en considérant que nos décisions négatives faisaient partie du plan d'Hachem?

-> Nous avons pu voir précédemment que le test principal pour un juif démarre après qu'il ait échoué à contrôler ses désirs et commis une faute. Parce que c'est après le faute que le yétser ara commence véritablement son travail, lorsqu'un juif rassemble ses forces pour revenir sur le bon chemin au lieu de prendre la voie la plus facile/naturelle et de céder au confort du désespoir, cela apporte à Hachem le plus grand honneur possible.

On arrive à un constat : si le principal honneur qu'un juif peut rendre à Hachem est de revenir à Son service Divin après un échec [une faute], que le yétser ara a l'intention d'utiliser pour le plonger dans le désespoir, alors il devient possible de comprendre comment une faute peut être considérée comme faisant partie d'un processus menant à un bien plus grand.

Alors que d'autres tsadikim s'abstenaient de discuter ouvertement de ces idées incroyables, de peur que leurs points de vue ne soient utilisés à mauvais escient, rabbi Tsadok haCohen de Lublin écrit explicitement sur ce processus afin de donner aux juifs le courage de ne jamais abandonner leur voyage vers la proximité d'Hachem.
Voici ces paroles (Tsidkat haTsadik 40 ; aussi 100 ; 139 et 156) :
"L'essence de la téchouva est le moment où Hachem éclaire les yeux de l'individu et où il se rend compte que ses fautes ont été transformées en mérites, c'est-à-dire qu'il reconnaît et comprend que toutes ses fautes étaient également la volonté d'Hachem."

=> Ici, rabbi Tsadok haCohen enseigne qu'une fois que l'on a fait complètement téchouva sur ses fautes et que l'on a mérité grâce à cela d'apporter l'honneur ultime à Hachem (cf. Zohar Térouma 128b ci-dessus), alors il est possible de jeter un coup d'œil derrière la barrière qui se dresse entre notre vision des choses et celle d'Hachem afin d'atteindre la conscience que notre faute était, en fait, préordonné.

-> Il faut préciser que l'enseignement de rabbi Tsadok haCohen s'applique à postériori, après la faute, dans un but de servir comme un moyen d'encouragement rétrospectif.
Il est destinée à donner de la force et de l'espoir au juif en voie de guérison (qui vient d'effectuer son processus de téchouva, où il a pu faire face et reconnaître la gravité et sa honte d'avoir fauté, ce qui pourrait lui porter un coup négatif à son moral [ex : je vaux rien!]).

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-> Le rav Avraham Kook (Orot haTéchouva 16,1) écrit :
"L'un des fondements de la téchouva, dans l'esprit d'une personne, est la reconnaissance de sa culpabilité pour ses actions, qui est une extension de la foi en sa capacité à choisir librement. C'est le contenu de la composition du vidouï (confession) qui est tellement liée à la mitsva de la téchouva, une personne admet qu'il n'y a rien ni personne d'autre à blâmer pour ses péchés et leurs effets, si ce n'est elle-même. Ainsi, elle clarifie pour elle-même la liberté de sa volonté et l'étendue de son influence sur les modalités de sa vie et de ses actions.
Cela lui permet de se frayer un chemin pour retourner à Hachem, de renouveler sa vie avec un ordre approprié qui, puisant à la source de la sagesse, est perçu comme représentant sa réussite : un chemin lié à la lumière sainte de la Torah qui fait revivre l'âme."

=> ainsi, selon le rav Kook, le fait de reconnaître que nous ne sommes pas liés par les cycles de fautes qui ont saturé notre passé et que nous pouvons commencer à choisir de vivre une vie élevée librement, à tout moment, est une source majeure d'encouragement et sert de catalyseur pour notre retour à Hachem.

-> Le rav Avraham Kook poursuit :
" ... tant qu'une personne n'est pas revenue de sa faute et n'a pas établi les voies de sa téchouva, elle se trouve encore sous le fardeau de son choix et de sa culpabilité pour toutes ses actions et tous les effets négatifs qui sont de sa responsabilité.
Cependant, après le rayonnement de la téchouva, tous les défauts de sa vie ainsi que les actions qui, de notre point de vue, paraissent négatives et ont eu des conséquences amères, sont immédiatement et rétrospectivement livrés à l'influence d'Hachem.
Ils sont tous placés en dehors de sa liberté de choix et deviennent partie intégrante de l'influence de la gouvernance élevée, de la puissance du "Très-Haut", qui [est mentionné dans le verset] : "Tu es à l'origine de toutes nos actions" (Yéchayahou 26,12)."

=> Après avoir choisi de s'engager sur le chemin de la téchouva et de se corriger, on peut en venir à penser que le corollaire naturel de la liberté de choix qui nous a permis de faire la téchouva est un sentiment de culpabilité démoralisant découlant de la conscience que nous seul, ayant choisi ces actions avec notre libre arbitre, nous sommes pleinement responsables du fardeau de nos fautes, un fardeau trop lourd pour nous.
[la téchouva nous oblige à mettre le nez dans ce qui ne va pas chez nous pour pouvoir le dire à Hachem, et exprimer notre regret et désir de ne plus le refaire. Le risque est alors que nous fassions le rapprochement : nous = faute. Et inconsciemment l'idée est : à quoi ça sert que je m'investisse plus que cela dans le spirituel vu que je suis un si grand fauteur, à quoi ça sert que je vive si c'est pour fauter, pour décevoir Hachem qui fait tant pour moi, ... la vie et le libre arbitre qu'Il me donne, je les utilise à détruire/fauter, à faire le contraire de ce qu'Il veut. La téchouva peut donc générer en nous de la tristesse, du désespoir, ... ]
C'est à ce moment là que nous pouvons développer l'encouragement rétrospectif, orienté vers le passé, qui nous fait prendre conscience que tout ce processus faisait partie du plan d'Hachem et qu'il n'aurait pas pu se produire autrement.
A priori nous devons tout faire pour éviter la faute, mais à postériori suite à une téchouva, nous devons voir la faute positivement : nous avons pu apprendre de nos erreurs devenant ainsi meilleur, en nous relevant nous avons pu témoigner à Hachem notre amour et attachement à Lui, une téchouva faite par amour transforme la faute en mérite, suite à la conscience de notre faute on aura vidé tout notre coeur à Hachem pour lui exprimer à quel point on l'aime, à quel point on veut faire sa volonté, à quel point on déteste la faute [et cela a beaucoup de valeur et d'impacts pour le futur de notre vie (on amène une personne là où il veut aller!)], ...

En plus de réaliser la valeur des leçons tirées de nos erreurs, on méritera un jour de réaliser que ces revers eux-mêmes étaient intrinsèquement précieux, que chaque faux pas qui a abouti à une faute est intrinsèquement précieux, puisqu'il aura permis à ce qu'on atteindre
Nos Sages affirment : "Là où se tient un baal téchouva, même un tsadik parfait ne peut se tenir" (guémara Béra'hot 34b) = l'idée est qu'après coup (un fois que c'est fait) notre faute doit être vue comme précieuse, comme quelque chose qui va nous permettre d'atteindre un niveau que sans cela nous aurions pas pu atteindre. Nos Sages parlent de "yérida létsoré'h aliya" (une chute/descente [spirituelle] dans une fait de monter [davantage]).
Nous devons appréhender positivement une faute qui a déjà été faite, afin de s'encourager le plus possible pour aller de l'avant, encore plus fort, avec plein d'ambitions spirituelles.

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+ En résumé :

-> L'intention première du yétser ara, lorsqu'il pousse un juif à fauter, est d'utiliser la faute comme un moyen d'entraîner le fauteur dans les profondeurs du désespoir, afin qu'il commette de nombreux autres fautes, voire qu'il se désengage de sa judaïcité (chacun à son niveau).
[ainsi, à priori on doit vaincre le yétser ara pour ne pas fauter, mais la bataille la plus importante se trouve à postériori d'une faute = on doit tout faire pour qu'après notre téchouva on se remonte le moral, on appréhende la faute d'une manière constructive, et non démotivante, destructive spirituellement parlant (ce qui est l'objectif principal du yétser ara). ]

-> Lorsqu'un juif refuse de céder au confort séduisant du désespoir (qui lui permet de justifier de ne plus avoir besoin de se plier au joug Divin, et faire ce que JE veux librement!), en surmontant tous les obstacles et en revenant à la avodat Hachem après un échec spirituel, il exprime l'étendue ultime de son désir et fait honneur à Hachem.

-> Dans ce monde, nous faisons l'expérience du libre choix absolu, et nous sommes donc responsables des décisions que nous prenons.
Cependant, après une téchouva complète, il est possible d'atteindre la conscience impressionnante que sa faute était également une volonté d'Hachem, prédéterminée dans le but de le mettre au défi de lutter contre l'inclination au désespoir et de s'élever une fois de plus sur les chemins de la avodat Hachem, apportant le plus grand kavod Shamayim (l'honneur ultime à Hachem).

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+ De façon imagée :

[Il est écrit : "Le tsadik tombe 7 fois, et se relève ; mais les réchaïm sont effondrés par le malheur" (Michlé 24,16).
On voit que l'essentiel réside dans notre capacité à se relever. Et d'une certaine façon avec du recul on s'aperçoit que c'est les chutes qui ont permis au final que l'on soit un tsadik.
A l'image d'un enfant qui apprend à marcher et s'élance vers ses parents. Chaque chute n'est pas souhaitable, ses parents ont mal pour lui, mais ils se réjouissent lorsqu'il persévère à se relever pour les rejoindre. Au final chaque chute lui permet d'en ressortir plus fort, de s'améliorer, de toujours mieux avancer et s'approcher de papa et maman.
Même si nous devons tout faire pour les éviter, nos fautes à postériori nous permettent de grandir et d'atteindre une vie avec plus de proximité avec papa Hachem.
Imaginons l'enfant qui tombe, il est plein de frustration, d'énervement. Soit il abandonne, s'allonge de fatigue, ... soit il va évacuer tout cela (processus de téchouva), et il va repartir de l'avant plein de positif sachant que ses parents son fier et honoré de son attitude, et également plein forces sachant qu'il sait un peu mieux comment ne pas tomber trop vite.
Même si cette comparaison peut avoir ses limites, elle nous permet de mieux appréhender notre attitude avec nos fautes. Cela met aussi en avant à quel point l'essentiel du yétser ara n'est pas de nous faire tomber, mais plutôt de nous faire rester au sol longtemps après être tombé.
Les dégâts de nos fautes sont réparables (par la téchouva), mais les pertes d'exploitation de nos capacités sont éternelles. ]

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-> Il y a pire que le mal véhiculé par la faute, il y a la perte de confiance liée à notre échec!"
[rav Nathan Tsvi Finkel]

Le Temple n'avait certainement pas la capacité de gérer l'honneur et la grandeur d'Hachem, comme le dit le verset : "Voici, les cieux et les cieux des cieux ne peuvent Te contenir".
Néanmoins, par amour pour le peuple juif, Hachem a restreint et habillé Sa Grandeur afin de faire reposer Sa Présence dans le Temple pour révéler Sa Souveraineté ; et afin de révéler Sa Royauté, Hachem a revêtu et restreint Sa Grandeur afin que nous soyons capables de supporter Sa Souveraineté reposant sur nous.
Cependant, lorsque peuple juif a fauté devant Lui, Hachem a révélé Sa grandeur, ne voulant plus se restreindre et se voiler, ce qui a entraîné la destruction du Temple, qui ne pouvait plus supporter l'énorme révélation.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan Tinyana 219]

=> Bien qu'il ait pu sembler que les Romains brûlaient le Temple, leur feu n'a en réalité eu aucune conséquence (voir midrach Eikha rabbati 1,43). Ce ne sont pas eux qui ont détruit le Temple, mais plutôt la révélation et le déshabillage de la lumière infinie de D., qui était auparavant enfermée à l'intérieur.

Le concept de téchouva (littéralement "retour") se réfère non seulement à l'expiation des fautes, mais aussi au processus de retour aux racines de l'âme.
Même une personne qui n'a pas fauté peut être un baal téchouva en s'efforçant de revenir à ses racines spirituelles.
[Sfat Emet - Nitsavim 5650]

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-> Un tsadik complet, quelqu'un qui n'a jamais fauté, a une crainte si forte d'Hachem gravée dans son cœur qu'il peut fonctionner dans le monde matériel sans fauter.
En revanche, le baal téchouva, qui a déjà fauté, doit "se tenir" devant Hachem, conscient à chaque instant de qui le regarde, ce qui n'est pas nécessaire pour le tsadik complet.
C'est ce qui explique la phrase des Sages (Béra'hot 34b) : "Dans un endroit où se tiennent les baalé téchouva, même les tsadikim complets ne peuvent pas se tenir".
Afin de maintenir cette perception constante d'Hachem, un baal téchouva doit recevoir une aide spéciale du Ciel, une aide dont le tsadik complet n'a pas besoin.
[Sfat Emet - Nitsavim 5633]

-> Le Zohar note qu'un baal téchouva peut accomplir en une minute ce que quelqu'un d'autre met souvent des années à maîtriser.
La grandeur d'un baal téchouva vient du fait qu'il réoriente la passion qu'il utilisait auparavant pour fauter et l'applique désormais à l'accomplissement des mitsvot.
[Sfat Emet - Souccot 5636 ; Vayakel 5635]

L'amour de D. pour le peuple juif a le pouvoir d'ôter tous les doutes de son cœur. Il leur a donné le Shabbat, qui est un moment où chaque juif ressent une influence Divine qui le remplit de joie.
Il n'a même pas besoin de se préparer ; dès l'entrée du Shabbat, un profond bonheur l'envahit.
[rav 'Haïm - le frère du Maharal de Prague - dans son Séfer ha'Haïm]

"L'un des fondements de la téchouva dans l'esprit d'une personne est la reconnaissance de la culpabilité de ses actes, qui est une extension de sa foi en sa capacité à choisir librement.
C'est le contenu de la composition du vidouï (confession) qui est tellement liée à la mitsva de la téchouva, une personne admet qu'il n'y a rien ni personne d'autre à blâmer pour ses fautes et leurs effets que lui seul"
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 17,2]

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-> Lorsqu'une personne arrive à un stade de sa vie où elle sent qu'elle n'a plus la capacité de choisir librement et de prendre ses propres décisions, elle perd le contrôle et sa "place" dans le monde.
Une telle personne ne peut jouir d'un sentiment de stabilité et d'identité parce qu'elle est redevable aux forces qui la dominent. Au lieu de choisir sa voie et de s'en tenir à ses principes, elle est ce que ces puissances lui dictent d'être.
Mais, en vérité, ce n'est qu'une illusion. En tant qu'une des définitions fondamentales de notre humanité, la liberté de choix reste toujours présente et indéniable.

-> Le rabbi Nathan de Nemirov écrit :
J'ai entendu dire que quelqu'un avait un jour demandé (à rabbi Na'hman de Breslev) : "Comment comprendre le fait qu'on soit libre de nos choix?
Le Rabbi lui a répondu avec simplicité : "Le choix est dans la main de l'homme. S'il veut, il agit. S'il ne veut pas, il n'agit pas".
J'ai noté cela, car c'est très nécessaire. En effet, de nombreuses personnes sont extrêmement confuses à ce sujet, car elles sont habituées à agir d'une certaine manière depuis leur plus jeune âge et il leur semble donc qu'elles ont perdu la capacité de choisir et qu'elles ne peuvent plus changer leur façon de faire. Mais en vérité, il n'en est rien, car chaque personne a toujours le libre choix, dans tous les domaines de la vie, et "s'il veut, il agit". Comprenez bien ces mots.
[Likouté Moharan Tinyana 111 ]

L'une des leçons du compte du Omer (Séfirat haOmer) est de se concentrer uniquement sur le jour présent.

"Ne pensez pas à vos fautes du passé [qui vous affligeront et vous feront perdre espoir] et ne pensez pas à ce qui se passera dans le futur [qui vous fera penser qu'il est impossible de maintenir votre téchouva pendant une longue période].
Pensez uniquement à ce jour. Aujourd'hui, je peux apporter de la satisfaction à Hachem avec la Torah et les mitsvot".
[Divré Shmouel]

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-> Rabbi Na'hman de Breslev dit : "Il est interdit de trop réfléchir!"

[ ce que tu peux faire fais-le, sinon agis avec simplicité et foi.
Hachem te donne la vie à chaque instant, ce qui est un signe que tu comptes à Ses yeux.
A notre tour de faire de notre mieux pour que ce jour compte aux yeux d'Hachem par les belles choses que nous pourrions y faire! ]

Prier à Lag baOmer

Les portes du Ciel s'ouvrent à Pessa'h Shéni et restent ouvertes pendant les 7 jours qui suivent. Ensuite, elles se referment.
[Zohar]

[Pessa'h Chéni est le 29e jour du Omer, et dans la semaine qui suit il y a le Lag baOmer.
Ainsi, selon le Zohar, les portes du Ciel nous sont tout particulièrement ouvertes du 29e au 35e jour du Omer. ]

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+ Prier à Lag baOmer :

-> Le Beit Aharon (p.212) enseigne :
"Quiconque croit en rabbi Chimon bar Yo'haï reçoit du 'hizouk (renforcement) de rabbi Chimon bar Yo'haï.
Tout comme Hachem est Hachem pour tout le monde, de même l'est rabbi Chimon pour tous, même pour les gens les plus bas [spirituellement parlant]."

-> Il est écrit : "Hachem sauve l'homme et l'animal" (adam oubééma tochia Hachem - Téhiklim 36,7).
Les gematriya de ces mots (אדם ובהמה תושיעה) sont équivalents à : רבי שמעון בר יוחאי (rabbi Chimon bar Yo'haï).
Cela signifie que par le mérite de rabbi Chimon, Hachem accordera le salut à tous, même pour ceux qui se trouvent à un niveau inférieur, comme les animaux.
[rabbi Elimélé'h Biderman]

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=> Lag baOmer est un jour de délivrances, et par conséquent, ceux qui s'investissent dans la prière ce jour-là sont chanceux. Pour quoi devriez-vous prier? Priez pour tout ce qui vous tient à cœur.
Le rav Elimélé'h Biderman donne les recommandations suivantes :

1°/ Prier pour de bons enfants :

-> La guémara (Makot 17b) déclare qu'une mère doit prier pour que ses enfants soient comme rabbi Chimon bar Yo'haï.
Le Min'hat El'azar (Shaar Yissas'har) explique que la guémara fait référence à quelqu'un qui fait la prière le jour de Lag baOmer. Ce jour-là, tout est possible, et on peut demander les plus grandes choses, même que son enfant soit comme rabbi Chimon bar Yo'haï.

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2°/ Prière pour la subsistance (parnassa) :

-> Selon un midrach, la manne a commencé à tomber le jour de Lag baOmer. Par conséquent, Lag baOmer est donc un jour idéal pour prier pour la parnassa.

Le 'Hatam Sofer (Yoré Déa 233) fait le calcul suivant calcul suivant : nos Sages nous disent que lorsque les juifs ont quitté l'Egypte, ils ont mangé des matsot pendant 30 jours. Ils ont terminé les matsot le jour de Pessa'h Chéni.
Le midrach ajoute qu'ils n'ont pas eu de nourriture à manger pendant 3 jours, puis la manne est tombée. D'après ce calcul, la manne est tombée pour la première fois le jour de Lag baOmer.

Le Taamé haMinhagim écrit : "youspa chéfa rav bé'hal aolamot" (Une grande bonté [de parnassa, ...] doit venir dans tous les mondes - יושפע שפע רב בכל העולמות) a comme acronyme (raché tévot) : רשב "י.

La guémara (Yérouchalmi Bér'hot 9:18) écrit : "Chaque fois que rabbi Chimon avait besoin d'argent, il il disait : 'Vallée! Vallée! Remplis-toi de pièces d'or! et cela se produisait."

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3°/ Prier pour la santé :

Le nom : שמעון בר יוחאי (Chimon bar Yo'haï) a pour guématria : ורפאתיו (ourfativ - Je le guérirai), ainsi Lag baOmer est également propice pour la guérison (réfoua).

Le Tséma'h Tsédek a enseigné que מרון (Méron - sans la lettre youd) est l'acronyme de : מלך רופא נאמן ורחמן (mélé'h rofé nééman oura'haman).

Le Shaar Yissas'har écrit que שמעון בן יוחאי (Chimon bar Yo'haï) a la guématria de : מחיה המתים (mé'hayé métim - fait revivre les morts).
[lag baOmer a un pouvoir de redonner la vie a toute personne (ex: santé, retrouver de la joie vivre, ...). ]

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4°/ Prier pour que les personnes stériles enfantent :

-> Le Shem Shlomo de Mounkatz enseigne que pour enfanter, il faut avoir de l'intention dans la bénédiction de Réfaénou (רפאנו).
Par conséquent, Lag baOmer, הוד שבהוד (od chébéOd), qui est propice pour la guérisson (réfoua), est sans aucun doute également propice (messougal) pour avoir des enfants.

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5°/ Prier pour les Shiddou'him :

-> Le Avné Nézer a dit à ses 'hassidim que Lag baOmer est propice pour les shiddou'him (trouver son/sa conjoint(e)), parce qu'il est dit à propos de rabbi Chimon : הציל הלחוצים, " Il sauve ceux qui sont stressés et inquiets", et qui est plus stressé et inquiet que quelqu'un qui attend son shiddou'h?

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6°/ Prier pour la spiritualité :

-> Le Sfat Emet (Emor 5652) écrit : "J'ai entendu dire par mon grand-père [le 'Hidouché haRim] que le jour de Lag baOmer, on peut atteindre la crainte du Ciel (yirat Shamayim)".
Nous pouvons prier pour toutes sortes de succès dans la avodat Hachem, et nos prières seront efficaces.

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7°/ Prier pour le salut du peuple juif :

-> Le Zohar (Idra 296) raconte que lorsque rabbi Chimon a été enterré à Méron, un voix Divine (bat kol) est sortie et a dit : "De nombreuses accusations (kitrougim) sont réduites au silence en ce jour, en ton honneur".
Les tsadikim disent que cela se produit chaque année à Lag baOmer. Les anges qui calomnient et cherchent à nuire au peuple juif sont réduits au silence le jour de Lag baOmer.

-> Le Zohar écrit que les portes du ciel s'ouvrent à Pessa'h Chéni et restent ouvertes toute la semaine (les 7 jours qui suivent). Ensuite, elles se referment.

Rabbi Naftali de Ropshitz demande : pourquoi les portes ne restent-elles pas ouvertes plus longtemps?
La réponse est que pendant cette semaine (qui suit Pessa'h Chéni), nous avons Lag baOmer, et que pendant Lag baOmer, tout le monde prie et reçoit tout ce dont il a besoin.
Puisque le peuple juif a déjà reçu tous les désirs de son cœur, il n'y a aucune raison de garder les portes ouvertes.

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-> Le Tsvi laTsadik de Blouzhev dit : "Nous ne pouvons pas savoir quand la guéoula chéléma aura lieu, mais je pense qu'elle aura lieu à Lag baOmer, le jour de rabbi Chimon, parce que c'est un jour très pur, et c'est un jour de délivrances.

Lag baOmer

+ Lag baOmer :

-> Même les personnes qui ne vont pas à Méron doivent se réjouir à Lag baOmer.
Le 'Hida (Moré béEtsba 223) écrit : "Soyez heureux en l'honneur de rabbi Chimon bar Yo'haï, car Lag baOmer est sa hilloula, et l'on sait qu'il souhaitait que les gens se réjouissent en ce jour".

-> Le Michnat 'Hassidim écrit : "C'est une mitsva d'être heureux en ce jour, la joie de Rabbi Chimon bar Yo'haï".

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-> Le Zohar raconte que lors de la lévaya (levée du corps) de rabbi Shimon bar Yo'haï, il y eut une dispute concernant l'endroit où l'enterrer. Alors qu'ils passaient devant Tsipori, les habitants de Tsipori exigèrent que rabbi Shimon y soit enterré. Ils prirent même des bâtons et frappèrent les habitants de Méron qui voulaient emmener rabbi Shimon à Méron.
C'est alors qu'un miracle se produisit. Le lit/cercueil de eabbi Chimon bar Yo'haï s'éleva dans les airs et vola jusqu'à son lieu de sépulture à Méron. C'est alors que le voix Divine (bat kol) annonça : "Rassemblez-vous et célébrez la hilloula/la fête de rabbi Chimon bar Yo'haï".

-> Rabbi Asher Zelig Margolis dit que cette bat kol émane et est entendu chaque année. La preuve en est le grand nombre de personnes qui souhaitent célébrer ce jour très saint et spécial. [et ce quelque soit la tendance religieuse! ]
Manifestement, au plus profond de leur âme, ils entendent l'appel de la bat kol et se rassemblent pour le célébrer.

-> Le Zohar (Idra Zouta 291b) raconte que le dernier jour de la vie de rabbi Shimon, il révéla à ses élèves les grands et saints secrets de la kabbale. Tant qu'il enseignait, le soleil ne se couchait pas.
Les Bné Yissa'har (Lag baOmer 6) écrit que cela explique la coutume d'allumer des bougies et des feux de joie le jour de Lag baOmer. C'est en commémoration du soleil qui a continué à briller le dernier jour de la vie de Reb Shimon.

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-> Le Maharil (החדשות ק "ד) ) écrit : "Les repas à la suite d'une brit mila, d'un pidyon haben, d'un sioyum massekhta [sont tous des séoudat mitsva] ... Lag baOmer est également considérée comme une séoudat mitsva".

-> Le Taamé haMinhaguim explique : rabbi Shimon bar Yo'haï était unique dans sa manière d'annuler les décrets sévères.
La plupart des tsadikim jeûnent pour annuler les décrets sévères, mais le Zohar nous dit que rabbi Shimon bar Yo'haï annulait les décrets sévères par la joie.
C'est pourquoi, le jour de la hiloula de rabbi Shimon, nous mangeons et nous faisons la fête. C'est ainsi que nous annulons les décrets sévères en ce jour.

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Pour ceux qui ne peuvent se rendre à Méron à Lag baOmer :

-> Il faut se rappeler les paroles de nos Sages (Kidouchin 40a) : "Si une personne voulait faire une mitsva, mais que les circonstances l'en ont empêché, le verset lui accorde le crédit comme si elle avait accompli la mitsva".
Ainsi, on doit être heureux le jour de Lag baOmer, où qu'il se trouve.

-> Il est également recommandé d'étudier les enseignements de rabbi Chimon bar Yo'haï.
Le Méor Enayim (Shabbath) nous dit qu'étudier les enseignements d'un tsadik est semblable à se trouver sur sa tombe.

-> Le rebbe Karliner disait : "Tout comme Hachem est là pour tout le monde, Rachbi est là pour tout le monde, même pour les gens les plus bas [spirituellement parlant]".

Tout comme Hachem est partout et que Sa gloire remplit le monde entier et peut être ressentie par tous les gens où qu'ils se trouvent, la puissance de Rachbi peut être ressentie en tout lieu.
Même si l'on ne mérite pas de se rendre dans la ville sainte de Méron, on peut mériter d'être relié à rabbi Chimon (Rachbi).
Comme on le dit au nom des tsadikim : "Où qu'un juif se trouve, s'il se connecte à Rachbi, il peut y trouver Rachbi."
Par conséquent, même si nous ne pouvons pas nous rendre chez rabbi Shimon, rabbi Shimon viendra quand même à nous.
[rav Méïr Rosenbaum]

-> Le jour de Lag baOmer est si saint que le rabbi de Kalish s'immergeait au mikvé en ce jour, et il disait : " Je prends sur moi la sainteté du jour".

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-> Le Beit Yossef dit que nous célébrons Lag baOmer, parce que les élèves de rabbi Akiva ont cessé de mourir en ce jour.

Certains commentateurs ne sont pas d'accord. Ils disent que le fait que les élèves ont arrêté de mourir n'est pas une raison de célébrer, car la raison pour laquelle ils cessent de mourir, c'est parce qu'il n'y en a il n'y en avait plus! Tous les 24 000 étudiants étaient morts.
La raison de notre réjouissance est la célébration de la continuité de la Torah.

Car lorsque rabbi Akiva a vu qu'il ne lui restait n'avait plus d'élèves, il s'est se rendit dans le sud et enseigna la Torah à cinq élèves : Rabbi Méïr, Rabbi Yéhouda, Rabbi Yossi, Rabbi Shimon, et Rabbi El'azer ben Shamoa.
Leurs enseignements ont été consignés tout au long des les Michnayot et la Guémara, et c'est ainsi que la Torah s'est perpétuée jusqu'à aujourd'hui.
Le jour de Lag baOmer nous célébrons la continuité de la de la Torah, et cela s'est produit parce que Rabbi Akiva n'a pas perdu l'espoir.
Même après avoir perdu tous ses élèves (24 000!), il est allé de l'avant et a fait ce qu'il a pouvait, et c'est ainsi que la Torah se perpétue jusqu'à aujourd'hui.

Rabbi Shimon bar Yo'haï n'a pas perdu espoir non plus, et c'est ce qui l'a amené à ce qui l'a amené aux plus niveaux les plus élevés.

[ainsi, à Lag baOmer on festoie sur l'importance de toujours garder espoir et faire de son mieux dans la spiritualité (un pas avec l'autre), car on n'imagine pas l'énormité de ce qu'on pourra finalement faire. ]

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-> Nous sommes joyeux à Lag baOmer, parce que ce jour-là, Hachem juge tout le monde favorablement. Hachem voit nos bonnes actions, se concentre sur nos bons désirs et ignore nos fautes.
[rav Elimélé'h Biderman]

-> La Guemara (Soucca 45) affirme :
Rabbi Chimon bar Yohaï affirme : "Je peux libérer tout le monde du jugement [faisant qu'ils ne soient pas punis pour leurs fautes] depuis le jour de ma création jusqu'à aujourd'hui.. Si j'ajoute les mérites de mon fils, Eliézer, je peux racheter les gens du jugement depuis le début de la création jusqu'à aujourd'hui.
Et si nous ajoutons les mérites de Yotam ben Ouziyahou, nous pouvons racheter le monde entier du jugement, depuis le jour de la création du monde jusqu'à la fin des temps".

[Rachi écrit que Yotam ben Ouziyahou "était un tsadik, plus humble que les autres rois, et excellait dans le kiboud av. A son sujet, il est dit (Mala'hi 1) : 'un fils honore son père' (בן יכבד אב). Parce que tous les jours où son père avait des tsaraat et que Yotam jugeait la nation ... il n'a pas mis la couronne sur sa tête. Il attribuait tous les jugements qu'il gouvernait à son père. jugements qu'il gouvernait à son père".]

=> Comment Rabbi Chimon bar Yo'haï nous rachète-t-il du du jugement?

-> Rachi écrit : [Rabbi Shimon dit] : "Je prends leurs leurs fautes. Ainsi ils sont libérés du jugement. jugement."

-> Dans les marges de la guémara, il y a des notes de rabbi Akiva Eiger appelées Gil'yon haShass.
Sur la guémara (Soucca 45b) où rabbi Chimon a proclamé qu'il peut racheter le monde entier du jugement et de la punition, rabbi Akiva Eiger a écrit les mots suivants : עיין אבות דר' נתן פט "ז.

Les Avot déRabbi Nathan raconte que rabbi Shimon dit : "La nation juive nation juive ne va pas au Guéhinam".
Et la raison est qu'ils ne sont pas coupables de leurs fautes parce qu'Hachem leur a donné un yétser ara, alors que peut-on attendre d'eux?

Après avoir donné un machal, rabbib Chimon bar Yo'haï conclut :
"C'est la défense que la nation juive présentera à Hahem le jour du jugement. Ils diront : "Maître du monde, tu sais que le yétser ara nous pousse à fauter". Comme il est dit : "Hachem connaît notre yétser ara" (ki ou yada yitsrénou - 103,14).
Alors, ne nous tiens pas responsables de nos mauvaises actions. [Car] nous avons fait de notre mieux."

-> Le 'Hidouché haRim dit que chaque année, à Lag baOmer, rabbi Chimon bar Yo'haï répète sa célèbre déclaration : "Je peux exempter le monde entier du jugement et de la punition!".
A Lag baOmer, en particulier, Hachem voit notre bien, ignore notre mal, nous aime immensément, et c'est l'origine de notre grande joie en ce jour.

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-> Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarat Dvach vol.2, 11) écrit :
"Il convient à chaque personne craignant D. (yéré chamayim) de faire téchouva le jour de Lag baOmer parce que le mérite de rabbi Chimon l'aidera à se purifier. Il ne doit pas passer ce jour à faire des bêtises, car ce sera une douleur pour le tsadik".

-> Rabbi Tsadok haCohen (Tsikdat haTsadik 127) écrit :
"Le Zohar ('Hayé Sarah 129) affirme que lorsqu'une personne fait téchouva, et même lorsque le plus grand racha fait téchouva, elle s'élève aux niveaux les plus élevés.
J'ai entendu dire, au nom de Rabbi Bounim de Pshischa, que tout cela est dû au mérite de Rabbi Chimon bar Yo'haï. Il a accompli par son labeur en avodat Hachem qu'un baal téchouva devrait atteindre de tels niveaux. niveaux si élevés".

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-> Le Sar Shalom de Belz parlait un jour de la grandeur de Lag baOmer, et son fils, rabbi Zoundel a dit : "Lag b'Omer est comme Yom Kippour". Son père lui répondit qu'il avait raison.

-> Le 'Hatam Sofer (Drachot vol.2 280) écrit également que Lag baOmer est comme Yom Kippour.

-> Rabbi Yehoshua de Kaminka enseigne :
La guémara (Béra'hot 58a) dit que le Temple est appelé : הוד (od - splendeur).
Nous pouvons donc déduire que הוד שבהוד (od chébé'od - splendeur de la splendeur) est le Kodech Kadochim.
Le jour de Lag baOmer correspond à : הוד שבהוד (comme nous le disons à la fin du compte du Omer de ce jour), nous arrivons au Kodéch Kadochim, semblable au Cohen gadol qui y qui y entre seulement le jour de Yom Kippour.

-> Le Beit Aharon écrit :
"Les tsadikim, par leurs bonnes actions, purifient les Bné Israël, et rabbi Shimon bar Yo'haï purifie toujours les corps des Bné Israël."
Cette purification est un autre élément de Lag baOmer, qui rappelle Yom Kippour.

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-> Le jour de Lag baOmer, il est de coutume de chanter le chant "bar Yo'haï" (le fils de Yochaï - בר יוחאי).
Reb Naftali Katz (Siddour Beit Rachel) écrit que chanter Bar Yo'haï purifie l'âme, même pour ceux qui ne saisissent pas les secrets les secrets de cette chanson.

-> Nous n'imaginons pas grandeur phénoménale de Rabbi Chimon bar Yo'haï.
Le rav Elimélé'h Biderman dit que c'est peut-être la raison pour laquelle nous chantons בר יוחאי (bar Yo'haï, dans ce chant nous le dénommons : "le fils de Yo'hai" (non "Chimon bar Yo'haï) .
Nous nous rappelons que rabbi Shimon était un être humain, qu'il avait des parents, et qu'il a pourtant atteint de tels niveaux. Par conséquent, si nous nous consacrons au service d'Hachem, nous pouvons également atteindre des niveaux très élevés.

Les gens ont tendance à considérer les tsadikim comme des personnes nées totalement différentes des autres.
Par conséquent, lorsqu'ils entendent parler de la grandeur d'un tsadik, ils haussent les épaules et disent : "Mais qui peut être comme lu ? C'était un ange. Si je naissais ange, je serais moi aussi, je serais comme lui."
C'est pourquoi il est important de se rappeler que les tsaddikim sont des êtres humains. Ils ont aussi des défis à relever, et ils sont devenus grands et saints parce qu'ils ont passé ces épreuves.
Si nous réussissons nos épreuves, nous pouvons aussi atteindre des niveaux des niveaux incroyablement élevés.

[par ailleurs, nos Sages enseignent que rabbi Chimon bar Yo'haï est né par le mérite des nombreuses larmes qu'a versé sa mère (Sarah). On apprend de là l'importance des parents de prier de tout coeur pour mériter d'avoir et d'éduquer de bons enfants. ]

Le Omer : la période entre Pessa’h et Shavouot (selon le rabbi de Berditchev)

+ Le Omer : la période entre Pessa'h et Shavouot (selon le rabbi de Berditchev) :

-> De nombreuses personnes ont l'impression que Shavouot est un Yom Tov totalement indépendant de Pessa'h. Après tout, ces fêtes célèbrent des événements distincts, ont leurs propres des mitsvot qui sont uniques, la Torah les considérant même comme des Régalim différentes. Quel lien pourrait-il y avoir entre les deux?

Cepenedant le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Emor) enseigne que si nous comprenons correctement la mitsva du Séfirat haOmer, qui consiste à compter les 7 semaines entre Pessa'h et Shavouot, nous nous rendrons compte que Pessa'h et Shavouot sont en réalité liées aux niveaux les plus profonds.

Le rabbi Berditchev explique que Shavouot est simplement une ré-acceptation de la grande lumière qui descend sur nous lors de la première nuit de Pessa'h (celle du Séder).
Pessa'h célèbre la sortie des juifs de la terre d'Égypte, une bonté totale de la part du Maître du monde que le peuple juif n'avait aucunement méritée.
Dans cette veine, nos Sages enseignent qu'au moment de la sortie d'Egypte, les anges poursuivants ont demandé à Hachem pourquoi, si le peuple juif était une nation d'adorateurs d'idoles tout comme les égyptiens, ils méritaient d'être délivrés.
Pourtant, Hachem les a fait sortir, quel que soit leur état actuel, car la lumière spéciale de Pessa'h se répand sur la nation juive, qu'elle le mérite ou non.
Cette année-là, la lumière qui se révèle chaque 15 Nissan a pris la forme de la rédemption de la nation juive d'Égypte. Chaque année suivante, lorsque la nuit du Séder arrive, les projecteurs du ciel s'allument à nouveau et cette même lumière remplit nos vies, apportant avec elle une immense bonté dans les domaines spirituel et physique.

Cependant, nos Sages enseignent que, comme nous n'avons pas travaillé pour mériter cette lumière, il n'y a pas de récipient dans lequel elle puisse s'attarder.
Cette lumière est suffisamment forte pour détruire les chaînes de notre esclavage et nous aider à "Pessa'h", c'est-à-dire à franchir des étapes dans l'ascension habituellement rigide et ordonnée vers la proximité de D., mais elle ne peut pas rester et nous aider à achever le processus de liberté, puisqu'elle n'a pas été gagnée.
C’est pour cette raison qu'après la première nuit de Pessah', la lumière du Séder nous est retirée.

Le processus du compte du Omer nous permet de gagner la grande lumière de la nuit du Séder de telle sorte que lorsqu'elle descend à nouveau la nuit de Shaovuot, elle reste avec nous pour toujours.

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-> Lorsqu'un enfant naît, une lumière extraordinaire descend du ciel au moment de sa naissance pour une seconde fugace avant d'être reprise pour lui permettre d'accomplir la mission de toute une vie d'atteindre cette lumière une fois de plus.
La sortie du peuple juif d'Egypte est comparé à la naissance d'un nouveau-né. C'est ainsi qu'ils sont également passés par ce processus exact.

-> Nos sages nous disent que pendant les 9 mois que le fœtus passe dans le ventre de sa mère, une bougie brûle au-dessus de sa tête, à la lumière de laquelle il est capable de voir d'un bout à l'autre du monde.
Cependant, à un certain moment du développement du fœtus, un ange lui tapote la lèvre et toute sa conscience est oubliée, la bougie s'éteint.

Le rabbi Berditchev (Kédouchat Lévi - Vayéchev) enseigne qu'au moment où le bébé est prêt à faire son entrée dans le monde, Hachem lui envoie un flash de la conscience qu'il avait avant la tape de l'ange.

Il s'agit d'une pichenette, qui s'attarde quelques secondes avant d'être reprise rapidement.
Par conséquent, dès notre naissance, il nous reste à la fois l'effet de la pichenette de l'ange (la perte de la bougie allumée) et l'impression laissée par le dernier éclair de la conscience divine (le retour de la bougie, même si ce n'est que pour un bref instant).
Grâce à ces deux événements, nous sommes en mesure d'avoir un équilibre entre le bien et le mal : la bénédiction de la reconnaissance divine par la lumière de la bougie du souvenir, et la malédiction de la pichenette de l'ange de l'oubli.
Nous sommes maintenant prêts à nous lancer dans la mission de toute une vie qui consiste à utiliser le libre choix offert par ces deux événements pour choisir la bénédiction plutôt que la malédiction, le bien plutôt que le mal, la vie plutôt que la mort.

[le rabbi de Berditchev dit que pour accéder à ce flash pendant notre vie, on doit savoir se poser et prendre conscience de la toute puissance d'Hachem, à quel point notre objectif dans ce monde est de servir Hachem, que les choses tendent à être éphémères, mensongères, ... (à nous d'investir dans la Divinité, qui est éternelles, la Vérité, ... ) ]

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-> Bien que le premier soir de Pessa'h, la bonté descende, que nous la désirions ou non, Hachem préfère que nous développions un désir pour la grande lumière de Pessa'h, et c'est pourquoi Il a fixé un moment spécial pour le faire pendant les 49 jours saints de la Séfirat haOmer.

Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Emor) explique que chaque semaine de la Séfirat haOmer correspond à un aspect différent de la avodat Hachem, tandis que chaque jour individuel correspond à des attributs particuliers au sein de la catégorie plus large de la Séfira de cette semaine.
La première semaine est celle du 'Hessed, au cours de laquelle nous devons nous concentrer sur le désir d'atteindre un véritable amour pour notre Créateur.
La deuxième semaine est celle de Guévoura, au cours de laquelle nous devons nous concentrer sur le désir d'atteindre la véritable crainte du Ciel (yirat Hachem).
La troisième est la Séfira de Tiféret, dans laquelle nous désirons qu'Hachem se réjouisse et s'enorgueillisse du peuple juif.
Dans les quatrième et cinquième semaines de Nétsa'h et Hod, nous nous efforçons d'atteindre une émouna parfaite, une foi et une confiance dans le Maître du monde.
La sixième semaine correspond à la Séfira de Yessod, au cours de laquelle nous nous efforçons de nous connecter et de nous lier, ainsi que toutes nos actions, à Hachem.
Enfin, la dernière semaine est celle de Malkhout, au cours de laquelle nous nous efforçons de nous soumettre à la souveraineté absolue de notre Père céleste.

Rabbi Levi Its'hak de Berditchev enseigne que la quantité de lumière spirituelle et l'assistance Divine dans tous les domaines de la avodat Hachem de l'année à venir, qui doit être reçue la nuit de Shavouot, dépendent de la quantité de travail que nous avons fourni pour gagner et développer le désir de cette lumière pendant les semaines de Séfira.
Il nous incombe donc de faire le point sur l'assistance divine spéciale de cette période afin de redoubler d'efforts en matière de avodat Hachem (notre service Divin).
Voici ses paroles : "Par conséquent, puisque ces attributs sont tirés du Créateur pendant les jours de Séfira, il est approprié que chaque personne s'isole pendant les jours de Séfira et serve Hachem, car les attributs [d'Hachem] sont tirés vers le peuple juif pendant ces jours.
Pendant la période du compte du Omer, une personne doit se réjouir et se lier à ces attributs, car elle souhaite qu'ils soient attirés sur elle, comme l'enseignent nos Sages : "Dans la voie où l'homme désire aller, ils l'amènent"."

-> C'est pour cette raison que le Yom Tov qui suit le compte du Omer est appelé "Shavouot", car il s'agit simplement de l'aboutissement des "semaines" (shavouot) précédentes.
De même que la bénédiction de Shabbath est reçue en fonction de l'avodat Hachem des jours qui la précèdent, de même une personne ne reçoit les bénédictions de Shavouot qu'en fonction des semaines qu'elle a passées à s'y préparer.
Le rabbi de Berditchev ajoute que la Torah appelle Shavouot "Atséret", car de même que Shemini Atséret est le "grand final" de Souccot, le moment où toute la lumière recueillie par le Yom Tov et ses mitsvot s'installe dans l'âme juive, de même Shavouot est le "grand final" de Pessa'h, la seconde moitié d'un tout spectaculaire.

Alors que nous marchons vers Shavouot, concentrons-nous sur la nature de ces jours du compte du Omer (Séfira) et veillons à les utiliser pour construire un récipient de désir suffisamment grand pour que lorsque les lumières spirituelles de la nuit du Séder de Pessa'h redescendent de nouveau à Shabouot, nous pouvons alors les recueillir pour qu'elles restent avec nous pour toute l'éternité.
[rav Yaakov Klein]

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+ En résumé :

-> La lumière spirituelle non méritée de Pessa'h ne peut pas rester avec nous car elle n'a pas de récipient.
Au cours des 7 semaines du compte du Omer, nous travaillons sur les différents attributs de notre service Divin (avodat Hachem) correspondant aux 7 Séfiros inférieures (les moyens avec lesquels Hachem interagit avec nous dans ce monde).
Ce faisant, nous construisons un récipient approprié pour contenir la lumière de la nuit du Séder de Pessa'h, de sorte que lorsqu'elle redescendra pendant la nuit de Shavouot, elle pourra rester avec nous pour toujours.

[de nombreuses personnes utilisent la période du Omer pour améliorer leurs traits de caractère, étudier davantage la Torah, ... tout cela est une préparation permettant de recevoir et conserver un maximum des bénédictions de Shavouot. ]

La gravité de fauter, et le moyen de réparer

+ La gravité de fauter, et le moyen de réparer :

-> "A D. ne plaise, par ses actes, ses paroles et ses pensées qui ne sont pas bonnes, il [un juif] détruit de nombreuses puissances et d'innombrables mondes célestes saints ... ou il provoque l'obscurcissement ou la diminution de leur lumière et de leur sainteé, et ajoute de la puissance aux royaumes de l'impureté".
[rabbi 'Haïm de Volozhin - Néfech ha'Haïm - chap.3]

-> Par la suite, rabbi 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm - chap.4) écrit :
"En vérité, le cœur de celui qui est sage et qui comprend ce concept frémira en lui et il tremblera lorsqu'il se concentrera sur l'étendue des dommages causés par chacune de ses fautes, des dommages encore plus importants que ceux causés par Névou'hadnetzar et Titus (qui ont détruit le Temple), car les actions de Névou'hadnetzar et Titus n'ont causé aucun défaut en Haut, car il ne leur a pas été donné la possibilité d'atteindre cet endroit par leurs actions."

=> Cela est terrifiant à considérer! Chacune des fautes que nous transgressons, même si elles sont apparemment insignifiantes, a un effet plus dévastateur dans les royaumes célestes que la destruction du Temple!

-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Emor) enseigne comment remédier à ces dommages.
Voici ses paroles : "Il est connu que lorsqu'une personne faute, à D. ne plaise, elle cause une souillure dans les cieux et ajoute de la puissance aux forces de l'impureté. Le remède à cela est de brûler ces forces maléfiques en dirigeant une passion ardente vers le Créateur. En effet, cette inspiration incroyable n'est venue qu'à la suite de la faute, car son esprit avait des pensées obscures".

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-> Nos Sages (guémara Yoma 86b) enseignent que la téchouva méahava (le repentir né de l'amour), a le pouvoir de transformer les fautes d'une personne en mitsvot.
Expliquant ce concept, le Baal haTanya (Likouté Amarim - Tanya - chap.7) dit que lorsque la culpabilité et le chagrin causés par une faute poussent une personne à davantage désirer et être inspirée dans son avodat Hachem, l'amenant à la téchouva méahava, alors cette faute s'est transformée en mitsva.
Avec le recul, le fauteur est capable de voir que cette faute a en fait conduit à une aliya, à une progression/élévation dans sa avodat Hachem, remplissant ainsi la même fonction qu'une mitsva, qui est un moyen de se rapprocher du Maître du monde.

-> Dans le même ordre d'idées, rabbi Tsadok haCohen (Tsidkat haTsadik 40,52,100) écrit que le principe de la téchouva est atteint lorsqu'une personne se rend compte que, d'une manière très profonde, sa faute était aussi la volonté de D.
Il est évident que cette affirmation peut être incroyablement dangereuse si elle est mal interprétée, mais il va de soi que rabbi Tsadok haCohen ne veut pas dire, D. préserve, qu'une personne doit rationaliser sa conduite pécheresse en "réalisant" que toutes ses actions sont en fait la volonté du ciel.
La "réalisation" à laquelle ce tsadik fait référence a lieu lorsqu'une personne peut regarder honnêtement en arrière et voir que son méfait a entraîné un changement complet et durable dans le sérieux et l'intensité de sa avodat Hachem. C'est alors qu'elle peut être sûre que sa faute n'était qu'un moyen de la rendre encore plus grande, une "yérida létsoré'h aliva" (une descente/chute permettant davantage d'élévation). [voir aussi rabbi Na'hman - Likouté Maharan 22:11]
[évidemment qu'on ne désire pas la faute, qu'on fait tout pour l'éviter, mais si à postériori nous avons déjà fauté alors nous devons autant que possible faire en sorte que cela nous soit un tremplin spirituel.
A l'inverse, notre yétser ara nous fait tomber et ensuite il nous fait culpabiliser, nous attrister. En effet, il s'est trop bien la force de la tristesse, du désespoir, mais surtout d'utiliser une chute pour davantage s'élever (à l'image du ressort qui se contracte pour mieux pouvoir s'élancer vers le haut). ]

-> En ce sens, nos Sages (Sanhédrin 99a) affirment : "À la place des baalé téchouva, même les complétement justes ne peuvent s'y tenir".
L'une des explications de cette affirmation est qu'une personne qui a fauté et ensuite réalisé une téchouva dessus, elle a fait une utilisation de la tristesse de son regret sur ses fautes dans un but de la propulser vers les plus hauts sommets spirituels, à un endroit que même les tsadikim parfaits ne peuvent atteindre.

-> C'est à cette rectification que le rabbi de Berditchev fait référence.
Si le feu de la faute a provoqué une descente dans les royaumes de l'impureté, c'est le feu de la spiritualité provoqué par la tristesse que l'on ressent d'avoir fauté qui est nécessaire pour le ramener dans le royaume de la lumière sainte.

-> Comme l'écrit rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Moharan 156) :
"La pureté du cœur est atteinte lorsque le cœur d'une personne brûle d'une passion pour Hachem. Pour rectifier le fait que son cœur a brûlé à cause d'une faute ou d'un désir impur, à D. ne plaise, qui a contaminé son cœur, celui-ci doit s'enflammer de passion pour Hachem. Grâce à cela, son cœur atteint la pureté, comme le dit le verset : "Tout ce qui entre dans le feu, vous le ferez passer par le feu et il sera purifié".

=> Nous avons tous commis de très nombreuses fautes qui ont causé des dommages considérables au monde (à notre monde intérieur, au monde Celeste, terrestre, ...).
Mais comme l'affirme rabbi Na'hman de Breslev : "s'il y a un moyen de détruire, il y a un moyen de réparer", et "il n'y a pas de désespoir dans le monde" .
Tout peut être renversé. En utilisant le lourd sentiment de regret résultant de notre faute, pour le porter à renforcer notre avodat Hachem à un meilleur niveau, avec plus de passion (papa Hachem, pardon, certes je suis tombé dans la faute, mais je vais essayer de faire mieux Ta volonté).
Nous utilisons la faute elle-même pour nous aider dans notre croissance spirituelle.
[c'est l'idée enseignée par rabbi Na'hman de Breslev, comme dans le Likouté Moharan 116]

-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Emor 21,9) enseigne :
Une faute n'affecte pas seulement l'âme (néchama) de l'individu, mais "elle souille son père" = la transgression affecte et cause une souillure dans les royaumes célestes.
Quel est le moyen de remédier à ces dommages considérables?
La réparation (tikoun) consiste à faire rebondir la culpabilité et la tristesse causées par la faute et à les utiliser pour nous propulser vers de plus hauts sommets dans notre avodat Hachem, en atteignant des niveaux inédits de feu émotionnel et de passion dans notre service.
Lorsque nous faisons cela, non seulement nos fautes sont pardonnées, mais elles sont entièrement transformés, nous enlevons les robes de l'Accusateur et revêtons celles de l'avocat [qui nous défend au Ciel], transformant la faute la plus grave en mérite ultime.

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-> Cela doit également nous rappeler que tout ce qu'un juif pense, dit ou fait a le pouvoir de provoquer des changements majeurs dans les forces célestes.
Chaque mitsva accomplie (même la plus simple, facile) par une personne a pour conséquence de générer des quantités incalculables de bénédictions, de lumière et de bonté Divine dans les sphères spirituelles, et en fin de compte dans ce monde physique également.
À l'inverse, chaque faute transgressée entraîne la diminution immédiate de cette bénédiction, de cette lumière et de cette bonté, et apporte au contraire la destruction et la colère divine sur l'univers.

[libre arbitre oblige, on ne se rend pas compte de l'impact phénoménal de chacune de nos actions.
Les premiers mots d'un juif sont "modé ani (je Te remercie) ... 'hémla raba émounaté'ha (grande est Ta confiance en moi)" = malgré notre risque de fauter, Hachem nous redonne la vie à notre réveil en nous donnant la capacité d'impacter considérablement le monde (en bien, en mal), car Il a confiance en nous.
Alors à nous de Lui prouver qu'Il en a eu raison, qu'Il soit éternellement fier de nous! ]