Lorsqu'une personne se rend compte qu'elle a fauté et qu'elle demande à Hachem de lui pardonner, elle est consciente de sa propre infériorité.
Cette prise de conscience lui sert d'avocat défenseur devant Hachem.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Roch Hachana ]
Catégorie : 2- Orgueil + Humilité
L’orgueil qui est une épée contre les klipot
+++ L'orgueil qui est une épée contre les klipot :
+ "Heureux es-tu, Israël. Qui est comme toi!" (Vézot haBéra'ha 33,29)
-> Il est interdit d'être orgueilleux.
Cependant, il est permis à une personne de ne rien craindre, d'être fière d'avoir un protecteur, c'est-à-dire son Père céleste.
C'est peut-être à cela que nos Sages (guémara Sota 5a) font allusion en disant : "Un huitième de huitième d'orgueil est permis". C'est ainsi que l'on détruit le klipot. Notre fierté, fondée sur notre confiance en Dieu, nous permet de ne pas craindre de contester le mal.
Telle est donc la signification mystique du verset : "Heureux es-tu, Israël. Qui est comme toi ... ton épée majestueuse ('hérev gaavaté'ha)". Le mot pour "ta majesté" (gaavatéha - גַּאֲוָתֶךָ) signifie également "ta vanité" ou "ton orgueil".
Dans ce contexte, les mots pour "ton épée majestueuse" peuvent être lus "l'épée est ton orgueil", c'est-à-dire l'orgueil engendré par le fait de savoir que Hachem est ton bouclier et ton allié et qu'il te sert d'épée.
C'est grâce à elle (cet orgueil, fierté) que vous tuerez les klipot (forces du mal/impureté).
En outre, il est écrit aussi dans ce verset : "vous foulerez leurs hauteurs" (véata al bamotémo tidro'h) : le mot pour "hauteurs" (bamotémo - בָּמוֹתֵימוֹ) signifie aussi "leurs plates-formes [sacrificielles] élevées."
Ainsi, nous pouvons lire cette phrase : Grâce à votre orgueil envers votre protecteur divin, vous marcherez/foulerez sur les klipot, qui sont appelés "plates-formes élevées" (Pardes Rimonim 23,2) en raison de leur orgueil.
Par notre orgueil dans la protection d'Hachem (à notre égard, et tout ce que cela implique : à quel point Il nous aime, nous sommes importants à Ses yeux, ...), nous tuons les klipot, car elles s'enorgueillissent d'eux-mêmes et non de D.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vézot haBéra'ha 33,29 ]
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=> Notre fierté dans notre relation avec Hachem est l'arme avec laquelle nous pouvons tuer les forces du mal (klipot).
L’humilité mal placée
+ L'humilité mal placée :
-> Une personne doit être modeste dans toutes ses voies et tous ses actes. Une personne pourrait donc supposer qu'elle doit également faire peu de cas de son service divin (ex: par humilité penser qu'il ne vaut pas grand chose, pas tant que ça).
Mais Hachem nous interdit de penser une telle chose!
Au contraire, une personne doit se dire que les actes qu'elle accomplit, les commandements d'Hachem (les mitsvot) qu'elle observe, sont importants pour Lui, et que Hachem, pour ainsi dire, prend plaisir aux mitsvot qu'elle réalise.
Car si, à D. ne plaise, une personne se dépréciait à cet égard en se disant : "Quelle est l'importance de mes actes pour D.?", cela serait hérétique (zé ou kéfira).
Au contraire, lorsqu'il s'agit des mitsvot d'Hachem, une personne doit se dire : "Les actes que j'accomplis sont la volonté de D., ils sont importants à Ses yeux. Il prend [toujours] plaisir à ce que j'agisse, à ce que j'observe Ses commandements".
C'est à cette idée que nos Sages (guémara Sota 5a) font allusion lorsqu'ils disent : "Une personne orgueilleuse doit être mise à l'écart, mais une personne qui n'a pas un huitième de huitième d'orgueil doit également être mise à l'écart".
Le monde des délices (olam ataanoug), c'est-à-dire la séfira de bina, est le 8e attribut à partir de mal'hout (voir Zohar 3,223b).
En d'autres termes, Hachem se réjouit des mitsvot accomplies par le peuple juif. Pour sa part, l'homme doit se réjouir de savoir qu'il donne satisfaction à son Créateur. En réalisant cela, il s'attache au 8e attribut, le monde des délices.
Tel est donc le sens profond du passage lorsqu'il dit : "Un huitième d'un huitième", ce qui implique qu'une personne tire du plaisir du plaisir que D. tire des mitsvot qu'elle accomplit.
Nos Sages (Zohar 3,7b) disent que "Israël soutient son Père céleste" (Israël méfarnéssin laavihém chébachamayim). Le mot "subsistance" (parnassa) indique le plaisir (taanoug), ce qui signifie que Hachem apprécie les mitsvot que le peuple juif réalise.
Ainsi ... une personne ne doit pas être humble, se disant : "Quelle est l'importance de mes actes pour Hachem, pour que je Le craigne et que j'accomplisse Ses commandements?".
Il nous est interdit de dire cela. Au contraire, il faut être fier, comme nous l'avons expliqué plus haut.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Ekev 10,12 ]
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=> Tout juif doit savoir que ses mitsvot sont d'une importance vitale pour D., et que par conséquent, nous tirons du plaisir du fait que notre accomplissement procure du plaisir à Hachem.
Hachem est fier et plein d’orgueil du peuple juif
+ Hachem est fier et plein d'orgueil du peuple juif :
-> Hachem désire être toujours bon avec le peuple juif. À cette fin, Ses Attributs sont pour ainsi dire orientés par la fierté qu'il éprouve à l'égard du peuple juif. [ "Israël, en toi Je m'enorgueillis" (Michlé 16,18) ]
Ainsi, Il accorde constamment de la bonté au peuple juif, annulant les mauvais décrets, puisque Ses Attributs sont contrôlés par Son orgueil dans le peuple juif.
Par conséquent, c'est à eux qu'il revient d'inverser tout ce qui est néfaste, en le transformant en quelque chose de bon.
[ en ce sens, la fierté d'Hachem à l'égard du peuple juif est ce qui nous permet d'obtenir Son pardon même si nous avons fauté à plusieurs reprises.
Le yétser ara essaie de nous faire croire qu'au regard de nos fautes, Hachem doit nous regarder avec dédain, avec honte d'y voir associer Son Nom, de nous avoir créé. Mais la réalité est contraire : quoiqu'on ait pu faire de mal, Hachem est toujours fier d'avoir un tel peuple, Hachem nous aimera toujours infiniment. ]
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Ekev 9,21-25 ]
Les efforts pour "se montrer plus rusé" qu'Hachem et empêcher Ses décrets de se réaliser sont voués à l'échec et produisent même l'effet inverse.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - guémara Shabbath 119a]
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-> Le Ralbag (Michlé 21,1) remarque que lorsqu'un homme essaie d'annuler les décrets d'Hachem par ses propres efforts et son intelligence, ses efforts sont voués à l'échec. La seule façon de changer le décret d'Hachem, écrit-il, est de s'attacher à Lui autant que possible et d'avoir confiance en Sa protection.
"Que Hachem éclaire Sa face pour toi et te soit bienveillant" (yaér Hachem panav élé'ha vi'hounéka - Nasso 6,25)
-> Une personne qui possède la grâce ('hen) possède certainement une qualité.
Mais devant Hachem, comment peut-on s'enorgueillir de posséder une qualité, puisque "devant D., tous les habitants de la terre sont considérés comme rien" (Daniel 4,32)?
Notre verset ici fait également allusion à cette idée, en nous disant que D. fait preuve de bonté envers le peuple juif, en lui donnant de la gloire/splendeur (tiféret) et une apparence impressionnante, afin qu'il possède une qualité, et qu'il trouve ainsi grâce ('hen) aux yeux d'Hahcem.
Il est fait allusion à cette idée dans le verset suivant : "Que D. lève Sa face vers toi" (yissa Hachem panav élé'ha). Il élève en nous un visage, afin que nous ayons une apparence et une gloire impressionnantes, afin que nous ayons une qualité par laquelle nous trouverons grâce à Ses yeux.
C'est le sens du mot "et te soit bienveillant" (vi'hounéka), qui implique que tu trouveras grâce à Ses yeux.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Nasso 6,25]
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=> Cette leçon d'humilité nous apprend que c'est seulement parce que Hachem nous rend dignes de trouver grâce à Ses yeux que nous pouvons y parvenir.
L’antisémitisme selon le Kli Yakar
"Assez longtemps, vous avez contourné cette montagne ; tournez-vous vers le nord (tsafona)" (Bamidbar 2,3)
-> Le Kli Yakar commente :
Dans le mot "tsafona", il y a une allusion au mot "tséfouna" (caché, dissimulé).
Ainsi, le verset fait allusion à l'idée que nous devrions garder nos richesses "cachées" afin que la colère des nations qui nous entourent ne nous en veuille pas de notre succès.
L'origine de cette mauvaise volonté est la vente du droit d'aînesse d'Essav à son frère Yaakov. Les nations du monde considèrent cette vente comme un vol.
En fait, le Kli Yakar va jusqu'à imputer tout le phénomène de l'antisémitisme à la vantardise/fanfaronnade des juifs et à l'étalage de leurs richesses.
S’enorgueillir du fait que Hachem s’enorgueillit de nos mitsvot
+ S'enorgueillir du fait qu'Hachem s'enorgueillit de nos mitsvot :
-> J'ai entendu un enseignement sur la déclaration de nos Sages 20) de mon maître et professeur, R' Dov Ber, le Maggid de Mézéritch, dont l'âme repose au paradis :
Selon le Zohar (3,7b) : "Le peuple juif nourrit son Père céleste".
Le Maguid de Mézéritch l'expliqué en s'inspirant du verset : "Un fils sage réjouit son père" (Michlé 10,1), ce qui signifie qu'en observant les commandements de D. et en accomplissant de bonnes actions, nous Lui donnons de la joie.
C'est le sens profond de l'expression "le peuple juif nourrit son Père céleste" = le plaisir qu'Il éprouve est en quelque sorte Sa "nourriture".
-> Après avoir rapporté ces paroles de son maître, le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Tazria 12,2) poursuit :
A la lumière de ce qui précède, il est tout à fait approprié pour chaque juif d'accomplir les mitsvot et de faire de bonnes actions afin de faire plaisir à Hachem.
On peut se demander : D. a des milliers d'anges qui déclarent : "Saint, saint, saint est le D. des Armées" (Yéchayahou 6,3) avec crainte et trépidation, alors "qu'est-ce que l'homme pour que Tu te souviennes de lui?" (Téhilim 8,5).
[Pourquoi, alors, Hachem chérit-il particulièrement le service des êtres mortels? En effet, le service des âmes au Ciel et celui des anges est plus élevé et plus pur que celui des simples mortels avec tous leurs défauts. Pourquoi, alors, se réjouit-Il particulièrement de notre service à son égard? ]
cela peut s'expliquer par une analogie. Les aristocrates ont l'habitude de dresser des oiseaux (perroquets) pour qu'ils imitent la parole humaine. La personne qui entend l'oiseau est stupéfaite et en parle immédiatement à ses amis, les encourageant à venir assister à cette nouveauté. L'analogie se comprend d'elle-même.
[ ce qui est nouveau dans le fait qu'un perroquet imite la parole humaine, c'est qu'il s'agit d'une anomalie, car les oiseaux ne parlent pas normalement. En revanche, si un aristocrate formait un être humain à parler, cela ne serait pas considéré comme une nouveauté, puisqu'il est naturel pour les humains de parler.
De même, il n'y a rien de nouveau pour D., pour ainsi dire, dans le fait qu'un ange Le loue et Le serve, mais il est effectivement nouveau pour un être humain, qui vit dans un monde matériel qui dément son origine divine, de louer et de servir Hachem.
De plus, étant donné qu'il est si difficile pour les humains de servir D., comparable à apprendre à un oiseau à parler, ce qui n'est pas du tout naturel, cela témoigne de l'effort considérable que cela implique.
Lorsque l'homme se donne tant de mal pour Le servir, cet effort est profondément apprécié par Hachem.
C'est pourquoi nous devrions ouvrir les yeux et voir la grande qualité de notre observance des mitsvot et de l'accomplissement des bonnes actions. Le service de tous les anges célestes n'est rien en comparaison des actes de l'homme. ]
Sur cette base, nous pouvons expliquer la michna (Pirké Avot 2,1) : "Rabbi Yéhouda HaNassi dit : Quelle est la bonne voie qu'un homme doit choisir pour lui-même? Celle qui est honorable pour celui qui la suit et qui lui apporte l'honneur de l'homme".
Rabbi Yéhouda nous enseigne que la bonne façon de servir D. est de se concentrer sur l'attribut de l'orgueil et de l'élever. La principale pensée de lui qui sert D. devrait être que Hachem soit fier de nous et puisse se vanter du service de Ses enfants, qui sont vêtus d'un corps grossier et matériel, mais qui consacrent néanmoins leur cœur à se dépouiller de leur matérialisme et à se revêtir de spiritualité et de la sainteté de D., pour ainsi dire.
C'est ainsi que Hachem s'enorgueillit de nous, pour ainsi dire.
C'est le sens profond de l'expression (du Pirké Avot) "qui est honorable pour celui qui le suit" (tiféret léosséa), qui peut être rendue par "qui donne de la fierté à Celui qui l'a fait", en référence à Hachem qui nous a créés et qui s'enorgueillit de nous.
Rabbi Yéhouda clarifie ensuite la nature de cette fierté : "Et ce qui Lui (D.) apporte de l'honneur vient de l'homme" = Hachem en tire un grand plaisir, et c'est dans ce sens que D. est désigné comme le bénéficiaire, pour ainsi dire, lorsque nous Lui causons du plaisir, comme je l'ai expliqué.
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=> Bien que notre yétser ara nous pousse à croire le contraire (pour nous démotivé), la réalité est que : Hachem est extrêmement fier de notre service spirituel, même s'il a des myriades d'êtres célestes qui semblent le servir d'une manière beaucoup plus raffinée et élevée.
Une fois que nous aurons compris pourquoi notre service frêle et mortel lui procure une fierté particulière, nous nous efforcerons de faire en sorte que notre service soit uniquement destiné à apporter cette mesure de fierté à D.
[nous devons prendre du temps pour internaliser la réalité : chacun de nos actes, même le plus simple en apparence, le plus routinier, ... amène une joie et une fierté à Hachem!
Combien un juif doit alors être heureux et fier de pouvoir vivre en tant que juif, alors que des milliards d'autres êtres humains passent à côté de cela, de cette relation si unique avec un papa Hachem si Unique! ]
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-> La pensée est une expression de l'aspect de l'âme connu sous le nom de néchama, qui pense constamment à la façon dont notre service Divin ne doit pas se faire pour recevoir une récompense, mais pour que D. reçoive le plaisir de Ses créatures, c'est-à-dire de Sa nation, Israël.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Tazria 12,2 ]
La véritable humilité provient d’une proximité avec Hachem
+++ La véritable humilité provient d'une proximité avec Hachem :
"Je suis noircie, ô filles de Jérusalem, gracieuse pourtant, comme les tentes de Kédar" (Chir haChirim 1,5)
-> Le principal niveau de conscience spirituelle qu'une personne doit s'efforcer d'atteindre est la reconnaissance de sa propre bassesse face à D., le Roi élevé (au-dessus de tout) et exalté.
En voyant la grandeur et l'exaltation de D., et la façon dont tous les anges célestes se tiennent devant Lui avec crainte et trépidation, tremblant et frissonnant d'admiration, une personne percevra automatiquement l'ampleur de sa propre bassesse.
La Torah déclare : "L'homme Moché était extrêmement humble, plus qu'aucun autre homme sur la face de la terre" (Béaaloté'ha 12,3). Ce verset fait allusion au niveau spirituel décrit ci-dessus. La raison pour laquelle "l'homme Moché était extrêmement humble, plus que tout autre homme" est que, tandis que les autres étaient "à la surface de la terre", Modhé, dans sa conscience sainte et pure, était toujours dans le monde supérieur. En voyant comment les anges célestes se tenaient debout avec crainte et trépidation, il a pu atteindre ce niveau d'humilité, comme décrit ci-dessus.
C'est le rang d'un tsadik parfait (tsadik gamour) et saint qui atteint l'humilité en contemplant la grandeur phénoménale du Créateur béni, comme le déclarent nos Sages (guémara Pessa'him 8a) : "À quoi peut-on comparer les tsadikim qui se tiennent devant la Chékhina? À une bougie face à une torche ardente".
[ puisque le tsadik parfait est toujours en présence de D., "face à une torche ardente", il atteint le degré ultime d'humilité. ]
Un autre type de personne est humble simplement parce qu'elle se rend compte de sa propre bassesse intrinsèque et de son manque de valeur personnelle. Cependant, le tsadik parfait atteint cette humilité en contemplant la grandeur d'Hachem. Il s'imprègne de ce trait d'humilité en contemplant la présence lumineuse d'Hachem.
C'est pour cette raison que les Sages ont utilisé la comparaison entre une bougie et une torche allumée. Comme l'explique Rachi, l'éclairage d'une bougie est à peine perceptible en présence d'une torche enflammée, en raison de l'intensité de la lumière projetée par la torche.
Citons une analogie utilisée par les philosophes (Akédat Its'hak * Dévarim 370 ; Maharcha - Avoda Zara 3b).
Nous observons que le visage d'une personne est bronzé par le soleil, bien que le soleil lui-même soit lumineux. Pourtant, le soleil assombrit la blancheur d'autres choses. Pourquoi? Le soleil étant la source de toute lumière et de tout éclairage dans notre monde physique, lorsque des objets de couleur claire se prélassent au soleil et "voient" la source ultime de tout éclairage physique, la lumière de ces objets retourne à sa source. Par conséquent, leur propre blancheur n'est plus évidente.
De même, lorsqu'une personne contemple l'éclat de D., tout l'éclat qu'elle s'attribue retourne à sa source.
Il oublie sa propre essence et son propre être, et il n'a pas conscience de sa propre existence.
Le trait d'humilité atteint de cette manière est le plus louable et le plus glorieux. Heureuse est la personne qui le mérite.
C'est l'intention de la phrase "Je suis sombre" = ma noirceur est le résultat de l'humilité.
Ne pensez pas que je suis humble parce que je suis intrinsèquement sans valeur et que je sais à quel point je suis bas, et que c'est pour cela que je suis humble. Ce n'est pas le cas.
Au contraire, "je suis beau" = je suis en fait très attirant, en raison de mon accomplissement des mitsvot et des bonnes actions.
Si vous demandez, alors, comment suis-je devenu "obscur/noirci" = comment ai-je atteint l'humilité? Le verset répond : Comme les tentes de Kédar" = de même que les tentes de Kédar sont noircies par le soleil parce qu'elles se reposent sur la source de lumière", comme nous l'avons expliqué plus haut, "de même mon obscurité, c'est-à-dire mon humilité, est le résultat de la contemplation de l'intense luminosité et de la grandeur d'Hachem. En conséquence, ma propre individualité a été automatiquement oubliée et j'ai atteint mon niveau d'humilité".
C'est également l'intention du verset suivant : " Ne me regardez pas avec dédain parce que je suis noirâtre ; c'est que le soleil m'a bronzé. ". En d'autres termes, lorsque vous remarquez que je suis sombre, ne présumez pas que je suis vraiment "sombre/noirci" à cause d'un manque d'observance des mitsvot.
La noirceur que vous observez est plutôt due au fait que "le soleil m'a bronzé". Parce que j'ai contemplé la grandeur de la luminosité de D., j'ai automatiquement perdu mon ego et mon sens du moi.
Telle est la nature de mon humilité.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chir haChirim 1,5 ]
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=> La véritable humilité ne s'acquiert pas en se dénigrant faussement, mais en étant en présence de la vraie grandeur.
Plus nous nous approchons de D. (Hachem), plus nous pâlissons en comparaison et plus nous devenons humbles. Ainsi, Moché, que "D. a connu face à face" (Vézot haBéra'ha 34,10), était par conséquent le plus humble de tous les individus.
[l'humilité c'est donc prendre conscience autant que possible de la grandeur d'Hachem, savoir que nous sommes à Son image (Il nous donne des capacités énormes d'impacter tous les mondes), donc également grâce à Lui nous sommes de grands êtres, et donc nous nous devons d'agir avec responsabilité pour en faire le meilleur usage. ]
"Par quoi puis-je rendre à Hachem toute Sa bonté à mon égard?" (Téhilim 116,12)
-> Le Targum explique que ce verset dit : "Toutes Ses bontés sont des obligations pour moi".
-> C'est ce que dit le roi David dans son humilité : Il est vrai que j'ai des raisons de me sentir supérieur aux autres. Je suis le roi, l'un des géants de la génération (guédolé hador) en sagesse et en Torah, et un prophète. J'aurais peut-être des raisons d'être orgueilleux si j'avais reçu tout cela par mes propres efforts et mon travail personnel. Mais j'ai reçu tous mes talents comme un don du Créateur du monde. Ma sagesse et mes qualités sont une bonté d'Hachem.
Si je n'utilise pas pleinement ces qualités, elles me demanderont de rendre des comptes 100 fois plus que n'importe qui d'autre et j'aurai une dette énorme.
Plus je reçois de bienfaits, plus on exige de moi. "Comment puis-je rendre à Hachem ce qu'il m'a donné, alors que toutes Ses bontés reposent sur moi? Quand est-ce qu'elles m'obligent à en tirer le meilleur parti?"
['Hafets 'Haïm - Chemirat haLachon - Chaar haTévouna - chap. 14 ]