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La lumière des chaloch régalim

+ La lumière des chaloch régalim :

-> Les 3 fêtes (chaloch régalim) : Pessa'h, Shavouot et Souccot sont le moyen par lequel la lumière de D. illumine l'année entière dans les trois dimensions de l'espace, du temps et de l'âme. [voir Séfer Yétsira 3,5]
Pessa'h accomplit cela dans la dimension du temps, puisque la distinction entre le levain ('hamets) et la matsa dépend du bref temps qu'il faut pour parcourir l'unité de distance connue sous le nom de mil.
Shavouot réalise cela dans la dimension de l'âme, puisque Shavouot commémore notre réception de la Torah.
Souccot accomplit cette transmission dans la dimension de l'espace grâce à la mitsva d'habiter dans la soucca.
Ces fêtes influencent toute l'année entière.

Il est possible d'attirer l'éclat divin qui brille pendant ces fêtes dans les jours de semaine ordinaires de l'année. Comment?
- en renforçant notre foi dans les miracles, nous étendons l'influence de Pessa'h ;
- en acceptant la Torah, nous attirons la luminosité de Shavouot ;
- et lorsque nous nous repentons et que nos fautes sont pardonnées, nous répandons la lumière de Souccot, qui est le point culminant des jours de crainte, lorsque nous recevons l'expiation de nos fautes.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Bo 13,10]

Le don de la Torah

+++ Le don de la Torah (par le Sfat Emet) :

+ "Tout le peuple a vu le tonnerre [les voix] et les flammes, le son du shofar et la montagne fumante ; le peuple a vu et a tremblé et s'est tenu de loin" (Yitro 20,15)

-> Ce verset décrit le tremblement du peuple après avoir vu les voix du mont Sinaï.
Chaque mot de ce verset a une signification. Tout d'abord, la Torah souligne que le peuple tout entier a vu la voix, ce qui implique que chaque membre et chaque nerf de chaque individu a vu la lumière de la Torah. Il est bien connu que chaque membre du corps correspond à l'un des 248 commandements positifs, qui sont comparés à des étincelles émanant d'une source de lumière, la Torah.
Ainsi, à l'époque où la Torah a été donnée, chaque membre et chaque nerf du corps juif dans son ensemble a non seulement ressenti l'aura des mitsvot, mais a également été imprégné de la lumière de la Torah.

L'expression "les voix" (ét akolot), fait également allusion au même phénomène. Le mot "ét" (את) indique généralement la présence d'une dimension supplémentaire au-delà de la signification superficielle des mots. Ici aussi, nous pouvons déduire que l'expression "ét akolot" (אֶת הַקּוֹלֹת - les voix), fait allusion à la pénétration de la lumière de la Torah et des mitsvot dans chaque fibre de la personnalité juive.
[Sfat Emet - Shavouot 5640]

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-> Il est intéressant de noter que, malgré l'élément supplémentaire de l'audition, notre verset décrit cette expérience comme une expérience de la vue. Cela peut s'expliquer par le fait que, lorsque la Torah a été donnée, le peuple tout entier a atteint le même niveau de communication avec Hachem que celui dont les Patriarches avaient bénéficié, comme le dit Hachem (Vaéra 6,3) : "Je suis apparu à Avraham, à Its'hak et à Yaakov.
[Sfat Emet - Shavouot 5636]

-> Un autre objectif du miracle de la double perception (entendre, voir) peut avoir été de souligner le fait que la Torah est bien au-delà de tout un phénomène physique, y compris les sens.
Dans le cours normal de la nature, les sons sont perçus par les oreilles et la vue par les yeux ; dans le domaine de la Torah, cependant, cela peut être inversé.
[Sfat Emet - Shavouot 5631]

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-> Lorsque Hachem a commencé à prononcer les 10 Commandements. Les mots : "Je suis Hachem, ton D.", que le peuple a non seulement entendus mais aussi ressentis avec tous ses sens, pénétrant dans chaque fibre de son corps, ont laissé une marque indélébile dans la psyché juive.
... cette impression éternelle que Son nom a laissée sur le peuple dans son ensemble [ne pourra jamais être effacé].

Ainsi, l'expression "voir les sons" (ro'im ét akolot), fait référence à ce moment où un lien émotionnel inséparable a été forgé avec le Créateur, un lien qui ne permettra jamais à l'une des parties d'abandonner l'autre.
À ce moment-là, les juifs ont compris qu'Hachem était la source de leur âme, et donc de leur existence même.
La plupart du temps, la nature matérielle de notre existence obscurcit ce fait, mais ceux qui ont eu le privilège de se tenir au mont Sinaï ont pu voir que leur âme était enracinée dans Hachem.

Le 2e commandement : "Tu n'auras pas d'autres dieux en Ma présence" (lo yiyé lé'ha élokim a'hérim al panaï), n'est pas seulement une interdiction, mais aussi une promesse que rien ne mettra jamais en péril cette relation unique entre Hachem et Son peuple.
[...]

L'ambiance dramatique (éclairs, tonnerres, ...) entourant le don de la Torah était plus nécessaire au reste de l'humanité qu'aux juifs. C'est eux qui avaient besoin d'une preuve irréfutable qu'Hachem dominait le monde. Les juifs, cependant, ont une propension innée à voir la présence d'Hachem dans le monde, et une fois que D. leur a annoncé Sa volonté, ils l'ont acceptée immédiatement.

Il était normal que les juifs soient choisis pour témoigner de l'existence d'Hachem, comme le dit le prophète Yéchayahou : "vous êtes Mes témoins, dit Hachem" (atèm édaï néoum Hachem - v.43,10).
En tant que nation, nous avons une conviction innée de l'existence d'Hachem qui nous rend dignes d'en témoigner.
Une croyance qui repose sur des miracles spectaculaires peut être facilement érodée par les doutes et les épreuves ; chaque miracle a ses détracteurs. La croyance intuitive en Hachem, en revanche, ne peut jamais être réfutée.

Cette conviction innée, bien qu'elle existe en permanence, est particulièrement convaincante le Shabbath. La néchama yétéra (le "supplément d'âme" donné à tout juif à Shabbath) perçoit la Présence d'Hachem avec plus d'acuité que pendant la semaine.

Il convient de noter que la Torah dit que le peuple voit (kol a'am ro'im), au présent, plutôt qu'ils ont vu, au passé. Cela suggère que non seulement ceux qui étaient présents à ce moment-là, mais aussi toutes les générations futures ont cette capacité de "voir" une partie de la lumière du Sinaï.
En particulier, les prophètes de toutes les générations tirent leur inspiration des sources de la Torah qui ont jailli pour la première fois à ce moment spectaculaire.

L'utilisation au présent de 'voir' (ro'im), fait également allusion à la néchama (l'âme), une "partie" d'Hachem qui réside en chaque juif.
De la même manière qu'Hachem perçoit le passé et l'avenir aussi clairement que le présent, nos âmes résident à un niveau spirituel si élevé qu'elles peuvent "voir" des choses qui, normalement, ne sont qu'entendues.

Que voient donc nos âmes au quotidien?
Elles voient la même chose que ce qu'elles ont vu au mont Sinaï, les mots "ano'hi Hachem Eloké'ha" (Je suis Hachem, ton D.), aussi clairement qu'elles les ont vus la première fois.
Nous disons chaque jour dans le Shéma : "que je vous ordonne aujourd'hui" (achèr ano'hi métsavé'ha ayom), chaque jour Hachem nous ordonne de croire en Lui aussi clairement qu'Il l'a fait au mont Sinaï.
[et de cela notre âme en a clairement conscience au quotidien! ]
[Sfat Emet - Shavouot 5661 ; paracha Yitro 5661]

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-> "Tout le peuple a vu le tonnerre [les voix] et les flammes, le son du shofar et la montagne fumante ; le peuple a vu et a tremblé et s'est tenu de loin" (Yitro 20,14)

-> Pourquoi ce verset nous dit-il 2 fois que le peuple a vu ?
Peut-être que la 2e utilisation du mot "voir" indique une autre vision ; ils ont vu les générations futures qui seraient également censées accepter et observer la Torah.
Si c'est le cas, leur tremblement peut être dû à la crainte pour leurs descendants, qui devraient respecter la Torah sans avoir reçu le même esprit que celui qu'ils avaient reçu au mont Sinaï.
[Sfat Emet - Shavouot 5640]

-> Il est également possible qu'ils aient vu leur propre potentiel de croissance dans la Torah et qu'ils aient tremblé de peur de ne pas être assez forts pour réaliser leur potentiel.
Le début de notre verset fait également allusion à cette reconnaissance du potentiel : le peuple tout entier a vu les voix (kolot signifie voix et son, c'est-à-dire ici le tonnerre).
Le peuple ne s'est pas contenté de croire, il a vu la voix d'Hachem qui disait "Je suis Hachem, ton D." (ano'hi Hachem Eloké'ha) ; à ce moment-là, comme nous l'avons dit plus haut, il a pu voir et sentir les racines de son âme, c'est-à-dire son potentiel à servir Hachem.

Moché décrivit plus tard le don de la Torah par la phrase : "face à face, Hachem t'a parlé" (panim bépanim dibér Hachem ima'hem - Vaét'hnan 5,4).
Cette image (face à face) fait également allusion à la capacité de la Torah à montrer à chaque individu son potentiel. Cela repose sur l'idée que [la Torah est comme] un miroir dans lequel chaque personne se voit.
De la même manière qu'une personne regarde la Torah, la Torah lui renvoie son image. Plus une personne est disposée à exposer son moi intérieur à la Torah et à se laisser emporter par le désir de comprendre les profondeurs de la Torah, plus elle méritera de comprendre sa part unique dans la Torah, cette partie de la Torah qui parle à la racine de son âme.

Comme on le sait, nos Sages Sages ont souvent comparé la Torah à de l'eau : "les mots de la Torah sont comparés à de l'eau" (nimchélou divré Torah lamayim - guémara Taanis 7a). [de même : "l’eau ne fait référence qu’à la Torah" - guémara Avoda Zara 5b - én mayim ella Torah]
Peut-être nos Sages font référence à ces qualités de miroir de la Torah, à sa capacité à montrer à quelqu'un son véritable potentiel.
En outre, plus on s'efforce d'atteindre ses capacités en matière de Torah, plus la Torah reflète sa lumière sur ceux qui l'étudient.
[Sfat Emet - Shavouot 5639]

-> Notre verset se conclut par : "vayaamédou méra'hok" (ils se sont tenus [debout] à distance).
Dans son sens simple, ce verset suggère que le peuple s'est éloigné de la montagne, peut-être par crainte de l'obligation que sa proximité imposait sur eux ou imposera sur les générations futures.
D'un point de vue homilétique, cette phrase peut également être interprétée à la lumière du dicton de nos Sages (guémara Béra'hot 26b) : "én amida éla téfila" = le mot "debout" dans la Torah fait toujours référence à la prière.
Peut-être étaient-ils "debout" pour prier afin que leurs générations futures (évoquées dans le mot "ra'hot" - loin) soient dignes de la Torah donnée au mont Sinaï.
[Sfat Emet]

+ Le 'Hidouché haRim fait remarquer que les juifs se réfèrent à l'expérience au mont Sinaï comme du don de la Torah, en se concentrant sur le fait que la Torah a été donnée, et pas seulement sur le fait qu'elle a été reçue.
Il explique que ceci est parce que si nous nous souvenons qu'elle nous a été donnée, alors nous nous souviendrons également de celui qui l'a donnée, et c'est une partie intrinsèque de l'étude de la Torah : le privilège d'être connecté au à celui qui donne [constamment] la Torah.

Le 'Hidouché haRim explique que c'est ce que signifie le verset : "Torati al taazovou" (Ma Torah, ne l'abandonne pas - Michlé 4,2) = lorsque vous étudiez la Torah, n'oubliez pas qu'il s'agit de "Ma" Torah, le Donneur se partageant dans chaque mot.

Sinaï & Torah – la sincérité spirituelle

+ Sinaï & Torah - la sincérité spirituelle :

-> "Rava a enseigné que tout érudit dont l'intériorité ne ressemble pas à l'extériorité n'est pas un érudit en Torah" (guémara Yoma 72b).

Ceci provient d'un raisonnement à fortiori : si déjà l'Arche n'entend pas, ne parle pas et ne sait pas ce qu'elle contient en son sein (il est écrit à son propos : "Tu la recouvriras d'or pur à l'intérieur et à l'extérieur" (Térouma 25,11), afin qu'elle soit identique à l'intérieur comme à l'extérieur).
A plus forte raison, l'érudit qui voit, entend et sait ce qu'il y a en son for intérieur, devra être à l'intérieur comme à l'extérieur (to'ho kébaro - תוכו כברו). Il devra être sincère en spiritualité.

-> "Tout élève dont l'intérieur ne correspond pas à l'extérieur (to'ho kébaro - תּוֹכוֹ כְּבָרוֹ), qu'il ne mette pas les pieds dans la maison d'étude"
[Rabban Gamliel le jour où il a été nommé Nassi - guémara Béra'hot 28a]

On peut noter que :
- les 2 lettres internes (coeur) du mot : "to'ho" (intérieur - תוכו) sont וכ, de valeur 26 comme le Nom Divin (יהוה), ce qui représente la spiritualité que nous devons mettre sur notre coeur, comme il est écrit : "tu mettras sur ton coeur" (והשבת אל לבבך - Vaét'hanan 4,39).
- les 2 lettres extérieures de "kébaro" (כברו) sont les mêmes : כו.
Nous devons intégrer la spiritualité que nous connaissons à l'intérieur et à l'extérieur.

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-> On voit également cela dans les lettres cachées et révélées du mot סיני (Sinaï - qui représente la spiritualité puisque la Torah y a été donnée).
Les lettres cachées sont : סמך , יוד , נן , יוד ont une valeur numérique identique à celle des lettres extérieures.
En effet : ס a une guématria de 60, qui est la même que מ,ך.
De même, י est égal à 10, comme ו,ד.
Le נ est composé de 2 fois נ.

=> On voit également dans le terme Sinaï, symbole de la Torah, que notre spiritualité doit être autant présente dans notre intériorité que dans notre extériorité.

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-> Les lettres de Pharaon (פרעה) réarrangées forment הערף (aoref - la nuque). Le cou sépare les מח et לב , l'esprit (moa'h) et le cœur (lev). Cela symbolise celui qui n'intériorise pas ce qu'il sait.
Moché, quant à lui, était tout le contraire. Le midrach raconte que lorsque Pharaon a cherché à tuer Moché, le cou de Moché est devenu une colonne de marbre (en allusion dans Yitro 18,14).
A un niveau plus profond, cela signifie que les מח et לב de Moché ne peuvent être séparés. C'est le niveau auquel se trouvait Moché.

Une acceptation de la Torah contre nature

+ Une acceptation de la Torah contre nature :

-> L’offre de la Torah par Hachem aux nations a été refusée.
Les descendant d’Essav (עשו) demandèrent ce que contenait la Torah et se virent répondre : "ne tuez pas" (לא תרצח). C’était là un défi insurmontable pour eux car Essav était un chasseur (איש יודע ציד) et sa bénédiction était : sur ton épée, tu vivras ( על חרבך תחיה).
En fait, Essav est appelé un homme des champs (ich sadé - איש שדה), "sadé" étant l’acronyme pour : שופך דם האדם (chofé'h dam aadam) = celui versant le sang de l’homme (c’est-à-dire le meurtre ). [Rabbénou Efraïm - Toldot 25,27]
De leur côté, les descendants d’Ichmaël refusèrent à cause de l’interdit de l’adultère (לא תנאף).

=> Comment se fait-il que lorsque l’on offrit la Torah aux juifs, on ne leur donna pas ce qui constituait pour eux un défi (à l'image de ne pas tuer pour Essav, et de ne pas commettre d'adultère pour Yichmaël)?

-> Le Avné Nézer explique pourquoi la première mitsva commandée aux juifs au mont Sinaï était la mitsva de la Hagbala, le fait de fixer des limites autour de la montagne de Sinaï.
C’était pour ne pas donner d’argument aux nations du monde qui prétendraient avoir refusé la Torah car certaines mitsvot heurteraient leur nature, et non celle des juifs. Ils pourraient prétendre : si Hachem avait donné aux juifs une mitsva qui était contre leur nature, ces derniers non plus n’auraient pas accepté la Torah. Par conséquent, la mitsva de la Hagbala fut la première mitsva parce qu’elle heurtait la nature des juifs qui aspirent tant à la proximité avec Hachem, or en l’espèce, on leur ordonna de garder une distance.

Rachi (Yitro 19,9) cite l’expression : "notre volonté est de voir notre Roi" (מלכנו את לראות רצוננו). C’est pourquoi des limites ont été fixées, afin que nous ne montions pas sur la montagne, ni n’en touchions le bord (Yitro 19,12), car nous avons comme une sorte d’attraction magnétique vers Hachem.
Et nous savons qu’un homme ne peut voir D.ieu et survivre (Ki Tissa 33,20).

Ceci est comparable à celui qui place un aimant près du métal qui est alors attiré. De même, si Hachem se révélait à nous, notre âme nous quitterait à cause de l’attraction "magnétique".
Il est écrit : "Tu maintiendras le peuple tout autour, en disant (lémor - לֵאמֹר)" (Yitro 19,12), et on peut noter que ce terme לאמר est l’acronyme de : "rétsonénou lir'ot ét mal'houto" (מלכנו את לראות רצוננו).

=> ainsi comme avec chaque autre nation du monde on a proposé la Torah au peuple juif, avec la condition d'accepter quelque chose de contre nature.
Pour certaine il s'agissait du meurtre, pour d'autre de l'adultère, ... et pour le peuple juif il s'agissait de renoncer à son désir très intense de proximité avec Hachem, en acceptant de rester à distance lors du don de la Torah.
Cela implique que l'essentiel d'un juif est de faire la volonté d'Hachem sienne.

Recevoir la Torah – Quelques enseignements

+ Recevoir la Torah - Quelques enseignements :

=> Pourquoi est-ce que la Torah n'a-t-elle pas été donnée en Israël, la terre la plus propice à atteindre la sainteté?

-> c’est afin que les nations du monde n'aient pas une excuse, clamant que si la Torah aurait été donnée dans un lieu sans propriétaire, ils auraient également eu une part en elle.
Si la Torah aurait été transmise sur la terre des juifs, les nations du monde auraient pris cela comme un signe que la Torah est exclusivement du domaine de la nation juive. [alors que D. l'a proposée aux autres nations, et ils n'auront ainsi pas d'excuse lors de la venue du machia'h]
[midrach, cité dans le Tiféret haGuerchouni - Bamidbar]

-> Ce même midrach, rapporte que c'est afin que les tribus d’Israël ne se disputent pas le fait que la Torah soit donnée sur leur territoire.
De plus, le midrach (Bamidbar rabba 19,26) rapporte que la tribu d'où sera donné la Torah affirmera alors que sa tribu a un attachement plus fort avec la Torah.

-> si la Torah aurait été donnée en Israël, chaque tribu aurait ensuite été préoccupée par le fait de s'occuper de leurs champs et de leurs vignes, négligeant du coup l'étude de la Torah.
C'est pourquoi Hachem a transmis la Torah aux juifs dans le désert, et Il leur a fourni la manne du Ciel afin qu'ils soient libérés des poursuites matérielles, et qu'ils puissent se focaliser exclusivement sur l'étude de la Torah.
[Panéa'h Raza - Chémot 19,1]

-> si la Torah avait été donnée en terre d'Israël, les gens auraient cru à tord que son accomplissement dépendait du fait de vivre sur cette terre.
[rabbi Binyamin Wurzburger]

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-> La guémara (Shabbath 88b-89a) rapporte que "Quand Moché est monté au ciel pour recevoir la Torah de D.", les anges ont protesté devant D. : "Que fait un être humain parmi nous?"
Il leur a dit : "Il est venu pour recevoir la Torah".
Ils lui dirent : "Ce trésor ésotérique, qui est demeuré caché auprès de Toi pendant 974 générations avant la création du monde, Tu veux le donner à un être de chair et de sang? ... Place Ta gloire sur les cieux!"
Dit D. à Moché : "Réponds-leur".
[Moïse] dit : "Maître de l’Univers! Cette Torah que Tu me donnes, qu’est-ce qui y est écrit? “Je suis Hachem, ton D., qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte.” Êtes-vous descendus en Égypte? Avez-vous été asservis à Pharaon? Pourquoi la Torah vous reviendrait-elle? Que dit-elle d’autre? “Vous n’aurez pas de dieux étrangers.” Habitez-vous parmi les nations adoratrices d’idoles? Que dit-elle d’autre? “Souviens-toi du jour du Chabbat.” Travaillez-vous? ... Que dit-elle d’autre? “Ne fais pas de faux serment.” Faites-vous des affaires? Que dit-elle d’autre? “Honore ton père et ta mère.” Avez-vous des parents? Que dit-elle d’autre? “Tu ne tueras pas, tu ne commettras pas d’adultère, tu ne voleras pas.” Y a-t-il de la jalousie parmi vous? Avez-vous un mauvais penchant?"

=> A quoi les anges pensaient-ils en premier lieu? Est-ce que l'argument de Moché n'était-il pas évident : que la Torah est légitimement destinée à l'homme et non aux anges?

-> Les commentateurs expliquent que la Torah est entièrement composée de Noms d'Hachem et elle contient les secrets les plus profonds de la Création.
[pour cette raison la Torah n'a pas été donnée avec les voyelles et la ponctuation, puisqu'il y a plusieurs alternatives de lire la Torah qui sont au-delà de la compréhension humaine.
Selon le Radbaz (3,643), les lettres de la Torah sont comme un corps, tandis que les voyelles et la ponctuation en sont son âme.
C'est pourquoi il y a des enseignements plus profonds dans les voyelles de la Torah que dans ses lettres et mots en eux-mêmes. ]

Puisque l'homme est incapable d'apprécier la lumière cachée de la Torah, les anges ont argumenté qu'elle doit donc rester au Ciel.
Moché a répondu que les juifs ont un droit supérieur à la Torah : alors que les anges ne peuvent compter que sur leur facette purement spirituelle, les êtres humains ne sont pas uniquement capables d'étudier la Torah (bien qu'à un niveau inférieur aux anges), mais en plus ils peuvent l'accomplir d'une manière tangible.

-> Rabbi Yé'hezkel Abramsky ('Hazon Yé'hezkel - Kovets Maamarim) répond que certainement les anges savaient que la Torah n'était capable d'être mise en pratique que par les êtres humains.
Ils voulaient simplement que la sagesse de la Torah et la capacité de trancher les points douteux de la halakha reste au Ciel.
Moché a répondu que seul quelqu'un qui pratique la Torah est en position de convenablement la comprendre et de statuer sur ses décisions.
C'est la base du principe : "Torah lo bachamaïm hi" (la Torah n'est pas au Ciel), puisque la Torah suit l'interprétation des êtres humains qui pratiquent activement la Torah.
[quelque soit l'avis au Ciel, si nos Sages sur terre en décident autrement, c'est leur décision qui est adoptée.
En ce sens, voir le pouvoir de nos Sages : http://todahm.com/2018/10/10/7187-2 (dont les exemples de la guémara Baba Métsia où Hachem proclame : "Mes fils M'ont vaincu")]

-> Le rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Dvach - vol.1 drouch 15) suggère une autre approche.
Certainement, les anges ont réalisé que c'est l'homme, et non les anges, qui étaient les destinataires de la Torah. Néanmoins, puisque le rôle des anges et de porter la volonté d'Hachem sur terre, ils voulaient être les agents qui allaient transmettre la Torah aux juifs.
C'est pourquoi, ils ont argumenté que puisque la Torah est un trésor spirituel convoité, sa transmission via les anges allait conférer un plus grand honneur à la Torah que si cela était transmis par le biais de simple mortel, comme Moché.
Moché a été d'accord qu'il convenait à la sainte Torah d'être transmise par l'agent le plus spirituellement élevé. Mais Moché a rétorqué que c'est l'homme, et non les anges, qui sont spirituellement supérieurs.
Moché a apporté une preuve des juifs qui ont été capables de surmonter un environnement si impur en Egypte.
Au moment de la sortie d'Egypte, il est écrit : "Je traverserai le pays d'Egypte cette nuit-là" (Chémot 12,12). Nos Sages déduisent que D. a Lui-même frappé les premiers-nés, sans envoyer un ange ou un émissaire pour le faire.
Le Zohar (I,117a) explique que l'impureté de l'Egypte était tellement forte, que même les anges pourraient en être impactés (spirituellement) s'ils venaient à y entrer, et c'est pour cela que D. Lui-même devait passer en Egypte afin d'y amener la dernière plaie.
Alors que tout ange aurait été incapable de survivre spirituellement à l'impureté très forte de l'Egypte, les juifs y ont survécu pendant toute leur période d'esclavage sans tomber au fin fond des profondeurs de l'impureté spirituelle.

[On peut également citer :
- Le midrach (Pirké déRabbi Eliezer - chap.22) rapporte que les anges ont été mis dans le monde à l'époque de Caïn, et ils ont tellement été attirés par la matérialité, qu'ils en sont venus à commettre les pires abominations.
[ces anges qui sont venus sur terre avant le Déluge, transformés en être humain, sont devenus de très grands fauteurs. Quelques soient les époques les juifs se battent continuellement contre leurs envies interdites, et parviennent au final à rester des personnes pieuses. (à l'image du tsadik qui tombe 7 fois, mais qui repart toujours de l'avant capitalisant sur sa téchouva)]
- Le rav Yaakov Galinsky enseigne que les anges qui sont venus détruire la ville de Sodome, ont développé un certain niveau de matérialité.
En effet, ils ont dit : "nous sommes sur le point de détruire ce lieu" (Béréchit 19,13), comme si c'était, par eux-mêmes, qu'ils possédaient le pouvoir de détruire.
En punition, ils ont été chassés de la présence divine pendant une durée de 138 ans (midrach Béréchit 50,9). ]

Le rav Yonathan Eibschutz conclut : tout cela démontre que les humains sont plus importants que les anges, et c'est pourquoi il convient davantage que les êtres humains qui soient les intermédiaires recevant la Torah pour l'homme. [ainsi à l'image de Moché, la Torah nous est transmise par nos Sages, et non par le biais des anges]

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-> La guémara (Shabbah 88b) rapporte que lorsque Hachem a dit aux anges qu'Il allait donner la Torah aux juifs sur le mont Sinaï, ils sont devenus jaloux et ont dit : "Maître du monde, la convoitée et précieuse Torah que Tu as au Ciel, as-Tu l'intention de la donner aux humains impurs et fauteurs?"

=> Cette guémara, ainsi que d'autres sources (ex: Rachi Béréchit 1,26 ; Tossafot Béra'hot 3a ; Zohar I intro 5a&9b), nous montre clairement que les anges possède un trait de jalousie.
Cependant d'autres sources explicites (ex: guémara Shabbath 89a ; midrach Vayikra rabba 9,9) affirment que les anges n'ont aucune jalousie.
Comment comprendre cette contradiction?

On peut citer comme explications :
1°/ les anges ne sont pas jaloux des autres anges, même de ceux qui sont à des niveaux plus élevés (dont proches d'Hachem).
Cependant, les anges sont jaloux des êtres humains, qui proviennent de la terre, possédant de grandes qualités spirituelles à égalité avec les anges eux-mêmes.
[Divré David (l'auteur du Touré Zahav) - Béréchit 1,26 ; Zohar 'Hadach (Chir haChirim 69b)]

2°/ Rabbénou Bé'hayé (Vaéra 6,3) n'est pas d'accord.
Selon lui, il est certain que les anges ne possèdent pas le trait de la jalousie.
D'abord, la jalousie est le résultat du yétser ara (mauvais penchant), et les anges ne possèdent pas de yétser ara.
Un paysan ne sera pas jaloux du roi, ni un fou d'un sage, puisque leur position dans la vie est si totalement différente l'une de l'autre.
[la guémara (Avoda Zara 55a) explique cette idée que l'on est vraiment jaloux que de ce qui est dans la même sphère atteignable que nous. (en général, je ne jalouse pas ce que je sais inatteignable pour moi)]
C'est pourquoi, lorsque l'on parle de "jalousie" en allusion aux anges, cela est une expression empruntée et signifie simplement qu'ils n'ont aucune idée de pourquoi un simple être matériel doit recevoir un trésor spirituel si énorme : la Torah.

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+ Honneur à la Torah & étude :

-> La guémara (Méguila 21a) analyse une apparente contradiction entre 2 versets au sujet de la position de Moché lorsqu'il étudie la Torah avec Hachem.
Un verset dit : "je me suis assis sur la montagne" (Ekev 9,9), tandis qu'un autre dit : "je me suis tenu debout sur la montagne" (Ekev 10,10).
Une réponse donnée par la guémara est que Moché étudiait les passages faciles debout, et les parties difficiles [de la Torah] assis.

-> Rabbi 'Haïm de Volozhin (Peninim méChoul'han Gavoa - Ekev 9,9) explique qu'idéalement on devrait toujours être debout lorsque l'on étudie la Torah afin d'accorder à la Torah l'honneur qui lui revient.
Cependant, lorsque l'on étudie un passage difficile de la Torah, une personne n'est pas capable de pleinement se concentrer sur le sujet à moins qu'il ne soit assis.
Pour lui, lorsque nous sommes confrontés à ces 2 idéaux : témoigner de l'honneur à la Torah versus l'étude à proprement dite de la Torah, cette guémara démontre que l'étude de la Torah a la priorité.

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+ Une transmission joyeuse :

-> La guémara (Nédarim 38a) dit que : "le pilpoul (art de la dialectique) de la Torah a été donné à l'origine uniquement à Moché et à ses descendants, mais Moché a agi avec magnanimité, et il l'a donné à tout Israël".

Il est certain que cette affirmation ne peut pas être comprise telle quelle, puisque la Torah ne peut être correctement comprise que par le biais du pilpoul, et il n'y a pas de doute que dès le début Hachem avait l'intention que cet aspect de la Torah soit transmis à tout Israël.
=> Comment comprendre cela?

-> Le rav Avraham Pam répond que la Torah ne peut être transmise que par quelqu'un qui désire joyeuse la partager à d'autres.
Moché a été choisi pour recevoir la Torah précisément parce qu'Hachem savait qu'il avait un esprit magnanime.
A tel point que le 'Hatam Sofer (début de 'Houkat) écrit que lorsque Hachem a enseigné à Moché les secrets des lois de la vache rousse et lui a donné l'instruction qu'il n'avait pas le droit de les révéler, alors cela a causé énormément de peine à Moché, et il ressentait que cela aurait été mieux s'il n'avait jamais appris ces secrets plutôt que de les avoir appris et être incapable de les partager avec autrui.

Les Sages (midrach Tan'houma Chémot 16) comparent un sage en Torah aux nombreux ornements que porte une mariée.
De même qu'il est de coutume pour une mariée de montrer joyeusement ses bijoux à tous ses amis et connaissances, de même un sage en Torah aime la Torah tellement qu'il ne peut pas la garder à l'intérieur de lui, mais plutôt la partager avec tous ceux qui souhaitent l'entendre.
Le rav Avraham Pam rapporte qu'il a été de nombreuses fois témoins d'à quel point lorsque de grands sages en Torah découvraient une nouvelle idée de Torah, ils étaient joyeux de pouvoir la partager avec la première personne qu'il rencontrait, même à un jeune étudiant en Torah, d'une façon similaire à une personne qui gagnerait à la loterie ou qui trouverait un trésor cher et qui le montrerait avec excitation avec tout ceux qui sont autour de lui.

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+ Un cadeau aux humbles :

-> Dans la fameuse lettre du Ramban à son fils, il exalte la qualité de l'humilité : "l'humilité est le trait de caractère le plus positif, comme nous trouvons que c'est la seule qualité pour laquelle la Torah va louer Moché. En conséquence de son humilité, Moché a mérité de devenir celui qui va transmettre la Torah [à Israël] et devenir le maître de tous les prophètes".

-> Rabbi Moché Yé'hiel Epstein (Ech Dat vol.11) explique que même Moché n'était pas digne d'apprendre la Torah directement d'Hachem.
Pour cette raison, Moché n'arrêtait pas d'oublier la Torah que Hachem lui enseignée pendant la durée qu'il a passé au Ciel, jusqu'à ce qu'Hachem lui donne la Torah comme un cadeau. [guémara Nédarim 38a ; midrach Chémot rabba 41]
Moché a mérité de recevoir la Torah comme un cadeau car il a trouvé grâce ('hen - חֵן) aux yeux d'Hachem en résultat de son humilité, comme il est écrit : "aux humbles Il donne la grâce" (laanavim yiten 'hen - Michlé 3,34).

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-> Le rav Yérou'ham Lévovitz (Daat Torah - Chémot) commente qu'avant que quelqu'un ne commence à étudier la Torah, il doit maîtriser l'alphabet hébraïque.
La nation juive a étudié le "alef-beit" au mont Sinaï en préparation de la réception de la Torah.
Le "aléf-beit" pour accepter la Torah consiste principalement à internaliser humblement l'attitude qu'on est redevable d'obligations envers Hachem, sans fanfare ni grandiosité pieuse.

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-> "Lorsqu'Israël s'est tenu au mont Sinaï, leur impureté a été retirée" (guémara Shabbath 146a).
=> Pourquoi la guémara attribue l'élimination de leur impureté à leur position au mont Sinaï, plutôt qu'en raison de leur acceptation de la Torah?

-> Le Ben Ich 'Haï (Benayahou - Shabbath 146a) explique que leur retour à l'état original de non contamination par la faute (pur comme Adam avant la faute), a été le résultat de leur humilité.
Puisque Hachem fait reposer Sa présence sur celui qui est humble, le feu de la Présence Divine (Chékhina) s'est posé sur eux et a brûlé toutes les traces d'impureté qu'ils possédaient.
C'est pourquoi nous attribuons l'élimination de leur impureté au fait qu'ils se sont tenus au mont Sinaï, puisque le mont Sinaï s'est distingué par son humilité.
[tous les juifs s'y sont tenus comme un seul = sous-entendant que chacun était à sa place (sans orgueil) formant par cela une unité parfaite]

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-> Rabbi Yérou'ham Lévovitz (Daat 'Hokhma ouMoussar - vol.2 chap.30) explique comment tout le monde a 2 composants : le niglé (l'extérieur visible) et le nistar (l'essence cachée).
Prenons le feu par exemple. La flamme que nous sommes capables de voir est le "niglé", tandis que les forces qui donnent au feu le pouvoir d'illuminer et de consumer sont invisibles.
L'objectif de la Torah est d'arriver au "nistar", la partie qui est au-delà de la compréhension humaine mais est suivie d'une simple foi.
C'est pourquoi les Bné Israël ont déclaré tout d'abord : "nous ferons" (naassé) sans comprendre, qui est l'essence (nistar) de la Torah.
[ le terme "nistar" dans ce contexte ne fait pas référence aux enseignements mystiques de la Torah, mais plutôt à l'essence cachée de la Torah qui est accessible à tous.]
Par le mérite d'atteindre l'essence de la Torah, en ce qu'on se considère comme un complet ignorant totalement dépourvu de sagesse par rapport à l'infinie profondeur de la Torah, alors on se voit révéler de plus en plus une compréhension du révélé de la Torah (niglé).

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La Torah Orale (au sens des 6 traités de michna) :
- commence par la michna Béra'hot et avec un "mém ouvert" (מאימתיי).
En effet, les premiers mots sont : "méémataï korim ét Shéma" (מאימתיי קורין את שמע - A partir de quelle heure peut-on réciter le Shéma?) ;
- et se termine par la michna (Ouktsin), dont la dernière lettre est un "mém fermé" (בַשָּׁלוֹם).
En effet, elle se finit par le Téhilim (29,11) : "Que Hachem donne de la force à Son peuple! Que Hachem bénisse Son peuple par la paix!" (ה' עֹז לְעַמּוֹ יִתֵּן ה' יְבָרֵךְ אֶת עַמּוֹ בַשָּׁלוֹם).

La guémara (Shabbath 104a) rapporte que la lettre ouverte "mém" (מ) signifie : "ouvert" ou "un enseignement bien compris", tandis que la lettre fermée "mém" (ם) signifie : "fermé" ou "enseignement caché".
De façon imagée cela nous transmet qu'avant qu'on commence à étudier, nous devons nous imaginer que la totalité de la sagesse de la Torah est facilement accessible et ouverte devant nous. Ce n'est qu'après qu'on a fini d'étudier qu'on deviendra humble, conscient que notre intellect est en fait extrêmement limité.
[rav M.Munk]

L’expérience au mont Sinaï – Quelques enseignements

+ L'expérience au mont Sinaï - Quelques enseignements :

=> Par quels noms la Torah appelle-t-elle le mont Sinaï?

1°/ midbar Tsin = le désert de Tsin = car les juifs y ont reçu l'ordre (nitstavou) d'observer la Torah.
Egalement, "tsin" est relié à "zanah" (faire défaut). A Tsin, le érev rav a mal parlé de la manne.

2°/ midbar kadech = car les juifs s'y sont sanctifiés (niskadchou).

3°/ midbar kédmot = car ce qui est primordial (kédouma) : la Torah y a été donnée.

4°/ midbar Paran = car les juifs s'y sont fructifiés et multipliés.
En effet, Rachi (guémara Shabbath 89b) explique qu'après le don de la Torah, chaque femme mariée est tombée enceinte d'un garçon.

5°/ midbar Sinaï = car le don de la Torah a créé de la haine (sin'a) chez les idolâtres envers les juifs.

6°/ har 'horev = parce que la ruine/destruction ('hourba) est venue sur les idolâtres pour avoir rejetés l'opportunité qui leur avait été faite d'accepter eux-mêmes la Torah.
[guémara Shabbath 89a-b ; Otzer haMidrachim 'Houkat 20,1]

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-> Dans la Haggada de Pessa'h, il est écrit : "même s'Il nous avait amené au mont Sinaï mais qu'il nous aurait pas donné la Torah, cela aurait été suffisant" (im lo natan lanou ét haTorah, dayénou).
=> Quel bénéfice aurions-nous acquit par le fait d'être au mont Sinaï si nous n'y avions pas reçu la Torah?

On peut citer les réponses suivantes :
1°/ La guémara (Shabbath 146a) affirme que lorsque les juifs se sont tenus devant le mont Sinaï : "leur impureté a été retirée" (paska zouhamatam). [Kol Bo ; Aboudraham]

2°/ pendant les jours de séparation avant de recevoir la Torah, on a enseigné aux juifs les secrets mystiques de la Torah. [Michtam (p.138)]

3°/ "s'Il ne nous avait pas donné la Torah" = cela fait référence aux 2 premiers Commandements des Tables de la Loi, qui nous ont été donné directement par Hachem. Ils auraient sinon pu venir par Moché, comme le restant de la Torah. [Kol Bo ; Or'hot 'Haïm]

4°/ par le fait de se rapprocher du mont Sinaï, les juifs ont mérité d'avoir de la crainte d'Hachem, comme il est écrit au sujet de l'expérience au Sinaï : "c'est pour que Sa crainte vous soit toujours présente, afin que vous ne péchiez point" (Yitro 20,16)
Ainsi, la guémara (Nédarim 20a) dit quelqu'un qui n'a pas un trait de caractère d'avoir honte/d'être embarrassé, alors c'est une preuve que ses ancêtres n'étaient pas présents au mont Sinaï (מִי שֶׁאֵין לוֹ בּוֹשֶׁת פָּנִים בְּיָדוּעַ שֶׁלֹּא עָמְדוּ אֲבוֹתָיו עַל הַר סִינַי).

5°/ Rabbi Avraham Pam compare cela à quelqu'un qui entre dans une parfumerie ou un fleuriste. Même s'il n'achète rien, ses vêtements vont absorber un parfum agréable.
De même, si nous avions été présents au mont Sinaï uniquement pour profiter de la présence d'Hachem, alors cela aurait été suffisant pour laisser une impression dans notre âme.

6°/ "s'Il ne nous avait pas donné la Torah" = cela signifie la Torah dans son entièreté avec tous ses détails et commandements spécifiques, mais plutôt qu'Il nous avait donné que quelques commandements. [Zéva'h Pessa'h (haggada)]

7°/ lorsque les juifs se sont tenus au mont Sinaï, Hachem sépara les cieux et la nation entière vit le Char Céleste Divin (merkava eliyona). [Zohar - Chémot 82a]
Cette perception a permis aux Bné Israël d'accomplir toutes les mitsvot, tout comme Avraham a été capable de garder toutes les mtisvot car il comprenait le Char Céleste Divin.
Si la Torah n'aurait pas été donnée à Israël, ils auraient pu accomplir la Torah dans la catégorie de ceux qui réalisent les mitsvot de façon volontaire, sans en avoir reçu l'ordre. (énam métsavim véossim).
Hachem, dans Sa bonté, nous a donné la Torah qui nous ordonne d'observer les mitsvot, car il est préférable de garder les mitsvot en étant obligés de les faire (métsavim véossim) [on a alors plus de valeur à le faire, car c'est plus dur de faire quelque chose lorsqu'on en a l'obligation].
['Hayé Adam (Haggada Toldot Adam)]

8°/ Même si nous n'avions pas reçu la Torah, nous aurions quand même dérivé une leçon d'humilité du choix d'Hachem de choisir le mont Sinaï la plus petite des montagnes.
[Haggddah Aish Dat (basé sur guémara Sota 5a)]

9°/ La guémara (Sanhédrin 59a) déclare que les non-juifs qui étudient la Torah sont passibles de mort car la Torah est un héritage exclusif des juifs.
Selon cela "s'Il ne nous avait pas donné la Torah" = cela signifie qu'Il n'aurait pas donné la Torah exclusivement aux juifs, mais qu'Il aurait également permis aux non-juifs de l'étudier.
[rav de Brisk - Haggada miBeit haLévi]

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-> La guémara (Nédarim 20a) dit quelqu'un qui n'a pas un trait de caractère d'avoir honte/d'être embarrassé, alors c'est une preuve que ses ancêtres n'étaient pas présents au mont Sinaï (מִי שֶׁאֵין לוֹ בּוֹשֶׁת פָּנִים בְּיָדוּעַ שֶׁלֹּא עָמְדוּ אֲבוֹתָיו עַל הַר סִינַי).
=> Comment est-ce ainsi?

-> Le Maharal (Nétivot Olam - Nétsiv Boucha) explique que l'objectif de ce phénomène sublime de la Révélation au mont Sinaï était "pour que Sa crainte vous soit toujours présente" (Yitro 20,16).
Cela peut être comparé à un roi qui se révèle personnellement à sa population lors de la publication de ses décrets. Ses sujets sont remplis d'une telle admiration pour la présence du roi qu'ils ont honte d'agir de manière déloyale avec lui.
La guémara transmet que l'expérience impressionnante du don de la Torah était si intense et profonde que cela n'a pas imprégné ceux qui étaient présents physiquement au mont Sinaï, mais cela a également été transmis dans les gènes de tous leurs futurs descendants.
Ainsi, une personne qui manque de honte et qui n'a aucune inhibition à fauter, il est certain que ses ancêtres n'étaient pas présents au mont Sinaï.

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+ L'appel du Sinaï est éternel :

-> "Chaque jour, une voix Céleste (bat kol) émane du mont Sinaï, proclamant ces mots : 'Malheur à l'humanité pour son mépris de la Torah'." (Pirké Avot 6,2)

=> Quel est l'intérêt de cette voix de D. sortant du Mont Sinaï si elle est inaudible?
Personne n'a jamais rapporté avoir entendu cette voix céleste.

-> Le Baal Chem Tov enseigne :
"La voix de D. ne peut être entendue par l'oreille, mais elle est perçue par la néchama, l'âme.
Chaque fois que le remord s'éveille en nous et nous incite à examiner notre conduite et à regretter les mauvaises actions que nous avons commises, cela vient de l'appel de D. perçu par la néchama."

-> Le Toldot Yaakov Yossef, l'élève principal du Baal Chem Tov rapporte au nom de son maître :
En-Haut, d'où proviennent les voix Céleste, il n'y a pas de mots, ni de paroles ; il n'y a qu'une réalité spirituelle connue comme : "olam haMakh'chava" (le monde de la pensée).
Ainsi, toute pensée de téchouva qu'a une personne, tout appel à revenir vers Hachem et à Son chemin, ces pensées et sentiments sont le son de la voix du Ciel.
Par le biais de nos pensées de téchouva (repentir), nous écoutons vraiment la voix de D. (bat kol).
[rapporté dans le Kéter Chem Tov]

-> Rabbi Yé'hezkel Abramsky ('Hazon Yé'hezkel - Yitro 19,6) enseigne qu'il y a un aspect de ce qu'on a vécu au mont Sinaï qui continue jusqu'à aujourd'hui. Les sons du Sinaï continuent de résonner profondément dans l'âme de chaque juif, et alors que quelqu'un peut tenter d'étouffer ce son son/bruit [intérieur], il ne pourra jamais l'éliminer complétement.
Quelle que soit la distance à laquelle une personne a pu s'éloigner de la Torah, ou de la quantité d'efforts elle a pu investir pour faire taire la voix d'Hachem, les sons du Sinaï continuent d'exercer une force infaillible sur son âme, l'invitant à se reconnecter à sa source.

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-> La nation juive s'est faite reprocher de s'être endormie la veille du don de la Torah.
=> Quelle était leur raison de choisir de dormir la nuit si propice avant de recevoir la Torah?

-> Certains expliquent qu'ils s'attendaient à recevoir la Torah par le biais de la prophétie. Or, la prophétie est reçue généralement lorsque l'on dort (à moins d'être à un niveau spirituel extrêmement élevé), ils sont donc allés dormir pour se préparer comme il le faut à la prophétie.
De plus, le Rokéa'h écrit que les 50 jours entre Pessa'h et Shavouot correspondent aux 50 niveaux d'illumination [spirituelle] (noun chaaré bina). Puisque le 50e niveau est extrêmement difficile à atteindre, ils ont pensé l'atteindre plus rapidement en dormant.
[rapporté par rabbi Shalom Kamenetsky]

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-> Lorsque les juifs ont entendu le premier Commandement provenant directement de la bouche d'Hachem, leur âme a quitté leur corps. Hachem les a alors ramenés à la vie avec la rosée qui sera utilisée au moment de la résurrection des morts (té'hiyat amétim). [guémara Shabbath 88b]

=> Pourquoi Hachem a-t-il procédé ainsi? Pourquoi ne les a-t-Il pas simplement maintenu en vie?

On peut citer :
1°/ Une personne a besoin d'un corps pur, sans faute, pour recevoir la Torah. Les nombreuses fautes que les juifs ont transgressées alors qu'ils étaient en Egypte ont souillé leur corps à tel point qu'ils n'étaient pas capables d'entendre la parole d'Hachem.
Hachem leur a alors soumis un processus de mort et de renaissance afin que leur corps soit recréé pur, comme une nouvelle entité physique, méritante de [pleinement] recevoir la Torah.
[rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Dvach -vol.1)]

Le rav Eibschutz écrit ensuite qu'un événement similaire va se passer dans le futur avec la venue du machia'h. En exil, les juifs vont se lamenter : "Nos os sont desséchés, notre espoir est perdu" (Yé'hezkel 37,11), et étant donné qu'ils sont répugnants pour Hachem en raison de leurs nombreuses fautes, ils ne seront pas mériants pour la Délivrance.
Hachem a montré à Yé'hezkel la vision de la vallée des os desséchés qui vont miraculeusement revenir à la vie (voir Yé'hezkel 37,1-14) afin de démontrer que Hachem va également recréer la nation juive d'une manière au travers de laquelle toutes leurs impuretés seront retirées.
Comme le midrach (Vayikra rabba 30,3) l'affirme : " [il est écrit : ] 'le peuple à naître loue Hachem' (Téhilim 102,19). Dans le futur, Hachem va regénérer les juifs en tant qu'une entité nouvellement née (briya 'hadach)".

2°/ Lorsque les juifs se sont tenus au mont Sinaï, leur corps physique était une barrière qui a empêché leur âme de pouvoir directement se lier/connecter avec Hachem.
Il était donc nécessaire que leur âme quitte leur corps pour qu'ils puissent entendre la voix d'Hachem.
[rabbi Barou'h Ber Leibowitz]

3°/ Il y a une différence fondamentale entre les premières et les secondes Tables de la Loi (lou'hot) qui ont été données sur le mont Sinaï.
Les premières Tables de la Loi ont été données entièrement en tant que cadeau du Ciel d'En-Haut sans aucun effort de la part d'Israël. Pour souligner le fait qu'ils ont reçu la Torah au-delà de leurs capacités humaines et d'une manière totalement passive, leur âme les a quittés lorsqu'ils ont entendu les paroles d'Hachem.
En revanche, les 2e Tables de la Loi ont été données d'une manière qui nécessitait qu'Israël fasse des efforts assidus afin de parvenir à comprendre Ses mots.
[rabbi Eliézer Ginzberg - Vayomer laKotzrim]

4°/ L'âme des juifs les a quittés au don de la Torah pour démontrer qu'avec leur acceptation de la Torah, ils pourront survivre à l'avenir d'une manière complètement miraculeuse et surnaturelle.
[rabbi David Keviat - Souccat David (Moadi - Shavouot)]

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-> Au don de la Torah, le verset affirme : "Et la montagne [de Sinaï] était embrassée de feux, jusqu'au cœur des cieux, obscurité, nuée et nuage épais" (Vaét'hanan 4,11).
=> Pourquoi Hachem a-t-Il révélé la lumière de Sa sainte gloire aux juifs parmi des nuages d'obscurité?

-> La Mékhilta (Messekhta débé'hodech 9) enseigne que : "obscurité, nuée et nuage épais" ('hoché'h, anan, vaarafél) sont 3 formes de barrières qui servent de séparation entre les juifs et Hachem.
Alors que la nation juive était uniquement capable de se lier à Hachem à distance, Moché a pénétré ces 3 barrières lorsqu'il est monté au mont Sinaï.

-> Selon le Rambam (Moré Névou'him 3,9), l'obstacle qui empêche une personne de recevoir la prophétie Divine est la nature "grossière" de l'homme. Lorsque le verset décrit des "nuées obscures" qui entouraient le mont Sinaï, c'est une métaphore à la base physique/matérielle qui empêchait de recevoir pleinement la prophétie Divine donnée au Sinaï.
Rambam y commente également en ce sens le verset : "Il s’enveloppe de nuées et de brume épaisse" (anan vaarafél cévivav - Téhilim 97,2) = cela ne peut pas être compris littéralement, puisque Hachem ne peut pas être entouré physiquement par des nuées, puisque Hachem est incorporel. Mais plutôt cela signifie que la physicalité/matérialité de l'homme créée une barrière qui bloque la perception humaine de D.

Donc le Rambam (Moré Névou'him 2,3), ainsi que rabbénou Bé'hayé (Yitro 20,17) sont d'avis que puisque Moché a tellement affiné/purifié son corps physique, il n'avait plus ces barrières, et au mont Sinaï il a perçu une vision prophétique beaucoup plus claire que le restant du peuple juif.

-> En ce sens, une preuve qu'au mont Sinaï, tout le monde n'a pas reçu un niveau équivalent de prophétie, peut se trouver dans le midrach (Tan'houma - Térouma 25,5-7) :
"La voix d'Hachem est allée vers chaque juif selon sa capacité individuelle à la recevoir ...
Même Moché l'a entendue selon ses capacités, c'est-à-dire avec une voix [Divine] que Moché avait la capacité de comprendre.
Rabbi Yossi, fils de 'Hanina a dit : si vous êtes étonnés de cela, rappelez-vous que la manne descendait pour chaque juif avec un goût qui variait selon les besoin de chaque individu. Par exemple, les jeunes hommes la mangeaient comme du pain ; les personnes âgés la mangeaient comme des galettes de miel.
De même que la manne, qui n'était [extérieurement] qu'un même élément, pouvait avoir plusieurs sortes de [goût] en fonction des besoins de chacun, de même la voix [d'Hachem] qui est sortie [au mont Sinaï] changeait pour chacun, selon les capacités personnelles de l'entendre".

-> D'autres commentateurs ne sont pas d'accord avec cela. [ex: rabbi Nissim de Guérone (Drachot haRan drouch 9) ; rabbi Shimshon Pinkous (Tiféret Shimshon - Haggada chel Pessa'h)]
Pour eux, "obscurité, nuée et nuage épais" = ce n'est pas une barrière qui distance les juif d'Hachem, mais plutôt c'est une barrière qui les rapproche d'Hachem.
Cela peut se comparer à une personne qui veut voir une éclipse solaire. Si elle devait regarder le soleil de son oeil nu, les puissants rayon du soleil lui brûleraient la rétine. Alors que fait cette personne?
Elle va mettre des lunettes de soleil spécialement conçues pour cela, avec des verres extrêmement foncés.
De la même façon, au mont Sinaï il y avait : "obscurité, nuée et nuage épais", pour permettre au peuple juif d'entendre les paroles d'Hachem.

-> Abarbanel est également en désaccord avec le Rambam, qui maintient que Moché a atteint un niveau de prophétie plus élevé que le reste de la nation juive.
Selon Abarbanel (Yitro 20,1), l'ensemble du peuple juif a reçu exactement le même niveau de prophétie que Moché, lorsqu'ils ont entendu les paroles d'Hachem au mont Sinaï.
Abarbanel va écrire par la suite, qu'il était nécessaire que chaque juif ressente personnellement la même expérience du niveau de prophétie de Moché, afin qu'ils puissent accepter pleinement Moché en tant que prophète.
[ayant était l'espace d'un moment à la place de Moché, en ayant le même lien d'échange avec Hachem, cela va permettre aux juifs de ne jamais douter de ce que Moché va leur transmettre par la suite (à aucun moment quelqu'un pourra insinuer qu'il "délire", car ils ont pu se rendre compter personnellement de sa proximité de communcation avec Hachem)]
Abarbanel va rejeter ensuite la preuve basée sur le midrach (Tan'houma), cité précédemment. Pour lui, le midrach aborde les différents niveaux de prophétie qu'une personne peut atteindre après la révélation au Sinaï, mais lorsque Hachem a parlé aux juifs au mont Sinaï, le niveau de chacun était similaire à celui de Moché.

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-> La Torah rapporte que le niveau de prophétie de Moché a surpassé celui de tous les autres prophètes, dans le sens où Hachem parlait avec lui en "face à face" (Vézot haBéra'ha 34,10).
Cela semble se contredire avec le verset : "face à face, Hachem a parlé avec vous (toute la nation juive) sur la montagne du sein du feu" (Vaét'hanan 5,4).
=> Comment comprendre ce paradoxe?

On peut citer les explications suivantes :
-> Le Ramban (Vézot haBéra'ha 34,10) répond qu'au don de la Torah la prophétie du peuple juif était inférieure à celle de Moché, dans le sens où la perception d'Hachem par la nation juive était obscurcie par le "feu", comme il est écrit : "du milieu de ce feu tu as entendu ses paroles" (Vaét'hanan 4,36).
Il en était différemment de la prophétie de Moché, qui était transmise d'une manière similaire à une conversation directe entre 2 personnes.

-> Le Sforno (Chémot 3,2) commente que le niveau élevé de prophétie des juifs était limité pendant la brève durée du don de la Torah.
Le niveau de prophétie qu'a pu ressentir chaque juif à la révélation au mont Sinaï, Moché a pu le garder pendant toute la durée de sa vie.

-> Le Séfer haIkarim (3,11) présente un principe : "via un conduit parfait [pour la prophétie], même ceux qui ne sont pas méritants peuvent la recevoir à la perfection".
Ainsi, bien que la nation juive toute entière n'était pas méritante de la prophétie au mont Sinaï, ils ont reçu le haut niveau de prophétie de Moché en tant que bénéficiaires indirectes de la vision prophétique de Moché.

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-> Lorsque les Bné Israël ont vu le mont Sinaï sous d'épais nuages de fumée au milieu de tonnerres, de flammes et de sons perçants, ils ont tremblaient de peur.
Moché a apaisé leur peur en leur disant : "Soyez sans crainte! c'est pour vous mettre à l'épreuve que Hachem est intervenu [d'une manière si miraculeuse et impressionnante]" (Yitro 20,16).
=> Quelle est la nature du "test" dont ce verset fait allusion?

-> Le Rambam (cité par le Ramban sur ce verset) explique que le but de toutes les révélations et miracles qu'ils ont vécu au mont Sinaï étaient pour leur donner les forces dont ils auraient besoin pour surmonter les tests/épreuves qu'ils auraient à affronter dans le futur.

-> Rabbi Yérou'ham Lévovitz (Daat Torah - Bamidbar) en tire le principe suivant : nous sommes habitués à penser que les périodes où l'on atteint la clarté et l'illumination sont des points culminants de la vie. Cependant de notre verset, nous voyons qu'ils ne sont que des moyens pour atteindre une fin plus élevée. Le rôle des "jours lumineux" de notre vie est dans le seul but de nous donner la force pour pouvoir traverser les moments plus "obscurs" qui suivent.

[le rabbi de Loubavitch disait : semer dans les larmes pour récolter dans la joie.
En ce sens, le don de la Torah au mont Sinaï nous enseigne que dans les moments d'obscurité, de bruits effrayants, ... nous pouvons recevoir ce qu'il y a de plus précieux pour notre vie (à l'image de la Torah donnée à ce moment).
Ainsi nos moments heureux de "récoltes" du bonheur viennent nous donner les forces pour nos moments d'efforts plus éprouvants où l'on sème de belles choses. Sur le moment c'est dur, mais plus on investi d'efforts pour réussir notre vie, plus on récoltera dans la joie dans notre éternité à venir.
De plus, Hachem ressent nos souffrances et Il est encore plus proche de nous lorsque nous traversons des épreuves, à l'image du mont Sinaï où tétanisés par les éclairs, les tonners, l'obscurité, ... nous avons eu une révélation de papa Hachem en face à face!]

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+ Les Tables de la Loi :

-> Lorsque Hachem a donné la Torah au mont Sinaï, il a séparé les 7 cieux et tous les mondes physiques ci-dessous, afin de démontrer qu'il n'y a rien d'autre que Son existence. ['Hafets 'Haïm - Ahavat 'Hessed - chap.1]
Cette révélation miraculeuse de l'Unité d'Hachem s'est manifestée dans les propriétés physiques des Tables de la Loi.
En ce sens nos Sages nous rapportent :
1°/ les lettres étaient gravées d'un côté à l'autre, cependant les lettres : mém-sofit et samékh, étaient miraculeusement suspendues dans le vide.
2°/ Les mots des Tables de la Loi pouvaient être lus convenablement de chaque côté. [guémara Shabbath 104a]
Rabbi Ovadia miBarténoura (Pirké Avot 5,6) commente que ce miracle était double, dans le sens où les Lou'hot pouvaient être lues des 4 côtés.
3°/ bien que les Lou'hot étaient faites en pierre de saphir, on pouvait les enrouler comme un parchemin. [midrach Chir haChirim rabba 5,14]

=> Puisque les miraculeuses Lou'hot avaient pour but de témoigner de l'Unité d'Hachem, pourquoi Hachem a-t-Il ordonné qu'elles soient cachées en les plaçant à l'intérieur du Aron dans le Saint des Saints du Michkan?

-> Rabbi Eliézer Ginzberg (Na'hlé Mayim - Béra'hot) répond que l'intention première d'Hachem était que les Lou'hot soient ouvertement visibles en tant qu'expression affectueuse de "la lumière de son visage", et en tant que tel il n'y aurait en fait pas besoin d'un Aron.
Ce n'est que suite à la faute du Veau d'or, lorsque les juifs ont perdu cette relation spéciale, que Hachem a ordonné à Moché que les Lou'hot soient couvertes et cachées dans le Aron.

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-> Au don de la Torah, les juifs se sont mariés avec Hachem.
Par conséquent, selon le Tachbetz (Katan 466-67), de nombreuses coutumes du mariage juif proviennent de cette expérience :
- par exemple, la coutume d'avoir des jongleurs de feu à la fête, découle du tonnerre et de la foudre qui ont accompagné le don de la Torah au mont Sinaï.
- de plus, de même que le nom d'Hachem est mentionné 14 fois dans les 10 Commandements (Asséret haDibrot), de même le nom d'Hachem est mentionné à 14 reprises dans les Chéva Bra'hot qui sont récitées sous la 'houppa.

- selon le Pri Mégadim (Michbétsot Zahav), le fait que le 'hatan brise un verre sous la 'houppa, est afin de rappeler la faute du Veau d'or, dont la résultante a été que les 1eres Lou'hot ont été brisées.

=> Pourquoi souhaitons-nous gâcher le moment joyeux du mariage par cette pensée si sérieuse?

-> Rabbi Yoël Teitelbaum répond qu’un des effets secondaires de la brisure des Lou'hot a été que cela a provoqué que les juifs oublient la Torah qu'ils étudient (guémara Erouvin 54a). [sans cela on oublierait jamais aucune parole de Torah que nous apprendrions]
Nous cassons le verre sous la 'houppa pour fournir une leçon au 'hatan et à la kalla : le moyen de réussir à construire une maison de paix et d'amour est en acquérant le trait de l'oubli.
Lorsque chaque membre du couple choisit d'oublier les offenses que son conjoint peut lui faire, alors leur vie à tous les deux sera remplie de bonheur.

[on casse le verre au mariage pour rappeler que la faute du Veau d'or a brisé les Lou'hot et donc entraîné l'oubli de la Torah. Cela enseigne au couple que cette capacité d'oublier est une arme (évidemment si nécessaire on discute à froid de ce qu'il est important de changer dans le couple), mais à l'inverse on doit faire un travail à se focaliser sur les qualités, sur les choses positives de son conjoint, pour la/le rendre sublime à nos yeux.
Or la tendance naturelle est inverse, on se focalise, on garde en tête le négatif de l'autre, et on prend pour acquis/normal, ce qu'il peut faire de bien.
De même, on doit aller contre notre nature pour garder en mémoire la Torah que nous étudions. ]

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-> Pendant le règne du roi Chaoül, Goliath a défié avec arrogance les juifs de les combattre pendant 40 jours. [Chmouel I 17,16]
La guémara (Sotah 42b) dit que cette période de 40 jours correspond aux 40 jours que Moché a passé sur le mont Sinaï pour étudier la Torah, et qui a retardé le temps où les juifs ont fini par recevoir la Torah.
Puisque les juifs ont manqué la protection de la Torah pendant une durée de 40 jours, alors cela a donné les capacités à Goliath de se tenir contre les juifs pendant 40 jours.

=> En quoi les juifs ont-ils fauté pour le temps nécessaire à Moché pour étudier toute la Torah?
De plus, pourquoi considérer ces 40 jours d'étude de Moché comme un retard, plutôt que d'un prérequis vital à la réception de la Torah?

Rabbi Michel Feinstein (Ezéhou Mékoman) répond que si les juifs avaient voulu entendre toute la Torah directement d'Hachem, alors Hachem aurait transmis toute la Torah en un seul jour, et il n'aurait pas été nécessaire que Moché reste sur la montagne pendant 40 jours.
Puisque les juifs ont demandé de recevoir la Torah par le biais de Moché, alors ils sont responsables du retard conséquent résultant de la période nécessaire à Moché pour maîtriser toute la Torah.

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-> Le midrach (Yalkout Chimoni - Na'h 935) rapporte qu'au moment où les juifs ont accepté la Torah au mont Sinaï, 600 000 anges sont descendus du Ciel et ils ont paré chaque juif d'un couronne sur sa tête, d'un vêtement royal, et d'une arme sur laquelle était gravée le nom d'Hachem.

=> Quelle était la signification de ces 3 ornements?

-> Le Maharcha (guémara Shabbath 88a) commente que les Bné Israël ont mérité 3 couronnes au don de la Torah : la couronne de la Torah, la couronne de la royauté, et la couronne de la prêtrise (kéhouna).

-> Les 3 ornements mentionnés dans le midrach correspondent à ces 3 couronnes :
- la couronne sur leur tête = représentée la couronne de la Torah.
La Torah est la couronne ultime et surpasse les couronnes de la royauté et de la prêtrise.
- le vêtement royal = représente la couronne de la royauté.
Par le mérite d'accepter la Torah, ils sont devenus de véritables monarques, comme il est écrit : "Par moi [la Torah] les rois vont régner" (Michlé 8,15).
- l'arme sur laquelle était gravée le nom d'Hachem = correspond à la couronne de la prêtrise.
Le vêtement porté par les Cohanim est comparable à l'armure portée par les guerriers, et c'était par le mérite de l'habit des Cohanim que les juifs étaient victorieux dans la bataille.

L’acceptation de la Torah au mont Sinaï – Quelques enseignements

+ L'acceptation de la Torah au mont Sinaï - Quelques enseignements :

=> Que ce serait-il passé si les juifs n'auraient pas accepté la Torah au mont Sinaï?

-> Selon une source dans la guémara (Avoda Zara 2b), Hachem aurait enterré les juifs sous le mont Sinaï.
-> Cependant, par la suite la guémara (Avoda Zara 3a) affirme que Hachem aurait fait retourner toute la création à son état chaotique d'origine.

=> Lequel est-ce?

-> Le Maharcha (Avoda Zara 2b) reconcilie ces apparentes contradiction ainsi :
l'état naturel de la création est son état d'origine. Ce n'est que la bonté constante d'Hachem qui permet au monde de continuer à exister. Si toutes les personnes du monde refuseraient d'accepter la Torah, alors le monde reviendrait à son état initial de chaos.
Cependant, s'il y a même une seule personne qui accepte la Torah, alors le monde peut continuer à exister par son mérite.
C'est pourquoi, même si toutes les nations, dont le peuple juif (dans son ensemble), auraient refusé d'accepter la Torah, il resterait certainement quelques individus vertueux qui accepteraient de bon coeur la Torah, comme la famille de Moché et d'Aharon.
C'et pourquoi, à un niveau pratique, Hachem n'aurait pas détruit pas le monde entier, mais uniquement Il aurait enterré les juifs sous le mont Sinaï.
[le monde aurait pu continuer à exister par le mérite de tout juif qui aurait accepté la Torah ]

-> Rabbi Yéhouda ha'Hassid (Séfer ha'Hassidim 233) n'est pas d'accord.
Selon lui, même si une seule personne aurait refusé d'accepter la Torah au mont Sinaï, Hachem n'aurait pas donné la Torah au peuple juif.
Comme il est écrit dans la Mékhilta (Yitro - chap.3) : "Si une personne aurait été manquante, ils n'auraient pas été méritants [pour recevoir la Torah]."

C'est pour cette raison qu'au mont Sinaï, chaque juif a proclamé au pluriel : "nous ferons" (naassé), puisque leur engagement nécessitait une acceptation commune
[le Séfer 'Hassidim dit que les juifs ont une responsabilité commune les uns les autres, et un manquement d'un individu constitue une imperfection pour tous. ]
Il en sera de même au moment de la de la guéoula, comme il est écrit : "La gloire d'Hachem va se révéler, et toutes les créatures, ensemble, en seront témoins : c'est la bouche d'Hachem qui le déclare" (Yéchayahou 40,5). La perfection ultime de l'humanité ne peut être atteinte que si tout le monde se joint dans une unité collective reconnaissant la Présence d'Hachem.

[ainsi même si un seul juif n'aurait pas accepté la Torah, alors elle n'aurait pas pu être donnée, et le monde serait retourné au chaos.]

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=> Comment les juifs pouvaient-ils accepter la Torah avant d'écouter ce qu'il y avait d'écrit dedans?
En effet, peut-être que la Torah pouvait contenir des commandements qu'ils n'auraient pas pu accomplir.

-> Rabbi Matisyahou Salomon répond qu'ils étaient certains qu'une fois qu'ils accepteraient la Torah, tout ce qui semblait impossible deviendrait possible, car Hachem fournirait sûrement à Ses vrais serviteurs la capacité d'accomplir Ses mitsvot, même si cela requiert une force surhumaine.
Ils ont pu dire avec une émouna complète : "nous ferons et nous comprendrons", puisqu'ils avaient foi que Hachem ne leur imposerait de faire aucune chose impossible.

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-> Avant que les juifs reçoivent la Torah, Hachem a soulevé le mont Sinaï sur leur tête comme un tonneau renversé et leur a dit : "Si vous acceptez la Torah, très bien. Sinon vous serez enterré dans la montagne". [guémara Shabbath 88a ; Maharcha]
=> Pourquoi était-il nécessaire à Hachem de forcer les juifs à accepter la Torah?
En effet, ils avaient déjà exprimer leur désir de le faire en disant auparavant : "nasssé vénichma" (nous ferons et nous écouterons - Michpatim 24,7).

-> Le midrach (Tan'houma Noa'h 3) répond que lorsque les juifs ont déclaré : "nous ferons et nous écouterons", ils n'ont accepté que la Torah Ecrite, puisque ces lois sont [relativement] peu nombreuses et faciles à accomplir. Ils ont refusé d'accepter la Torah Orale, puisqu'elle a d'innombrables lois qui sont extrêmement difficiles à étudier et à observer comme il le faut. Il était donc nécessaire pour Hachem de les contraindre à accepter la Torah Orale.

La guémara (Shabbath 88a) rapporte que ce n'ait qu'à l'époque de A'hachvéroch que les juifs ont volontairement accepté la Torah Orale sur eux-mêmes.

=> Pourquoi est-ce que Hachem a contraint les juifs à accepter la Torah Orale particulièrement en élevant la montagne comme un tonneau renversé?
Egalement, pourquoi l'aversion des juifs pour la Torah Orale a-t-il finalement cessée à l'époque d'A'hachvéroch?

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - Shabbath 88a) explique ce que signifie qu'Hachem a levé la montagne comme un tonneau renversé, c'est qu'Il a creusé la montagne sous la forme d'un tonneau.
C'était afin d'impressionner les juifs sur le fait que Torah Ecrite n'est qu'un réceptacle pour la Torah Orale. De même qu'un énorme tonneau vide peut être rempli d'une énorme quantité de vin cher, de même chaque lettre de la Torah Ecrite contient des tas de tas de lois de la Torah Orale.

-> Il est écrit :
- "nasssé vénichma" (nous ferons et nous écouterons - Michpatim 24,7) ;
- "chama'nou véaninou" (nous l'entendrons, et nous obéirons - Vaét'hanan 5,23).
=> Pourquoi est-ce inversé?
Le 'Hatam Sofer (Pitou'hé 'Hotam) explique que dans Michpatim l'acceptation était limitée uniquement à la Torah Ecrite.
Dans Vaét'hanan, il s'agit des enseignements de la Torah Orale qu'ils vont recevoir de Moché. A ce sujet, ils vont dire à Moché : "[d'abord] nous entendrons", [et si nous cela acceptable, alors] "nous le ferons".

Le Pné Ména'hem (guémara Shabbath 88a) apporte une autre source montrant que les juifs étaient réticents à accepter la Torah Orale.
Hachem dit à Moché avant qu'il ne monte au mont Sinaï : "Voici, moi-même je t'apparaîtrai ... afin que le peuple entende que c'est moi qui te parle et qu'en toi aussi ils aient foi constamment (végam [וְגַם] békha yaaminou léolam)" (Yitro 19,9).
La Mékhilta écrit que [le mot supplémentaire : "végam" dans] ce verset vient pour inclure que les juifs vont finalement accepter les enseignements des sages futurs. La raison [de ce "végam"] est qu'il était nécessaire pour Hachem de réassurer Moché à ce sujet car les juifs étaient initialement réticents d'accepter les enseignements de nos Sages, qui comprennent la Torah Orale.

-> Le 'Hatam Sofer (Pitou'hé 'Hotam) enseigne également qu'un tonneau dissimule la nature de la véritable valeur de ce qu'il contient, de même la profonde sagesse de nos Sages est souvent cachée à un observateur occasionnel.
A l'époque d'A'hachvéroch, la population juive a d'abord regardé de travers le comportement de Mordé'haï lorsqu'il a refusé de se prosterner devant Haman. Mais après que Haman a été pendu et que le roi a élevé Mordé'haï à une position très élevée, le comportement de Mordé'haï a été justifié, et à ce moment les juifs en sont venus à accepter de bon coeur et avec respect, l'autorité des Sages. [donc la Torah Orale]

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-> Le Binyan Shlomo (vol.2 - Inyanim Shonim 25) prouve que le récit de Kora'h a eu lieu à Shavouot.
=> Pourquoi Kora'h a-t-il été puni en étant avalé par la terre, et pourquoi cet événement a eu lieu précisément à Shavouot?

-> Le Hafla'a répond que lorsque les juifs ont accepté la Torah sur le mont Sinaï, ils ont volontairement pris sur eux la Torah Ecrite. Hachem les a contraints d'accepter également la Torah Orale, en élevant le mont Sinaï sur eux et en menaçant que s'ils n'acceptaient pas aussi la Torah Orale, alors ils seraient enterrés sous la montagne.
Nous voyons de là que la punition pour rejeter la Torah Orale est d'être enterré vivant.
[on comprend pourquoi la guémara (Shabbath 88a) dit que celui qui néglige de faire l'éloge d'un sage en Torah mérite d'être enterré vivant, car la grandeur d'un sage en Torah provient de sa connaissance en Torah Orale.]
Puisque la faute principale de Kora'h était son rejet de la Torah Orale (Yalkout Kora'h 752), c'était une punition appropriée pour lui d'être enterré vivant. [Panim Yafot - Kora'h]

Cet événement a eu lieu à Shavouot (don de la Torah), peut être car il permet d'élever l'honneur de la Torah, puisqu'il a démontré la véracité de l'autorité de Moché.

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-> Le midrach (Otzer haMidrachim - Michpatim 24,2) rapporte que les 70 anciens [du peuple] n'ont pas mérité de se tenir ensemble avec Moché au mont Sinaï pour recevoir la Torah du Roi des Rois, et cela mesure pour mesure, puisqu'ils n'ont pas souhaité venir avec Moché pour se tenir devant le roi humain (Pharaon) pour demander qu'il libère les juifs.
=> S'il en est ainsi, alors pourquoi Aharon ne s'est-il pas tenu avec Moché au mont Sinaï, puisqu'il est allé avec Moché devant Pharaon?

-> Le même midrach répond que Hachem a fait cela par respect pour les anciens, pour leur épargner un sentiment d'embarras, de honte.

-> Selon le Panéa'h Raza (Chémot 5,1), Aharon s'est tenu en-dessous de Moché au mont Sinaï, puisque [au regard de son très haut niveau,] il a légèrement hésité avant d'aller avec Moché.
Cela explique pourquoi la Torah écrit toujours que "Moché et Aharon se sont présentés devant Pharaon" ; Aharon n'est mentionné qu'en seconde position car il suivait toujours l'exemple de Moché.

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-> Selon la guémara (Kidouchin 39b), il y a un principe que la récompense pour l'accomplissement d'une mitsva n'est pas donnée en ce monde.
=> Pourquoi est-ce ainsi?
La Torah enjoint un employeur humain de payer le salaire de son employé sans retard, alors pourquoi Hachem n'est-Il pas lié par les mêmes lois de la Torah?
Par ailleurs, ce principe semble être contredit par le midrach (Bamidbar rabba 21,1) qui rapporte que après que Pin'has a tué Zimri [avec sa lance], Hachem a dit : "selon la loi, Pin'has doit recevoir sa récompense [en ce moment]."

-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché - Pin'has) explique que la raison pour laquelle Hachem n'est pas lié par la loi à payer un employé le même jour qu'il fournit son travail est parce que cette loi ne s'applique que lorsqu'un employeur embauche un employé directement, mais pas dans le cas où il l'embauche par le biais d'un intermédiaire.
Puisque les juifs ont demandé que la Torah leur soit transmise par le biais de Moché, plutôt que de l'entendre directement d'Hachem, alors Hachem n'est pas obligé de fournir immédiatement une compensation pour l'accomplissement de la Torah, puisque que cela a été ordonné par un intermédiaire.
Une exception est faite pour les Cohanim de cette génération qui ont reçu la Torah au mont Sinaï, parmi lesquels Pin'has. Ces Cohanim se sont tenus dans une zone spéciale cloisonnée où ils leur étaient possible d'entendre l'intégralité des 10 Commandements directement d'Hachem lorsqu'Il parlait à Moché (avant qu'il ne les répète au peuple).
Puisque Pin'has a entendu les Commandements directement d'Hachem, alors Hachem était obligé de lui accorder une récompense immédiate pour la mitsva qu'il a accompli [tuer Zimri].

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-> La guémara (Pessa'him 68b) rapporte que Mar, le fils de Ravina, jeûnait chaque jour de l'année à l'exception de Shavouot, Pourim, et du jour avant Yom Kippour.
Le Gaon de Vilna ('Houmach haGra Emor 23,27) observe que le dénominateur commun de tous ces jours est qu'ils sont tous des moments où l'on reçoit la Torah. La Torah a été donnée initialement à Shavouot, les 2e Tables de la Loi ont été données à Yom Kippour (guémara Taanit 30b), et la Torah a été réacceptée par les juifs avec amour à l'époque de A'hachvéroch (guémara Shabbath 88a).

=> Comment expliquer le comportement de Mar qui jeûnait chaque jour de l'année, même à Shabbath et Yom Tov?

-> Certains (ex: Tossafot Béra'hot 49b) expliquent qu'il jeûnait pour faire téchouva lorsqu'il avait un mauvais rêve pour annuler toute accusation du Ciel contre lui.
Selon rabbi Tsadok haCohen (Pri Tsadok - Roch 'Hodech Adar I, 2), pendant ces 3 jours (Shavouot, Kippour, Pourim), son renouvellement avec la Torah mettait en lui une joie inégalée qui annulée toutes les inquiétudes qui l'assaillaient le restant de l'année, lui permettant ainsi de célébrer la fête d'une manière débridée.
[le rav Tsadok haCohen donne des exemples montrant que l'étude de la Torah augmente la joie d'une personne. Par exemple, sur le verset : "[Boaz] fut d'humeur joyeuse" (Ruth 3,7), il explique que cela était le résultat de son étude de la Torah (midrach Ruth rabba 5,15).]

[le rav 'Haï Gaon explique que Mar agissait d'une manière si extrême depuis qu'il a souffert d'une énorme tragédie personnelle, et qu'il n'arrivait pas à trouver du réconfort jusqu'à ce qu'il a pris sur lui de jeûner durant toute sa vie.
Rav 'Haï Gaon note que l'on ne doit pas imiter son comportement.]

La fête de Shavouot – Quelques enseignements

+ La fête de Shavouot - Quelques enseignements :

=> Pourquoi la Torah n'écrit-elle pas le jour du mois duquel la fête de Shavouot a lieu (par exemple : "le 6 Sivan vous devez faire Shavouot"), comme elle le fait pour les autres fêtes?

1°/ Shavouot n'est pas limitée à une date précise car elle commémore le don de la Torah, qui est au-delà de la réalité du temps (lémaala min azman).
[Divré 'Haïm - Pin'has 28,26]

2°/ A la différence de Pessa'h et de Souccot, qui commémorent un événement qui s'est passé à un moment bien précis, la Torah ne mentionne pas la date du don de la Torah, puisque le don de la Torah se renouvelle éternellement au quotidien.
[voir Arou'h haChoul'han 494,2 ; Kli Yakar - Emor 23,16]

3°/ La fête de Shavouot s'est finalement embourbée dans de la tragédie.
Peu après avoir reçus la Torah sur le mont Sinaï, les juifs ont transgressé la Torah en idolâtrant le Veau d'or, et en conséquence Moché a détruit les Lou'hot.
Bien que la fête de Shavouot n'a pas été annulée en se basant sur le principe : "dans la sainteté on augmente uniquement, et nous ne diminuons pas" (maalin bakodech véén moridim), néanmoins la Torah a annulé la date du don de la Torah. [sa mention explicite contrairement aux autres fêtes]
[Mochav Zékénim mi Baalé haTossafot - Pin'has 29,2]

4°/ La Torah spécifie que la fête de Shavouot a eu lieu 50 jours après qu'on ait apporté le Korban Omer.
Pendant la période du Temple, les mois étaient sanctifiés en se basant sur le témoignage de témoins, et ainsi il serait possible que Shavouot tombe le 5e ou le 7e jour de Sivan, et pas nécessairement le 6 Sivan (le jour où la Torah a été donnée).
[Rivach 96]

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-> La guémara (Pessa'him 68b) dit que la fête de Shavouot coïncide avec le jour où la Torah a été donnée au mont Sinaï.
Actuellement, la date de Shavouot est établit par un calendrier fixe, qui a pour conséquence que Shavouot tombe toujours le 6e jour de Sivan.
Mais cela n'a pas toujours été le cas. A l'époque du Temple, lorsque la date des fêtes étaient régulées par le beit din se basant sur un témoignage de témoins ayant vus la nouvelle lune, Shavouot pouvait tomber soit le 5e, soit le 6e, ou soit le 7e jour de Sivan.
[Shavouot tombe 50 jours après le 2e jour de Pessa'h, indépendamment de quand commencera le mois d'Iyar et de Sivan, qui peut avoir 29 ou 30 jours, en fonction du beit din sanctifiant le mois]
=> Comment ces 3 jours peuvent-ils être considérés comme le jour réel de la réception de la Torah?

-> Certains expliquent que bien que le beit din était techniquement capable de sanctifier la nouvelle lune d'une façon qui ferait tomber Shavouot le 5, le 6 ou le 7 Sivan, en réalité le beit din arrivait à s'arranger pour que Shavouot tombe toujours le 6 Sivan.
[Téchouvot haRivach 96]

-> Rabbi Yé'hezkel Landau (Tselakh - Pessa'him 68b) répond que ces 3 jours sont réellement considérés comme le temps de la réception de la Torah (kabbalat haTorah) :
- le 5 Sivan = la nation juive a accepté la Torah en ce jour en proclamant : "naassé vénichma" (Nous ferons et nous écouterons).
- le 6 Sivan = depuis le début de la Création, Hachem avait l'intention de donner la Torah en ce jour.
- le 7 Sivan = Moché a retardé le don de la Torah d'un jour en ajoutant une journée supplémentaire pour que les juifs puissent convenablement se sanctifier pour recevoir la Torah.
Cela a résulté que la Torah soit réellement donné le 7 Sivan.

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=> Pourquoi décorons-nous les synagogues et les maisons avec de la verdure à Shavouot?

-> Certains disent que c'est pour louer Hachem pour avoir sauver la vie de Moché lorsqu'il était bébé. Moché est né prématurément de 3 mois, le 7 Adar. Puisque les égyptiens attendaient que la mère de Moché donne naissance à son terme, ils n'ont commencé à le chercher que 3 mois après sa naissance, soit le 6 Sivan.
La mère de Moché, Yo'hévét, a alors placé Moché dans un panier et l'a camouflé parmi les roseaux et arbustes qui poussent le long des rives du Nil.
Puisque Yo'hévét a dissimulé Moché avec de la verdure le 6 Sivan, nous couvrons les synagogues de verdure à Shavouot pour se rappeler de la délivrance de Moché en ce jour.
[rabbi 'Haïm Moché Elazary - Nétivé 'Haïm (Chémot 2,2)]

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=> Pourquoi Hachem a-t-il fait en sorte que Moché soit placé sur le Nil spécifiquement le 6 Sivan, le même jour où il recevra par la suite la Torah au mont Sinaï?

-> Le 'Hizkouni (Chémot 2,2) répond que c'était afin que le mérite de la Torah qui sera donnée ultérieurement à cette même date, puisse servir pour le protéger.
Comme la guémara le rapporte (guémara Sota 12b), lorsque Moché a été placé sur le Nil et qu'il était en danger de noyade, les anges de service ont dit devant Hachem : "Celui qui est destiné à recevoir la Torah au mont Sinaï à cette date va être atteint en ce jour?"

-> Rabbénou Bé'hayé (Chémot 2,2) souligne une signification supplémentaire à cet événement particulier.
Moché bébé a été très affecté par le fait d'être placé sur le Nil, et le 6 Sivan était potentiellement un jour de grand malheur et de calamité pour lui. [il était sur un panier sur le terrible fleuve du Nil, avec les égyptiens qui le recherchaient au alentour pour le noyer]
Au final c'est exactement le contraire qui s'est passé. Le 6 Sivan est devenu ensuite le jour durant lequel il est monté au Ciel pour recevoir la Torah.
A propose de cela, le roi David applique le verset : " Le jour où j'ai crié [bébé dans le panier sur le Nil], tu me répondis, tu me donnas du courage en fortifiant mon âme" (Téhilim 138,3).

Le livre de Ruth – Quelques enseignements

+ Le livre de Ruth - Quelques enseignements :

=> Pourquoi lisons-nous la Méguilat Ruth pendant la fête de Shavouot?

1°/ Shavouot est le moment du don de la Torah.
Le midach (Yalkout Chimoni Ruth 596) dit que nous lisons la Méguilat Ruth à Shavouot afin de démontrer que de même que Ruth a connu de l'affliction et de la pauvreté lors de sa conversion, de même la Torah s'acquiert uniquement par la souffrance et la pauvreté.

Bien que le récit de Ruth enseigne que la Torah s'acquiert uniquement par la difficulté, il transmet également un message d'espoir et de consolation.
Ruth est allé dans les champs chaque jour pour amener de la nourriture à Naomi afin d'épargner à sa belle-mère autrefois prospère la honte de devoir quitter sa maison pour recueillir l'aumône.
En agissant ainsi, Ruth a repoussé tout prétendant à vouloir se marier avec elle, puisque (à juste titre) si elle devait se marier son mari n'accepterait pas qu'elle passe ses journées à ramasser des tiges de blé afin de subvenir aux besoins de son ancienne belle-mère (Naomi).
Bien qu'à première vue son sacrifice semblait lui éliminer tout prétendant au mariage, au final c'est cela qui a conduit à se marier avec Boaz et à devenir la mère de la royauté d’Israël.
=> Il en est de même pour tout celui qui se dédit à la Torah, au début il fait face à des difficultés et des obstacles, mais ces déboires vont l'amener finalement au succès et au bonheur.
[Séfer 'Hassidim (619) ; Torat ha'Hida]

2°/ Le livre de Ruth a été écrit pour enregistrer la descendance du roi David.
Puisque le roi David est né et mort à Shavouot, nous lisons la Méguilat Ruth en ce jour en son honneur.
[la guémara (Yérouchalmi 'Haguigua 2,3) dit que le roi est mort à Shavouot. Or, selon la guémara (Roch Hachana 11a) : "Hachem complète les années des tsadikim au jour près", ce qui implique que le roi David est né à Shavouot]
[Chaaré Téchouva - Ora'h 'Haïm 494,7]

3°/ Boaz n'a pu se marier avec Ruth uniquement en conséquent de l'interprétation des rabbins de l'interdiction de la Torah pour un juif de marier une Moabite, puisque s'appliquant exclusivement aux Moabites hommes et non aux Moabites femmes.
Le livre de Ruth est ainsi lu à Shavouot pour démontrer à quel point la Torah Ecrite et la Torah Orale sont inséparables et également obligatoires.
['Hidouché haRim al haTorah (Shavouot)]

4°/ La Torah juxtapose l'offrande de farine de blé qui est offerte à Shavouot, avec la loi de laisser les glanages de la récolte aux pauvres et aux convertis.
La Méguilat Ruth relate la très belle réalisation de cette mitsva par Boaz, au point même de demander aux moissonneurs d'être polis et généreux avec Ruth, qui était à la fois pauvre et convertie.
Ainsi, il est approprié de lire la Méguilat Ruth à Shavouot puisqu'elle aborde l'application pratique de lois dont la Torah insiste à ce moment.
[Shavouot étant à la période des récoltes]
[Lévouch - Ora'h 'Haïm 494,5]

5°/ Les juifs ont subi tous les aspects de la conversion (circoncision, immersion dans un mikvé, et offrir un sacrifice) avant de recevoir la Torah au mont Sinaï.
Il est ainsi approprié de lire à Shavouot le récit de Ruth, une convertie vertueuse.
[Aboudraham]

6°/ La Méguilat Ruth est remplie d'actes de bonté, et la Torah est entièrement composée de bonté
[Nos Sages (guémara Sota 14a) enseigne : "La Torah débute par un acte de bonté (lorsque Hachem donna des peaux à Adam et ‘Hava pour se couvrir) et se termine par un acte de bonté (lorsqu’Hachem Lui-même procéda à l’enterrement de Moché).]
Puisque la Torah a été donné à Shavouot, nous lisons le livre de Ruth en ce jour.
[Birké Yossef - Ora'h 'Haïm 494,11]

7°/ Nous lisons le livre de Ruth à Shavouot pour faire pénétrer en nous la foi et l'espérance en l'arrivée imminente du machia'h.
Car de même que Hachem a réalisé sa promesse à Moché de délivrer les juifs de leur esclavage en Egypte et de les amener au mont Sinaï pour servir Hachem (voir Chémot 3,12), de même Il gardera Sa promesse d'amener le machia'h, qui est un descendant de Ruth, l'ancêtre du roi David.
[Maté Moché - 693]

8°/ Ruth n'a atteint la perfection que par la force d'efforts et d'un travail difficile pour devenir une juive vertueuse.
Nous lisons le récit de Ruth à Shavouot pour nous enseigner la leçon que le seul chemin pour atteindre des grandeurs spirituelles, c'est par un travail difficile et par la persévérance, et non simplement en se basant sur des qualités naturelles ou une lignée distinguée.
['Hayé Avraham - citant rabbi Moché Albelida (Bamidbar 56b)]

9°/ Le livre de Ruth est lu à Shavouot pour montrer l'énorme récompense qui est donnée à ceux qui servent Hachem avec une intention pure.
Après la destruction de la ville de Sodome, les filles de Loth ont agi avec beaucoup d'impureté. Cependant, puisque leurs motivations étaient pour l'honneur d'Hachem, elles ont toutes les deux été récompensées en mettant au monde des descendants qui vont être les rois d'Israël (guémara Baba Batra 38b).
Ruth, qui était une descendante d'une des filles de Loth, s'est également comportée d'une manière peu orthodoxe, lorsqu'elle s'est ornée et qu'elle est venue furtivement devant Boaz dans l'obscurité de la nuit. Mais comme elle a également agi avec des intentions pures, elle a été récompensée en donnant naissance à la dynastie de David (aboutissant avec la naissance du machia'h).
=> Nous apprenons de là que ceux qui étudient la Torah et réalisent les mitsvot en l'honneur d'Hachem vont certainement recevoir une récompense infiniment importante. [d'où la lecture de Ruth à Shavouot pour nous renforcer la valeur de la Torah et mitsvot]
[Torat ha'Hida]

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-> "il y mit 6 mesures d'orge" (Ruth 3,15)
=> Pourquoi Boaz qui était très riche, a-t-il offert [entre autre] un cadeau si maigre à Ruth?

-> Boaz faisait allusion à Ruth qu'elle serait bénie par 6 descendants particulièrement vertueux : David, Daniel, 'Hananiya, Michaël, Azaria et le machia'h, et chacun auront 6 vertus exceptionnelles. [voir guémara Sanhédrin 93b]

-> Certains expliquent que ces 6 vertus exceptionnelles correspondent aux 6 qualités que Adam a perdu en raison de sa faute, puisqu'avant qu'Adam ne faute :
- son visage brillait avec les rayons de la Chékhina ;
- il aurait pu vivre éternellement ;
- la taille d'origine d'Adam atteignait le Ciel, ce qui reflétait son niveau spirituel très élevé. Après la faute, sa taille a diminuée ;
- il n'existait uniquement des plantes bénéfiques ;
- tous les arbres portaient des fruits ;
- à l'origine, Hachem a créé une belle lumière éblouissante, qui a été cachée après la faute d'Adam.

-> Les 6 descendants vertueux de Ruth ont aidé à rectifier la faute d'Adam.
Ce processus va arriver à son terme avec le machia'h, le dernier de ces 6 personnes vertueuses. A ce moment, les 6 cadeaux d'origine d'Hachem à l'humanité vont complétement être restaurés, comme lorsque Adam vivait au gan Eden.
[rapporté par le rabbi Binyamin Wurzburger]

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-> La haftara qui est lue le matin de Shavouot est à propos du "maassé merkava" : la prophétie mystérieuse et mystique de Yé'hezkiel dans laquelle il décrit vivement le "Chariot" céleste d'Hachem.
=> Quel est le lien entre Shavouot et le Char Céleste Divin (Merkava)?

-> Le Lévouch explique que lorsque les juifs ont reçu la Torah au mont Sinaï, ils ont atteint le niveau des grands prophètes, tous ceux présents, du plus jeune enfant au plus grand sage, et ainsi à ce moment ils percevaient tous sans aucun doute le Char Céleste Divin.
C'est pour cela que nous lisons la vision de Yé'hezkel du "massé Merkava" en ce jour.
[la preuve du Lévouch est : "tout le peuple vit le tonnerre" (Yitro 20,15), ce qui est un concept kabbaliste pour faire référence au "massé Merkava".]

-> Le Zohar écrit que Yé'hezkel a reçu sa prophétie du "massé Merkava" un jour de Shavouot.
C'est pourquoi nous la lisons en ce jour.
[Birké Yossef 493,3 ; 'Hida (Makhzik Béra'ha)]