Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Les âmes de tous les juifs sont "gravées" comme une image dans la mémoire de D., pour ainsi dire à tout moment, tout comme un père aimant garde l'image de son enfant bien-aimé gravée dans sa mémoire, ce qui lui permet de penser à l'enfant même lorsqu'il n'est pas avec lui.
[rabbi Dov Ber de Mézéritch - Ohr Torah - Nasso]

=> Pour ainsi dire, Hachem a constamment devant Lui notre image, ne nous oubliant jamais, signe qu'Il nous aime infiniment (et cela peut importe ce que nous pourrions faire, juste car nous sommes Son enfant adoré!).

Faire les mitsvot non rationnelles améliore notre réalisation des mitsvot rationnelles

+++ Faire les mitsvot non rationnelles améliore notre réalisation des mitsvot rationnelles :

"Vous observerez Mes décrets et vous accomplirez Mes lois" (A'haré Mot 18,5)

-> Les "décrets" ('houkim) sont des mitsvot qui n'ont pas d'explication rationnelle ; les "lois" (michpatim) sont des mitsvot qui ont une explication rationnelle. En réalité, lorsqu'une personne accomplit des mitsvot qui n'ont pas de justification sous-jacente, elle s'affine spirituellement et est alors plus à même de comprendre les mitsvot qui ont une explication rationnelle.
Mais si, à D. ne plaise, une personne ne respecte pas les décrets (ex: je fais que ce que je comprends!), elle n'aura pas la perspicacité nécessaire pour comprendre la raison d'être des mitsvot qui ont des raisons sous-jacentes.

C'est le sens profond de l'expression "observez Mes décrets". Lorsque vous observez les mitsvot qui sont des décrets, qui n'ont pas d'explication rationnelle, votre esprit s'affine et vous pouvez comprendre la raison d'être des mitsvot que vous accomplissez et qui ont une raison d'être.
C'est à cela que le verset fait allusion lorsqu'il dit : "Vous accomplirez Mes lois" = en d'autres termes, en "observant Mes décrets", "vous accomplirez Mes lois" avec compréhension.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - A'haré Mot 18,5 ]

Hachem est notre ombre

+ Hachem est notre ombre :

-> "Sachez ce qui est au-dessus de vous" (Pirké Avot 2,1)

Le Maggid de Mézeritch (Maggid Dévarav léYaakov 198) dit que cela peut être interprété comme signifiant : "Sachez que ce qui se passe en-Haut de vous, dans les sphères célestes, cela dépend de vous".
Le service Divin de tout juif sur terre a des conséquences au Ciel.

<--->

-> Son élève, le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Métsora 15,18) enseigne :
Comment nos Sages peuvent-ils dire : "Sachez ce qui est au-dessus de vous"? Hachem n'est-il pas au-dessus de tous les mondes, au-dessus des séraphins et des saintes 'hayot? Pourquoi, alors, ont-ils dit "au-dessus de vous", impliquant seulement au-dessus de l'homme?

Pour répondre à cette question, nous devons d'abord expliquer un verset des Téhilim (34,16) : "Les yeux de D. sont tournés vers les justes et Ses oreilles sont attentives à leurs prières".
L'utilisation de ces descriptions anthropomorphiques est étonnante, donnant l'impression que D. a une sorte d'image, à D. ne plaise. Nous savons que toute personne doit croire que Dieu n'a pas de forme corporelle (selon Rambam - commentaire Sanhédrin 10,1).
L'explication réside plutôt dans le fait que le roi David a fait allusion à un concept sublime avec ces mots.

Au sujet du verset "D. est comme ton ombre" (Téhilim 121,5), le midrach (cité dans Chné Lou'hot haBrit - début chaar haGadol) remarque que, de même que chaque mouvement d'une personne est reflété par son ombre, il en va de même pour notre service d'Hachem, le Créateur de tous les mondes.
Ce qu'un tsadik fait en bas produit une action correspondante en-Haut dans les mondes supérieurs, et par ses paroles saintes, le juste couronne D. comme son roi.
Comme il est écrit dans le Zohar (2:106b ; 3:265a,52b) : chaque nuit, lorsque l'âme d'un tsadik monte en-Haut, les anges déclarent : "Venez et rendez hommage à celui ressemble au Roi".

Ceci est analogue à un petit garçon qui fait quelque chose d'intelligent pour son âge.
Le père est fier de l'intelligence dont fait preuve son jeune fils, même si, par rapport à l'intelligence du père, ce que le fils a fait ne serait pas du tout considéré comme intelligent. Néanmoins, par rapport à l'âge du jeune enfant de cinq ans, par exemple, il s'agit bien de quelque chose de sage.
De même, chaque juif est appelé enfants d'Hachem (Réé 14,1 ; Pirké Avot 3,14), et lorsque nous le servons, nous faisons preuve de sagesse, comme le dit le verset : "Le commencement de la sagesse, c'est la crainte de D." (Téhilim 111,10).
Par conséquent, Hachem s'enorgueillit de la sagesse de son enfant. Il s'enorgueillit (de chaque juif) auprès des armées célestes : "Venez voir l'enfant que j'ai élevé! Un enfant qui s'attache à accomplir Ma volonté et Mes désirs pour que Je me complaise en lui, et c'est d'ailleurs là tout son objectif dans la vie."

Par conséquent, lorsqu'une personne utilise ses yeux dans un bon but, ses "yeux" deviennent gravés en-Haut, pour ainsi dire, dans les mondes supérieurs, donnant à Hachem de la satisfaction.
De même, lorsqu'une personne écoute la Torah avec ses oreilles et veille à ne rien faire qui soit contraire aux lois de D. avec sa faculté auditive, par exemple en prenant soin de ne pas écouter le lachon ara et les propos grossiers, que le Ciel nous en préserve, alors son "oreille" est gravée en haut.
Telle est l'intention de nos Sages, de mémoire bénie, lorsqu'ils disent : "L'image de Yaakov est gravée sur le Trône de Gloire [d'Hachem]" (midrach Béréchit rabba 82,2). Puisque Yaakov a sincèrement servi D., son image est gravée en-Haut.

Telle est donc la signification profonde du verset "Les yeux de D. se portent sur les justes". D'où viennent les yeux de D., pour ainsi dire?
Des justes, qui font bon usage de leurs yeux, d'où l'analogue d'un œil existe en haut.
"Et ses oreilles", d'où viennent-elles? Le verset continue : "et ses oreilles sont attentives à leurs prières".
Ceux qui invoquent D. et l'adorent à haute voix utilisent leurs oreilles dans un but louable, puisqu'une personne doit être capable d'entendre les prières que sa bouche prononce (Béra'hot 16a ; Michné Torah Téfila 5,9). En conséquence, une "oreille" est gravée en-Haut.

Il va de soi que si les yeux regardent quelque chose d'immoral, à D. ne plaise, l'œil gravé en-Haut est fermé hermétiquement. Mais s'il fait quelque chose de louable avec son œil, alors l'œil gravé en-Haut est ouvert.
C'est l'intention du verset qui dit : "D. incline Ton oreille et écoute, ouvre Tes yeux et vois" (Daniel 9,18). En d'autres termes, "Jusqu'à présent, nous avons mal agi avec nos yeux, et par conséquent, l'œil d'En-Haut est fermé. C'est pourquoi nous implorons D. d'ouvrir Son œil, qui est actuellement fermé".

C'est ce que nos Sages ont voulu dire lorsqu'ils ont déclaré : "Sachez ce qui est au-dessus de vous", ce qui peut également être lu comme suit : "Sachez que tout ce qui est au-dessus de vous découle de vous".
En d'autres termes, "ce que vous faites en bas a un impact correspondant qui est gravé en-Haut". Sachez donc qu'il y a "un œil qui voit et une oreille qui entend" = un œil en-Haut qui voit et une oreille en haut qui entend. D'où viennent l'œil et l'oreille d'En-Haut? De nos actes!

<--->

=> tout juif doit savoir que chacune de ses actions a un impact en-Haut, qui va ensuite se répercuter dans tous les mondes.
Notre yétser ara nous pousse à minorer notre valeur pour que nous agissons avec petitesse (gaspillant nos potentialités), nous persuadant qu'en tant que juif moyen, voir racha, en quoi mes mitsvot sont-elles si importantes pour Hachem, pour le monde.
Nous devons constamment nous travailler à corriger cette vision, et au contraire être plein d'orgueil, de fierté et de joie, de pouvoir faire la volonté de D.
A chaque action, tout juif peut grandir davantage le Ciel (libre arbitre oblige nous n'en avant actuellement pas conscience), et par ricochet amener du bien dans notre monde.

<--->

-> également sur ce sujet : Tout juif = un influenceur des sphères célestes : https://todahm.com/2023/05/30/tout-juif-un-influenceur-des-spheres-celestes

S’enorgueillir du fait que Hachem s’enorgueillit de nos mitsvot

+ S'enorgueillir du fait qu'Hachem s'enorgueillit de nos mitsvot :

-> J'ai entendu un enseignement sur la déclaration de nos Sages 20) de mon maître et professeur, R' Dov Ber, le Maggid de Mézéritch, dont l'âme repose au paradis :

Selon le Zohar (3,7b) : "Le peuple juif nourrit son Père céleste".
Le Maguid de Mézéritch l'expliqué en s'inspirant du verset : "Un fils sage réjouit son père" (Michlé 10,1), ce qui signifie qu'en observant les commandements de D. et en accomplissant de bonnes actions, nous Lui donnons de la joie.
C'est le sens profond de l'expression "le peuple juif nourrit son Père céleste" = le plaisir qu'Il éprouve est en quelque sorte Sa "nourriture".

-> Après avoir rapporté ces paroles de son maître, le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Tazria 12,2) poursuit :
A la lumière de ce qui précède, il est tout à fait approprié pour chaque juif d'accomplir les mitsvot et de faire de bonnes actions afin de faire plaisir à Hachem.
On peut se demander : D. a des milliers d'anges qui déclarent : "Saint, saint, saint est le D. des Armées" (Yéchayahou 6,3) avec crainte et trépidation, alors "qu'est-ce que l'homme pour que Tu te souviennes de lui?" (Téhilim 8,5).
[Pourquoi, alors, Hachem chérit-il particulièrement le service des êtres mortels? En effet, le service des âmes au Ciel et celui des anges est plus élevé et plus pur que celui des simples mortels avec tous leurs défauts. Pourquoi, alors, se réjouit-Il particulièrement de notre service à son égard? ]

cela peut s'expliquer par une analogie. Les aristocrates ont l'habitude de dresser des oiseaux (perroquets) pour qu'ils imitent la parole humaine. La personne qui entend l'oiseau est stupéfaite et en parle immédiatement à ses amis, les encourageant à venir assister à cette nouveauté. L'analogie se comprend d'elle-même.

[ ce qui est nouveau dans le fait qu'un perroquet imite la parole humaine, c'est qu'il s'agit d'une anomalie, car les oiseaux ne parlent pas normalement. En revanche, si un aristocrate formait un être humain à parler, cela ne serait pas considéré comme une nouveauté, puisqu'il est naturel pour les humains de parler.
De même, il n'y a rien de nouveau pour D., pour ainsi dire, dans le fait qu'un ange Le loue et Le serve, mais il est effectivement nouveau pour un être humain, qui vit dans un monde matériel qui dément son origine divine, de louer et de servir Hachem.
De plus, étant donné qu'il est si difficile pour les humains de servir D., comparable à apprendre à un oiseau à parler, ce qui n'est pas du tout naturel, cela témoigne de l'effort considérable que cela implique.
Lorsque l'homme se donne tant de mal pour Le servir, cet effort est profondément apprécié par Hachem.
C'est pourquoi nous devrions ouvrir les yeux et voir la grande qualité de notre observance des mitsvot et de l'accomplissement des bonnes actions. Le service de tous les anges célestes n'est rien en comparaison des actes de l'homme. ]

Sur cette base, nous pouvons expliquer la michna (Pirké Avot 2,1) : "Rabbi Yéhouda HaNassi dit : Quelle est la bonne voie qu'un homme doit choisir pour lui-même? Celle qui est honorable pour celui qui la suit et qui lui apporte l'honneur de l'homme".
Rabbi Yéhouda nous enseigne que la bonne façon de servir D. est de se concentrer sur l'attribut de l'orgueil et de l'élever. La principale pensée de lui qui sert D. devrait être que Hachem soit fier de nous et puisse se vanter du service de Ses enfants, qui sont vêtus d'un corps grossier et matériel, mais qui consacrent néanmoins leur cœur à se dépouiller de leur matérialisme et à se revêtir de spiritualité et de la sainteté de D., pour ainsi dire.
C'est ainsi que Hachem s'enorgueillit de nous, pour ainsi dire.

C'est le sens profond de l'expression (du Pirké Avot) "qui est honorable pour celui qui le suit" (tiféret léosséa), qui peut être rendue par "qui donne de la fierté à Celui qui l'a fait", en référence à Hachem qui nous a créés et qui s'enorgueillit de nous.
Rabbi Yéhouda clarifie ensuite la nature de cette fierté : "Et ce qui Lui (D.) apporte de l'honneur vient de l'homme" = Hachem en tire un grand plaisir, et c'est dans ce sens que D. est désigné comme le bénéficiaire, pour ainsi dire, lorsque nous Lui causons du plaisir, comme je l'ai expliqué.

<--->

=> Bien que notre yétser ara nous pousse à croire le contraire (pour nous démotivé), la réalité est que : Hachem est extrêmement fier de notre service spirituel, même s'il a des myriades d'êtres célestes qui semblent le servir d'une manière beaucoup plus raffinée et élevée.
Une fois que nous aurons compris pourquoi notre service frêle et mortel lui procure une fierté particulière, nous nous efforcerons de faire en sorte que notre service soit uniquement destiné à apporter cette mesure de fierté à D.

[nous devons prendre du temps pour internaliser la réalité : chacun de nos actes, même le plus simple en apparence, le plus routinier, ... amène une joie et une fierté à Hachem!
Combien un juif doit alors être heureux et fier de pouvoir vivre en tant que juif, alors que des milliards d'autres êtres humains passent à côté de cela, de cette relation si unique avec un papa Hachem si Unique! ]

<--->

-> La pensée est une expression de l'aspect de l'âme connu sous le nom de néchama, qui pense constamment à la façon dont notre service Divin ne doit pas se faire pour recevoir une récompense, mais pour que D. reçoive le plaisir de Ses créatures, c'est-à-dire de Sa nation, Israël.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Tazria 12,2 ]

Le service Divin = l’éveil par le bas

+ Le service Divin = l'éveil par le bas :

-> Parfois, il y a un "éveil d'en-Haut", ce qui signifie que Hachem a de la compassion pour le peuple juif simplement en raison de Ses attributs, Il est appelé "miséricordieux et compatissant" (Chémot 34,6), car c'est la raison pour laquelle D. a créé tous les mondes, comme l'ont dit nos Sages (Zohar III,257b) : "D. a créé les mondes pour révéler Son attribut de miséricorde et de compassion, et pour qu'Il soit appelé compatissant".

À d'autres moments, cependant, Hachem a de la compassion pour le peuple juif en raison d'un "éveil d'en bas", c'est-à-dire que le peuple juif L'implore d'avoir de la compassion et qu'Il y répond.
Comme l'ont enseigné nos Sages (guémara Yébamot 64b) : "Hachem désire les prières des justes".

En réalité, D. tient à ce que Sa compassion soit suscitée d'en bas plus que lorsqu'elle est accordée d'en-Haut.
... Il est clair que l'excitation d'en bas, la main tendue de l'homme vers Dieu, est plus importante pour Lui que l'excitation d'en haut.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Tazria 12,2-3 ]

<--->

-> Selon la pensée 'hassidique (voir Hayom Yom 29 Ména'hem Av) : "le service d'une personne est plus élevé lorsqu'il est guidé par la main d'en-Haut, mais il est plus apprécié de D. lorsqu'il est généré par les propres efforts de l'homme".
Dans une plus large mesure, Hachem apprécie que Son abondante miséricorde soit suscitée par ceux qui recherchent Sa compassion et sa miséricorde, et non pas simplement le résultat de ses attributs innés de compassion et de miséricorde.

=> Hachem a envie de nous combler du meilleur. En faisant les mitsvot ont fait un éveil d'en bas qui donne beaucoup de plaisir/joie à Hachem, puisque par nos efforts à faire Sa volonté on met en place un conduit Lui permettant de nous déverser un maximum de bonnes choses.

Aimer Hachem en se basant sur la conscience qu’Il m’aime à la folie

+++ Aimer Hachem en se basant sur la conscience qu'Il m'aime à la folie :

+ "Qu'Il m'embrasse avec les baisers de Sa bouche" (Chir haChirim 1,2)

-> Comme on le sait (Vayikra rabba 36,4), tous les mondes ont été créés pour le bien du peuple juif, et de plus, les âmes du peuple juif ont surgi dans Ses pensées (à Hachem) avant la création du monde (Béréchit rabba 1,4).
Or, Hachem a aimé les âmes juives avant même qu'elles ne soient créées, c'est-à-dire qu'Il les a aimées alors qu'elles existaient en tant que créations de Sa pensée, avant qu'elles ne descendent au niveau d'êtres créés réels, et Il a continué à les aimer après et au niveau de leur existence, une fois qu'elles ont été créées.
L'amour d'Hachem avant leur création est appelé "baisers", comme une personne embrasse quelqu'un qu'elle aime.
Cet amour n'avait pas d'impact sur le monde, puisque son objet, les âmes juives, n'avait pas encore été créé en tant qu'êtres tangibles.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chir haChirim 1,2]

=> Hachem nous a aimés lorsqu'Il s'est fait une idée de nous, et Il continue à nous aimer après que nous ayons été créés en tant qu'êtres humains fragiles et imparfaits.
[peu importe ce qu'un juif peut faire, il est toujours important et aimé à la folie par Hachem. ]

<--->

+ "Qu'il me prodigue les baisers de Sa bouche! Car Tes caresses sont plus délicieuses que le vin" (Shir haChirim 1,2)

-> Il existe 2 types de service Divin.
Certains aiment D. parce qu'Il nous aime et accepte notre service Divin avec bienveillance, nous récompensant à la hauteur de nos actes (d'après Téhilim 63,13) de Sa bonté ample et cachée, et nous récompensant bien d'un royaume si sublime qu' "aucun œil ne l'a jamais vu" (Yéchayahou 64,3).
Parce que D. nous aime en nous récompensant généreusement et en acceptant notre service avec bienveillance, ces personnes qui Le servent de cette manière L'aiment d'un amour total.

[ il nous est ordonné d'aimer Hachem "de tout notre cœur, de toute notre âme et de toutes nos possessions"(Vaét'hanan 6,5). Bien qu'il s'agisse de 3 niveaux distincts d'amour, chacun peut être complet dans son propre contexte. Ainsi, si une personne sert Hachem par un amour inspiré par l'attente d'une récompense céleste, un tel amour peut néanmoins être considéré comme "complet". ]

Cependant, il existe un niveau plus élevé, celui de ceux qui aiment Hachem uniquement parce qu'Il nous aime, sans se soucier de savoir si cet amour lui apporte une quelconque récompense.
C'est son amour pour nous seul qui est aimé, chéri et agréable, et c'est pour le seul fait que Hachem nous aime que nous l'aimons de cet amour plus parfait.
Notre amour pour Lui n'est pas dû à l'attente d'une récompense pour ceux qui Le craignent et observent Ses commandements ; il est plutôt dû à Son amour pour nous, pour "nous avoir choisis avec amour, Son peuple, Yisraël, comme Sa nation" (d'après la liturgie 2e bénédiction avant Shéma du matin). C'est ce qui nous est précieux par-dessus tout.

C'est ce qu'implique la phrase " Qu'Il m'embrasse avec [littéralement, 'à partir'] des baisers de Sa bouche". Nous déclarons que notre amour et nos baisers pour Lui ne viennent qu'en conséquence des "baisers de Sa bouche", seulement à cause de Son amour pour nous, et non pas parce que Son amour pour nous nous profitera d'une manière ou d'une autre.
Nous l'aimons d'un amour consommé simplement à cause de Son amour pour nous.

Nous pouvons voir une allusion à cette idée dans les mots de Rachi sur ce verset (Chir HaChirim 1,2) comme suit : "la Knesset Israël demande à Hachem : "Qu'Il m'embrasse avec les baisers de Sa bouche", tout comme un marié embrasse la mariée sur la bouche, contrairement aux autres, qui l'embrassent sur la main. En d'autres termes, notre relation avec Hachem devrait être comme un marié et une mariée qui s'embrassent sur la bouche, ce qui signifie que notre amour pour Lui devrait être uniquement dû à Son amour pour nous.
Notre relation avec Lui ne devrait pas être comme ceux qui embrassent la main - c'est-à-dire que notre amour pour Lui ne devrait pas être basé sur l'attente que, par amour pour nous, Il nous donnera une bonne récompense. Au contraire, il devrait être comme un baiser de bouche à bouche - uniquement à cause de Son amour pour nous.
[ la main est l'organe corporel qui donne et reçoit. Dans l'analogie, il s'agit d'une forme d'amour plus transactionnelle, nous étendons notre amour à Lui pour recevoir de Lui en retour. ]

C'est le sens de la phrase "Car Ton amour est meilleur que le vin" :
"Ton amitié et Ton amour pour nous - comme le dit le verset au sujet (de chaque juif) : '"Je t'aime", dit Hachem' (Mala'hi 1,2), valent mieux pour nous que le vin.
Le "vin" fait ici référence aux délices spirituels avec lesquels Il nous récompensera bien, d'un royaume si sublime que "nul œil ne l'a jamais vu".
[ le vin symbolise le plaisir et la joie, comme l'indique le verset : "Le vin réjouit le cœur de l'homme" (Téhilim 104,15).

Notre amour pour Lui n'est pas motivé par l'attente de cette bonne récompense, mais exclusivement par Son amour pour nous, la seule chose qui soit vraiment précieuse, chère et agréable pour nous. C'est pourquoi nous l'aimons d'un amour total.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chir haChirim 1,2]

<--->

=> Nous pouvons aimer Hachem en raison de l'amour Divin qui se manifeste dans la récompense de Son service, mais un amour plus complet est caractérisé par le désir de réciprocité de rien d'autre que Son amour lui-même.

La véritable humilité provient d’une proximité avec Hachem

+++ La véritable humilité provient d'une proximité avec Hachem :

"Je suis noircie, ô filles de Jérusalem, gracieuse pourtant, comme les tentes de Kédar" (Chir haChirim 1,5)

-> Le principal niveau de conscience spirituelle qu'une personne doit s'efforcer d'atteindre est la reconnaissance de sa propre bassesse face à D., le Roi élevé (au-dessus de tout) et exalté.
En voyant la grandeur et l'exaltation de D., et la façon dont tous les anges célestes se tiennent devant Lui avec crainte et trépidation, tremblant et frissonnant d'admiration, une personne percevra automatiquement l'ampleur de sa propre bassesse.
La Torah déclare : "L'homme Moché était extrêmement humble, plus qu'aucun autre homme sur la face de la terre" (Béaaloté'ha 12,3). Ce verset fait allusion au niveau spirituel décrit ci-dessus. La raison pour laquelle "l'homme Moché était extrêmement humble, plus que tout autre homme" est que, tandis que les autres étaient "à la surface de la terre", Modhé, dans sa conscience sainte et pure, était toujours dans le monde supérieur. En voyant comment les anges célestes se tenaient debout avec crainte et trépidation, il a pu atteindre ce niveau d'humilité, comme décrit ci-dessus.

C'est le rang d'un tsadik parfait (tsadik gamour) et saint qui atteint l'humilité en contemplant la grandeur phénoménale du Créateur béni, comme le déclarent nos Sages (guémara Pessa'him 8a) : "À quoi peut-on comparer les tsadikim qui se tiennent devant la Chékhina? À une bougie face à une torche ardente".
[ puisque le tsadik parfait est toujours en présence de D., "face à une torche ardente", il atteint le degré ultime d'humilité. ]

Un autre type de personne est humble simplement parce qu'elle se rend compte de sa propre bassesse intrinsèque et de son manque de valeur personnelle. Cependant, le tsadik parfait atteint cette humilité en contemplant la grandeur d'Hachem. Il s'imprègne de ce trait d'humilité en contemplant la présence lumineuse d'Hachem.

C'est pour cette raison que les Sages ont utilisé la comparaison entre une bougie et une torche allumée. Comme l'explique Rachi, l'éclairage d'une bougie est à peine perceptible en présence d'une torche enflammée, en raison de l'intensité de la lumière projetée par la torche.

Citons une analogie utilisée par les philosophes (Akédat Its'hak * Dévarim 370 ; Maharcha - Avoda Zara 3b).
Nous observons que le visage d'une personne est bronzé par le soleil, bien que le soleil lui-même soit lumineux. Pourtant, le soleil assombrit la blancheur d'autres choses. Pourquoi? Le soleil étant la source de toute lumière et de tout éclairage dans notre monde physique, lorsque des objets de couleur claire se prélassent au soleil et "voient" la source ultime de tout éclairage physique, la lumière de ces objets retourne à sa source. Par conséquent, leur propre blancheur n'est plus évidente.

De même, lorsqu'une personne contemple l'éclat de D., tout l'éclat qu'elle s'attribue retourne à sa source.
Il oublie sa propre essence et son propre être, et il n'a pas conscience de sa propre existence.
Le trait d'humilité atteint de cette manière est le plus louable et le plus glorieux. Heureuse est la personne qui le mérite.

C'est l'intention de la phrase "Je suis sombre" = ma noirceur est le résultat de l'humilité.
Ne pensez pas que je suis humble parce que je suis intrinsèquement sans valeur et que je sais à quel point je suis bas, et que c'est pour cela que je suis humble. Ce n'est pas le cas.
Au contraire, "je suis beau" = je suis en fait très attirant, en raison de mon accomplissement des mitsvot et des bonnes actions.
Si vous demandez, alors, comment suis-je devenu "obscur/noirci" = comment ai-je atteint l'humilité? Le verset répond : Comme les tentes de Kédar" = de même que les tentes de Kédar sont noircies par le soleil parce qu'elles se reposent sur la source de lumière", comme nous l'avons expliqué plus haut, "de même mon obscurité, c'est-à-dire mon humilité, est le résultat de la contemplation de l'intense luminosité et de la grandeur d'Hachem. En conséquence, ma propre individualité a été automatiquement oubliée et j'ai atteint mon niveau d'humilité".

C'est également l'intention du verset suivant : " Ne me regardez pas avec dédain parce que je suis noirâtre ; c'est que le soleil m'a bronzé. ". En d'autres termes, lorsque vous remarquez que je suis sombre, ne présumez pas que je suis vraiment "sombre/noirci" à cause d'un manque d'observance des mitsvot.
La noirceur que vous observez est plutôt due au fait que "le soleil m'a bronzé". Parce que j'ai contemplé la grandeur de la luminosité de D., j'ai automatiquement perdu mon ego et mon sens du moi.
Telle est la nature de mon humilité.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chir haChirim 1,5 ]

<--->

=> La véritable humilité ne s'acquiert pas en se dénigrant faussement, mais en étant en présence de la vraie grandeur.
Plus nous nous approchons de D. (Hachem), plus nous pâlissons en comparaison et plus nous devenons humbles. Ainsi, Moché, que "D. a connu face à face" (Vézot haBéra'ha 34,10), était par conséquent le plus humble de tous les individus.

[l'humilité c'est donc prendre conscience autant que possible de la grandeur d'Hachem, savoir que nous sommes à Son image (Il nous donne des capacités énormes d'impacter tous les mondes), donc également grâce à Lui nous sommes de grands êtres, et donc nous nous devons d'agir avec responsabilité pour en faire le meilleur usage. ]

La souffrance mentale

+ La souffrance mentale :

"[Qui tient Sa promesse à Israël], béni soit-il! Car Hachem, a calculé la fin [de l'esclavage], afin de faire ce qu'Il avait dit" (Haggadah de Pessa'h).

-> Le midrach (Yalkout Chimoni Béchala'h 241) rapporte que l'ange d'Egypte s'est plaint que les juifs n'avaient pas été exilés aussi longtemps que ce qui avait été décrété à l'origine. En effet, 190 ans avaient été déduits de l'exil décrété de 400 ans (Lé'h Lé'ha 15,13 - Rachi).
L'explication est que lorsque Hachem a informé les Patriarches (Avot) de l'imminence de l'exil égyptien, ils ont été affligés pour leur descendance. Bien que leur détresse ait été purement mentale et n'ait pas impliqué une souffrance physique réelle, D. a considéré la détresse même qu'ils ont ressentie à cause de l'exil futur du peuple juif comme une forme d'exil du peuple juif, et c'est donc comme si le peuple juif avait été exilé pendant ces 190 années également.

C'est ce que signifie le passage (de la Haggada) lorsqu'il dit que D. "a calculé la fin", car le mot hébreu pour calculer ('hichav), est également enraciné dans le terme "ma'hchava" (pensée), c'est-à-dire leurs pensées et leur souffrance/angoisse de l'exil à venir.
Et la gématria du mot pour " fin " (kéts - קץ) est de 190. Ainsi, D. a " calculé la fin" ('hichav ét akets), ce qui signifie que D. a considéré [la souffrance de] leurs pensées angoissantes sur l'exil à venir (de leur descendance) comme l'équivalent des 190 autres années d'exil.

Bien que les Avot eux-mêmes n'aient pas été physiquement exilés, puisqu'ils avaient été mentalement angoissés à cause de l'exil futur, Hachem a considéré que le peuple juif avait déjà été exilé.
C'est à cette idée que fait allusion l'expression "a calculé la fin", car le mot "calculé" ('hichav) signifie également "considéré" et "pensée", ce qui renvoie à l'idée de la fin de l'exil.
Il fait référence aux 190 années que D. a déduites de l'exil réel en raison des pensées et de la détresse mentale dont nos Patriarches ont souffert en apprenant l'existence de l'exil.

Ainsi, notre passage poursuit en disant "afin de faire" (laassot), ce qui implique que D. a considéré ces 190 années comme ayant déjà été accomplies, comme si le peuple juif avait réellement été en exil.
Ainsi, la lecture allégorique de l'ensemble de la phrase est la suivante : "Car Hachem a considéré [l'angoisse/souffrance mentale des Avot comme l'équivalent de] 190 [années d'exil] réellement [subies par leurs descendants]".
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pessa'h ]

<--->

=> La détresse, la douleur et la souffrance ne doivent pas nécessairement être physiques.
La douleur émotionnelle et mentale peut être tout aussi réelle et invalidante que la douleur physique.
Ainsi, la détresse et la souffrance subies par nos Patriarches, sachant que leurs descendants seraient soumis au dur exil égyptien, étaient également considérées comme faisant partie de cet exil.

[il en découle qu'Hachem a conscience de chacune de nos souffrances, même mentale, et qu'aucune souffrance n'est vaine.
Certes nous devons se renforcer pour avoir un état d'esprit le plus positif/joyeux possible et avoir de la émouna, mais toute douleur émotionnelle (petite comme grande) est considérée par Hachem (qui souffre avec nous!), et va générer au final des choses positives pour nous. ]

Les bénéfices de nos souffrances (5e partie)

+++ Les bénéfices de nos souffrances (5e partie) :

+ Nos souffrances nous permettent d'obtenir une croissance et des gains spirituels éternels :

-> Un autre avantage des souffrances est qu'elles rendent beaucoup plus difficile le service d'Hachem, et l'avodat Hachem est incomparablement plus grande lorsqu'elle est accomplie en dépit des difficultés.

-> Le 'Hafets 'Haïm (al haTorah Ekev 8,16) enseigne :
"Le verset dit : "Afin de te faire souffrir et de te mettre à l'épreuve (nassoté'ha - נַסֹּתֶךָ)" (Ekev 8,16).
L'explication est la suivante : La douleur que la nation juive a subie avait pour but de la mettre à l'épreuve, de voir si elle avait une foi totale en Hachem.
Le mot "ness", qui signifie "une épreuve", signifie également "élever", comme dans le verset : "élever un 'ness' (bannière) au-dessus des nations" (Yéchayahou 62,10), comme il est dit dans le Zohar.
Ces significations fonctionnent en fait en tandem, car en passant avec succès une épreuve, la nation juive s'élève au-dessus de toutes les autres nations.

Ce concept s'applique à chaque génération et à chaque individu. Lorsque Hachem veut élever une personne, Il la met d'abord à l'épreuve, comme le disent nos Sages : "Hachem n'élève pas une personne avant de lui avoir fait passer une épreuve" (midrach Bamidbar rabba 15,12).
Après avoir passé l'épreuve, la personne est élevée.

Ce que la guémara (Baba Batra 10b) dit, à savoir qu'un Amora a entendu au Ciel que personne ne peut atteindre le niveau suprême de "ceux qui ont été tués à Lod", qui sont morts al Kiddouch Hachem (en sanctifiant le Nom d'Hachem) ; ne s'applique pas seulement au fait de donner/perdre sa vie.
Toute douleur que l'on subit pour l'amour d'Hachem élève notre niveau dans le monde à Venir (olam aba), comme l'affirme la guémara (Béra'hot 5a) : "Hachem a offert 3 cadeaux spéciaux au peuple juif, et tous ont été offerts par l'intermédiaire des souffrances : la Torah, la terre d'Israël et le monde à Venir.
Il est également dit : "Heureux celui qui réussit une épreuve! Car il n'y a pas d'homme qu'Hachem ne mette à l'épreuve" (midrach Chémot rabba 31,20).

Vous devez également savoir que les jours pendant lesquels une personne sert Hachem lorsque Hachem ne lui accorde pas autant de bontés, sont inscrits pour elle au-dessus comme un souvenir positif pour elle.
Une telle personne est considérée comme ayant fait preuve de bonté à l'égard d'Hachem.
C'est un verset explicite : "Ainsi parle Hachem : Je me suis souvenu pour toi de la bonté de ta jeunesse, de l'amour de tes jours de noces, lorsque tu Me suivais dans le désert, dans une terre qui n'était pas ensemencée" (Yirmiyahou 2,2)."

<--->

-> Le rav 'Haïm Friedlander décrit comment une personne dont l'état de santé l'empêche d'étudier correctement ou de faire la prière comme elle le voudrait, a en fait reçu une opportunité en or, qui n'est pas disponible pour d'autres personnes qui sont capables de faire ces activités facilement. Dans de telles circonstances, même les petites mitsvot valent des millions de fois leur valeur habituelle.

Dans les mots du rav 'Haïm Friedlander (Sifté 'Haïm - Emouna véHachgakha p.432) :
"Chaque situation dans laquelle une personne se trouve lui a été donnée par Hachem afin qu'elle l'utilise pour Le servir. Même une situation de maladie, de difficultés, de souffrances et de faiblesse physique est donnée afin que la personne serve Hachem dans le cadre de ces contraintes.

Dans de telles circonstances, même un petit renforcement de la prière, de la émouna et du bita'hon est considéré au Ciel comme une grande et puissante action, car "un temps avec douleur est comme 100 fois sans douleur" (Avot déRabbi Nathan 3,6).
Mon maître et rabbi, le rav Eliyahou Dessler (voir Mikhtav méEliyahou vol.3) explique que cela a été dit même en ce qui concerne une quantité minuscule de douleur, car nos Sages (Arakhin 16a) disent : "Combien peu est encore considéré comme des souffrances? [...] Même si l'on met la main dans sa poche pour en sortir trois pièces, et que l'on n'en sort que deux."
Nous voyons que même la [simple] nécessité de mettre la main dans sa poche une seconde fois est considérée comme des souffrances.
Et si nous ajoutons un peu plus de douleur, alors la récompense est multipliée par cent, ce qui signifie qu'elle vaut dix mille fois le montant original!
Et si l'on ajoute encore un peu de douleur, la récompense est à nouveau multipliée par cent (c'est-à-dire par un million), et ainsi de suite.

Si c'est le cas, nous n'avons aucun moyen de décrire la grande récompense que représente le service d'Hachem lorsqu'il est accompli au prix d'un effort, avec des souffrances et une douleur intense.
Dans une telle situation, même une petite quantité de prière, un peu d'étude et un petit renforcement de émouna et de bita'hon ont une valeur énorme au Ciel.
Dans de telles circonstances, il est possible de réaliser en peu de temps ce qui nécessiterait normalement de nombreuses années!"

=> Lorsqu'une personne se trouve dans une situation difficile et qu'elle ne peut pas réaliser ce qu'elle aurait pu faire autrement, il est important qu'elle se rende compte qu'en s'efforçant juste un peu de servir Hachem face à la difficulté, elle peut accomplir beaucoup plus que ce qu'elle aurait fait dans des circonstances normales.

[on peut éventuellement comparer cela à notre travail où l'on gagnerait ponctuellement10 000, voir 1 000 000 de fois plus que notre salaire habituel, mais en échange le travail serait nettement plus difficile.
Notre vie dans ce monde est éphémère, ainsi nous pouvons accepter quelques douleurs passagères en échange d'avoir beaucoup beaucoup plus de biens dont nous profiterons éternellement dans le monde à Venir. ]

<------------>

+ Nos souffrances sont un tremplin annonciateur de croissance et la bonne fortune :

-> Selon le Ram'hal (Daat Tévounot 146) :
"Hachem ne rejette pas ses créations ... Il n'abandonne pas le monde.
Lorsque le monde semble avoir été abandonné par Hachem, la vérité est exactement le contraire.
Hachem accorde continuellement de la bonté à son monde ; toutes ses merveilles et tous ses plans sont constamment consacrés à l'amélioration du monde, et non à son détriment. Cependant, Hachem cache extrêmement bien ce plan, et c'est pourquoi le monde semble abandonné, alors que les gens souffrent car ils sont punis pour leurs fautes.
[...]
Il existe une règle générale : chaque fois qu'Hachem veut donner de la croissance, à une personne ou au monde, cela doit se concrétiser par un plan profond et caché, et c'est la raison pour laquelle cela sera précédé de douleur.
Ceci est similaire à la déclaration de nos Sages (Béra'hot 5a) : "Hachem a donné 3 bons cadeaux au peuple juif, et tous ont été donnés par l'intermédiaire de souffrances : Torah, la terre d'Israël et le monde à Venir"."
[tu veux obtenir de magnifiques choses pour ton monde à Venir, parfois cela nécessite quelques souffrances (en général, Hachem fait en sorte de les couper en plusieurs petits morceaux pour que cela passent plus facilement). ]

<------------>

+ Nos souffrances perfectionnent le monde :

-> Le Ram'hal (Daat Tévounot 54) explore ce concept en détail :
"Tout ce qu'Hachem fait pour nous comporte 2 aspects : l'un révélé, l'autre caché.
L'aspect dévoilé est le système de récompense et de punition ... Mais l'aspect dissimulé, qui sous-tend toutes les actions d'Hachem, est le projet profond d'amener le monde à sa perfection totale.
Il n'y a pas d'action, quelle que soit sa taille, qui n'ait pas cette intention en elle, comme le disent nos Sages (Béra'hot 60b) : "Tout ce que fait le Ciel est pour le bien".
C'est également ce que le prophète a voulu dire lorsqu'il a déclaré : "Il retirera sa colère et me réconfortera" (Yéchayahou 12,1). En effet, dans le futur, Hachem montrera aux juifs que même les punitions et les souffrances n'étaient qu'une condition préalable au bien, littéralement une préparation à la bénédiction.
En effet, Hachem ne désire que la perfection du monde. Il ne repousse pas les réchaïm des deux mains ; au contraire, Il les purifie dans une fournaise afin qu'ils en ressortent parfaits, exempts de toute tache.
Et c'est la motivation d'Hachem pour tout ce qu'Il nous fait, que ce soit agréable ou douloureux, comme nous l'avons expliqué.

Il faut savoir que chaque action d'Hachem est merveilleuse et infiniment large et profonde, comme il est dit : "Que Tes actions sont grandes, Hachem!" (Téhilim 92,6).
Même la plus petite des œuvres d'Hachem contient une sagesse si grande et si profonde qu'il est impossible d'en sonder complètement les profondeurs, comme il est dit : "Tes pensées sont très profondes" (Téhilim 92,6).
Il en ressort que nous ne pouvons pas du tout comprendre l'essence des actes d'Hachem ; seule leur apparence superficielle peut être vue, mais leur véritable nature intérieure est cachée.
En effet, la nature profonde de toutes les œuvres d'Hachem est une pure bonté, sans aucun mal.

A l'avenir, cependant, nous serons au moins en mesure de voir et de comprendre comment toutes les actions d'Hachem font partie de Son plan profond pour nous accorder du bien à long terme. Mais nous ne devons pas nous imaginer que cela signifie que nous saisirons toute l'immense sagesse contenue dans Ses actions, car un être humain ne pourra jamais comprendre ce que fait Hachem, même Ses actions, et à plus forte raison la sagesse qui les sous-tend, plus qu'une goutte d'eau dans l'océan.

Nous pouvons supposer que, puisque Hachem a voulu regarder Ses créations avec Sa bonté, comme nous l'avons mentionné, tout ce que nous vivons actuellement dans le cadre du système de récompense ou de punition contient un élément intérieur qui est totalement caché, un plan constant pour nous amener à la perfection (au bien ultime).
Dans l'avenir, une partie de ce plan sera révélée immédiatement, comme le dit le verset : "Alors les yeux des aveugles s'ouvriront" (Yéchayahou 35,5). Cela signifie que le plan qui sous-tend les actions d'Hachem sera discernable en observant l'acte lui-même ; dès que nos yeux seront illuminés par la lumière de la compréhension, nous pourrons atteindre cette connaissance simplement en voyant l'acte.

Cependant, ces actes contiennent une grande quantité de sagesse profonde qui ne sera certainement pas révélée ou comprise ...

La règle est la suivante : L'essence de la perfection d'Hachem est impossible à saisir. Mais comme Hachem souhaite nous accorder le maximum de bonté que nous sommes capables de recevoir, Il a mis en place un plan pour amener toutes les créatures à un état de perfection et de rectification.
C'est la motivation cachée commune qui sous-tend toutes les actions d'Hachem. Une infime partie de ce plan nous sera révélée à l'avenir, lorsque Hachem choisira d'ouvrir nos yeux.
Cependant, la plus grande partie de ce plan restera bien au-delà de notre compréhension, en raison de l'incroyable profondeur de Sa merveilleuse sagesse."

<--->

-> Le rav 'Haïm Volozhin (Néfech ha'Haïm 2,7) dit :
"Les mondes [spirituels] endommagés par les fautes d'une personne ne retrouvent pas leur force originelle et leur véritable état de perfection tant que les pouvoirs de l'impureté n'en sont pas retirés, par le biais de la punition appropriée de l'auteur de l'infraction."

<--->

+ Nos souffrances affaiblissent les fautes qu'on a pu faire :

-> Selon le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou - vol.4) :
Une personne qui subit des souffrances souffre de "kotser roua'h" (essoufflement [de nos capacités à faire face au yétser ara]).
Cela réduit la force de ses fautes ; lorsqu'on subit des souffrances, même les fautes intentionnelles sont fondamentalement traités comme des fautes non intentionnels.

[nos souffrances nous affaiblissent tellement, que Hachem considère nos fautes avec davantage de légèreté (c'est pas pour autant qu'on doit en profiter pour fauter davantage).]

<-------------------->

+ Aborder nos souffrances avec la notion de réincarnation :

-> Selon la kabbala, une raison des souffrances est la notion de réincarnation des âmes (guilgoul néchamot). Cela signifie qu'une âme peut revenir dans ce monde dans un autre corps, lui offrant l'opportunité de rectifier les fautes qu'elle a pu faire dans une vie précédente.

-> Le Ram'hal (Déré'h Hachem vol.2, 3:10) explique :
"Il existe une autre cause à ce qui se passe dans ce monde :
Afin d'augmenter les chances de l'homme d'atteindre le salut, Hachem, dans Sa sagesse suprême, a fait en sorte qu'une âme puisse descendre dans le monde un certain nombre de fois différentes, dans des corps différents, et ainsi rectifier ce qu'elle a endommagé dans un temps précédent, ou achever une tâche qu'elle n'a pas réussi à faire auparavant ...

Le concept de la réincarnation des âmes comporte de nombreux détails, comment une personne est jugée pour ce qu'elle a fait dans cette vie et dans les vies précédentes, afin que tout soit conforme à un jugement vrai et honnête.
En ce qui concerne toutes ces choses, le verset dit : "Le Rocher! Ses actions sont parfaites, car toutes Ses voies sont justes" (Haazinou 32,4).
Les êtres humains, avec leur compréhension limitée, ne peuvent pas comprendre les pensées et les plans profonds d'Hachem. Mais la règle de base, comme les autres règles, nous est connue : l'une des raisons de ce qui arrive aux gens dans ce monde est la réincarnation des âmes (gilgoul néchamot), selon les règles et les jugements justes qu'Hachem a créés pour tout amener à la perfection."

-> Selon le 'Hafets 'Haïm (al haTorah - Haazinou 32,4) :
Comme on le sait, en ce qui concerne les fautes commis à l'encontre de son prochain, Yom Kippour n'expie pas tant que l'on n'a pas apaisé celui qu'on a lésé. Ainsi, si quelqu'un a blasphémé, maudit ou frappé quelqu'un et n'a pas demandé pardon avant de mourir, il ne peut pas réparer cette faute avant d'être ramené de force dans ce monde dans une réincarnation et d'apaiser la personne qu'il a blessée.
Lorsqu'une personne apprend dans le monde supérieur qu'il a été décidé qu'elle devait retourner dans ce monde inférieur, elle pleure et crie amèrement à propos de la grande faute qu'elle a commise ..

Dans ce monde, une personne se plaint parfois de son mauvais mazal, souvent pour des questions de pauvreté, de mauvaise santé ou de défaut corporel. Mais cette personne a complètement oublié que cette situation était le résultat de ses propres efforts dans le monde supérieur (demandant par exemple de ne pas avoi de richesse car c'est cela qui l'a amené à fauter dans la réincarnation d'avant) ...
Si quelqu'un savait ce qui lui est arrivé avant sa naissance, comment il a lui-même voulu être créé d'une certaine manière, alors il serait clair pour lui que les jugements d'Hachem sont vrais et justes, (par exemple) la pauvreté de la personne étant la meilleure chose pour elle (afin de se rectifier, de réussir son retour dans ce monde).

-> Le concept de réincarnation des âmes, écrit le 'Hafets 'Haïm, devrait nous indiquer que les détails de notre vie sont bien plus nombreux que ce que nous pouvons espérer comprendre. Après tout, il nous manque tellement d'informations essentielles. Nous ne pouvons savoir qu'une seule chose avec une confiance absolue : Hachem est au courant de tout, et Il agit dans notre meilleur intérêt.

Dans les mots du 'Hafets 'Haïm (Chem Olam - chap.3) :
"L'homme vient au monde pour quelques brefs instants. Pour combien d'années sommes-nous ici?
Et pourtant, nous voulons avoir une réponse à toutes nos questions : pourquoi telle personne est-elle pauvre et telle autre riche? Et toutes les questions de ce genre ...

Mais une personne ne vit que très peu de temps et n'a qu'une vision extrêmement fugace du monde, comme un voyageur qui se déplace d'un endroit à l'autre. Il ne comprend même pas sa propre âme qui réside dans son corps, qui il est, de quelle tribu il vient, ce qu'il est venu rectifier dans le monde, si c'est la première fois qu'il vient dans le monde, ou s'il est déjà venu plusieurs fois, mais qu'il n'a pas réussi à accomplir sa tâche?
[Il est écrit au nom du Arizal qu'aujourd'hui, pratiquement tous les âmes sont déjà venus ici].
Étant donné que les connaissances d'une personne sont si limitées, nous ne pouvons pas approfondir la gouvernance du monde par Hachem.
Il faut plutôt accepter ses limites et marcher avec Hachem en toute simplicité, en ayant confiance que tout ce qu'Il fait est pour le bien, car "le mal ne sort pas de la bouche d'Hachem" (Eikha 3,38)."

Plus les juifs continuent de réaliser la volonté d'Hachem, plus Hachem se "couronne" de fierté à leur égard, les comblant de plus en plus de bontés.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pessa'h (n°3) ]