Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

La tsédaka

+ La tsédaka :

=> Comment le fait de donner de la tsédaka supprime-t-il un décret difficile qui est sur nous?

-> Le Maharal ('Hidouché Aggadot - Baba Batra 9b) explique que l'argent d'une personne est considéré comme sa vie, comme nous l'enseignent nos Sages (Baba Kama 119a) : "Celui qui vole de l'argent à son ami, c'est comme s'il lui volait sa vie".
Cela signifie que lorsqu'une personne donne son argent pour aider quelqu'un d'autre, elle prend sur sa propre vie. Par conséquent, si D. préserve, il a été décrété sur quelqu'un la mort, alors l'argent de tsédaka a la capacité de prendre sa place.

D'autres (Moussaf Shabbath Kodech 5766, Nitsavim-Vayélé'h) expliquent que le fait de donner de la tsédaka indique la fraternité, et lorsque nous agissons comme des frères, nous sommes considérés comme des enfants d'Hachem. En tant que ses enfants, nous bénéficions de la miséricorde qu'un père accorde à son enfant.

<--->

-> Imaginez qu'un homme riche vienne voir quelqu'un et lui dise : "Je te donne un million de dollars. S'il te plaît, fais-moi une faveur et rends-moi cent mille dollars. Si tu le fais, je vous récompenserai généreusement."
C'est ce qui se passe chaque fois que nous donnons de la tsédaka ou que nous dépensons notre argent pour une mitsva. Nous devrions nous sentir redevables à Hachem de nous avoir donné les moyens d'accomplir la mitsva. Regardez la bonté d'Hachem : Il nous donne de l'argent, nous demande d'en donner, et par cela, nous épargne ensuite de décrets sévères.

Le rav Ménaché Reizman fait remarquer que nous sommes censés avoir la même attitude lorsque nous donnons de notre temps ou de notre sommeil.
Lorsque quelqu'un se lève tôt pour aller à la synagogue, il peut avoir l'impression de faire une faveur à Hachem et de renoncer à lui-même pour Lui. Mais en réalité, chaque once de force que nous possédons et chaque moment de notre vie sont un don d'Hachem.
Il nous dit : "S'il vous plaît, utilisez quelques respirations, un peu de la force de vie que je vous ai donnée, pour Me prier le matin, afin que Je puisse vous bénir et vous récompenser de m'avoir demandé ce dont vous avez besoin."

Sommes-nous vraiment en train de faire un tel sacrifice en nous levant tôt pour faire cela?
En réalité, nous ne renonçons jamais à quoi que ce soit. Tout ce que nous faisons, c'est rendre à Hachem ce qu'Il nous a déjà donné, afin qu'Il nous donne davantage.
Nous devrions nous sentir privilégiés de pouvoir donner la tsédaka, d'étudier la Torah, de faire des actes de bonté. Tout comme le bénéficiaire d'un million de dollars qui rend les cent mille dollars se sent très reconnaissant, nous devrions nous sentir très reconnaissants chaque fois que nous utilisons l'une des ressources qu'Hachem nous donne pour accomplir une mitsva.
[non seulement Hachem nous donne tout, mais lorsqu'Il nous demande d'agir, c'est pour encore pouvoir davantage nous donner de belles choses. ]
[rav David Ashear]

-> Venez et considérez combien est grand le pouvoir de ceux qui sont charitables et font des actes de bonté, car ils ne s'abritent ni à l'ombre du matin, ni à l'ombre des ailes de la terre, ni à l'ombre des ailes du soleil, ni à l'ombre des ailes des 'hayot ou des Chérubins, ni à l'ombre des ailes d'aigle ; mais sous les ailes de qui s'abritent-ils?
A l'ombre de Celui dont la parole a créé le monde, comme il est écrit : "Que ta bonté est précieuse, ô Hachem, et les enfants des hommes se réfugient à l'ombre de tes ailes" (Téhilim 36,8).
['Hafetz 'Haïm - Ahavat 'Hessed ]

-> "Si l'homme s'occupe de l'étude de la Torah et des actes de bonté et éveille ainsi l'attribut divin de la miséricorde, alors lorsqu'il sera, à D. ne plaise, en difficulté, Hachem entendra lui-même sa cause et lui accordera Sa bonté. Ainsi, la personne sera certainement sauvée (ex: des douleurs de l'arrivée du machia'h)".
['Hafetz 'Haïm - Ahavat 'Hessed ]

<--->

-> Rabbi Elazar s'est vu demander par ses élèves : "Que fera un homme pour être épargné par les douleurs de l'arrivée du machia'h? Qu'il s'occupe de la Torah et qu'il accomplisse des actes de bonté"
[guémara Sanhedrin 98a]

(le 'hessed nous permet d'être sauvé de notre exil/difficultés personnel et collectif)

Si l'homme s'occupe à étudier la Torah et à faire des actes de bonté, il éveille ainsi l'Attribut Divin de la miséricorde, alors lorsqu'il sera, à D. ne plaise, en difficulté, Hachem entendra lui-même sa cause et lui accordera Sa bonté. Ainsi, la personne sera certainement sauvée.
['Hafets 'Haïm - Ahavat 'Hessed]

Lorsqu'une personne fait la charité, elle devient le bienfaiteur du pauvre qui la reçoit.
Nos Sages (midrach Vayikra rabba 34,10) disent : "Plus que le maître de maison ne fait pour l'indigent, l'indigent fait pour le maître de maison".
Dans ce cas, le pauvre devient effectivement le bienfaiteur du maître de maison. Cependant, la différence est que le maître de maison donne au pauvre quelque chose de tangible, alors que le pauvre donne au maître de maison quelque chose de spirituel.
En d'autres termes, Hachem donne au maître de maison une récompense dans le monde à Venir : la sainteté et la pureté.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béahaloté'ha 11,7 ]

Celui qui fait la charité (tsédaka) aux pauvres est considéré comme s'étant livré à Hachem, comme l'a dit le roi Shlomo : "Celui qui gratifie les pauvres (de ses biens) est comparable à un prêt (d'argent) à Hachem" (Michlé 19,17) ...

La Torah nous encourage à faire la charité même si nous le faisons avec des arrière-pensées, car nos Sages nous disent qu'il est permis de tester Hachem en faisant la charité. Ceci est basé sur les mots du prophète : "Testez-moi, si vous le voulez, avec ceci, dit Hachem le Seigneur des armées, si Je n'ouvrirai pas les fenêtres du Ciel et ne déverserai pas la bénédiction pour vous jusqu'à ce que vous disiez assez!" (Mala'hi 3,10).
Il est généralement interdit de tester Hachem, mais la mitsva de la tsédaka est une exception.
En accord avec cela, la guémara déclare : "Celui qui dit : "Je donne de l'argent à la charité à condition que mon fils guérisse de sa maladie" est un juste.
Néanmoins, lorsque l'argent est donné pour des motifs intéressés, il n'est pas considéré comme un sacrifice sur l'Autel. [nos possessions sont comme une partie intégrante de nous-même (certains les trouvant plus importantes que leur âme), et les donner à la tsédaka est similaire à sacrifier notre vie, comme un animal qui est apporté en korban dont on doit se projeter être à sa place. ]
[Maharal - Gour Ayré - Emor 23,22]

=> Lorsque l'on donne de l'argent aux pauvres uniquement parce qu'Hachem l'a ordonné, cela équivaut à apporter un sacrifice à Hachem.
Cependant, il est louable de faire la charité même pour des motifs personnels intéressés, et celui qui le fait est considéré comme tout à fait juste (tsadik).

Daniel a prophétisé que le racha Névou'hadnétsar qu'il serait mis au ban de la société, que pendant 7 ans il vivrait comme un animal afin qu'il prenne conscience que c'est Hachem qui établit les rois.
Ensuite, Daniel lui a donné un conseil pour éviter une telle destinée : "C'est par la charité que tu effaceras ta faute" (Daniel 4,24) ...
[si même pour un énorme racha comme Névou'hadnétsar ce conseil s'applique, alors à plus forte raison pour nous-même. ]

La tsédaka et le 'hessed sont comme 2 puissants défenseurs [au Ciel] qui ne permettent pas aux pouvoirs de la justice/rigueur [Divine] de s'activer.
Mais lorsqu'ils s'arrêtent, l'ange Accusateur intervient immédiatement et fait de son mieux pour obtenir un verdict négatif à l'encontre de la personne. Toute personne intelligente s'accrochera à la midda du 'hessed avec ses 2 mains et ne la lâchera jamais, et la bonté d'Hachem, à son tour, ne la quittera jamais.
[ 'Hafets 'Haïm - Chem Olam - chap.8 ; hé'Hafets 'Haïm 'hayav ouPaalo - p.247 ]

Notre bonté avec autrui permet à nos mitsvot d’être acceptées

+ Notre bonté avec autrui permet à nos mitsvot d'être acceptées :

Nos Sages (guémara Béra'hot 58a) enseignent un principe : "La monarchie sur terre est un reflet de la monarchie céleste".
Lorsqu'une personne monte au Ciel et y présente sa marchandise : et qu'est-ce qui est considéré comme une marchandise là-bas?
La Torah et les mitsvot -> alors au Ciel ils l'examineront et trouveront de nombreux défauts. Par exemple : cette mitsva a été accomplie sans joie, et ils la mettront de côté, la déclarant invalide. Cette mitsva a été accomplie sans la kavana appropriée, et elle sera mise de côté. Cette mitsva a été réalisée parfaitement, mais la bouche qui a étudié la Torah a été souillée par des paroles interdites ...

Existe-t-il un pot-de-vin qui serait efficace au paradis pour faire bien voir nos mitsvot? Bien sûr que non. La Torah elle-même nous dit qu'Hachem n'accepte pas les pots-de-vin.
Mais il y a une certaine conduite qui a lieu au Ciel qui aide le jugement à bien se dérouler, qui garantit que nous serons jugés méritants et traités avec miséricorde : "Quiconque est miséricordieux envers les autres, le Ciel lui fait miséricorde" (guémara Shabbath 151b ; Bétsa 32b).

Si nous traitons les autres avec bonté, ils considéreront notre 'marchandise' (nos mitsvot) avec bonté.
Si nous jugeons les autres favorablement, ils nous jugeront favorablement [au Ciel].

Lorsque nous présentons toutes nos prières en-Haut, s'ils les examinent attentivement, en voyant combien de fois nous avons mentionné le nom d'Hachem sans la crainte et la kavana appropriées, combien de fois nous avons permis à des pensées inappropriées d'entrer dans notre esprit pendant la prière, nous ne serons pas jugés méritants.
Mais si nous considérons les autres avec bonté, ils nous considéreront avec bonté. Ils verront que nous étions préoccupés par d'autres choses, que nous avions du mal à rester concentrés, et ils essaieront de nous juger favorablement et de prendre nos 'biens' même avec tous nos défauts ...

Certains juifs consacrent tout leur temps à l'étude de la Torah et essaient de consacrer un peu de temps chaque jour à réaliser du 'hessed (bonté). Cette heure par jour peut être ce qui sauvera tous leurs efforts du reste de leur journée.

Tout comme ces paroles sont vraies pour chaque individu, lorsqu'une personne présente ses mitsvot au Ciel le moment venu, elles s'appliquent également à la nation juive dans son ensemble, qui attend la guéoula chaque jour.
La guéoula dépend de nos actes et de nos mérites. Mais que pouvons-nous faire s'ils examinent [au Ciel] attentivement nos actes et s'ils sont très exigeants? Quelles sont nos chances de mériter la guéoula, lorsque l'Attribut de Justice/Rigueur (midat hadin) prévaut?

['Hafets 'Haïm - Si'hot hé'Hafets 'Haïm - vol.2, p.24]

"Rachète tes fautes par la charité (bi'tsédaka), et tes iniquités par la pitié envers les pauvres, si tu veux que ta prospérité se prolonge" (Daniel 4,24)

-> Le Séfer Ahavat Shalom explique :
La tsédaka a le pouvoir de contribuer à racheter nos fautes.
En donnant la tsédaka, on peut repousser la midat hadin (la Rigueur Divine) et nos fautes ne pourront plus nous causer de tort.

Cependant, on ne peut donner à la tsédaka que les jours de la semaine, ne pouvant le faire à Shabbath. Par conséquent, il faut faire très attention à ne pas fauter pendant Shabbath, car si la midat hadin est éveillée contre nous, alors nous n'aurons pas le mérite de donner la tsédaka pour se protéger.

Un acte de bonté que nous accomplissons aujourd'hui est comme une graine qui fleurira au moment le plus bénéfique, soit pour nous, soit pour un futur descendant.
[rav Shimshon Raphael Hirsch]

Donner la tsédaka joyeusement et généreusement

+ Donner la tsédaka joyeusement et généreusement :

-> Nous avons l'obligation de la Torah de donner la tsédaka (charité), mais ce qu'on sait moins, c'est que la Torah nous dit aussi comment donner la charité.
Il est écrit : "Fais donc tous tes efforts pour lui donner et n'éprouve pas de regret à le faire, car pour cela, Hachem, ton D., te bénira dans tous tes actes et toutes tes entreprises" (Réé 16,10).

-> Le Ramban (Hassagot au séfer haMitsvot du Rambam, Chikhe'hat haLavin 17) écrit que celui qui donne la charité le cœur gros transgresse ce commandement.
"Il faut se garder d'avoir le mauvais sentiment de penser qu'on perd de l'argent en donnant la charité.
Il faut plutôt sentir qu'il est très bénéfique de donner la charité et qu'en fait, on gagnera encore plus, car Hachem nous rendra bien davantage que la somme qu'on a donnée".

-> Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 3,35) explique ce commandement différemment que le Ramban. Il pense que cette obligation de la Torah évoque non pas les sentiments à avoir en donnant la charité, mais la quantité d'argent à donner : il faut donner avec générosité.
Il ajoute que pour y parvenir, il ne suffit pas d'essayer de donner davantage ; il faut développer en soi un cœur généreux.

=> D'après ces deux explications du verset, il ressort qu'il faut donner la charité à la fois généreusement et le cœur content. Ce n'est pas seulement un bon conseil, cela fait partie de l'obligation de la Torah.

<--->

Mais comment y parvenir? Il est très difficile de se défaire de l'argent qu'on a durement gagné.

-> La réponse, comme l'enseigne Beit haLévi, est le bita'hon. Celui qui a du bita'hon sait que son argent est un cadeau d'Hachem et pas le résultat de son travail. Il appartient donc à Hachem, en réalité.
Cet homme n'a pas de difficulté à se séparer de son argent ; il donne avec joie et générosité en ayant confiance qu'Hachem tiendra parole et le récompensera pour son acte.

-> Le Séfer ha'Ikarim (3,33) fait remarquer quelque chose à propos du verset précité qui mentionne qu'Hachem bénira celui qui donne la charité, mais commence par défendre d'éprouver du regret à le faire. Cela implique que la bénédiction n'est pas obtenue par le don de la charité, mais par la générosité et la joie avec lesquels on donne.
Ainsi, le bita'hon dont on fait preuve lorsqu'on donne la charité suscite une bénédiction plus grande que la charité elle-même !

-> On retrouve cela dans toute mitsva : "Cette idée de la joie est une mitsva de la Torah qu'une personne est tenue d'accomplir, car il s'agit d'un aspect à part entière du service d'Hachem, plus important que l'accomplissement de la mitsva elle-même, puisque la joie est la manière complète de servir Hachem. [Rabbénou Bé'hayé - Kad haKéma'h - sim'ha]
Et : "Celui qui accomplit les mitsvot dans la joie sera 1 000 fois plus récompensé que celui pour qui les mitsvot sont un fardeau." [Or'hot Tsadikim - Sha'ar haSim'ha]

=> La tsédaka est une mitsva, et comme toute mitsva l'essentielle est l'état d'esprit (ex: joie) avec lequel on va la faire. Sans cela on passe à côté de l'essentiel.

<--->

-> "Si quelqu'un donne une prouta [une petite pièce de monnaie] à un pauvre, il reçoit 6 bénédictions ; s'il le console, même s'il ne lui a pas donné d'argent, il reçoit 11 bénédictions".
[guémara Baba Batra 9b]

[ le Maharcha note que si on a de l'argent à donner, on est certainement tenu de le faire. La guémara veut seulement dire que si on n'a pas d'argent, on recevra tout de même 11 bénédictions si on parvient à le consoler. Si on donne de l'argent et qu'on le console, on recevra 17 bénédictions. ]

=> un aspect important de la tsédaka est de préserver l'honneur d'autrui, et de se soucier aussi de sa pauvreté émotionnelle, morale (ex: un sourire, un mot d'appréciation, d'encouragement, ...).