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Les Sages se mettent en colère dans le seul but de défendre l'honneur de la Torah.

Lorsque la colère a une autre cause, elle chasse la sainteté et fait entrer en l'homme comme un dieu étranger qui s'incruste en lui jusqu'à ce qu'il prenne la décision ferme de le déraciner entièrement de son cœur. Jusque-là, il reste impur et contamine tous ceux qui le côtoient.
Cette impureté qui souille le corps et l'âme est plus profonde et plus tenace que les autres qui ne touchent que le corps et qui peuvent être éliminées de différentes façons.
[Zohar - Tétsavé 182b]

Sache que par ta colère tu chasses ton âme précieuse et tu fais résider à sa place un esprit malfaisant.
Tu ressembles à celui qui, dans un accès de colère, s'enfonce un couteau en plein cœur.

Le préjudice qui nous est causé est une souffrance que Hachem nous impose par amour.
Dès lors, celui qui se met en colère à cause d'une blessure d'amour-propre ou d'une perte matérielle montre qu'il accorde plus d'importance à son honneur ou à son argent qu'à Hachem ; par conséquent, il doit rougir de son emportement et verser des larmes de repentir devant D.
[séfer 'Harédim 67b ]

D'après le Zohar, celui qui se laisse emporter par sa colère est comparable à un idolâtre. Il perd le contrôle de lui-même, comme s'il était dominé par une force extérieure irrépressible, à "un dieu étranger" qui apparaît sous les traits de son visage décomposé par la fureur.
En conséquence, la mise en garde de la Torah : "Ne vous tournez pas vers les dieux étrangers" (Kédochim 19,4) inclut l'interdiction de regarder le visage d'une personne dominée par la colère.
[Tiféret hakodech 3b]

Au lieu de t'irriter contre autrui, tu devrais être fâché contre toi-même en pensant que, par ta colère, tu rends un culte idolâtre à ton mauvais penchant et tu suscites le courroux de ton créateur.
[ rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha ]

La colère & désir de vengeance

+ La colère & désir de vengeance :

-> Pour nous aider à surmonter un désir naturel de vengeance, le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 241) dit qu'une personne n'est qu'un outil d'Hachem pour nous apporter ce qu'Hachem a décrété, alors pourquoi lui faire du mal en retour?
Cela reviendrait à ce qu'un bâtisseur frappe le marteau avec lequel il a frappé par erreur son propre pouce (méchant, méchant marteau!)?
Non seulement nous ne devons pas éprouver de ressentiment à l'égard d'une personne qui vous a fait du tort, mais au contraire, le 'Hovot haLévavot (chaar haBita'hon chap.4) écrit que nous sommes tenus de continuer à lui faire du bien du mieux de nos capacités, comme vous le ferions pour n'importe quel autre juif.

-> Le Pélé Yoetz (entrée mé'hila) cite le paragraphe suivant du rav Tsvi Hirsh :
Quelqu'un qui a été gêné ou blessé par une autre personne doit être rempli d'une énorme joie parce que la personne qui lui a infligé cela n'est qu'un messager d'Hachem, et il faut accepter la justice d'Hachem avec joie.

-> Le 'Hafets 'Haïm (Chem Olam - note dans chap.6) évoque l'immense mérite des personnes qui exhortent les autres à fermer leurs magasins avant le début du Shabbath. Même s'ils sont agressés verbalement par le commerçant, ils ne doivent pas se sentir blessés,
"Parce qu'en vérité, ce n'est pas lui qui vous a maudit, mais plutôt le yétser ara en lui, qui était plein de joie d'avoir réussi à faire profaner Shabbath à cet homme ... et vous essayez de lui enlever sa prise et de gâcher son plaisir!"

Cette idée, selon laquelle ce que les gens vous disent vient d'Hachem, est résumée par le 'Hafets 'Haïm (Chemirat haLachon - 2e partie, chap.12) :
"Chaque mot qu'un homme prononce est prédéterminé par Hachem, à l'exception de ceux qui relèvent du domaine du service d'Hachem, qui dépendent du libre arbitre de l'homme. Ceci est inclus dans l'enseignement de nos Sages : "Tout est entre les mains du Ciel, sauf la crainte du Ciel" (Béra'hot 33b).

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-> Le 'Hafets 'Haïm (Ahavat 'Hessed - partie 2, chap.22) dit que nous devrions réfléchir au nombre de fois où nous avons mis Hachem en colère en fautant contre Lui, et où, au lieu de se venger sévèrement, Il continue à nous combler de toutes Ses bénédictions.
[de même qu'Il est lent à s'énerver contre nous pour notre comportement, de même nous devons agir envers autrui.
Rien ne peut arriver sans que Hachem ne Le permette (décret), et chacun rendra des comptes de son comportement. ]

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+ La destruction du Temple :

-> La guémara affirme que la faute de la haine gratuite (sinat 'hinam) est égale aux 3 fautes les plus graves que sont l'idolâtrie, le meurtre et l'immoralité, qui ont été la cause de la destruction du premier Temple. [le 1er Temple a été reconstruit 70 ans après, tandis que le 2e détruit à cause de la haine gratuite n'est toujours pas reconstruit. ]
Cependant, le Gaon de Vilna (Even Chéléma - chap.3) écrit que cette haine n'est pas la cause réelle de la destruction du Temple ; c'est plutôt le manque de bita'hon (confiance) des juifs en Hachem qui a provoqué leur chute.

Le Temple était la maison d'Hachem, où tous ceux qui venaient voyaient les nombreux miracles qui s'y produisaient et se voyaient inculquer une foi et une confiance totales en Hachem. Puisque les gens à l'époque du 2e Temple n'avaient pas cette croyance, ils ne méritaient pas un Temple.
Ce que la guémara veut dire en disant qu'il a été détruit à cause de sinat 'hinam, c'est que le résultat de quelqu'un qui n'a pas de bita'hon est qu'il haïra les autres sans raison.
Sans la confiance totale que tout ce qui se passe dans le monde vient d'Hachem, il en viendra à être jaloux des autres et à les haïr.

Le fait que les juifs aient souffert d'une telle haine a révélé la vérité : ils manquaient de bita'hon et, en conséquence, le Temple leur a été enlevé. Et le fait qu'à ce jour, nous n'ayons toujours pas de Temple signifie que nous souffrons toujours du même manque de bita'hon, et le seul moyen d'amener la geoula finale et la reconstruction du 3e Temple est d'améliorer notre bita'hon.
En conséquence de cela, nous nous débarrasserons de nos mauvais traits de caractère et nous mériterons à nouveau d'avoir le Temple parmi nous.

-> De même, le 'Hafets 'Haïm (Chemirat haLachon - chap.21) suggère que la meilleure méthode pour s'empêcher de dire ou d'entendre lachon ara (et il explique que c'est ce que la guémara voulait dire lorsqu'elle a parlé de sinat 'hinam détruisant le Temple) est de renforcer sa croyance et sa confiance en Hachem.

Le véritable test de maîtrise de la colère se déroule au sein de la famille.
Par exemple, il est naturel pour un père de se sentir en position d'autorité. Lorsqu'il a l'impression que son autorité est remise en question, il est facile de se mettre en colère.
[rav Eliyahou Lopian]

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-> Le 'Hozé de Lublin enseigne que la colère se produit principalement à la maison. Lorsque l'on est dans le beit midrach et au travail, on sait (généralement) comment contenir la colère. [ex: la peur du regard d'autrui (on veut faire bonne figure publiquement), nous fait renoncer. ]
La colère se produit dans l'intimité de la maison.
[ex : on prend les choses pour acquis (donc je peux tout faire/demander), on se déchaîne pour la colère qu'on a pas pu exprimer auparavant, pour l'honneur qu'on s'est vu piéter (alors on fait de même chez soi pour contrebalancer), ...]

-> Il est parfois plus facile d'être gentil avec des étrangers qu'avec des personnes avec lesquelles on vit.
Les midot d'une personne se mesure à la façon dont il traite sa femme. Même si quelqu'un fait beaucoup de bonté ('hessed) pour de nombreuses personnes, [au Ciel après sa mort] on ne se souviendra pas de lui [du 'hessed qu'il a pu faire], s'il n'a pas été gentil avec sa femme.
[rav 'Haïm Vittal]

La colère

+ La colère :

-> Lorsque quelqu'un jette un objet par colère, un ange du nom de Safsorita (ספסיריט"א) attrape l'objet, l'emmène au ciel et dit que c'est le sacrifice de la personne au côté obscur.
[Zohar - Pékoudé 263]

-> Le Baal haTanya (Iguéret Hakodech 25) rapporte l'enseignement de nos Sages : "Celui qui se met en colère est comparé à un idolâtre" (guémara Shabbath 105b) et explique que c’est parce qu’au moment où il succombe à la colère, sa émouna l'abandonne. Car s'il avait la émouna que ce qui lui arrive provient d'Hachem, il ne se mettrait pas du tout en colère.
Et même si son prochain est doté du libre-arbitre pour décider de l'insulter ou de le frapper [d’où le fait qu’il se rende coupable envers les hommes et envers le Ciel, pour avoir utilisé ce libre-arbitre à mauvais escient], il n'en reste pas moins vrai que le préjudice qu'il subit avait déjà été décrété par le Ciel, Hachem possède de nombreux émissaires pour accomplir Sa volonté.

Plus encore : au moment même où son prochain l'insulte ou le frappe, c'est D. lui-même qui lui en donne la force [et l'esprit de le faire], comme s'écria le roi David au moment où Chimi Ben Guéra l'insulta : "C'est Hachem qui lui a dit : ''Insulte-le !''" (Chmouël II, 16,10), bien que l'on n'ait jamais entendu que Chimi Ben Guéra fasse partie des prophètes.
Donc, forcément, cette pensée lui a été suggérée par Hachem et le souffle Divin qui anime toutes les créatures a également animé l'esprit de Chimi Ben Guéra au moment où il proférait son injure à David. Car si le souffle Divin avait abandonné, ne fût-ce qu'un instant, Chimi Ben Guéra, il n'aurait pas pu prononcer un seul mot.
C'est dans ce sens qu'il faut comprendre le verset : "C'est Hachem qui lui a dit : ''Insulte-le !''"

Si un homme s'abstient de rechercher des "coupables", ce qui inclut également qu'il ne cherche même pas à faire dépendre le préjudice subi de sa propre incompétence, il peut être certain que Hachem l'aidera à sortir des difficultés.

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-> Selon le 'Hafets 'Haïm, même s'il semble à l'homme que c'est un tel qui l'a frappé, il doit savoir, qu'en vérité, le coup ne provient pas du tout d’une main humaine. Car l’homme ne possède aucun pouvoir de causer un quelconque dommage si cela n'a pas été décrété auparavant En-Haut.
C’est donc bien Hachem qui l'a frappé. C'est pour cela par exemple que la Torah donne l'autorisation au médecin de guérir (Michpatim 21,18-19).

-> "Hachem est bon pour tous/tout" (טוב יהוה לכל - Téhilim 145,9)
Le rav Eliézer haCohen Rozovski commente :
"Pour toute épreuve ou détresse (לכל), il est bon (טוב) de se tourner vers Hachem (יהוה) , car Il est Tout-Puissant et Il est en mesure d'aider l'homme et de le délivrer de toutes ses épreuves.
Car celui qui est convaincu que tout dépend du décret Divin n'a aucune raison de craindre les vicissitudes de l'existence. Son cœur se remplira alors de joie et d'allégresse."

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-> La colère et l'orgueil vont de pair. En général, la colère est le résultat d'un cœur arrogant.
[rabbi Avraham ben HaRambam - Séfer haMaspik léOvdé Hachem]

-> Une personne ne se met en colère que lorsqu'elle sait au fond de son cœur qu'elle a tort, et utilise sa colère pour couvrir son erreur.
[rabbi Eliyahou Dessler - Mikhtav méEliyahou - vol.1]

-> Une personne qui travaille constamment sur elle-même et qui atteint un niveau approprié d'amour pour les autres ne se sentira pas blessée ou irritée par ce que les autres lui disent.
Elle veillera méticuleusement à faire preuve de respect envers tout le monde, tout en se rendant compte que la majorité des gens n'ont pas perfectionné leurs traits de caractère, de sorte qu'elle n'a pas d'attentes excessives envers les autres.
['Hazon Ich - Emouna ouBita'hon]

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-> Les élèves ont demandé à Rabbi Zéra : "Comment avez-vous eu le mérite de vivre une si longue vie?"
Il répondit : "Je ne me suis jamais mis en colère dans ma maison".
[guémara Méguila 28a]

-> Le Béer Mayim 'Haïm (Ki Tissa) explique :
Même lorsqu'il devait parfois se mettre en colère pour le bien du ciel, pour que les gens l'écoutent et changent de comportement, dans son for intérieur, "dans sa maison", il n'était pas du tout en colère contre eux.

-> Le rav Shlomo Wolbe (Alé Chour - vol.2) écrit :
C'est une tâche difficile de s'assurer que la colère est seulement "une colère à l'extérieur".
[Par exemple,] Il faut être capable de donner l'impression aux élèves que l'on est en colère, mais en réalité rester complètement calme et tranquille.
Les maîtres du mousar ont cherché des outils pour cela ... rabbi Sim'ha Zissel de Kelm avait l'habitude de revêtir un manteau spécial avant de se mettre en colère. [parfois cela peut nécessiter d'attendre un moment pour s'assurer qu'il ne reste pas de colère interne. ]

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-> Notre maître, le Arizal, a dit : Une personne qui est complètement dépourvue de tout sentiment de colère et de sévérité ne vit pas dans le cadre de la civilisation. Tout comme il n'est pas possible pour une personne de marcher sans ses jambes, il est impossible de respecter les mitsvot de D. sans sentiments de colère et de sévérité.
Voici ses mots : "Parce qu'il est impossible qu'une personne soit trouvée sans un mauvais penchant ; elle ne peut pas être sans un côté colérique afin d'accomplir les mitsvot."
[Likouté Torah - Vayé'hi]

-> Bien que la colère soit un trait de caractère extrêmement mauvais, il y a des moments où une personne doit s'en servir, comme lorsqu'il est nécessaire de fustiger les méchants, ou d'inspirer de la crainte à ses enfants, ou d'apporter du respect à ses étudiants.
[Orchot Tsadikim - la porte de la colère]

[on doit tout faire pour éviter de se mettre en colère, mais lorsque cela est vraiment nécessaire pour inspirer de la crainte à autrui, on doit faire attention à garder le contrôle de soi (pas de colère interne, mais idéalement de l'amour d'autrui), en n'agissant extérieurement que pour qu'ils puissent percevoir notre colère.
Par exemple, la guémara (Shabbath 105b) que Rav Yehouda déchirait ses vêtements pour montrer qu'il était en colère, et qu'on devait le craindre. Rav Acha bar Yaakov cassait des plats. Rav Chéchet versait un pot de petits poissons sur la tête de sa servante. Rabbi Abba cassait le couvercle d'une cruche.]

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-> "Augmenter la sagesse augmente la colère" (Kohélet 1,18)

-> Lorsqu'une personne au grand cœur regarde le monde et voit que les gens agissent de manière insensée et qu'ils détruisent le monde, elle veut réparer le monde selon sa compréhension.
Lorsqu'il voit qu'il ne peut pas le faire, il devient furieux.
[rav Zev Wolf Einhorn sur Koheles Rabba - Pérouch haMaharziv]

-> Le rav Avraham Its'hak haCohen Kook (Midot haRayah - Colère] écrit :
La colère pour l'amour de la Torah survient lorsqu'une personne d'une grande sensibilité spirituelle, qui s'élève dans le domaine de la contemplation supérieure, doit soudainement se confronter à la réalité, qui reste dans son état le plus bas dans le monde pratique, parce que la plupart de la vie se trouve à un faible niveau de développement.
L'âme qui aspire au plaisir de D. et à la splendeur de la Lumière divine, dans sa grande clarté, est affligée et agitée, et développe l'apparence d'une colère refoulée.

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-> Rava dit : lorsqu'un jeune érudit est en ébullition, ce n'est pas lui qui est en colère, mais la Torah est comme un feu qui bout en lui.
[guémara Taanit 4a]

-> Rachi commente :
"La Torah bout en lui" = grâce à sa Torah, il a une ouverture de cœur, il prend les choses à cœur plus que les autres. Le but de savoir cela est de savoir que nous sommes obligés de lui donner le bénéfice du doute.
"Comme un feu" = Qui réchauffe tout son corps.

-> Le Maharcha explique :
La Torah est quelque chose de spirituel qui agit comme le feu et qui, par conséquent, change la nature de l'étudiant en un être ardent ...
Néanmoins, même un érudit doit apprendre à contrôler ce dangereux trait de caractère.

-> Selon les 'Hidouché haGuéonim (sur Taanit 4a) :
C'est une obligation pour un érudit de la Torah de se mettre en colère pour défendre son honneur, et à plus forte raison, l'honneur de la Torah.

-> Le Ets Yossef commente cette guémara :
Il y a des hommes qui sont sages et calmes, qui agissent avec une profondeur de jugement, toujours en accord avec les manières du monde. Ils deviennent critiques quand ils voient cet éclat de colère, qui transgresse les "bonnes manières"...
Rava leur disait de juger favorablement. Car la Torah est une force spirituelle, comparée au feu. Elle brûle à l'intérieur d'un érudit de la Torah et l'amène à la colère.
Parfois, la lumière de la vérité envoie des nuages de rage.

La colère (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ La colère (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Il y en a trois que Hachem aime : celui qui ne se met pas en colère ... [guémara Pessa'him 113b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
Celui qui ne se met pas en colère attire sur lui 12 variations de l'amour divin. Le nom à 4 lettres (יהוה) a 12 permutations, chacune d'entre elles régissant un mois différent, et il est inondé de l'amour divin de la part de chacun [des mois].
C'est ce que laisse entendre la guématria. En effet, numériquement, le terme : כועס (koés - colère - 156) a 12 fois la valeur de : אהבה (aava - amour - 13).
Si une personne ne se met pas en colère, le mot כועס est transformé du mal au bien, et l'amour d'Hachem est canalisé vers elle à partir des 12 permutations de Son nom (יהוה).

Pourquoi devrait-il être récompensé si généreusement? Éviter la colère n'est pas un acte de grande piété, c'est simplement s'abstenir d'une faute terrible qui est proche de l'idolâtrie!

La colère s'apparente à l'idolâtrie lorsqu'elle est utilisée pour des raisons matérielles, et non pour l'accomplissement d'une mitsva, par exemple montrer de la colère pour décourager la transgression ou pour inciter un disciple à de plus grandes réalisations spirituelles. Néanmoins, les pieux l'évitent.
Une personne qui prend soin de ne pas se mettre en colère, même dans de telles situations, mérite certainement d'être comblée par l'amour d'Hachem.

-> Dans son Bénayahou sur cette guémara, le Ben Ich 'Haï enseigne :
Celui qui ne se met pas en colère canalise l'amour d'Hachem des 12 permutations du Nom à 4 lettres sur les 12 Tribus d'Israël. Selon le principe de la mesure pour la mesure, D. l'aimera en retour.

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-> Une personne en colère se retrouve avec rien d'autre que de la colère dans les mains, alors qu'une bonne personne peut goûter aux fruits de ses actes. [guémara Kidouchin 41a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) nous explique :
Une personne en colère est perdante à bien des égards.
Chaque nuit, notre âme monte au ciel et signe le compte rendu quotidien de nos actes, comme il est écrit : "Il signe [un jugement] de la main de chaque homme" (Iyov 37,7).
Une personne qui a accompli une mitsva dans la colère signera de sa main uniquement sur sa colère, et non sur la mitsva.

Celui qui est insulté et ne répond pas est accrédité des mitsvot de l'insulteur (voir le 'Hovot haLévavot - chaar hakeni'ah 7), à moins qu'il ne s'enflamme intérieurement. Dans ce cas, il ne gagnera aucune des mitsvot de son insulteur, mais restera avec le péché de la colère. Car la colère s'apparente à de l'idolâtrie, qui est une faute même si elle n'est commise que dans le cœur.

La souffrance est bénéfique ; elle expie le péché.
Mais une personne qui est toujours en colère et qui est amère à propos de ses problèmes semble se plaindre de D. et mettre en doute son équité. Cette personne est vraiment malheureuse. Non seulement elle subit la souffrance, mais elle perd son expiation bénéfique et ajoute la colère à sa collection de péchés.
Dans tous ces cas, "une personne en colère finit par n'avoir rien d'autre dans sa main que de la colère".

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-> "Chasse la colère de ton cœur, et retire le mal de ta chair" (assér kaas milibé'ha, véaaver raa mibéssaré'ha - Kohélét 11,10)

-> Voulez-vous améliorer votre mémoire?
La colère provoque l'oubli (guémara Nédarim 22b).
Si vous retirez le "mal" (רעה - raa - 275) de la "chair" (בשר - bassar - 502), en déduisant les valeurs numériques nous obtenons : la "mémoire" (זכר - zé'her - 227).
Notre verset enseigne : En supprimant la colère de notre cœur, nous améliorerons notre mémoire.
[ Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> "Quand une personne est en colère, si c'est un érudit, sa sagesse la quitte. Si c'est un prophète, sa prophétie le quitte" [guémara Pessa'him 66b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
Nos Sages ont interdit de regarder le visage d'une personne en colère (voir guémara Méguila 28a).
Les kabbalistes expliquent pourquoi : La faute de la colère crée des forces du mal qui s'attachent à son visage.

La lumière de la sagesse se concentre également sur le visage ; "la sagesse d'un homme illumine son visage" (Kohélet 8,1). Le bien et le mal ne peuvent coexister. Ainsi, si les forces du mal sont sur son visage, la lumière de la sagesse quittera son visage, et son esprit.

L'inverse est également vrai. "La crainte d'Hachem est sagesse" (voir Iyov 28,28), et Moïse a dit : "La crainte de Lui [Hachem] sera sur vos visages, et vous ne pécherez pas" (Yitro 20,17).
Lorsque vous vous abstiendrez du péché de colère, la lumière de la sagesse sera sur votre visage.

La déclaration de Moché peut également être comprise comme suit : "La crainte de Lui sera sur vos visages, et vous ne manquerez pas". Car le mot "péché/faute" ('hét - חטא), signifie aussi un "manque".
Une personne en colère manquera des parties supérieures de son âme, car elles s'en vont. À leur place vient un esprit d'impureté, à propos duquel il nous est commandé : "Il n'y aura pas de dieu étranger en toi" (voir Zohar - Tétsavé 182:1).

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-> Le prophète Eliyahou a dit à rav Yéhouda ... "Ne te mets pas en colère, et tu ne fauteras pas" [guémara Béra'hot 29b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) écrit :
Se mettre en colère est naturel. Si une personne surmonte sa nature et contrôle son tempérament, alors D. la protégera des fautes qui sont dues à ses défaillances naturelles.

-> Dans son livre Bénayahou, le Ben Ich 'Haï commente cette guémara :
Rabbi Yéhouda n'avait guère besoin d'un avertissement sur l'idolâtrie. Pourquoi, alors, a-t-il été mis en garde contre la colère, qui est comparée à l'idolâtrie (Zohar - Bereishit 27b)?

L'avertissement d'Eliyahou haNavi concernait la colère pendant l'enseignement de la Torah. Un enseignant peut avoir besoin de montrer de la colère afin de corriger ses disciples et de les inciter à de plus grandes réalisations. Même cette colère, au nom d'une mitsva, est indésirable.
Rabbi Haïm Vital (Chaar Roua'h haKodech 11:1) note que parce qu'il s'est mis en colère contre son neveu alors qu'il lui enseignait la Torah, il en est venu à manger involontairement une partie d'une fourmi.

-> Le Ben Ich 'Haï (Bénayahou - Taanit 10b) dit que nous devons même nous abstenir de faire des choses qui nous font apparaître comme étant en colère.

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-> La colère nuit à la santé et crée une distance entre les êtres chers. Détruire des choses dans la colère équivaut à fabriquer une idole et à l'adorer.
Bien que la colère fasse partie de la nature de l'homme, le Satan ajoute du carburant au feu qui brûle dans son cœur, l'intensifiant au centuple.
Si vous rassemblez toute votre sagesse pour surmonter votre nature, Hachem vous aidera à briser le pouvoir de Satan.
[Ben Ich 'Haïm - Houké haNachim 31]

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-> Ses élèves demandèrent à rabbi Zéra : Comment as-tu mérité une longue vie?
Il répondit : "Toute ma vie, je ne me suis pas mis en colère dans ma maison". [guémara Méguila 28a]

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-> "Si une personne se met en colère, tous les types de Guéhinam ont un pouvoir sur elle." [guémara Nédarim 22a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
Quels sont les "types de Guéhinam" ?
Il y a le Guéhinam du feu, de la grêle et de la fumée. Les personnes en colère présentent les caractéristiques de ces 3 types. Certains ont le visage rouge feu, d'autres deviennent pâles comme la grêle, d'autres encore s'enflamment.
Le Guéhinam existe aussi dans ce monde. Une pauvreté atroce, des maladies intestinales, la traque des créanciers et un mauvais conjoint rendent la vie semblable au Guéhinam au point d'exempter une personne du Guéhinam après la mort (guémara Erouvin 41b).
Tous ces problèmes ont potentiellement un pouvoir sur la personne en colère.

La colère

+ La colère (rabbi Na'hman de Breslev) :

-> A cause de la colère s'éveille le grand accusateur, Essav qui est Edom, et de cet accusateur supérieur s'éveillent et dérivent d'autres accusateurs et des ennemis qui s'abattent sur l'homme coléreux, et le dominent, car en raison de la colère, sa sagesse disparaît, et l'image de D. se retire de son visage, et il n'a plus de visage humain, et à cause de cela, les haïsseurs exercent leur pouvoir sur lui, car il leur apparaît comme un animal, et ils ne le redoutent pas.
[Likouté Moharan - Torah 57,6]

-> Hachem appréciera celui qui ne s'emporte pas et ne se montre pas pointilleux envers les autres.
[Séfer haMidot - ka'as]

-> A cause de la colère, l'individu incitera contre lui-même même la rigueur des jugements.
[Séfer haMidot - ka'as]

-> Si quelqu'un se préserve de la colère, ses ennemis ne pourront pas le soumettre.
[Séfer haMidot - ka'as]

-> L'individu furieux toutes sortes d'enfers l'asserviront.
[Séfer haMidot - ka'as]

-> A cause de la colère, les jours de l'homme seront raccourcis.
[Séfer haMidot - ka'as]

-> La colère amènera à la tristesse.
[Séfer haMidot - ka'as]

-> A cause de la colère, l'individu sera humilié.
[Séfer haMidot - ka'as]

-> [L'individu en colère], il sera notoire que ses fautes dépassent ses mérites.
[Séfer haMidot - ka'as]

-> Evite le feu de la colère, et tu ne fauteras pas.
[Séfer haMidot - ka'as]

-> Lorsque l'homme prend le dessus et brise la colère, grâce à cela est engendré et drainé l'aspect du souffle du machia'h, et il est considéré comme si, grâce à lui, le monde entier et ce qu'il renferme avaient été portés à l'existence et créés ; il accède au gagne-pain, parvient à prier D. uniquement, sans pensées étrangères en faveur des gens, et il arrive à concrétiser toutes les mitsvot et toutes les actions saintes qu'il doit accomplir.
[Likouté Moharan - Torah 66,2-3]

-> La colère porte atteinte à la richesse ; lorsque le mauvais penchant incite l'homme à se mettre en colère, qu'il sache qu'à ce moment-là, on devait lui attribuer d'en-Haut une certaine somme d'argent, et le penchant au mal souhaite léser cette bénédiction de richesse ...
Quand un homme se garde de la colère, et quand il est sur le point de s'irriter, il prend l'avantage sur son penchant, en faisant preuve de patience et en réfrénant son emportement, grâce à cela, il parvient à la richesse, et il fait grandir de la sorte son nom et son âme, il accède à une bonne réputation, toutes les âmes désirent s'inclure dans la sienne, et il mérite de rapprocher de nombreuses âmes vers D., ce qui constitue l'essentiel de la gloire de D.
[Likouté Moharan - Torah 59,5]

-> La colère endommage les moyens de subsistance, et à cause de cela, l'homme est éloigné de la vérité, et ne peut donc pas prier ; il ne peut pas également achever et concrétiser ce dont il a besoin.
[Likouté Moharan - Torah 66,2]

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-> Grâce à l'étude de la Torah, par laquelle on draine la connaissance, par cela la colère s'annule, et on attire la bienveillance et la paix.
[Likouté Moharan - Torah 56,6]

-> Grâce aux actes de charité, la colère disparaîtra.
[Séfer haMidot - ka'as]

-> Le mensonge attirera la colère.
[Séfer haMidot - ka'as]

-> Celui qui regarde la face d'un menteur, en viendra à éprouver de la colère.
[Séfer haMidot - ka'as]

-> Grâce à la nourriture de Shabbath, la colère est soumise est annulée.
[Likouté Moharan - Torah 57,6]

-> L'immersion au mikvé supprime également la colère, car grâce à l'immersion dans le bain rituel, on attire la connaissance.
[Likouté Moharan - Torah 57,7]

-> Une ségoula pour éviter de se mettre en colère, qu'il se nourrisse de pain le matin.
[Séfer haMidot - ka'as]

-> Les enfants seront stupides, si leur père coléreux.
[Séfer haMidot - Enfants]

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-> Grâce à la sainteté de la terre d'Israël, on parvient à briser totalement la colère, la tristesse et la paresse.
C'est pourquoi on doit solliciter beaucoup D. afin que l'homme ait le mérite de venir rapidement sur la terre d'Israël, car grâce à la sainteté de la terre d'Israël, on accède au niveau de la patience, c'est-à-dire qu'il supportera tout ce qu'il traverse, sans s'énerver ni se montrer pointilleux à l'égard d'aucun homme, même s'il a fait envers lui ce qu'il a fait.
[Likouté Moharan - Torah 155]

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+ Ne pas répondre aux disputes :

-> Quand l'homme est confronté à une querelle et à une dispute, et qu'il se tait, sans se soucier du conflit et des mépris dont il est l'objet, en écoutant son outrage sans répliquer, une telle attitude constitue l'essentiel de son repentir et de sa réparation à l'égard de toutes ses fautes ; il agit vraiment avec sagesse, mérite l'honneur de D., ainsi qu'une bonne place dans le monde à venir, et il parviendra à s'inclure dans l'aspect de l'homme qui siège sur le trône, de qui émane le jugement pour tous les habitants du monde.
[Likouté Moharan - Torah 6]

-> Grâce au fait que l'homme entend son outrage et ne répond pas, en agissant ainsi par amour, et non dans le but d'énerver son prochain davantage par le silence, il repousse de la sorte toutes les écorces impures afin qu'elles ne s'agrippent pas à la sainteté.
[Likouté Moharan - Torah 82]

-> Celui qui retient ses paroles [parle avec retenue], personne ne pourra le vaincre.
[Séfer haMidot - mériva]

-> C'est au cœur de la querelle que se tiendra le Satan.
[Séfer haMidot - mériva]

La colère – Quelques citations de nos Sages (1ere partie)

+ La colère - Quelques citations de nos Sages (1ere partie) :

-> La colère est la pire de toutes les qualités.
[Gaon de Vilna - Biour haGra - Michlé 16,31]

-> Le Saba de Kelem mettait beaucoup en garde contre la colère, disant qu’il l’avait examinée sous tous les angles et n’y avait rien trouvé de bon. Il fallait l’éliminer totalement, comme le ‘hamets à Pessa’h.

-> Savoir retenir son tempérament est le meilleur des bons traits de caractère.
[Séfer 'Hassidim 72]

-> Se dominer dans un moment de colère, voilà la plus noble attitude qui puisse être.
[Méiri - guémara Erouvin 65b]

-> La colère est un des 2 traits de caractères (avec l'orgueil), qui bloque totalement notre service de Hachem.
Elle fait partie de la liste des pires qualités pour lesquelles il faut adopter une attitude de tolérance zéro.
Une personne ne doit jamais se permettre d'être en colère, même sur des choses qui entraînent à juste titre de la colère (et même si cela semble parfaitement justifiable).
[Rambam - Hilkhot Déot 2]

-> La colère souille à l'intérieur de l'homme et à l'extérieur.
[rabbi Raphaël de Brachd]

-> Une personne chez qui règne la colère, elle se refuse de vivre une vie heureuse.
[Or'hot Tsadikim - Chaar haKaas]

-> Une personne qui va faire des efforts pour contrôler sa colère ne regrettera jamais les efforts investis.
[Séfer haYachar - Chaar 6]

-> Qui retient sa colère n'éprouvera jamais de regret.
[Rabbénou Tam - Séfer haYachar - Chaar 6]

-> "Qui résiste à la colère l'emporte sur le héros ; qui domine ses passions sur un preneur de villes." (Michlé 16,32)

[ => Pour un juif, un super héro n'est pas superman, mais plutôt quelqu'un qui ne se met pas en colère!]