Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Cela aussi, c'est pour le bien" (gam zou létova)

[Na'houm Ich gam zou - guémara Taanit 21a]

<--->

=> Quel est le sens de : gam zou létova?

-> Le rav Dessler (tome.1,p.12) enseigne :
Na'houm voulait dire : tout ce qui nous paraît être négatif ou malheureux ne comporte rien de mauvais, car la finalité de toute épreuve est le bien, et la situation finale sera meilleure que la situation antérieure ...
Lorsqu'une situation difficile s'éclaircira, nous découvrirons que les souffrances n'étaient mauvaises qu'extérieurement.

[d'ailleurs en allusion à cela, le Ben Ich ‘Haï (guémara Taanit 21a) fait remarquer que le mot : "oï" (malheur - אוי) a la même valeur numérique que le mot : "tov " (bien – טוב)]

Cette attitude de "gam zou létova" donne au peuple d'Israël la force intérieure de ne jamais se laisser abattre par les événements apparemment malheureux.

<-->

-> Na'houm Ich Gam Zou était convaincu, en toutes circonstances, que l'événement d'aujourd'hui, même malheureux, n'est qu'un maillon d'une chaîne qui ne peut mener qu'au bien.

Si nous jugeons isolément chacun des événements de notre vie, nous aurons une lecture fausse de chaque "segment" de notre vie.
Par contre, si nous intégrons tous les "segments" de notre vie dans un bilan global qui mène finalement au bien, chaque "segment" sera lu avec un autre éclairage plus positif et plus juste.
[rabbi ‘Haïm Chmoulévitch – Si’hot Moussar (si’ha 13)]

<--->

-> "Tout homme doit s'habituer à dire : "Tout ce qu'Hachem fait, c'est pour le bien qu'Il le fait""
[rabbi Akiva - guémara Béra'hot 60b]

-> L'intention de Rabbi Akiva dans l'expression : "c'est pour le bien qu'Il le fait" (létov avid) est : de ce mal actuel va sortir du bien.
Par contre, Na'houm par l'expression : "gam zou" (même cela), voit le bien dans l'événement malheureux lui-même.

Ainsi, Na'houm se place à un niveau supérieur à celui préconisé par rabbi Akiva, ce qui justifie son titre : "Ich gam zou" supérieur hiérarchiquement au titre de : rabbi, portée par les autres Tanaïm.
[d'ailleurs Na'houm Ich Gamzou fut un des maître de rabbi Akiva]
[Maharcha]

-> Le Maharal (Nétiv haBita'hon) enseigne que "zé" (de gam zé létova) est un mot qui finit par la lette hé qui représente ce monde-ci (qui a été créé par la lettre hé - guémara Yébamot 62).
Pour avoir la émouna dans la bonté d'Hachem malgré les épreuves, il faut dépasser les apparences de ce monde-ci, et c'est pour cela que Na'houm ne disait pas "gam zé" mais "zou".

Une fois le hé disparu, il a ajouté un vav. La particularité du vav est d'être une lettre qui a le pouvoir d'inverser le passé en futur et le futur en présent, comme par exemple : vayédaber = il a parlé ; véaya = il sera.
C'était la force de Na'houm : au-delà de la couche d'obscurité des épreuves de la vie, il savait révéler la bonté d'Hachem et inverser les apparences pour révéler l'intériorité des choses.

De plus, "zou" a une guématria de 13, ce qui signifie "gam zou létova" = tout ce que Hachem fait, Il le fait avec Ses 13 Attributs de bonté et de compassion, et même si extérieurement cela a l'air d'une action de rigueur, ce n'est que miséricorde, amour de D.

Par ailleurs, "zou" (זו) a la même guématria que le mot : "aava" (אהבה) et que "é'had" (un - אחד), car tout ce que Hachem fait, Il le fait avec amour et il n'y a pas plusieurs sortes d'actions d'Hachem, tout est profondément bon, ce n'est que de façon superficielle et extérieure que nous voyons des facettes différentes.

Na'houm arrivait à identifier ou croire que l'intériorité de chaque évènement est de la lumière d'Hachem et de la bonté infinie, et il mérita que : "Celui qui fait confiance à Hachem pourra espérer, même au sommet de la souffrance, que l'obscurité dans laquelle il se trouve soit la raison de sa propre lumière" (Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva 2,5).

<--->

-> La guémara (Taanit 21a) dit que Na’houm Ich Gam Zou fut appelé ainsi parce que quoi qu’il lui arrivât, même un malheur apparent, il disait toujours "cela aussi est pour le bien" (גם זו לטובה).
=> Si c’est le cas, alors pourquoi son nom était-il Na’houm Ich Gam Zou et non Na’hum Ich Gam Zou lé-tova?

Le rabbi Yéhochoua Alt répond : Na’houm Ich Gam Zou a été appelé ainsi afin de mettre l’accent sur "gam zou" (זו גם) = c’est-à-dire que, tout comme dans le passé, Hachem était avec nous et que nous avez vu que c’était pour le bien, Il sera également avec nous à l’avenir.

<----------->

=> Quelques allusions dans l'expression : gam zou :

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
1°/ L'expression : "gam zou" (même ceci - גם זו) est formée des mêmes lettres hébraïques que celles du mot : "mizoug" (mélange - מזוג).
Il y a ici une allusion : si les souffrances d'aujourd'hui sont acceptées avec amour alors la miséricorde d'Hachem se mélangera à cette rigueur (midat hadin) afin de la tempérer.

2°/ Les 2 lettres du mot : zou (זו), de valeur numérique 7 (zaïn) et 6 (vav), font allusion respectivement à la Torah Écrite composée de 7 livres, et de la Torah Orale composée des 6 traités de michnayot.
Ainsi, par le mérite de l'étude de la Torah Écrite et de la Torah Orale, la rigueur est adoucie et devient pour le bien (létova).

[les 7 livres de la Torah sont : Béréchit, Chémot, Vayikra, Bamidbar (formé de 3 livres) et Dévarim.
En effet, dans la paracha Béaaloté'ha du Séfer Bamidbar, les 2 versets 35 et 36 du chapitre 10, entourés de 2 lettres noun renversées, constituent un "livre" à part qui sépare le "livre" en amont et le "livre" en aval, pour former au total 3 "livres" dans Bamidbar.]

3°/ Le mot : zou (זו) est formé de 2 lettres, de valeur numérique respective 7 (ז) et 6 (ו).
Or, dans l'alphabet hébraïque :
- il existe 7 lettres qui portent à leur sommet 3 taguim (fioritures ou couronnes - תגים) qui sont : ג ז ט נ ע צ ש
- et il existe 6 lettres qui ne portent au sommet qu'un seul tag (תג) qui sont : ב ד ה ח י ק.

Le mot : zou (זו), dont les lettres ont pour guématria 7 et 6, fait allusion au nombre de ces lettres avec tag ou taguim [couronne], qui symbolisent la rigueur (midat hadine), laquelle nécessite une réparation (un tikoun) et un adoucissant.

[Le mot : aava (amour) a une valeur de 13, comme celui de : zou.
Ainsi, "gam zou" (même ceci) est en réalité du bien, un acte d'amour de papa Hachem à notre égard.
"gam zou" = dans nos moments difficiles nous devons nous rappeler que la vraie couronne (tag, taguim) n'est relative qu'à Hachem, qui est l'Unique, le Roi des rois. Ceci nous aide à accepter que : " c'est pour le bien", que rien ne peut nous arriver si D. n'a pas émis un décret permettant que cela arrive.]

<--->

-> Le 'Hida écrit :
La valeur numérique de l'expression : gam zou létov (גם זו לטוב) est de : 103, qui devient : 104 en ajoutant l'expression elle-même (avec le kollel). C'est la même guématria que celle de : Na'houm (נחום).

Donc, lorsque le père de Na'houm l'a nommé ainsi, le jour de sa circoncision (brit mila), il a été inspiré par le Ciel de choisir ce prénom associé à la qualité future de son fils de pouvoir dire en toutes circonstances "gam zou létov".

De même, chaque père est inspiré par le Ciel dans le choix du prénom de son fils qui définit son intériorité.
[ b'h, à ce sujet : http://todahm.com/2014/10/23/limportance-du-nom ]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.