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"[Telle est] la parole de celui qui entend les paroles de D. et qui connaît l'esprit du Très-Haut" (Balak 24,16)

-> "S'il ne savait même pas ce que pensait son ânesse, comment pouvait-il savoir ce que D. pensait?
L'expression ("connait l'esprit du Très-Haut") enseigne qu'il savait déterminer le moment précis où D. se met en colère."
[guémara Béra'hot 7a]

La personnalité de Bil'am est pleine de contradictions ...

-> Nos Sages disent : "Le verset : 'Il ne s'est pas levé en Israël de prophète semblable à Moché' (Dévarim 34,10) veut dire que, dans le peuple juif, il ne s'est pas levé d'égal à Moché mais que, parmi les autres nations, un tel prophète s'est levé ... : il s'agit de Bil'am".
[midrach Bamidbar rabba 14,20]

-> D'autre part, Bil'am était un homme si mauvais que la michna le compte parmi les 4 personnes qui, à cause de leurs méfaits, ont perdu leur part au monde futur.
[guémara Sanhédrin 10,1 (90a)]

-> "[Celui qui possède] un oeil mauvais, un esprit arrogant et une personnalité grossière fait partie des disciples du méchant Bil'am" [Pirké Avot 5,19]
Le Maharal explique que Bil'am était plongé dans les vices et les passions ; il a tant livré son âme à son corps qu'elle ne désirait rien d'autre que de satisfaire les désirs de son enveloppe corporelle.

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-> Bil'am avait une haine dévorante contre Israël.

On peut citer par exemple :
1°/ c'est Bil'am qui avait conseillé à Pharaon de jeter les nouveaux-nés mâles dans le Nil (guémara Sanhédrin 106a) ;

2°/ Quand le peuple juif a quitté l'Egypte, c'est sur le conseil de Bil'am qu'Amalek a délaré la guerre à Israël (cf. Targoum Yonatan - Balak 31,8) ;

3°/ Après que Bil'am se soit rendu compte qu'il ne pouvait convaincre D. de le laisser maudire Israël, il s'est rendu chez Balak et lui a conseillé de faire fauter les enfants d'Israël par des relations adultères et idolâtres avec les femmes moabites (cf. fin paracha Balak et début de Pin'has) ;

4°/ Même après sa mort, dans sa résidence éternelle en enfer, Bil'am reste ferme dans sa haine féroce contre Israël, comme le raconte la guémara (Guittin 57a) : avant qu'Onkelos ne se convertisse au judaïsme, il a pratiqué la nécromancie et a invoqué Bil'am pour lui demander s'il serait bon qu'il s'attache au peuple juif et à sa religion.
Bil'am lui a répondu : "Ne recherche jamais leur paix ou leur bonté!"

=> Pouquoi un tel comportement?

-> La source de cette haine se trouve dans le fait que Bil'am n'agissait pas en accord avec le haut niveau de prophétie qu'il avait atteint ; il poursuivait les passions les plus grossières.
Il n'était qu'un instrument de transmission des messages de D. aux nations, mais il n'a nullement intériorisé ses expériences prophétiques afin de progresser.

Bil'am ne pouvait accepter le fait que les juifs, malgré une perception de la prophétie inférieure à la sienne (seul Moché étant un prophète hors du commun), aient atteint des échelons de sainteté et de spiritualité supérieurs au sien.

Nos Sages décrivent : "Avant que le peuple juif ait quitté l'Egypte, toutes les nations venaient demander conseil à Bil'am.
Mais une fois qu'Israël a quitté l'Egypte, même une servante juive était considérée comme plus avisée que Bil'am.
C'est alors qu'il est devenu affligé"
[Avot déRabbi Nathan 45]

Mais, au lieu de faire des efforts pour progresser et sortir de son naufrage spirituel, Bil'am a essayé de compenser ses défauts en laissant chuter Israël jusqu'à son niveau, d'abord en essayant de les maudire puis en leur faisant commettre une faute que D. déteste (pécher avec les femmes).
Pour lui, la grandeur de ce peuple dans ce monde soulignait sa propre bassesse.
Ainsi, il décida purement et simplement de l'exterminer.

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-> Bil'am a dit : "Puisse mon âme mourir de la mort des justes et puisse ma fin ressembler à la leur" (Balak 23,10)

Bil'am a prié pour que sa mort soit semblable à celle des justes d'Israël et qu'au terme de sa vie, il soit admis comme eux dans le monde à venir.
Cela met bien en avant que d'un côté il avait une haine sans limite envers eux, mais aussi un désir intense de leur ressembler à sa mort, au moment de vérité (mais sans faire les efforts nécessaires pour y parvenir).

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-> La fin de cette paracha Balak, nous parle de Zimri, chef de la tribu de Chimon, l'un des plus grands hommes du peuple, qui s'est laissé entraîner à commettre 2 fautes capitales : l'adultère avec une princesse midianite et l'idolâtrie en rendant un culte à Baal Péor.

Comment a-t-il pu tomber en si peu de temps?

Au début, l'une des femmes moabites l'a séduit secrètement. Mais lorsque Zimri a pris conscience de son acte, il n'en a pas éprouvé de remords.
Au lieu de cela, il s'est tourné contre les hommes simples, qui bien que spirituellement inférieurs à lui, avaient résisté aux avances des femmes étrangères.
Comme il ne pouvait pas supporter le fait qu'ils avaient réussi là où lui-même avait échoué, il a renversé toutes les barrières et a passé la frontière bien gardée qui avait toujours séparé Israël des autres nations : il a été jusqu'à amener une princesse midianite à l'intérieur du camp sacré d'Israël pour chercher à entraîner les membres de sa tribu sur le chemin de ses voies perverties.

C'est un autre exemple du défaut qui entraîne l'homme à commettre de graves fautes même quand le seul bénéfice qu'il ait à en tirer soit la satisfaction malsaine de voir son prochain sombrer avec lui dans la faute.

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-> Durant toute l'histoire juive, nos pires ennemis ont souvent été des juifs qui ne pouvaient pas accepter le contraste entre leur échec personnel et la loyauté des juifs intègres envers D. et Sa Torah.
Ils ne parvenaient pas à trouver la paix tant que le reste du peuple n'était pas tombé comme eux dans le piège de l'impiété.

Ainsi, parfois, une personne dotée d'un grand potentiel, peut trébucher et, en tombant cherche à entraîner les autres dans sa chute, qui ne se rendent pas toujours compte de son état d'esprit.

-> Chez un enfant ou un adolescent en perte de vitesse, qui est plutôt démoralisé de voir les autres atteindre un niveau spirituel plus élevé que le sien, il a seulement besoin qu'on lui fasse retrouver l'estime de soi, et qu'on l'encourage à croire en sa capacité à remonter la pente.
Il a besoin qu'on lui rappelle ses qualités et qu'on le complimente.

On doit tous savoir que notre papa Hachem a toujours confiance en nous, et qu'avec une téchouva sincère, on peut redémarrer sur une nouvelle page blanche, plein d'envies positives.

Tomber c'est normal, mais justifier notre chute ou le fait de ne pas se relever, en amenant d'autres dans notre situation, c'est inaceptable.
La force d'un juste c'est de se relever, en faisant téchouva et en cherchant à s'améliorer de ses échecs, et non une personne qui cherche à nier, justifier cette chute en s'en dédouanant.

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-> "Parole de ... celui qui connait l’Esprit Supérieur" (Balak 24,16)

Nos Sages enseignent que chaque jour, Hachem éveille Sa Colère pour la durée d’un instant. Ce court moment de courroux est nécessaire pour le bon équilibre et la bonne marche du monde. Il s’agit de tempérer l’abondance de bonté par un peu de rigueur, instaurant une mesure de crainte nécessaire pour l’équilibre du monde.
Mais Bilaam connaissait cet instant de colère et il voulait maudire le peuple Juif à ce moment précis. Seulement, ces malédictions prononcées à ce moment critique auraient eu une grande force et auraient pu causer de grands dégâts pour le peuple juif, D. Préserve. Ainsi, Hachem réalisa un miracle extraordinaire et n’éveilla pas cette Colère pendant toute cette période.
=> Mais on peut s’interroger. Pourquoi avoir eu besoin de modifier la structure même du fonctionnement du monde en n’éveillant pas cette colère? Il aurait été plus simple d’empêcher Bilaam de maudire le peuple Juif à ce moment-là. Hachem aurait pu par exemple le faire plonger dans un sommeil profond à cet instant de colère, ce qui aurait été apparemment plus simple.

-> Le Sabba de Kelm explique qu’Hachem voulait montrer Son Amour pour Israël. S’Il avait empêché Bilaam de maudire à cet instant, cela aurait signifié comme s’il était possible de nuire à Israël et que pour préserver le peuple juif, Hachem a dû empêcher le racha de faire ce mal. Comme s’il y avait quelque chose à craindre et qu’il fallait empêcher.
Mais Hachem voulait montrer à Son peuple qu’il n’y a rien à craindre. Aucune créature ne peut porter atteinte à Israël. Pour bien montrer cela, Hachem laissa Bilaam en possession de toutes ses forces et le laissa réaliser sa volonté jusqu’au bout. Ce dernier se prépara à maudire Israël et prit la parole pour proférer ses malédictions précisément au moment critique de cet instant de colère. Et en fin de compte, non seulement Hachem changea la constitution du monde en n’éveillant pas Sa Colère, mais en plus Il transforma ses malédictions en bénédictions.

Par-là, Hachem voulait montrer définitivement que le peuple Juif n’a rien à craindre. Même si les réchaïm tentent de nuire à Israël et que toutes les conditions sont réunies pour qu’ils réussissent, Hachem fera échouer leurs plans. Il n’y aura même pas d’utilité de les empêcher d’agir, car en fait, il n’y a rien à redouter.
Au contraire, Hachem veut montrer qu’on peut même les laisser aller au bout de leurs projets. En fin de compte, ils se rendront compte que toutes leurs tentatives ont été vaines et que personne ne peut atteindre Israël du fait même de la constitution des choses.

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