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Les jours du Omer sont : "comme des jours de 'hol hamoéd allant de Pessa'h à Shavouot"
[Ramban - Emor 23,36]

-> Le Sfat Emet (Emor 5642) fait remarquer que la nécessité de compter le Omer est mentionnée dans la paracha Emor avec les autres fêtes juives.
C'est pourquoi, il écrit que les jours du Séfirat haOmer sont comme des Yamim Tovim.

Le rabbi Ginsburg ajoute que parmi toutes les fêtes listées dans la paracha Emor, il n'y en a aucune triste, ce qui montre clairement que les jours du Omer ne sont pas des jours tristes.
Nous y fêtons notre perfectionnement, notre rapprochement avec l'essentiel de notre vie : la Torah.

-> Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 306) affirme qu'à l'origine de la mitsva du Omer, il y a le fait que les juifs sont centrés sur la Torah, et que tout l’objectif de la sortie d’Egypte était de recevoir la Torah au mont Sinaï.

-> En effet, selon nos Sages la libération d'Egypte n'est qu'un commencement, car : "Il n’est d’homme libre que celui qui se consacre à l’étude de la Torah" (Piré Avot 6,2)

-> Le Ramban (introduction Séfer Chémot) dit que bien que l’on ait été libéré de Pharaon, la délivrance d’Egypte n’a été complète qu’à notre arrivée au mont Sinaï.
Ainsi, Shavouot est l’objectif ultime, la clôture de ce qui a commencé à Pessa’h.

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-> Nous commençons à compter le Omer à partir du 2e jour de Pessa'h. Pourquoi ne le faisons-nous pas à partir du 1er jour?

-> Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 307) répond que c'est afin de ne pas mélanger 2 joies en même temps.

Le 1er jour de Pessa'h est réservé pour se souvenir de l'énorme miracle de la sortie d'Egypte, et nous ne le mélangeons pas avec la joie d'apporter le Korban haOmer.
En effet, le 2e jour de Pessa'h nous amenions cette offrande, faite de l'orge de la nouvelle récolte.

Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 302) explique qu'à ce moment de l'année la nature commence de nouveau à fleurir, et nous offrons quelques grains en remerciement à Hachem en tant que Korban.
Cela permet de se souvenir de l'immense bonté de D. à notre égard, en permettant au monde de se renouveler.

Par cela nous nous libérons de la tendance naturelle de croire que tout est uniquement grâce à notre travail, à nos forces, ... et au contraire de développer notre émouna, la conscience que nous sommes entre les meilleures mains possibles : celles d'Hachem, et que tout n'est que pour le meilleur!
Quelle joie (de ne plus avoir de doutes pour notre avenir, que des certitudes de bonheur)!!

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-> La guémara (Kidouchin 38a) enseigne que la manne a cessé de tomber pendant la 40e année dans le désert, lorsque Moché est mort le 7 Adar. Cependant les juifs ont pu continuer à manger la manne qu'ils avaient déjà pu mettre de côté, et ce jusqu'à la date du 16 Nissan (le 2e jour de Pessa'h).
A ce moment, pour la 1ere fois depuis la sortie d'Egypte, ils ont dû commencer à travailler pour subvenir à leurs besoins.

C'est pour cela, que chaque année, en ce jour (le 16 Nissan) où ils ont dû commencer à travailler pour leur subsistance, les juifs doivent apporter le Korban Omer. En effet, cela doit permettre de nous rappeler de la manne, et nous éviter d'en venir à s'attribuer à soi-même (ex: nos efforts, notre talent) notre réussite matérielle.

Puisque cela n'est pas suffisant, nous comptons quotidiennement à partir de ce jour, pendant une période de 7 semaines de 7 jours.
Le Maharal enseigne que le chiffre 7 est associé à la nature (téva - 7 jours de la semaine), et en comptant 7 semaines de 7 jours, nous enracinant totalement en nous l'idée que même si notre subsistance/réussite semble provenir d'une origine naturelle (j'ai fait, alors j'ai eu!), en réalité elle provient à 100% de Hachem.
Nous devons nous focaliser sur ce message à chaque jour du Omer : rien ne peut se passer dans ce monde, sans que Hachem n'a émis un décret en ce sens!

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-> Le rav Aryeh Carmel enseigne :
[L’offrande du] Omer à Pessa’h était issue de la récolte d’orge, tandis que l'offrande de Shavouot provenait du blé.
L’orge est principalement destinée aux animaux, alors que le blé est plus pour les hommes.

Les 49 jours du Omer sont un processus de raffinement/d'élévation permettant de passer d’une liberté physique (que nous partageons avec les animaux), à un but et à une destinée spirituelle (qui est seulement une aspiration humaine).

=> Roch Hachana correspond à la Création de l'homme, Pessa'h celle du peuple juif, et Shavouot est le moment où tout cela prend forme spirituellement, justifiant alors leur existence.
La période du Omer est ainsi une période de grande joie puisque chaque jour on se rapproche davantage de notre perfection, de notre raison d'être : la Torah, la spiritualité.

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-> Nous comptons la période de Pessa'h à Shavouot pour démontrer que les 2 sont liées.
Pessa'h est la libération du corps (guéoulat hagouf), et Shavouot est la libération de l'âme (guéoulat hanéfech).
Une personne ne peut être complètement libre, tant qu'elle ne libère pas son âme [prisonnière de la matérialité], car sinon on reste un [simple] esclave au service de son yétser ara.

En réalisant la volonté de Hachem pendant la période du compte du Omer, on mérite de combiner ce que représentent Pessa'h et Shavouot, et par là même, atteindre une délivrance totale.
[Maharam Shick]

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-> Les juifs ont reçu l'ordre de compter à partir du 1er jour où [l'offrande du] Omer (le 2e jour de Pessa'h), qui était fait à partir de farine d'orge, était amenée [au Temple], et ce jusqu'à Shavouot, le jour où ils ont reçu la Torah.
Cela est pour nous enseigner la notion que dans la vie il est nécessaire de combiner la farine et la Torah ("Sans farine [de quoi se nourrir], point de Torah ; sans Torah, point de farine " - im en kéma'h, en Torah - Pirké Avot 3,17).
[le Maharal de Prague]

[la farine sert de base au Korban du 1er jour du Omer, et la Torah nous est donnée après le compte des 49 jours. Cela symbolise que la parnassa est certes nécessaire, mais à nos yeux elle doit rester que la base de l'échelle nous permettant de nous élever spirituellement au maximum de nos capacités.

Par ailleurs, les 49 jours du Omer, séparant le Korban Omer de Shavouot, font allusion au fait que : "la Torah est acquise par 48 vertus" (Pirké Avot 6,6).
Chacun des 48 premiers jours on travaille sur une vertu, et le 49e sert de révision de la totalité.
Cela peut se rapprocher de :
- "Sans Torah, point de savoir-vivre ; sans savoir-vivre, point de Torah" (Pirké Avot 3,17 -> én déré'h érets, én Torah)
- "le savoir-vivre précède la Torah" (midrach Vayikra rabba 9,3 ; Tana déBé Eliyahou 1,1 -> déré’h érets kadma laTorah).

- "La Torah, qui, venant du Ciel, fera pousser ce qui se trouve dans le cœur de l’homme.
Si le cœur est bon, la Torah augmentera sa crainte de D.
Mais si (D. nous en préserve), son cœur cultive du poison, il trébuche encore davantage par son étude et le point faible qui est en son cœur se renforcera jusqu’à ce qu’il déborde."
[le Gaon de Vilna – sur michlé 19,9]

- "Si quelqu'un est méritant, la Torah devient pour lui un élixir de vie (sam 'haïm). [זכה נעשית לו סם חיים]
S'il ne le mérite pas, la Torah devient pour lui un élixir de mort (sam mita)."
[guémara Yoma 72b]

=> En recevant la Torah à Shavouot nous ne pouvons pas rester identiques. Elle a en elle une telle force/puissance de nous faire changer, que nous devons être vigilants à l'orienter vers le bien, vers un épanouissement positif.]

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