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(D. dit à Moché) : "Parle à ton frère : qu’il n’entre pas à toute heure dans le sanctuaire … afin qu’il ne meure pas ; car Je me manifeste dans un nuage au-dessus du couvercle de l’arche" (A’haré Mot 16,12)

-> Qui pourrait se comparer à Aharon, le Cohen Gadol, désigné par Hachem en personne?

Sa stature morale était absolument inégalable.
De plus, avant d'entrer dans le Saint des saints, il s'isolait pendant 7 jours consécutifs : "un isolement de sainteté" (selon les termes de la Tossefta Para - chap.2).

Malgré tout, la Torah lui adresse ici une mise en garde extrêmement stricte : "Qu'il n'entre pas à tout heure dans le Sanctuaire!"
Pourquoi cela?

Rachi de répondre sur notre verset : "Puisque Ma majesté s’y révèle : qu’il prenne garde de ne pas s’habituer à entrer (dans le sanctuaire)"

En effet, toutes ses perceptions dans ce lieu de sainteté exceptionnelles pourraient être affaiblies ou éteintes, à cause de l'accoutumance.
=> On apprend de là que l'accoutumance est le plus grand ennemi de tout sentiment de sainteté (kédoucha) et d'élévation spirituelle, même pour un homme aussi kadoch qu'Aharon.

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-> "Et quand viendra le peuple devant Hachem, lors des solennités celui qui sera venu (au Temple) par la porte du nord, pour se prosterner, sortira par la prote du sud, et inversement. On ne repassera pas la porte par laquelle on sera venu, mais on sortira par la porte opposée" (Yé'hezkiel 46,9)

-> Le Yaabets (commentaire sur Pirké Avot 1,4) de nous enseigner :
"Hachem exige que l'on ne voie pas la même porte à 2 reprises, de crainte de finir par la considérer comme la porte de notre demeure, et à prendre les murs du Temple pour ceux de notre maison ...

La faute du Veau d'or est une conséquence de cette conduite : comme la Tente d'assignation était au milieu du campement, ils finirent par la mépriser et à réclamer d'autres dieux.
Conscient de ce problème, Moché fit installer la Tente à l'extérieur, loin du campement."

-> Rav 'Haïm Chmoulévitch (Si'hot Moussar) explique que l'accoutumance est le pire ennemi du désir de sainteté et d'élévation.
Lorsque l'homme voit s'ouvrir devant lui de hautes dimensions spirituelles, que des éclairs de sainteté commencent à poindre, la routine vient éteindre ces flammes avec ses torrents de froideur, et étouffer jusqu'à la dernière étincelle.

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-> "Il est dans la nature de l'homme d'avoir du dégoût pour les choses faites régulièrement.

L'homme peut en arriver à dédaigner son maître et même la Torah (qu'il a étudiée).
C'est pourquoi, tu ne dois pas dire : 'J'ai déjà entendu cette parole de Torah de nombreuses fois!', mais (au contraire) : 'Bois leurs paroles (des sages) avec avidité' (Pirké Avot 1,4), comme si tu ne les avais jamais entendues."
[le Yaabets - Pirké Avot 1,4]

Ainsi, pour toute personne étudiant assidûment et régulièrement la Torah, il existe un danger puissant de s'en lasser et de finir par dédaigner le maître et la Torah (que D. nous en préserve), à cause de l'habitude.

-> Nos Sages (guémara Béra'hot 6a) disent que même si un homme seul est assis pour étudier la Torah, alors la présence divine est avec lui.
Ainsi, ne permettons pas à l'habitude d'éteindre notre conscience d'être en présence du Roi des rois : Hachem.

Dans nos prières par exemple, notre bouche nos lèvres continuent à adresser à D. des louanges, mais l'accoutumance refroidit l'enthousiasme et la ferveur.
Elle efface du cœur toute émotion.

=> Notre principal devoir consiste à alimenter continuellement nos émotions spirituelles, et veiller à ce que jamais la flamme du cœur ne s'éteigne.

[chacun doit utiliser des techniques qui lui parlent. Par exemple, à la fin de la amida on peut faire un ajout de prière personnel différent à chaque fois : pour un autre enfant, un autre sujet, ... afin de rendre à nos yeux nouvelle et nécessaire cette prière.]

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-> Dans le désert, chaque jour, le peuple d'Israël recevait la manne, qui tombait du ciel. A force d'habitude, il a commencé à se lasser de don miraculeux, et il se plaignit même : "Et nous sommes excédés de cet aliment misérable" ('Houkat 21,5).

Cependant, arrivés en terre d'Israël après 40 ans dans le désert, la manne cessa de tomber et il est écrit à ce sujet :
"La manne cessa de tomber le lendemain parce qu'ils avaient à manger du blé du pays ; les enfants d'Israël n'eurent plus de manne et ils se nourrirent dès cette année des produits de la terre." (Yéhochoua 5,12)

Rachi de commenter :
"Donc s'ils avaient eu (encore) de la manne, ils n'auraient pas mangé de ce blé, car ils préféraient la manne."

=> Ainsi, mangeant de la manne jour après jour, ils y étaient tellement habitué qu'ils ne savaient plus l'apprécier et l'ont même dédaignée.
Ce n'est que lorsqu'elle a cessé de tomber qu'ils ont reconnu ses avantages et regretté l'absence de cette nourriture aux qualités exceptionnelles.

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-> "As-tu trouvé du miel? Manges-en à ta suffisance (modérément) de peur de t'en rassasier et tu le rejetterais.
Espace tes visites dans la maison de ton ami ; il pourrait en être rassasié (saturé) et finir par t'en vouloir ou te haïr"
[Michlé 25,16-17]

Rachi enseigne sur cette juxtaposition de versets :
"Si tu trouves du miel dont le goût est agréable à lécher, n'en consomme pas (beaucoup) de peur de t'en rassasier et d'en vomir.
De même, retiens-toi d'aller chez ton ami jour après jour, de peur qu'il ne soit rassasié (de tes visites) et ne t'en veuille".

=> Ainsi, même notre ami le plus proche peut se changer en ennemi par la faute de l'habitude, car la nature humaine se lasse de la routine au point d'en éprouver de la répugnance.

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