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[A 'Hanoucca, nous allumons chaque jour une bougie supplémentaire, selon beit Hillel,] parce que nous avions ressenti l'amour d'Hachem à notre égard de plus en plus intensément durant ces 8 jours de 'Hanouca (d'inauguration) où chaque jour le miracle augmentait dans sa durée.

[Pné Yéhochoua]

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-> Beit Hillel met l'accent sur la révélation et l'extériorité (chaque jour la flamme a brillé une journée supplémentaire), tandis que beit Chamaï met l'accent sur la potentialité et l'intériorité (la racine = chaque jour l'huile diminuait de 1/8e).
[amplification du miracle extérieurement vs diminution quotidienne de la potentialité de la racine de vie]
[Chir Ournanim]

[d'une certaine façon, c'est comme si chaque jour de vie on devenait davantage joyeux, reconnaissant envers Hachem vs se focaliser sur le compte à rebours qu'à déclencher notre naissance, durant lequel nous devons maximiser nos potentialités.]

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Voici 2 explications du rav Pinkous :
-> Selon beit Hillel nous devons allumer chaque jour une nouvelle bougie.
1°/ Cela fait allusion à la tendance à l'autosatisfaction de la plupart des gens sur l'évaluation de leurs efforts sur le plan spirituel.
En mentionnant ce qu'il a déjà accompli dans le passé (ex: "j'ai déjà étudié x michnayot"), il s'encourage, il se conforte et ravive ainsi sa flamme et son élan spirituel.
2°/ cela ressemble à la construction d'une maison qui s'effectue pierre après pierre, l'homme se construit prière après prière, étude de la Torah après étude de la Torah, tsédaka après tsédaka, Shabbath après Shabbath, travail d'une mida après une mida, ...
Ce mode d'élévation par construction s'effectue donc par une augmentation régulière de la quantité d'étude de Torah, de mitsvot et de midot jour après jour.

-> Selon beit Chamaï, nous devons diminuer l'allumage d'une bougie chaque jour.
1°/ cela fait allusion à l'élite qui aspire toujours à plus, sur le plan spirituel, et qui met l'accent sur les efforts qui restent à accomplir dans le futur (ex: il me reste à approfondir x traités du Talmud).
2°/ après avoir enregistré une information, il s'agit de clarifier, de la préciser de l'affiner, de la purifier [de l'internaliser].
Par exemple, après avoir étudié un thème d'étude (souguia) durant 3 heures, on le révise pendant 2 heures, puis on le révise encore pendant une heure. Au fur et à mesure, on affine la compréhension de cette étude, on la clarifie, on retire les doutes jusqu'à atteindre le point fondamental après avoir éliminé les détails.

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-> b'h, Nous allons voir un enseignement du rav Moché Feinstein (Darach Moché 30).
Selon Beit Chamaï, on allume graduellement une bougie de plus à chacun des 8 jours de 'Hanoucca.
Cette approche semble contredire le principe de "ma'alin bakodech", on agit dans le domaine spirituel d'une manière ascendante (toujours faire mieux) et non d'une manière descendante.
Selon Beit Chamaï, les lumières de 'Hanoucca suivent le modèle des sacrifices apportés au Temple à la fête de Souccot. En effet, on y sacrifiait un total de 70 taureaux pour les nations non-juives, d'une manière où, chaque jour de Souccot on en apportait un de moins (guémara Shabbath 21b).

=> Quel est le lien entre l'allumage de la Ménora et les sacrifices de Souccot?
Rabbi Moché Feinstein répond que nos Sages explique que les 70 taureaux sacrifiés à Souccot représentent les 70 nations du monde.
Idéalement, toute l'humanité doit être unie, et cet état utopique annoncera la paix dans le monde, puisque cela éliminera les guerres entre les nations.
La manière descendante [d'allumer les bougies] nous ordonne de témoigner une augmentation de l'unité, dont la quintessence sera atteinte avec l'arrivée de la Délivrance (on ne sera plus qu'un [une bougie]).

[l'idéologie grecque représente une importance totale à la matérialité (ex: le culte du corps). Or un juif doit combattre cela, dans le sens où tous les juifs sont en réalité qu'une seule même âme, que seule la matérialité divise.
Cette bataille est donc totalement actuelle, et c'est cela le message de 'Hanoucca, aborder le monde avec un regard juif, en diminuant nos disputes, en cessant de se diviser, car nous sommes unis vers un seul et même objectif : grandir le Nom de D.]

Le rav Moché Feinstein dit que ce même principe s'applique aussi dans le domaine spirituel.
La lumière de la Ménora représente la Torah. Dans l'exil, nous avons beaucoup de telle "lumière", chaque groupe pensant que c'est seulement sa Torah qui est correcte.
L'état idéal sera atteint lorsqu'il n'y aura plus qu'une seule lumière qui ne guidera pas seulement le peuple juif, mais également le monde entier, comme il est écrit : "Et les peuples marcheront à ta lumière" (véal'hou goyim léora'h - Yéchayahou 60,3).
L'emploi du singulier : "ta lumière" (léora'h) signifie qu'au final il n'y aura qu'une seule lumière.

[d'une certaine façon, personnellement on pourrait extrapoler que pour Beit Hillel :
- en ce qui nous concerne, l'essentiel est de multiplier les actes de bonté, de bonnes pensées, ... au sujet d'autrui (toujours plus), et c'est cette attitude positive qui va conduire que progressivement on arrivera à être de plus en plus semblable à une seule unité (plus on met de lumières dans la vie des gens, plus on en viendra à être unis, à être des lumières [car en faisant du bien à autrui, on lui témoigne de la valeur, et grâce à cette valorisation il va s'épanouir davantage dans sa vie, faisant davantage de bonnes choses, et mettant ainsi davantage de lumières dans le monde!]) ;
- par le fait d'avoir énormément de courants différents d'étude de la Torah (les 'hassidiques, les breslev, les 'harédi, ...), cela va faire que tout le monde trouve "chaussure à son pied", il y en a pour tous les goûts.
Grâce à cela, le cœur de tous les juifs sera finalement attiré vers une seule réalité : servir Hachem de tout notre cœur.
Plus chacun partage ses approches de la Torah (validées par nos Sages), plus chacun trouvera de belles choses dans la Torah, et elle sera lumineuse à son regard!
Plus on partage largement les lumières de la Torah, plus le peuple juif qui est lié les uns aux autres va s'élever et devenir plus lumineux.]

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-> Le rav Eliézer Ginzburg (Messilat Maharcha - Bamidbar 29,18) suggère une autre approche.
Le midrach (Bamidbar rabba 21,24) relate que les juifs se sont plaints devant Hachem : "Nous sacrifions ces 70 offrandes de taureaux [à Souccot] au profit des [autres] nations, mais au lieu de nous témoigner de la gratitude, ils affichent de la haine envers nous".
[Le midrach poursuit : ] Ainsi, la Torah nous demande de diminuer progressivement les sacrifices pour témoigner du déclin et de l'éventuelle destruction des [anciennes] 70 nations [non-juives].

Un scénario similaire s'est passé à 'Hanoucca : les grecs auraient dus apprécier les bénédictions que le Temple leur apportées. [le Temple était une source énorme de bénédictions pour le monde entier!]
Mais au lieu de cela, leur jalousie les a amenés à profaner le Temple.
C'est pourquoi, la diminution des lumières représente la victoire sur les grecs, et à quel point la lumière des grecs va également disparaître dans le temps.

[la gratitude, les louanges et remerciements envers Hachem sont un message fondamental de 'Hanoucca.
Plus nous les augmentons, plus il y aura de lumières dans le monde, car Hachem se rapprochera de nous et nous comblera de bénédictions pour cela, provoquant même la venue du machia'h.
D'une façon pratique, plus nous tâchons d'apprécier à quel point Hachem nous comble constamment de bonnes choses, plus notre vie s'illumine et devient agréable, conscient d'à quel point Hachem m'aime! ]

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-> Le Maharal (Ner Mitsva) dit que selon Beit Hillel nous augmentons progressivement les lumières de la Ménora.
Dans la spiritualité, une personne doit avancer d'un échelon bas (niveau 1 bougie) et progressivement augmenter.
C'est pour illustrer cela qu'on allume une bougie de plus chaque jour de 'Hanoucca, car pour avancer durablement dans la spiritualité et absorber la sainteté il faut y aller d'une manière graduelle.

-> Le Rokéa'h dit qu'on augmente chaque jour le nombre de bougies allumées afin que son nombre nous rappelle le numéro de la journée de 'Hanoucca (on chérit ces moments précieux), et afin que la bénédiction récitée puisse se faire sur la lumière additionnelle de ce nouveau jour.

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