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"Mais plus ils (les égyptiens) l'accablèrent (de labeurs), plus sa population [juive] se multipliera et plus elle augmentera" (Chémot 1,12)

La Torah aurait dû écrire : "Plus sa population se multipliait et plus elle augmentait".
Rech Lakich explique ainsi (l'utilisation du futur) : L'esprit Saint (roua'h hakodech) annonce ici que la population des Bné Israël se multipliera et s'accroîtra (dans le futur) ...

"Les égyptiens firent travailler les Bné Israël avec dureté (béparékh)" (Chémot 1,13).
Selon rabbi El'azar, ils les asservirent avec des paroles douces (bépé rakh), mais selon rabbi Chmouël bar Na'hmani, ils les asservirent avec cruauté (béparékh).

"Ils leur rendirent la vie amère par de rudes travaux sur l'argile et la brique et par tous les ouvrages des champs" (Chémot 1,14) : selon Rava, ils les firent commencer par des travaux sur l'argile et la brique, puis ils leur donnèrent à effectuer tous les travaux des champs.
Le verset (1,14) poursuit : "Toutes ces corvées, ils les imposèrent avec cruauté (béparékh) : selon rabbi Chmouël bar Na'hmani, au nom de rabbi Yo'hanan, ils donnaient le travail réservé a des hommes à des femmes et inversement.
[guémara Sota 11a-b]

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-> Hachem avait promis à Avraham cette bénédiction permanente : "Je ferai de toi une grande nation, Je te bénirai et Je grandirai ton nom" (Béréchit 12,2).
En effet, en descendant en Egypte, tous les 70 membres de la famille de Yaakov étaient importants ('hachouvim) et respectés par les égyptiens et leur roi. Mais lorsqu'ils furent asservis durement, ils perdirent leur importance et la considération aux yeux des égyptiens.
Hachem décida alors de les grandir en nombre, afin de respecter la promesse faite à Avraham.
['Hidouché haRim]

-> Pourquoi au début du verset Chémot (1,12) cité, est-il écrit : "plus ils l'accableront" au futur, alors que le passé : "plus ils l'accablèrent" conviendrait mieux?
C'est pour nous enseigner que chaque fois que nos ennemis nous opprimeront, qu'Hachem nous en préserve, la conséquence sera toujours positive : nous en sortirons renforcés et plus riches au sens propre et au sens figuré.
[Ora'h 'Haïm]

-> Les égyptiens nous ont asservis par des corvées pénibles, afin de nous affaiblir physiquement. Mais ils ignoraient que la Providence Divine bénissait Son peuple proportionnellement à son affaiblissement physique.
En effet, toute diminution de nos forces physiques entraîne un surplus de sainteté qui s'attache à notre âme, et cela devient une source de bénédiction : c'est pourquoi l'esprit Saint (roua'h hakodech) a publié : "ainsi il s'accroîtra".
Cette destinée surnaturelle a toujours caractérisé les misères et la grandeur d'Israël par rapport aux autres nations.
[Maharal - Guévourot Hachem - 12]

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=> Comment concilier les 2 avis sur la servitude : bépé rakh (paroles douces) et béparékh (avec cruauté)?

-> Selon le midrach Yalkout Chimoni, après que Pharaon ait dit : "Allons, ingénions-nous contre lui", il réunit l'Assemblée d'Israël et leur demanda : "Faites-moi une faveur : aidez-moi à confectionner des briques de construction".
Lorsqu'ils virent Pharaon se mettre lui-même à l'œuvre, les Bné Israël s'empressèrent de l'aider et ils fabriquèrent le maximum de briques, car ils étaient robustes.
Le soir, Pharaon préposa des chefs de corvée pour compter le nombre de briques confectionnées par chacun des Bné Israël. Pharaon imposa alors à chacun, à partir de ce jour, de confectionner le même nombre de briques quotidiennement.
Ainsi, Pharaon a commencé par des paroles douces (bépé rakh) pour un travail consenti et a terminé par une servitude dure (béparékh).
[Maharcha]

[Rabbi Chimon bar Yo'haï a expliqué à son fils rabbi El'azar que la dureté des travaux imposés aux Bné Israël, dans une terre étrangère, par un peuple cruel qui les méprisaient, a eu pour conséquence un repli du peuple d'Israël sur lui-même, qui a formé un bloc resté fidèle à son alliance avec Hachem.
C'est par cette cohésion que ce peuple a survécu, grâce à ces épreuves difficiles en Egypte qui le soudaient.]

-> Selon le midrach Aggada, les égyptiens ont proposé avec bépé rakh (paroles douces) aux Bné Israël de confectionner des briques et de les rétribuer à raison d'une pièce d'or pour chaque brique;
Avec beaucoup de zèle, ils ont donc fabriqué les uns 100 briques, les autres 200 briques en une journée.
Aussitôt, les égyptiens ont décrété une obligation de fournir dorénavant chacun le même quota de briques, gratuitement, passant ainsi à une servitude cruelle (béparékh).

-> L'utilisation de béparékh (v.13), est pour nous enseigner que même les paroles douces, dans un but d'atteindre une servitude cruelle, sont considérées comme des paroles dure (béparé'h).
[Maharal]

-> Le principe de at bach, consiste à associer à la première lettre de l'alphabet : aléph la dernière tav, et à la seconde lettre bét l'avant dernière chin, ...
Ainsi, par ce principe, aux lettres : פרך (parékh), on associe les lettres respectives qui forment le mot : וגל de guématria 39, qui représente les 39 travaux imposés avec dureté.
C'est pourquoi, lorsque les Bné Israël furent libérés de cette servitude, dès la sortie d'Egypte, ils reçurent l'ordre de ne pas effectuer ces 39 travaux durant chaque Shabbath.
[Tossefot - guémara Pessa'him 117b]

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-> "Les égyptiens firent travailler les Bné Israël avec dureté" (Chémot 1,13)

Le rav Elimélé'h Biderman rapporte nos commentateurs qui enseignent :
En d'autres termes, plus les juifs se démenèrent afin de faire des briques, plus ils furent ensuite forcés d'en produire pendant leur asservissement sans recevoir le moindre supplément de salaire.

On apprend d'ici l'ampleur de la récompense réservée à ceux qui placent leur confiance en D. et le châtiment de ceux qui se conduisent à l'inverse.
Car celui qui eut confiance que de toute façon sa subsistance était fixée dans le Ciel et qui par conséquent ne se fatigua pas outre-mesure, fut récompensé pendant toutes les années de l'exil.
Car alors on ne lui imposa pas de s'efforcer plus que le strict nécessaire dans la fabrication des briques et il ne dut fournir que la même quantité qu'il avait fournie le premier jour.

Le rav Biderman cite l'exemple d'Amram, le père de Moché.
Lorsque Pharaon a offert un pièce d'argent pour chaque brique, il n'en a pas été surexcité à l'idée d'en devenir ultrariche.
Il s'est rappelé que la parnassa vient d'Hachem, et ainsi il n'a fait qu'une seule pierre.
Ayant un pièce d'argent, cela était suffisant pour sa hichtadlout du jour, et il a passé le restant de la journée à servir Hachem.
Lorsqu'ensuite Pharaon les a obligés à répéter leur production du 1er jour, tout ce qu'Amram avait besoin de produire était une seule brique.
Ainsi, tout au long de l'esclavage, il a pu bénéficier de cette vision : ne faire que la hichtadlout minimale nécessaire.

[nous avons également ces 2 chemins aujourd'hui : est-ce que nous allons nous investir outre mesure dans notre travail, se disant au mieux c'est bon j'étudierai plus tard, ou bien préférons-nous ne pas s'y consacrer plus que nécessaire afin de pouvoir davantage être disponible pour faire la Volonté d'Hachem?
D'une certaine façon cela revient à se demander : est-ce que je préfère davantage investir dans mon monde actuel (acquérir un maximum de biens, avoir un maximum de "briques" sur son compte bancaire!) qui est éphémère, ou bien je souhaite investir autant que possible dans mon monde à venir qui est éternel? Est-ce que mon boss qui dirige ma vie : c'est Pharaon (représentant de la matérialité) ou bien c'est Hachem?]

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+ Au final, le boss c'est toujours Hachem :

-> A l'origine, l'Egypte (Mitsrayim) était le fils de 'Ham qui était lui-même le fils de Noa'h, comme il est écrit : "Et les fils de 'Ham : Kouch, Mitsrayim, Poute et Canaan" (Noa'h 10,7).
Ainsi, nous voyons que la terre d'Egypte fut appelée au nom de Noa'h, comme il est écrit : "Il avait accompli de grandes choses en Egypte, et des prodiges dans le pays de 'Ham (niflaot béérets 'Ham)" (Téhilim 106, 21-22).

Quant au peuple d'Israël, il descend d'Avraham, d'Its'hak et de Yaakov.
Eux-mêmes font partie de la descendance de Chem, fils de Noa'h.
Or, les enfants de 'Ham furent maudits par Noa'h après le déluge, comme il est écrit : "Noa'h se réveilla ... il dit : maudit soit Canaan ; l'esclave des esclaves il sera pour ses frères. Béni soit Hachem le D. de Chem et que Canaan soit leur esclave" (Noa'h 9,25-26).

Le Békhor Chor explique qu'en réalité la malédiction de Noa'h eut une emprise sur toute la descendance de 'Ham (Kouch, Mitsrayim, Poute, Canaan, ...).
Canaan fut maudit plus que les autres. Car il a été dit à son sujet : "Maudit soit Canaan ; l'esclave des esclaves il sera pour ses frères".

Nous comprenons à présent pourquoi Pharaon eut si peur d'Israël ("Agissons avec sagesse contre lui" (ava nit'hakéma lo - Chémot 1,10). En effet, ce peuple descendait directement des enfants de Chem, alors que l'Egypte (Mitsrayim) était un peuple qui descendait de 'Ham, dont les membres étaient maudits et voués à être les esclaves de Chem.
Pharaon pensa que le moment était arrivé pour le peuple juif, descendant de Chem, de dominer les égyptiens et de les asservir comme l'avait mentionné Noa'h dans sa malédiction : "l'esclave des esclaves il sera pour ses frères".

Suite à cela, les égyptiens réagirent, comme il est écrit : "Les égyptiens asservirent les Bné Israël avec dureté. Ils leur rendirent la vie amère" (Chémot 1,13-14).
Pharaon pensait réussir à prendre le dessus sur la malédiction de Noa'h par ses forces d'impureté. Il voulait inverser la tendance pour que les descendants de Chem deviennent dès lors les esclaves des descendants de 'Ham.
En réalité, les égyptiens, qui étaient réellement esclaves, nettoyèrent et purifièrent les Bné Israël qui avaient pour mission de servir Hachem.
Et si Pharaon avait pris connaissance de cela, il n'aurait jamais asservi le peuple d'Israël au travail de la paille et de la brique, mais il leur aurait accordé tout ce qu'il y avait de mieux en Egypte. Et en faisant cela, il les aurait alors enfoncés dans l'impureté de l'Egypte jusqu'à ce qu'ils ne veuillent plus ou ne puissent plus en sortir.

=> Ainsi sont les voies du Créateur (Hachem) qui organise le monde et accomplit le verset : "Celui qui réside dans les cieux en rit, Hachem se raille d'eux" (Téhilim 2,4).
Alors que Pharaon pensait être le maître et les Bné Israël ses esclaves, il était le réel esclave de la Providence Divine qui l'a utilisé pour asservir les enfants d'Israël. Tout cela dans le but de les nettoyer de leurs défauts, puis de faire venir les âmes épurées à Sa rencontre et à la rencontre de la Torah.

[d'après le rav Pin'has Friedman (Shvilei Pin'has)]

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