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"Les juifs avaient la lumière, l'allégresse, la joie et l'honneur" (Esther 8,16). [selon le Sfat Emet]

-> Les juifs avaient de la lumière, ne fait pas nécessairement référence à une nouvelle source de lumière. Il s'agit plutôt d'une allusion à la lumière originelle de la Création (cf. Rachi, Béréchit 1:4 décrivant comment Hachem a caché la lumière qu'Il avait créée le premier jour. Bien qu'elle soit réservée aux justes dans le Monde à venir, à certaines occasions, cette lumière filtre dans ce monde), dont a bénéficié le peuple juif après son triomphe sur Haman.
[...]
Si nous contemplons les diverses vicissitudes de cette lumière primitive, nous nous rendons compte qu'elle ne peut se révéler dans ce monde que si Israël en est vraiment digne.
Ainsi, lors du don de la Torah, Israël s'est "prévalu" de cette lumière, mais ce haut niveau spirituel a été de courte durée : 40 jours plus tard, alors que nous vénérions le Veau d'or, cette lumière s'est à nouveau perdue.
Cependant, au moment du miracle de Pourim et de la défaite du descendant d'Amalek, Haman, cette grande lumière a de nouveau filtré jusqu'à la terre.
Cela est particulièrement vrai en raison de la tradition selon laquelle Israël a de nouveau accepté la Torah à l'époque de l'histoire de Pourim. Il s'ensuit que la même lumière spirituelle dont on a bénéficié au Sinaï a été perçue à Shoushan à l'époque de la renaissance spirituelle de la communauté juive.
[Sfat Emet - Pourim 5663]

-> "Les juifs avaient ..." (laYéhoudim ayéta)
Le terme הָיְתָה (ayéta) implique que la Torah (ou la relation d'Israël avec la Torah) a été revivifiée et renouvelée au moment de l'histoire de Pourim (cf. guémara Kidouchin 5a, qui interprète "véayéta" comme "véyatsé'a = se référant au mariage).
Cela peut faire référence au renouvellement de la lumière de la Torah. Alors qu'Hachem donne constamment la Torah ("notèn haTorah" - Il donne [le verbe est au présent] la Torah), sa lumière n'est renouvelée que lorsqu'Israël est digne de la recevoir, lorsque nous agissons comme un réceptacle pour la Torah.

Examinons pourquoi la lumière de la Torah n'a pas pu être révélée lors de la chute d'Amalek.
Dans son introduction à son commentaire sur la Torah, le Ramban soutient que la Torah entière est constituée de noms d'Hachem (dans un ordre brouillé qui est souvent difficile à déchiffrer).
Cependant, on nous dit également que le Nom d'Hachem n'est pas "complet" (c'est-à-dire que Son impact n'est pas pleinement perçu) tant qu'Amalek n'est pas éliminé (cf. Rachi, Béchala'h 17,16).
Ainsi, la Torah (les Noms d'Hachem) est empêchée d'exercer son influence complète jusqu'à la chute d'Amalek.
Ce n'est qu'après les événements de Pourim que la Torah, qui contient les Noms d'Hachem, a pu être totalement appréciée par Israël.
[Sfat Emet - Pourim 5662]

-> Si nous supposons qu'il existe une relation directe entre la présence d'Amalek et la révélation de la lumière de la Torah ("les juifs avaient la lumière" = la Torah - Méguila 16b), nous pouvons en déduire qu'à l'ère messianique, lorsque le dernier vestige d'Amalek sera éliminé, la lumière de la Torah sera pleinement révélée.
La référence de la guémara (Nédarim 8b) à ce jour futur où Hachem libère le soleil de son enveloppe ('hama minartika) et le fait briller sur les justes peut faire allusion à ce jour glorieux final où le mal aura été totalement éliminé.
C'est alors que le grand secret de la Torah (c'est-à-dire le soleil, le luminaire), longtemps retenu dans son enveloppe, sera révélé.
[Sfat Emet - Pourim 5660]

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-> La guémara (Méguila 16b) interprète le terme "la joie", comme se référant à la circoncision (la Mila).
Plus que toute autre mitsva, la Mila est mise à l'honneur en raison de sa propension à aider les juifs à s'attacher à la Torah et à devenir le réceptacle de la lumière de la Torah.
Nous rappelons que les mitsvot sont la lampe (nèr mitsva) qui permet d'entrer en relation avec la lumière de la Torah. Mais les mitsvot n'ont cet effet de lampe à la lumière de la Torah que si le corps juif, qui se compose de 248 membres correspondant aux 248 commandements positifs, est capable d'absorber la lumière de la Torah.
Ce n'est que par la Mila, qui incarne la pureté morale, que le corps juif (ses 248 membres) peut devenir le réceptacle de la Torah.
[Sfat Emet - Pourim 5659]

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-> Alors que le terme [le plus traditionnel] אור (or - lumière) désigne la loi écrite, [l'utilisation de la forme féminine] אורה (ora) se réfère à la loi orale.
Le midrach note que c'est la loi orale (et non la loi écrite qui a été acceptée au Sinaï avec la proclamation retentissante de : nassé vénichma) qui a été acceptée avec enthousiasme pour la première fois à Pourim. Le terme הָיְתָה (ayéta - il y avait) qui implique un sentiment d'être, d'absorber et d'intégrer personnellement la Torah, est une description particulièrement appropriée de la loi orale, qui est le "sang vital" même du juif, comme nous le prions après avoir lu la Torah : "et J'ai implanté la vie éternelle en nous" (vé'hayé olam nata béto'hénou)
[Sfat Emet - Pourim 5656, 5663]

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-> La guémara (Méguila 16b) interprète chacun des termes "ora, sim'ha, sasson, vikar" comme se référant à divers aspects de la vie juive.
La question se pose : Pourquoi le verset n'affirme-t-il pas explicitement que le peuple juif jouissait de la Torah plutôt que d'y faire allusion par le terme mi, qui évoque généralement la lumière?

En adoptant cette approche elliptique, la Méguila nous offre une perspective encore plus puissante que si elle était exprimée explicitement.
Le peuple juif se rend compte que sa lumière est la Torah (ora), que sa joie (sim'ha) est la célébration des fêtes juives, son allégresse (sasson) est le rite de de la brit mila, et sa fierté et son honneur (yékar), les téfillines.
Alors qu'auparavant, avant le retour massif d'Israël à Hachem, ils auraient pu se réjouir d'activités profanes, maintenant, en tant que baal téchouva, ils réalisent que leur lumière spirituelle provient de la Torah, que leur fierté est la mitsva des téfillines, et que leur allégresse provient de la cérémonie sacrée de la brit mila.
[Sfat Emet - Pourim 5648]

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-> "Les juifs avaient la lumière" (laYéhoudim ayéta ora) = cela se réfère non seulement à la Torah elle même mais aussi à la manière dont la Torah a été transmise à Israël.

Il est bien connu qu'au mont Sinaï, la Torah a été transmise au peuple juif "face à face [avec Hachem]" (panim bépanim - Vaét'hanan 5,4).
À la suite du péché tragique du Veau d'or (qui a été fabriqué au moment où Hachem se préparait à donner les tablettes à Moché), ce statut exalté ( de face à face) n'était plus tenable (sauf pour Moché).
Alors qu'Hachem accorde toujours la Torah comme un cadeau sans contrepartie, nous avons perdu l'intimité résultant d'un contact face à face avec le Donneur de la Torah. Au lieu de jouir d'une relation "panim bépanim", faire face directement à notre Créateur, nous nous tenions désormais loin d'Hachem, un statut défini par Daniel (9:7-8) comme "honteux" (bochét apanim).

Tout bénéficiaire d'un don immérité a honte d'affronter son donateur (cf. Zohar : celui qui consomme ce qui ne lui appartient pas a honte de regarder son bienfaiteur).
Ce n'est qu'après le miracle de Pourim et le retour massif d'Israël à la Torah que le peuple juif a retrouvé son statut originel de "panim bépanim".
Comme le dit le verset : "les juifs avaient la lumière" = il n'y a pas de plus grande source de joie que la capacité de percevoir le Donneur de la Torah en "panim bépanim" et de recevoir la lumière (ora) de la Torah directement de son Donneur.
[Sfat Emet - Pourim 5656]

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