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"Hachem parla à Moché après la mort des 2 fils d'Aharon" (A'haré Mot 16,1)

=> Pourquoi la Torah mentionne-t-elle la mort de Nadav et Avihou à propos de Yom Kippour?

On peut rapporter les explications suivantes :

1°/ Rachi (A'haré Mot 16,1) commente : "Rabbi Eléazar Ben Azaria a comparé cela à un malade au chevet duquel se rend un médecin. Celui-ci lui dit : ‘Ne mange pas d’aliment froid, et ne te couche pas dans un endroit humide!’ Vient un autre médecin qui lui dit : ‘Ne mange pas d’aliment froid, et ne te couche pas dans un endroit humide, afin que tu ne meures pas comme est mort Untel!’ Le second l’a mis plus efficacement en garde que le premier. C’est pourquoi il est écrit: ‘après la mort des deux fils de Aharon’."
Ainsi, fallait-il signifier à Aharon "qu’Il ne peut entrer à toute heure dans le sanctuaire" = dans le "Saint des Saints", un autre jour que Yom Kippour – ... "afin de ne pas mourir", comme sont morts ses deux fils.

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2°/ C’est parce que "la mort des Justes possède un pouvoir expiatoire tout comme le service de Yom Kippour" (Yérouchalmi Yoma 2a - Vayikra Rabba 20).
Ce pouvoir repose sur le fait que la disparition des Justes suscite le recueillement et la Téchouva. [Anaf Yossef]

C’est en ce sens que le Zohar précise : "Quiconque verse des larmes lorsqu’on lit dans la Torah (le matin de Yom Kippour) la mort des enfants d’Aharon, est assuré de ne pas voir mourir ses enfants de son vivant".

=> Comment comprendre cette idée qu’un Juste meurt pour expier les pêchers des autres? N’est-ce-pas une forme de sacrifice humain, rejeté totalement par le judaïsme?
Selon un midrach (Bamidbar Rabba 8,4), à la mort du roi Chaoul, Hachem fut rempli de pitié pour les Bné Israël et mit fin à la sècheresse qui régnait dans le Pays, après avoir vu les grands honneurs rendus au défunt par le Peuple au passage du cercueil dans les différentes villes.
On peut donc en conclure que ce n’est pas la mort du Juste en elle-même qui expie les pêchés, mais les marques de deuil à son égard.

Cependant, la question subsiste : comment cet acte de générosité suffit-il à obtenir le pardon, qui requiert normalement la téchouva?
En fait, explique le Chlah haKadoch, la mort bouleversante d’un Tsadik crée chez le Peuple un choc salutaire. Ainsi, face à la fragilité de l’existence humaine, ils en viennent à réfléchir sur le but de leur présence ici-bas, à améliorer leur conduite et à faire Téchouva.

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3°/ Yom Kippour est un jour où chaque juif "se rapproche de D." au point d’être, ce jour-là, à l’image des anges.
Néanmoins, cette expérience ne doit pas se suffire à elle-même. Il faut, en outre, se concentrer sur ce qui arrive après. La manière dont nous nous sommes rapprochés de D. doit influer sur les jours et les semaines qui suivent.
Les plus profondes aspirations de notre âme et les moments spirituels les plus élevés de notre expérience religieuse doivent être rattachés aux réalités de notre existence matérielle.

En faisant la fusion entre notre réalité matérielle et notre réalité spirituelle, nous raffinons le monde, l’imprégnons de sainteté et le transformons en résidence pour la Présence Divine (dira béta’htonim).
C’est la raison pour laquelle la Torah juxtapose le Service de Yom Kippour au rappel de la mort des enfants d’Aharon, dont la faute, comme l’explique le Ohr Ha’haïm (sur A'haré Mot 16,1), était de s’être "rapproché trop près" d’Hachem, cherchant par amour pour l’Eternel le "Baiser de D.", leur procurant certes, leur mort physique, mais surtout une adhésion parfaite au divin.
Cette expérience des enfants d’Aharon rappelle (sans commune mesure) celle que nous vivons le jour de Kippour dont la finalité est "le Jour d’après" = faire de ce monde physique une Demeure pour Hachem.
[Likouté Si’hot]

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