Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 
"Qu’ils se multiplient abondamment comme des poissons, au sein de la terre." (Vayé'hi 48,16)

1°/ "Vous tous assoiffés, allez vers l’eau" (Yéchayahou 1,55).
Nos Sages expliquent : "l’eau, c’est la Torah" (guémara Ta’anit 7a).

-> De même, il est écrit dans les pirké Avot (1,4) : "Bois avec soif leurs paroles".
Le midrach Rabba (Chir haChirim) de commenter : "[Face aux paroles de nos Sages, nous devons être] comme un homme assoiffé en plein désert, afin de trouver goût à la Torah, qui est comparable à l'eau qui ne procure une jouissance qu'à celui qui a soif."

-> Le rav 'Haïm Kanievski (Taama Diqra)  de dire : "La Torah a été comparée à l’eau pour nous apprendre que celui qui n’a pas soif de Torah n’éprouve pas de plaisir à l’étudier!"

-> "A l’image de l’eau qui tend à s’écouler vers le niveau le plus bas, la Torah est attirée par les personnes humbles."(‘Hanina ben Idi – guémara Taanit 7a)

-> Notre approche avec la Torah doit être vivante, faite avec joie, chaleur et amour de D.
On ne doit pas être le même après une étude de Torah.
On ne doit pas laisser refroidir sa Torah de peur qu’elle ne gèle (la Torah est comparée à l’eau qui s’écoule, qui est vivante - guémara Ta’anit 7a).

–> De même que l'eau s'adapte à la forme du récipient dans laquelle elle est versée, de même nous devons être souple et adapter notre vie selon la volonté de D. (qui bien qu'étant au-delà de notre compréhension est pour sûr ce qu'il y a de mieux pour nous!).
Avec autrui également, il faut savoir être flexible et adapter notre comportement/paroles, à la personne et au contexte, afin de préserver le shalom.

-> On peut citer la guémara Béra'hot 61b :
"Un gouverneur romain a émis un décret interdisant l'étude de la Torah.
Papus ben Yéhouda a rencontré Rabbi Akiva qui animait des cours de Torah, et lui a demandé : "Est-ce que tu ne crains pas les punitions de la loi pour non respect du décret?"
Rabbi Akiva lui a répondu par une parabole :
Un renard déambulait le long d'une rivière et remarqua des poissons qui se déplaçaient rapidement d'un endroit à un autre.
Il leur demanda : "Pourquoi êtes-vous toujours en train de courir?"
Les poissons lui répondirent : "Nous avons peur du filet que les hommes installent afin de nous attraper".
Le renard dit alors de façon sournoise : "Peut-être qu'il serait sage de monter sur la rive et de vivre avec moi, comme mes parents ont vécu avec vos parents."

Les poissons lui ont répondu : "Tu parles de façon stupide ; si nous avons peur dans notre habitat naturel, notre peur sera largement supérieur sur la terre, lieu où la mort, nous est certaine."
[La guémara de conclure : ] De même, la Torah est notre source de vie et peut nous sauver.
Sans elle, nous allons certainement mourir."=> En bénissant ses enfants de se multiplier comme les poissons "au sein de la terre", Yaakov leur transmet le message que de même que le poisson ne peut vivre sans eau, un juif ne peut survivre sans Torah.
Il les a bénit de "nager comme un poisson dans l'eau de l'étude de la Torah" ...[La Torah (qui est comparée à l’eau) est notre élément et nous sommes les petits poissons qui y vivent. Les peuples qui veulent nous retirer de l’eau ressemblent au renard de cette histoire. Cela peut-il avoir un sens pour un poisson que de sauter sur la Terre ferme à seule fin d’échapper aux filets qui veulent, justement, l’y emporter de force?
Non, Pappos (le gouverneur romain)! C’est dans l’Océan de la Torah seul que nous sommes sûrs de survivre!]<-------------------->

 

2°/ Yaakov bénit ses enfants d’être capable à l’image des poissons de nager à contre courant (remonter les cours d’eau) et de pouvoir résister à la tentation de suivre bêtement le troupeau de la masse, se laissant aller au grès des marrées/modes environnantes qui lui sont imposées.
Vivant dans leur propre monde, les poissons sont les seuls animaux qui n'ont pas participé à la déchéance de l'humanité durant la génération du déluge.
Ainsi, malgré le fait que les eaux du déluge étaient bouillantes (guémara Sanhédrin 108b), les poissons ne sont pas morts (guémara Zéva’him 113b).
.
<-------------------->

3°/ Nos Sages ont dit (guémara Avoda Zara 19a) :
"Pourquoi les Bnei Israël ont-ils été comparés aux poissons dans le verset : "Puissent-ils se multiplier à l’infini au sein de la terre" (Béréchit 48,16) ?
De même que les poissons, qui grandissent dans l’eau, boivent avec soif chaque goutte d’eau qui descend du ciel, ainsi les Bnei Israël, qui grandissent dans l’eau (de la Torah) boivent avec avidité chaque nouveau commentaire, comme s’ils n’avaient jamais goûté à la Torah."

Un midrach (Béréchit Rabba 97,3) illustre également cette soif des juifs pour la Torah :
"Un poisson vit dans l'eau, et lorsqu'une goutte de pluie descend du ciel, le poisson la boit avec soif comme s'il n'avait jamais goûté d'eau auparavant."Bien qu'un poisson vive entouré d'une quantité phénoménale de gouttes d'eau, chaque nouvelle goutte qui tombe du ciel, lui est pour lui manquante, comme si c'était la 1ere, l'unique.
De même, lorsqu'une personne s'immerge dans les eaux agréables de la Torah, lorsqu'elle entend une nouvelle idée de Torah, elle l'a boit avec avidité, avec grande soif, comme si elle n'avait jamais entendu une parole de Torah de sa vie.
(il faut garder cette fraîcheur, cette émerveillement devant la beauté infinie de notre Torah).
.
<-------------------->
4°/ Yaakov a bénit ses enfants de se multiplier et de se fructifier comme les poissons des océans sans que le mauvais œil ait prise sur eux [car ils sont à l’abri des regards de l’homme].

Yossef a mérité cette bénédiction [d’échapper au mauvais œil] parce qu’il a détourné son regard de l’épouse de Potiphar.
(guémara Béra’hot 20a, cité par Rachi).

Pour échapper au mauvais œil, il faut principalement utiliser à bon escient son œil (ne pas regarder des choses interdites, ne pas voir négativement autrui/la vie, ...) et ne pas trop mettre en avant ce qui doit rester caché (ex : tu as vu ma voiture comment elle est belle!!, et mon fils, quel génie!!, ... ).

Par exemple, nos Sages (Baba Batra 2b), nous demande de : "ne pas nous tenir devant le champ de notre voisin lorsque le champ est fleuri".
Notre simple regard devant la réussite d'autrui à un pouvoir ...

La règle est : "La bénédiction réside dans ce qui est caché de l’œil" (Ta’anit 8b).

<---------------------------->

-> Yéhouda a dit au nom de Chmouel : Comment comprendre ce verset : "Tu as rendu les hommes pareils aux poissons de la mer" (Habakouk 1,14)? Pourquoi les hommes sont-ils comparés aux poissons de la mer?
C'est pour t'enseigner que de même que les poissons qui montent sur la terre sèche meurent aussitôt, les hommes meurent dès qu'ils abandonnent la Torah et les Commandements Divins.
[guémara Avoda Zara 3b]

=> Comment comprendre cette comparaison entre les hommes et les poissons?

-> Le Maharal explique :
Les poissons qui quittent l'eau deviennent soumis aux reptiles de la terre. Mais les poissons qui demeurent dans l'eau seront protégés des reptiles de la terre, selon la fin du verset : "(Tu as rendu les hommes pareils aux poissons dans la mer) non soumis aux reptiles ('Habakouk 1,14).
De même, les hommes qui quittent l'étude de la Torah et la pratique des mitsvot, deviennent soumis aux nations de la Terre, et ceux qui se maintiennent dans la Torah et les mitsvot seront protégés de l'asservissement des nations.

-> Selon le Maharal ('Hidouché Agadot) :
De même que la mer est le milieu vital naturel des poissons, de même la Torah, désignée "mayim" (eau), est le milieu vital naturel de la néchama (l'âme Divine) de l'homme, d'après ce verset : "Ah! Vous tous qui avez soif (de Tora), venez, voici de l'eau!" (Yéchayahou 55,1).
De même que le lien entre l'eau et le poisson est si fort que le poisson meurt sans eau, le lien entre la néchama de l'homme et la Torah est si fort, que l'homme meurt (spirituellement) sans Torah.

[le Ben Ich 'Haï dit : "Les hommes meurent lorsqu'ils abandonnent l'étude de la Torag, il ne s'agit pas d'une mort physique qui se traduit par le retrait de l'âme (néchama) du corps, mais d'une mort "spirituelle" où le niveau du néfech est au plus bas, en accord avec l'enseignement de la guémara (Béra'hot 18b) : "Les réchaïm sont désignés "morts" alors qu'ils sont en vie (physiquement)".]

-> Selon le 'Hidouché Moché Shapira :
Le yétser ara fait croire à de nombreuses personnes que l'étude de la Torah les affaiblit physiquement, alors qu'en vérité cette étude les guérit, selon ce verset : "Elle (la Torah) sera la santé pour ton corps et une sève pour tes os" (Michlé 3,8).
Voici donc l'intention de notre guémara qui a comparé les hommes aux poissons : du fait que les hommes et la plupart des créatures vivent sur la terre sèche et que les poissons vivent au contraire dans la mer, on aurait pu penser que l'homme et le poisson ont des natures opposées, donc ne sont pas comparables.
Cependant, de même que la nature du poisson est à l'opposé des autres créatures, un homme juif vit avec sa Torah et ses mitsvot sous une forme (1Y : tsoura) opposée à la voie suivie par les autres êtres humains. Ainsi, le maintien et la vie de l'homme Juif et du poisson, à l'opposé des lois naturelles, sont comparables.

<---------------------------->

+ Mais aussi :
-> A l'image d'un poisson qui peut être pêché à tout moment, notre vie est éphémère, et nous devons tout faire pour l'utiliser au mieux selon nos capacités.
-> Il faut toujours être en mouvement pour éviter autant que possible (b"h) de tomber dans les filets du yétser ara, et de devenir un mort vivant ...
Échouer sa vie, c'est être échoué tranquillement sur les rives du yétser ara.
Vivre sa vie, c'est se battre/lutter pour rester dans son élément (la vie juive), dans l'eau de la Torah, malgré les pièges et les tempêtes du milieu qui nous entoure.
-> Le Min'hat Yaakov rapporte que les yeux des poissons sont toujours ouverts de même que les "yeux" de D. qui veille constamment sur ceux qui le craignent.

<---------------------------->

-> "Puissent-ils être comme une quantité de poissons au milieu du pays" (48,16)

L'avantage des poissons est qu’ils sont très prolifiques, et que le mauvais œil n’a pas d’influence sur eux.
En revanche, leur désavantage est que celui qui est plus grand dévore le plus petit que lui.
La bénédiction de Yaakov était donc "qu’ils soient comme une quantité de poissons", que les jeunes gens ressemblent aux poissons en une seule chose, la quantité, la fertilité, et non dans le fait que les plus gros dévorent les plus petits.
[Porat Yossef]

<---------------------------->

-> Le midrach rapporte que lorsqu’Haman fit un tirage au sort pour désigner le mois le plus propice à l’application de son décret d'extermination des juifs, ce fut le mois d’Adar, mois placé sous le signe des poissons, qui sortit.
Haman s’en réjouit en pensant : "De même queles poissons se font avaler, moi aussi je les avalerai".
Une voix céleste retentit alors et dit : "Méchant! Les poissons dont tu parles, tantôt se font avaler tantôt avalent les autres! Et Haman se fera avaler et on le brûlera, lui et ses fils, au Guéhinam!"

<---------------------------->

-> Le signe du zodiaque du mois d’Adar est celui des Poissons (daguim - דגים)
[à noter qu’il s’agit du seul signe pluriel, car le mois d’Adar est aussi le seul mois qui se dédouble – Adar Richon et Adar Chéni]. C’est un signe de bénédiction (mazal chel béra'ha).

Voici quelques raisons :
1) Les poissons ont toujours les yeux ouverts, ce qui fait allusion à la Providence divine, au sujet de laquelle il est dit : "Il ne s’endort ni ne sommeille, Celui qui est le Gardien d’Israël" (Téhilim 121, 4).
[Zohar]

2) Yaakov en bénissant les fils de Yossef a dit : "Puisse-t-il multiplier (véyidgou - וְיִדְגּוּ) à l’infini au sein de la Terre" (Vayé'hi 48,16) [le mot וְיִדְגּוּ s’apparente au mot דג – poisson].
Rachi commente ce passage : "Ils se multiplient sans que le mauvais œil ait prise sur eux" (aucun œil malveillant n’a de prise sur les poissons, du fait qu’ils soient cachés dans les profondeurs des mers.
Ainsi, la malédiction qui frappa le règne animal lors du Déluge, n’a-t-elle pas frappé les poissons.
Les Tribus de Binyamin, Ménaché et Ephraïm (toutes trois issues de Ra’hel) marchaient dans le désert sous la même bannière. Aussi, Mordé'haï, de la Tribu de Binyamin, a-t-il bénéficié de la bénédiction de Yaakov, pour triompher d’Haman (descendant d’Amalek, le petit fils d’Essav) durant le mois d’Adar (selon la règle qui stipule que "les descendants d’Essav tomberont dans les mains des descendants de Ra’hel" (Yalkout Chémoni I,264)
[A noter que le mot דג (Dag) décomposé ainsi: ד- גימל (Dalet – Guimel), fait allusion au nom מָרְדֳּכַי Mordékhaï, lorsqu’on substitue גימל à son At-Bach (la première lettre de l’alphabet permute avec la dernière, la seconde avec l’avant dernière et ainsi de suite): ד- רמיכ (lettres formant le nom מָרְדֳּכַי ) – Séfer Hatodaa].
C’est pour toutes ces raisons que le mois d’Adar est placé sous d’heureux auspices pour le peuple juif. Aussi, nos Sages ont-ils déclaré : "Lorsque commence le mois d’Adar, il faut augmenter la joie" [guémara Taanit 29a] (ces jours, marqués par le miracle de Pourim, annoncent également celui de Pessa’h – voir Rachi).
Une des particularités de ce mois est qu’il est le mois de la naissance (le 7 Adar) de Moché, le Libérateur du peuple juif. Cette heureuse conjoncture a en effet été à la source du miracle de Pourim (le 14 et 15 Adar) [voir midrach Esther Rabba 3, 11]
(A noter que 7 est la valeur numérique du mot poisson (דג), et que le "Libérateur d’Israël" [Moché ou Machia’h] est appelé "Le Poisson" – rabbi Ména’hem Azaria de Fano).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.