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"[Hachem dit à Moché : ] Je vois que ce peuple est un peuple rétif. Cesse donc de Me solliciter, laisse Ma colère s'attiser contre eux pour que Je les anéantisse" (Ki Tissa 32,9-10)

-> Selon Rachi : "Laisse Ma colère" : par ces mots, D. ouvrit une porte à Moché et l'informa que leur sort dépendait désormais de lui : s'il priait en faveur des juifs, ils ne seraient pas anéantis."

-> Selon la guémara (Béra'hot 32a) : "Moché saisit Hachem comme un homme qui empoigne l'habit de son prochain, et Lui dit : "Maître du monde, je ne Te laisserai pas jusqu'à ce que Tu les aies pardonnés" [...]
Il fut prêt à sacrifier sa vie pour eux [...] Moché déversa ses prières devant Hachem jusqu'à ce que se déclare en lui la fièvre des os [...] jusqu'à Le rendre malade".

=> Moché pria avec tant d'insistance, avec toutes ses forces, capacités.

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-> Hachem a dit à Moché qu'Il anéantirait le peuple juif, dans un objectif de pousser Moché à prier pour eux, car Hachem désire les prières de Moché rabbénou.
[Bé'hor Chor]

-> Hachem signifiait à Moché que s'il cessait de prier pour le peuple d'Israël, alors Sa colère allait éclater, et Il les détruirait.
Puisque Hachem ne voulait pas que cela arrive, Il indiqua à Moché de continuer à prier jusqu'à ce que le peuple soit complètement pardonné.
[Rabbénou Saadia Gaon]

-> Hachem a vu la grande humilité de Moché : il n'a pas dit un mot, il est juste resté là en silence, totalement bouleversé au sujet de "ses enfants" (les juifs).
Moché n'a pas prié pour le peuple d'Israël jusqu'à ce que Hachem ne lui donne la permission de le faire.
[Tsor haMor]

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Il y a une différence entre Noa'h et Moché.
-> Lorsqu'on a dit à Noa'h que sa génération sera détruite, mais que lui serait sauvé dans une Arche, il a alors arrêté de prier pour elle.

-> Hachem a dit à Moché que le peuple juif sera détruit, et que lui Moché deviendra une grande nation.
Qu'a-t-il alors fait?
Il est écrit : "Moché pria devant Hachem" (v.32,11) que les juifs soient pardonnés et pas anéantis.
[Zohar 1,60]

-> "Moché pria (vayé'hal - וַיְחַל) devant Hachem" (v.32,11)
Le Méam Loez commente :
Moché pria tellement en faveur des juifs qu'il en tomba malade.
Pour décrire la prière de Moché, la Torah emploie le mot "vayé'hal", qui est proche du mot : 'holé, signifiant : malade.
[...]
Le mot "vayé'hal" est lié au mot : 'halal, signifiant cadavre.
Nous le voyons dans le verset : "Lorsqu'un corps ('halal) est trouvé dans ton pays" (Dévarim 21,1).
Ceci veut dire que Moché devint semblable à un cadavre : il pria avec tant de ferveur qu'il fut proche de la mort.

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-> "Moché supplia Hachem son D." (v.32,11)

Pourquoi ce verset parle d'Hachem comme "son D.", c'est-à-dire le D. de Moché, et non de tout Israël?

En fait, le midrash explique que pour plaider en faveur d'Israël au sujet de la faute du veau d'or, Moché dit à Hachem : "Tu as dis dans les 10 Commandements : ''Je suis Hachem ton D.'', au singulier. Tu n'as donc parlé qu'à moi et pas à eux. En faisant le veau d'or, ils n'ont donc pas transgressé cette Parole".

Ainsi, ce plaidoyer est basé sur le fait qu'il est dit : "Ton D." = c'est à cela que fait allusion notre verset : "Moché supplia Hachem son D.", c'est-à-dire en arguant qu'Hachem l'a considéré comme seulement ''son D.ieu'', en disant : "Je suis Hachem Ton D.", sous entendu : pas le leur. Ils n'ont donc pas vraiment fauté.
[Agra déKala]

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-> "Et sinon, efface-moi du Livre que tu as écrit" (Ki Tissa 32,32)

-> Rachi commente : "afin qu’on ne dise pas à mon propos que je n’ai pas su implorer la miséricorde Divine à leur égard".

=> Ce commentaire de Rachi demande a priori à être expliqué : qu’importe-t-il à Moché Rabbénou, le plus humble de tous les hommes, que l’on puisse dire à son propos qu’il ne savait pas implorer la miséricorde pour les Bné Israël? De plus, son humilité exemplaire aurait dû l’inciter à penser qu’il en était réellement indigne.

-> Le Beit Aharon (Likoutim 144b) explique qu’au contraire, c’est précisément du fait de cette humilité que Moché déclara "sinon, efface-moi", voulant signifier : "Si Tu n’acceptes pas ma prière, je crains que l’on dise qu’Hachem ne l’a pas entendue parce qu’Il n’écoute pas la prière des fauteurs et des pécheurs. Or, c’est faux, tu entends la prière de chacun quel qu’il soit".
C’est la raison pour laquelle Moché demanda avec autant d’insistance qu’Hachem entende sa supplique et Lui dit : "Sinon, efface-moi".

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"Et maintenant, si tu pardonnes leur faute [c'est bien], et sinon efface-moi maintenant de Ton live que tu as écrit" (Ki Tissa 32,32)

-> De quel "livre" Moché souhaite-t-il être effacé?
Nos Sages (guémara Roch Hachana 16b) enseignent qu'à Roch Hachana 3 livres sont ouverts : celui des tsadikim, celui des réchaïm, et celui des personnes moyennes (bénonim).

- Moché a dit à Hachem (cf.verset ci-dessus 32,32) : "Si tu ne pardonnes pas au peuple juif, alors efface-moi du livre des tsadikim, car je ne veux pas y être inscrit tout seul".

- Hachem lui a alors répondu : "Celui qui a péché envers Moi, Je l'effacerai de Mon livre" (v.32,32) = c'est-à-dire : "J'effacerai le peuple juif du livre des réchaïm où ils devraient être inscrits en raison de leur faute, et Je les placerai avec toi, Moché, dans le livre des tsadikim".
[Kol Yaakov]

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-> Moché a mentionné 3 mots-clefs dans ce verset ("Et maintenant, si Tu veux bien pardonner leur faute! Sinon efface-moi de Ton livre que Tu as écrit" - v.32,32) en allusion aux 3 livres ouverts dans le Ciel lors du jugement annuel à Roch Hachana.
En effet :
- "mé'héni" (efface-moi) = fait allusion au livre des réchaïm dont le nom est effacé, du fait qu'ils seront jugés immédiatement pour la "mort".
- "sifré'ha" (Ton livre) = fait allusion au livre des tsadikim qui y sont inscrits pour toujours et sans modification au cours du temps.
- "achèr katavta" (que Tu as écrit) = fait allusion au livre des bénonim (qui sont pratiquement 50% méritant et 50% fautif), dont les mérites ou les fautes sont écrits durant les 10 jours de sursis (entre Roch Hachana et Yom Kippour).
[Torah Témima - Chémot 32,32 - d'après la guémara Roch Hachana 16b]

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=> Un question se pose : En quoi le tsadik Moché Rabbénou est-il concerné par le livre des réchaïm et des béninim?

-> Le Ben Ich 'Haï (guémara Roch Hachana 16b) enseigne :
Moché qui a mené une vie exemplaire n'est évidemment concerné que par le livre des tsadikim. Pourquoi demande-t-il alors à être effacé du livre des réchaïm et du livre des bénonim (gens moyens) qui ne le concernent pas?

En réalité, dans le livre de chaque homme sont inscrits ses mérites : tel jour, il a étudié la Torah avec tel rav ou tel jour il a accompli tel commandement Divin (mitsva) que lui a enseigné tel rav.
Or, toute la génération du désert avait comme maître Moché. Ainsi, pour chacun d'eux, qu'il soit tsadik (majoritaire en mérites), racha (minoritaire en mérites) ou bénoni (50% de mérites), Hachem inscrivait qu'il avait étudié la Torah de Moché son maître et qu'il avait accompli telle mitsva selon ce que Moché lui avait ordonné.

=> Ainsi, le nom de Moché était inscrit à son mérite sur les 3 livres.
C'est pourquoi, Moché est concerné par les 3 livres et il demande à en être effacé si Hachem n'accède pas à sa demande en faveur des Bné Israël.

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=> Pourquoi Moché est-il prêt à renoncer à sa part dans le monde à venir?

-> Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou - tome 5,p.441) explique :
Après la faute du veau d'or, Moché intercède auprès d'Hachem en faveur des enfants d'Israël : si Tu pardonnes leur faute, c'est bien, sinon efface-moi de Ton livre.
Comment comprendre que Moché soit prêt à renoncer à son monde futur?

En réalité, Moché a un amour intense pour le peuple d'Israël qu'il dirige et un attachement à lui si profond, qu'il ressent qu'il ne pourra pas jouir de sa récompense dans le monde à venir si ce peuple qu'il a tant aimé devait être anéanti à cause de l'idolâtrie du veau d'or.
Moché ne refuse pas son monde futur, mais son désir de supporter le joug des malheurs de son peuple l'empêcherait de tirer profit du rayonnement de la Présence Divine.

L'attitude de Moché, ici, prouve l'intensité de son amour pour le peuple d'Israël ; c'est pourquoi nos Sages disent : "Moché est l'âme de l'Assemblée d'Israël", et Rachi dit : "Moché pèse autant (dans la balance) que toute l'Assemblée d'Israël" (Rachi - Chémot 18,11).
Ainsi, Moché a manifesté une telle union avec le peuple d'Israël que cette union ne se défera jamais et se maintiendra pour l'éternité.

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-> -> b'h, autres commentaires sur ce verset (Ki Tissa 32,32) : http://todahm.com/2011/02/12/paracha-tetsave

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