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"Ils se tinrent au pieds de la montagne" (Yitro 19,17)

-> Rachi rapporte la guemara (Shabbath 88a) : La montagne a été arrachée à son endroit et a été renversée sur eux comme une coupole.

-> Ensuite, Hachem leur déclara : "Si vous acceptez la Thora, c’est bien. Sinon, là-bas vous serez enterrés".
N'aurait-il pas été plus logique qu'il soit dit : "Sinon, ICI vous serez enterrés", c’est-à-dire sous la montagne?

En fait, nos Sages disent que si les juifs n’avaient pas accepté la Torah, le monde entier aurait été détruit, car le monde n’existe que grâce au mérite de la Torah.
Dès lors, "sinon (si vous n’acceptez pas la Thora, alors) là-bas vous serez enterrés" = pas seulement sous la montagne, mais partout où vous pourrez vous trouver, car tout disparaîtra.
[le 'Hafets ‘Haïm]

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-> La montagne au-dessus d'eux avait une forme semblable à une coupole
Selon rabbi Moché Soloveitchik (véaIch Moché), c'est une allusion au fait que que si les juifs refusaient la Torah, ils auraient certes pu continuer à vivre mais leur vie serait alors limitée/vide, à l'image de d'un prisonnier sous un dôme, une coupole.
En effet, seule la partie matérielle existerait, sans aucune possibilité d'élévation vers le Ciel par la spiritualité.

Ainsi, Hachem voulait leur dire qu'ils ne mourraient pas écrasés physiquement sous la montagne, mais que spirituellement ils allaient être morts, enterrés dans la matérialité.

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+ Celui qui est forcé : c'est là sa force!

-> Le rav Yérou'ham de Mir rapporte la guémara (Avoda zara 2,1) selon laquelle les nations du monde, à la fin des temps, se plaindront à Hachem : "Pourquoi ne nous as-Tu pas retourné la montagne du Sinaï sur nos têtes en nous forçant à recevoir la Torah".
Apparemment, cette montagne retournée sur nous, serait un atout du peuple juif que les nations nous envieront.
D’ailleurs, nous-mêmes nous pouvons nous demander pourquoi une fois que le peuple juif a dit : "Naassé véNichma" (nous ferons et nous comprendrons), il a été nécessaire pour Hachem de nous retourner la montagne sur nos têtes?

La réponse se trouve dans le midrach (Dévarim rabba 4,2) qui enseigne : "la Torah et l’épée sont descendus du Ciel enveloppées l’une dans l’autre" = ce qui signifie que la particularité du don de la Torah est qu’il s’est fait avec une dimension d’obligation extraordinaire (c'est la Torah ou la vie!).
Non seulement les juifs ont concentré toute leur volonté à tel point qu’ils ont pu prononcer le célèbre : Naassé Vénichma, mais en plus Hachem Lui-même a retourné la montagne sur leurs têtes afin d’augmenter leur niveau d’obligation.
La Torah elle-même est descendue du Ciel avec l’épée, ce qui signifie que son application sera maintenant : Pikoua’h nefech : une question de vie ou de mort pour le Klal Israël.

=> Est-ce une manière de nous effrayer, de nous forcer, de nous punir?
Pas du tout. La dimension d’obligation est en réalité le synonyme et le secret de perfection.
Le fait même de pouvoir choisir entre le bien et le mal est un défaut immense qui existe dans l’Humanité.
Certes, c’est ce libre arbitre qui donne à l’homme du mérite, mais le fait même qu’il puisse hésiter avec le mal, avec la paresse, avec la colère, ... est en soi un défaut immense ; même si au final il choisit le bien.
En effet, la Torah qui est parfaite (Torat Hachem temima), devait forcément être donnée dans une dimension d’obligation immense qui serait synonyme de sa perfection.
Les mitsvot n’ont de force que lorsqu’elles sont obligatoires : c'est une injonction d’Hachem ; car là est aussi le secret de leur perfection. [un acte banal, devient infiniment puissant une fois que Hachem nous l'ordonne!]
De même, chaque Ben Israël n’atteindra sa plus grande force et sa plus grande perfection que lorsqu’il aura réussi, de son propre gré, à se rendre complètement contraint et forcé à la Torah et aux mitsvot.

Le rav Yérou'ham de Mir ajoute : "Ne crois pas que quelqu’un qui fait quelque chose en traînant le pas et en forçant sa nature, il s’appelle quelqu’un qui est arrivé à la ‘’parfaite contrainte’’. Voici qu’au sujet des astres nous disons ‘’smeh’im bétsétam vésassim bévoam (ils se réjouissent lorsqu’ils sortent [pour accomplir la volonté d’Hachem], et ils exultent lorsqu’ils reviennent - dans la bénédiction sur la lune).
De même les anges se déplacent comme le feu tant ils sont enthousiastes et empressés d’accomplir la parole d’Hachem.
Lorsque l’on parle de cette ‘’obligation’’ et de cette ‘’contrainte’’ qui sont perfection, il faut plutôt entendre que c’est un niveau où la volonté de l’Homme est tellement puissante et la perception d’Hachem qui L’enjoint, est tellement grande qu’il n’y a plus de place pour l’hésitation, qu’il n’y a plus de place pour la paresse, qu’il n’y a plus place pour le libre arbitre.
En réalité, c’est par le mérite que nos ancêtres ont dit : "Naassé vénichma" qu’ils ont pu voir la montagne du Sinaï se retourner sur eux ; et les nations du monde nous l’envierons à la fin des temps.
Ils demanderont à Hachem pourquoi ils n’ont pas mérité cela et Hachem leur répondra : par votre manque de bonne volonté (comme le prouve la mitsva de Soucca qu’ils vont recevoir, mépriser et fuir son inconfort dès que la chaleur devient trop intolérable pour eux, comme le raconte la guémara).

Il en ressort que n’ont pu être sortis d’Egypte que les juifs qui présentaient en eux une vraie disposition aux mitsvot, une volonté profonde de s’assujettir à la volonté d’Hachem.
Comme le dit le midrach lui-même, beaucoup de Bné Israël étaient encore attachés à l'idôlatrie, d’autres étaient attachés à l’argent et certains n’avaient pas une volonté entière de se soumettre aux mitsvot.
Tous ces Bné Israël n’ont même pas pu entendre l’appel d’Hachem et ont disparus pendant la plaie de l'obscurité car ils n’étaient pas aptes à rentrer et à recevoir le joug de la royauté d’Hachem.
[d'après le Néféch Yéhoudi - Bo (5778)]

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-> Rabbi Its'hak de Gour disait :
On sait qu'au moment où D. a révélé la Torah au peuple d'Israël, il a menacé de retourner la montagne sur lui comme un entonnoir. Mais cela est d'autant plus curieux que le peuple avait déjà proclamé avec solennité : "Nous ferons et nous entendrons" (Michpatim 24,7).

En vérité, au moment où le peuple se tenait au pied de la montagne et qu'il entendit les 10 Paroles : "Tu ne tueras pas", "Tu ne voleras pas", ... les "belles âmes" d'Israël haussèrent les épaules.
Quoi? Et c'est pour nous dire cela qu'on nous a dérangés alors que nous nous attendions à des proclamations plus profondes et plus substantielles.
C'est à nous que l'on dit : "Tu ne voleras pas", "Tu ne convoiteras pas"? Non mais pour qui nous prend-on?

C'est alors que Moché retourna la montagne sur eux et leur dit : surtout ne bougez pas. Cela concerne vous aussi!
Car si vous analysez les choses en profondeur, vous vous apercevez qu'il y a, en chacun de vous aussi, une petite part du mauvais penchant, du mauvais instinct du vol, de celui du meurtre et certainement de celui de la course au profit.
Vous imaginez sans doute que vous êtes à l'abri de cela? Eh bien non : "Tu ne tueras pas", "Tu ne voleras pas", "Tu ne te prostitueras pas", ...

[chacun des commandements impliquent énormément de choses, comme par exemple le fait de provoquer un sentiment de honte à autrui en public, qui est assimilable à être un meurtrier.]

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