Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Bamidbar – La force de l’unité

+ Bamidbar - La force de l'unité :

-> Les cinquante premiers versets de la paracha Bamidbar sont consacrés au recensement des Bné Israel par Moshé et Aharon.
Le Ramban (Bamidbar 1,3) souligne qu'au lieu de se voir dire : "tispor" (comptez), Moché et Aharon se voient ordonner : "tifkédou" (se souvenir, prendre note). Hachem leur a donc demandé de ne pas compter directement la nation, mais plutôt de collecter un demi-shekel auprès de chaque individu, prenant ainsi note de chacun d'entre eux.

Moché et Aharon ont dû utiliser cette méthode car la Torah interdit de compter directement les juifs.
Rabbénou Bé'chayé (Ki Tissa 30,12) explique que cette interdiction protège l'individu.
Lorsque des individus sont comptés et donc distingués, leurs fautes le sont aussi et ils sont susceptibles d'être punis.
En revanche, lorsqu'une personne fait partie d'un groupe, ses défauts sont moins visibles [au Ciel]. Cela est dû au fait que la nouvelle entité formée par les individus est entièrement bonne.
[ce concept est souligné par le fait que le mot "tsibour" partage la même guématria que ""לֹא הִבִּיט אָוֶן בְּיַעֲקֹב" ([Hachem] n'a pas vu d'iniquité dans [les enfants de Yaakov] - Balak 23,21). La communauté (tsibour) dans son ensemble est sans faute. ]

Le Ramban (Bamidbar 1,45) explique que grâce au fait que chaque personne est incluse dans le collectif, alors chacun en partage ainsi ses mérites.

Cette différence entre le fait d'être distingué du tsibour et celui d'être inclus en son sein a également des ramifications halakhiques.
La guémara (Avoda Zara 4b) stipule que pendant les trois premières heures de la journée de Roch Hachana, on ne doit pas faire la prière de Moussaf en l'absence de l'assemblée.
Puisque Hachem juge durant cette période, Il pourrait évaluer les actions d'un individu et rejeter sa prière. Cependant, si une personne prie avec une assemblée, les nombreux mérites de celle-ci la protégeront.
De même, les Tossafot (Roch Hachana 16a) demandent pourquoi nous continuons à prier pour la guérison et d'autres choses semblables tout au long de l'année si tout est décrété à Roch Hachana. Ils répondent que la prière communautaire peut annuler n'importe quel décret.
C'est pourquoi, explique le Zohar, lorsque le prophète Elicha a proposé d'intercéder pour la femme Shounamite le jour de Roch Hachana, celle-ci a répondu : "J'habite parmi ma nation" (Méla'him II 4,13). Elle disait : "Ne me mets pas à part, car le tsibour est encore plus puissant que la prière du prophète d'Hachem."
[rabbi 'Haïm Chmoulévitch - Si'hot Moussar, 5733:18]

-> également, sur le fait de prier avec la communauté : http://todahm.com/2016/12/27/prier-avec-la-communaute

-> Le mot "vayakél" (et il s'est rassemblé) partage la guématria que "mikvé" (soit 151), le moyen qui permet à quelqu'un de devenir pur (en s'y immergeant).
Ainsi, lorsque des individus s'unissent, une nouvelle entité pure est formée. Cet assemblage sans faute possède des pouvoirs extraordinaires.
[rav David Rosman]

<--->

+ Se préparer pour Shavouot :

-> Le début de la paracha Bamidbar nous enseigne l'importance de l'unité. Il n'est donc pas étonnant que le Tour (Ora'h 'Haïm 428) indique que cette paracha doit être lue avant Shavouot. En fait, elle est presque toujours lue le Shabbath précédant immédiatement ce Yom Tov.
L'unité des Bné Israel est cruciale à Shavouot, lorsque nous célébrons notre acceptation de la Torah.
Avant de recevoir la Torah, "Israël campa au pied de la montagne" (Yitro 19,2). Rachi note que la Torah utilise le singulier "vayi'han" (il a campé), au lieu du pluriel "vaya'hanou" (ils ont campé), parce que les Bné Israël étaient tellement unis au mont Sinaï que c'était comme s'ils ne formaient qu'une seule personne.
Le Tossefot Rabbénou Efraïm ajoute que "bamidbar Sinaï" (dans le désert du Sinaï) a la même guématria (378) que "béshalom" (en paix).

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch ajoute que ce n'est pas une simple coïncidence historique que les Bné Israël aient atteint l'unité à ce moment-là. La Torah nous enseigne plutôt que l'unité est une condition préalable à la réception de la Torah.
Il est tout à fait approprié de lire cette paracha, qui met l'accent sur l'unité, avant Shavouot, lorsque nous recevons notre portion de Torah pour l'année à venir.

-> Le Bein Haftara léParacha met en avant selon l'encyclopédie Talmudis, presque chaque semaine de l'année a de multiples coutumes quant à la haftorah qui doit être lue (ex: tel passage pour les achkénazés, tel pour les séfarades). Pour les parachiyot Kédochim et Massé par exemple, il existe 10 coutumes différentes!
Cependant, il y a un Shabbat où toutes les communautés juives lisent la même haftora = c'est lors de la paracha Bamidbar.
Cette exception est peut-être la façon dont Hachem nous aide à nous unir le Shabbat qui précède Shavouot.

<--->

+ Le kidouch Lévana :

-> L'étude de la Torah ne se limite pas à l'acquisition de connaissances. Il s'agit d'entrer en contact avec Hachem de la manière la plus profonde qui soit. Essentiellement, apprendre la Torah revient à accueillir la Ché'hina.
Par conséquent, l'unité requise pour recevoir la Torah est également une condition préalable à l'accueil de la Ché'hina. En effet, le Zohar affirme que la Ché'hina ne réside parmi les juifs que lorsque nous sommes unifiés.

Puisque la paracha Bamidbar est lue avant Shavouot, qui a lieu au début du mois de Sivan, le kidouch Lévana est récité à peu près au même moment.
La guémara (Sanhédrin 42a) dit qu'il faut se lever pour le Kidouch Lévana afin "d'honorer la Ché'hina qu'on salue".
La Guemara ajoute : "Mareimar et Rav Ashi étaient mikatfi et béniraient la nouvelle lune".
Le Yad Rama explique que ces sages âgés se tenaient debout en s'appuyant sur les katfi (épaules) de leurs assistants.

Un autre avis : selon le Bach (Tour OH 426:2), Mareimar et le Rav Ashi honoraient la Ché'hina en se tenant debout, épaule contre épaule, tout en récitant la bénédiction. Se tenir ensemble signifie l'unité, et lorsqu'une nation salue son Roi dans cet état, c'est un grand honneur pour Lui.

<--->

+ Amener la guéouala :

-> Pour mériter la guéoula, nous avons besoin d'unité.
Le Chla haKadoch (Vayé'hi - Déreh 'Haïm To'hachot moussar 3) explique que c'était l'intention de Yaakov Avinou lorsqu'il a demandé à ses fils de se rassembler afin qu'il puisse leur révéler le moment où tous les exils prendraient fin. (Vayé'hi 49,1 - Rachi)
Il demandait à ses fils de se rassembler, de s'unir, comme condition de la guéoula.

[ Sur la base de cette explication, le Chla haKadoch résout une difficulté soulevée par les Richonim. Après la mort de Yaakov, les frères de Yossef l'informent que leur père lui a ordonné de leur pardonner (Vayé'hi 50,16).
Les Rishonim demandent où ce commandement apparaît-il.
Le Chla haKadoch suggère qu'il est implicite (dans Vayé'hi 49,1). Puisque Yaakov recherchait l'unité, il leur demandait de se pardonner les uns les autres. ]

-> Le Maharal (Nétsa'h Israël 1) note que גלה (exil) ne diffère de גאל (rédemption/guéoula) que par une seule lettre. Lorsque les juifs sont unis, cette unité est représentée par la lettre alef, dont la guématria est un, et ils sont dignes de la rédemption.
Cependant, lorsqu'ils perdent leur sens de l'unité, la lettre alef se transforme en hé. Cette lettre, dont la guématria est cinq, représente la dispersion des juifs aux quatre coins du globe et même en son centre. Lorsque nous manquons d'unité, le résultat est l'exil.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.