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"Un père est obligé d'apprendre à son fils comment nager" (guémara Kidouchin 29a)

-> Le secret pour nager est de ne jamais laisser sa tête totalement sous l'eau (ou très brièvement).
Nous vivons dans un monde [matériel] qui nous attire vers lui, et nous devons toujours être vigilant à avoir notre tête au-dessus de l'eau, c'est-à-dire à ne pas se permettre d'être totalement submergé par les préoccupations du quotidien.
[rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk]

=> Un père doit apprendre à ses enfants à savoir nager dans les jours de sa vie, car le yétser ara est une force très puissante qui attire progressivement vers les abîmes, empêchant de nager, d'évoluer dans la spiritualité autant que l'on pourrait le faire.
Un juif se doit de toujours respirer de l'air saint, et d'utiliser chaque occasion pour développer son attachement avec Hachem.

La Torah & l’eau

+ La Torah & l'eau :

-> "L'eau ne fait référence qu'à la Torah"
[guémara Avoda Zara 5b - én mayim ella Torah]

-> La guémara (Béra’hot 61b) compare les juifs aux poissons dans l’eau, qui ne peuvent pas survivre en dehors de leur habitat, à l'air libre.
Rabbi Akiva de conclure : "De même, la Torah est notre source de vie et peut nous sauver. Sans elle, nous allons certainement mourir."

-> "De même que les poissons, qui grandissent dans l’eau, boivent avec soif chaque goutte d’eau qui descend du ciel, ainsi les juifs, qui grandissent dans l’eau (de la Torah) boivent avec avidité chaque nouveau commentaire, comme s’ils n’avaient jamais goûté à la Torah."
[guémara Avoda Zara 19a]

Un midrach (Béréchit Rabba 97,3) illustre également cette soif des juifs pour la Torah : "Un poisson vit dans l’eau, et lorsqu’une goutte de pluie descend du ciel, le poisson la boit avec soif comme s’il n’avait jamais goûté d’eau auparavant."

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-> La guémara (Taanit 7a) enseigne :
"Pourquoi est-ce que les mots de Torah sont comparés à l'eau?
Pour nous enseigner que de même que l'eau coule d'un point haut vers un point bas, de même les paroles de Torah restent uniquement chez celui qui est humble."

-> Etudier la Torah c'est se connecter, ne faire qu'un avec Hachem, or comment cela est-il possible chez un arrogant car : Hachem dit au sujet d’un orgueilleux : "Moi et Lui, nous ne pouvons pas demeurer ensemble!" (guémara Sotah 4b).

[=> plus on retire de soi notre égo, plus Hachem peut résider en nous!]

Rabbi Shachter fait remarquer que plus on se rapproche de D., plus on se rend compte de Son infinie grandeur, et plus nous réalisons à quel point nous Lui en sommes loin et petits (humilité).
=> C'est ainsi que plus une personne devient grande en Torah, plus elle devient humble, car pouvant davantage reconnaître la grandeur d'Hachem.

-> Par exemple, lorsque rabbi Akiva Eiguer (un des plus brillants commentateurs de la guémara) ne parvenait pas à résoudre une difficulté relevée sur un passage des Tossefot, il concluait en toute humilité : "Je n'ai pas eu le mérite de comprendre leurs saintes paroles".

-> La Torah a été donnée sur une montagne basse, en allusion à l'importance de l'humilité (guémara Sotah 5a).

Mais quelle était la nécessité de la transmettre sur une montagne (ayant de la hauteur!), et non pas à une altitude zéro, dans une plaine?

Le rav Karelenstein répond que d'un côté nous devons être humble, en reconnaissant que tous nos succès sont totalement dépendants de Hachem, et que comparés à Lui nous ne sommes rien.
Mais en même temps, nous devons reconnaître que l'étude de la Torah a une capacité à élever spirituellement une personne à de très hauts niveaux.

-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm) dit que l'on peut distinguer 2 types d'objets que la loi juive traite différemment :
- ceux servant à une mitsva (ex: Soucca, loulav, Shofar, tsitsit) qui n'ont pas de sainteté particulière une fois qu'on a terminé de s'en servir (même si on les jette avec respect) ;
- et ceux ayant de la kédoucha (ex: téfilin, mézouzot, Torah) que nous devons mettre dans un lieu spécial.

Pourquoi une telle différence de traitement?

Le rav 'Haïm de Volozhin explique que la kédoucha provient soit directement d'un écrit de la Torah, soit indirectement lorsque l'objet est en contact avec un écrit de la Torah (boîte de téfilin, ce qui entoure un séfer Torah, ...).
Le reste ne possède pas de sainteté, et n'est respecté que pour avoir permis d'accomplir une mitsva.

=> Le rav Schachter dit que le contact avec la Torah créé de la sainteté.

A l'inverse des non-juifs, le corps d'un juif possède de la kédoucha, et il y a une mitsva de l'enterrer.
Le rav Schachter explique que le corps d'un juif possède de la sainteté car un juif étudie la Torah, ce qui n'est pas le cas pour un non-juif (il n'a pas une telle mitsva dans les 7 lois noa'hique).

Cependant, comment comprendre que cela soit vrai également chez un juif qui n'a jamais étudié la Torah de toute sa vie?

Le rav Schachter répond que cela se base sur la guémara (Nidda 30b) affirmant que dans le ventre de la mère, un ange enseigne toute la Torah au bébé, et celui-ci oublie tout avant d'en sortir.

Ainsi cela ne veut pas dire qu'une personne va absolument tout oublier, car en réalité il va rester des marques cette Torah étudiée dans son âme (néchama).
=> C'est pourquoi, même pour un juif qui ne va pas étudier la Torah de son vivant, il est toujours considéré comme contenant de la sainteté de par les traces de Torah laissées dans son âme avant sa naissance.

[=> même passivement l'inerte (un objet, un corps) devient saint, alors combien davantage chez nous après chaque mot de Torah que l'on étudie!
Chaque lettre de Torah nous sanctifie, nous élève encore plus!!]

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-> "De même que l'eau a la capacité d'élever une personne de l'impureté à la pureté, de même la Torah élève une personne de l'impureté à la pureté."
[Sifrei Ekev 11,22]

Le 'Hafets 'Haïm (Biour Halakha 571,2), citant le 'Hayé Adam, écrit que pour atteindre l'expiation de nos fautes, nous devons faire téchouva et étudier plus que d'habitude, car : "la Torah est un mikvé de pureté, et elle est [également] comparée au feu, tout ce qui apporté dans le feu [du yétser ara] doit être apporté dans le feu [de la Torah], et sera alors purifié."

[Plus nous mettons d'efforts dans l'étude, plus la purification sera efficace!]

-> "De même que l'eau purifie l'homme de l'impureté, ainsi la Torah purifie l'homme impur ... De même que l'eau nettoie le corps, la Torah nettoie le corps, comme le dit le roi David : "Ta parole purifie beaucoup" (tséroufa imraté'ha méod - Téhilim 119,140)."
[midrach Chir haChirim rabba 1,19]

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+ "Que mon enseignement ruisselle comme la pluie" (Haazinou 32,2)

-> Rachi commente : La Torah que j’ai donnée à Israël, elle est la vie donnée au monde, tout comme la pluie est la vie donnée au monde quand le ciel distille de la rosée et de la pluie.

-> Le rav Hadar Margolin explique : de même que l'eau est la source de vie physique, de même la Torah est la source de vie spirituelle.
De même qu'après une journée de jeûne nous sommes heureux de pouvoir boire de l'eau, de même à chaque fois que nous nous abreuvons de Torah, nous devons être joyeux d'arroser notre intériorité éternelle.

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-> Le midrach (Yalkout Chimoni - Yéchayahou 480) dit : "les paroles de la Torah sont comme de l'eau ... L'eau qui tombe en gouttelettes se transforme en rivières et en fleuves comme les paroles de Torah : deux halakhot aujourd'hui et deux halakhot demain, jusqu'à ce que l'on devienne une fontaine débordante".

[cela est à mettre en parallèle avec les paroles du roi Chlomo : "Car c'est par d'habiles stratégies que tu dois entreprendre la guerre [contre ton yétser ara]" (Michlé 24,6) ]

-> Rachi cite un midrach semblable dans son commentaire sur le verset : "La sagesse est devant celui qui comprend, mais les yeux du sot sont aux confins de la terre" (Michlé 17,24)
Le sot dit : La sagesse est hors de ma portée ; elle est aussi éloignée [que les confins de la terre]. Comment puis-je étudier les 30 chapitres de Nezikin, les 30 chapitres de Kélim et les 24 chapitres de Shabbath?
Mais pour le sage, c'est simple : 'Je vais étudier deux chapitres aujourd'hui et deux autres demain, car c'est ce qu'ont fait les hommes sages qui m'ont précédé."
[le Gaon de Vilna explique ce verset de la même façon.]

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-> Moché décrivit le don de la Torah par la phrase : "face à face, Hachem t'a parlé" (panim bépanim dibér Hachem ima'hem - Vaét'hnan 5,4).
Cette image (face à face) fait également allusion à la capacité de la Torah à montrer à chaque individu son potentiel. Cela repose sur l'idée que [la Torah est comme] un miroir dans lequel chaque personne se voit.
De la même manière qu'une personne regarde la Torah, la Torah lui renvoie son image. Plus une personne est disposée à exposer son moi intérieur à la Torah et à se laisser emporter par le désir de comprendre les profondeurs de la Torah, plus elle méritera de comprendre sa part unique dans la Torah, cette partie de la Torah qui parle à la racine de son âme.

Comme on le sait, nos Sages Sages ont souvent comparé la Torah à de l'eau : "les mots de la Torah sont comparés à de l'eau" (nimchélou divré Torah lamayim - guémara Taanis 7a). [de même : "l’eau ne fait référence qu’à la Torah" - guémara Avoda Zara 5b - én mayim ella Torah]
Peut-être nos Sages font référence à ces qualités de miroir de la Torah, à sa capacité à montrer à quelqu'un son véritable potentiel.
En outre, plus on s'efforce d'atteindre ses capacités en matière de Torah, plus la Torah reflète sa lumière sur ceux qui l'étudient.
[Sfat Emet - Shavouot 5639]

"Un orgueilleux profane le Nom de Hachem et entraîne les gens à fauter.

Il est comme une carcasse qui a été jetée dans un marché, et qui oblige chaque passant à se couvrir le nez jusqu'à l'avoir dépassée.
De même, une personne orgueilleuse déshonore la Torah et ceux qui l'étudient, et ils font s'éloigner les gens de la Torah, car ces derniers se disent : "Quel avantage y a-t-il dans la Torah, si ceux qui l'étudient sont mauvais?"
En conséquence, ils quittent la Torah."

[Or'hot Tsadikim - gaava]

Le Or'hot Tsadikim, affirme également qu'à l'inverse, une personne humble va exercer une influence importante sur autrui, qui vont souhaiter l'imiter, et cela amène alors un grand kiddouch Hachem.

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+ Dans un arbre, les branches vides ne contiennent rien pour les alourdir, tandis que celles qui portent de beaux fruits sont alourdies, entraînant qu'elles se trouvent le plus bas.
De même, une humilité sincère témoigne qu'une personne porte en elle des fruits de qualité.
[Sagesse juive]

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-> Le Kli Yakar (Vayikra 4,35), rapporte le midrach rabba affirmant qu'un orgueilleux sera : "jugé uniquement dans le feu".
Pourquoi cela?

Il explique que par nature le trait de l'arrogance est le désir de s'élever au-dessus d'autrui.
Ainsi, une telle personne sera jugée par le feu, car par nature un feu procède de même : cherchant toujours à monter vers le haut, ses flammes sautant sur tout ce qui peut se trouver sur son chemin (de même qu'un orgueilleux va réduire en cendre tout ce qui a de valeur chez son prochain, pour mieux s'élever!).

On consume un sacrifice par le feu, dans un but d'expier ce mauvais trait de caractère, qui est à l'origine de nos fautes (indirectement on pense en nous : comment Hachem peut me dire quoi faire à moi!).

"Quand un juif souhaite se rapprocher d’Hachem, mais qu’il pense qu’il est tellement submergé par la faute qu’il n’a plus d’espoir, alors il devra réfléchir combien Hachem aime chaque juif, même celui qui est au plus bas. Car même de là où il est, il peut encore s’élever et s’attacher à son Créateur.
Quand il méditera à l’amour puissant qu’Hachem a pour lui, cela l’aidera à se rapprocher."

[Imré Elimelekh]

"Il est préférable de vivre en paix avec son voisinage, même si cette paix est superficielle et pas faite d'un cœur entier, que de s'engager dans des controverses, même avec les meilleures intentions.
En effet, pourquoi est-ce que le 5e chapitre (pérék) du traité Zéva'him (ézéou mékoman chel Zéva'him - איזהו מקומן של זבחים), est inclus dans nos prières quotidiennes?

C'est parce qu'une des choses les plus importantes que nous prions est la paix, et que ce chapitre est le seul de la michna où il n'y aucune controverse entre les Sages."

[le 'Hozé de Lublin]

"Lorsque je me sens mal qu'uniquement des bonnes choses n'arrivent qu'aux autres, je me rappelle que je suis également "autre" chez autrui."
[Sagesse juive]

[la nature humaine est telle que ces mêmes personnes sur lesquelles je me plains que l'herbe y est plus verte, vont également se plaindre que l'herbe est plus verte chez moi!
Dans ce cas, mon regard se focalise uniquement sur ce qui va me permettre de me plaindre de mon sort, sur la petite chose que je n'ai pas.
J'oublie de globaliser (les + et les -) et d'apprécier ce que j'ai déjà, préférant être dans un état de perpétuelle recherche d'un nouvel élément manquant, propice à mon bonheur!]

"Tel est le fondement de l'homme : jamais un juif ne devra se dire : "Que suis-je et quelle est ma force? Comment mes actes insignifiants pourraient-ils influer sur le monde?"
Il devra au contraire savoir, comprendre et ancrer dans les tréfonds de son cœur qu'aucun détail de ses actes, de ses paroles et de ses pensées ne sera jamais perdu, que D. préserve.
Ses actions sont au contraire incommensurables, au point que chacune d'elles s'élève dans les Cieux selon la racine de son âme, et agit dans le Firmament, dans les Mondes purs des Lumières célestes.

En vérité, lorsque le sage comprend cela véritablement, son cœur est saisi de tremblements en prenant conscience de tous les mauvais actes qu'il a commis, et en comprenant à quel point un légère faute peut abîmer et détruire, que D. préserve, bien davantage que ce que firent Nabuchodonosor et Titus.
En effet, par leurs méfaits, Nabuchodonosor et Titus ne causèrent absolument aucun dommage ni destruction dans les Mondes supérieurs, car ils n'avaient aucune part ni aucune racine dans ces Mondes pour que leurs actes puissent les affecter."

[rav 'Haïm de Volozhin - Néfech ha'Haïm - Portique I - chap.4]

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Le Néfech ha'Haïm y est également écrit :
"L'homme doit savoir, comprendre et fixer dans ses pensées que tous les détails de ses actions, des ses paroles et même de ses pensées, à chaque instant ont des effets colossaux.
Si Nabuchodonosor et Titus ont détruit le Temple en bas, ils n'ont rien pu faire en Haut dans les mondes de vérité, dans les mondes spirituels car ils n'ont pas de racines suffisamment hautes pour les atteindre.
Par contre, un juif par ses fautes, ses mauvaises paroles et mêmes ses pensées peut endommager le monde d'en-Haut, et même le Temple d'en-Haut.

Comme nos Sages disent dans le midrach : Titus n'a fait que moudre de la farine déjà moulue car le Temple avait déjà été détruit (spirituellement) par les fautes des juifs.

L'homme inclut en lui tous les éléments de la Création, tous les Sidré Béréchit, tous les Sidré Merkava, tous les éléments du Temple et du Michkan, chaque élément dépend d'une partie de son corps, de son âme ou de ses forces ...
Comme le dit également la quémara (Kétouvot 5a), les actions des tsadikim sont plus grandes que la Création du Ciel et de la terre."

"Une personne seule, qui est assise et étudie la Torah, la présence divine est avec elle"

[guémara Béra’hot 6a
-> afilou ya'hid ha'osék baTorah haShé'hina chrouya]

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-> Le rav Soloveitchik dit à ce sujet :
"Lorsque je suis immergé dans l'étude de la Torah, je ressens comme si Hachem se tient debout derrière moi, mettant Sa main sur mon épaule, regardant avec moi le texte se trouvant sur la table et souhaitant m'entendre à ce sujet.
[...]
Lorsque j'ouvre une guémara, seul ou avec d'autres personnes, comme lorsque j'enseigne, j'ai l'impression d'entendre les doux pas de quelqu'un d'invisible, qui vient et s'assoit avec moi ... regardant par dessus mes épaules ...
Ceci n'est pas mystique ... [comme la guémara Béra'hot (6a) l'affirme : ] à chaque fois que nous étudions la Torah nous avons un rendez-vous, une rencontre avec Hachem."

-> La Présence Divine n’a jamais, et ne quittera jamais le Kotel.
[ex: midrach Chémot rabba 1,2 ; midrach Bamidbar rabba 11,2 ; midrach Chir haChirim rabba 2,22]

-> Hachem dit au sujet d’un orgueilleux : "Moi et Lui, nous ne pouvons pas demeurer ensemble!"
[guémara Sotah 4b]

=> Partout dans le monde, dès qu'une personne devient orgueilleuse, alors Hachem va la quitter.
En effet, il ne peut y avoir que l'un ou l'autre : soit D., soit de l'orgueil!
Cependant, l'exception à cette règle se trouve au Kotel, où la Présence Divine y réside toujours.

==> Ainsi, le rav Karelenstein affirme que d'une certaine façon au Kotel, l'orgueil est forcée de partir, ce qui entraîne le fait que tout visiteur ressent naturellement davantage d'humilité en ce lieu.

"Plus forte que notre espérance en sa venue, le machia'h espère venir. Mais pour cela, il faut que tout le peuple juif l'attende et l'espère.
[...]
Le malheur, c'est que le peuple juif ne l'attend pas. Les juifs formulent des mots creux ("nous l'attendons!"), alors qu'au fond d'eux, ils ne l'attendent pas le moins du monde."

[le 'Hafets 'Haïm]