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De la gratitude : même envers les animaux …

-> De la gratitude : même envers les animaux ...

"Et contre tous les enfants d'Israël, aucun chien n'a aiguisé sa langue, de l'homme jusqu'à l'animal, afin que vous sachiez que D. a fait une différence entre les Égyptiens et les enfants d'Israël." (Bo 11,7)

Il est écrit (guémara Baba Kama 60b) : "Lorsque le prophète Eliyahou arrive dans une ville, les chiens se mettent à jouer gaiement, mais quand vient l'ange de la mort, ils poussent des cris plaintifs".

Rachi sur ce verset : "Je suis Hachem, Je ferai cela Moi-même, et non par l'intermédiaire d'un messager".
Le 'Hatem Sofer de commenter que le silence des chiens a attesté de la présence de D. en Egypte cette nuit-là, et a confirmé le fait qu'Il a Lui-même tué les premiers-nés de ce pays.

Par ailleurs, la Torah fait ici l'éloge des chiens en nous enseignant d'être reconnaissant du fait qu'ils n'ont pas aboyé.
En effet, Rachi dit sur le verset (Chémot - Michpatim - 22,10 - "au chien vous la jetterez") : "Au moment de la sortie d'Egypte, les chiens n'ont pas aboyé ; lorsque les circonstances le permettent, nous leur témoignons de la reconnaissance en leur jetant la viande qu'il nous est interdit de consommer."

Le Da'at Zékénim (des Baalé Tossfot) mentionne un autre de leurs mérites : "comme le chien met sa vie en danger pour protéger le troupeau face au loup, sois-lui reconnaissant.
Lorsqu'une bête est déchirée ( =tréfa = la viande étant alors interdite à la consommation) donne-la au chien en récompense de sa garde."

Un midrach nous enseigne :
Il est dit à propos des chiens en Egypte : "Aucun chien n'a aiguisé sa langue".
Pour cette raison, les chiens ont mérité que leurs excréments soient utilisés pour la préparation [le tannage] des parchemins des rouleaux de la Torah, des téfilines et des mézouzot.

=> Ce passage du midrach nous renseigne sur la dimension de la reconnaissance.
Même un animal qui n'a rien fait d'autre que de s'abstenir d'aboyer a mérité de grandes récompenses.

La Torah nous parle aussi d'un mérite qui échut à d'autres animaux : les ânes.
Parce qu'ils ont porté les bagages des enfants d'Israël à leur sortie d'Egypte, nous avons l'obligation d'accomplir la mitsva de : pétèr 'hamor ( =le rachat du 1er né de l'âne).

Ainsi, bien que l'âne soit un animal impur, son premier-né est consacré à D. et ne peut être utilisé à un usage profane que si on le rachète en offrant un agneau ( =animal pur) à sa place.

=> La récompense des ânes est supérieure à celle des chiens.
Celle des chiens est matérielle car on lui jette de la viande alors que celle des ânes est spirituelle, leurs premiers-nés sont sanctifiés!

Quelle en est la raison?

Rabbi Yossef 'Haïm Sonnenfeld répond à cette question en soulignant qu'une bonne action passive (les chiens n'ayant pas aboyé) est moindre qu'une démarche active.
Les ânes, en effet, ont apporté une aide effective en transportant leurs bagages.

Par ailleurs, quel rapport y a-t-il entre le silence des chiens et le fait que leurs excréments soient utilisés pour la préparation de saints parchemins?
Comment est-il possible de produire des objets saints à l'aide de matières fécales?

Nos Sages disent sur le verset parlant des téfilines (Chémot 13) : "Afin que la loi de D. soit dans ta bouche", qu'elles doivent être confectionnées d'une matière permise à ta bouche, c'est-à-dire la peau d'un animal pur.

La matière elle-même doit provenir d'un animal pur mais, pour la travailler, on utilisera les excréments du chien, un animal impur.

Les chiens ont gardé leur langue ("aucun chien n'a aiguisé sa langue"), leur bouche, acte contre nature pour un chien, afin d'obéir à la volonté de D.
En récompense, ils seront mêlés à la confection d'objets les plus saints.

==> Cela nous apprend qu'à plus forte raison en sera-t-il d'un homme qui, même pécheur et impur, se domine et garde sa langue, en s'abstenant de proférer des paroles contraires à la volonté divine.
Cela demande, certes, de la force, du sacrifice mais sa récompense sera immense.

["Quiconque garde sa bouche et sa langue se protège des malheurs."]

Source (b"h) : compilation personnelle issue du "Binéoth Déché" du Rav David Chaoul Greenfeld

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+ Quant l'animal instruit l'homme :

-> La Chounamit (une femme qui habitait la ville de Chounam) avait l'habitude de recevoir chez elle Elicha et son serviteur Gué'hazi, elle complimenta le prophète (en son absence) devant son époux :
"C'est un homme saint".

Nos Sages de commenter :
"Comment le savait-elle? Rav et Chmouel : l'un d'entre eux explique : parce qu'elle n'a jamais vu une mouche passer sur sa table".
[guémara Béra'hot 10b]

Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si'ha 48) enseigne que nous pouvons affirmer que les mouches ont le pouvoir de ressentir naturellement la sainteté d'un homme, ce que même une personne importante et sensible à la sainteté (comme la Chounamit) n'a pu déceler.

=> Ainsi, certains animaux ressentent des choses que même des grands hommes (ou grandes femmes) ne ressentent pas, et peuvent ainsi nous instruire.

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-> "Lorsque les chiens pleurent, (c'est un signe que) l'ange de la mort arrive dans la ville.
Lorsque les chiens rient (c'est un signe que) Eliyahou hanavi arrive dans la ville."
[guémara Baba Kama 60b]

=> Ainsi, les chiens sont doués d'un flair exceptionnel, que l'homme ne possède pas, permettant de ressentir l'existence de l'ange de la mort ou du prophète Eliyahou dans la ville, et par leur réaction nous instruire.

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-> "Même les oiseaux reconnaissent les gens mesquins (avares)"
[guémara Sotah 38b]

Rachi d'expliquer :
"Ils (les oiseaux) reconnaissent les gens avares (à "l’œil étroit") : et ne mangent pas chez eux.
Car c'est en vain qu'il (le chasseur) déploie ses filets : c'est ainsi l'habitude des chasseurs (d'oiseaux) de jeter des graines de blé ou d'orge dans leurs filets afin que les oiseaux viennent les manger (et se faire piéger).
Et ces (chasseurs) avares, c'est en vain qu'ils gaspillent de la nourriture qu'ils jettent dans leurs filets devant les oiseaux, car ces derniers reconnaissent (leur avarice) et refusent de tirer profit de leur nourriture (graines)."

=> Certains animaux possèdent dans leur nature un flair et un pouvoir de ressentir les qualités et les défauts de individus.

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-> "Si la Torah ne nous avait pas été donnée, nous aurions appris la pudeur à partir du chat, le vol (interdit) à partir de la fourmi, les unions interdites à partir de la colombe et le 'déré'h érets' à partir du coq"
[guémara Erouvin 100b]

-> "Va vers la fourmi paresseux, observe sa façon d'agir et deviens sage"
[Michlé 6,6]

Le midrach (Dévarim rabba 5,2) de commenter :
"Que signifie : 'Observe sa façon d'agir et deviens sage'?
Observe le savoir-vivre de la fourmi qui fuit le vol.
Rabbi Chimon ben Halafta rapporte le cas d'une fourmi qui a fait tomber un grain de blé.
Toutes les autres fourmis arrivèrent, sentirent ce grain et aucune d'entre elles ne le prit.
La fourmi (qui avait perdu son grain) arriva et le récupéra bien qu'elle n'ait 'ni maître, ni surveillant, ni supérieur'."

=> Ces animaux ont naturellement ces qualités, mais l'homme doit investir des efforts afin de les acquérir.

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-> Les chiens ont été récompensés pour ne pas avoir aboyés lorsque les juifs ont quitté l'Egypte (on doit par exemple leur donner de la viande tréfa - Mékhilta Chémot 22,30).
Les grenouilles ont fait un sacrifice bien plus grand en se jetant dans des fours brûlants.
Pourquoi n'ont-elles pas eu une récompense à l'image des chiens?

Rav 'Haïm Kanievsky répond que c'est plus facile de se jeter dans une fournaise que de rester silencieux!

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