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Etudier la Torah = Hachem fait reposer davantage Sa présence sur nous

+ Etudier la Torah = Hachem fait reposer davantage Sa présence sur nous :

-> Quel est le sens de ce qui est écrit : "Quel est le sage qui pourrait comprendre ceci..." (Yirmiyahou 9,11-12)?
Cette question [à savoir pourquoi la terre d'Israël a été perdue, suite à la desctruction du Temple] a été posée aux sages et aux prophètes, mais ils n'ont pas pu l'expliquer, jusqu'à ce qu'enfin Hachem l'explique : "C'est parce qu'ils ont abandonné Ma Torah..." : ce qui signifie qu'ils n'ont pas récité de bénédiction sur la Torah.
[guémara Nédarim 8la]

-> Le Ran, dans son commentaire, citant Rabbénou Yonah, explique qu'à l'époque, le peuple juif étudiait la Torah constamment et assidûment et qu'il observait toutes les mitsvot. C'est pourquoi même les plus grands sages et prophètes n'ont pu comprendre pourquoi le Temple a été détruit et le peuple juif exilé de la terre d'Israël.
Seul Hachem, qui connaît les pensées et les sentiments les plus profonds dans l'esprit et le cœur des gens, pouvait connaître la véritable raison de la destruction du Temple.

-> Hachem a révélé que la cause était qu'ils ne disaient pas de bénédiction sur leur étude de la Torah.
Rabbénou Yonah explique :
"Cela signifie qu'ils ne considéraient pas la Torah comme suffisamment importante pour qu'il soit approprié de dire une bénédiction à son sujet. Cela s'explique par le fait qu'ils n'étaient pas impliqués dans l'étude de la Torah de façon lichma, pour l'amour de la Torah, et c'est ce qui les a poussés à être laxistes en ce qui concerne la bénédiction ..."

-> Le Maharal (Tiféret Israel - Introduction) explique qu'ils récitaient effectivement la bénédiction, mais qu'il s'agissait d'un acte superficiel, qui n'émanait pas de sentiments d'amour et de gratitude envers Hachem pour le grand don de la Torah.
Nos Sages considèrent qu'il s'agit là de "ne pas dire la bénédiction", et que c'est la cause de la destruction du Temple et de l'amer exil qui s'ensuivit.

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=> Cette guémara demande une explication. Comment est-il possible que la transgression apparemment mineure de ne pas dire la bénédiction avec les meilleures intentions soit la cause de la destruction du Temple et du long et amer exil et des persécutions qui ont suivi?
En outre, Rabbénou Yonah écrit qu'ils n'ont pas étudié de façon lichma, alors que nos Sages (guémara Pessa'him 50b) nous disent qu'une personne devrait toujours commencer à étudier même si c'est chélo lichma (par intérêt personnel), et que cela finira par l'amener au niveau du lichma.

-> Le Ba'h explique la guémara comme suit :
"L'intention d'Hachem était que nous étudions la Torah et que, ce faisant, notre âme s'unisse à l'essence et à la sainteté d'Hachem Lui-même, qui est la source de la Torah.
Hachem a donc fait don de la Torah au peuple juif, afin que nous y soyons constamment impliqués, pour que l'âme et le corps de chaque juif, qui se composent de 248 parties du corps et de 365 nerfs, soient totalement connectés aux 248 commandements positifs et aux 365 commandements négatifs."

-> Le rav Shlomo Wolbe explique que l'étude de la Torah n'élève pas seulement l'âme d'une personne, elle transforme et sanctifie également son corps physique. L'essence de la personne change et elle devient un "séfer Torah ambulant".
Chacune de ses pensées, de ses paroles et de ses actions est exécutée exactement comme la Torah l'exige. Il est transformé en un être saint, imprégné de part en part de la sainteté de la Torah, n'accomplissant que la volonté d'Hachem.

-> Le 'Hafets 'Haïm (Torat haBayit - chap.2) compare cela à une feuille de parchemin qui n'a pas de sainteté intrinsèque, mais si quelqu'un la désigne pour y écrire un séfer Torah, elle est transformée en l'objet le plus saint du judaïsme. Désormais, personne n'est autorisé à le toucher à mains nues, et s'il tombe sur le sol, toutes les personnes présentes dans la pièce doivent jeûner.
La sainteté d'une personne qui étudie la Torah n'en est que plus grande. Si une personne décide d'étudier la Torah d'Hachem, une énorme sainteté repose sur sa tête et son corps, et elle est transformée en un séfer Torah vivant.

-> Le Ba'h poursuit :
"Si les juifs avaient étudié la Torah dans cet état d'esprit, ils seraient devenus un lieu de repos pour la Chékhina (Présence Divine).
Hachem aurait littéralement résidé en eux ... le monde entier aurait été illuminé par la Gloire d'Hachem, ce qui aurait créé un lien entre les légions d'Hachem dans les cieux et Ses légions dans ce monde...."

-> Le rav Wolbe résume :
"Le but ultime de l'étude de la Torah est que, grâce à lui, la Chékhina d'Hachem réside littéralement en nous et que nous devenions le lieu de repos et la demeure de la Chékhina ... car le but ultime de l'étude de la sainte Torah est de faire en sorte que la Chékhina soit présente, et c'est avec cette attitude que l'on doit aborder l'étude de la Torah."

-> Cela éclaire d'un jour nouveau les paroles du rav 'Haïm de Volozhin (Roua'h 'Haïm - Pirké Avot 6,5) :
"Comment une personne pourrait-elle ne pas être saisie de crainte et de tremblement lorsqu'elle s'arrête pour penser à ce qui suit : le seul moment de l'année où même le Cohen gadol était autorisé à entrer dans le Kodech Hakadochim était à Yom Kippour. La raison en est que c'était le principal endroit au monde où résidait la Chékhina.
Nos Sages nous enseignent qu'aujourd'hui, la Chékhina ne réside qu'avec quelqu'un qui étudie la Torah.
Celui qui contemple cela étudiera certainement avec crainte et révérence et ne sera pas distrait et ne pensera pas à d'autres choses."

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+ Le cycle de l'amour :

-> L'étude de la Torah est le moyen permettant de découvrir qui est Hachem. C'est en appliquant notre esprit à comprendre la sagesse ('hokhma) d'Hachem que nous construisons la relation entre nous et Hachem et que nous instillons en nous un sentiment d'amour et de proximité avec Hachem.

Cependant, tout cela n'est que notre point de vue, mais il aboutit au véritable but ultime : Hachem, dont l'amour pour le peuple juif est sans limite, Il nous rend la pareille en faisant descendre Sa Chékhina pour qu'elle réside dans notre âme et notre corps, jusqu'à ce que nous soyons totalement connectés.

Dans le langage du Zohar : "Hachem, la Torah et les juifs ne font qu'un".

-> Le Ram'hal (Déré'h Hashem (Partie 4, chap.2), écrit :
"De toutes les influences spirituelles qu'Hachem répand sur ce monde pour le bénéfice de Ses créations, il y en a une qui est plus grande que toutes les autres et qui est plus précieuse et plus élevée que tout ce qui existe. C'est le sommet de toute existence, un semblant de l'Essence absolue d'Hachem Lui-même ...
Cependant, Hachem a fait dépendre cette influences spirituelles (hachpaa) de la Torah ... de sorte que lorsqu'une personne prononce un mot de Torah, cette hachpaa s'installe sur elle."

-> Le Ba'h conclut :
"Mais ils n'ont pas étudié de cette manière. Ils étudiaient plutôt pour leur propre profit physique, pour connaître les lois afin de pouvoir faire des affaires ou pour montrer leur sagesse.
Ils n'avaient pas l'intention de s'unir ou de se connecter à la sainteté et à la spiritualité de la Torah et de faire descendre la Chékhina dans ce monde.
Et c'est leur attitude qui a provoqué la séparation ; la Chékhina a quitté ce monde et est retournée dans les cieux.
Le monde est resté dans un état purement physique, dépourvu de toute sainteté ...

C'est la signification de l'affirmation de la guémara selon laquelle ils n'ont pas dit de bénédiction sur la Torah, ce qui signifie qu'ils n'ont pas étudié de façon lichma.
Etudier d'une façon lichma signifierait que lorsqu'ils commençaient à étudier la Torah, ils disaient une bénédiction pour remercier Hachem de nous avoir donné Sa Torah afin que nous puissions nous connecter par Sa sainteté à la Chékhina d'Hachem."

-> Le rav Wolbe explique :
L'état d'esprit que nous devons avoir lorsque nous commençons à étudier est le suivant : "Je fais cela pour devenir un avec la Torah et ainsi faire descendre la Chékhina d'Hachem sur moi et sur le reste du monde".
Si quelqu'un ne sait pas qu'un tel objectif est réalisable ou n'est pas intéressé à l'atteindre, cela n'arrivera jamais.

C'est pourquoi le concept consistant à commencer par étudier d'une façon chélo lichma ne s'applique pas ici. Le lichma dont il est question dans notre contexte est l'intention de ne faire qu'un avec Hachem et Sa Torah. Si ce n'est pas avec cet état d'esprit conscient, une personne ne sera jamais en mesure d'atteindre un tel objectif.
Lorsque Hachem a vu qu'ils étudiaient sans cette intention, il était inutile d'attendre pour voir s'ils finiraient par le faire ; c'est ainsi que la Chékhina est partie, et que le Temple et la terre d'Israël, qui sont le lieu de connexion entre Hachem et le peuple juif, nous ont été enlevés.

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+ Deux sortes de lichma :

-> La lichma dont nous avons parlé est l'état d'esprit qu'une personne doit avoir avant de commencer à étudier la Torah. Il s'agit de sa vision générale et de son pourquoi, l'objectif pour lequel elle étudie. Toutefois, il n'est pas nécessaire qu'elle y pense consciemment pendant qu'elle étudie.
A l'image d'une rencontre avec une femme dont nous abordons le rendez-vous avec l'esprit que nous cherchons à la connaître et à construire une relation ensemble, mais pendant le rendez-vous, c'est une réalité qui se produit d'elle-même. En découvrant qui elle est, nous créons un lien entre nous.
[rav Avraham Tabor]

-> A ce sujet, le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm (46) écrit :
"Chaque fois qu'une personne se prépare à étudier la Torah, elle devrait passer au moins un court laps de temps à penser à la pureté de yirat Chamayim (crainte du Ciel), à la pureté de son cœur.
Elle doit se repentir du plus profond de son cœur pour toute faute, afin que son étude soit saint et pur.
Elle doit avoir à l'esprit de se lier totalement, par son étude, à la Torah et à Hachem, c'est-à-dire de connecter complètement tout son être à la parole d'Hachem, qui est la halakha.
Ce faisant, lorsqu'elle étudiera, elle sera, pour ainsi dire, totalement connecté à Hachem, car Hachem et Sa volonté ne font qu'un, et chaque halakha de la Torah est la volonté d'Hachem, car c'est la volonté d'Hachem qui a décidé que la halakha devait être ainsi, qu'elle soit cachère ou non, impure ou pure, interdite ou permise, responsable ou innocente."

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+ Lichma pendant l'étude :

-> Cependant, une fois qu'une personne commence à étudier, elle peut être influencée par d'autres intérêts secondaires, tels que le désir d'être honorée pour ses connaissances ou de gagner une position prestigieuse ou lucrative.
Il s'agit là d'une forme d'étude chélo lichma, dont l'intention n'est pas purement d'étudier la Torah dans le seul but de la connaître.
À cet égard, le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm (4,3) définit l'étude lichma comme suit : "Tout ce que vous dites et discutez en Torah doit être pour le bien de la Torah, afin de la connaître et de la comprendre, et d'approfondir sa connaissance et sa compréhension, mais pas pour rabaisser les autres ou pour se mettre en valeur".

Ainsi, étudier lichma signifie étudier uniquement dans le but de connaître plus de Torah, avec plus de clarté, de profondeur et de détails.
À cet égard, nos Sages nous enseignent qu'il faut d'abord commencer à étudier chélo lichma, et que l'on finit par atteindre lichma. On ne peut pas s'attendre à ce qu'une personne commence à étudier avec une pureté d'esprit telle qu'elle n'a pas d'autres intérêts ou bénéfices à tirer de son étude.

Et la vérité est que la seule façon de réussir à étudier est de commencer par étudier chélo lichma.
Le rav Israël Salanter écrit : "La base de l'étude de la Torah lichma est de commencer à étudier chélo lichma, ce qui signifie que l'on doit étudier avec l'intention de devenir éminent parmi parmi les grandes personnes".
Il s'agit là d'une déclaration surprenante qui choque de nombreuses personnes lorsqu'elles l'entendent pour la première fois. Il est certain que cet idéal respire l'orgueil et la fierté, ce qui, nous dit-on, est la pire des midot (trait de caractère) et semble être l'antithèse de ce que l'on attend d'un homme qui apprend.
Le rav Shlomo Wolbe (Alé Shour) explique qu'il est impératif qu'une personne développe ses capacités d'étude et ne laisse pas d'autres considérations entraver sa croissance. Le rêve de devenir "éminent parmi les grands" est ce qui donnera à un jeune apprenant la volonté de maximiser ses capacités d'apprentissage.
Néanmoins, le risque qu'il devienne orgueilleux est extrêmement dangereux, et nous devons donc nous engager dans 3 remèdes : premièrement, travaillez très dur sur la prière, dont toute l'essence est de s'humilier devant Hachem ; deuxièmement, développez l'humilité en étudiant avec une 'havrouta, car cela nous oblige à écouter patiemment son opinion, à admettre parfois qu'il a raison et que nous avions tort, ou à reconnaître les qualités supérieures qu'il possède ; enfin, plaçons nous en compagnie d'un véritable géant de la Torah, pour écouter ce qu'il dit et observer la façon dont il agit.
Le fait d'être constamment en contact avec une grande personnalité de la Torah permet à une personne de se rendre compte du chemin qu'il lui reste à parcourir et limite ainsi les risques qu'elle se laisse emporter par ses succès actuels.

=> En résumé, le lichma comporte 2 volets.
1°/ Le premier est l'état d'esprit : la raison pour laquelle nous étudions, à savoir apprendre à connaître Hachem par le biais de Sa Torah et, par conséquent, à devenir une personne sur laquelle il convient qu'Hachem fasse reposer Sa Chékhina.
Si nous ne développons pas consciemment cette attitude de lichma, elle ne se produira pas d'elle-même.

2°/ Le deuxième point concerne la manière dont nous étudions. Nous devons nous efforcer d'étudier uniquement dans l'intention de comprendre et de connaître davantage la Torah.
A cet égard, même si nous commençons à étudier avec d'autres intérêts secondaires, cela finira par être la seule motivation de notre esprit pendant que vous étudions.
[rav Avraham Tabor]

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+ Deux types de yétser ara :

-> Le rav Shlomo Wolbe (Alé Shour) explique que le défi de l'étude de la Torah est d'équilibrer ces deux formes de lichma.
D'une part, nous voyons des gens qui sont amoureux de l'incroyable profondeur et de l'étendue de la Torah et qui consacrent tout leur temps et toute leur énergie à l'étude approfondie des passages du Talmud (sugiyot), mais malheureusement, ils laissent Hachem en dehors du tableau. Ils mènent leur étude indépendamment d'Hachem et sans penser à Le faire entrer dans leur vie ou dans leur apprentissage.
D'un autre côté, nous trouvons d'autres personnes qui sont tellement éprises de la grandeur d'Hachem qu'elles passent leur temps à chanter des louanges et des chansons à Hachem sans consacrer suffisamment de temps à l'étude réelle de la Torah.

Le rav Wolbe écrit : "Les deux types de personnes sont dans l'erreur. Il est impossible d'avoir une réelle proximité avec Hachem sans étudier la Torah, aussi bien la sougiya que la halakha, mais d'un autre côté, si une personne se contente d'étudier sans se rapprocher d'Hachem, elle passe à côté de la partie la plus importante de l'étude.

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-> "Heureux celui qui grandit dans la Torah et apporte du na'hat roua'h (satisfaction) à son Créateur"
[guémara Béra'hot 17a]

-> Les difficultés que nous rencontrons dans l'étude de la Torah sont en fait le moyen d'atteindre la grandeur dans la Torah et le succès en tant que juif dans ce monde.
Hachem souhaite que nous établissions une relation avec Lui. Son plus grand désir est que la Ché'hina réside dans ce monde. L'endroit où cela peut se produire est dans les cœurs et les âmes de Ses enfants bien-aimés qui étudie la Torah.
En ce sens, la guémara est écrite telle quelle afin de permettre à chaque personne de développer sa propre et unique connaissance et conscience de Qui est Hachem.
Hachem exige de chaque personne qu'elle étudie au maximum de son temps et de ses capacités, parce qu'Il veut une relation maximale avec nous.
Plus une personne étudie, plus elle donne l'occasion à la Ché'hina d'Hachem de descendre dans ce monde, et plus le lien créé entre l'individu et son Créateur bien-aimé est grand et profond.
[rav Avraham Tabor]

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