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‘Hanoucca & tsédaka

+ 'Hanoucca & tsédaka :

-> Le Magen Avraham (siman תרע) note qu'il y a une coutume spéciale de donner de la tédaka à 'Hanoucca.
Il rapporte que le Séfer 'Hanoukat haBayit (écrit par rabbi Shaul ben David, un kadmon [ancien commentateur] de l'époque du Maharcha) donne une explication de cette coutume.

-> Le système de guématria At-Bach (א"ת ב"ש) permet d'échanger au choix les lettres d'un mot : la 1ere lettre de l'alphabet (alèph) est échangée avec la dernière (tav), la 2e lettre (bét) avec l’avant dernière (shin), …
En utilisant ce système, le mot שמן (huile - chémen) devient ביט, qui a une guématria de 21, la même que אהיה (Eéyé), un des Nom d'Hachem.
De plus, si on applique ce système au mot חנוכה on a סטפלצ, qui a la même valeur numérique que : "sod tsédaka" (סוד צדקה), soit 269.
Ainsi, 'Hanoucca fait allusion au secret (sod) de la tsédaka.

=> Non seulement il y a une coutume/mitsva de donner la tsédaka à 'Hanouca, mais le nom même renvoie au "secret de la tsédaka", comme si c'était l'essence même de ce jour de fête.
[de même que tu allumes les bougies de la 'hanoukia, de même fais en sorte d'allumer de joie le visage de ton prochain! ]

A Pourim, il y a une mitsva spéciale de "matanot laévyonim" (tsédaka et cadeaux aux pauvres), à Pessa'h il y a une mitsva de "maot chittim" (subvenir au besoin de la fête à ceux qui n'en ont pas les moyens). Ainsi, non seulement il y a une mitsva spéciale de donner la tsédaka à 'Hanoucca, mais également 'Hanoucca est le fondement même (le sod) de la mitsva de la tsédaka.

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-> Quelques soient ses actions, un juif est toujours appelé un "fils d'Hachem".
[d'après rabbi Méïr - guémara Kidouchin 36b]

-> La guémara (Baba Batra 10b) rapporte une discussion entre Rabbi Akiva et Turnus Rufus, ce dernier lui demandant si Hachem n'aime que les riches ou s'il aime aussi les pauvres.
Rabbi Akiva a expliqué que Hachem rend certaines personnes pauvres comme moyen pour les riches de se sauver du guéhinam, par le mérite de la tsédaka.
Turnus Rufus a contesté cette réponse, arguant qu'en fait, donner de la tsédaka devait impliquer une punition au guéhinam. Il a proposé l'analogie suivante. Imaginez un roi qui a emprisonné un esclave qui l'avait irrité. Il a alors laissé des instructions strictes à tous pour que le prisonnier ne reçoive ni nourriture, ni boisson. Si quelqu'un désobéissait au roi, le roi serait furieux et punirait sans doute le bienfaiteur charitable.
De même, si Hachem a décidé d'appauvrir un de ses sujets, de quel droit avons-nous de donner de la charité à un pauvre?
Suivant ce raisonnement, donner de la tsédaka devrait donc amener le riche au guéhinam, et non l'en épargner. En subvenant aux besoins des pauvres, il défie ouvertement la volonté du roi.

Rabbi Akiva l'a informé que son analogie est erronée.
La parabole correcte serait une situation dans laquelle le propre fils du roi a irrité le roi, qui l'avait alors jeté en prison. Dans le cas où quelqu'un donnerait à manger au prisonnier, le maintenant en vie, alors le roi le récompenserait. [certes malheureusement il en est venu à le punir, mais cela reste son fils adoré! ]
Tous les juifs sont considérés comme les enfants d'Hachem, et donc subvenir aux besoins d'un juif dans la difficulté, cela équivaut à prendre soin du fils du Roi, pour lequel celui qui donne sera amplement récompensé.

=> Ainsi, la mitsva de tsédaka témoigne du fait que chaque juif est un enfant d'Hachem, et ce même s'il ne fait pas Sa volonté. En effet, si quelqu'un qui aurait fauté ne serait pas considéré comme un enfant d'Hachem, mais plutôt comme un serviteur, alors on n'aurait pas le droit de lui donner de la tsédaka, en accord avec l'analogie de Turnus Rufus.

-> Le midrach (Béréchit Rabba 2,4) rapporte que les grecs ont décrété que les juifs devait écrire sur la corne de leurs bœufs : "Nous n'avons aucune part dans le D. d'Israël".
Le Maharal dit que par ce décret, les grecs cherchaient à rappeler la faute du Veau d'or.
C'est comme s'ils disaient : "Vous pensez que vous êtes liés à Hachem? Mais vous avez fait le Veau d'or, comment pouvez-vous être connectés à Hachem?"
D'ailleurs, en réalité le midrach (Bamidbar rabba 32,7) souligne que suite à la faute du Veau d'or, nous avons effectivement perdu notre statut de 'helek Elokim (d'être une 'partie' d'Hachem).
[le verset "ki 'hélek Hachem amo" (Haazinou 32,9) peut être traduit par : "le peuple de D. est une part de Lui-même (Hachem)".]

Selon le 'Hessed léAvraham, le fait d'être "une partie d'Hachem" nous octroie le statut d'être Ses enfants (banim atèm l'hachem).
Ainsi, les grecs ont soutenu : "Vous n'êtes pas les enfants d'Hachem, vous l'avez clairement démontré en péchant avec le Veau d'or. Vous devez cesser de vous engager dans les pratiques qui sont propres aux enfants d'Hachem, et vous devez déclarer qu'en réalité vous n'êtes pas composés d'une portion d'Hachem ('helek Elokim)."
Ainsi, tout ce qu'ils ont fait était dans le but d'annuler la relation paternelle unique/privilégiée d'Hachem avec nous. [ça va, vous êtes comme tout le monde! ]
[d'ailleurs, à 'Hanoucca, nos Sages ont institué une prière nous rappelant cet caractéristique unique : "véa'hakh ka'h baou BANE'HA lidvir bété'ha". En précisant "bané'ha" (tes enfants) on se rappelle que les grecs ont essayé de nos faire annuler ce statut, cette réalité à nos yeux.]

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-> Lorsque Rabbi Méïr a libéré la soeur de sa femme Brouria, il a dit au gardien de la prison : Prononce l'expression magique : "Ela'a déRabbi Méir anéni!" (dieu de Rabbi Méir, répond-moi!) et tu seras sauvé.
On finit par savoir que le gardien avait libéré cette prisonnière.
Il fut condamné à la pendaison. Il prononça aussitôt la formule et bénéficia de circonstances permettant sa libération. [résumé issu de la guémara Avoda Zara 18]

-> Le Maharcha (Avoda Zara 18) se demande pourquoi Rabbi Méïr a utilisé la phrase "Ela'a déMéïr Anéni" (dieu de Rabbi Méir, répond-moi!), impliquant que Hachem est spécifiquement appelé le Dieu de Méïr, et ainsi que rabbi Méïr a une relation tout particulièrement étroite avec Hachem.
Cependant, Hachem n'accorde pas ce niveau d'association avec les tsadikim de leur vivant, quelle que soit la grandeur qu'un tsadik peut avoir, car on craint que la personne ne s'écarte du chemin de la Torah.
Par exemple, à 'Hanoucca nous citons "bimé Matisyahou ben Yo'hanan Cohen Gadol". Nous savons que que Yo'hanan a été Cohen Gadol pendant 80 ans, mais il a dévié du chemin de la Torah tard dans sa vie.
=> Puisque Hachem n'associe pas Son nom à une personne vivante, comment rabbi Méïr pouvait-il déclarer "Ela'a déMéïr Anéni", se référant à Hachem comme SON D.?

Le Maharcha apporte 2 explications :
1°/ en déclarant "Ela'a déMéïr Anéni", rabbi Méïr ne faisait pas référence à lui-même, mais à "Hachem qui illumine avec miséricorde la terre et ceux qui y habitent" (Ela'a améir laarets véladarim aléa béra'hamim). [bénédiction du Shéma]
Le mot "méïr" ne fait pas référence à rabbi Méïr mais plutôt à la bénédiction d'Hachem qui illumine.

2°/ lorsque rabbi Méïr a dit : "Ela'a déMéïr Anéni", il faisait référence au miracle de 'Hanoucca.
La prière de "Ela'a déMéïr Anéni" implique : que le D. qui fourni l'illumination pour le peuple juif pendant les jours de 'Hanoucca me réponde.

[l'exil de Yavan est considéré comme un temps de ténèbres (cf. le midrach Béréchit rabba 2,4 -> sur le mot 'hochékh (obscurité - Béréchit 1,2) = c'est une référence à l'exil de Yavan) ; pendant le miracle de 'Hanoucca, Hachem a illuminé nos yeux avec le miracle de l'huile.
Ainsi dans chaque situation où l'on se sent dans l'obscurité, on prie à Hachem de nous illuminer, comme Il l'a fait à 'Hanoucca (reconnaissance/remerciement sur passé, puis demande future).
En ce sens, cela explique la coutume de donner à la tsédaka en l'honneur de rabbi Méïr, de dire "Ela'a déMéïr Anéni", pour mériter une délivrance, ou bien retrouver un objet perdu.]

=> Rabbi Méïr a été celui qui a affirmé que chaque juif sera toujours considéré comme un enfant d'Hachem, et cela est précisément le message que les grecs ont voulu effacer, ses mots "Ela'a déMéïr Anéni" (dieu de Rabbi Méir, répond-moi!) sont donc particulièrement appropriés.
De même que nous avons gagné à 'Hanoucca par le force d'être les enfants d'Hachem, de même nous avons un pouvoir d'illuminer notre vie des bénédictions Divines, par le fait d'être Ses enfants adorés.
Ne dit pas combien ton problème est grand, mais plutôt combien ton papa Hachem est énorme!

Les juifs ne servaient pas Hachem dans le Temple avec tout le désir et l'éclat qu'implique le fait de se savoir fils d'Hachem, ce qui a conduit à la domination des grecs. Cependant, avec les miracles de 'Hanoucca, Hachem nous est venu en aide, nous sauvant, et témoignant du fait que nous sommes Ses enfants, peut importe nos actions. C'est ce message que nous devons internaliser à 'Hanoucca pour l'année à venir.

La tsédaka est l'essence de 'Hanoucca, et 'Hanoucca est le fondement même (le sod) de la mitsva de la tsédaka. En effet, à chaque tsédaka que nous faisons nous attestons et ancrons en nous le fait que nous sommes tous des enfants d'Hachem, et par cela nous luttons contre ce que les grecs voulaient nous enlever, notre spécificité d'être juif = on est et sera toujours les enfants chéris d'Hachem (et ce peu importe les bêtises qu'on a pu et/ou peut faire!
Aux yeux d'Hachem nous serons toujours des lumières, et ce n'est que notre yétser ara qui nous fait oublier cela afin que nous agissions avec moins d'éclat, de grandeur spirituelle dans notre vie. ).

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-> Le Sfat Emet ('Hanoucca 5642) enseigne :
A chaque 'Hanoucca, le peuple juif ne se contente pas de remercier Hachem pour le miracle de la délivrance, mais nous reconnaissons aussi notre totale indignité d'avoir été le bénéficiaire de Son miracle.
Une telle confession devrait avoir pour effet de nous inciter à nous repentir. En fait, 'Hanoucca est un moment particulièrement propice pour implorer la miséricorde divine, car un pauvre ferait du porte-à-porte pour demande l'aumône.
Au moment du miracle de 'Hanoucca, Hachem ému par notre pauvreté spirituelle, a libéré le peuple juif.
De même, chaque année à cette époque, Hachem tient compte de notre appel à son aide. La coutume selon laquelle les pauvres circulent de maison en maison pour recueillir la tsédaka peut être un moyen subtil de nous rappeler notre statut de pauvre et la nécessité d'implorer Hachem pour la miséricorde.

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