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Le 9 Av et la nécessité de prendre le deuil

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Il est difficile de s’attrister de la perte de quelque chose que l’on n’ a jamais eu.
Néanmoins, pleurer pour le Temple à Ticha Béav est capital pour la survie et la reconstruction de Jérusalem.

-> La guémara (Taanit 30b) nous dit :
"Tout celui qui pleure pour Jérusalem méritera de partager sa joie [quand le Temple sera reconstruit]."

-> Le rav Eliahou Kitov (Séfer haTodaa - chap.33) nous enseigne :
"On raconte l’incident suivant au sujet de Napoléon, empereur de France.
Une fois, il passa devant une synagogue à Paris pendant Ticha Béav et il vit des juifs assis par terre, pleurant et se lamentant de la destruction de leur Temple et de leur terre comme si cette tragédie avait eu lieu la veille.
Il resta bouche bée et dit ensuite : "Je jure qu’a la fin ce peuple aura du bien dans sa propre terre ! Où voyons-nous un autre peuple dans le monde qui continue à pleurer et à languir pendant des millénaires sans diminuer d’intensité ?"

-> Le rav 'Haïm Friedlander de nous expliquer :
"Il y a une signification intrinsèque au fait de pleurer annuellement la destruction des Temples.
C’est un témoignage important de la survie spirituelle du peuple juif parce qu’il n’y a aucun autre peuple qui commémore ses échecs.

A l’opposé, toutes les nations commémorent leurs victoires.
Mais le peuple juif observe le jour de la destruction des deux Temples chaque année."

=> Pleurer pour les erreurs du passé est une garantie pour le futur.
Agir ainsi est une preuve de notre survie spirituelle.

-> Le rav Emmanuel Feldman a écrit un beau texte sur le 9 av (Ticha béAv) :
"Ticha Béav n’est pas le jour préféré de tout le monde, mais c’est l’un de mes préférés à moi, non pas parce qu’il y ait de quoi se réjouir, mais parce qu’on peut se repentir.
J’aime Ticha Béav du fait de ce que cela évoque pour moi au sujet des Juifs : que nous sommes un peuple qui se souvient et qui sait que son passé conduit vers un futur.

Il y a bien plus d’Italiens dans le monde que de Juifs. Et pourtant, personne ne pleure (l'ancien) Rome.
Il y a bien plus de Grecs dans le monde que de Juifs. L’Acropole et le Parthénon sont des attractions touristiques, mais qui pleure leur destruction ?

La Babylonie, la Perse, l’Assyrie, la gloire de l’Egypte antique, qui s’en souvient, qui verse une larme, qui s’en soucie ?

J’aime le 9 Av parce que seul un peuple qui peut pleurer pourra un jour rire.

Et j’aime Ticha Béav parce que j’en ai besoin

Dans tout mon confort, je dois enlever mes chaussures en cuir et diminuer les lumières.
Je dois jeûner et ne pas me faire plaisir. Je dois lire les Lamentations et pleurer les souffrances vécues par mon peuple dans son histoire sanglante. Je dois me concentrer sur quelque chose d’extérieur à moi.

J’ai besoin de Ticha Béav parce que ça me rappelle ce que c’est qu’être juif et qu’Essav hait Yaakov, Pharaon opprime Israël et Haman veut nous détruire et que les empires du monde détestent le juif parce qu’il appartient "au peuple qui vit seul".

J’aime Ticha Béav parce que ça nous enseigne quelque chose de profond, que pour le judaïsme, les événements historiques ne sont pas seulement de l’histoire, pas seulement des événements.
"L’Histoire" et "les événements" ont lieu à un moment dans le temps, mais dans le judaïsme, quand un événement à lieu, il fait partie de nous. C’est un nouveau savoir, une nouvelle connaissance et une perception continue, une nouvelle conscience.

J’aime Ticha Béav parce qu’il contient un message d’espoir profond et de foi profonde.
Ce jour-là, nos Sages nous enseignent que le Machia'h est né.
Comme c’est pénétrant, comme c’est ironique que justement le jour de la destruction la rédemption a commencé.
La fin est également le début."

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