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Le 9 Av = un jour de joie

+ Le 9 Av = un jour de joie :

-> Le midrach (Bamidbar rabba 13,5) dit que le 9 Av n'est pas un jour tragique et douloureux, mais plutôt un jour de joie, un jour où nous devrions être plein de joie.

-> Le 'Hatam Sofer rapporte que Ruth s'est marié et a consommé son mariage avec Boaz le soir du 17 Tamouz. Boaz est ensuite mort.
Ainsi, le 17 Tamouz est l'initiation de la descendance de la dynastie de David, commençant avec la naissance de Oved (grand-père de David), et qui comprend le machia'h.
Le 'Hatam Sofer dit que cela illustre le fait que Hachem fournit le remède avant le malheur.

-> L'après-midi du neuf Av, est né le machia’h (guémara Yérouchalmi Bérakhot 2,4).

-> Le rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Dvach - 2e partie - amoud.104) ajoute l'idée que le machia'h, qui célèbre son anniversaire le 9 Av, a été en réalité conçu le 10 Tévét, le jour où le siège de Jérusalem a commencé.
[cela illustre que dans nos tragédies, réside déjà le remède qui nous amènera la joie de la Délivrance.]

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+ L'incroyable enseignement du 'Hatam Sofer :

-> Le ‘Hatam Sofer (Drouch du 7 Adar 5587) écrit que lors de la destruction du Temple, les fautes des Bné Israël furent expiées, comme l’écrit Rachi (sur Yé'hezkiel 20,5 inspiré du midrach Vayikra rabba 7,1) : "Cette haine (suscitée par les Bné Israël lors du veau d’or) était réprimée par Hachem depuis près de 900 ans, depuis la sortie d’Egypte" (jusqu’à la destruction du Temple).
Il est également rapporté
dans un autre midrach (Esther Rabba Péti’ha 11) à propos du verset : "Et voici que lorsque Jérusalem fut assiégée" (Yirmiyahou 38) que "même ce verset n’est pas un malheur mais une joie", car en ce jour, Ména’hem (le Machia’h) est né et Israël a payé sa dette pour ses fautes.
C’est ce qu’enseigne Rabbi Chmouël : Israël a payé une grande dette pour ses fautes au moment où le Temple a été détruit, comme il est dit (Eikha 4,22) : "Ta faute est expiée, fille de Sion".

Le ‘Hatam Sofer poursuit : "C’est pourquoi, si je ne craignais pas (de l’innover), je dirais que le jour du 9 Av en lui-même est un jour de joie et d’allégresse puisqu’il est dit à son sujet : "Ta faute est expiée, fille de Sion, Il ne continuera pas à t’exiler". Mais le deuil et les pleurs de chaque année portent sur la nouvelle destruction, par nos grandes fautes. Car chaque jour, la malédiction est plus grande que la veille et c’est comme si chaque année, le Temple était à nouveau détruit.
Cela signifie qu’il conviendrait en réalité de se réjouir en ce jour sur la destruction passée, mais, comme nos fautes ont retardé le terme de notre délivrance et ajoutent de l’affliction à nos péchés, le deuil actuel repousse la joie passée".

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-> Rabbi Pin’has de Koritz (Imré Pin’has, Ticha béAv 388 ) explique pourquoi le 9 Av est appelé un Moed. Il explique que pour créer, il faut d’abord qu’il y ait destruction. Il en va de même pour le ‘hourban (destruction) où la grande lumière de machia’h (voir midrach Tan’houma, Nasso 11) est précédée par la destruction du Temple.
La destruction du Temple qui s’est réellement produite ce jour-là est donc en fait une partie cruciale de la rédemption. Le but ultime de ce jour spécial est de devenir un Moed, destiné à être le jour où Hachem révèlera Sa lumière. C’est donc intrinsèquement un jour où la célébration est de mise.

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+ La joie au milieu de la douleur :

-> Se souvenir de la destruction de Jérusalem est un cause de chagrin. Pourtant, nous prions pour la reconstruction de Jérusalem à Moussaf de Shabbath, lorsque la tristesse est interdite et que la joie est obligatoire.
=> Comment concilier ces 2 émotions contradictions?

Le visage du 'Hazon Ich rayonnait de joie même lorsqu'il parlait de sujets tristes.
Interrogé à ce sujet, il expliquait : dans Eikha, le prophète Yirmiyahou se lamente de la destruction de Jérusalem, qu'il a pu vivre. Sans aucun doute, lorsqu'il écrit : "[Jérusalem] pleure amèrement dans la nuit et sa larme est sur sa joue" (Eikha 1,2), ainsi Yirmiyahou lui-même pleurait sur cette tragédie.
Pourtant, il a écrit ces mots avec l'inspiration Divine, qui ne peut venir que lorsque le prophète est dans un état de joie.
Nous voyons de là qu'il est possible d'avoir simultanément 2 émotions contradictoires : une personne peut pleurer amèrement sur la destruction de Jérusalem, et en même temps être dans un état de joie.

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+ La lecture de la méguilat Eikha après la venue du machia'h :

-> Des 'hassidim ont un jour demandé à Rabbi Lévi Its’hak de Berditchev, le défenseur du peuple juif : "Rabbi, lirons-nous encore le livre d’Eikha lorsque la Délivrance complète aura eu lieu?"
Il leur a répondu : "Bien sûr, et nous ferons même, pour sa lecture, la bénédiction de Chée'héyanou!"
Ils se sont étonnés : "Comment cela sera-t-il possible?".
Il a alors expliqué : "Après la Délivrance, nous le lirons d’une autre manière ... Ainsi, nous lirons toute cette Méguila avec une nouvelle signification et ce sera un réel bonheur".

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-> Après la rédemption finale, le livre des Lamentations (Eikha) sera réinterprété comme un livre de la rédemption.
[Ben Ich 'Haï - Né'hamat Tsion]

-> Le jour du 9 Av, nous lisons le livre d'Eikha, qui pleure la destruction du Temple, la chute de Jérusalem et l'exil du peuple juif, tout cela au niveau de pschat (sens simple).
Pourtant, en utilisant le niveau d'interprétation drouch, le Ben Ich 'Haï transforme les versets d'Eikha en une description joyeuse de la future rédemption.
En fait, son commentaire d'Eikha s'intitule : "Né'hamat Tsion" (Réconforter Sion).

-> ainsi selon le Ben Ich 'Haï (introduction à son commentaire sur Eikha - Né'hamat Tsion), à l'époque du machia'h, la méguilat Eikha changera, prenant un sens optimiste et joyeux. Elle sera remplie de bénédictions et de réconfort.

De même, Rabbi Binyamin haCohen Vital (dans son commentaire Alon bakhout) présente une approche où il explique les versets de la méguilat Eikha avec un message positif, optimiste et réconfortant.

On a pu voir que Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Likoutim 'hadachim sur le 9 Av) écrit que lorsque le machia’h arrivera, notre lecture de la méguilat Eikha justifiera une bénédiction de Chéhé’hiyanou, réservée aux mitsvot accomplies avec joie.
Eikha n’aura plus de tonalité triste ; au contraire, ce sera une source de réconfort et de joie. De toutes les Méguilot, Eikha sera la plus heureuse. Elle sera lue comme une déclaration de la gloire et de la grandeur qui imprégneront Jérusalem.
Eikha sera comprise comme une comparaison de Jérusalem en temps de ruine avec son état reconstruit.

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Par exemple :

-> Le Ben Ich ‘hai (Né’hamas Tsion, Eikha 1,1) explique comment le 1er passouk d’Eikha sera compris à l’avenir. Il dit que tout comme le peuple juif atteindra une importance spirituelle indépendante et inhérente, il en sera de même pour Jérusalem.
Généralement, indépendamment de la taille et de la population d’une ville, elle dépend presque toujours des ressources des autres villes. Aucune ville ne cultive tous les types de produits ou ne possède toutes les ressources naturelles pour répondre aux besoins de ses habitants. La prophétie de Yirmiya sur Yerouchalayim est une vision de son autosuffisance future.

Ainsi, nous devons comprendre les premiers mots d’Eikha : "eikha yachva badad" (איכה ישבה בדד - le sens simple est : "Hélas! Elle est assise dans la solitude") = Comment se fait-il que Jérusalem soit seule, c’est-à-dire complètement autonome. Toutes les matières premières, les produits nécessaires seront disponibles dans la ville!
Dans le passé, Jérusalem, comme toutes les autres villes, devait compter sur les importations, mais lorsque le machia’h viendra, les gens se demanderont comment Jérusalem échappe aux limitations affectant les autres villes du monde.
Peut-être qu’on avancera la faiblesse démographique de Jérusalem comme tentative d’explication. Mais la suite du verset d’ouverture (1,1) le dément : "a'ir rabatu am" (העיר רבתי עם - la ville sera populeuse) mais cela n’impactera pas son autosuffisance.
Combien de personnes y aura-t-il? Les mots suivants répondent à ceci : "ayéta kéalmana (היתה כאלמנה - le sens simple est qu’ "elle est devenue comme une veuve") le mot "almana" (אלמנה) peut être vu comme la contraction de אל מנה (qui ne peut pas être comptée). C’est-à-dire qu’il y aura tellement de gens dans la future Jérusalem que l’on ne pourra les compter.
Les juifs seront aussi abondants que les grains de sable. (voir Ochéa 2,1)

-> Un autre exemple de la façon dont un verset de Eikha sera compris à l’époque du machia’h est : "La fille de Tsion a vu partir toute sa splendeur ; ses princes, tels des cerfs qui ne trouvent pas de pâturage, s'avancent à bout de forces devant qui les pourchasse" (Eikha 1,6)
[ויצא מבת ציון כל הדרה היו שריה כאילים לא מצאו מרעה]
Ses chefs étaient comme des cerfs qui ne trouvaient pas de pâturage. Ce verset déplore la gloire ayant quitté Tsion.
Le Ben Ich ‘hai (Né'hamat Tsion Eikha 1,6) explique ces mots concernant l’avenir. La Torah est présente dans le monde entier, mais idéalement, doit émaner de Jérusalem : la Torah sortira de Tsion et la parole d’Hachem de Jérusalem (ki mi tsion tétsé Torah ... - Yéchayahou 2,3)
Quand le machia’h viendra, le centre de l’étude de la Torah sera à Jérusalem et c’est de là que la Torah se diffusera du monde entier.
on a : ויצא מבת ציון כל הדר ה =Toute la gloire et la majesté de la Torah émaneront de Tsion et de là, la Torah se répandra au reste du monde.
et : היו שריה כאילים לא מצאו מרעה = (les dirigeants des juifs seront perdus et erreront sans but) : de nos jours, pendant que nous sommes en exil, nous avons besoin d’érudits de la Torah pour être guidés. Cependant, à l’avenir, chaque juif sera un éminent érudit de la Torah.
Les dirigeants juifs (שריה ) seront des bergers à la recherche d’un troupeau à soigner, mais ils n’en trouveront aucun parce que personne n’aura plus besoin de leur instruction.
Les dirigeants de la Torah seront sans pâturage ( לא מצאו מרעה ), mais pour de bonnes raisons.

Un dernier exemple est le verset : "Aux jours de misère et de souffrance, Jérusalem se souvient de tous les biens qu'elle possédait dans les temps passés. Quand son peuple tomba entre les mains du vainqueur et que personne ne vint la secourir, les ennemis, en la voyant, se sont divertis de ses ruines. " (Eikha 1,7).
[ זכרה ירושלים ימ י עניה ומרודי ה בנפל עמה ביד צר ואין עוזר לה ראוה צרים שחקו על משבת הכל מחמדיה אשר היו מימי קדם]
Le Ben Ich ‘haï (Né'hamat Tsion Eikha 1,7) explique que nous allons reprendre une comptabilité avec laquelle générer une facture à présenter à Hachem. Les 2 Temples ont duré 830 ans, tandis que l’exil dure depuis près de 2 000 ans. Pour rééquilibrer les choses, Hachem nous "doit" de bons moments.
on a : זכרה ירושלים ימי עניה ומרודיה כל מחמדיה אשר היו מימי קדם = Jérusalem se souviendra des jours de souffrance ainsi que des bons moments, rééquilibrant le bon et le mauvais. Jérusalem fera alors une comptabilité pour déterminer la récompense qu’Hachem fournira en compensation de toute la détresse et la misère.
et : בנפל עמה ביד צר ואין עוזר לה = pour élucider cela, fournissons une illustration contemporaine en utilisant l’Holocauste comme exemple. Tout au long de cette période, des millions de juifs ont été assassinés par les Allemands avec l’aide des Ukrainiens et les Polonais. En plus de ceux qui ont personnellement infligé de la douleur et causé la mort, il y avait aussi ceux qui étaient au courant de ce qui se passait mais choisirent de garder le silence bien qu’ils aient la capacité d’intervenir. Dans notre "facture", nous demandons à Hachem que les indifférents et les complices passifs ne soient pas considérés comme innocents.
et : ראוה צרים שחקו על משבתה = il y avait des nations qui ont vu notre sort et non seulement, ont fermé les yeux, mais se sont même réjouies. Dans notre appel à Hachem, nous implorons que ces personnes malveillantes soient incluses dans le compte.

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