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Le erev rav

A propos de la sortie des Bné Israël d'Egypte : "De plus, une tourbe nombreuse (érev rav - עֵרֶב רַב) les avait suivis, ainsi que du menu et du gros bétail en troupeaux très considérables" (Bo 12,38)

=> Qui sont précisément les membres du "érev rav"?

1°/ Selon Rachi : "Un mélange de convertis venus des nations".

2°/ Il s'agit d'égyptiens qui seraient le "ramassis qui était parmi eux [et qui] fut pris de convoitise [pour la viande]" (Béaaloté'ha 11,4). [Ibn Ezra]

3°/ Après la faute d'Adam, celui-ci se sépara de sa femme pendant 130 ans. Il eut pendant ce laps de temps des pollutions nocturnes. Ces "âmes" qui sortirent sans trouver place dans un corps, durent passer de nombreuses épreuves pour parvenir à réparer.
Certaines d'entre elles s'incarnèrent dans les Bné Israël qui naquirent en Egypte et connurent l'esclavage.
D'autres, sont celles des Egyptiens que Yossef obligea à se circoncire pour mériter la nourriture durant les années de famine. Les descendants de ces Egyptiens constituent le érev rav. [selon le Arizal]

Instigateurs de la faute du Veau d'Or, ils auraient été les catalyseurs de certaines révoltes contre Moché pendant les 40 ans de traversée du désert. Le "érev rav" s'est donc greffé au peuple d'Israël et il n'est plus possible à priori de définir d'une façon précise qui en fait partie.

-> Le Zohar (I,25b) soutient que l'Erev Rav se distingue au sein du peuple juif non seulement par son absence de comportements positifs mais encore par une panoplie de comportements négatifs qu'il résume par l'acrostiche Néga Ra (mauvaise affection - נגע רע) :
- les Néphilim (נפילים) [il s'agit des anges déchus qui, lorsqu'ils ont été incarnés dans des corps humains, ont découvert que les filles des hommes étaient belles et se sont attachés à elles] ;
- les Guiborim (גבורים) [les forts (c'est-à-dire les orgueilleux) qui paient des fortunes pour que leur nom soit gravés partout - synagogues et maisons d'étude principalement] ;
- les Anakim (ענקים) [ceux qui disent du mal de la Torah, et de ceux qui l'étudient, sans l'avoir pénétrée ni comprise] ;
- les Réfaim (רפאים) et les Amalekim (עמלקים) [ceux qui ont la haine absolue du juif : les ennemis éternel d'Israël dont certains existent au sein du peuple juif].

Ainsi, la guémara [Beitsa 32b] nous raconte que Chavtaï Ben Marinus est arrivé en Babylonie et s'est trouvé confronté à un refus des habitants locaux de le nourrir, il dit alors : "Ce sont (ces juifs de Babel) des descendants du érev rav, car la Ra'hamim (la pitié, miséricorde) est une des qualités des descendants d'Avraham, qu'ils n'ont pas [il est évident qu'il ne mettait pas en doute leur statut de juif selon la Loi, mais qu'ils avaient des vertus qui ne sont pas les qualités propres au peuple juif. Ainsi, est-il donc possible que les mauvaises vertus du érev rav se trouvent en chacun d'entre nous]."
[il est écrit : "Les juifs se distinguent par 3 qualités : ils sont miséricordieux (ra'hamim), bienfaiteurs (gomlé 'hassadim) et humbles/timides (baïchanim)" (guémara Yébamot 79a ; aussi que Yérouchalmi Kidouchin 4,1) ]

-> Le Gaon de Vilna (Adéret Eliyahou) classe en 5 groupes le érev rav contemporain :
a) Ceux qui recherchent la dispute et parlent du lachon ara ;
b) Ceux qui poursuivent leurs propres désirs ;
c) Les escrocs qui prétendent être des tsadikim mais dont le cœur n'est pas droit ;
d) Ceux qui poursuivent les honneurs et construisent de grandes synagogues pour se glorifier ;
e) Ceux qui poursuivent l'argent et engendrent les conflits.

-> Le Gaon de Vilna écrit par ailleurs (Biour LéTikouné haZohar 27) :
"Ce sont les riches arrogants ... ils sont les chefs du peuple juif [en ce sens, ils sont appelés érev rav, parce qu'ils sont les chefs (Rav) des juifs dans l'Exil (Erev = soir) - Likoutim haGra] ... ils s'emparent des maigres possessions des pauvres d'Israël ... ils freinent l'accomplissement de la Bonté et de la Charité vis-à-vis du Monde de la Torah et se moquent des Talmidé 'Hakhamim".

-> Le rôle des 3 libérateurs de la fin des temps : Machia'h Ben Yossef, Machia'h Ben David et Moché, est de combattre, respectivement, les 3 "têtes" des forces du Mal (Klipot) : Essav, Ichmaël et le érev rav [contrairement à Essav et Ichmaël qui agissent de l'extérieur, le érev rav agit de l'intérieur].
Cette dernière entité, dont le chef se prénomme Armilus, tentera par tous les moyens de liguer Essav et Ichmaël contre Israël, afin d'empêcher l'unification des 2 machia'h, nécessaire pour révéler la guéoula.
Ainsi, Moché, le premier Libérateur, qui accepta de faire sortir d'Egypte ce "ramassis" de peuples avec les Bné Israël contre l'avis de D. [Moché avait vu en eux : 202 - valeur numérique de רַב ([Erev] Rav) - des 288 étincelles de divinité qui faut libérer et ramener vers la sainteté.
Lors de la faute du Veau d'Or, il s'avéra clairement qu'il s'agissait d'une erreur], aura pour tâche ardue de les éradiquer [voir Kol Hator 2].

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-> b'h, également sur la notion de Erev rav, ainsi que sur le Veau d'or : http://todahm.com/2017/07/25/le-veau-dor

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-> "Et une multitude mélangée (erev rav) monta également avec lui" (Bo 12,38)

-> Il s'agit des égyptiens convertis qui sortirent avec le peuple juif.
Le midrash dit que ce verset exprime la réalisation de la Promesse Divine selon laquelle les descendants d'Avraham sortiront avec de grandes richesses. Mais apparemment, on ne voit pas le rapport?

-> En fait, bien que les Hébreux sortirent avec beaucoup de richesses, malgré tout ils laissèrent encore beaucoup de biens en Egypte, de sorte que le butin qu'ils prendront des égyptiens après la traversée de la mer était plus important que celui qu'ils prirent en quittant l'Egypte, comme le disent nos Sages.
Or, psychologiquement, même quand quelqu'un est libéré avec beaucoup de richesses, le fait de savoir qu'il a laissé encore beaucoup derrière lui, cela lui donne l'impression de ne pas avoir pris beaucoup. Ainsi, les Hébreux n'avaient donc pas eu l'impression d'avoir pris une grande richesse.
Mais quand ils virent tous les égyptiens qui sortirent avec eux, et qui partirent les mains vides, c'est la comparaison avec eux qui les rassurait et fit qu'ils se satisfirent des biens qu'ils emportèrent.

Ainsi, c'est grâce à la multitude d'égyptiens (le erev rav) qui monta avec eux sans aucun bien, que se réalisa la promesse que les Hébreux sortiraient avec de grandes richesses, car cela leur donna le réel sentiment d'être riches (par rapport à ces égyptiens).
[Ktav Sofer]

 

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-> Le érev rav étaient des convertis de dernière minute (juste avant la 10e plaie en voyant les juifs préparer le sacrifice de Pessa'h, à l'odeur du gan eden) et appelés : le érev rav.
Il y avait parmi ces derniers (érev rav) d'illustres magiciens, notamment : Ianous et Iambrous.
Hachem a déconseillé Moché de les accepter, mais il a pris leur défense en affirmant qu'ils sanctifieraient le nom de D. en racontant à tous Sa grandeur et Sa toute puissance.
Finalement, D. a autorisé Moché à les convertir, mais en fin de compte, ce sont eux qui inciteront les érev rav à adorer le Veau d'or. (Zohar haKadoch - Ki Tissa)

A l'époque du machia'h, la grandeur Divine sera alors manifeste (à ce moment, qui ne voudra pas faire partie du peuple adoré/proche de D.!). Puisque Hachem est clairement révélé, la conversion ne pourra pas être acceptée.
Le Ohr ha'Haïm haKadoch développe l'idée qu'à l'époque du machia'h ce sera Moché rabbénou qui mènera de nouveau le peuple, et pour corriger son erreur d'avoir accepté tous les convertis lors de la sortie d'Egypte (le érev rav qui nous a provoqué tellement de dégâts par la suite, comme le Veau d'or!), il rejettera alors toute conversion non sincère.

-> La Torah émet la règle que si un mari fait une fausse accusation envers sa femme : "elle restera sa femme, il ne pourra la répudier de sa vie" (Ki Tétsé 22,19).
Moché a émis une fausse accusation envers le peuple juif : "Ce peuple est coupable d'un grand péché" ( Ki Tissa 32,31).
Mais en réalité, ce n'était pas les juifs, mais le érev rav qui en était coupables.
C'est pourquoi, Moché doit rester avec nous pour toujours, et ce à travers chacune des générations, dans chacun des exils.
Il ne peut pas divorcer de son peuple.
[Yalkout 'Hadach]

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-> Les nations accusèrent les juifs d'avoir fabriqué le veau d'or. Hachem ordonna donc à Son peuple de commencer par apporter de l'or pour le Michkan.
Cela prouvait que l'or avec lequel le veau d'or fut fabriqué n'appartenait pas aux juifs mais au érev rav.
La Torah y fait allusion lorsqu'elle désigne le Michkan sous le nom de : "Michkan du témoignage" (Michkan haédout), car il témoignait que Hachem avait pardonné la faute du veau d'or aux juifs.
[Méam Loez - Pékoudé 38,21]

-> La manne tombait dans la maison et dans la bouche des juifs saints, ainsi qu'il est écrit : "[Hachem] fit pleuvoir sur eux la manne comme nourriture, Il leur octroya du blé du ciel" (Téhilim 78,24).
La manne leur tombait réellement dans la main, ils n'avaient plus qu'à la porter à leur bouche pour la manger.
Par contre, au sujet des réchaïm, la Torah dit : "Le peuple s'éparpilla et ramassa [la manne]" (Bamidbar 11,8). Ce verset implique qu'ils devaient aller loin dans le désert pour ramasser la manne ...
[le Méam Loez enseigne que : le érev rav ne mangeait pas la manne dès qu'elle tombait, mais une fois qu'elle avait commencé à fondre au soleil. De plus, il ne pouvait pas la manger nature mais il la broyait, puis la pétrissait comme du blé, et il en faisait ensuite des gâteaux qu'il consommait (Bamidbar 11,8). Il n'en appréciait pas la nature spirituelle, c'était comme un produit végétal quelconque.]

-> Selon le Sifté Cohen (Bamidbar 14,29), le érev rav n'a pas mérité d'être inhumé.
Lorsqu'on essayait d'enterrer l'un de ces pêcheurs, la terre vomissait son cadavre.

-> La mer Rouge s'est refermée et qu'elle a recraché l'incroyable richesse des égyptiens.
Le érev rav n'a reçu aucune part du butin parce qu'ils n'ont pas été soumis à l'esclavage en Egypte. [Siftei Cohen]

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-> Selon le Bné Yissa'har, la manne et le puits ont bénéficié à tout le monde, même au érev rav.
Par contre les Nuées de Gloire étaient réservées uniquement au peuple juif, [les autres suivants le peuple en dehors de ces Nuées].

-> Le Bné Yissa'har, citant le 'Hida, écrit que c'est particulièrement les Nuées de Gloire qui peuvent témoigner du fait que les juifs sont spéciaux, qu'il sont uniques aux "yeux" de Hachem.
En effet, dans le désert le Erev Rav était "recraché" à l'extérieur des Nuées (c'est réservé uniquement à mes enfants, à mes biens-aimés!), tandis qu'ils pouvaient bénéficier de la manne et du puits.
En effet, il est normal que Hachem fournisse au Erev Rav le minimum pour vivre (nourriture et eau), mais de la bonté supplémentaire par le biais des Nuées, cela ne leur a pas été octroyée.
=> Ainsi, les Nuées témoignent de l'unicité des bné Israël, et c'est pour cela que Hachem a fixé une fête pour s'en rappeler.

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-> Au moment de la traversée de la Mer Rouge, il est écrit : "Israël vit la main puissante que D. avait déployée sur l'Egypte, et le peuple craignit Hachem, et ils eurent foi (ils firent confiance) en D. et en Moché son serviteur" (Béchala'h 14,31)

Par la suite, au sujet du veau d'or, Rachi commente (Ki Tissa 32,4) :
"Voici tes dieux : et il n'a pas été dit : 'Voici nos dieux'.
De là nous apprenons que le érev rav, qui étaient montés (avec nous) d'Egypte, qui s'étaient unis contre Aharon ; ce sont eux qui ont fait le (veau d'or) et ensuite ils ont entraîné Israël à les suivre."

=> Si le érev rav n'avait pas entraîné le peuple juif à faire le veau d'or, nous n'aurions pas fauté.

Le Ramban (Béchala'h 14,31) précise que l'élite d'Israël avait déjà acquis la crainte et la foi de D., mais le érev rav n'a été animé de cette crainte et de cette confiance en D. qu’après la traversée de la mer.
De plus, comme la servante, le érev rav a vu la révélation éclatant de la présence divine et a assisté au don de la Torah en entendant les 2 premiers commandements prononcés par D. lui-même.
=> Comment expliquer la chute de leur niveau, en si peu de jours, jusqu'à devenir idolâtres et entraîner le public à fauter?

Leur nature profonde n'a pas été modifié, car ils n'ont pas fait d'efforts personnels pour accéder à ce niveau qui leur a été donné "sur un plateau" par D., et à la 1ere épreuve, lorsque Moché a tardé à descendre, ils ont perdu cette confiance et ont fait le veau d'or.

=> Malgré leur prise de conscience élevée de la grandeur d'Hachem (avec tous les incroyables miracles liés à la sortie d'Egypte), ils sont demeurés comme ils l'étaient auparavant (érev rav), car leur élévation ne fut pas le fruit d'un labeur.

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-> "Voici les paroles que Moché a adressé à tout Israël" (Dévarim 1,1)

-> Celui qui donne une remontrance doit parler à chacun d'une manière qui lui est adaptée.
On ne doit pas faire un reproche adressé qui englobe tout le monde.
C'est pourquoi, lorsque Moché commença ses mots de réprimande aux Bné Israël, il démarra par le érev rav, qui les a rejoint en Egypte et qui était particulièrement entêté. Ainsi, il leur a parlé : "bamidbar" = mot qui est la combinaison de 2 mots : "bédibour mar"(d'un ton vif, critique).
Cependant, au restant du peuple, il a parlé : "bé'arava" (agréablement).
Moché a réprimandé le reste de la nation juive d'une manière gentille et agréable, afin que son message puisse entrer dans leur cœur et susciter l'engagement et le dévouement souhaités.
[Sifté Cohen]

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-> "Vous vous tenez tous aujourd'hui devant Hachem votre D." (Nitsavim 29,9)

-> Le Méam Loez commente :
Généralement, la Torah emploie le mot "omdin" pour dire "être debout", mais dans notre verset le mot "nitsavim" évoque une position stable et forte que les juifs n'avaient pas encore expérimentée jusque-là.
En effet, ils étaient retenus par le érev rav qui les avait accompagnés d'Egypte dans le désert et qui les avait incités à fauter à de nombreuses occasions.
Cependant, les diverses épidémies et punitions que D. a envoyées au cours des pérégrinations dans le désert ont éliminé les membres du érev rav.
Ainsi, à présent, Israël se trouve debout seul, puissant et digne, sans erev rav, comme le dit Moché : "Vous êtes tous debout ... chaque homme d'Israël".

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-> Le Gaon de Vilna (.אפיקי ים סנהדריו צז) écrit que la domination du erev rav, et plus spécifiquement, leur haine envers les talmidé 'hakhamim et l'aversion effrénée de toute forme de soutien pour eux, sont tous les résultats de la haine gratuite qui a causé la destruction du Temple.

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-> "Hachem parla à Moché : Va, descends, car ton peuple que tu as fait monter du pays d'Egypte s'est corrompu" (Ki Tissa 32,7)

-> Rachi commente : c'est un reproche implicite [de Hachem] à Moché, une façon de lui dire : "Ceux qui ont provoqué la faute sont ton peuple, le érev rav égyptien que tu as accepté de ta propre initiative.

-> Le Gaon de Vilna révèle que dans chaque génération, les juifs hérétiques et réchaïm sont des descendants du érev rav, et à l'époque précédant la guéoula par le machia'h, ils vont proliférer et avoir davantage de pouvoir, ce qui va entraîner des dommages énormes pour les justes de cette génération.

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-> Le Méam Loez enseigne (Térouma 25,3-7) :
Les arbres de chittim poussaient le long du ruisseau de Chittim.
Ce ruisseau avait la particularité de stimuler la convoitise et de corrompre quiconque buvait de son eau.
Les habitants de Sodome, qui s’approvisionnaient en eau à ce ruisseau, étaient très immoraux.
A l'époque du machia'h, ce ruisseau sera totalement asséché.

Yaakov emporta quelques-uns de ces arbres [de la Terre Sainte] avec lui en Egypte pour que ses descendants les utilisent dans la construction du Michkan, et par ce mérite qu'ils affaiblissent la tentation conduisant à la débauche.

Yaakov pressentit également qu'à leur départ d'Egypte, les juifs allaient séjourner auprès du ruisseau de Chittim. Si les arbres de chittim étaient utilisés pour construire le Michkan, alors cette eau ne les conduirait pas à la tentation.

C'est pour cette raison que les seuls à avoir fauté au ruisseau de Chittim [avec les filles de Moav après la sortie d'Egypte (Bamidbar 25,1)] étaient les membres du érev rav (Chémot 12,38).
Les vrais juifs ne se rendirent pas coupables de relations interdites. Le bois de chittim qu'ils emportèrent d'Egypte pour construire le Michkan subjugua leur mauvais penchant et les protégea de la tentation.
Sans cela, les juifs n'auraient pas survécu car Hachem hait l'immoralité et punit sévèrement ceux qui s'en rendent coupables.
Il est vrai que D. s'emporta contre les juifs et les frappa d'épidémie (Bamidbar 25,4-9), [mais la raison est] parce qu'ils n'avaient pas empêché le érev rav de fauter. Seul l'héroïsme de Pin'has apaisa la colère Divine.

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-> "La populace qui était parmi eux eurent un désir… Ils dirent : “Qui nous donnera à manger de la viande" (Béaaloté'ha 11,4)

-> Il y a un proverbe populaire : "Le renégat ne se repent que pour entraîner aussi sa femme et ses enfants à tout renier!"
Le ‘Hatam Sofer dit que c’est par ce proverbe qu’il faut expliquer le verset : au début il y avait seulement la populace (le erev rav) qui avaient des désirs, mais ensuite ils ont réfléchi et se sont repentis, afin d’entraîner aussi les bnei Israël à ces désirs.
Comme "ils ont fait téchouva (vayachouvou), immédiatement «les bnei Israël ont pleuré" eux aussi.

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-> "Le peuple fut empêché d'apporter" (Vayakél 36,6)
Le Sifté Cohen (rabbénou Mordé'haï haCohen) explique : "le peuple" fait référence ici au : érev rav, qui apportaient des donations car ils se sentaient forcés de le faire, n'ayant pas d'intentions convenables, puisque pas léchem chamayim.
Lorsque Moché a entendu cela, il a demandé aux gens d'arrêter d'apporter des donations car le Michkan nécessite une véritable pureté de ceux qui sont impliqués dans sa construction.
[pour Hachem l'essentiel n'était pas l'objet amené (Il n'a besoin de rien!), mais plutôt le cœur de celui qui l'apportait!]
Immédiatement alors, les gens du érev rav ont été plus que content de pouvoir arrêter.

-> Pour le Michkan : "Tous, hommes et femmes, ce que le cœur portait à offrir pour les divers travaux que Hachem avait prescrits par l'organe de Moché, les Bné Israël en firent l’hommage spontané à Hachem" (Vayakel 35,29)
-> Pour le Veau d'or : "tout le peuple qui se dépouilla" (Ki Tissa 32,3)

=> Comment comprendre que pour le Michkan seuls ceux qui y "étaient portés par leur cœur" offrirent leurs dons, mais pour le Veau d'or c'était "tout le peuple qui se dépouilla"?

-> Le rav Yonathan Eibschutz donne l’explication suivante :
Lorsque Moché appela les Bné Israël à apporter des offrandes pour la construction du Michkan, même le Erev Rav voulut contribuer en amenant des offrandes afin d'avoir aussi une part dans sa construction. Mais les Bné Israël s'y opposèrent : "Ceux qui nous ont fait fauter au Veau d'Or n'auront pas de part dans la construction du Michkan".
Cependant le Erev Rav attendait son tour, chacun avec son or, son argent, son cuivre. Les Bné Israël manifestèrent leur mécontentement.
Un délicat s’éleva alors : pouvions-nous "perdre" le Michkan de tous les dons du Erev Rav, sous prétexte que les Bné Israël ne voulaient pas qu'ils participent? Beaucoup d'or et tous les autres matériaux allaient être perdus!
Les Bné Israël décidèrent, malgré tout que le Erev Rav ne donnerait rien. Ils combleraient eux-mêmes la perte.
Ils firent donc l'inventaire de tout ce que le Erev Rav avait l'intention de donner : la quantité d'or, d'argent, ... et ils les renvoyèrent chez eux.
Et chaque Bné Israël apporta de ses propres biens afin de compenser la perte.
C'est ce que signifie le verset : "Tous hommes et femmes" : c'est le Erev Rav!

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+ Erev rav (quelques commentaires du Ohr ha'Haïm) :

-> "Si un étranger, habite avec toi et veut célébrer la fête de Pessa'h d'Hachem, que tout mâle qui lui appartient soit circoncis, il sera alors admis à la célébrer et deviendra comme tous les gens du pays ; mais nul incirconcis n'en mangera" (Bo 12,48)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch commente :
Lorsqu'un étranger résidera avec toi. De là, nous apprenons que D. a agréé la demande de Moché de recevoir des convertis venant de ce peuple [égyptien] qui s'appelle le érev rav.
Le verset : "lorsque se joindra à toi un étranger" signifie que D. a accepté la demande de Moché.

On peut aussi apprendre de là que D. fait une allusion à Moché qu'il n'était pas d'accord avec lui sur cette chose, mais malgré cela il a accepté sa demande, d'ailleurs regardez toutes les mauvaises choses et les problèmes que nous avons rencontrés dans le désert à cause d'eux.

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-> "Et voici, lorsque Pharaon a renvoyé le peuple" (Béchala'h 13,17)

-> Le Zohar nous enseigne enseigne que chaque endroit où sont mentionnés les mots "le peuple", cela fait allusion au "erev rav" (nations qui se sont mélangées au peuple d'Israël). C'est pour cela que l'on trouve que certaines fois il est écrit le peuple et certaines fois le peuple d'Israël. Tout cela prouve bien que le mot le peuple ne fait pas allusion aux enfants d'Israël mais au erev rav.

Nos Sages ont dit dans le midrach (Chemot rabba 42) que la dégradation du peuple d'Israël est due à ce peuple (Erev rav) qui s'est mélangé à eux : ce sont eux qui ont dit au peuple d'Israël "venons et retournons en Egypte".
Ce sont eux aussi qui ont dit "venons et faisons nous un dieu qui aille devant nous (le veau d'or)".
C'est la raison pour laquelle le verset dit : "et voici lorsqu'il a renvoyé le peuple" = et voici montre un langage de souffrance (tristesse) par le fait que Pharaon a renvoyé ce peuple (le érev rav) et non pas Hachem.
Car D. ne désirait faire sortir uniquement que son grand et saint peuple, son patrimoine. Mais Pharaon, lui, a décidé de renvoyer le érev rav avec eux et son intention était d'obliger les enfants d'Israël à retourner en Egypte. Ils se sont "collés" aux Bné Israël et ils ont entraîné toutes les souffrances pendant les 40 années passées dans le désert.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

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-> Et on rapporta au roi d'Égypte que le peuple s'est enfui. Alors les dispositions de Pharaon et de ses serviteurs changèrent à l'égard de ce peuple et ils dirent : "Qu'avons-nous fait là, d'affranchir les Israélites de nous servir!" (Béchala'h 14,5)

-> "Et on rapporta au roi d'Égypte que le peuple s'est enfui" :
Il faut dire que le peuple dont on parle ici, est encore une fois, comme précédemment, le "erev rav". On a rapporté au roi d'Égypte que le peuple s'est enfui, le peuple que Pharaon a renvoyé en même temps que le peuple d'Israël (il pensait qu'ils ramèneraient le peuple d'Israël en Égypte). Et soudain, il réalisa qu'ils sont partis et qu'eux aussi ont fui l'Égypte ; c'est la raison pour laquelle le verset écrit "qu'ils ont fui d'Egypte", car les Bné Israël n'ont pas fui l'Egypte, ils sont partis à la demande de Pharaon mais le érev rav, lui, s'est enfui de Pharaon.
C'est ce que le verset écrit : Et le cœur de Pharaon s'est retourné et il a regretté d'avoir renvoyé "ce peuple" (erev rav) et non pas les Bné Israël,

-> Qu'a-t-on fait? Pourquoi les avons nous renvoyés? :
La raison de leur étonnement était que puisqu'il a libéré les Bné Israël de leur esclavage (il se trouve qu'ils n'ont plus le statut d'esclave) si c'est ainsi, le travail que les esclaves faisaient pour le Pharaon allait incomber, à ce moment-là, au peuple égyptien. Puisque le peuple (érev rav) s'est enfui qui va effectuer les travaux exigés par le roi. Lorsqu'ils ont pris conscience de cela, ils se sont mis, tout de suite, à poursuivre le peuple.

D'après ce que nous avons expliqué précédemment, que leur poursuite était en vérité afin de rattraper le "erev rav", Hachem a endurci le cœur de Pharaon et il a décidé de partir à la poursuite aussi des Bné Israël afin de les ramener en Égypte.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

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