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L’exil en Egypte (4e partie)

+++ L'exil en Egypte (4e partie) :

-> Le midrach (Vayikra rabba 1,3) qualifie Batya (fille de Pharaon) de rebelle, racontant que Batya épousa plus tard Kalev, un autre rebelle vertueux.
En effet, Kalev s'est rebellé contre le rapport des espions et Batya s'est rebellée contre son père. "Que le rebelle vienne et qu'il se marie avec la rebelle. L'un a sauvé le troupeau (Israël), l'autre a sauvé le berger (Moché)".
[ les explorateurs étaient des hommes ayant un niveau spirituel extrêmement élevé, au point que selon le Ramban, ils sont cités par ordre d'importance : Kalev est en 3e position et Yéhochoua (qui sera le successeur de Moché) est en 5e. ]

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-> Le midrach (Léka'h Tov 2:6) nous dit que le jour où Batya est descendu au fleuve et a découvert Moché était le 6 Sivan, le jour où le peuple juif était destiné à recevoir la Torah.

-> La Torah Chéléma (Chémot 2,5 - note 40) écrit que pendant que Batya allait se "baigner" au bord du fleuve, ses servantes marchaient le long de la rivière à la recherche de pierres précieuses. Elles cherchaient également des bébés juifs à jeter dans l'eau.
Le Ohr HaChaim (Chémot 2,5) explique que la princesse (Batya) n'était pas autorisée à rester seule un instant au bord du fleuve. Elle devait plutôt choisir une dame spéciale de son entourage royal qui aurait l'honneur de s'occuper des besoins les plus intimes de la princesse.

-> Batya descendit au bord du Nil pour se purifier des idoles de la maison de son père, s'immergeant dans l'eau et se convertissant à la nation juive. [guémara Méguila 13a avec Rachi]
Le Sifté Cohen (Chémot 2,2) explique que Batya s'est spécifiquement purifiée dans le Nil, le dieu des égyptiens, pour montrer qu'il n'avait plus aucune emprise sur elle.
Selon le midrach (Michlé 31,15), elle a mérité ainsi d'entrer au Gan Eden sans avoir à mourir.

-> Le rav Yossef Rosen (surnommé le Rogatchover) note que Batya a découvert la corbeille/panier [de jonc] de dans lequel était Moché "parmi les roseaux" = dans le fleuve (Chémot 2,5), alors qu'il n'était en fait placé que "sur la rive du fleuve" = à côté du fleuve (Chémot 2,3).
Le Rogatchover explique que Moché a été placé près du Nil et non dans le Nil parce que le Nil était vénéré par les égyptiens, et qu'il était donc interdit à tout juif d'en profiter. Cependant, une fois que Batya s'est converti dans le fleuve, le déshonorant en tant que dieu, son pouvoir et son statut furent abrogés et il fut de nouveau autorisé à bénéficier. C'est ainsi qu'à partir de ce moment-là, le panier de Moché a pu flotter dans le Nil pour que Batya le trouve.
[Tsafnat Panéa'h - Chémot 2,3 - basé sur Avoda Zara 44b]

Ainsi, en choisissant Hachem et en éliminant les dieux étrangers de son cœur, Batya (fille de Pharaon) a annulé le statut du Nil en tant que dieu étranger, ce qui lui a permis de trouver Moché.
De nombreuses leçons peuvent être tirées de cette histoire, mais l'une d'entre elles est basée sur les mots de la guémara (Makot 10b) : "Une personne est conduite à l'endroit où elle veut aller". Puisque Batya a cherché à se débarrasser des dieux étrangers dans son cœur, elle a fini par s'en débarrasser dans la réalité, et par conséquent, a mérité de sauver et d'élever le futur chef du peuple juif.

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-> Le verset : "Elle [la fille de Pharaon] envoya sa servante pour récupérer le panier/berceau [avec Moché bébé]" (Chémot 1,6), est traduit dans la aggada par "elle envoya son bras pour récupérer le panier". Rachi, s'appuyant sur nos Sages, explique que Batya a tendu le bras et que celui-ci s'est miraculeusement allongé, traversant le fleuve pour aller chercher le panier elle-même.

Nous apprenons de là qu'en spiritualité l'essentiel n'est pas si l'on peut faire quelque chose, mais plutôt si l'on doit le faire, car avec l'aide d'Hachem, tout est possible.
Dans le même ordre d'idées, le Alter de Novordok conseillait souvent aux gens : "Ne demandez pas si c'est possible, demandez seulement si c'est nécessaire!"
Ce principe est conforme à la michna (Pirké Avot 2,16) qui dit : "Il n'est pas de votre devoir de veiller à ce que le travail soit achevé, mais vous n'avez pas non plus la liberté de le négliger".
Le dénominateur commun entre toutes ces déclarations est, comme le disait souvent le rav Noa'h Weinberg : "Lorsque vous travaillez pour le Tout-Puissant (Hachem), vous pouvez faire n'importe quoi. Lorsqu'Il vous aide, rien n'est impossible!"

[Moché n'est pas le nom donné par ses parents mais par Batya, et il signifie : "tiré de l'eau". Ainsi, nous disons "Moché Rabbénou" (notre maître), car par son nom il nous enseigne à quel point l'existence de tout juif, le fait que nous ayons la Torah, ... provient de ce moment où Batya à décider de viser l'impossible plutôt que d'avoir une vision défaitiste, limitée. (que se serait-il passé si Batya se serait dit, c'est hors de ma portée!)
Une des bases essentielles de tout juif est d'avoir une ambition maximale en spiritualité, car nous avons Hachem (en nous [âme, part Divine] et) avec nous! ]

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-> Les dames d'honneur de Batya tentèrent de l'empêcher de sauver Moché, raconte la guémara (Sotah 12b), et c'est ainsi que l'ange Gavriel vint et les frappa toutes de mort, à l'exception d'une femme qui resta en vie, car il n'est pas convenable pour une princesse d'être sans entourage.
Le Maharal (Guévourot Hachem - chap.17) explique que les dames d'honneur de Batya n'ont pas été tuées au sens propre, mais que leur libre arbitre a été "tué", éliminant ainsi leur capacité à protester contre les actions de Batya.

Le rav Hutner (Pa'had Its'hak - Pessa'h, 52:3) écrit que cette approche répond à la question pénétrante de savoir pourquoi, si toutes les servantes de Batya ont été frappées à mort alors qu'elles tentaient de l'empêcher de sauver Moché, cela n'est pas mentionné dans la Torah? Un tel miracle devrait-il être célébré à jamais?
La réponse, explique le rav Hutner, est que la Torah est le plan à partir duquel le monde a été créé (Zohar - Térouma 161a), et qu'en tant que telle, la Torah ne contient explicitement que ce qui peut être perçu dans le monde. Par conséquent, le fait que la Torah n'ait pas écrit sur ce miracle démontre qu'il ne s'est pas produit dans un sens physique, mais plutôt dans un domaine supérieur, spirituel.

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-> La guémara (Sotah 13a) raconte que lorsque Moché est né, il rayonnait de lumière, illuminant toute la pièce. En fait, il semble que ce fut le signe qui indiqua à Amram, le père de Moché, que Moché était bien celui qu'Hachem avait choisi pour racheter le peuple juif, comme sa fille Myriam l'avait prophétisé.

Le Malbim (Chémot 2,6) écrit que lorsque Batya a vu Moché pour la première fois, elle a vu sa beauté physique, mais a également ressenti sa beauté spirituelle, qui selon la guémara (Sotah 12b), était la présence de la Chékhina (la présence divine d'Hachem).
Le midrach haGadol (Béréchit 23,1) note que Batya elle-même avait le roua'h hakodech (l'inspiration divine), et prévoyait qu'elle mériterait un jour d'élever le futur rédempteur du peuple juif, et lorsqu'elle vit Moché, elle sut que c'était lui.
C'est pourquoi, explique le Sforno (Chémot 2,10), Batya a appelé le bébé Moché, un nom qui fait allusion au fait qu'il a été sauvé et qui reflète sa future tâche de sauver les autres.

-> Moché est l'une des 7 personnes nées parfaitement circoncises (midrach Tan'houma Noa'h 5).

-> Le midrach (Chémot rabba 1,24) nous raconte que l'ange Gavriel frappa Moché afin qu'il pleure, suscitant ainsi la compassion de Batya.

-> Le midrach (Chémot rabba 1,26) raconte que Moché était extraordinairement beau. À tel point que les gens venaient spécialement pour le regarder, et une fois qu'ils l'avaient fait, ils ne pouvaient plus le quitter des yeux.

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-> Le verset indique que Batya a nommé le bébé Moché, après son acte de méchitiou (le tirant hors de l'eau - מְשִׁיתִהוּ - Chémot 2,10) - une dérivation du nom Moché (מֹשֶׁה).

Le Ibn Ezra (Chémot 2,10) écrit que bien que le nom égyptien de Moché soit enregistré comme "Monyum", Batya l'a en fait appelé par un nom hébreu (Moché) puisqu'elle a demandé une traduction ou bien parce qu'elle connaissait elle-même le lachon hakodesh (l'hébreu).

[ le Daat Zékénim (Chémot 2,10) écrit que certains égyptiens ont appris l'hébreu lorsque Yaakov et ses descendants sont arrivés en Égypte.]

Le midrach (Vayikra rabba 1,3) rapporte que même si Moché avait 10 noms (dont celui donné par ses parents à sa naissance), Hachem ne se réfère à lui que comme Moché, parce que c'est le nom que Batya lui a donné .

Le rav 'Haïm Chmoulévits (Si'hot Moussar Vayikra 5732) s'interroge sur pourquoi Moshé n'a pas été appelé par l'un des 10 noms qu'Hachem lui a attribués, ce qui aurait certainement constitué une description plus précise de son caractère.

Le rav Chmoulévits répond que s'il est vrai que les noms d'Hachem décrivent Moché dans un sens plus vrai, étant donné que Batya a nommé Moché en faisant preuve d'une immense abnégation, son nom n'est pas venu décrire Moché, mais plutôt ancrer en lui le trait de caractère de l'abnégation.

Ainsi, le nom que Batya a donné à Moché par son abnégation est devenu son nom, qui s'attribue directement à sa nature.

[Batya n'a pas seulement fait son maximum pour sauver ce bébé juif, mais elle a ancré en lui une qualité prononcée du sacrifice/abnégation, d'où son nom Moché. ]

[certains commentent que durant toute sa vie, à chaque fois qu'on l'appelait Moché, il pouvait penser à exprimer sa reconnaissance envers Batya de l'avoir sauvé, grâce à D. ]

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-> Bien que le verset de Divrei Hayamim (I 4,18) fasse référence à la fille de Pharaon : "Bitya" (בִּתְיָה), dans la tradition juive, elle est souvent désignée sous le nom de Batya. On peut supposer que cette tradition est basée sur le midrach (Vayikra rabba 1,3) qui rapporte qu'Hachem a dit à Batya, fille de Pharaon : "Moché n'était pas ton fils, et pourtant tu l'as appelé ton fils, alors même si tu n'es pas ma fille, je t'appellerai ma fille".

C'est ainsi que le nom de Bitya fut changé en Batya, composé des deux mots : bat (fille de) Y-a (Hachem).

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-> La guémara (Sotah 12b) raconte que Batya a d'abord cherché une nourrice parmi les femmes égyptiennes, mais parce que Moché était destiné à parler avec Hachem, il n'a pas voulu se nourrir d'une égyptienne.

Le rav Yaakov Kamenetsky (Emet léYaakov - Chémot 2,7) explique que chaque parent doit élever ses enfants depuis le début en se disant qu'il peut être destiné à parler avec Hachem. [en ce sens, nous devons privilégier du lait d'une juive, plutôt qu'une non-juive. ]

-> Bien que Moché avait refusé de se nourrir des femmes égyptiennes, le Sifté 'Haïm écrit qu'un peu de lait a été introduit de force dans la bouche de Moché contre sa volonté. C'est pour cette raison, explique le Sifté 'Haïm, que la bouche de Moché a été "cachérisée" par le morceau de charbon brûlant qu'il a ensuite mis dans sa bouche alors qu'il était un jeune enfant (voir midrach Chémot rabba 1,26).

En fait, dit le Sifté 'Haïm (Chémot 4,10), cette approche répond à des questions évidentes sur l'épisode où Moché s'est brûlé la bouche sur le charbon incandescent : Pourquoi sa main n'a-t-elle pas été brûlée elle aussi (lorsqu'il s'est saisit du charbon)? Et lorsque Moché s'est rendu compte que le charbon était chaud, même s'il n'était qu'un bébé, il aurait dû ne pas le mettre dans sa bouche?!

Cependant, nous pouvons maintenant répondre que la "brûlure" à la bouche de Moché était plus une brûlure spirituelle que physique, et bien que Moché ait développé une sorte de trouble de la parole au cours de cette épreuve, puisque cela n'est arrivé que miraculeusement pour réparer le dommage spirituel de sa bouche, sa main n'a pas été affectée .

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-> Malgré son jeune âge, la guémara (Sotah 12b) décrit comment Myriam a couru avec une force et une endurance extraordinaires, bien au-delà de son âge, pour appeler sa mère (Yo'hévet) afin qu'elle nourrisse le bébé Moché, sans que Batya sache qu'elle était la mère de Moché.

Le Nétsiv (haEmek Davar - Chémot 2,9) écrit que non seulement Batya a payé Yo'hévet pour qu'elle prenne soin de son propre fils, mais qu'elle lui a également fourni des insignes royaux montrant que Moché "appartenait" à Batya, ce qui servirait de protection contre tout égyptien qui chercherait à leur nuire de quelque manière que ce soit.

Selon le midrach (Chémot rabba 1,26), Yo'hévet s'occupa de Moché pendant 24 mois, jusqu'à ce qu'il soit sevré.

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-> Selon Rabbénou Bé'hayé (Chémot 2,3), Yo'hévet a "jeté" Moché dans l'eau pour tromper les observateurs des étoiles et leur faire croire que le rédempteur du peuple juif avait été tué.

Le midrach (Chémot rabba 1,24) révèle que le plan de Yo'hévet a fonctionné, et dès que Moché a été placé dans l'eau, les astronomes ont instantanément rapporté leur succès.

Ce midrach ajoute qu'après que Moché ait été placé dans le fleuve, le décret de jeter les bébés garçons dans le Nil a été immédiatement annulé et aucun autre bébé n'a été jeté dans le Nil.

[les égyptiens se sont alors sentis triomphants, même si le nombre des juifs était alors encore très important. ]

-> Le midrach (Chémot rabba 1,26) souligne l'ironie du fait que non seulement Batya a embrassé et étreint l'enfant Moché avec amour comme s'il s'agissait de son propre fils, mais que Pharaon lui-même l'a affectueusement embrassé et l'a beaucoup aimé.

De la même manière, le midrach dit qu'un tel événement ne s'est pas seulement produit pour Moché, mais le machia'h, lui aussi, sera élevé parmi la nation même dont il nous délivrera.

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