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S’enivrer à Pourim

+ S'enivrer à Pourim (selon le Sfat Emet) :

-> Une personne est obligée de s'enivrer à Pourim jusqu'à ne pas connaître la différence entre "maudit soit Haman" et "béni soit Mordé'haï" (guémara Meguila 7b).

-> Sur la seule base d'un raisonnement rationnel et logique, Israël n'aurait pas été sauvé du décret d'Haman. [on avait un manque total de mérite! ]
Pourtant, Hachem nous a [finalement] épargnés parce que nous sommes son peuple (cf. Haazinou 32,9 : "car la portion de Hachem est son peuple" - ki 'hélek Hachem amo), et en raison de son amour intrinsèque pour nous.

En utilisant les termes de la Meguila (qui semblent se référer à A'hachvéroch mais qui, d'un point de vue homilétique, peuvent se référer à Hachem) : "que le roi désire honorer (acher amélé'h 'hafets bikaro - Esther 6,9), nous interprétons cette phrase comme suit : Hachem veut qu'Israël survive et réussisse en dépit de notre manque de mérite.
Pour démontrer que le miracle de Pourim s'est produit dans une atmosphère d'amour "irrationnel", nous affaiblissons notre capacité de raisonnement en devenant ivres, et nous nous laissons aller à une réalité au-dessus et au-delà de la raison.
[Sfat Emet - Pourim 5661]

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-> Le terme "libassoumé" (לבסומי), bien que traditionnellement traduit par "s'enivrer " (cf. Rachi Méguila 7), peut en fait être lié au concept plus familier de בשמים (béssamim - les épices).
Pourim est un jour de sanctification si rare que même ce monde, avec tous ses plaisirs matériels, se nie lui-même et se rapproche le plus possible du monde à venir. Ce jour-là, le juif peut respirer ce sens éthéré de la sainteté qui descend du ciel et imprègne la terre. À Pourim, même ce monde obtient une "bouffée", une teinte distincte, de la sainteté du monde à venir.

Sur la base de cette nouvelle interprétation de לבסומי, nous pouvons comprendre l'exigence d'inclure une épice nauséabonde dans l'encens du Temple (kétorét). Lorsque le mal, symbolisé par le parfum nauséabond (ou le côté matériel de ce monde), est subsumé par le bien (les autres parfums), une odeur sacrée émerge.
[Sfat Emet - Pourim 5644]

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-> Le 'Hidouché haRim note que l'intention de nos Sages (de nous enivrer à Pourim) est afin d'atteindre un niveau plus élevé que celui de l'"arbre de vie".

Le 'Hidouché haRim a peut-être voulu dire ce qui suit :
En mangeant de l'arbre de la connaissance du bien et du mal (éts adaat), Adam a condamné l'homme à un mode de vie dans lequel les paramètres entre le bien et le mal sont souvent flous. Cette confusion des valeurs est démontrée de la manière la plus frappante par l'existence des 49 portes d'impureté côtoient les 49 portes de la sainteté.
C'est comme si le mal, l'impact d'Amalek et de tous ceux qui génèrent le mal, avait infiltré tous les aspects de ce monde.
Il n'y a qu'un seul bastion de bien pur et immaculé, la 50e porte, pour lequel il n'existe pas d'équivalent.

Tel est notre objectif chaque fois que nous nous battons contre Amalek. Plutôt que de l'affronter sur son terrain, quelque part le long des 49 portes où le mal cherche à coexister avec le bien, nous sautons jusqu'à la 50e porte de pureté, dans une zone où Amalek et son idéologie n'ont pas leur place.

Lorsque Moché se bat contre Amalek, il lève la main (cf. Béchala'h 17,11, kaacher yarim Moché yado), tendant la main vers le ciel, jusqu'à ce qu'il atteigne le niveau ultime de pureté, la 50e porte.
Cet objectif élevé a été atteint une fois, lors du don de la Torah. À ce moment-là, le mal s'était totalement dissipé et l'arbre de vie (auquel la Torah est comparée - éts 'haïm), et non l'arbre de la connaissance, constituait la norme, et il n'existait alors que le bien béni.
À Pourim, le moment où le peuple juif a accepté à nouveau la Torah, nous nous permettons de "sauter" de ce monde et de ses 49 portes vers le monde de la bonté parfaite, vers l'Arbre de vie.
[...]
Ainsi, à Pourim, nous "revisitons" (atteignons le niveau spirituel du Sinaï - nous sentons les épices (בשמים lié à בסומי) qui remplissaient l'univers lors du don de la Torah (cf. guémara Shabbath 88b).
Par conséquence, [à Pourim] nous entrons dans un univers raréfié dans lequel nous ne pouvons plus discerner entre Haman et Morde'haï, simplement parce que Haman, et toutes les forces du mal, n'existent pas à côté de la 50e porte, à côté de l'Arbre de Vie.
[Sfat Emet - Pourim 5640]

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