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Faire le compte des jours et des semaines …

+ Le Omer : Faire le compte des jours et des semaines ...

La guémara 'Haguiga (17b) de nous enseigner :
"Abayé dit qu'il y a une mitsva de compter les jours comme le précise le verset : "Comptez 50 jours" (Vayikra 23) ; et il y a aussi une mitsva de compter les semaines, comme le dit le verset : "7 semaines vous compterez pour vous" (Devarim 16).
De plus, [à la fin de la période du Omer] la fête est appelée : "Semaines" (Shavouot)."

Ainsi, à titre d'exemple le 16e jour du Omer, nous nous rendons quitte du compte du Omer en disant : "Aujourd'hui nous sommes le 16e jour du Omer, ce qui correspond à 2 semaines et à 2 jours."

=> Quel est l'intérêt de compter les jours et les semaines à la suite d'avoir dit le chiffre du Omer? Qu'est-ce que cela apporte?

Le rav Soloveitchik nous enseigne que par le fait de d'ajouter le compte des jours et des semaines, on se sensibilise aux différents aspects du temps.
Lorsque l'on compte les semaines, cela renvoie à une perspective de long-terme, tandis que le fait de compter les jours renvoie aux aspects du quotidien.

-> En se focalisant sur les semaines, nous fixons un cap vers un futur positif, nous sommes rempli de rêves qui nous donnent des ailes (comme on dit : l'espoir fait vivre).
Nous arrivons à dépasser/accepter les difficultés du moment dans l'optique d'atteindre un futur meilleur.

Mais en ayant le tête trop sur des objectifs long terme, on peut en arriver à négliger le présent.
-> Il est ainsi nécessaire d'y ajouter une vision centrée sur le fait de grandir au quotidien, à chaque instant (d'où le compte aussi des jours).
Il arrive souvent de rêver grand, mais le fait de ne pas faire les efforts nécessaires, de se raconter des histoires (en dehors de la réalité), d'être borné/rigide sur ses désirs sans s'adapter à la réalité (tant qu'on a fait le maximum de nos possibilités, faut être souple), ...

L'Alter de Slabodka disait : "Une personne doit être prête à donner tout son futur pour un jour, afin de ne pas finir sa vie en ayant perdu tous ses jours pour un futur."

=> L'ajout des semaines et des jours, au chiffre du Omer, vient nous apprendre qu'à l'image du fait que 2 jambes sont nécessaires pour avancer, il faut user des 2 visions (le long terme et le court terme ; le rêve d'un futur et la réalité quotidienne) pour évoluer/avancer pleinement dans sa vie.

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-> Si nous manquons de compter le Omer pendant une seule journée, nous pouvons continuer à compter, mais sans la bénédiction. Pourquoi cela?

-> Le midrach nous apprend que Rabbi Akiva était un simple berger totalement ignorant en Torah, et tout a changé lorsqu'à l'âge de 40 ans, il a remarqué que des gouttes d'eau ont pu faire un trou dans de la pierre.
Il a alors raisonné que si l'eau pouvait trouer une pierre si dure, alors la Torah (qui est comparée à l'eau) peut pénétrer dans la chair molle de son cœur. Il a commencé par apprendre l'alphabet hébraïque, jusqu'à devenir le plus grand sage de sa génération.
Quelle est le message plus profond que rabbi Akiva a pu tirer de l'eau?

-> Le rav 'Haïm Shmoulévitch explique que si on place une casserole pleine d'eau sur le feu pendant 30 secondes, puis on la retire pendant 5 minutes, puis on la remet sur le feu durant 30 secondes, ... au final on n'arrivera jamais à faire bouillir l'eau. Pourquoi cela?
Ce qui compte n'est pas le temps passé sur le feu, mais la continuité. L'eau doit rester 60 secondes consécutive sur le feu, avant d'en arriver à bouillir.

De même, rabbi Akiva était septique sur son potentiel d'étude à son âge. Mais à la vision de l'eau, il a compris que la force de l'eau c'est sa régularité.
Bien qu'une seule goutte d'eau ne laisse pas de trace visible, son effet cumulatif est énorme, au point de laisser un trou dans une pierre, à l'image de Rabbi Akiva qui est devenu le leader de sa génération.

=> La période du Omer, menant au don de la Torah (Shavouot), nous demande de ne pas manquer un seul jour, pour nous apprendre symboliquement l'importance de la stabilité dans l'étude de la Torah.
Rabbi Akiva nous enseigne que l'essentiel n'est pas l'âge, mais la constance, la régularité de notre étude.
A l'image de l'eau qui bout, ce qui compte n'est pas le temps global d'étude, mais le temps consécutif d'étude. En effet, la continuité permet d'atteindre des hauteurs largement supérieures à celles obtenues par un cumul identique mais morcelé!
[il n'y a de pleine bénédiction dans l'étude que lorsqu'il y a constance, et c'est l'allusion contenue dans le fait que nous ne pouvons plus compter le Omer avec la bénédiction, si nous manquons de le faire un seul jour!]

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-> Le Sfat Emet transmet l'idée qu'en terme d'étude de Torah, ce qui compte principalement n'est pas le nombre d'heures consacrées, mais le fait d'avoir en tête de ses priorités la Torah, de constamment chérir et se tourner vers nos moments de la journée où nous étudions.
Par exemple, pendant notre travail, en regardant l'heure, on doit être impatient et joyeux à l'idée que nous allons bientôt pouvoir étudier.

[Pour avoir un beau collier de perles, il faut un fil tout simple qui va permettre de les maintenir relier entre elles.
Nous ne récitons pas de bénédiction si nous ratons un jour de le faire, et cela pour nous enseigner à l'approche du don de la Torah, l'importance de toujours maintenant un fil directeur permettant de relier toutes nos perles, ces moments sublimes où nous étudions la Torah.
Quoique nous puissions faire dans la routine de notre vie, dans la matérialité de ce monde, nous n'oublions pas l'essentiel : connaître et vivre Torah!]

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