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Le mois de Av

+ Le mois de Av :

1°/ Le mois de Av est aussi appelé : Ména'hem Av, car :
-> "Av" = père ;
-> et "Ména'hem" = consolation.

Bien que ce mois a été très tragique pour nous, nous sommes réconfortés par le fait que la véritable source de nos difficultés est : "notre Père qui est au ciel", qui nous aime très fort (plus que nous ne pourrons jamais nous aimer), et bien qu'Il doive parfois nous réprimander, Il ne va jamais nous abandonner ou nous détruire totalement.

"De la même façon qu'un père châtie son fils, [ainsi] Hachem ton D. te châtie" (Ekev 8,5)

A l'image d'un père qui va, en dernier recours, punir son enfant, afin qu'il puisse comprendre les limites et comment se comporter.
L'enfant lui dira : "Méchant papa!"
Pour le père, c'est un acte d'amour (c'est nécessaire, c'est pour son bien!), et au fond de son cœur, il pleure de devoir lui faire du mal.
Il en est de même dans notre relation avec notre papa : Hachem.
Même s'il nous paraît parfois comme : "le plus méchant des papas", il ne faut pas oublier qu'Il nous aime à la folie et ne veut que notre bien ...

-> On peut rapporter les paroles du roi de Babylone Névou'hadnezzar à son général Névouzradan (midrach Eikha) :
"Le D. des juifs est toujours prêt à accepter ceux qui font téchouva.
Ainsi, lorsque tu les captureras, ne leur permets pas de prier à Hachem, car ainsi ils ne pourront pas se repentir.
Sinon, D. aura pitié d'eux ... Ne les sous-estime pas!"

-> Il est écrit : Téhilim (79,1) : "Chant (mizmor) de Assaf. Ô D., des païens ont envahi ton héritage, souillé ton Temple saint, réduit Jérusalem en un monceau de décombres."
Le midrach (Eikha) de commenter :
"Est-ce que la destruction du Temple est vraiment un fait sur lequel on doit chanter?
Le chant est sur le fait que D. a choisi de se défouler sur le bois et sur les pierres du Temple, plutôt que sur Ses enfants, qui méritaient d'être effacer."

-> On a vu que Ména'hem Av signifie : "consolation" et "père".
C'est nos fautes qui ont entraîné la destruction et l'exil, c'est nous qui devons consoler notre Père au Ciel.
Lorsqu'un parent envoie un enfant loin de la maison, il en éprouve de la douleur de devoir s'en séparer.
Nous devons également consoler Hachem pour la peine que nous Lui causons par le fait de ne pas être méritant de recevoir Son amour.
En effet, par nos fautes nous créons une distanciation avec D., et la présence divine souffre de ne pas pouvoir être plus proche de nous, encore plus que des parents obligés de se séparer de leur enfant adoré.
[De plus, Hachem s'impose l'ensemble des souffrances que peuvent ressentir Ses enfants juifs!]

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-> En analysant le nom des mois de l’année, on s’aperçoit qu’ils sont tous d’origine babylonienne sauf celui d’"Av". C’est le seul qui a une signification en hébreu et qui exprime le lien profond qui nous attache au Créateur : il rappelle que "nous avons un Père" (av).
Il nous enseigne notre devoir de rendre de l’amour à notre Père, justement pendant ce mois, malgré les souffrances éprouvantes qu’Il nous a envoyées à cette période et peut-être grâce à elles. En effet, c’est par amour pour nous qu’Il a déversé Sa colère sur les bois et les pierres.

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Sur la notion de Av (père), on peut ajouter :
-> Selon le midrach haChéfetz, le mois de Av est considéré comme le "père" de toutes les souffrances du peuple juif, au regard des très nombreuses tragédies qui se sont déroulées en ce jour.
-> Selon le Maharcha (Béra'hot 3a), Hachem était considéré comme un Roi uniquement lorsque le Temple était là.
En conséquence de sa destruction, Il n'est plus perçu "que" comme un Père.

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-> Historiquement, notre peuple a enduré de nombreuses tragédies au cours du mois d'Av.
Hachem a spécifiquement nommé ce mois : "Av", le mot en hébreu pour "père", pour indiquer que les terribles souffrances qui s'abattent sur le peuple juif viennent de notre Père céleste.
Rien de mal ne peut provenir d'un Père aimant.
[rabbi Mendel de Kotsk]

[ issu de : http://todahm.com/2023/01/24/38509 ]

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2°/ Le nom Ména'hem est un des noms du Machia'h, renvoyant au fait que notre consolation est proche, car l'arrivée du Machia'h est imminente.
Av peut se lire par la fin, comme : "ba" (בא), ainsi "Ména'hem ba" = le Machia'h est en train d'arriver.

La tradition dit que le Machia'h naît un 9 Av : c'est au plus fort de notre descente/destruction, que se prépare notre grandeur ...
C'est après l'obscurité de la nuit, que la lueur du jour se présente à nos yeux.

[ "Le jour où le Temple a été détruit, le roi machia'h est né"
(guémara Yérouchalmi - Béra'hot 2,4) ]

[La mère de Moché (Yo'hévét), est née lorsque les juifs sont entrés en Egypte.
Ainsi, lorsque D. envoie son peuple en exile, il plante, au même moment, les graines qui vont en permettre sa délivrance.]

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3°/ Rabbi Sim'ha Bounim de Pschischa nous enseigne :
Pourquoi ce mois est dénommé : Ména'hem Av?
Av (אב) est composé des lettres : aleph et bét, symbolisant le fait que les lettres saintes de l'alphabet hébreu (l'aleph bét), qui permettent de former toutes les mitsvot de la Torah, nous réconfortent (ména'hem) et nous rassurent qu'aussi longtemps que nous les observerons, nous n'avons rien à craindre.

C'est également pourquoi, les versets de la méguilat Eikha (lue le 9 Av) sont écrits en respectant l'ordre alphabétique.

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-> Le Kédouchat Lévi rapporte que les lettres du mois d'Av (אב) renvoient à : arour (maudis - ארור) et baroukh (bénis - ברוך), puisque ce mois est divisé en 2 quinzaines : du 1er av au 15 Av (jour où ceux qui devaient mourir dans le désert suite à la faute des explorateurs se sont arrêtés de mourir), et ensuite.

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+ Le Ben Ich 'Haï écrit que les mois de l'année ont été divisés par nos Patriarches.
Yaakov a reçu : Nissan, Iyar et Sivan, tandis que Essav a pris : Tamouz, Av et Elloul.
Par la puissance de la téchouva, Yaakov s'est "saisi" du mois d'Elloul, laissant Tamouz et Av à Essav.
Il n'est pas étonnant que c'est durant ces 2 mois qu'on eut lieu le plus de calamités, de tragédies pour les juifs.
Au final, le mois d'Av va revenir à Yaakov et devenir le père de tous les mois.
[Av signifie littéralement : père, et c'est une allusion qu'il reviendra à un de nos Avot (Yaakov), et qu'il sera le père (av) des mois de l'année.]

Tous les malheurs qui ont eu lieu en ce mois prouvent qu'il a un potentiel plus grand de joie que les autres, en se basant sur les mots : "Donne-nous des jours de satisfaction aussi longs que les jours où tu nous as affligés, que les années où nous avons connu le malheur" (Téhilim 90,15).

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+ La période entre le 17 Tamouz et le 9 Av :

-> Le midrach rabba nous enseigne :
"La période de 21 jours est souvent appelée : "ben amétsarim" (entre les barrières étroites, les limitations - בֵּין הַמְּצָרִים), une référence au verset : "Yéhouda est allé en exil, accablé par la misère et une dure servitude; il demeure parmi les nations, sans trouver de repos. Ses persécuteurs, tous ensemble, l'ont atteint entre les étroites barrières." (Eikha 1,3 - כָּל-רֹדְפֶיהָ הִשִּׂיגוּהָ, בֵּין הַמְּצָרִים).

Nos Sages expliquent ces termes comme faisant référence à la manière dont Israël a été pris au piège.
Il n'avait aucun endroit où fuir, et aucune nation pour venir l'aider.
C'était comme s'il était pris au piège entre 2 barrières étroites, avec aucune possibilité de s'échapper ou de se cacher.
Par ailleurs, les "barrières étroites" font référence au 17 Tamouz et au 9 Av, qui entourent les jours les plus difficiles de l'été".

[le rav Tsadok haCohen dit que le sens simple de ce verset est que pendant cette période, ceux qui poursuivent le peuple juif, qui veulent leur causer du mal ou les détruire, vont les trouver particulièrement vulnérables. Leurs tentatives vont réussir, comme en témoigne la destruction du Temple, l'inquisition espagnole, la 1ere guerre mondiale, ... ]

-> Il est écrit : כל רודפיה השיגוה בין המצרים.
Le Baal Chem Tov explique : kol rodféha (כל רודפיה) peut se lire : כל רודפי י-ה (kol rodfé ya - tous ceux qui poursuivent Hachem), car tous ceux qui Le recherchent pendant cette période Le trouve. Nous avons tous besoin d'Hachem, et pendant ces jours, Il nous est particulièrement accessible.

-> La guémara (Ta'anit 26a) rapport de même :
"Lorsque débute le mois de Av, nous réduisons les réjouissances, et ce, non seulement depuis le Roch 'Hodech de Av, mais à compter du 17 Tamouz où débute une période de 3 semaines allant du 17 Tamouz au 9 Av, dénommée Ben amétsazim"

-> La similitude entre mitsra'im (Egypte) et métsarim (limitations - ben amétsarim), nous fait penser à utiliser ces jours de deuil national afin de sortir de notre train-train quotidien (nos limitations), de prendre du recul afin de faire le point sur nos véritables priorités dans la vie.

Face au deuil, on ne se berce plus d'illusions (on est mortel), on ne peut que faire face à la vérité.
=> Utilisons cette période de destruction du Temple, afin d'en construire un : en nous-même, par nos actions positives au quotidien, et par ricochet, nous participerons alors à finaliser la venue du Temple collectif.

-> Le Toldot Adam nous enseigne l'importance d'utiliser ces jours pour se changer :
"Cette période de 21 jours correspond au 21 jours allant de Roch Hachana et culminant à Chémini Atséret, qui marque la fin de la fête de Souccot.

Durant ces semaines, une personne qui fait de grands efforts afin de parfaire son âme, n'aura plus à craindre un verdict négatif le jour du Jugement (à Roch Hachana), puisqu'elle a déjà accompli tout ce qui était nécessaire."

-> Le Maharcha (Békhorot 8b) fait également remarquer le parallèle entre les 21 jours qui séparent Roch Hachana de Hochana rabba (qui sont des jours de purification de l'âme par la téchouva et de pardon des fautes) et les 21 jours qui vont du 17 Tamouz au 9 Av, qui sont aussi des jours de pardon et de purification.
Car les malheurs qui accablent le peuple d'Israël et les souffrances de l'exil purifient l'homme et lui font mériter le pardon de ses fautes.

-> Rabbi Tsadok haCohen (Pri Tsadik) abonde également en ce sens :
Chaque personne qui recherche Hachem pendant la période de Ben haMétsarim réussira plus qu'à aucun autre moment de l'année.
Il y a 22 jours pendant ces 3 semaines, correspondant aux 22 lettres (de l'alphabet) qui composent la Torah, que le peuple juif n'a pas suivi correctement (entraînant la destruction du Temple).
Le 17 Tamouz correspond à la lettre "aleph", c'est le jour où les Tables de la Loi ont été cassées, et elle commencent par la lettre aleph (ano'hi).
Le 9 Av correspond à la lettre "tav", [qui est la 1ere lettre du] verset : "Fille de Tsion, tes fautes sont expiées" (Eikha 4,22 - תַּם-עֲו‍ֹנֵךְ, בַּת-צִיּוֹן).
Hachem a "déversé" toute Sa colère sur le bois et les pierres.

Le fait qu'à chaque jour de cette période est lié une lettre de l'alphabet, symbolise notre nécessité à devoir travailler, pendant ces 3 semaines, sur tous les aspects de notre service de D. (tout revoir de A à Z, de aleph à Tav).
C'est un moment où l'on doit faire téchouva.

[peut-être que le taf, représentant le 9 Av, symbolise la Torah.
Le travail de cette période est de passer du jour où notre attitude a conduit à la brisure des Tables de la Loi, au jour où l'on fait de la Torah Reine, pour vivre selon et avec elle à chaque instant.]

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-> Rabbi Tsadok haCohen explique au nom du Maguid de Mézéritch que : כָּל רֹדְפֶיהָ (kol rod'féa) = tout celui qui va courir après Hachem, Le poursuivant dans une quête d'être plus proche de Lui ; הִשִּׂיגוּהָ (ichigou'a) = va acquérir la connaissance d'Hachem pendant בֵּין הַמְּצָרִים (ben hamétsarim).
C'est une période opportune pour toute personne pour développer une relation plus étroite avec Hachem.

Pendant la période de la destruction du Temple et des souffrances collectives du peuple juif, si l'on peut dire, Hachem n'est pas sur Son Trône, Il n'est pas dans Son palais. Il ne se cache pas derrière Sa grandeur et en sécurité dans Son château. Il marche parmi nous, Il est exilé avec nous, en unité avec nous dans nos douleurs.
Hachem est proche, prêt et disponible pour tisser avec nous des liens toujours plus forts avec Lui, pour peu que nous le désirons.

Une relation qui ne peut pas être atteignable le restant de l'année devient soudainement possible pendant les 3 semaines, mais nous devons être "כָּל רֹדְפֶיהָ", nous devons pour cela courir après Hachem.

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-> Le terme : "ben amétsarim" se décompose en : ה (hé : 5) et מצרים (métsarim : tragédies) = ce qui signifie 5 tragédies, les 5 malheurs qui ont frappé notre peuple le 17 tamouz et le 9 Av.
Pour commémorer ces calamités, on adopte certaines marques de deuil pendant cette période de 3 semaines (ben amétsarim).

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-> "Et j'ai vu, et voici! vous aviez péché contre Hachem votre D." (Ekev 9,16)
Moché fait allusion au fait qu'il a été témoin des lettres qui volaient des Lou'hot, indiquant qu'une faute avait été commise par la nation juive.
Le Yalkout Chimoni (Ki Tissa 393) ajoute que les lettres présentes sur les Lou'hot se sont envolées jusqu'au Ciel (de là où elles venaient), et alors les Lou'hot sont devenues beaucoup trop lourdes. Ne parvenant plus à les porter, Moché les a laissées tomber se brisant alors au sol.
Selon ce point de vue, Moché n'a pas décidé consciemment de détruire les Lou'hot, mais plutôt c'est une conséquence naturelle du fait que les lettres de l'alphabet ont disparu de la face des Tables de la Loi.

Les 22 jours de ben hamétsarim correspondent aux 22 lettres de l'alphabet hébraïque qui se sont envolées des Lou'hot.
C'est le 1er jour de ben hamétsarim que les lettres sont parties, et ainsi chaque jour suivant des 3 semaines est passé dans le deuil d'une autre lettre des lou'hot que nous avons perdue pendant cette période tragique.
[Shivlé Pin'has]

-> Le traité Baba Kama (44b,45 ...) aborde la différence entre les 2 Tables de la Loi, qui comportaient les 10 Commandements.
Dans la paracha Yitro, le peuple juif a reçu la 1ere version, dans laquelle le mot "tov" (bien - טוב) n'est pas utilisé.
Cependant, ce mot apparaît dans la paracha Vaét'hanan, qui détaille le contenue des 2e Tables de la Loi : "léma'an yitav la'h" (afin que ce soit bien pour toi - למען ייטב לך - Vaét'hanan 5,15)
Cette différence n'est pas un hasard. Lorsque Hachem a écrit les 1er Lou'hot, Il savait qu'elles allaient être brisée par la suite, et que le texte serait perdu.
La lettre "tét" (ט) représente le mot טוב (tov), et symbolise de bonnes choses.
La présence de cette lettre (ט) sur les Lou'hot brisées, aurait symbolisée la perte de tout le bien pour le peuple juif, une perte de bien qui pourrait être permanente.

Hachem voulait éviter toute allusion de bien qui pourrait être perdu par Son peuple.
C'est pourquoi dans les 1eres Tables de la Loi le ט était absent, car Hachem ne voulait aucune perte de bien par la suite pour Son peuple.

Ainsi suite à la faute du Veau d'or, les Lou'hot se sont brisées lorsque Moché est descendu du mont Sinaï, et toutes les lettres ont disparu des Lou'hot, à l'exception du "tét" (ט), puisque cette lettre était la seule non présente.
Les Lou'hot se sont brisées le 17 Tamouz. La guématria de 17 est "tov" (טוב), et ce 17 tamouz était en réalité une bonne journée car la bonté (טוב) n'a pas été perdue, elle est restée pour l'éternité.
Le Bné Yissa'har (maamaré 'hodech Tamouz Av) écrit que c'est exactement pour cela que le brisement des Tables de la Loi a eu lieu à cette date, pour faire référence au : טו"ב בתמוז (tov béTamouz - le bon jour de Tamouz).
Il ajoute que c'est pourquoi Aharon a informé le peuple juif : " 'hag l'Hachem ma'har" ([c'est] Fête pour Hachem demain - Ki Tissa 32,5). Le 17 Tamouz est un Yom Tov car il permet de préserver le "tov" (le bien) éternellement pour le peuple juif. Rien que le fait de ne pas perdre le "tov" est amplement une raison de célébration.

-> Ainsi, les 1eres Lou'hot contenaient uniquement 21 lettres différentes.
Le 'Hatam Sofer (Drachot 'Hatam Sofer daf 135) écrit que cela est en allusion dans le verset : "Psaume d’Assaf : Ah! D. est bon pour Israël, pour ceux qui ont le cœur pur" (mizmor léassaf : akh tov l'Israël Elokim lévaré lévav - מִזְמוֹר לְאָסָף אַךְ טוֹב לְיִשְׂרָאֵל אֱלֹהִים לְבָרֵי לֵבָב - Téhilim 73,1).
Le terme : "akh" (אַךְ) a une guématria de 21.
On peut comprendre ce verset ainsi : le fait qu'il n'y a que 21 lettres dans les 1eres Lou'hot, le אַךְ (soit 21), c'est cela qui préserver le bien aux juifs, le "tov léIsraël" (אַךְ טוֹב לְיִשְׂרָאֵל).
Ainsi, le fait que Hachem n'a pas écrit la lettre "tét", renvoyant au "tov", dans les 1eres Lou'hot préserve la bonté pour nous.

-> Le Zohar (Térouma 152b) nous enseigne que la lettre "tét" (ט) est "la lumière de la vie" dans le monde entier.
La première fois que cette lettre apparaît dans la Torah est pour nous dire : "D. vit que la lumière était bonne (tov)" (Béréchit 1,4).
Cette lettre n'est pas symbolique de bienfaits uniquement parce qu'il se trouve que le mot "tov (bien) commence par elle, mais plutôt c'est parce que sa première apparition dans la Torah est dans le mot "tov".
[selon nos Sages la première apparition d'une lettre dans la Torah, indique son essence]

-> On a vu d'un côté qu'il y a 22 jours dans ben hamétsarim, et d'un autre côté qu'il n'y avait "que" 21 lettres sur les Lou'hot, impliquant 21 jours de deuil (un par lettre). Comment concilier cela (21 ou 22 jours)?

Le Shvilé Pin'has explique que le premier jour de ben hamétsarim (le 17 Tamouz) correspond à la lettre "aleph", et ensuite chacune des autres 21 lettres présentes qui se sont envolées des premières Lou'hot.
Ainsi le 8 Av est un jour de deuil pour la lettre "tav", laissant le 9 Av, pour la lettre "tét" (ט).
Le 9 Av ressemble à cette lettre qui n'a jamais été perdu, la bonté qui n'a jamais quitté le peuple juif.
Ainsi, pendant 21 jours nous prenons le deuil de la perte des 21 lettres en conséquent de la faute du Veau d'or et de la brisure des premières Lou'hot.

-> "D. vit que la lumière était bonne, et Il sépara entre la lumière et les ténèbres" (Béréchit 1,4)
Rachi commente : Il vit que les réchaïm ne mériteraient pas de profiter de la lumière, de sorte qu’Il la mit en réserve à l’usage des tsadikim pour les temps à venir.
Dans le midrach Tan'houma (Noa'h 3), nos Sages enseignent que tout celui qui peine dans la Torah Orale mérite de recevoir cette lumière spéciale (ohr haganouz).

Le rav d'Apt (Ohev Israël - Pin'has) écrit que la lettre ט a sa partie supérieure qui se replie vers l'intérieur, indiquant que la bonté de ce caractère spécial est cachée est dissimulée en nous.
Le ohr haganouz, la lumière cachée de la Torah, est contenue à l'intérieur.

-> Le 9 Av est le jour où Hachem a "déversé sa colère" sur les pierres et le bois [du Temple détruit], ce qui nous a permis de survivre. [en ce jour tragique, Hachem a publiquement témoigné de son amour envers les juifs, avec par exemple les chérubins qui s'enlaçaient. Ainsi, ce jour atteste que même après les pires fautes, Hachem continu de nous aimer énormément.]
Le 9 Av est le jour où le machia'h doit naître.

Le rav d'Apt nous dit que la lettre "tét" fait allusion à la partie de la Torah qui n'a jamais été perdue, et cette partie de Torah nous sert de véhicule pour récupérer toutes les autres lettres perdues (des Lou'hot), c'est-à-dire la Torah perdue.

[ le rav Shlomo Kluger (qui a vécu entre 1785 et 1869) écrit que la raison du retard du machia'h est parce que nous n'avons pas écrit un nombre suffisant de livres [de Torah].
Tant qu'il y a des 'hidouché Torah qui doivent être étudiés [selon le quota fixé par Hachem], enseignés et publiés, le machia'h ne peut pas venir.
(Ainsi, la lettre "tét" renvoie à cette Torah que nous avons toujours en nous (on l'étudie dans le ventre de notre mère et l'ange nous la fait oubliée à notre sortie), et que nous devons extérioriser par notre étude et notre partage (pour nous et les autres), et qui nous permet de faire venir le machia'h et donc de reconstruire le Temple.
Certes Jérusalem est toujours détruite actuellement (quelle peine!), mais notre guéoula est à portée de main (quelle joie!), à nous de jouer! (le machia'h est prêt, et Hachem n'attend que ça (le Temple au Ciel est prêt à descendre) ]

[la lettre ט a son haut qui se replie vers l'intérieur, et d'une certaine façon elle ressemble à un vase, un pot rempli par une graine intérieure, qui ne demande qu'à se développer.
Le 9 Av nous nous attristons de voir que le Temple est toujours détruit, et que donc nous en portons la responsabilité, mais c'est un jour où l'on prend conscience de ce que nous avons à l'intérieur (symbole du ט) : de l'amour quoiqu'on fasse d'Hachem à notre égard, du fait que le machia'h est là attendant que nous soyons méritants car où c'est en fonction de notre téchouva, de notre étude de la Torah, de notre comportement, 'hessed, ... que nous pouvons faire reconstruire le Temple en un instant.
Le ט renvoie que Hachem nous aime, et que nous avons en nous (notre âme est divine) toutes les potentialités pour faire des grandes choses, et en ce sens le 9 Av est l'aboutissement de 3 semaines de ben amétsarim, et elle doit être un moyen d'en sortir plein d'optimisme, pleins de désirs/envies d'agir pour permettre de reconstruire la grandeur de papa Hachem. En ce sens le 9 Av est un jour à part où l'on s'attriste à fond, pour encore davantage est joyeux et motivé d'avoir l'occasion de tout reconstruire pour le mieux.
Le 9 Av ne doit pas nous faire arriver dans une situation de déprime (nous sommes tellement nuls au point de détruire le Temple ; qu'est-ce que moi une nullité puis-je faire pour le Temple si des gens si grands avant n'ont pas réussi ...), car c'est le yétser ara qui veut nous mettre à terre, dans une situation non productive.
Le 9 Av nous transmet que toutes les lettres sont parties des Lou'hot, sauf le ט, qui peut renvoyer à tous le bien que Hachem nous fait en permanence, à l'âme Divine qui est en nous, à la Torah, à l'amour infini à notre égard, ... et alors ce jour commémorant la destruction devient un jour très constructif en donnant le meilleur de nous-même (et même si c'est peu en apparence, cela a une valeur énorme aux yeux d'Hachem, qui nous donnera encore davantage tout le meilleur).
On retrouve cette idée dans les 3 semaines de ben hamétsarim, où pendant 21 jours on prend le deuil de ce qu'on a perdu à cause de notre mauvais comportement d'adorer autre chose que Hachem (21 lettres présentes sur les Lou'hot parties suite au Veau d'or), et ensuite une journée du 9 Av représentée par le "tét", c'est-à-dire qu'on se focalise également sur ce qu'on a pas perdu, ce qui nous reste éternellement.
(d'une certaine façon c'est dans les moment de galère (comme la destruction du Temple) que nous apprécions véritablement ce que nous avons (quand on perd ce qu'on a (prend tout pour acquis), c'est là qu'on l'apprécie vraiment rétroactivement) : à quel point nous avons de la chance d'avoir un papa au Ciel qui nous aime tant, que nous avons la Torah qui a tellement d'impacts positifs dans le monde, ... ).
D'ailleurs, le terme "Av" signifie : "père". En effet, c'est en prenant au maximum le deuil pour ce qu'on a perdu, c'est alors que l'on peut se rendre compte que l'on ne doit compter que sur papa Hachem, qui nous aime même après avoir fait les pires fautes, et qui désire tellement nous combler des meilleurs bienfaits (tov).
(au point même qu'à l'image des bêtes sacrifiées qui meurent à notre place, du Temple qui brûle en prenant la "colère" Divine à notre place, ... en réalité malgré notre comportement on y discerne toute l'affection de notre papa Hachem.) ]

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