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Pourquoi le « Ha lachma anya » est-il en araméen?

+ Pourquoi le "Ha lachma anya" est-il en araméen?

-> Selon le Zohar, Hachem est présent dans chaque maison juive, écoutant directement nos prières sans avoir besoin d'intermédiaire.
Par ailleurs, il est à noter que les anges ne comprennent pas l'araméen (cf.guémara Shabbath 12b).

Selon le Arougat haBosem, en commençant le Séder par cette phrase en araméen, nous soulignons que ce soir, où la présence divine se révèle à nous, nous n'avons pas besoin des anges, nous voulons parler directement à Hachem.

-> Selon le rabbi de Belz, lorsque les juifs ont quitté l'Egypte, ils ont été élevés au niveau des anges, et la matsa qu'ils ont mangé, avait le goût de : "la nourriture des anges".
Le soir du Seder, nous revivons cette même élévation, par le fait de manger de la matsa.

=> Au moment de la consommer, nous le disons en araméen, langue que les anges ne comprennent pas, afin de ne pas subir leur jalousie.

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-> Le 'Hida donne l'explication suivante.
Lorsque Yaakov a fui son beau-père Lavan, avec sa famille et ses biens, il l'a poursuivi et rattrapé.

Tenant compte des avertissements de D. de ne pas faire de mal à Yaakov et à sa famille, Lavan a passé une alliance de paix avec Yaakov.
En souvenir, ils ont fait un monticule de pierres.

"Lavan l'appela : "Yégar Sahadouta", et Yaakov le nomma : "Galéd" (Béréchit 31,47)
Le Sforno commente qu'ils ont donné le même nom, mais Yaakov ne voulait pas abandonné la langue sainte, et Lavan l'araméen.

La Torah est uniquement écrite dans le saint hébreu, à l'exception de ces 2 mots.
Puisque Yaakov a été indirectement à l'origine de ces mots étrangers, ses descendants sont condamnés à en effacer le dommage spirituel, en subissant l'exil.

=> Ainsi, en invitant ce "juif de l'exil", le pauvre juif errant, nous insinuons que notre pauvreté et notre exil proviennent de la mauvaise utilisation de l'araméen.

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-> Ce passage a été instauré par nos Sages après la destruction du Temple et suite à notre exil en Babylonie, où la langue usuelle était l'araméen.

Selon le Maasei Hachem, le fait de commencer la Haggada par ce passage en araméen, est un signe de notre deuil pour sa destruction, dont la conséquence a été d'aller en Babylonie parler l'araméen.

-> Le Aboudraham dit qu'à notre retour en Israël (après l'exil babylonien), l'araméen était la langue de tous les jours, et ce pendant toute la période des Tanaïm (Sages de la michna) et des Amoraïm (Sages du Talmud).
L'hébreu était réservé uniquement à l'étude de la Torah.

Nous invitons les pauvres à nous rejoindre, en utilisant la langue qu'ils peuvent comprendre.
Le Malbim donne la même raison afin que les enfants puissent le comprendre (ce qui ancre en eux la notion d'hospitalité).

-> On peut noter que la Haggada commence par un passage en araémen (Ha Lachma Anya) et se termine également par un passage en araméen ('Hag Gadya).

Le Maharal enseigne que l'araméen est une langue qui contient en elle un niveau de sainteté (contrairement aux autres langues que le saint hébreu), indiquant un monde dépassant celui-ci, qui est temporaire.
Son utilisation à la fin et au début, montre que les juifs transcendent ce monde et appartiennent à une réalité plus élevée.

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+ Sens de ce passage ouvrant les récits de la Haggada :

-> Le Beit haLévi dit que dès le début de la Haggada nous invitons les pauvres à nous rejoindre, car : "Grande est la charité, puisqu'elle rapproche la guéoula" (guémara Baba Batra 10a).

En Egypte, tous les juifs étaient unis dans la douleur, chacun ressentant la souffrance de l'autre.
De même, en ce soir de libération, nous ne pouvons être véritablement bien, si nous ne sommes pas certain qu'aucun de nos frères ne souffre.
Par ce passage, nous les invitons à nous rejoindre, exprimant aussi de la gratitude à papa Hachem, en montrant que nous ne voulons qu'aucun de Ses enfants ne se sente mal, ne soit abandonné, ...

-> Le Gaon de Vilna dit que nous souhaitons que tout le monde nous rejoigne, afin qu'aucun juif ne soit "pauvre" des mitsvot du Séder.

-> Le 'Hatam Sofer dit que par cette proclamation nous insistons sur le fait que l'idéal du service de D. n'est pas dans la solitude, mais en s'unissant avec d'autres.

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+ Pourquoi la matsa est appelée : "lachma anya" (pain de misère)?

1°/ Selon la guémara (Pessa'him 115), le mot "anya" est lié au verbe "laanot" (répondre), car la plupart de ce que l'on raconte sur la sortie d'Egypte, est lié et trouve sa solution avec la matsa.

2°/ Selon la guémara (Pessa'him 36), la matsa n'a pas de goût, et est ainsi "pauvre" en goût (ani = pauvre, est proche de : anya).

3°/ Selon le Dover Shalom, le mot "anya" est proche du mot "ana" (réponse).
La nuit du Séder est un moment propice pour que Hachem réponde à nos requêtes.
Ainsi, au moment où l'on mange de la matsa, nous sommes "répondus" ...

"Hachem dit : A cette époque, je donnerai (ééné - אֶעֱנֶה), oui, je donnerai satisfaction aux cieux, et ceux-ci combleront les vœux (yaanou - יַעֲנוּ) de la terre." (Hochéa 2,23)
Le 'Hatam Sofer dit que la matsa s'appelle : "lé'hem oni" (pain de misère), mais le mot : "oni" a également une connotation de : répondre à un besoin avec une bénédiction sans limite (cf. le verset).

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