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Nazir = s’élever au niveau d’Adam avant la faute

"Car la couronne de son D. est sur sa tête, durant toute la période de son statut de nazir, il est saint pour Hachem" (Nasso 6,7-8)

-> Le Alchikh haKadoch nous éclaire sur le statut de nazir. Il nous explique que Hachem a souhaité nous enseigner que chaque juif, même s'il n'appartient pas à la descendance des Cohanim, a le potentiel de grandir en sainteté jusqu'à atteindre le niveau de sainteté du Cohen Gadol.

Voici ses paroles :
"Hachem a distingué parmi Son peuple saint, la tribu de Lévi, et parmi ses membres, la descendance d'Aharon, et parmi eux, le Cohen Gadol qui fut distingué parmi tous ses frères. Ne viens pas croire que le niveau de sainteté dépend de nos ascendants car D. vient nous enseigner ici qu'il n'en est pas ainsi.
En effet, il appartient à chaque homme de s'écarter de la matérialité du monde et de se sanctifier jusqu'au niveau qu'il s'est fixé.

Il est écrit au sujet du Cohen Gadol une précision importante : "Pour son père et sa mère, il ne se rendra pas impur ... car le sacre de l'huile d'onction de son D. est sur lui" (Emor 21,21).
Le Cohen Gadol prend ses fonctions suite à l'onction qu'il reçoit. C'est donc un facteur extérieur à lui qui va déterminer son statut contrairement au nazir.
En effet, un nazir ne se rendra pas non plus impur pour ses parents mais ce niveau de sainteté dépend de lui, de sa volonté sincère et de son amour pour Hachem et il est écrit à son propos : "Car la couronne de son D. est sur sa tête" (Nasso 6,7)."

=> Lorsque nous analysons les paroles du Alchikh Hakadoch, nous sommes amenés à comprendre que la sainteté du nazir est plus élevée que celle du Cohen Gadol.
Le Cohen Gadol atteint ce niveau de sainteté par le statut qu'il endosse après avoir reçu l'onction tandis que la sainteté du nazir provient d'un choix personnel de se mettre en retrait de la matérialité de ce monde même sans avoir reçu l'huile d'onction.

[ il est à noter que : Rabbi 'Haïm Vital témoigne qu'il a entendu de son maître le Arizal, que les commentaires du Alchikh haKadoch sur la Torah représentent une des 70 explications enseignées dans les mondes supérieurs.]

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=> Approfondissons les enseignements du Alchikh haKadoch : au-delà du choix personnel d'endosser le statut de nazir, en quoi la sainteté de ce dernier peut-elle dépasser celle du Cohen Gadol?

-> Le Chlah haKadoch (Torat Ohr - Nasso 11) enseigne :
"Nos Sages (guémara Béra'hot 63a ; Sota 2a) disent : "pourquoi la section du nazir est-elle juxtaposée à la section de la femme soupçonnée d'adultère (la sota)? Ceci pour nous apprendre que quiconque voit la femme soupçonnée d'adultère dans son humiliation, qu'il se sépare, qu'il s'abstienne de boire, du vin."
On explique : il devra s'abstenir de consommer tout ce qui provient de la vigne qui est selon certains avis le fruit de l'arbre de la connaissance.
En effet, 'Hava pressa du fruit défendu, qui était une grappe de raisin, à Adam et le midrach (Béréchit rabba 19,5) nous enseigne que ce vin le mit en état d'ébriété ...
A cause du vin qu'elle a servi à son mari, la mort frappa le monde. Si Adam n'avait pas fauté en s'abstenant de consommer du fruit de la vigne, il aurait conservé son niveau de sainteté et son vêtement de lumière.
Cependant après la faute, il fut revêtu d'un vêtement de peau jusqu'à ce qu'Aharon vienne réparer cette profanation par l'intermédiaire de l'onction sainte.
[le 'Hatam Sofer explique que le fruit de l'arbre de la connaissance, la vigne, aurait été permis le jour du Shabbat si Adam avait patienté. En effet, il aurait sanctifié le kidouch avec le vin. ]

Lorsque le nazir s'écarte du vin de son propre gré, il dévoile son intention profonde de revenir au niveau d'Adam Harichon avant la faute, c'est-à-dire de réparer ce qui causa la perte du vêtement de lumière d'Adam.
Ainsi, lorsqu'un homme prononce le vœu de devenir nazir, il exprime son désir de s'écarter des plaisirs de ce monde de toutes ses forces et il fixe une période spécifique en fonction de ce que son corps peut accomplir. Il se contente alors de satisfaire les besoins élémentaires de son corps et s'écarte des envies superflues.
[ le mot nazir signifie "s'abstenir", "renoncer" tandis que le mot nézer signifie "couronne", "diadème". ]

C'est le sens des mots de la Torah : "Car la couronne de son D. est sur sa tête" = c'est-à-dire qu'il s'est placé au niveau d'Adam Harichon avant la faute, car il était couronné par D. lui-même sans l'intermédiaire de l'onction.
Cependant, lorsque la période de son vœu se sera écoulée, il redeviendra comme tous les autres hommes et sa couronne se retirera de sa tête, et c'est la raison pour laquelle il devra apporter un sacrifice tout comme Adam Harichon qui dut apporter un sacrifice après sa faute, comme l'ont enseigné nos Sages : "Adam Harichon apporta en offrande un taureau" (guémara Shabbath 28b).
Ainsi le nazir amène un sacrifice pour la même raison."

-> "Hachem fit pour Adam et pour sa femme des tuniques de peau et les en vêtit" (Béréchit 3,21).
Les sages du Midrach (Béréchit rabba 4,8) expliquent à propos de ce verset qu'à l'origine, la fonction de prêtrise (Cohanim) revenait aux premiers-nés qui réalisaient des sacrifices jusqu'à ce que la tribu de Lévi hérite de la couronne de la prêtrise.
Adam Harichon en tant que premier-né de l'humanité, apporta un sacrifice, comme il est écrit : "plus agréable à Hachem qu'un taureau aux grandes cornes et aux puissants sabots" (Téhilim 69,32).
Il se vêtit pour ce faire des habits du Cohen Gadol, comme il est écrit : "Hachem fit pour Adam et pour sa femme des tuniques de peau et les en vêtit" (Béréchit 3,21) = il s'agissait de vêtements précieux que les premiers-nés pouvaient revêtir.
Avant de mourir, Adam transmit ses vêtements à 'Hét, qui les transmit à Métouchela'h, qui les transmit ensuite à Noa'h. Comme nous l'explique la Torah, Noa'h se leva et réalisa un sacrifice pour Hachem : "Il prit de tous les animaux qui étaient purs" (Noa'h 8,20).

Rabbénou Bé'hayé nous fait remarquer que la Torah utilise exactement le même terme "vayalbichem" (revêtir - וַיַּלְבִּשֵׁם) au sujet du Cohen Gadol (Tsav 8,13) mais aussi au sujet d'Adam Harichon (Béréchit 3,21).
De plus, le verset : "Hachem fit pour Adam et pour sa femme des tuniques de peau et les en vêtit" (וַיַּעַשׂ יְהוָה אֱלֹהִים לְאָדָם וּלְאִשְׁתּוֹ כָּתְנוֹת עוֹר וַיַּלְבִּשֵׁם - Béréchit 3,21) contient huit mots faisant ainsi allusion aux huit vêtements du Cohen Gadol.

-> Le rav Pin'has Fridman conclut ce développement ainsi :
D'après ces explications, si Adam n'avait pas consommé de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, il serait devenu le roi de toute la création sans même les 8 vêtements de prêtrise que Hachem lui confectionna après la faute.
En effet, avant la faute, Adam n'avait pas de vêtements de prêtrise (Cohen), c'est uniquement après cette dernière qu'il perdit la couronne de la royauté et que Hachem le revêtit des habits de prêtrise pour lui permettre d'évoluer dans ce monde ici-bas.

Nous comprenons de quelle façon le nazir peut s'élever à un niveau de sainteté équivalant voir supérieur au Cohen Gadol puisqu'il peut s'élever au niveau d'Adam Harichon avant la faute.
Il est écrit dans la Michna : "Tout le monde n'est pas apte à prendre cet éloge" (Béra'hot 16b), en l'occurrence de formuler le vœu de nézirout et de s'élever au niveau de sainteté d'Adam Harichon avant la faute.
Pour y parvenir, il faut que l'intention de l'homme qui en émet le vœu soit dirigée vers Hachem. En maîtrisant les envies de notre corps, en y prenant conscience et en dédiant cette élévation au Maître de l'univers, nous devenons comme ce nazir qui cherche à s'élever en sainteté et à prendre part à la réparation de la faute originelle.

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