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Pourim – Le saviez-vous?

+ Pourim - Le saviez-vous?

1°/ Shabbath Shékalim puis Za'hor :

-> Au mois d'Adar, il y a 4 parachiyot (lectures spéciales de la Torah) qui sont lues après la paracha hebdomadaire chaque Shabbat. La première des "quatre parachiyot" est parachat Shékalim, qui contient le récit de l'offrande obligatoire d'un demi-shekel. Elle est suivi par la parachat Za'hor, qui rappelle la bataille d'Amalek contre Israël, et qui est lu le Shabbat précédant Pourim.
Pourquoi la paracha Shékalim précède-t-elle la paracha Za'hor?

-> Le pouvoir d'Haman de détruire les juifs s'est concrétisé lorsqu'il a offert au roi A'hachvéroch 10 000 shékalim d'argent (Esther 3,9). Cette manifestation terrestre de l'ascension d'Haman sur Israël reflète la cause céleste du pouvoir d'Amalek sur les juifs : le désir excessif d'Israël pour l'argent.
La portion de la Torah qui rappelle la bataille d'Amalek est écrite à côté de l'interdiction des faux poids et mesures, car c'est le laxisme d'Israël en matière d'honnêteté dans les questions monétaires qui a favorisé l'agression d'Amalek contre Israël.
Mordé'haï a ordonné aux juifs de ne pas porter la main sur le butin de la bataille afin de corriger ce manquement moral. [Kli Yakar Dévarim 25,13 & Chémot 30,13]

A ce sujet, le rav Michel Ber Weissmandel a fait un jour la remarque effrayante suivante à son élève, le rav Yona Furst (qui le rapporte dans son Divré Yona al haTorah vol.1) :
"Il est ironique de constater que, bien que la Shoa ait pris naissance en Allemagne, davantage de juifs allemands ont réussi à fuir la persécution nazie, et ont même pu s'échapper avec leurs biens, que les juifs d'Europe de l'Est. La raison en est que les juifs d'Allemagne étaient plus honnêtes dans leurs relations d'affaires avec les non-juifs, et que leur argent leur appartenait entièrement.
D'autre part, en raison de l'extrême pauvreté à laquelle les juifs d'Europe de l'Est étaient confrontés, ils trouvaient des justifications pour prendre l'argent qui appartenait légitimement à leurs voisins non-juifs.
C'est pourquoi, le jour de la colère, leur argent leur a été retiré afin qu'il revienne à ses propriétaires d'origine."

La guémara (Méguila 13b) déclare : "Il était clairement connu devant Celui qui a parlé et que le monde ne vienne à exister, que Haman était destiné à peser les shékalim dans le but de détruire les juifs. Par conséquent, Il [Hachem] a fait en sorte que les juifs précèdent leurs shékalim aux shékalim d'Haman".

=> La paracha Shékalim précède celle de Za'hor pour nous rappeler que lorsque la nation juive contrecarre son penchant pour la cupidité en donnant son argent à des causes louables, cela neutralise le pouvoir d'Amalek de nuire à Israël (aux juifs).
[rav Binyamin Wurzburger]

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2°/ Le jeûne d'Esther :

=> Quelle est la source de taanit Esther, ce jour de jeûne le 13e jour d'Adar?

-> Lorsque le peuple juif a combattu ses ennemis le 13e jour d'Adar, à l'époque de Mordé'haï et d'Esther, il a jeûné et imploré Hachem pour le succès de la bataille. C'est pourquoi nous jeûnons en ce jour, afin de nous rappeler comment Hachem est toujours prêt à nous sauver dans nos moments de malheur, lorsque nous nous tournons sincèrement vers Lui en jeûnant et en nous repentant. [michna Broura 686:2]

-> Le Lévouch (Ora'h 'Haïm 686) écrit : "De même que la fête de Pourim a été instituée pour rappeler les miracles qui se sont produits à l'époque, de même il convient de reprendre leur jeûne et leurs supplications à ce moment-là. En effet, est-il convenable de n'accepter que les bons/agréables [aspects de leurs expériences] et pas les mauvais?".

-> Le jeûne sert à faire taire les accusations que Satan porte contre Israël pour ses excès lors des célébrations de Pourim. [Maguid Mécharim - paracha Vayakel]

-> Avant d'accepter la Torah au mont Sinaï, les juifs jeûnaient afin de purifier leur nature physique pour les rendre dignes de recevoir la sainte Torah. [Pirké déRabbi Eliézer]
[d'ailleurs, le Tachbetz (465) écrit que la source de la coutume selon laquelle un individu jeûne le jour de son mariage provient des juifs qui jeûnaient avant de recevoir la Torah au Sinaï, qui était le mariage entre Hachem et Israël.]
Pendant les jours de Mordé'haï et d'Esther, les juifs ont ré-accepté la Torah avec amour (guémara Shabbath 88a), ainsi la fête de Pourim est également une forme de réception de la Torah (kabbalat haTorah).
Tout comme les juifs jeûnaient avant de recevoir la Torah au Sinaï pour purifier leur nature, nous jeûnons avant Pourim pour la même raison.
[Tour Barekét 686:1 (c'est un livre écrit par un élève du rav 'Haïm Vital)]

-> L'intention de ce jeûne était de s'assurer que les gens s'acquitteraient de la mitsva de la lecture de la Méguila la nuit de Pourim. En s'abstenant de manger jusqu'à ce qu'on ait entendu la Méguila, on s'appliquera à entendre la lecture de la Meguila.
[Séfer haEchkol - Hilkhot Taanit p.137]

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3°/ Plus grand que Yom Kippour :

Le Arizal écrit que la sainteté de Pourim surpasse même celle de Yom Kippour. [Yom Kippour est comparable (ne lis pas "Kippour" mais "kéPourim"), mais n'égale pas la grandeur de Pourim. ]
=> Pourquoi cela ?

-> Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav mé'Eliyahou - vol.2) explique que c'est parce que notre motivation pour le repentir à Yom Kippour est née de la peur. Pourim est plus grande en ce sens que notre désir de proximité avec Hachem s'épanouit à partir de l'amour.
Pour la même raison, la ré-acceptation de la Torah à l'époque d'A'hachvéroch a surpassé l'acceptation initiale de la Torah au mont Sinaï. L'acceptation initiale de la Torah était le résultat d'une coercition, car les Sages disent qu'Hachem a maintenu le Sinaï au-dessus de Bné Israël comme une cuve renversée.
[selon le Maharal, cela ne doit pas être pris au sens littéral. En fait, la clarté de leur décision était si convaincante qu'elle atténuait leur choix du libre arbitre, à l'instar des anges qui sont considérés comme dépourvus de libre arbitre pour la même raison.]

Cependant, à l'époque d'A'hachvéroch, les juifs ont accepté la Torah par amour et par gratitude pour Hachem, ce qui est un niveau bien plus élevé.

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4°/ Matanot la'évyonim :

=> Pourquoi la mitsva de donner de l'argent à 2 personnes pauvres à Pourim est-elle appelée matanot la'évyonim (cadeaux aux pauvres)? Puisque nous sommes obligés de faire la charité aux pauvres ce jour-là, pourquoi cette obligation ne s'appelle-t-elle pas simplement : tsédaka la'évyonim (charité pour les pauvres)?

-> Le rav Nathan Wachtfogel (Kovets Si'hot - vol.4) répond que tout ce qui concerne la fête de Pourim est lié à des sujets qui sont cachés.
La fête de Pourim tire son nom de la loterie d'Haman (pour). De même qu'une loterie est au-delà de tout raisonnement naturel, la fête entière est enveloppée d'une manière cachée et transcendante.
Il en va de même pour la mitsva de matanot la'évyonim. Si nous pénétrons dans l'essence cachée de chaque juif, nous constaterons qu'il n'existe pas d'étiquettes distinctives de riche et de pauvre, puisque tous les juifs sont essentiellement égaux (chacun ayant en lui une sublime partie Divine).
Nous offrons donc des cadeaux de manière respectueuse, comme il convient à un juif pour son prochain bien-aimé.

[Pourim où l'on fête la vraie nature/intériorité des choses, nous ne faisons pas de la charité, mais nous donnons un cadeau aux pauvres. Certes, ils sont en apparence nécessiteux, mais cela reste de sublimes personnes, ayant comme tout juif une magnifique âme divine, et nous devons leur témoigner l'honneur qui leur est dû, sans les traiter de haut ou avec mépris. ]

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