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S’enivrer & l’étincelle à préserver en Haman

+ S'enivrer & l'étincelle à préserver en Haman :

"Esther répondit : si tel est le bon plaisir du roi, que viennent le roi et Haman aujourd'hui au festin que j'ai préparé à son intention" (Esther 5,4)

-> "L'homme a le devoir de s'enivrer le jour de Pourim jusqu'à confondre entre "maudit soit Haman et béni soit Mordé'haï" (guémara Méguila 7b).

Nous devons comprendre la raison pour laquelle nous devons nous enivrer précisément avec du vin au point de confondre entre "maudit soit Haman et béni soit Mordé'haï".

Voici l'explication du Arizal (chaar hakavanot Pourim) : "dans chaque klipa (force du mal), se trouve une étincelle de sainteté qui éclaire de sa lumière l'intérieur de celle-ci et la fait vivre. Ainsi, nous devons prononcer "béni soit Haman" afin d'attirer de la lumière de sainteté précisément sur l'étincelle de kédoucha qu'il contient en lui.
Étant en état d'ivresse, nous devons faire attention à ne pas avoir d'autre kavana. Car s'il devait en être ainsi, nous pourrions également apporter de la lumière à la klipa elle-même, que D. nous en préserve."

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-> Nos sages (guémara Méguila 13a) nous dévoilent que durant la nuit où Chaoul a laissé vivre Agag, celui-ci a réussi à s'unir, dans sa geôle, avec une esclave qui enfantera Hamdata le père de Haman.

=> Comment le roi Chaoul, qui était un homme si élevé, a-t-il pu succomber à la faute en prenant en pitié Agag, s'opposant ainsi à l'ordre explicite d'Hachem : "À présent, va frapper Amalek et anéantissez tout ce qui est à lui, qu'ils n'obtiennent aucune pitié"?

-> Rabbi Tsadok Hacohen de Lublin (Pri Tsadik - Pourim ot bét) apporte une explication en s'appuyant sur l'enseignement de nos maîtres : "les descendants de Haman ont appris la Torah à Bné Brak" (guémara Guittin 57b).
Nos Sages nous enseignent qu'il s'agit de Rav Chmouel bar Chilat. (Ein Yaakov - Guittin 57b).

D'après cela, rabbi Tsadok haCohen explique que le roi Chaoul a vu prophétiquement que Rav Chmouel bar Chilat, qui faisait partie des descendants de Haman, irait étudier la Torah à Bné Brak. Il se trouve donc que le roi Chaoul n'eut pas pitié d'Agag lui-même mais plutôt de l'étincelle de sainteté de Rav Chmouel bar Chilat qui se trouvait en lui.

Mieux encore, Rabbi Tsadok Hacohen ajoute un autre enseignement à propos du festin qu'Esther a préparé pour A'hachvéroch et Haman au sujet duquel l'Ecriture conclut : "ce jour-là Haman se retira joyeux et le cœur heureux" (Esther 5,9). Comment un racha peut-il sortir le cœur heureux?
Cette expression se rapporte uniquement à l'étincelle de sainteté qui était contenue en lui.
Il est écrit : "si ton ennemi a faim, donne-lui à manger; s'il a soif donne-lui à boire car ainsi tu amasses des braises sur sa tête et D. te donnera rétribution" (Michlé 25,21). Esther souhaitait éveiller la sainteté cachée qui résidait à l'intérieur de Haman autrement dit l'étincelle de l'âme de Rav Chmouel bar Chilat.
Haman lui-même ne s'est jamais repenti et il est retourné sur le mauvais chemin.

-> Cependant, le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - drouch Pourim) apporte une réponse différente et explique qu'Esther a voulu obtenir le repentir de Haman dans le but de le séparer des forces du mal (sitra a'hra) et ainsi pouvoir le dominer plus facilement.
Et voici son langage : "le peuple saint Israël puise sa force du côté de la sainteté tandis que les réchaïm et les peuples du monde puisent leur vitalité du côté du sitra a'hra (côté/force du mal). Lorsque les Justes souhaitent dominer les méchants, ils opèrent une séparation entre eux et leur mauvais penchant pour les amener du côté de la sainteté, ce qui provoquera leur destruction. En effet, s'ils ne sont plus reliés aux forces du mal, alors ils ne peuvent certainement pas être reliés à la sainteté et ils s'autodétruisent.
Lorsqu'Esther organisa le festin et invita Haman, il est évident qu'elle organisa ce festin dans la sainteté. Elle avait pour objectif de séparer Haman de son sitra a'hra qui était la source de sa vitalité.
Par ce festin, rempli de sainteté, elle annula la force de vitalité de Haman qui n'était ainsi plus relié aux forces négatives mais ne pouvait pas non plus être attaché à la sainteté ...
Et c'est le sens du verset « Haman sortit le cœur heureux du festin".

-> Le Shvilé Pin'has ajoute :
Toutefois, nous pouvons associer ces 2 réponses en expliquant qu'Esther souhaitait séparer Haman de son mauvais penchant afin d'extraire plus facilement l'étincelle de sainteté de Rav Chmouel bar Chilat qui était sous l'emprise du sitra a'hra.
En effet, si Haman était resté à son niveau d'impureté de la klipa d'Amalek, il aurait été très difficile d'extraire cette âme sainte. Ainsi, Esther, dans sa grande sagesse, prépara un repas empreint d'une grande sainteté pour pouvoir s'organiser et amoindrir les forces du mal.
[...]

Ainsi, suivant son raisonnement, le roi Chaoul a trouvé juste de ne pas tuer Agag, prétextant la future naissance de Rav Chmouel bar Chilat.
Cependant, le roi Chaoul s'est trompé car il ne devait pas rentrer dans les comptes de D.

La guémara dit que Rav Chmouel bar Chilat était un très grand Juste qui enseignait la Torah aux enfants d'Israël. En effet, il y était à ce point affairé qu'il ne vit pas sa propre famille durant 13 années. [guémara Baba Batra 8a]

Le midrach (Béréchit rabba 65,20) rapporte le conseil donné par Bilaam aux nations du monde pour vaincre Israël : "allez dans leurs synagogues et leurs maisons d'études, si vous y trouvez là-bas la mélodie de la voix des enfants, vous ne pourrez pas les vaincre car ils ont reçu comme promesse de leur patriarche : la voix est la voix de Yaacov. Lorsque la voix de Yaacov est audible dans les synagogues, les mains d'Essav restent impuissantes".
Il ressort d'ici que la capacité de nuire des nations dépend de l'étude de la Torah des enfants car leur souffle n'est pas entaché par la faute. Nous comprenons ainsi pourquoi Rav Chmouel bar Chilat a choisi précisément d'enseigner aux enfants : il voulait annuler la force de la klipa d'Amalek dont il était le descendant.

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Nos Sages nous apprennent que le peuple juif a accepté la Torah avec amour à l'époque d'A'hachvéroch. (Shabbath 88a). Pourtant, nos Sages enseignent : "Un mérite est transmis par l'intermédiaire de quelqu'un de méritant et un dommage par l'intermédiaire de quelqu'un de coupable" (Shabbath 32a).
=> Dans ce cas, comment est-il possible que le Nom de D. ait été sanctifié par l'intermédiaire de Haman le racha, descendant d'Amalek, qui incita le peuple juif à accepter la Torah avec amour?

En réponse, on peut préciser que le peuple juif n'a pas accepté la Torah avec amour grâce à Haman, qui était entièrement mauvais (racha), mais plutôt grâce au mérite de l'étincelle de sainteté de Rav Chmouel bar Chilat qui était son futur descendant et qui enseigna la Torah aux enfants de la ville de Bné Brak (guémara Guittin 57b).

[Rabbi Mena'hem Azaria de Pano dfit à propos du nom de Rav Chmouel bar Chilat, que Chilat (שילת) est l'acronyme de : "chiviti Hachem lénegdi tamid" (Je fixe constamment mes regards vers Hachem - Téhilim 16,8). En effet, il emprunta durant toute sa vie le chemin de la sainteté en visualisant en permanence avec kavana le Nom d'Hachem. Etant le descendant direct d'Amalek, à propos duquel nos Sages ont dit que le Nom de d'Hachem ne pourrait jamais être complet tant qu'il vivrait, Rav Chmouel bar Chilat était particulièrement concerné et s'imposait d'avoir la kavana du Nom écrit complètement à chaque instant de sa vie afin d'annuler les forces du mal de ses ascendants. ]

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=> Pourquoi devons-nous dire inconsciemment, lorsque nous sommes en état d'ébriété : "béni soit Haman", afin d'apporter de la lumière à l'étincelle de sainteté qui éclaire et fait vivre la klipa?

-> Le Arizal avait déjà enseigné cette notion au sujet de la faute de l'arbre de la connaissance (qui a entraîné un mélange du bien et du mal dans toute la Création), à la suite de laquelle les étincelles de sainteté et les âmes sont tombées dans les profondeurs des klipot (forces du mal), étant passées sous leur emprise.
Hachem organisa tous les événements du monde pour pouvoir les en extraire comme on extrait l'or pur de la roche. Ainsi, l'âme d'Avraham notre patriarche est sortie de Tera'h, ou celle de Ra'hel et celle de Léa sont sorties de Lavan.

Cependant, nous pourrions craindre que l'âme, au moment même de sortir de l'impureté, ne s'enfouisse très profondément à l'intérieur même de la klipa (force du mal).
Ainsi, dans Sa grande miséricorde Hachem a orchestré les événements pour qu'il y ait toujours une étincelle de sainteté qui éclaire au sein même des forces du mal, afin de nourrir les âmes qui y sont enfermées dans le but de les protéger et d'éviter qu'elles ne se rendent totalement impures.
Et, c'est à ce propos qu'il est écrit : "qui donc pourrait tirer quelque chose de ce qui est impur?" (Iyov 14,4). Le midrach (Bamidbar rabba 19,1) explique : qui a décrété les choses de la sorte si ce n'est l'Unique, le Maître du monde.

C'est cette notion qui s'est dévoilée durant la période de Pourim lorsqu'Esther organisa le festin accompagné de vin, qu'elle prépara avec sainteté pour que Haman puisse en sortir le cœur joyeux, c'est-à-dire avec l'étincelle d'âme de Rav Chmouel bar Chilat qu'il avait en lui.
Cela signifie que chaque homme a le devoir de s'enivrer le jour de Pourim jusqu'à confondre entre maudit soit Haman et béni soit Mordé'haï (guémara Méguila 7b).
Car en bénissant Haman en état d'ébriété, nous attirons une lumière sur l'étincelle de sainteté qui fait vivre la klipa (force du mal) afin de la nourrir jusqu'à ce que Hachem organise les événements pour libérer cette âme qui est enfouie dans les forces du mal.
[Shvilé Pin'has]

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