Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Le 3e jour, Avraham, levant les yeux, aperçut l'endroit de loin" (Vayéra 22,4)

-> Le 3e jour n'était autre que Roch Hachana (1er Tichri de l'an 2086 après la Création) [selon le Aboudraham].

-> "Avraham a remarqué un nuage qui planait au-dessus de la montagne et y a vu un signe de la présence de D."
[ Pirké déRabbi Eliézer]

-> "Avraham a vu l'emplacement du Temple, où ses descendants serviront D."
[ Yalkout Réouvéni]

<--->

-> Rabbi Lévi commente les mots : "il aperçut l'endroit de loin" :
Il vit une nuée qui couvrait la montagne.
Avraham dit alors à Its'hak : "Vois-tu ce que je vois?" Il répondit : "Oui!"
Puis, il posa la même question aux 2 jeunes gens qui les accompagnaient. Comme ils répondirent par la négative, il leur dit : "Puisque vous ne voyez rien, tout comme l'âne, restez ici avec lui".
[midrach Yalkout Chimoni 99 ; midrach Béréchit rabba 56,2]

-> Le rav Chmouël Rozovsky fait remarquer que cette vision n'était pas naturelle, car dans ce cas, bien évidemment Eliézer et Yichmaël qui accompagnaient Avraham auraient également aperçu le nuage.
Il s'agissait en réalité d'une vision spirituelle, qu'ils ne percevraient pas, et Avraham les compara à l'âne, qui lui non plus n'avait certes pas vu ce nuage.

Le rav Rozovsky explique que selon la Torah, l'homme peut accéder à des visions prophétiques. Ainsi, il est écrit (Tana déBé Eliyahou rabba 9,1) : "Je témoigne sur le ciel et la terre que tout homme, juif ou non, homme ou femme, ou même un serviteur, peut en fonction de ses actions, mériter de recevoir le don de prophétie".

<--->

-> Nos Sages nous indiquent que ces 2 jeunes gens (shéné néarav) étaient Ichmaël et Eliézer, qui avaient un très haut niveau de sagesse et de spiritualité, mais néanmoins inférieur à celui de Avraham et Its'hak, tant et si bien qu'ils furent qualifiés d'"ânes".

Le Slaba de Slabodka (Ohr haTsafoun) rapporte la guémara (Shabbath 112) :
Rabbi Zeira dit : "Si les générations passées étaient comme des anges, alors nous sommes comme des hommes ; s’ils étaient comme des hommes, alors nous sommes comme des ânes ; et pas des ânes comme celui de Rabbi 'Hanina ben Dossa ni celui de Rabbi Pin'has ben Yaïr, mais comme des ânes ordinaires."

Pour ce Sage également, le fossé qui séparait sa génération de celle qui l'avait précédée était aussi incontestable que ce qui distingue un homme d'un âne.
Or, il ne fait aucun doute que les Grands du temps de rabbi Zéira étaient animés d'une immense sagesse que nous sommes aujourd'hui incapables d'imaginer.
La génération précédente avait une force de discernement si intense qu'une différence abyssale les séparait d'eux.

[ On peut citer :
- Eliézer fut appelé : "Daméssek Eliézer" (littéralement "de Damas"), parce qu'il "puisait et s'abreuvait des enseignements de son maître" (cf. Rachi Lé'h Lé'ha 15,2).
Il s'est également fait circoncire en même temps que Avraham.

- La circoncision fut pour Ichmaël l'occasion d'un très grand rapprochement avec Hachem, au point qu'il se flatta devant Its'hak d'être plus précieux que lui aux yeux de D., puisqu'il avait consenti, à l'âge de 13 ans (et non pas quelques jours après la naissance), à se laisser circoncire. (midrach Béréchit rabba 55) ]

<--->

-> Le père et le fils ont ramassé ensemble les pierres pour construire l'autel, et c'est ensemble qu'ils ont préparé le bois pour le foyer. On aurait dit qu'Avraham préparait les noces de son fils (Its'hak) et que celui-ci érigeait son dais nuptial.
[midrach Yalkout Chimoni 101]

<-------------------->

"[Avraham] prit le couteau" (Vayéra 22,6)

-> "Tout ce que les juifs reçoivent dans ce monde provient du mérite acquis par Avraham en prenant le couteau [afin d'égorger Its'hak]"

[midrach Béréchit Rabba 56,3]

<-------------------->

"[Avraham] ligota Its'hak" (Vayéra 22,9)

-> "C'était la plus difficile des 10 épreuves qu'Avraham a subi"
[guémara Sanhédrin 89b]

-> Rabbi Na'hman de Breslev nous explique que :
"L'épreuve d'Avraham ne résidait pas dans la réalisation de la Akéda, car même une personne simple serait capable de surmonter un tel test si D. lui était apparu.
Le vrai test d'Avraham a été de ne jamais questionner D., malgré le fait que les messages venant de Lui étaient contradictoires :
- D. lui promet que le peuple juif naîtra d'Its'hak
- D. lui demande de sacrifier Its'hak.

Avraham a fait abstraction de cette opposition, car il savait que les voies de D. ne sont pas celles de l'homme. D. dépassant tout, Il peut réaliser des choses contradictoires qui sont incompréhensibles à l'homme.

Ainsi, Avraham a appelé la montagne (lieu de la Akéda) : "Hachem Yiré, comme il est dit en ce jour, sur la montagne, Hachem sera vu" (v.22,14).
Puisque qu'un homme ne peut voir ou comprendre les voies de D., "Hachem sera vu".

Le sommet de la montagne sur lequel Its'hak aurait dû être sacrifié est le mont du Temple, sur lequel les descendants d'Avraham vont en fin de compte servir D."

[Likouté Halakhot VIII,34b-B5a]

<---------->

-> Avraham est également allé à l'encontre de ses plus grands principes enseignés tout au long de sa vie, dont le message était l'amour, la charité et le respect entre les êtres humains.
De plus, une de ses vocations était notamment d'abolir la coutume des nations de l'époque qui consistait à sacrifier ses enfants, et voici qu'il devait agir à l'exact opposé.

-> Il est à noter que l'emplacement éternel du Temple se situe sur le mont Moriah (midrach Béréchit rabba 56,3), lieu où Avraham et Its'hak ont fait preuve d'une messirout néfech exemplaire pour rester fidèle à Hachem, et non pas sur le mont Sinaï où le peuple juif a reçu la Torah d'une manière nettement plus passive.
Nous pouvons observer de là l'importance de sacrifier son égo, ses envies passagères, pour rester fidèles à notre Torah, faisant alors que nous devons davantage un lieu de résidence de la présence divine.

<-------------------->

"Ils arrivèrent à l'endroit indiqué par Hachem. Avraham y érigea l'autel, disposa le bois, ligota Its'hak son fils et le plaça sur l'autel, par-dessus le bois" (Vayéra 22,9)

-> Adam construisit un autel et offrit un sacrifice, et cet autel se trouvait exactement au même endroit.
Caïn et Evél, ainsi que Noa'h (après le Déluge) y présentèrent leurs offrandes.
Quand Avraham arriva au sommet du mont, D. lui montra cet ancien autel. Avraham s'attela alors à le rebâtir, et à le restaurer.
C'est la raison pour laquelle la Torah dit qu'il "érigea l'autel", et non "un autel" ...
Ce dernier n'avait pas servi depuis 428 ans, et était en ruine. De plus, il avait subi le tremblement de terre qui avait détruit la tour de Bavél.
Le midrach (Tan'houma) enseigne que cet autel se dresse exactement en face du Trône de gloire.
[...]

Its'hak aida son père à terminer l'autel. Ce dernier était aussi beau qu'un dais nuptial.
Its'hak dit : "Mon cher père, hâtons-nous. Consume bien mes cendres et porte-les à ma mère. Chaque fois qu'elle s'affligera, montre-les lui et rappelle-lui avec quelle joie nous avons accompli la volonté Divine. Cela lui sera d'un grand réconfort. Mon cœur t'accompagne, mon père aimé, toi qui va être si malheureux."
[...]

Rabbi Chimon bar Yo'haï (Zohar p.103) affirme que c'est à propos d'Its'hak que la Torah écrit : "Un fils honore son père" (Mala'hi 1,6). Aucun autre fils n'a jamais honoré son père de cette façon. Son respect étant plus fort que sa propre vie.
[le Targoum Yonathan rapporte que Its'hak a demandé à son père de l'attacher fortement afin que son sacrifice soit réalisé parfaitement, sans être invalidé par le moindre faux mouvement de sa part.]

D'ailleurs, c'est pour cela que cet épisode est appelé à juste titre : "le ligotage d'Its'hak" (Akédat Its'hak).
Avraham lia les pieds et les mains d'Its'hak afin qu'il ne bouge pas. Puis, il le plaça doucement sur l'autel, le visage tourné vers le ciel.
Quand Avraham attacha Its'hak, D. aussi attacha les anges gardiens des nations afin d'affaiblir leur pouvoir d'Israël. [midrach Béréchit rabba]
Lorsqu'un animal est immolé, le cho'hét pose son pied sur la bête. Avraham mit aussi son genou sur Its'hak et prit sa gorge avec sa main gauche.
Un court instant, il observa une pause. Malgré son désir d'obéir à D., ses yeux s'emplirent de larmes qui tombèrent dans les yeux d'Its'hak.
Ce fut à ce moment précis, qu'Its'hak, sans défense sur l'autel, commença à prier Hachem pour qu'il l'épargne.

Lors des Séli'hot, nous disons : "Fasse qu'il nous entende comme il a entendu Its'hak sur l'autel" (déané léIts'hak al gabé madbé'ha, anénan!).
En effet, lorsqu'Its'hak pria sur l'autel, il était totalement impuissant, incapable de bouger. Nous sommes dans une situation identique quand nous demandons à D. de nous répondre, comme il le fit à l'égard d'Its'hak. [d'après Abravanel]
[Méam Loez - Vayéra 22,9]

<--->

"Avraham étendit sa main, et saisit le couteau pour immoler son fils" (Vayéra 22,10)

-> A cet instant, le Satan vint, poussa la main d'Avraham et le couteau tomba.
Selon un autre opinion, le Satan entailla légèrement le fil de la lame du couteau, le rendant ainsi impropre au rituel.
Quand Avraham comprit ce qui se passait, il pensa : "A l'évidence, D. ne veut pas que je le tue en tranchant sa gorge. Il attend que je le fasse à mains nues".
Il commença alors à étrangler Its'hak.
[Méam Loez - Vayéra 22,10]

-> Nous voyons combien étaient immenses la sainteté d'Avraham et sa crainte de Hachem. En constatant le mauvais état de son couteau (provoqué par le Satan), il ressentit une profonde tristesse et pensa : "J'ai dû commettre un péché, c'est pourquoi le couteau est impropre et je ne puis présenter mon offrande".
Il voulut donc l'accomplir de ses mains, et D. lui ordonna alors de s'en abstenir.
[Méam Loez - Vayéra 22,11-12]

-> Jusqu'à aujourd'hui, nous subsistons grâce à ce couteau, et nous jouissons des biens de ce monde.
L'opinion générale admet que le mérite de la Akéda n'a pas de fin. Grâce à elle, D. nous prend en pitié.
[Méam Loez - Vayéra 22,1]

-> b'h, également sur ce verset : https://todahm.com/2015/12/26/4085

<-------------------->

"Mais un ange de Hachem l'appela du haut du Ciel, et il dit : "Avraham! Avraham!"
Il répondit : "Me voici!"
Il reprit : "N'étends pas ta main sur ce jeune homme, ne lui fais aucun défaut! car désormais, je sais que tu crains D., toi qui ne m'as pas refusé ton fils, ton fils unique."
(Vayéra 22,11-12)

-> Selon certains commentateurs, les anges sont incapables de lire dans les pensées de l’homme, à moins que D. ne les leur révèle ... c'est pourquoi l'ange ajouta : "Maintenant je sais que tu crains D.". Avant cela, les pensées d'Avraham lui étaient inaccessibles.
[...]

Il est possible que c'est l'ange en personne qui ait dit : "Tu ne m'as refusé ton fils".
Cette formulation s'explique du fait qu'un ange est créé à chaque bonne action effectuée par un homme.
Les éléments d'un bienfait constituent une partie de l'ange. Si une personne accomplit parfaitement une action, l'ange est achevé. Si par contre, l'homme est animé d'intentions détournées, l'ange est incomplet.

L'ange qui appela Avraham fut créé par la bonne action que celui-ci venait d'accomplir.
L'ange dit : "Je sais que tu crains Hachem, car tu ne m'as point retranché ton fils".
Ses propos signifient : "Par moi-même, je sais que tu crains Hachem. Puisque je suis complet (l'acte de la Akéda étant le plus parfait possible!), je sais que tu as achevé tout ce que D. a requis de toi, avec une intention pure. Je le sais de moi-même."

Selon une autre opinion, il s'agissait de l'ange Mi'haël.
L'ange appela Avraham du haut des cieux afin de ne pas le terrifier. En effet, Avraham en tant qu'être humain, risquait d'être frappé de paralysie en le voyant. C'est la raison pour laquelle D. ne s'adressa pas directement à lui, le choc aurait été trop fort.
Avraham répondit à l'ange : "Hachem lui-même m'a demandé de faire cela à mon fils. Tes paroles ne peuvent me soustraire à son commandement. Ton message est peut-être vrai, mais je ne puis l'accepter car ma mission vient de D."

Hachem ouvrit alors les 7 firmaments en l'honneur d'Avraham. Quand ce dernier vit la présence Divine, il dit : "... Lors de cette épreuve, j'ai surmonté mes plus secrètes émotions et me suis empressé de t'obéir. J'aurai pu te rappeler ta promesse, mais jamais je n'ai eu une telle pensée.
Viendra un jour où les descendants d'Its'hak pécheront et mériteront d'être châtiés. Je requière que tu te souviennes alors du sacrifices d'Its'hak.
Considère-le comme si je l'avais exécuté, car telle était mon intention. Accorde ce mérite à ses descendants et sauve-les du malheur.
Je désire également que tu me promettes que jamais plus, tu n'éprouveras ni moi, ni mon fils. J'ai déjà subi 10 épreuves et je ne peux plus en supporter d'autres. La prochaine fois, je serai incapable de contrôler mes sentiments."

Hachem répondit : "... [Aujourd'hui c'est Roch Hachana,] en ce jour, je jugerai chaque individu dans le monde, grand et petit. Pour chacun, j'édicterai une sentence selon ses actes, car tout est inscrit dans un livre.
Si tu désires que je leur accorde un mérite et me rappelle du sacrifice d'Its'hak, qu'ils sonnent de la corne de bélier (le Shofar), et cela leur sera d'un grand secours.
Sois assuré que cette épreuve équivaut à toutes les autres. Je sais que tu as atteint le degré ultime de sainteté, et que ton amour pour moi est parfait. Il est impossible de t'éprouver à un degré plus élevé.
Je promet que tu ne connaîtras plus de souffrances."

[Méam Loez - Vayéra 22,11-12]

<---------------------------------->

-> "Il (Avraham) ligota Its'hak son fils et le plaça sur l'autel" (22,9)

Concernant tous les sacrifices d'animaux, on procède d'abord à l'abattage de la bête et ensuite on place ses membres sur l'autel.
=> Ainsi, pourquoi pour Its'hak, Avraham le plaça d'abord sur l'autel et seulement après il s'apprêta à l'abattre?

En fait, le principe est qu'un animal n'est placé sur l'autel que lorsqu'il est sanctifié. Or, l'animal commence à être sanctifié grâce à l'abattage rituel. C'est pourquoi, c'est seulement après cela qu'on le place sur l'autel.
Mais Yits'hak quant à lui, il a commencé à se sanctifier par la prise de conscience qu'il s'apprête à être offert à Hachem et a Lui donné sa vie. Et ces pensées là le sanctifièrent déjà de son vivant.
Ainsi, puisqu'il a été sanctifié avant l'abattage, il devait donc être placé sur l'autel avant déjà à ce moment, avant même d'être abattu.
[Kol Ram]

<---------------------------------->

-> Chaque partie du bélier sacrifié par Avraham servit à un but Divin :
- ses cendres constituèrent la fondation de l'autel du Temple [érigé par Salomon] ;
- ses 10 tendons furent utilisés pour la harpe du roi David ;
- sa peau constitua la ceinture d'Elicha ;
- ses cornes devinrent des Shofars (trompettes). Celle de gauche sonna au mont Sinaï, lors du don de la Torah. Celle de droite, la plus grande, sonnera au temps de la rédemption finale.
Quotidiennement, nous disons dans la Amida : "Sonne le grand Shofar pour notre libération".
[Méam Loez - Vayéra 22,15-18]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.