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"Ils prirent la tunique de Yossef, égorgèrent un bouc et trempèrent la tunique dans le sang" (Vayéchèv 37,31) <-> Pessa'h

Le Ben Ich 'Haï fait remarquer que dans toute la Torah, on trouve 2 fois la mention de "tremper" :

-> une 1ere fois : au sujet des frères de Yossef et de la manière dont ils ont trempé sa tunique dans le sang (cf. verset ci-dessus) ;

-> une 2e fois : paracha Bo (Chémot 12,2), il est écrit : "Vous prendrez un bouquet d'hysope, vous le tremperez dans le sang qui se trouve dans la coupe et vous toucherez le linteau et les 2 montants avec le sang qui se trouve dans la coupe".

Le Ben Ich 'Haï dit que la pratique de tremper 2 fois pendant le Séder de Pessa'h (cf. le ma nichtana où l'on pose la question : "Pourquoi trempe-t-on 2 fois alors, que les autres nuits, on ne trempe pas même une fois ?"), vient afin de faire un parallèle avec ces 2 mentions de "tremper" dans la Torah.

Il semble évident que la 2e mention est en lien avec Pessa'h.
Mais que vient faire le trempage de la tunique de Yossef dans le sang avec la fête de Pessa'h, au point où nous devons le commérer pendant le Séder?

Le Ben Ich 'Haï de donner la réponse suivante.
Les juifs ont terminé l'esclavage en Egypte (cf. la 2e mention dans la Torah), parce qu'il y a eu à l'origine de la haine et du lachon ara, dont le 1er trempage fait partie.

Ainsi, les 2 sont liés : le 1er (la tunique) a été un catalyseur entraînant l'arrivée de Yossef en Egypte, qui a entraîné ensuite celle de tout le peuple juif, et c'est cela qui a rendu possible le 2e : la délivrance.

A la fin de la Haggada de Pessa'h, lorsque nous souhaitons sincèrement : "l'année prochaine à Jérusalem" (léchana aba bé'Yérouchalayim), nous voulons qu'ait lieu la délivrance (guéoula - 2e trempage), mais pour que cela devienne une réalité, nous devons revenir à l'origine du 1er trempage : arrêter de dire du lachon ara et d'avoir de la haine entre nous.

En effet, les 2 étant liés, si nous désirons l'un, nous devons forcément vouloir l'autre, pour que cela se réalise.

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-> Le rabbi de Radzymin (Bikouré Aviv) s'interroge : pourquoi devaient-ils convaincre leur père que Yossef avait été tué?

La réponse est que tant qu'il existerait même une chance infime qu'il puisse revenir, alors Yaakov aurait un bita'hon parfait dans le fait que Yossef soit encore en vie.
En effet, selon nos Sages : "Même si une épée tranchante est posée en travers de notre gorge, on ne doit pas se retenir de prier pour [bénéficier de] la miséricorde Divine" (guémara Béra’hot 10a).
Yaakov qui avait un bita'hon a un niveau extrêmement élevé, aurait une confiance totale en Hachem que Yossef reviendrait.
Or, lorsque nous avons confiance en Hachem de tout notre cœur, alors cela amène l'aide Divine.
Yaakov avec son niveau phénoménal de bita'hon et de prières, aurait amené l'aide Divine à libérer Yossef d'Egypte, et à le ramener à la maison.
Yossef risquerait alors de tout raconter à son père, et Yaakov serait en colère contre eux.
Ils ont donc égorgé une chèvre, trempé la tunique de Yossef dans le sang, et l'ont transmise à leur père pour qu'il pense que Yossef a été tué.
Yaakov arrêterait alors de prier, et de témoigner du bita'hon ...

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-> Le fait de devoir attacher plusieurs hysopes en une botte (cf. 2e trempage), est un symbole de l'unité du peuple juif, qui est une condition préalable à une libération de l'exil.

-> Selon le midrach, en Egypte, aucun juif n'a dit de lachon ara sur une autre personne, rectifiant par là la faute des frères de Yossef.

Rabbi Mattisyahou Salomon dit : "En faisant de même à notre époque, nous pouvons également espérer quitter l'exil actuel".

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+ Nissan : le mois de la parole

-> Le mois de Nissan (ניסן) a une guématria de 170, soit celle de 2 fois le mot : "bouche" (pé - פה).
Par ailleurs, le mot : Pessa'h (פסח) se décompose en : "pé sha'h" (la bouche parle - פה סח).
Or, le mot : sha’h (סח) a pour valeur numérique 68, tout comme le mot : haïm (la vie – חיים). Ainsi, Pessa'h = pé sa’h = la bouche de la vie!

A l'opposé, notre ennemi en Egypte était : Pharaon (פרעה), dont les lettres peuvent former : "pé ra" (la bouche mauvaise - פה רע).

=> En Nissan (dont Pessa'h), nous devons tout particulièrement travailler sur le pouvoir énorme qu'a notre bouche : émettre des paroles de vie, des paroles de mort. En ce début d'année juive (naissance du peuple juif), nous devons choisir la vie!

-> Selon le Zohar, l'essentiel de la guéoula d'Egypte a été la guéoula de la parole (guéoulat hadibour), c'est-à-dire la capacité d'apprendre à utiliser convenablement sa parole.
[rav Karelenstein - Kountres léPessa'h - p.56]

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