Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Quand un juif est tué par les non-juifs, D. prend Son vêtement et le trempe dans le sang de ce juif.
Lorsque le jour du jugement final arrivera, D. revêtira cet habit."

[ midrach Yalkout Chimoni 869
sur le Téhilim (110,6) : "Il fera justice contre les nations" ]

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-> Lorsqu'un individu est tué par une autorité étrangère, même s'il n'a pu se confesser, il a part au monde futur.
Hachem possède une tenture écarlate, teinte par le sang de tels martyrs. Une image de chacun d'eux y figure avec leur nom, afin que D. puisse venger leur mort le jour du Jugement.
[Méam Loez - Vayéchev 39,21-23]

Ô Jérusalem

+ Ô Jérusalem :

-> "Si je t'oublie, ô Jérusalem, que ma droite perde sa force. Que ma langue s'attache à mon palais si je ne me souviens pas de toi, si je ne place Jérusalem au sommet de toutes mes joies" (Téhilim 137,5-6)

-> Selon le midrach (Béréchit Rabba 56,10), le mot : "Yérouchalayim" (Jérusalem) est composé de 2 noms.
D'après la tradition, c'est à cet endroit qu'Avraham offrit son fils Its'hak en sacrifice à D.
Lorsque l'épreuve fut achevée, Avraham érigea un autel et nomma cet endroit : "Puisse D. être vu" (Yéraé), car la présence divine y était palpable, et en ce lieu, le cœur humain s'éveillait à la crainte de D.

Quant à Chèm, le fils de Noa'h, qui dirigea la ville sous le nom de Malkitsédék, il appela cet endroit : Chalèm, un lieu de rencontre où règnent la paix et la perfection.

=> D. accola les 2 noms : Yéraé + Chalèm = pour former : Yérouchalayim  [ce nom témoigne aussi qu'à l'image de D., qui a cumulé les 2 noms donnés, afin de ne vexer ni Avraham, ni Chèm, nous devons être prêt à faire des concessions afin de préserver la paix, ciment de la nation et génératrice de toutes les bénédictions divines].
En ce lieu de rencontre avec la présence divine, l'homme peut atteindre la paix et la perfection.

-> "Nos pieds s'arrêtent dans tes portiques, ô Jérusalem, toi qui es bâtie comme une ville d'une harmonieuse unité!
Car c'est là que montent les tribus de D. qui sont un témoignage pour Israël, afin de louer le Nom d'Hachem" (Téhilim 122,2-4)

=> Bien que très différentes, lorsque les tribus d'Israël se réunissaient à Jérusalem dans le but commun de louer le Nom de D., alors toutes leurs différences étaient effacées.
Elles ne firent plus qu'une.

-> "Jérusalem est la ville qui lie entre eux tous les juifs."
[guémara Yérouchalmi Baba Kama 7,7]

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-> "Va proclamer aux oreilles de Jérusalem ce qui suit : "Ainsi parle D. : Je te garde le souvenir de l'affection de ta jeunesse, de ton amour au temps de fiançailles, quant tu me suivais dans le désert, une région hostile". " (Yirmiyahou 2,2)

Le rav 'Haïm de Volozhin s'étonne de la référence faite de Jérusalem dans cette prophétie.
Depuis quand Jérusalem a-t-elle des oreilles?
A quel moment Jérusalem s'est-elle trouvée dans le désert?
Et pourquoi Yirmiyahou s'adresse-t-il uniquement à Jérusalem et non au reste du peuple juif?

Le Rav 'Haïm de Volozhin répond à sa propre question, en nous apprenant que Jérusalem est le nom donné au peuple juif lorsqu'il est uni dans sa quête de perfection.

Il nous explique que parallèlement à la Jérusalem terrestre, la Kabbala décit la Jérusalem céleste comme étant le : makom knéssiat itklalélout néchamot chél Klal Israël.

=> Ici-bas et dans les Hautes Sphères, Jérusalem est le nom donné à la force unificatrice existant au sein du peuple juif.

Lorsque nous pleurons Jérusalem, nous pleurons l'absence d'une telle force unificatrice au sein du peuple juif.

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"La Jérusalem à laquelle nous aspirons tant, et dont nous avons pleuré la perte pendant des milliers d'années, n'a rien à voir avec la terre et les édifices que nous languissons.
Ce que Jérusalem incarne, c'est le lien suprême avec D."

[Rav Mattitiahou Salomon]

Lorsque nous pleurons Jérusalem, nous exprimons au grand jour notre envie d'avoir une relation d'une extrême proximité avec D.
Que c'est dur de ne pas avoir un lien plus intense avec toi D. !

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+ Se tourner vers Jérusalem lors de nos prières :

-> "Lorsqu'un homme se lève pour prier, il doit tourner son visage en direction de la terre d'Israël.
Il doit également orienter son cœur vers Jérusalem, le saint Temple et le saint des Saints"
[Choul'han Aroukh - Ora'h 'Haïm 94,1]

-> "Même si cet homme ne peut tourner son visage dans cette direction, il doit s'imaginer se tenir dans le Temple de Jérusalem, dans le saint des Saints"
[la Michna Béroura]

La source de la michna béroura est (Mala'him I 8,48-49) :
"S'il revienne vers Toi de tout leur cœur et de toute leur âme dans le pays où leurs ennemis les détiennent, et qu'ils T'adressent leurs prières dans la direction du pays que Tu as donné à leurs pères, dans la direction de la ville que Tu as élue et de la Résidence que j'ai bâtie en Ton honneur.
Du haut du ciel, dans Ton auguste demeure, Tu entendras, Tu écouteras leur prière suppliante et Tu leur feras justice"

-> Le roi Salomon supplia D. d'accepter les prières prononcées au Temple de Jérusalem, et D. répondit (Mala'him I 9,3) :
"J'accueille ta prière et la supplication que tu M'as adressée : cette Résidence que tu as bâtie, je la sanctifie en y faisant régner mon Nom à jamais, en y dirigeant constamment Mes yeux et Ma pensée"

Le rav Mattitiahou Salomon fait remarquer que c'est l'une des rares occasions où D. précise spécifiquement qu'une prière a été acceptée.
D. a promis que Ses yeux et Son cœur accepteraient les prières s'élevant du Temple jusqu'au Ciel.
Il est ainsi important que toutes nos prières, où que nous nous trouvions, s'élèvent du Temple de Jérusalem vers les Cieux.

-> Le 'Hafets 'Haïm, dans son Séfer Ma'hané Israël, prodigue des conseils aux soldats juifs enrôlés dans l'armée du Tsar, sur la manière de vivre en tant que juifs dans ces conditions éprouvantes.
Dans le chapitre 10 de ce livre, le 'Hafets 'Haïm fait figurer une prière que tout soldat juif doit prononcer avant de se rendre sur le champ de bataille.
Affrontant un danger tellement immense et ne sachant pas s'il lui sera accordé un jour d'existence supplémentaire, il doit se préparer à l'éventualité de sa mort, tout en priant de toutes ses forces pour avoir la vie sauve.

Comme l'on peut l'imaginer, cette prière particulièrement longue et émouvante comporte à la fois des aveux, des plaidoyers, des supplications et des manifestations de confiance et de foi en D.

Le 'Hafets 'Haïm commente que cette prière ne doit pas nécessairement être prononcée en hébreu.
Elle peut être récitée dans la langue comprise parfaitement par le soldat.
Mais deux conditions sont essentielles :
1°/ elle doit être dite avec une sincérité absolue et émaner du plus profond de son âme (idéalement avec des larmes) ;
2°/ le soldat doit s'assurer qu'il dirige sa prière vers la terre d'Israël, et plus particulièrement vers Jérusalem, le saint Temple, et le saint des Saints, et ce, afin que ses paroles s'élèvent vers les Cieux.

Le 'Hafets 'Haïm poursuit en citant le roi Salomon qui précise que D. accepte les prières s'élevant vers le Cieux, à partir du Temple Saint : "Si quelque membre de Ton peuple Israël Te supplie et T'implore, chacun connaissant la plaie de son cœur et étendant les mains vers cette Maison, Toi, Tu l'entendras du ciel, Ton auguste résidence et Tu pardonneras" (Mala'him I 8,39)

Le rav Mattiahou Salomon dit que lorsque le roi Salomon érigea le saint Temple, il créa une connexion entre les mondes physiques et spirituels, une courroie de transmission permettant à nos prières de monter directement vers le Trône Céleste et d'être reçues favorablement.

=> Quelle que soit la plaie, la maladie ou le danger mortel qu'un juif doit affronter, il peut envoyer sa prière directement vers les Cieux, à condition que sa tête et son cœur soient tournés vers la terre d'Israël, et plus particulièrement vers Jérusalem, le saint Temple et le saint des Saints.

Le 9 Av et la nécessité de prendre le deuil

+ Le 9 Av & la nécessité de prendre le deuil ...

Il est difficile de s’attrister de la perte de quelque chose que l’on n’ a jamais eu.
Néanmoins, pleurer pour le Temple à Ticha Béav est capital pour la survie et la reconstruction de Jérusalem.

-> La guémara (Taanit 30b) nous dit :
"Tout celui qui pleure pour Jérusalem méritera de partager sa joie [quand le Temple sera reconstruit]."

-> Le rav Eliahou Kitov (Séfer haTodaa - chap.33) nous enseigne :
"On raconte l’incident suivant au sujet de Napoléon, empereur de France.
Une fois, il passa devant une synagogue à Paris pendant Ticha Béav et il vit des juifs assis par terre, pleurant et se lamentant de la destruction de leur Temple et de leur terre comme si cette tragédie avait eu lieu la veille.
Il resta bouche bée et dit ensuite : "Je jure qu’a la fin ce peuple aura du bien dans sa propre terre ! Où voyons-nous un autre peuple dans le monde qui continue à pleurer et à languir pendant des millénaires sans diminuer d’intensité ?"

-> Le rav 'Haïm Friedlander de nous expliquer :
"Il y a une signification intrinsèque au fait de pleurer annuellement la destruction des Temples.
C’est un témoignage important de la survie spirituelle du peuple juif parce qu’il n’y a aucun autre peuple qui commémore ses échecs.

A l’opposé, toutes les nations commémorent leurs victoires.
Mais le peuple juif observe le jour de la destruction des deux Temples chaque année."

=> Pleurer pour les erreurs du passé est une garantie pour le futur.
Agir ainsi est une preuve de notre survie spirituelle.

-> Le rav Emmanuel Feldman a écrit un beau texte sur le 9 av (Ticha béAv) :
"Ticha Béav n’est pas le jour préféré de tout le monde, mais c’est l’un de mes préférés à moi, non pas parce qu’il y ait de quoi se réjouir, mais parce qu’on peut se repentir.
J’aime Ticha Béav du fait de ce que cela évoque pour moi au sujet des Juifs : que nous sommes un peuple qui se souvient et qui sait que son passé conduit vers un futur.

Il y a bien plus d’Italiens dans le monde que de Juifs. Et pourtant, personne ne pleure (l'ancien) Rome.
Il y a bien plus de Grecs dans le monde que de Juifs. L’Acropole et le Parthénon sont des attractions touristiques, mais qui pleure leur destruction ?

La Babylonie, la Perse, l’Assyrie, la gloire de l’Egypte antique, qui s’en souvient, qui verse une larme, qui s’en soucie ?

J’aime le 9 Av parce que seul un peuple qui peut pleurer pourra un jour rire.

Et j’aime Ticha Béav parce que j’en ai besoin

Dans tout mon confort, je dois enlever mes chaussures en cuir et diminuer les lumières.
Je dois jeûner et ne pas me faire plaisir. Je dois lire les Lamentations et pleurer les souffrances vécues par mon peuple dans son histoire sanglante. Je dois me concentrer sur quelque chose d’extérieur à moi.

J’ai besoin de Ticha Béav parce que ça me rappelle ce que c’est qu’être juif et qu’Essav hait Yaakov, Pharaon opprime Israël et Haman veut nous détruire et que les empires du monde détestent le juif parce qu’il appartient "au peuple qui vit seul".

J’aime Ticha Béav parce que ça nous enseigne quelque chose de profond, que pour le judaïsme, les événements historiques ne sont pas seulement de l’histoire, pas seulement des événements.
"L’Histoire" et "les événements" ont lieu à un moment dans le temps, mais dans le judaïsme, quand un événement à lieu, il fait partie de nous. C’est un nouveau savoir, une nouvelle connaissance et une perception continue, une nouvelle conscience.

J’aime Ticha Béav parce qu’il contient un message d’espoir profond et de foi profonde.
Ce jour-là, nos Sages nous enseignent que le Machia'h est né.
Comme c’est pénétrant, comme c’est ironique que justement le jour de la destruction la rédemption a commencé.
La fin est également le début."

Le 9 Av à travers les âges

+ Le 9 Av à travers les âges :

1°/ Les expulsions en Europe :

-> En Angleterre (1290) :
"C'est également le 9 Av, le 18 juillet 1290, que le Roi Edward I signa un édit stipulant que tous les juifs étaient bannis d'Angleterre, alors qu'ils y avaient vécu pendant 200 ans.
C'était la 1ere fois dans l'histoire de l'Europe qu'une communauté juive fut expulsée dans son intégralité." (l'historien anglais Martin Gilbert)

-> En Espagne (1492) :
Abarbanel de nous dire :
"Ce jour là [le 9 Av, le 30 juillet 1492], l'expulsion de France eut lieu, tout comme d'autres pogroms et expulsions contre les juifs qui eurent lieu ce mois là ...
Et le roi d'Espagne décréta que tous les juifs de son royaume seraient expulsés ou tués en 3 mois et la date butoir était le 9 Av 1492.

Le roi espagnol ne connaissait pas le sens de ce jour ; c'était la date décidée dans les Cieux."

=> Le 9 Av est le jour approprié pour se souvenir et prendre le deuil de toutes les expulsions des juifs (même si elles ne coïncident pas toutes avec cette date).

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2°/ La 1ere Guerre mondiale et la Shoa :

-> L'Allemagne déclara la guerre à la Russie le 9 Av 1914, ce qui marque le début de la 1ere Guerre mondiale qui eut des répercussions tragiques sur les juifs d'Europe et qui conduisit à la 2e Guerre mondiale et à l'Holocauste

Toute la matinée de Ticha Béav est consacrée à s'asseoir sur le sol, à lire des lamentations et autres textes pour nous faire pleurer. Parmi les textes lus, certaines lamentations évoquent la Shoa composées par des références rabbiniques de l'époque.

=> Ticha Béav est le jour le plus approprié pour rappeler les tragédies de l'histoire juive.

La guémara (Taanit 29a) nous explique que le 9 Av est un moment désigné pour pleurer, en nous disant :
"Vous avez pleuré sans raison [le 9 Av - lors de la faute des explorateurs], je vais vous donner une raison de pleurer [ce jour-là] pour toutes les générations."

=> Le 9 Av est devenu le jour de deuil national pour les juifs de tous les malheurs qui advinrent tout au long de l'histoire.
Mis à part les catastrophes relatives à la destruction du Temple et l'exil de la terre d'Israël, toute la souffrance des Juifs est liée au 9 Av.

Il ne faut pas voir ce jour négativement, de façon déprimante (pleurer pour pleurer).
Au contraire, c'est en semant des larmes qu'on construit notre futur dans le sourire.

Comme le dit le midrach Abba Gorion : "A partir du moment où le Temple a été détruit, le Macchia'h est né."
(de la destruction naît la délivrance).

Les tragédies du 9 Av

+ Les tragédies du 9 Av :

-> La michna Taanit (4,6) de nous dire :
"5 choses sont arrivées à nos ancêtres à Ticha Béav :
1- Il a été décrété que nos ancêtres n'entreraient pas sur la Terre.
2- Le 1er Temple a été détruit [par Nabuchodonosor en -423 de l'ère goy]
3- Et le 2e aussi [en 70 de l'ère goy]
4- La ville de Beitar a été capturée
5- Jérusalem a été labourée

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1°/ La destruction des 2 Temples :

La guémara (Taanit 29a) d'écrire :
"Le 7, les barbares entrèrent dans le Temple, y mangèrent et le rendirent impur, le 7 et le 8 [Av].
Vers le crépuscule du 9, ils y mirent le feu et il continua à brûler toute la journée.
[...]
Il est rapporté que le jour où le 1er Temple a été détruit était la veille du 9 Av ... La même chose se passa avec le 2e Temple."

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2°/ La destruction de Beitar (en 135 de l'ère goy) :

-> Il est écrit dans la michna Béroura (Choul'han Arou'h - Ora'h 'Haïm 549,2) :
"Ce jour-là [le 9 av] la grande ville de Beitar qui contenait des dizaines de milliers de juifs fut capturée.
Tous les habitants furent tués et ce fut une tragédie aussi importante que la destruction du Temple."

-> La guémara (Guitin 57a) de nous livrer un enseignement très parlant :
"On avait l'habitude [à Beitar], quand un garçon naissait, de planter un cèdre et quand c'était une fille, de planter un pin et quand ils se mariaient, on les coupait pour construire avec le dais nuptial.

Un jour les filles de l'empereur romain passaient quand un côté de leur charrette se brisa, [les romains] arrachèrent quelques branches d'un cèdre pour le réparer. Les Juifs leur tombèrent alors dessus et les frappèrent. Ils rapportèrent alors à l'empereur que les juifs se rebellaient et qu'ils se révoltaient contre lui.

Ils étaient 80 000 chefs armés lorsque la ville de Beitar fut prise.
Les hommes, les femmes et les enfants furent tués jusqu'à ce que leur sang coula jusqu'à la Grande Mer.

Pensez-vous qu'elle était proche?
Elle était éloignée de plus d'un “mil” (environ 1 kilomètre)!!

Il a été enseigné : Rabbi Eliézer le Grand dit : Il y a 2 ruisseaux dans la vallée de Yadaim, l'un va dans une direction, l'autre dans l'autre, et les Sages ont estimé que [à cette époque] il y avait 2 parts d'eau et une part de sang.
Il a été enseigné : pendant 7 ans les non-juifs ont vendangé leurs vignobles avec le sang d'Israël sans ajouter le moindre engrais."

D'après l'historien romain Cassius Dio, pendant la révolte de Bar Ko'hba, 580 000 Juifs furent tués et 50 villes fortifiées, ainsi que 985 villages furent rasés par les forces romaines.
La bataille pour Beitar avait été la dernière étape de la révolte juive contre l'occupation romaine.
Son échec le 9 av signifiait la fin du règne juif sur la terre d'Israël jusqu'à l'époque moderne.

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3°/ Le site du Temple labouré (en 135 de l'ère goy) :

Le rav Berel Wein, nous éclaire sur ce sujet :
"En l'an 135, quand la révolte de Bar Koh'ba a été balayée, l'empereur romain Adrien agit de façon encore plus cruelle et mit en place une campagne pour anéantir non seulement les juifs restant, mais également le souvenir de leur existence. En effet, il décida "de résoudre le problème juif" une fois pour toutes.

Il réalisa que la solution finale au problème juif ne résidait pas seulement dans le fait de les tuer, mais qu'il fallait aussi détruire le judaïsme.
Tant que les Juifs avaient leur religion, personne ne pourrait vraiment les éradiquer.
C'est pourquoi il émit des décrets qui rendaient le judaïsme hors la loi sous peine d'être tué.
Les décrets d'Adrien sont les pires qui n'ont jamais été pris à l'encontre du Peuple juif.

Adrien ne s'arrêta pas là.
Il interdit de nommer la capitale : Jérusalem, et la renomma : Aelia Capitolina.
Il interdit également aux juifs d'y résider.

Plus encore, il demanda à une armée d'esclaves de labourer le Mont du Temple.
Il le fit diminuer d'environ 300 mètres.

=> Quand on va à Jérusalem aujourd'hui, les montagnes autour du Mont du Temple (comme le Mont des Oliviers ou le Mont Scopus) sont plus hautes. Alors qu'avant Adrien, le Mont Moria (le Mont du Temple) était le plus haut de tous.
Adrien reconstruisit littéralement la terre pour prouver aux Juifs qu'il ne serait jamais reconstruit."

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[Yirmiyahou (26,18) l'avait prophétisé : "Ainsi a parlé D. : Sion sera labourée comme un champ, Jérusalem deviendra un monceau de ruines et la montagne du Temple une hauteur boisée."]

Pour reconstruire le Temple, il faut …

+ Comment pouvons-nous reconstruire le Temple?

Il est important de prendre conscience que chaque génération a la capacité de reconstruire le Temple, si elle échoue, elle est considérée comme responsable de sa destruction.

La guémara (Yérouchalmi Yoma 1,1) de dire :
"Chaque génération qui ne voit pas la reconstruction du Temple est considérée comme si elle avait elle-même causé sa destruction."

1°/ Respecter et aimer son prochain :

-> Le Sfat Emet (à Roch Hachana 5641) a dit de façon admirable : "Puisque le Temple a été détruit à cause de la haine gratuite, il sera, si D. le veut, reconstruit par l’amour du prochain."

=> Lorsque je chercher à aimer mon prochain (surtout quand ce n'est pas évident!), j'aide en même temps à la reconstruction du Temple.

-> Le 'Hatam Sofer (commentaire de la Haggada sur Ha La'hma Anya) de nous enseigner :
"Si tu demandes : "Qu’avons-nous gagné à être libérés d’Egypte puisque de toutes façons nous sommes retournés en exil ?"

La différence est que lorsque nous étions esclaves en Egypte nous n’avions pas la capacité de hâter notre rédemption, néanmoins, dans cet exil nous sommes capables de le faire s’achever par des actes de bonté.
C’est pourquoi [au début du Séder de Pessa'h nous invitons les passants chez nous] : "Que tout celui qui a faim vienne et se joigne au Séder."

Par ce mérite [nous pouvons reconstruire le Temple] et être : "l’année prochaine à Jérusalem !". "

-> Le Hafets 'Haïm (Chmirat haLachon) de dire :
"Il est écrit au nom du saint Zohar que même une assemblée qui maintient la paix peut mériter de faire venir le machia'h. C’est pourquoi la venue du machia'h est dépendante de nous.
Et il est connu que préserver la paix peut seulement être accompli si nous veillons soigneusement à éviter à la fois la haine gratuite et le fait de parler péjorativement de notre prochain.
Chaque individu qui s’efforce de rectifier ces défauts aura une part dans la reconstruction du Temple futur ; sans cela, le Temple pourra rester détruit pour toujours, que D. nous en préserve."

=> Par nos actes de bonté, d'amour d'autrui, ... nous avons les capacités de reconstruire le Temple très très rapidement.

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2°/ Améliorer notre langage :

Le 'Hafets 'Haïm (Chémirat haLachone - 'Hélék Chéni - chap.7) nous enseigne que tout celui qui parle de façon positive des autres et qui recherche la paix a une part dans la reconstruction du Temple futur.

Il y écrit en effet :
"Il est écrit au nom du saint Zohar que même une assemblée qui maintient la paix peut mériter de faire venir le Machia'h.

C’est pourquoi la venue du Machia'h est dépendante de nous.
Et il est connu que préserver la paix peut seulement être accompli si nous veillons soigneusement à éviter à la fois la haine gratuite et le fait de parler péjorativement de notre prochain.

Chaque individu qui s’efforce de rectifier ces défauts aura une part dans la reconstruction du Temple futur ; sans cela, le Temple pourra rester détruit pour toujours, que D. nous en préserve."

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3°/ Respecter la Torah :

Le manque de respect pour la Torah était au cœur de la destruction du 1er Temple.

Le rav Aaron Kotler (Michnat Rabbi Aaron) d'écrire :
"De nos jours, particulièrement pendant les 3 semaines, nous devons rectifier notre [manque d’appréciation de l’importance de la Torah] et pour renforcer notre compréhension de sa bonté, particulièrement parce qu’il n’y a rien [qui donne du sens] d’autre que la Torah."

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4°/ Développer et renforcer notre regard positif sur la vie :

Le rav Yissa'har Frand nous apprend qu'il ne faut pas répéter les erreurs des explorateurs en se focalisant sur les points négatifs extérieurs et évidents d'une personne.
Il faut savoir regarder un peu plus loin, profondément/intérieurement pour voir le positif.

Il a écrit :
"Deux personnes peuvent regarder la même chose et voir des choses complètement différentes …
Nous répétons la faute des explorateurs quand nous regardons un autre juif et nous ne regardons que ce qui est extérieur …

La Sinat 'hinam (la haine gratuite), le lachon hara (parler négativement sur autrui), et la ma'hloket (les disputes) viennent tous d’un échec à intégrer les enseignements de Ticha béav, d’un échec à regarder nos coreligionnaires et à apprécier ses bons côtés et son potentiel pour une grandeur spirituelle."

La Rebbetzin Tsipora Heller fait remarquer que pendant 2 000 ans, le peuple juif a été sans cesse la cible de la haine et de persécutions, et qu'il semble que nous soyons plus liés par la haine du monde que par l’amour de l’un pour l’autre.

=> Dans notre unité juive, nous devons passer de la haine à l’amour, de la critique à l’appréciation.
[Unissons-nous par l'amour que l'on se porte mutuellement, et non suite à la haine des nations à notre égard ...]

Les raisons de la destruction des 2 Temples

+ Quelles sont les raisons de la destruction des 2 Temples?

1°/ Introduction : Ce sont nos fautes qui en sont à l'origine ...

Un principe de foi de base est que tout est entre les mains de D.
L’histoire juive n'est pas fonction des forces économiques et politiques, mais elle dépend de notre relation à D.
Si les babyloniens puis les romains ont pu détruire le Temple, il est clair que D. les laissa faire du fait que les transgressions du peuple juif avaient déjà détruit les racines spirituelles du Temple.

-> Il est écrit dans la guémara Sanhédrin (96b) :
"L’esprit [de Titus] était enivré [par son triomphe] quand une voix venue du Ciel lui dit : "Tu as tué un peuple mort, tu as brûlé un Temple déjà brûlé, tu as moulu de la farine déjà moulue."

-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm - 1,4) de nous enseigner :
"Les actions de Nabuchodonosor et de Titus ne causèrent aucun dommage dans le Ciel.
Puisque les âmes de ces monstres n’étaient pas enracinées dans les mondes supérieurs, leurs actions n’affectèrent en rien ces mondes.
Mais plutôt, par nos fautes, la force de D., telle qu’elle était, s’était affaiblie, et le Temple surnaturel de D. d’En-Haut avait été souillé.

C’est ce qui donna à Nabuchodonosor et à Titus la force de détruire le Temple terrestre qui est un parallèle au Temple d’En-Haut.
C’est, comme nos Sages le disent : "Toi, [Titus] tu as moulu de la farine déjà moulue".
C’est seulement parce qu’il avait déjà été détruit En-Haut qu’il pouvait être détruit ici bas. "

-> Nos Sages (guémara Guittin 56a) nous racontent qu'au moins un général romain réalisa qu'il n'était qu'un pion :
"Il [l’Empereur] envoya contre eux [les gens de Jérusalem] César Néron [un de ses généraux].
Alors qu’il venait, il envoya une flèche vers l’est et elle tomba à Jérusalem.
Il en envoya ensuite une vers l’ouest et elle tomba à nouveau à Jérusalem.

Il en envoya aux quatre coins et à chaque fois elle tomba à Jérusalem.
Il dit à un certain garçon : "Répète-moi le [dernier] verset que tu as appris."
Le garçon lui répondit : "Et Je me vengerai sur Edom par les mains de mon peuple Israël"
Il dit : "D. désire détruire Sa maison et m’en faire porter le poids".
Il s’enfuit et se convertit.
Rabbi Méir est l’un de ses descendants."

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2°/ Les fautes qui conduisirent à la destruction du 1er Temple :

-> Nos Sages nous enseignent (guémara Yoma 9b) :
"Pourquoi le 1er Temple a-t-il été détruit ?
A cause de 3 [mauvaises] choses qui prévalaient à l’époque : l’idolâtrie, l’immoralité et le meurtre."

Le judaïsme considère ces 3 fautes comme les pires de toutes les transgressions.
Elles sont tellement graves que le Talmud nous dit qu’il vaut mieux mourir que des les transgresser. (cf.guémara Sanhédrin 74a).

Mais ces 3 fautes majeures n'étaient pas le seules de l'époque.

-> Le midrach Ei'ha (20) de dire : "Jérusalem a été détruite seulement à cause du mépris vis-à-vis de l’étude de la Torah."

Le Ba'h (Tour - Ora'h 'Haïm - siman 47) de préciser :
"Il semble que D. voulait que le peuple étudie la Torah pour intégrer la spiritualité et la sainteté dans leur être.
Néanmoins [à l’époque du 1er Temple] les gens étudiaient la Torah seulement pour en tirer un plaisir matériel et une jouissance ou pour connaître les lois relatives au travail ou pour se vanter de leur sagesse.

Mais ils ne voulaient pas adhérer à la sainteté et à la spiritualité de la Torah, pas plus qu’ils ne voulaient apporter la présence divine sur le monde pour élever leur âme à un plus haut niveau après leur mort.

Ils créèrent une séparation qui conduisit la présence divine à quitter la Terre.
La Terre resta dans son état physique sans sainteté et c’est ce qui causa sa destruction et sa perte."

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3°/ Les fautes qui conduisirent à la destruction du 2e Temple :

-> Nos Sages nous enseignent (guémara Yoma 9b) :
"Pourquoi le 2e Temple a-t-il été détruit ?
Les juifs n’étaient ils pas versés dans la Torah, les mitsvot et les bonnes actions ?

[Le 2e Temple a été détruit] parce qu’il y avait une haine gratuite entre les juifs (sinat 'hinam).
Ceci nous montre que la haine gratuite équivaut aux 3 transgressions majeures [qui causèrent la destruction du 1er Temple] : l’idolâtrie, l’immoralité et le meurtre."

-> Le Temple est le cœur du peuple juif.
Si l'amour ne réside pas au sein du peuple, si le peuple n'est pas uni et qu'il est divisé, Hachem ne peut pas faire régner sa présence, ce qui entraîne notre dispersion sur toute la surface du globe.

-> La guémara (Guittin 55b-56a) nous raconte même l'histoire qui conduisit à la destruction du 2e Temple :
"La destruction de Jérusalem advint par un homme appelé Kamtsa et un homme appelé Bar Kamtsa de la manière suivante.

Un homme avait un ami nommé Kamtsa et un ennemi appelé Bar Kamtsa.
Il organisa une fois une fête et demanda à son serviteur : "Va et ramène Kamtsa".

Le serviteur ramena Bar Kamtsa.
Quand l’homme qui organisait la fête vit Bar Kamtsa, il dit : "Que fais-tu ici ? Lève-toi et va-t-en"

Bar Kamtsa répondit : "Puisque je suis déjà là, laisse moi rester et je te paierai pour tout ce que je mangerai et boirai".
"Non !" et il le jeta dehors.

Bar Kamtsa se dit : "Puisque des rabbins étaient assis et ont assisté à la scène sans réagir, ils ont sûrement été d’accord [avec l’hôte de la fête]. Je vais aller dire des calomnies à leur encontre au palais du roi."

[Bar Kamtsa] vint et dit à César : "Les Juifs se rebellent contre vous !" "

=> La guémara de conclure juste ensuite (Guittin 57a):
"Rabbi Elazar enseigna : "Apprends de cet incident à quel point il est grave de faire honte à quelqu’un, parce que D. soutint la cause de Bar Kamtsa et détruisit Sa maison et brûla Son Temple."

-> Le Maharal (Nétsa'h Israël - chap.5) nous explique que puisque la discorde est l'antithèse de l'unité que le Temple est supposé générer, elle conduisit inévitablement à sa destruction.

-> Le 'Hafets 'Haïm a écrit : "La guémara [Yoma 9b] en qualifiant la haine gratuite de cause de la destruction du Temple incluait également les paroles interdites (lachon hara : le parler négativement des autres, même si les faits sont véridiques) qui reflètent la haine entre les juifs. Si cette raison n’existait pas, ils n’auraient pas été punis." (introduction au livre 'Hafets 'Haïm)

-> Nos Sages (guémara Baba Métsia 30b) donnent une autre raison :
"Rabbi Yo'hanan dit : "Jérusalem a été détruite seulement parce qu’ils [les juges] … établissaient leurs jugements d’après la stricte justice et qu’ils n’allaient pas au-delà de ce qu’exige la loi. [en faisant preuve de compassion quand il le fallait]" "

Le rav Sim'ha Wasserman d'expliquer : "Chaque juge tranchait les jugements en fonction de ses propres intérêts.
La guémara écrit : "leurs jugements", ceux qu’ils ont crées pour eux et placés au-dessus des lois de la Torah, comme s’il s’agissait de la loi de la Torah.
Une telle situation conduisit à la destruction du Temple."

"J’aime le 9 Av parce que seul un peuple qui peut pleurer pourra un jour rire."

[rav Emmanuel Feldman]

-> Alors que pleurer peut sembler dramatique ou même morbide, il y a beaucoup à gagner à agir ainsi.
Pleurer nous lie à la réalité et donne une profondeur de l’expérience ressentie pour nous réveiller.

-> Le fait que nous continuions à pleurer nous montre que nous en tenons encore compte, que nous reconnaissons que notre monde n’est pas parfait et que nous avons encore beaucoup à améliorer et à reconstruire.

Ce qui nous manque sans le Temple : la prière & la protection divine & miracles du Temple

+ Ce qui nous manque sans le Temple ...

4°/ Un conduit direct pour la prière :

-> Il est écrit dans la Torah (Béréchit 28,17) : "[Yaakov] était effrayé [au lieu du futur Temple]. Il s'exclama : “Cet endroit inspire tellement la crainte! C’est sans doute la maison de D. C’est la porte du Ciel!”

Rachi de commenter : “C’est la porte du Ciel” : c’est-à-dire l’endroit de prière où les prières s’élèvent jusqu’au Ciel.

-> La guémara (Béra'hot 32b) de dire : "A partir du jour où le Temple a été détruit, les portes de la prière ont été scellées."

Cela signifie-t-il qu’il n’y a plus aucune raison de prier D.?
Bien sûr que non. Il est seulement plus difficile que les prières Lui parviennent.

-> La guémara (Baba Métsia 59a) de dire : "Même si les portes de la prière ont été scellées, les portes des larmes n’ont pas été scellées."
[De même : “Les portes du Ciel ne sont jamais fermées aux larmes” - guémara Béra'hot 32b]

=> Plus d’effort et de sincérité sont nécessaires pour que les prières soient effectives.

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5°/ La protection divine et les miracles du Temple :

-> Ceux qui montaient au Temple pendant les fêtes de pèlerinage bénéficiaient de la protection divine et de sécurité.

Il est écrit dans la guémara (Yérouchalmi Péa 3,7) :
"Pendant l’une des fêtes de pèlerinage, l’un des voyageurs vers le Temple de Jérusalem laissa son blé non gardé dans son champ.
Quand il revint, il vit 4 lions autour [qui le gardaient].

Un autre voyageur laissa ses poules [non gardées] et à son retour il trouva des chats aux alentours.
Un autre voyageur laissa sa maison ouverte et à son retour, il vit un serpent autour de la serrure pour la garder.

Rabbi Pin'has raconta l’incident suivant : 2 frères qui résidaient à Achkélon avaient des voisins non-juifs.
Ces voisins complotaient de profiter de l’ascension rituelle à Jérusalem des 2 frères pour piller les biens qu’ils avaient laissés.
Après que les frères soient partis D. envoya des anges pour vivre dans leur maison.

Quand les frères rentrèrent après la fête, les non-juifs leur demandèrent, "Où étiez-vous ?"
Ils répondirent : "A Jérusalem".
Ils répliquèrent : "Qui avez-vous laissé chez vous ?"
Ils répondirent : "Personne".

[Comprenant que D. avaient fait un miracle pour eux] les non-juifs s’exclamèrent : "Béni soit le D. des juifs qui ne les abandonne pas et qui ne les abandonnera jamais dans le futur."

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-> Dans le Temple, les lois de la nature étaient dépassées et des miracles évidents pouvaient être observés par toutes les personnes présentes.
Il est ainsi écrit dans les Pirké Avot (5,5) :

"Dix miracles ont été accomplis dans le Temple pour nos pères :
- aucune femme n’a fait de fausse couche à cause de l’odeur de la viande des sacrifices ;
- la viande des sacrifices n’a jamais pourri ;
- aucune mouche n’a été vue dans les abattoirs ;
- aucun Grand Prêtre n’a eu de pollution nocturne le Jour de Kippour ;
- la pluie n’a jamais éteint le feu du Tas de bois ;
- le vent n’a jamais dévié la colonne de fumée ;
- on n’a jamais trouvé de cause d’invalidation dans l’Omer, les Deux pains et les Pains de Proposition ;
- debout, on était serré, mais au large, quand on se prosternait
[selon Avot de Rabbi Nathan, les nombreux pèlerins étaient debout serrés l'un contre l'autre au point qu'il n'y avait même pas la place d'entrer un doigt. Mais lorsque l'on se prosternait, chacun disposait d'un espace de 4 coudées (2 mètres) lui permettant de se confesser sans être entendu de son voisin];
- jamais un serpent ou un scorpion n’ont causé de blessure dans Jérusalem ;
- personne n’a dit à son prochain : "je suis trop a l’étroit [et je n'ai pas d'argent] pour passer la nuit à Jérusalem".

Ce qui nous manque sans le Temple : la prophétie & la joie

+ Ce qui nous manque sans le Temple ...

2°/ La Prophétie :

La prophétie, moyen de communication clair par lequel D. communiqua avec l’Homme, résida pendant 1 000 ans au sein du peuple juif, à partir de la sortie d’Egypte (1313 avant l'ère goy) et jusqu’à quarante ans après la construction du Second Temple (313 avant l'ère goy).

Pendant la période du 1er Temple, la prophétie était très habituelle et environ un million d’hommes et de femmes prophétisèrent.

Après la destruction du 1er Temple, et la dissimulation permanente de l’Arche, il devint très difficile de prophétiser et l’ère de la prophétie s’acheva lorsque les derniers prophètes moururent tous en un seul mois.

Comme il est écrit dans la guémara (Yoma 9b) : "Avec la mort des deniers prophètes : 'Hagaï, Ze'haria et Mala'hi, l’inspiration divine quitta le peuple juif."

=> A partir de ce moment, les lignes de communication avec D. ne sont plus ouvertes de la même manière.

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3°/ La joie :

L’expérience ultime de la joie humaine pouvait être vécue dans le Temple pendant Souccot quand les Sages chantaient et dansaient avec des torches allumées pour accompagner la musique jouée par les Lévi'im.

Comme il est écrit dans la michna (Soucca 5,1) : "Tout celui qui n’a pas été témoin de Sim'ha Bet Hachoéva [la fête des libations d’eau] n’a jamais vu de vraie joie de sa vie."

=> Une telle joie pure n’existe plus.
Pour nous rappeler cela, les juifs ont adopté la coutume de réduire leur joie dans des événements joyeux.
Par exemple, à la fin d’un mariage, le fiancé casse un verre pour commémorer le fait que nous n’avons plus le Temple.