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"Même si les actions d'une personne [méritante] étaient nombreuses comme le sable au bord de la mer, elles ne seraient pas à la hauteur d'un seul bienfait reçu de Hachem dans ce monde, à plus forte raison si cette personne faute.

Et le fait qu'elle reçoive une récompense pour l'accomplissement des mitsvot est [uniquement] le fruit de la bienveillance de Hachem"

['Hovot haLévavot - Chaar haBita'hon - chap.4]

-> "Même si nos bouches étaient pleines de chants comme l'océan, et nos langues jubilaient comme le fracas de ses vagues ... nous ne serions pas capables de Te louer, D. ... et de bénir Ton Nom, même pour une milliardième de toutes les bontés que Tu as accordées à nos pères et à nous-mêmes"

[le Nichmat Kol 'Haï (et ensuite) de la prière du matin de Shabbath - rapporté par le rav Dessler]

-> La guémara (Makot 23b) nous enseigne que : Les mitsvot sont données pour le perfectionnement de l'homme et non pas pour le profit de D.

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-> "Aucune créature au monde ne peut se maintenir si ce n'est grâce à l'abondance divine que D. lui prodigue"
[rabbi Moché Cordovero - Tomer Devora]

"Toute personne qui prie pour un besoin de son prochain, alors qu’elle en a elle-même besoin, se verra exaucée en 1er"

[guémara Baba Kama 92a]

D'où vient la force d'une prière dite pour les autres?

-> Le 'Hatam Sofer explique que ce qui nous permet de prier les uns pour les autres vient du fait que tous les juifs font partie d'un corps unique et d'une âme unique appelée "le peuple juif".
C'est pourquoi nous devons ressentir l'affliction d'un autre juif comme notre affliction, et que prier pour lui équivaut à prier pour nous-même.

Lorsqu'une mère prie pour son enfant par exemple, elle prie aussi pour elle-même. Il n'y a pas de différence entre le bonheur des enfants et celui de leurs parents.
Bien que moins évidente, une relation similaire existe entre tous les juifs.

Dans le même sens, le Maharal explique que le peuple juif n'est pas un simple assemblage d'individus disparates, mais au contraire une entité intégrante, très semblable au corps humain, qui bien qu'étant composé d'organes et de membres, les comprend tous et les intègre en un seul être unifié.

La tendance naturelle est de se concentrer sur ses propres problèmes.
=> En faisant sienne la souffrance des autres, nous nous rattachons au corps du peuple juif.
En priant pour le bonheur des autres, en même temps que pour le sien, nous remplissons nos prières de l'amour d'Israël, ce qui donne la puissance et le mérite d'être secouru.

-> Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou vol.1) enseigne à ce sujet :
"Tout individu qui prie pour la communauté entière ... ses prières valent sous cette forme 1 000 fois celles de 1 000 individus qui auraient prié pour eux-mêmes uniquement.
Sa prière s'en trouve donc plus pure, car elle est débarrassée d'intérêts personnels, et l'esprit communautaire s'en trouve aussi renforcé"

-> Le Avné Nézer lors des funérailles du Sfat Emet a dit : "Il est clair pour moi pourquoi le Sfat Emet est mort d'une maladie rare, que même les spécialistes n'ont pas su diagnostiquer.
Il priait pour énormément de juifs, qui avaient toutes les maladies possibles.
S'il avait été frappé par une maladie pour laquelle il avait prié pour d'autres personnes, sa prière aurait également été répondue (faisant qu'il en soit sauvé).
C'est pour cela qu'il a été nécessaire au Ciel de créer une maladie juste pour lui."

-> Le Baal Chem Tov enseigne que lorsque l’on veut juger d’en-Haut la faute d’un homme, on le place dans une situation où il verra son ami faire cette même faute et on observe de quelle façon il jugera celui-ci.
De la même façon qu’il jugera son prochain, on le jugera d’en-Haut sur cette faute : s’il l’a jugé avec rigueur, lui-même sera jugé avec rigueur et s’il l’a jugé favorablement, il sera jugé favorablement.

Il en découle que si une personne reste insensible devant les souffrances de son prochain, du Ciel on va évaluer chez cette personne, s'il n'y a pas des souffrances qu'elle aurait dû avoir et qu'elle n'a pas encore eu, et on pourra alors conclure qu'elle mérite davantage de souffrances.
Mais si une personne va prendre le temps de prier pour autrui, du Ciel on va chercher des moyens de diminuer ses souffrances, ses problèmes.
Cette méthode permet d'obtenir ce dont nous avons prié pour autrui.

-> Tous les matins en se levant, Rabbi Zusia avait coutume de souhaiter une bonne journée à tout le peuple juif, demandant pour tous une journée pleines de bénédictions et de succès.
[Maor vaChémech]

-> D'autres prient pour une réfoua chéléma dès qu'ils voient une ambulance passer, ... Toute occasion est bonne pour bénir autrui!
[Imaginons qu'il était prévu sur nous un maladie, mais qu'on a souhaité sincèrement une réfoua chéléma à autrui (même un juif inconnu), cela va peut être nous en dispenser, et ce sans forcément que nous nous en rendions compte!]

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On peut noter que dans la amida, nous utilisons la forme plurielle (nous), signe d'un amour de chaque personne du peuple juif.
D'ailleurs, le 'Hafets 'Haïm nous conseille : "celui qui veut garantir que ses prières soient agrées doit prier pour la communauté et s'inclure avec ses membres, car la prière pour la communauté est plus facilement acceptée".

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-> "Celui qui peut implorer la compassion divine pour son prochain et ne le fait pas est appelé un fauteur"
[guémara Béra'hot 12b]

Ne pas réagir lorsque l'on apprend la souffrance d'une autre personne, se retenir de faire usage d'un outil aussi facilement accessible que la prière trahit un manque flagrant d'amour d'Israël.

-> "Les portes de la prière sont closes depuis la destruction du [2e] Temple"
[guémara Béra'hot 32b]
Le Méam Loez (Eikha 1,2) commente : "Les pleurs du peuple juif éveillent la pitié de Hachem, et à leur suite, Lui-même élève la voix en pleurant."

Le Séfer 'Hassidim explique que la raison pour laquelle nos prières sont rejetées est que nous ne ressentons pas suffisamment la souffrance des autres.
L'amour de son prochain, ce sentiment d'union, est un outil essentiel pour que nos prières soient agréées.

-> "Tout Israël, et ceux qui leur font confiance, sont comme des frères, comme le dit la Torah : 'Vous êtes les enfants de Hachem, votre D.' (Dévarim 14,1)
Or si un frère n'a pas de compassion pour son autre frère, qui en aura?"
[Rambam - Hilkhot Matnot Aniim 10,2]

-> "Etant tous des enfants de D., imaginez à quel point, Hachem peut être irrité par un enfant qui va dire du lachon ara sur un de ses frères"
['Hafets 'Haïm - 'Hovat haChemira]

-> Dès que 2 juifs reconnaissent qu'ils sont les enfants d'un même Père (Hachem), ils peuvent commencer à développer l'affinité naturelle inhérente à leur lien.
[Rav Mattitiahou Salomon]

On est tous complémentaire dans la réalisation d'un but commun : faire que la gloire de Hachem dans ce monde soit le plus fortement proclamée.
Il n'y a pas de concurrence, chacun a son rôle et une contribution unique à jouer.
Par ailleurs, étant tous lié, lorsqu'autrui se porte bien, cela me sera également profitable par ricochet.
[il va bien => la globalité du peuple juif va mieux => étant un membre de ce corps, je vais mieux! ]

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-> "Lorsque des gens prient pour une autre personne, ils deviennent comme ses élèves (talmidim) en ce sens qu'il leur permet d'avoir du mérite"
[rav Eliyahou Lopian]

-> Chaque fois qu'une personne est à l'origine de quelque chose de bien, qu'elle en ait conscience ou non, elle acquiert un mérite pour cela.
Ainsi, lorsque quelqu'un prie pour la guérison d'un malade, et qu'en agissant ainsi, il se rapproche de Hachem, c'est le malade qui est à l'origine de cette transformation et tout le mérite lui revient.
Et plus il y a de personnes qui prient pour lui et qui s'en trouvent élevées, plus grand est le mérite qu'il acquiert.
=> Ainsi, le malade finira par être transformé par tout le mérite qu'il a accumulé, même s'il n'en a pas connaissance et le décret à son encontre pourra éventuellement être annulé.

[de plus, il faut y ajouter toutes les pensées de téchouva, les bonnes résolutions prises. En effet, face à la vision d'un malade, d'un hôpital, on se rend compte du caractère éphémère de la vie, et cela réveille en nous la nécessité d'utiliser notre courte vie au mieux.
(cela conduit également à exprimer notre gratitude : "Grâce à D., je suis vivant et en parfaite sante! De tout cœur, merci Hachem!!")
=> Tous ces conséquences indirectes viennent également au mérite du malade.

On peut également citer le fait que la maladie aide à nous focaliser sur la personne malade : comme c'est dommage, c'est quelqu'un avec de si belles qualités, qui réalise de magnifiques actes, ... (on aura tendance à rapporter des illustrations concrètes à son sujet).
Par cela, le malade devient plus ou moins consciemment un modèle de vie, un rav de moussar vivant, que l'on a envie d'imiter. Et cela lui génère du mérite. ]

+ "La prière n'est pas seulement l'accomplissement d'un commandement général, mais plutôt une conversation entre un juif et son Créateur, lui permettant ainsi d'aborder Hachem et d'adhérer rapidement et étroitement à Lui.
C'est pour cette raison que Hachem désire nos prières."

[Rav Yé'hezkel Levenstein]

-> "[Au travers de la prière,] nous prenons totalement conscience de la simple réalité que Hachem est ici, réel et vrai ; qu'il est aisé de créer un lien personnel et sincère avec Lui et de discuter avec Lui de notre besoin le plus commun et le plus terre-à-terre ; et que ceux qui agissent ainsi ne sont jamais déçus."
[Rav Chimchon David Pinkous]

-> "Tout bienfait et toute réussite découlant de la prière ne se comparent pas au mérite de notre capacité réelle à nous tenir devant le Roi des rois.
La proximité avec Hachem, ainsi que le lien qui nous unit à Lui, sont plus importants et précieux que le fait de voir agréée la requête que nous Lui soumettons."
[le Malbim - sur le Téhilim 63,4]

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-> "[Pendant la amida], on doit être conscient de se trouver face à la présence divine ...
On doit garder à l'esprit que si on s'adressait à un roi de chair et de sang, on choisirait ses mots et o les prononcerait avec le plus grand soin, afin de s'assurer de ne pas faire de faux pas.
Il est donc encore bien plus nécessaire de le faire devant le Roi des rois, Qui examine toutes les pensées."
[Choul'han Arou'h 98,1]

-> "La prière [la amida] est comparable au fait de se tenir devant le Roi et de Lui parler face à face, si l'on peut dire.
Par conséquent, elle est [récitée] debout dans la crainte et le respect"
[Arou'h haChoul'han 89,6]

-> "[La amida] est le cœur de la prière, et il est absolument interdit de l'interrompre [même pour répondre Amen à la Kédoucha ou au Kadich] parce que l'on est très proche de Hachem, ce qui est plus grand que toutes [les autres] choses qui sont saintes"
[Ramh'al - Déré'h Hachem]

-> Cette notion se voit également dans les lois du Choul'han Arou'h.
On peut réciter le Chéma tant que tout notre bas du corps à partir de nos hanches est recouvert.
Par contre, il est interdit de dire la Amida, tant que l'on n'est pas entièrement vêtu, comme une personne se présentant devant un roi (cf. Ora'h 'Haïm 91,5).
La michna Béroura (74,24) explique que la amida répond à des règles bien plus strictes que toutes les autres prières et bénédictions, parce que lorsqu'une personne la récite, elle doit se visualiser elle-même comme se tenant réellement devant le Roi et Lui-parlant, ce qui exige d'elle de se tenir debout avec appréhension.

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-> La guémara (Shabbath 10a) nous rapporte :
"Rava bar Rav Houna avait l'habitude de mettre des chaussures élégantes pour prier. Il avançait comme explication à cette pratique : "Prépare-toi à rencontrer ton D., ô Israël" (Amos 4,12) ...

Rav Achi disait : "J'ai observé que rav Kahana, lorsque régnait la paix, s'habillait, se couvrait et s'enveloppait [dans plusieurs couches de vêtements fins], puis il priait.
Il disait en guise d'explication : "Prépare-toi à rencontrer ton D., ô Israël".

Rav Chmouel bar Na'hmani disait au nom de Rav Yonatan : Celui qui a besoin de se soulager ne doit pas prier tant qu'il ne l'a pas fait, parce qu'il est dit : "Prépare-toi à rencontrer ton D., ô Israël"."

"Lorsqu'un juif accepte la Royauté de Hachem et la reconnaît avec son cœur et ses lèvres, Hachem Se manifeste alors dans Son monde et la bénédiction nous est ainsi transmise"

[Ram'hal - Dérekh Hachem 4,2]

"Une fois que 400 années se seront écoulées depuis la destruction du Temple, si une personne te dit : 'Ici il y a un champs qui vaut 1 000 dinars et qui peut être acheté pour 1 dinar', ne l'achète pas [car la guéoula sera imminente et nous recevrons alors tous la terre appartenant à nos ancêtres]."

[guémara Avoda Zara 9b]

=> Ainsi, la guémara nous enseigne que la guéoula est imminente.
A nous, par notre attitude, de permettre que cela devienne une réalité.

Quelques réflexions sur la guéoula et le machia’h

+ Quelques réflexions sur la guéoula et le machia'h :

-> Quelle est la meilleure façon de se préparer à la venue du Machia'h?

Rav 'Haïm Kanievsky de répondre : "Etudier la Torah. C'est la seule véritable manière de se préparer pour le machia'h."

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-> Est-ce qu'un moment est prévu pour la venue du machia'h?

Rav 'Haïm Kanievsky de répondre : "C'est entre nos mains : lorsque nous ferons une véritable téchouva, nous mériterons le machia'h [....] et en particulier augmenter l'étude de la Torah."

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-> "Tout personne qui dit [qu'elle sait quand le machia'h viendra] ne le sait pas véritablement, et toute personne qui le sait véritablement, ne le dit pas."
['Hazon Ich]

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-> Le rav 'Haïm Kanievsky fait remarquer qu'en général, on attend avec impatience la venue du machia'h uniquement afin de voir la fin de notre difficile exil, avec toutes ses tragédies et ses souffrances.

En réalité, la 1ere raison d'aspirer à la venue du machia'h est afin de gagner de la proximité avec la présence divine, comme nous l'avions lorsque le Temple était là, et afin que le Nom de Hachem et Sa gloire soient répendus et reconnus au travers le monde entier.

Bien entendu, une conséquence de ces faits sera que nous serons délivrés de notre exil et que nous verrons la fin de nos souffrances [mais ceci n'est pas l'aspect le plus important de la rédemption finale].

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-> Un jour un visiteur a dit au rav 'Haïm Kanievsky : "Rabbi. J'ai reçu une révélation divine disant que je suis le machia'h.
Je ne veux pas vraiment être celui qui va délivrer les juifs, mais on m'a dit que c'était à moi de l'accomplir. Que dois-je faire?"

Le rav 'Haïm de lui répondre : "Est que tu maîtrise facilement tout le Talmud?"
Le visiteur a fait non de la tête.

Rav 'Haïm de lui dire alors : "Bien, alors va et étudie parfaitement tout le Talmud. Viens ensuite me revoir, je te testerai et je déciderai si tu es ou pas le machia'h."

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-> Dans la guémara (Baba Batra 75a), Rabbi Yo'hanan relate :
"Lorsqu'il décrit la gloire qu'il y aura lors de la délivrance de Jérusalem, Yéchayahou prophétise : "Je te construirai des fenêtres en rubis et je te ferai des portes en pierres sculptées, et toutes tes barrières seront en pierres précieuses" (Yéchayahou 54,12).
Cela signifie que dans le futur, Hachem amènera des pierres précieuses qui feront 30 amot de large et 30 amot de haut (environ 14 mètres), les sculptera afin qu'elles deviennent des portes ayant 10 amot de largeur (environ 4,5 mètres) et 20 amot de hauteur (environ 9 mètres), et en fera les portes de Jérusalem".

Lorsqu'il a entendu cette explication, un des élèves de Rabbi Yo'hanan l'a moqué, en disant : "Même une pierre précieuse de la taille d'un œuf de pigeon n'a jamais été trouvé (ex : le plus grand diamant jamais trouvé fait uniquement 6,7 cm de hauteur et 5,7 cm de largeur!), comment pourrons-nous alors trouver une pierres précieuse d'une taille si massive?"

Un jour, l'élève naviguait sur la mer, et il a vu des anges assis et sculptant des pierres précieuses qui avaient une taille d'environ 14 mètres de largeur et 14 mètres de hauteur (30 amot).
Il demanda quelle est l'utilité de ces pierres, et on lui répondit que dans le futur, Hachem en ferra les portes de Jérusalem.

L'élève retourna voir rabbi Yo'hanan et lui dit : "Mon maître, ton enseignement est véridique. J'ai vu exactement ce que tu as décrit : des portes sculptées dans des pierres précieuses qui font 14 mètres sur 14 mètres!!"

Rabbi Yo'hanan lui a répondu : "Vide d'esprit! Si tu ne l'aurais pas vu de tes propres yeux, tu ne l'aurais pas cru? Tu es une personnes qui se moque des paroles de nos Sages!"
Rabbi Yo'hanan lui a alors jeté son regard, et il s'est effondré en un tas d'os.

Rav Steinman demande : Cet élève de rabbi Yo'hanan était évidement une personne de très haut niveau, car il a pu voir des anges, une vision que très peu de personnes ont pu avoir.
Néanmoins, il a été puni sévèrement pour son manque de foi dans les paroles de son maître.
Cette punition ne semble-t-elle pas totalement disproportionnée par rapport à la transgression qu'il a faite?

Le rav Steinman donne la réponse suivante :
Cet élève n'a pas uniquement questionné les paroles de son maître, il s'est moqué d'un concept fondamental, qui est décisif dans la manière dont nous devons regarder notre exil et notre délivrance future.

Pourquoi est-ce que les anges ont dû sculpter, à ce moment, les portes de grande valeur de Jérusalem, alors que le peuple juif était toujours en exil? Pourquoi est-ce Hachem n'a pas ordonné de les sculpter au moment où elles seraient nécessaires, après que nous soyons délivrés?

La réponse est que même si l'on est en exil (et ce même à l'époque des Sages du Talmud, qui vivaient peu de temps après la destruction du Temple - Rabbi Yo'hanan a vécu 200 ans après cette destruction!), Hachem prépare déjà notre délivrance dans tous ses détails, et ce afin que tout soit déjà prêt pour que l'on puisse être délivré à chaque instant.

=> Même les petits détails, comme les portes étincelantes qui seront mises dans Jérusalem, sont déjà prêtes longtemps à l'avance.
Tout ce qui manque : c'est nous!
Car au moment où nous serons méritant pour la délivrance, nous serons immédiatement sauvés. Tout étant prêt pour nous!

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-> Le midrach (Eikha rabba 1,51) enseigne que le jour où le Temple a été détruit, le machia'h est né.

Qu'est-ce que cela signifie?
Des milliers d'années sont passées depuis ce jour et le machia'h n'est pas encore venu. Est-ce que nous attendons d'être délivrés par une personne qui est âgée de plusieurs milliers d'années?

Le rav 'Haïm Kanievsky donne la réponse suivante :
Le midrach n'est pas en train de nous donner des détails de la biographie du machia'h.
Il enseigne que le jour de la destruction du Temple, alors qu'il était encore dans les flammes à cause de nos fautes, et que la punition de notre exil venait à peine de commencer, Hachem était déjà en train de préparer notre délivrance : en donnant naissance à une personne qui avait le potentiel d'être le machia'h.

Lorsque cette personne est morte, son âme a été transmise à une autre personne, et ainsi de suite, au travers toutes les générations.

=> A chaque instant, quelque soit notre niveau spirituel ou notre position dans l'exil, une personne ayant le potentiel d'être le machia'h est en train d'attendre, car à la seconde où nous sommes méritant pour être délivrés, il interviendra immédiatement.

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+ "En ce jour résonnera le grand Shofar ; alors arriveront ceux qui étaient perdus dans le pays d'Achour, relégués dans la terre d'Egypte, et ils se prosterneront devant Hachem, sur la montagne sainte, à Jérusalem" (Yéchayahou 27,13)

Le midrach rabbi Chimon bar Yo'haï de dire :
"Au [moment de la délivrance], Michaël, l'important Ministre Céleste, va se tenir debout et souffler dans un Shofar 3 fois ... ce Shofar est la corne droite de l'agneau [qui a été égorgé à la Akédat Yits'hak] et Hachem va faire grandir [ce Shofar] jusqu'à ce qu'il atteigne la taille de 1 000 amot de long (soit environ 460 mètres) ... tous les juifs entendront le son du Shofar et ils sauront que Hachem sauve Israël ... et tous les juifs se réuniront et viendront à Jérusalem."

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+ Nos Sages enseignent qu'avant que le machia'h ne vienne, Eliyahou haNavi va venir afin de remplir 3 objectifs :

1°/ il fera la paix dans le monde (guemara Edouyot 8,7) ;

2°/ il va résoudre toutes nos questions dans la Torah
(cf. par exemple la guémara Ména'hot 45a relate : "Eliyahou va expliquer ces passages [difficiles]" ; et on voit également que d'une manière générale dans la guémara à chaque fois que nos Sages n'ont pas trouvé une solution satisfaisante, il est écrit alors : "Tékou" (תיקו), qui est l'acronyme de : "Le Tichbit (Eliyahou haNavi) répondra à nos difficultés et nos doutes" (Téchbi yétaréts kouch'yot véiba'éyot) ;

3°/ Il va nous informer que le machia'h va venir le lendemain (guémara Erouvin 43b).

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-> Le rav Shalom Schwadron, rapporte que son beau-père le rav 'Haïm Leib Auerbach, a entendu de son rabbi le dayan de Pappa, qu'après la mort du Ktav Sofer, on a trouvé une note avec son écriture, affirmant qu'il a eu le mérite de voir Elyahou haNavi 11 fois pendant sa vie.
[Shé'al Avi'ha véyagedcha - vol.3 p.162]

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-> Nos Sages nous enseignent (guémara Erouvin 43b) que le machia'h ne peut pas venir certains jours, comme la veille de Shabbat ou la veille des Yom Tov.
Pourtant, selon un des 13 principes de fois du Rambam, on se doit d'attendre sa venue chaque jour (a'haké lo bé'hol yom chéyavo).

Rav 'Haïm Kanievsky de dire :
"Il est vrai qu'il y a des jours où le machia'h ne peut pas venir, mais même durant ces jours, nous nous devons de continuer à vivre en aspirant à sa venue [au plus vite]."

L’assurance que nous serons délivrés

+ Comment savons-nous que malgré notre exil depuis des centaines d'années, nous serons un jour délivrés?

Nous allons voir une réponse du rav 'Haïm Kanievsky.

Selon nos Sages (guémara Pessa'him 54b), il existe un décret faisant qu'une personne décédée est finalement oubliée par le cœur, de telle façon qu'on ne prenne pas éternellement le deuil de ses proches.

Bien que les morts ne sont pas oubliés dans l'esprit (on peut toujours se souvenir de nos êtres chers), néanmoins, ils sont oubliés par le cœur, ce qui fait qu'à leur souvenir nous n'avons plus des larmes.

Cependant, si une personne est portée disparue, et est toujours vivante, elle n'est jamais oubliée, car il n'y a pas à son sujet un décret de D., faisant qu'elle sera oubliée par le cœur.
Par exemple, lorsque Yossef a été vendu et amené en Egypte, son père Yaakov a fait son deuil pendant 22 années.
Puisqu'il était toujours en vie, il n'était pas oublié par le cœur de son père Yaakov, qui en était inconsolable.

=> Le fait que nous sommes toujours en train de prendre le deuil du Temple, qui n'est pas oublié par notre cœur, qui nous amène toujours à le pleurer, cela nous indique qu'il n'est pas "mort" (détruit pour toujours), mais que sa perte n'est que temporaire.

Il est écrit : "Mes yeux, mes yeux ruissellent de larmes" (Eikha 1,16)
==> Nos émotions (ex: nos larmes) à l'égard du Temple démontrent qu'il n'est pas définitivement parti, qu'il est encore bien "vivant", et qu'il va nous être retourné, dès que nous serons méritants.

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-> "Les pleurs sont le signe de l’éveil aux rigueurs des nations du monde qui ont détruit le Temple, exilé et oppressé Israël, lui imposant de nouveaux et terribles décrets.
A l’avenir, ces pleurs se transformeront en pierres qui serviront à la reconstruction du Temple et seront à l’origine de la délivrance et de l’édification de Jérusalem."
[Rav Avraham Azoulaï - le grand-père du 'Hida - Or ha’Hama]

"J'ai invoqué ton nom des profondeurs de la fosse" (Eikha 3,55)

-> Le prophète Yona a été jeté dans la mer, et avalé par un grand poisson.
Le midrach (Yalkout Chimoni - Yona 550) nous donne plus de détail sur cet épisode.
Il a d'abord était avalé par un grand poisson, et est resté à l'intérieur d'une manière très confortable.
Il n'a alors ressenti aucun besoin de devoir prier à Hachem pour être sauvé.

Après plusieurs jours, Hachem a demandé au poisson de le cracher, et sur ce, il a été avalé par un poisson de sexe féminin, dont ses entrailles étaient remplies de poissons devant naître.
Le midrach précise ainsi qu'elle portait, en elle, 365 000 petits poissons.

Yona était alors dans une situation de grande détresse en raison de l'encombrement et des déchets, et il a commencé à prier.
Cette prière se trouve dans le 2e chapitre du livre de Yona, et se termine par : "Le secours vient de Hachem". Et, Immédiatement, suite à cela : "Hachem ordonna au poisson de rejeter Yona sur la côte" (Yona 2,11).

On apprend d'ici l'importance de devoir prier de toutes ses forces, conscient que toute aide ne peut venir que grâce à Hachem.

Rav 'Haïm Kanievsky dit qu'on apprend de là que dans une situation de danger, il nous est permis de prier même si l'on est dans une lieu rempli de saletés.

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-> "Aucune prière n'est perdue.
Parfois, une prière n'est pas répondue directement, mais cela va aider à empêcher d'autres tragédies d'avoir lieu.

De plus, les prières dites en l'honneur d'une personne vont lui fournir des mérites à son âme dans le monde à venir."
[Rav 'Haïm Kanievsky]

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-> Alors que le rav 'Haïm Kanievsky était assis pour les Shiva, après la mort de son père le Steïpler, un médecin qui s'est occupé de lui a demandé : "les juifs du monde entier ont prié pour son rétablissement. Qu'est-il devenu de toutes ses prières?"

Le rav 'Haïm lui a répondu : "Qui sait combien de tragédies au travers le monde ont été évitée par ces masses de prières?"

+ "Nous sommes [à chaque instant] dans les mains de Hachem, il n'y a aucune raison de s'inquiéter.

Il nous a guidé pendant des milliers d'années, Il sait ce qui est bon pour nous et Il nous guide vers cela.
Nous ne savons pas ce qui est bon pour nous, Hachem est l'Unique qui le sait, et le mal ne vient pas du Ciel"

[le Steïpler - paroles durant la guerre de Kippour]

-> La méguila Eikha décrit en longueur les nombreux drames qui sont arrivés aux juifs, suite à la destruction du Temple.
Bien qu'en surface cela soit une terrible tragédie, en réalité sa finalité est le bien de la nation juive, car au travers la destruction du Temple, les fautes des juifs, ont été pardonnées, comme il est écrit : "Tes fautes sont expiées, fille de Tsion" (Eikha 4,22).

Nos Sages (midrach Béréchit rabba 42,3) enseignent que Hachem "a laissé éclater sa colère sur le bois et les pierres", ce qui signifie qu'au lieu de détruire les juifs pour leurs fautes, Il a redirigé Sa colère sur le Temple et a expié nos fautes par sa destruction.

-> On sait qu'un prophète ne peut avoir de prophétie que s'il est dans un état de joie (guémara Shabbath 30b).
Les mots de la méguila Eikha sont ceux d'un deuil intense, et cependant ils ont été donnés par prophétie à Yirmiyahou.
Comment est-ce possible?

Yirmiyahou a réalisé que malgré les malheurs horribles qui sont arrivés aux juifs, la destruction du Temple a été au final pour leur bien : expier leurs fautes.
En ayant conscience de cela, il a atteint un état de joie nécessaire à la prophétie, et ce même en y décrivant d'aussi terribles horreurs.

Ce concept ne s'applique pas uniquement à la destruction du Temple.
Le rav Aharon Steinman dit que toutes les souffrances dans ce monde servent d'expiation pour nos fautes, que nous soyons conscient ou pas de ces fautes.
Ainsi, chaque soucis qui nous arrive, vient avec précision de notre papa Hachem, et est au final, c'est pour notre bien.

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+ "De s'asseoir solitaire en se résignant silencieusement, lorsque Dieu le lui impose" (Eikha 3,28)

Rachi d'expliquer : Lorsqu'une tragédie s'abat sur une personne, elle doit s'asseoir en silence et l'accepter, puisque c'est un décret de Hachem.

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-> "Toutes nos souffrances et toutes nos joies proviennent du même D."
[Rabbi Yé'hiel Spéro]

Tout est pour notre bien, et ce qui change est le regard que nous portons sur ce qui nous arrive.
Lorsqu'on va enlever une dent, nettoyer un enfant, ... il va pleurer de toutes ses forces (méchant papa!), mais en réalité c'est uniquement pour son bien.
Il en est de même dans notre relation avec notre papa Hachem, qui peut tout et qui nous aime d'une façon infinie.

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+ Pourquoi est-ce que les juifs souffrent plus que toute autre nation?

On nous enseigne (guémara Yébamot 121b) que Hachem est particulièrement sévère envers les justes.
Si une personne est plus proche de Hachem, alors D. va tenir envers elle des standards plus élevés, faisant que la punition pour ses fautes est plus sévère.

Ainsi, puisque le peuple juif a atteint un niveau de proximité avec Hachem qu'aucune autre nation n'a atteint, ses fautes vont être punies plus sévèrement que toute autre nation.

Plus un père a des attentes élevées envers son enfant, plus il va être exigeant à son égard.
Nos souffrances doivent nous conduire à faire téchouva, à voir ce que l'on peut améliorer dans notre vie, à nous tourner en prières vers Hachem.
On ne doit pas les souhaiter, mais si elles sont déjà là on doit les vivre le plus positivement possible (c'est le signe que je suis proche de mon papa et qu'il voit que j'ai de grandes capacités!).

Lorsqu'un enfant fait une bêtise, son papa va par amour lui faire des réprimandes (afin qu'il s'améliore), même si cela lui est difficile sur le moment.
[A l'inverse, être insensible aux erreurs de son enfant, ce n'est pas lui rendre service pour la suite de sa vie].

Ainsi, dans notre vie, nos souffrances sont une manière de dire : papa Hachem est là, au plus proche de moi, Il s'occupe à chaque instant de moi (pour mon bien ultime), Il ne m'oublie pas, contrairement aux autres nations, dont Il est plus distant et qui ne sont pas réprimandées.

"Lorsque l'on reconnaît que tout ne peut arriver que suite à un décret de D., nous n'avons aucune raison d'être effrayé
[...]
La seule crainte qu'une personne doit avoir, est la crainte de ne pas accomplir correctement ses obligations envers Hachem"

[Rav 'Haïm Kanievsky]

-> Nos Sages (guémara Yérouchalmi Chévi'it 9,1) rapportent que lorsque Rabbi Chimon bar Yo'haï a quitté la grotte dans laquelle il était absorbé à étudier la Torah, avec son fils Rabbi El'azar, il a vu un homme en train de capturer des oiseaux.

Après toutes ces années loin du monde matériel, Rabbi Chimon avait atteint un très haut niveau spirituel et possédait beaucoup de secrets du Ciel.
Ainsi, lorsque l'homme mettait ses pièges pour chacun des oiseaux, Rabbi Chimon entendait une voix divine annonçant : "Miséricorde" ou "Punition", et c'est en fonction de cette voix que l'oiseau était capturé ou bien qu'il s'enfuyait.

Au regard de cela, Rabbi Chimon bar Yo'haï a commenté : "Si même un oiseau ne peut être tué sans un décret divin, la même chose doit certainement s'appliquer pour un être humain".

-> Le rav 'Haïm Kanievsky rapporte qu'au début de la commercialisation des trajets par avion, il y avait beaucoup d'accidents et on avait peur de voler.
On a demandé au 'Hazon Ich, s'il fallait éviter de prendre l'avion au regard des risques que cela implique.
Il a répondu : "Les avions ne tombent pas, c'est les hommes qui tombent suite à leurs fautes".

Le fait qu'un avion s'écrase n'est qu'un des moyens de Hachem pour appliquer le jugement divin, et il n'y a pas de raison de s'inquiéter de ce transport plus qu'un autre.

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-> Celui qui vit avec une conscience permanente de Hachem, vivra une vie de bonheur constant.
['Hazon Ich]