Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Pharaon dit : "Monte, et enterre ton père comme il te l'a ordonné" (Vayé'hi 50,6)

-> Rachi note que Pharaon n'aurait pas permis à Yossef d'enterrer Yaakov en terre d'Israel si ce n'était pour le vœu que Yossef avait fait à Yaakov.
Il explique que Pharaon n'a pas voulu forcer Yossef à transgresser son vœu, car Yossef aurait pu répondre : "Si c'est le cas, je transgresserai le vœu que je t'ai juré (de ne pas révéler) que je connais la langue sainte (l'hébreu) et que tu ne la connais pas".

=> Pourquoi Pharaon était-il si préoccupé par le fait que les gens découvrent que Yossef connaissait une langue de plus que lui? Après tout, il n'était pas préoccupé par le fait que le peuple découvre que Yossef était plus sage que lui.
[Pharaon dit à Yossef : "Nul n’est intelligent et sage comme toi" (Mikets 41,39). ]

La réponse est que s'il est important pour un roi d'être sage, il est encore plus important pour un roi de connaître de nombreuses langues. Un roi qui ne connaît pas les langues de ses sujets n'est pas apte à les gouverner.
Comme Yossef maîtrisait toutes les langues, y compris la langue sainte, il était plus qualifié pour régner sur la myriade de nations soumises à la domination égyptienne. Si cela avait été rendu public, Pharaon aurait été contraint de se retirer en faveur de Yossef. Il avait donc tout intérêt à garder le secret.

=> Pourquoi Pharaon était-il incapable d'apprendre la langue sainte? Après tout, il avait réussi à apprendre les 70 langues des nations non juives.
La réponse réside dans le caractère sacré de la langue sainte. Si Pharaon parlait couramment les autres langues, c'est parce qu'il était capable d'entrer en contact avec chaque nation à un certain niveau. Cependant, Pharaon était incapable de se connecter à la sainteté d'Israël, la nation sainte d'Hachem, à quelque niveau que ce soit. En tant que telle, la langue sainte lui échappait.

En revanche, la grande sainteté de Yossef a fait de la langue sainte sa langue la plus naturelle. Il eut du mal à apprendre les 70 langues, car contrairement à Pharaon, il n'avait pas de lien naturel avec les 70 nations du monde.
L'ange Gavriel tenta d'enseigner à Yossef les 70 langues des nations non juives, sans succès, et ce n'est que lorsque Hachem ajouta la lettre hé de Son nom au nom de Yossef, le transformant en Yéhossef, qu'il réussit à les apprendre. [guémara Sotah 35b]
Le hé a renforcé le lien de Yossef avec Hachem. Comme Hachem englobe tout, y compris les 70 nations, Yossef s'est connecté aux 70 nations et a pu apprendre leurs langues.
[Maharal - Gour Aryé]

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-> En résumé :
Pharaon parlait couramment les 70 langues des nations non-juives parce qu'il était lié à chacune d'entre elles à un certain niveau. Pourtant, Pharaon trouvait que la langue sainte était insaisissable parce qu'il n'avait aucun lien avec la sainteté du peuple juif, et en tant que telle, la langue sainte était au-delà de sa capacité à l'apprendre.
Pour Yossef, c'est l'inverse.

Pourquoi l’Arche a-t-elle été construite en 120 ans?

+ Pourquoi l'Arche a-t-elle été construite en 120 ans?

"Hachem dit à Noa’h : Fais-toi une Arche" (Béréchit 6,14)

-> Rachi commente : "Hachem dispose pourtant de beaucoup de moyens de mettre à l’abri et de sauver. Pourquoi alors avoir imposé à Noa'h la dure besogne de construire une arche? C’est pour que ses contemporains le voient occupé à cette construction pendant 120 ans et lui demandent : ‘Que fais-tu là?’. Et pour qu’il leur réponde : 'Hachem va envoyer un Déluge sur le monde!'. Peut-être feront-ils téchouva!"

=> La construction de l’Arche a duré 120 ans. Pourquoi Noa’h a-t-il mis autant de temps pour la construire? Ne devait-il pas se hâter de l’ériger, comme l’exige l’accomplissement des Mitsvot? Construire rapidement l’Arche (à l’aide d’une multitude d’ouvriers) et l’exposer aux yeux de tous, n’aurait-il pas suffit à réveiller sa génération à la téchouva?

-> Noa’h reçut 2 Commandements dans la construction de l’Arche : celui de sauver (lui-même, sa famille et une partie des animaux) et celui de réveiller sa génération à la téchouva.
Pour accomplir au mieux le second Commandement, il fallait que seul Noa’h construise l’Arche (d’où le fait d’avoir mis autant de temps) afin que l’étonnement des gens soit grand et qu’il puisse, lui-même, accomplir l’obligation de les réveiller à la téchouva.
[Likouté Si’hot 15]

=> Mais, pourquoi cette durée de 120 ans?

-> Il est écrit dans la Torah : "Hachem dit : "Mon esprit n’animera plus les hommes pendant une longue durée, car il n’est constitué que de chair (béchagam ou bassar - בְּשַׁגַּם הוּא בָשָׂר). Leurs jours seront réduits à 120 ans."" (Béréchit 6,3).
Rachi commente : "Je retiendrai Ma colère pendant 120 ans, et s’ils ne se repentent pas, J’amènerai sur eux le Déluge".
Mais pourquoi précisément "120 ans"?

-> La guémara ('Houlin 139b) pose la question : "Où trouvons-nous l’allusion à Moché dans la Torah (le Séfer Béréchit)"? C’est, dit-elle, dans le mot : בְּשַׁגַּם (béchagam), qui a la même valeur numérique que משֶֹׁה Moché (345) (voir Rachi). [Moché, être essentiellement spirituel, était aussi [béchagam] un être de chair).
C’est des "120 ans" de la vie de Moché dont il est fait aussi allusion, comme il dit : "Moché était âgé de 120 ans lorsqu’il mourut" (Vézot haBéra'ha 34,7).
Nous comprenons ainsi que les "120 ans" de la construction de l’Arche sont reliés aux "120 ans" de la vie de Moché.

Le Arizal (Chaar HaPessoukim) nous éclaire sur cette relation : Dans la Haftara que nous lisons le Shabbath Noa’h, le Prophète appelle le Déluge : "eaux de Noa’h" (mé Noa’h - מֵי נֹחַ)" (voir Yéchayahou 54,9).
Ceci pour nous dire que Noa’h était en partie responsable du Déluge car il n’avait pas prié pour sa génération. Aussi, pour réparer cette défaillance, Noa’h est-il revenu en Guilgoul (réincarnation) dans Moché Rabbénou. En effet, nous voyons qu’après la faute du Veau d’Or, Moché pria de toute son âme pour sauver le peuple juif.
Ainsi, alla-t-il jusqu’à dire à Hachem (s’il n’obtenait pas gain de cause) : "Efface-moi (m'héni - מְחֵנִי) s’Il te plait de Ton Livre" (Ki Tissa 32,32). Et le Arizal de remarquer que les lettres de מְחֵנִי (mé'héni) sont formées des mêmes lettres que : מֵי נֹחַ (Mé Noa’h - "les eaux de Noa’h").

Le midrach (Béréchit rabba 1,4) enseigne que le monde et ce qu’il renferme n’ont été crées que par le mérite de Moché, comme il est dit : "Il a vu les prémices (Réchit - רֵאשִׁית), là est sa part, réservée par le législateur (Moché)" (Vézot haBéra'ha 33,21).
Ainsi, Moché Rabbénou incarne la "Térouma" (le Réchit) du monde, dont la mesure moyenne est un cinquantième. Le monde ayant été créé pour 6000 ans (le 7e millénaire, considéré comme le Shabbath, étant propre à D.) [voir guémara Sanhédrin 97b], nous comprenons que Moché vécut 120 ans (un cinquantième de six mille ans).
Hachem accorda donc à la génération de Noa’h ce temps de "Térouma" du monde pour tenter une dernière fois d’épargner la vie sur terre.
[d'après le feuillet de la communauté Sarcelles - Noa'h 5783]

+ "Il vit, et voici un puits ... c'est de ce puits ... sur l'ouverture du puits ..." (Vayétsé 29,2)
+ "... sur l'ouverture du puits ... sur l'ouverture du puits" (Vayétsé 29,3)
+ "... de dessus l'ouverture du puits ..." (Vayétsé 29,8)
+ "... de dessus l'ouverture du puits ..." (Vayétsé 29,10)

Le Baal haTourim fait remarquer que le mot : "béér" (un puits - באר) est mentionné ici un total de 7 fois, allusion aux 7 personnes qui montent à la Torah chaque Shabbath, puisqu'un puits d'eau représente la Torah.

La Torah fait référence à 3 personnes qui ont rencontré leur âme sœur autour d'un puits : Yaakov (יעקב), Eliézer (אליעזר) et Moché (משה), dont l'acronyme forme le mot araméen pour : "l'eau" (maya - מיה).

Les 3 grands personnages qui ont écrit la Torah sont :
-> Moché (משה), qui a écrit le 'Houmach ;
-> Rabbi Yéhouda haNassi, qui a compilé les Michnayot ;
-> Rav Ashi, qui a contribué à mettre par écrit la Guémara.
L'acronyme de ces 3 noms (משה et יהודה et אשי), forme également le mot : "eau" (maya - מיה).

=> L'eau représente la Torah, et un juif sans Torah est comme un poisson hors de l'eau.
Source (b"h) : dvar Torah du petit-fils de Rabbi Yits'hak Zev (dans son TNT)

Hachem dit à Moché : "Est-ce que le bras de D. est trop court?" (Bamidbar - Béaaloté'ha 11,23)

-> "Ouvre la bouche [pour demander], et Je comblerai [ta requête]" (Téhilim 81,11)

Rachi d'expliquer que D. souhaite que nous ouvrons notre bouche afin de demander tout ce que notre cœur désire.

Rav 'Haïm Shmoulévitch (Si'hot Moussar) fait remarquer que plus on prend conscience que notre aide ne peut venir que de D., qu'Il peut tout nous donner, en se tournant à chaque fois par la parole, de tout cœur, vers Lui, alors plus notre prière aura de la valeur et sera importante aux yeux de D.

[Plus on dira à D. combien on compte sur Lui, plus Il nous exprimera combien on compte pour Lui en nous couvrant de bénédictions]

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-> "J'ai créé ce peuple, pour Moi, afin qu'il proclame Ma gloire" (Yéchayahou 43,21)

-> "Il y a un décret faisant que D. a de la compassion pour chaque personne qui l'implore"
[le Rambam]

Nos Sages (guémara Béra'hot 63a) enseignent que même un voleur, qui est sur le point de voler, s'il appelle D. à l'aide, il sera répondu.
Le rav Tsadok haCohen (Pri Tsadik) dit que puisqu'il témoigne de la confiance en D., en Lui demandant de l'aide pour réussir à voler, il mérite alors l'assistance divine.

-> "C'est testé et prouvé, qu'une prière pour la spiritualité est toujours accomplie"
[rav Yisraël Salanter - citée par le rav Eliyahou Dessler]

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-> Toute chose peut s'accomplir par la prière.
Rav Chimchon Pinkous (Shéarim béTéfila) dit que même si une personne mérite une certaine bénédiction ou délivrance, elle ne l'aura pas tant qu'elle ne l'aura pas demandé.
C'est le système que D. a mis en place, car il veut que nous nous tournons vers Lui par la prière.

[Qu'est-ce qui est plus important : l'objet obtenu par la prière ou bien le fait que nous devenons plus proche, plus lié à D., après avoir mis tous nos espoirs en Lui?]

-> La guémara (Kiddouchin 29b) enseigne que toute chose qui a été obtenue suite à la prière n'est pas considéré comme un miracle.
Ainsi, on n'utilise aucun de nos mérites en demandant une chose à D.

[Ne pas oser demander à D., pour ne pas se sentir endetter/redevable, c'est nier le fait que nous avons déjà une dette infinie à Son égard (nous ne pouvons rien, nous ne sommes rien sans Lui!, ...). ]

"Je ne suis que poussière et cendre" (Vayéra 18,27)

La poussière de la terre n'a pas de valeur particulière en ce qui concerne le passé, mais pour l'avenir, elle a une grande importance, car après le labourage et les semis, la terre peut produire des fruits et des plantes.

En revanche, la cendre n'a aucune importance en ce qui concerne l'avenir car elle ne peut rien faire pousser, mais elle a son importance étant donné qu'autrefois elle était un objet utile.

Avraham était si humble qu'il ne considérait avoir aucune qualité : ni dans le passé, ni à l'avenir, comme la poussière et la cendre ensemble.

Nos Sages disent que c'est pour cela qu'il a mérité la "poussière de la femme sota" et la "cendre de la vache rousse".
-> Etant donné qu'il s'est abaissé comme "la poussière" qui n'a pas d'importance par son passé, il a mérité la mitsva de la "poussière de la femme Sota", qui permet de vérifier si la femme a fauté dans le passé.

-> Et comme il s'est abaissé comme la "cendre", qui n'a pas d'importance de par l'avenir, il a mérité la mitsva de "poussière de la vache rousse", qui permet de purifier les personnes impures et qui influence donc leur avenir.

Source (b"h) : dvar Torah du Beit haLévi, cité dans le "Maayana chel Torah" du rav Alexander Zoucha Friedman

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-> Selon le midrach :
Hachem a dit : "Tu as déclaré : "Je ne suis que poussière et cendre", par ta vie, Je donne à tes descendants 2 mitsvot : la cendre de la vache rousse et la poussière de la Sotah".

-> Le Maguid de Doubno explique cela par une parabole :
Au mariage d'un certain juif arriva un tsadik très modeste. Il choisit de s'asseoir dans un coin, à côté de la porte.
En voyant cela, le maître de maison s'en affligea et se dit : "Il faut asseoir ce tsadik à la table d'honneur".
Que fit-il?

Il transforma la disposition de la salle, et fit passer tous les invités importants à côté du tsadik.
Il s'ensuit que là où le tsadik s'était assis, c'était devenu la "table d'honneur".

Avraham en étant si humble à ses propres yeux, avait dit : je ne suis que poussière et cendre.
Hachem voulut honorer le tsadik, que fil-Il?
De la poussière et de la cendre, Il en fit des choses très importantes! Il les transforma en mitsvot.
C'est ce qui est écrit : "Par ta vie, Je donne à tes descendants 2 mitsvot en rapport avec la poussière et la cendre".

-> Le Ohel Yaacov enseigne également, qu'Avraham déclara dans sa grande humilité: "Je ne suis que poussière et cendre". Mais Hachem défendit son honneur et releva le statut de cette poussière et cette cendre au rang des mitsvot (Commandements) des cendres de la Vache Rousse et la terre de la Sota.

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-> Il existe une règle selon laquelle "D. récompense mesure contre mesure" (mida kénégued mida)".
=> Quelle relation interne existe-t-il entre les propos d’Avraham et ces 2 mitsvot (les cendres de la Vache Rousse et la terre de la Sotah)?

L’accomplissement de ces 2 mitsvot est lié avec l’humilité et le sacrifice de la personne qui naissent de la conscience que l’on n’est que "poussière et cendres".
- Les cendres de la Vache Rousse utilisées pour purifier les hommes rendus impurs par un contact avec la mort avaient pour effet de rendre impurs ceux qui étaient impliqués dans leur préparation. C’est pourquoi la purification d’un individu par les cendres de la Vache Rousse nécessitait le sacrifice et l’abnégation de ceux qui procédaient au sacrifice.
- La terre de la Sotah était également utilisée dans une cérémonie qui nécessitait un sacrifice spirituel puisque le rituel demandait à ce que l’on efface le Nom Divin. Pour pouvoir faire renaître l’harmonie entre un mari et une femme, la Torah prescrivait que le Nom de D. soit effacé, un acte dont le sacrifice trouve écho dans la bonté d’Avraham.
[rabbi de Loubavitch - Likouté Si'hot]

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-> Concernant le verset: "Je [ne] suis [que] poussière et cendre" (véanokhi afar vaéfér - וְאָנכִֹי עָפָר וָאֵפֶר - Vayéra
18,27), on a : "anokhi" (Moi - אָנכִֹי) qui fait allusion à l’intégralité de l’être : l’âme et le corps unis ensembles.
Ainsi, les 2 termes: עָפָר (Afar - poussière) et אֵפֶר (Efer - cendre) font-ils allusion aux 2 niveaux d’humilité que possédait Avraham, celui relatif au corps (עָפָר) et celui relatif à l’esprit (אֵפֶר).
C’est pourquoi, son humilité parfaite donna à ses enfants le mérite des mitsvot de la "poussière" de la Sotah et de la "cendre" de la Vache Rousse, car la première répare la faute causée par le corps, tandis que la seconde purifie de l’âme souillée.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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+ "Je ne suis que poussière et cendre"

-> Rachi commente : "J'aurais déjà dû être réduit en poussière par les rois, et en cendre par Nimrod."

Le Ayélét haCha'har fait remarquer que l'histoire de Nimrod s'est produite avant la guerre contre les rois, et ainsi Avraham aurait donc dû dire : "Je ne suis que cendre et poussière".
Cela peut s'expliquer par la guémara (Béra'hot 13a) : "Les derniers malheurs font oublier les premiers."
De ce fait, le miracle qui a eu lieu avec les rois était plus concret pour lui que le miracle d'avoir été sauvé de Nimrod.

["Je ne suis que poussière et cendre" = Nos Sages enseignent de là à quel point Avraham avait de la gratitude pour Hachem! Il ne se voyait pas comme un être vivant, mais comme de la poussière, et de la cendre, tellement il devait toute possibilité de vie à l'aide d'Hachem!!
Il n'est que ce que D. fait pour lui!!!]

"Hachem dit à Abram ... Lève donc les yeux et regarde depuis l'endroit où tu te trouves" (Lé'h Lé'ha 13,14)

Lorsqu'il s'agit d'observer la terre d'Israël, D. s'adressa de la même façon à Moché : "Monte au sommet et lève les yeux" (Vaét'hanan 3,27).

Rabbi Meir Sim'ha de Vinsk nous enseigne :
"Celui qui baisse les yeux ne voit de ce pays que le côté purement matériel, une terre semblable à toutes les autres terres.

Celui qui lève les yeux voit que la terre d'Israël est un pays intimement liés au ciel, un pays plus élevé que tout autre par ses qualités spirituelles."

Être impacté par son environnement

+ Être impacté par son environnement (paracha Noa'h) :

-> Le Rambam (Hilkhot Déot 6,1) enseigne :
"Il est naturel que le caractère et les actions d'une personne soient influencés par ses amis, ses collègues, et qu'il suive la conduite de la société dans laquelle il vit"

-> Rabbi Yaakov Galinsky de commenter :
"De même qu'une personne perd du poids si elle s'affame, et qu'elle se sent fatiguée si elle ne dort pas suffisamment, on est tous naturellement influencé par l'entourage qui nous entoure".

=> Il ne faut pas penser que nous sommes plus intelligents que les autres, que nous arriverons à rester indemnes, car c'est une loi de la nature.
De même, que nous avons tous besoin de dormir, de même, nous sommes tous influencés par notre environnement.

 

D'ailleurs, il est intéressant de noter que même les anges sont influencés par le milieu dont lequel ils évoluent.

En voici quelques exemples :
1°/ Le midrach (Pirké déRabbi Eliezer - chap.22) rapporte que les anges ont été mis dans le monde à l'époque de Caïn, et ils ont tellement été attirés par la matérialité, qu'ils en sont venus à commettre les pires abominations.

2°/ Le rav Yaakov Galinsky enseigne que les anges qui sont venus détruire la ville de Sodome, ont développé un certain niveau de matérialité.
En effet, ils ont dit : "nous sommes sur le point de détruire ce lieu" (Béréchit 19,13), comme si c'était, par eux-même, qu'ils possédaient le pouvoir de détruire.

En punition, ils ont été chassés de la présence divine pendant une durée de 138 ans (midrach Béréchit 50,9).

3°/ Au moment de la sortie d'Egypte, il est écrit : "Je traverserai le pays d'Egypte cette nuit-là" (Chémot 12,12).
Nos Sages déduisent que D. a Lui-même frappé les premiers-nés, sans envoyer un ange ou un émissaire pour le faire.

Le Zohar (I,117a) explique que l'impureté de l'Egypte était tellement forte, que même les anges pourraient en être impactés s'ils venaient à y entrer, et c'est pour cela que D. Lui-même devait passer en Egypte afin d'y amener la dernière plaie.

 

D. attend que nous évitions, autant que possible, de se mettre dans des situations de risques spirituels.

Par exemple, nos Sages (guémara Baba Batra 57b) disent que si une personne prend un chemin connu pour ses mauvaises visions, alors qu'il aurait pu prendre un autre chemin, même s'il ferme ses yeux, il est considéré comme un racha.

Il existe un principe : Si une personne, d'elle-même, choisit de se mettre dans une épreuve spirituelle, au-delà de jouer avec le feu, elle est assurée de ne pas avoir d'aide divine.

=> Il est vital de se construire une Arche (un cocon selon les valeurs de notre Torah), afin de survivre à la tempête ambiante, et rester au top!

 

-> "La yéchiva est comme l'arche de Noa'h" (le Steïpler)

-> Les conditions dans l'arche n'étaient pas très confortables.
En effet, dans un espace restreint, il y avait Noa'h et sa famille, tous les animaux purs du monde par couple, la nourriture de tous pour 1 an, une nécessité de les nourrir à toute heure de la journée, la gestion des déchets, ...

Et en plus : "l'arche s'est presque brisée, et tout le monde à l'intérieur est devenu inquiet et terrifié pensant qu'ils allaient mourir" (Séfer haYachar).

Pourtant ... c'est les seuls qui ont survécu au déluge, et qui ont finalement repeuplé le monde entier.

=> b"h, Choisissons la vie, construisons et vivons dans notre arche sainte, à l'image de Noa'h ...

"Hachem dit : Voici, ils sont un peuple avec une langue pour tous et c'est cela qu'ils commencent à faire! Et maintenant, tout ce qu'ils projettent de faire, ne doit-on pas les en empêcher?" (Noa'h 11,6)

-> Le Sforno explique que si on les avait laissés continuer alors :
"Rien ne les empêchera de réaliser leur projet et toute l'humanité rendra un culte à la divinité qu'ils auront choisie.
Personne n'aura plus le loisir de connaître le Créateur et de comprendre qu'Il a formé tout ce qu'il existe".

-> Le 'Hafets 'Haïm de commenter :
"Vois à quel point l'union fait la force!
Comme ils constituaient un seul peuple et parlaient la même langue, rien ne faisait obstacle à la réalisation de leur projet païen.

Réciproquement, si le peuple juif était uni dans une même volonté de servir D., il pourrait atteindre des sommets spirituels insoupçonnés."

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-> "Tant que les humains dans le monde sont un seul peuple et un seul coeur, même s'ils se révoltent contre D., le jugement du Ciel ne peut s'appliquer à eux.
Mais dès qu'ils se divisèrent, Hachem les dispersa."

[le Zohar]

Source (b"h) : issu du Séfer 'Hafets 'Haïm al aTorah

"D. dit à Avram après que Lot se fût séparé de lui" (Lé'h Lé'ha 13,14)

-> Rachi de commenter :
"Tant que le méchant [Lot] était avec lui, [Avram] ne recevait pas la parole divine. Or, plus haut, lorsque Lot était avec lui, il est écrit : "D. apparut à Avram", parce qu'à ce moment-là, [Lot] était encore convenable."

-> Le Mélo haOmer demande : Pourquoi Lot s'est-il perverti? Que lui est-il arrivé?

Et de répondre :
Nous voyons que quiconque va habiter en Israël s'élève spirituellement : "Un de nous [qui habite en Israël] est aussi sage que 2 Sages de la diaspora" (guémara Kétoubot 5).

Or, on sait que : "quiconque est supérieur à son prochain, son mauvais penchant est supérieur au sien".
Par conséquent, le mauvais penchant se développe et il faut déployer davantage de force pour le dominer.

C'est pourquoi, lorsqu'Avraham et Lot sont arrivés en Israël, Avraham qui a sans cesse lutté contre son mauvais penchant s'est élevé encore davantage en sainteté, mais Lot, qui n'a pas dominé son penchant, est descendu très bas et a pris une mauvaise voie.

Les choses se passent toujours ainsi en Israël : soit l'homme s'élève dans la sainteté, soit il descend et chute parce que son mauvais penchant s'y développe davantage.

Source (b"h) : dvar Torah issu du "Maayana chel Torah" du rav Alexander Zoucha Friedman

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-> La Torah nous raconte qu’Avraham et son neveu Loth, revinrent tous 2 très riches d’Égypte.
Toutefois, une dispute les sépara, car les bergers de Loth estimaient que leurs troupeaux avaient le droit le paître sur des terrains étrangers, en terre d’Israël. D’après eux, Hachem avait donné la terre Sainte à Avraham et Loth étant son seul héritier, il pouvait d’ores et déjà en profiter.
Ceci est faux, car Avraham n’avait alors pas encore hérité de la terre, leur acte était donc considéré comme du vol. Les bergers d’Avraham réprimandèrent ceux de Loth, ce qui donna naissance à une discorde.
Pour éviter qu’elle ne s’envenime, Avraham proposa à son parent de se séparer de lui. Loth accepta et partit en terre de Sodome, région prospère.
Ensuite la Torah annonce qu’Hachem parla à Avraham, précisant que c’était "après que Loth se fut séparé de lui". Le Midrach Tan’houma (Vayétsé 10), rapporté par Rachi enseigne que ces quelques mots, apparemment superflus, indiquent qu’Hachem ne parlait pas à Avraham tant que son neveu racha faisait partie de son entourage. Pourtant, on remarque que plus tôt, Hachem avait parlé à Avraham, bien que Loth fût à ses côtés (cf. Lé'h Lé'ha 12,7).

Nos Sages expliquent qu’auparavant, Loth était considéré comme vertueux, donc il n’empêchait pas les discussions entre D. et Avraham. Par la suite, il connut une dégradation spirituelle. Ainsi, Hachem ne pouvait plus parler à Avraham tant qu’il était en sa compagnie.
=> Quelle fut l’origine de la chute spirituelle de Loth?

Rav Shimon Schwab répond en analysant un autre verset de la présente paracha. Durant la guerre entre les 4 rois et les 5 rois, le camp victorieux kidnappa Loth : "Ils prirent Loth et ses biens, le neveu d’Avraham et se retirèrent" (Lé'h Lé'ha 14,12). L’agencement de ces versets est difficile à comprendre ; les mots "le neveu d’Avraham" semblent être placés au mauvais endroit, ils auraient dû apparaitre juste après le nom "Loth". Pourquoi l’expression "et ses biens" les sépare-t-ils?

Le rav Schwab pense que cela fait allusion à la cause sous-jacente de la séparation entre Avraham et Loth : les biens matériels de ce dernier.
C’est l’argent de Loth qui marqua la scission des 2 proches, non seulement dans ce verset, mais dans leur conception de la vie en général. Et leur séparation se produisit quand ils revinrent d’Égypte avec de grandes richesses. Ensuite, le verset parle des valeurs peu éthiques des bergers de Loth (qui furent certainement influencés par leur maître).
Ainsi, la fortune de Loth fut la cause directe de sa dégradation spirituelle. Son attrait pour l’argent incita ses bergers à justifier leur vol. C’est également ce qui le poussa à se rendre à Sodome, aux pâtures abondantes.

Le rav Yéhonathan Gefen ajoute :
L’exemple de Loth nous montre que l’acquisition de biens entraîne souvent une descente spirituelle. Quand l’individu s’enrichit, il risque d’en vouloir davantage et d’oublier que l’origine de son succès ne fut pas ses efforts, mais l’aide divine.
Ce fut un phénomène très visible chez Loth. Quand la Torah nous raconte qu’il s’enrichit, nos Sages soulignent que c’était par le mérite d’Avraham. Ce fut sa proximité avec un homme tellement vertueux qui lui apporta cette grande bénédiction. Mais Loth ne comprit pas ce message et n’en profita pas pour se rapprocher de son oncle. Il pensa qu’il pouvait s’enrichir en agissant malhonnêtement. Et au lieu de tenter de rester aux côtés d’Avraham, il choisit de vivre à l’opposé de tout ce que notre Patriarche Avraham représentait pour pouvoir encore prospérer.
Comment tout ceci se finit-il? Il perdit tous ses biens quand la ville de Sodome fut détruite.

Ainsi, quand une personne s’enrichit, elle risque fortement de chuter spirituellement et d’agir frauduleusement, pour préserver sa fortune.

[sur les dangers de la richesse, le 'Hafets 'Haïm dit qu'on se persuade qu'on serait très généreux si seulement on devenait très riche. Mais en réalité avec l'arrivée de l'argent, vient aussi en nous un yétser ara supplémentaire, et une fois riche la réalité est très différente de ce qu'elle est actuellement pour nous! ]

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-> "Le pays ne les recevait pas pour résider ensemble car leurs biens étaient grands et ils ne purent résider ensemble" (Lé'h Lé'ha 13,6)

=> Ce verset semble se répéter car si "le pays ne les recevait pas pour résider ensemble", cela revient à dire qu'"ils ne purent résider ensemble"?

En fait, dans une dispute, souvent il y a une raison qui la justifie et la renforce. Mais avec le temps, les gens continuent à se quereller même sans cette raison, parce qu'ils se sont installés dans cette dispute.
Ainsi, au départ, les bergers d'Avraham et ceux de Lot avaient une raison pour laquelle ils ne pouvaient résider ensemble. C'était "car leurs biens étaient grands".
Mais ensuite, la dispute s'est installée et ils ne purent plus être ensemble, sans raison. "Et ils ne purent résider ensemble", tout simplement.
[Chaaré Sim'ha]

"Allons, bâtissons-nous une cité et une tour ayant son sommet au ciel, et faisons-nous un nom, de peur que nous soyons dispersés sur la surface de toute la terre." (Noa'h 11,4)

Le récit de la Tour de Babel se situe en 1996 de la Création, soit 340 années après le déluge.
Noa'h et ses enfants étaient encore vivants à l'époque, et Avraham, âgé de 48 ans, avait déjà reconnu son Créateur (Séder Olam).
Toutes les familles-nations étaient concentrées dans une région correspondant à l'Irak actuelle (Babel), et parlaient toutes la même langue, la langue sacrée (Rachi), celle avec laquelle le monde a été créé (Mizra'hi).

Nous allons voir en résumé l'explication du Rav Yonatan Eibshutz (Tiféret Yonatan, paraha Noa'h) sur la construction de cette Tour.
[pour avoir plus de détails, il faut se rapprocher du texte original du rav]

A l'époque, les personnes pensaient avoir la solution parfaite afin d'éviter un nouveau déluge mondial : quitter tout simplement la planète terre.
Le véritable but des constructeurs de la Tour était ainsi d'atteindre la lune, afin d'y vivre, car étant pour eux un lieu clairement à l'abri d'un potentiel déluge.

Il est clair que la Tour n'était pas la finalité de leur objectif, mais plutôt un moyen permettant d'accéder à la lune.

L'idée était de fabriquer une embarcation avec des voiles, positionnées de telle sorte qu'elles puissent capter les courants d'air thermiques ascendants, la propulsant vers le ciel.

Le problème jusque là était l'inévitable pression atmosphérique terrestre, qui attire l'embarcation vers le sol.
Le plan de cette génération était de contourner ces conditions atmosphériques en lançant leur embarcation depuis une hauteur à laquelle la densité de l'air est considérablement plus faible.

C'est toute l'idée de la Tour de Babel : créer une structure dont le sommet possède un air plus fin, qui ne viendra pas en opposition à l'ascension du vaisseau.

=> Selon rav Yonatan, la Tour devait servir de rampe de lancement vers la lune, pour ses astronautes en herbe.

Nos Sages appellent ces personnes des "rebelles contre Hachem".
En effet, la solution la plus simple pour éviter une future punition est de suivre la volonté de D.
Mais, souhaitant agir à leur convenance sans risquer de déluge, ils ont préféré mettre en place une stratégie, très farfelue (aller habiter sur la lune!).

Aussi ridicule que cela puisse paraître, il existe aussi des personnes de nos jours qui suivent leur exemple.

Conscient qu'une soumission totale à D. vient en opposition avec la réalisation débridée de leurs caprices et désirs, ces personnes cherchent à éviter de reconnaître le Maître de l'univers à tout prix, même s'il faut se mentir à soi-même et à autrui, en utilisant les pires bobards.

On ne recherche alors plus la vérité, mais des justifications à nos déviances.

N'oublions pas :
-> Béréchit = au commencement et à chaque instant, D. permet à toute chose d'exister (seul Lui est qualifié d'éternel) ;

-> l'homme le plus sage de toute l'histoire (le roi Salomon) a dit : "La conclusion de tout le discours, écoutons-la: "Crains Dieu et observe ses commandements; car c'est là tout l'homme." (Kohélet 12,14).

b"h, Tâchons de vivre avec cet héritage, cette façon de voir la vie, qui est toute notre force et toute notre grandeur!!