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Les festins d’A’hachvéroch

+ Les festins d'A'hachvéroch :

-> A'hachvéroch n'ayant pas bien compté, il était rassuré que les juifs n'aient pas été délivrés et ramenés de Babylonie en terre d'Israël au bout de 70 ans, en accord avec la promesse d'Hachem.
Cependant, A'hachvéroch se rendait bien compte qu'il n'y aurait aucune garantie que la promesse de D. ne fût pas exécutée un jour ou l'autre. Ce n'était pas D. qui l'empêchait mais les juifs eux-mêmes. S'ils se repentaient, ils seraient délivrés aussitôt.

Haman conseilla au roi de donner un grand festin, d'utiliser les ustensiles du Temple et d'inviter tous les juifs à boire et à manger.
Ce festin d'A'hachvéroch allait célébrer un laps de 70 ans sans délivrance des juifs. Même s'ils ne mangeraient et ne buvaient pas, leur place n'était pas à ce festin. Leur participation indiquait qu'ils avaient abandonné tout espoir, ce qui, en soi allait empêcher leur délivrance.
Haman donna ce conseil à A'hachvéroch dans le but de dissiper ses craintes. [Zéra Béra'h - Tétsavé]

Selon midrach (Yalkout Chimoni), au cours des 3 premières années de son règne, A'hachvéroch ne mit pas la couronne sur sa tête ni ne s'assit sur son trône royal. Il ne se sentait pas en sécurité et appréhendait sans cesse une révolution (des juifs, voulant retourner en Israël).

Le verset (Esther 1,3) nous apprend que pendant la 3e année de son règne (soit en -366 avant l'ère vulgaire), il fit un grand festin qui durera 180 jours (Esther 1,4).

Parmi les autres raisons de ce festin, on peut citer : la fabrication de son trône à Chouchan fut achevée, la marine d'A'hachvéroch a vaincue et capturée une armée navale qui avait attaqué ses frontières, il a épousé Vachti en cette année, il voulait montrer sa richesse.

-> "Il (A'hachvéroch) leur montra la glorieuse richesse de son royaume et la majesté de son faste royal, pendant 180 jours" (ESther 1,4)
Chaque jour, A'hachvéroch apparaissait au festin revêtu des vêtements du Cohen Gadol que Névou'hadnezar avait rapportés de Jérusalem.
Telle était "la gloire" (kavod) et la "majesté" (tiféret) dont parle verset.
En effet, à propos des vêtements du Cohen Gadol, D. avait dit à Moché : "Tu feras des vêtements sacrés pour son frère Aharon en tant que gloire et que majesté" (Tétsavé 28,2).
[rabbi Elicha ben Gavriel Gallico - pérouch al Méguilat Esther]

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-> Le festin commença au mois de Nissan lorsque les journées commencent à s'allonger.
A'hachvéroch profita de la lumière du jour pour montrer ses richesses à loisir. Les longues journées d'été furent passées à festoyer.
Aucun jour ne ressemblait à l'autre. Les trésors exhibés étaient changés quotidiennement et aucun ne fut exposé plus d'une fois. Le menu du festin était chaque jour différent lui aussi ; le même plat ne fut jamais servi 2 fois.
Pour que cela dure pendant 6 mois, d'immenses ressources étaient nécessaires, ce qui mit au grand jour la puissance d'A'hachvéroch. [Maamar Mordé'haï]

A'hachvéroch était si riche que les 180 jours de festin ne lui furent pas plus difficiles à organiser qu'un festin d'un jour.
Les repas d'un seul jour de ce banquet auraient suffi pour 180 jours d'un autre festin. Son banquet entier de 180 jours équivalait donc à un festin habituel de180 fois 180 jours, c'est-à-dire 32 400 jours (soit plus de 88 ans). [Dena Pichra]

Certains commentateurs disent qu'A'hachvéroch divisa son banquet en 18 sessions de 10 jours (soit 180 jours) destinées, chacune, à différentes catégories d'invités. Au cours des 7 premiers jours de chaque session de 10 jours, il offrait à boire et à manger à ses hôtes et pendant les 3 derniers jours, il déployait sa fortune.
A chacune de ces 18 sessions, il invita les gouverneurs de 7 pays différents, si bien qu'au total, 126 pays participèrent à ce festin.
Le seul pays à ne pas y être représenté était la ville-état de Chouchan, sa capitale.

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+ Le festin de Chouchan :

-> "A la fin de cette période, le roi fit un festin pour tous les habitants de la capitale Chouchan, grands comme petits, pendant 7 jours, dans la cour du jardin du palais royal" (Esther 1,5)

A'hachvéroch dépensa autant d'argent pour ce festin de 7 jours qu'il en avait dépensé pour le banquet de 180 jours.
Ce festin pour les citoyens de Chouchan coïncidait avec les 10 jours de téchouva, et il allait prendre fin le jour de Yom Kippour. [Yaarot Dvach]
Durant ces jours, les juifs devaient particulièrement éviter de participer à un banquet de non-juifs.
Par conséquent, lorsque le roi lança ses invitations à ce banquet, aucun des dirigeants juifs n'étaient présents. Les menaçant de peines très sévères, le roi contraignit les juifs à revenir à Chouchan pour assister au banquet.
En tout 18 500 personnes s'y rendirent, et une fois présentes y prirent part. [midrach Yalkout Chimoni ; midrach Esther rabba 7,13]

Etant donné qu'A'hachvéroch voulait montrer aux citoyens de la capitale une considération particulière, il ne les fit pas asseoir là où il avait fait son festin de 180 jours. Il préféra les installer dans la cour du jardin du palais. C'était un jardin splendide, planté d'arbres rares et de fleurs parfumées, et décoré des plus beaux joyaux. [midrach Yalkout Chimoni]

-> A'hachvéroch fit un banquet qui flattait 4 des 5 sens : celui du goût, par la nourriture et la boisson ; le sens de la vue, par les belles tentures et les décorations (il y en avait tout autour attachées à des colonnes de marbre pour protéger les invités des éléments naturels extérieur - cf. Esther 1,6) ; le sens de l'odorat, par le parfum des arbres en fleur; le sens du toucher, par les belles couches mises à la disposition de chaque invité.

Le seul sens non éveillé était celui de l'ouïe.
Bien que le roi eût à sa disposition les musiciens les plus habiles, il ne fit pas jouer de musique à son banquet. En effet, les gens ont des goûts différents et ceux qui n'apprécient pas la musique ne peuvent éviter de l'entendre.
De plus, la musique peut conduire l'homme à un état spirituel très élevé. Elle peut même amener l'homme à un niveau où l'âme est prête à quitter son corps ; elle le fait pénétrer dans un monde mystique transcendant.
A'hachvéroch ayant précisément préparé le banquet pour faire transgresser aux juifs la Torah, cette élévation spirituelle était la dernière chose qu'il souhaitait. [Manot haLévi ; Alchikh haKadoch]

Dans le verset (Esther 1,6) décrivant cela, le mot 'hour, signifiant "blanc", la lettre 'het est écrite en grand. Sa guématria est de 8, allusion au fait qu'A'hachvéroch portait les 8 vêtements du Grand-Prêtre à son banquet. Pour cette faute, il fut puni par la rébellion de Vachti qui transforma son festin en cauchemar. [Manot haLévi]

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-> "On servait la boisson dans des verres d'or et chaque verre était différent, avec beaucoup de vin royal comme il est digne d'un roi" (Esther 1,7)

Selon Rachi : l'homme le plus simple se voyait servir du vin dans une coupe d'or. Chaque verre utilisé au banquet était de forme différente : nul n'était semblable à l'autre.
Selon le midrach : chaque fois qu'un homme buvait dans un verre, il avait le droit de le garder. A chaque fois qu'il était servi, il recevait un verre neuf.
On pourrait penser que, puisque les verres étaient offerts, les serveurs auraient ordre de ne pas les donner sans compter. Mais non, le verset affirme : "avec beaucoup de vin royal, comme cela est digne d'un roi".

Le Pirké déRabbi Eliézer (49) enseigne que les verres et les plats utilisés au festin venaient du Saint Temple. Comparé à ces magnifiques ustensiles, l'or le plus fin d'A'hachvéroch était semblable à du cuivre ou du plomb.
Pour avoir utilisé des ustensiles du Temple, A'hachvéroch méritait la mort comme son beau-père Belchazzar. Il fut sauvé parce qu'il était destiné à épouser Esther et à engendrer Darius II qui reconstruisit le Temple et en restituerait les ustensiles, mais son festin fut quand même gâché par l'incident de Vachti.

-> Selon le Imré Shéfer (Tétsavé), A'hachvéroch et Haman tentèrent, mais en vain, de faire boire aux juifs du vin non-juif. Le vin servi aux juifs avait été fabriqué par des juifs et leur était servi dans des pichets scellés. Etant donné que les verres étaient constamment changés, le risque qu'un juif bût du vin laissé par un non-juif était nul. Ce vin est appelé le "vin royal" ou "vin du royaume" parce que les juifs l'avaient donné en impôt au gouvernement.

La guémara (Méguila 7b) enseigne : "A pourim, un homme doit s'enivrer jusqu'à ce qu'il ne sache plus la différence entre 'maudit est Haman' et 'béni est Mordé'haï'".
=> Pourquoi un homme ivre devrait-il maudire Mordé'haï ou bénir Hamna?
Le Méam Loez explique que la principale excuse des juifs était d'avoir été ivres lorsqu'ils fautèrent au festin d'A'hachvéroch. C'est donc le vin qui leur valut d'être délivrés. Et pourtant, ils durent jeûner et se repentir pour s'être laissés aller à s'enivrer.
Après la délivrance des juifs, Mordé'haï et Esther firent statuer par le Sanhédrin que le jour de Pourim, les juifs se souviennent qu'ils avaient été sauvés en raison de leur ivresse. Ils devraient boire jusqu'à ne plus reconnaître la différence entre le motif d'Haman et celui de Mordé'haï pour ne pas vouloir que les juifs soient forcés à boire au festin d'A'hachvéroch. Lorsque l'on est à peine ivre, on oublie facilement ce point.

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-> Ni le Sanhédrin ni les autres sages juifs de Chouchan ne mangèrent au banquet, ils s'y dérobèrent en quittant la ville.
Toutefois, Mordé'haï ne put s'y soustraire car en tant que représentant juif, il était responsable du festin avec Haman. Bien qu'il fût présent durant tout le festin il ne mangea rien. [Pirké déRabbi Eliézer 49]

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+ Le festin de Vachti :

-> "La reine Vachti fit également un festin pour les femmes dansle palais royal du roi A'hachvéroch" (Esther 1,9)

-> A'hachvéroch fit son festin notamment pour célébrer son mariage avec Vachti.
Cette dernière fit également un festin semblable pour les épouses des gouverneurs et leurs dames de compagnie. Son festin était en tous points égal à celui d'A'hachvéroch.
A'hachvéroch espérait que les juifs fauteraient en consommant le repas et en compromettant leur vertu. Vachti tenta de faire commettre aux femmes juives les mêmes fautes.
[comme A'hachvéroch, Vachti déploya sa richesse devant les femmes rassemblées. Elle alla jusqu'à pénétrer dans la salle du festin en portant les vêtements du Cohen Gaol, comme son mari l'avait fait. [midrach Yalkout Chimoni]

Selon le Achikh haKadoch, Vachti agit ainsi par fierté. Elle estimait qu'A'hachvéroch n'était devenu roi que grâce à son mariage avec elle, la fille du célèbre Belchazzar, et qu'il était semblable à Cyrus qui hérita le royaume de son beau-père Darius I. Elle pensait qu'elle aurait dû être couronnée en tant que régente mais que, puisque ce rang n'était pas accordé aux femmes, A'hachvéroch avait été nommé roi à sa place. Elle n'accordait pas plus de respect à A'hachvéroch que s'il avait été le concierge de son père.
La réalité était bien différente. A'hachvéroch hérita du trône de son père Cyrus, roi de Médie et de Perse. Après l'assassinat de Belchazzar,Vachti n'était plus qu'une simple orpheline. Si Darius n'avait pas eu pitié d'elle, elle aurait été tuée avec le reste de sa famille. C'était une étrangère qui ne devint reine que par son mariage avec A'hachvéroch.

Vachti désirait donc que son festin soit en tous points semblable à celui de son mari. Elle ne voulait pas lui être redevable en quoi que ce soit. Elle désirait montrer que c'était elle qui était réellement de sang royal.

Pour préserver les apparences, certains commentaires (ex: Manot haLévi) pensent que les femmes étaient assises sur un patio ouvert à l'intérieur d'un du palais de façon à ce que les hommes puissent les voir et les désirer. Vachti souhaitait effectivement montrer ses charmes aux hommes présents mais en fut empêchée pour les raisons que nous verrons bientôt.

Selon le Michkénot Yaakov, l'un des principaux motifs de Vachti était de faire fauter les juifs afin qu'ils ne soient plus dignes de reconstruire le Temple que son grand-père, Nevou'hadnezar, avait détruit.
D. la punit pour cela et la fit faire exécuter. Après sa mort, ce fut justement Esther qui prit sa place et son fils, Darius II, qui fit reconstruire le Temple (voir Ezra 5).

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-> Le premier jour du festin, Modé'haï et le Sanhédrin se rassemblèrent. Ils jeûnèrent pendant 6 jours, de dimanche à vendredi. Toute cette semaine, ils prièrent que D. n'anéantisse pas Israël.
Le 7e jour, Shabbath, leur prière fut agréée.
Hachem fit en sorte que cet épisode (Esther 1,11), où A'hachvéroch convoqua Vachti, se produisit un jour de Shabbath pour montrer que le Shabbath protège les juifs.
L'exécution de Vachti, qui marqua le début de leur délivrance, eut lieu un Shabbath.

Le Manot haLévi rapporte que bien que les juifs eussent participé au festin toute la semaine, ils restèrent tous chez eux le Shabbath de peur de profaner par inadvertance ce jour saint. C'est par ce mérite qu'ils furent sauvés.

-> Hachem provoqua la chute de Vachti le jour de Shabbath pour lui donner une punition appropriée.
Vachti avait l'habitude de convoquer des jeunes filles juives qu'elle faisait travailler nues à son service le Shabbath.
Vachti voulait que les juifs transgressent ce jour saint car son observance donne au peuple juif beaucoup de bienfaits. [Yaarot Dvach]
De plus, le Shabbath rapproche leur délivrance. Vachti tenta donc de toutes ses forces de faire oublier le Shabbath aux Juifs afin qu'ils n'aient plus espoir en la guéoula et la reconstruction du Temple.
Elle savait très bien que, lorsque les juifs l'observent, aucune nation du monde n'a de pouvoir sur eux. En le leur faisant transgresser, elle espérait consolider leur soumission envers elle et son mari.

Vachti fit un effort particulier pour inciter les femmes juives à fauter car elle savait qu'une femme peut exercer une grande influence sur son mari. Si les femmes devenaient immorales, les hommes ne tarderaient pas à les suivre.

Il y avait une raison supplémentaire à la chute de Vachti ce jour-là.
Comme le 7e jour du festin coïncidait avec Yom Kippour, ce jour où selon nos Sages (Yoma 20a) le Satan n'a pas le pouvoir d'accuser les juifs.
C'est un jour que le juif passe à jeûner et à prier à la synagogue. Par conséquent, en ce jour-là, la délivrance des juifs commença par la chute de Vachti.
Par le 2e festin (après celui de 180 jours), A'hachvéroch espérait faire fauter les Juifs en neutralisant leur sens moral. Il passa chaque jour de longs moments à élaborer des plans dans ce but.
Le 7e jour, Yom Kippour, les juifs quittèrent le festin pour prier dans les synagogues. N'ayant rien faire, A'hachvéroch conçut une nouvelle idée. Il fit appeler Vachti et lui dit : "Toute cette semaine, nous avons usé la résistance des juifs. A présent, ils sont prêts à renoncer à leur vertu mais ils ont honte. A nous de faire tomber leurs inhibitions! Je veux que tu te promènes dénudée parmi les invités.
Lorsque les courtisans te verront, ils feront de même et leurs femmes les suivront. Quoi que nous fassions, les femmes juives se promèneront nues aves hommes. Ensuite, nous pourrons laisser les choses suivre leur cours. Ils fauteront tant que que nous pourrons dormir tranquilles.
Le Temple ne sera jamais reconstruit et ils ne seront jamais délivrés de l'exil." [Michkénot Yaakov]

-> Vachti sur le point d'aller rejoindre le festin des hommes pour se présenter nue, elle jeta un dernier coup d'œil à son miroir, et elle vit qu'une éruption répugnante lui couvrait le corps. Sur son dos avait poussé une grande excroissance de sa peau qui ressemblait presque à une queue.
C'était là une punition divine pour sa fierté. [Manot haLévi]

-> Vachti fut brûlée vive. [Ibn Ezra]
Le roi A'hachvéroch ne haïssait pas Vachti pour ce qu'elle avait fait ; il la fit mettre à mort impulsivement sur le conseil d'Haman. Désormais, A'hachvéroch garda à l'extérieur de lui une haine profonde envers Haman pour lui avoir conseillé de tuer sa femme.
Au lieu de punir Haman ouvertement, le roi le traita comme son meilleur ami et l'éleva au plus haut rang du royaume, dans l'intention de l'élever suffisamment pour que sa chute fût d'autant plus rude.

[source : compilations personnelles issues du Méam Loez - Méguilat Esther]

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[ -> Plus nous prenons conscience de la grandeur du royaume d'A'hachvéroch, qui s'illustre par son incroyable richesse comme en témoigne ces festins totalement fous, alors plus nous pouvons prendre conscience de la grandeur du miracle de Pourim.
Et donc d'à quel point Hachem peut tout, à quel point Il veille sur nous et nous aime! En ce rappelant cela, la fête ne peut être que totale à Pourim! ]

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