"Ils vinrent, tout homme que portait son cœur, à l'esprit généreux, qui apportèrent le tribut de Hachem pour la construction de la tente d'assignation et pour tout son service, ainsi que pour les vêtements sacrés" (Vayakel 35,21)
-> Le Ben Ich 'Haï fait remarquer que, pour la construction du michkan, en plus de bonne volonté, les Bné Israël devaient faire preuve de "sentiments élevés".
C'est ce que signifie l'expression "tout homme que portait son cour" = il s'agissait effectivement de participer avec joie à cette construction.
Dans notre verset, la Torah tient à nous avertir que lorsque l'homme veut donner la tsédaka (la charité), le mauvais penchant s'efforce, par différents arguments, de le convaincre qu'il lui est difficile d'accomplir cette mitsva. Ainsi, ce don sera fait, sinon avec tristesse, du moins avec peine, et altérera sa valeur.
Rav Haïm Vittal écrit que, concernant la mitsva de tsédaka, il faut veiller particulièrement à la réaliser avec joie.
Le Ben Ich 'Haï ajoute que la tristesse est symbolisée par la terre, le plus inférieur des 4 éléments : la terre, l'eau, l'air et le feu.
En revanche, pour susciter la joie, il faut porter son regard vers le haut, vers Hachem, et de cette façon élever son cœur vers la spiritualité. On pourra alors réaliser la mitsva de tsédaka, ainsi que toutes les mitsvot, dans la joie.
<--------------------------------->
"Tout homme dont le cœur est inspiré viendra" (Vayakel 35,21)
-> Le Ramban écrit que la Torah se réfère à ceux qui vinrent tisser, coudre et construire. Où ces personnes avaient-elles appris à effectuer des tâches si habiles?
Le Ramban répond qu’elles découvrirent ce talent caché, grâce à leur profond désir d’accomplir la volonté d’Hachem, d’aider à construire le Michkan. En voyant une telle ardeur, Hachem leur donna la possibilité de faire des choses qu’elles n’avaient jamais apprises.
-> Le rav Yéhonathan Gefen commente :
Hachem accorde à chacun des talents uniques qui doivent l’aider à atteindre son objectif sur terre. Connaissant nos forces et nos faiblesses, nous risquons de limiter nos activités aux secteurs dans lesquels nous excellons et d’ignorer ceux dans lesquels nous nous sentons moins doués.
Si quelqu’un s’estime, par exemple, incapable de parler en public, il sera intimidé, même quand il sera nécessaire de discourir, parce qu’il s’est "étiqueté" comme incompétent dans ce domaine. Le Ramban nous prouve que cette attitude est erronée ; les hommes qui se sont lancés dans la construction du Michkan n’étaient pas conscients de leur savoir-faire. Mais leur dévouement leur fit découvrir des talents jusqu’alors cachés, qui purent être utilisés pour accomplir la volonté Divine.
Plusieurs personnes décidèrent de dévoiler des dons insoupçonnés et accomplirent, par conséquent, de grandes choses. L’un des exemples les plus remarquables est celui du Nétsiv. Ce dernier raconta que dans son enfance, il manquait de sérieux dans son étude de la Torah. Ses parents déployèrent tous les efforts possibles pour l’aider à changer, mais en vain. Un soir, il surprit l’une de leurs discussions à propos de ses échecs, ils conclurent qu’il n’avait aucune chance de devenir un Talmid ’Hakham (érudit en Torah) et qu’il valait donc mieux qu’il devienne cordonnier. Ils espéraient toutefois qu’il resterait pratiquant, honnête et dévoué.
En entendant cela, le Nétsiv, choqué, décida de prendre ses études de Torah au sérieux ; cet incident lui fit un tel effet qu’il changea complètement d’attitude et il devint un Gadol (littéralement, un "Grand" ; dirigeant spirituel). Comment réussit-il à atteindre un si haut niveau? Grâce à son désir de persévérer dans l’étude, c’est ce qui lui fit découvrir ce potentiel exceptionnel ...
"Plusieurs efforts ont parfois été fournis sans porter de fruits et c’est peut-être la preuve que nous sommes dispensés de trop en faire", pourrait-on ajouter.
Le 'Hafets 'Haïm répond à cet argument ; il montre tous les efforts que nous sommes prêts à fournir pour nos intérêts personnels. Par exemple, si les affaires déclinent, on ne va pas abandonner rapidement ; on va réfléchir sans cesse à tous les moyens possibles pour améliorer la situation (ex: on prendra même conseil chez d’autres hommes d’affaires) jusqu’à ce que celle-ci se stabilise. Si la volonté d'Hachem avait la même valeur à nos yeux, on chercherait toutes sortes de stratégies, on prendrait conseil, on demanderait de l’aide, etc. pour soutenir la Torah afin que son étude ou son observance ne soit affaiblie. Et Hachem nous aiderait certainement à mener à bien cette tâche. Mais nos motivations ne sont pas si nobles. On a tendance, quand on ne voit pas de solution, à esquiver immédiatement toute initiative ...
[on abandonne trop vite, et on s'investit pas de toutes nos capacités, au point où peut s'accomplir les paroles ci-dessus du Ramban : "elles découvrirent ce talent caché, grâce à leur profond désir d’accomplir la volonté d’Hachem, d’aider à construire le Michkan. En voyant une telle ardeur, Hachem leur donna la possibilité de faire des choses qu’elles n’avaient jamais apprises".
A cause de cela on se prive de réaliser tellement de belles et grandes choses dans notre vie, tout cela parce qu'on écoute notre yétser ara qui endort notre aspiration intérieure à faire la volonté de D., au mieux.]
=> Ainsi, les gens dont le cœur fut inspiré pour accomplir la volonté d’Hachem et construire le Michkan découvrirent des forces et des talents complètement insoupçonnés. Nous avons tous également la capacité de dépasser nos limites et de réaliser ce qui nous parait impossible!